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Siriki Zanga Coulibaly - Afristat

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sociales du pays. En effet, il est difficile de soutenir si les lignes de pauvreté utilisées correspondent à unquelconque coût des besoins de base, dans la mesure où elles n’ont pas été élaborées en fonction des modèles deconsommation locaux et des besoins nutritionnels. La conversion au taux de change et non selon les parités depouvoirs d’achat (PPA) accentue encore l’incertitude d’une telle approcheDans le cas mauritanien par exemple, alors qu’un indice du coût de la vie régional a été utilisé lors des enquêtesde 1988-90 pour déflater les valeurs nominales de l’indicateur du bien-être, les données sur les prix n’ont pas étécollectées au cours de l’investigation de 1995/96. Selon les informations fournies par l’Office national de lastatistique (ONS), les dépenses réelles ont été estimées sur la base de projection de l’ancien indice régional ducoût de la vie. Cette même démarche a été appliquée dans l’évaluation de la pauvreté en 2000. Dans cesconditions, il se peut que par exemple, deux ménages ayant le même niveau de vie soient classés respectivement« pauvres » et « non pauvres » du fait de leur localisation spatiale différente. En outre, la méthode retenue sousentend des niveaux de vie similaires entre milieu urbain et milieu rural puisque le niveau de l’inflation estimée aété appliquée telle quelle dans les deux milieux.4.3.2 Les méthodes relativesElles consistent à définir le seuil de pauvreté par rapport à des caractéristiques de tendances centrales (fraction dela médiane de l’indicateur du niveau de vie retenu) et/ou de dispersion (quantiles donnée de l’indicateur deniveau de vie retenu).4.3.2.1 Méthode fondée sur l’estimation d’une fraction des dépenses totales de consommationDans les Etats membres d’AFRISTAT, la Côte d’Ivoire est le seul pays qui fonde principalement son analyse dela pauvreté sur cette approche. Le Cap-Vert exploite à la fois le coût des besoins essentiels et l’approche relative(le seuil estimé en 2002 correspond à 60% de la dépense médiane par tête des ménages).Quant à la Côte d'Ivoire, pour l’estimation du seuil de pauvreté, elle a considéré en 1985, la part de la dépensetotale par tête des 30% les plus pauvres, correspondant à 75 000 CFA. Le seuil d’extrême pauvreté correspondaità la part des dépenses totales des 10% les plus pauvres. Depuis cette date, ces seuils ont été actualisés par le tauxd’inflation observé entre les périodes séparant deux évaluations consécutives.L’inconvénient majeur de cette approche relative de la pauvreté, surtout pour nos pays en développement où ilest indispensable de capter la précarité des conditions de vie des ménages, c’est qu’elle ne fait aucunementréférence à une norme socialement admise. Elle consiste à examiner la distribution des dépenses deconsommation des ménages, n’apporte aucune information sur la satisfaction d’un quelconque besoin vital etcomporte de ce fait deux insuffisances majeures :• d’une part, en l’absence d’information additionnelle, il est difficile, voire impossible de situer le niveau deprivation que fournie une telle ligne de pauvreté ;• D’autre part, cette approche suggère que la pauvreté ne sera jamais éradiquée puisqu’il sera toujourspossible de trouver une fraction donnée de la population (30%, 10%) qui consomme moins que leniveau du seuil retenu 6 .Dans nos pays pauvres, il est nécessaire de capter l’information sur la nature et l’ampleur des privations desménages qui de surcroît n’ont pas le même niveau de vie moyen. L’analyse relative des conditions de vies’appliquerait avec plus de rigueur dans une société ayant moins d’inégalité existentielle. C’est dans ce cadre parexemple qu’elle est adaptée dans les pays d’Europe du Nord où la quasi majorité de la population ne connaît pasdes préoccupations d’existence vitale.4.3.2.2 Méthode fondée sur l’analyse par quantilesL’analyse relative précédente de la pauvreté permet de discriminer des groupes hétérogènes de population : lespauvres et les non pauvres. En réalité, chacun de ces groupes sont eux-mêmes très hétérogènes. L’analyse suivant6 L’originalité de l’expérience ivoirienne incombe à Ravi Kanbur qui évita cette difficulté en identifiant pour l’année de base les 30% les plus pauvres, puis, pour les annéesultérieures, considère cette ligne comme absolue. Elle est par la suite chaque année d’évaluation de la pauvreté, actualisée par la variation de l’indice des prix à la consommationdes ménages.Techniques de mesure et d’analyse de la pauvreté dans les Etats membres d’AFRISTAT 28Support de cours, ISE 3 – ENSEA, Juin 2007

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