les quantiles du niveau de vie permet de caractériser cette hétérogénéité et contribue donc à affiner l’analyseprécédente (cf. tableau 13).Etant basée sur l’analyse de la distribution de l’indicateur du niveau de vie, elle comporte les mêmes insuffisancesque la démarche précédente.Dépense moyenne partête des ménages (F CFA)Tableau 13 : Complémentarité de la classification suivant le statut de pauvreté et le niveau de vieSeuil de pauvreté : 404 020 F CFA (EDML 2003, DGSEE - Gabon)20% lesplus pauvresQuintile de niveau de vie2 èmequintile3 èmequintile4 èmequintile20% lesplus richesStatut de pauvretéPauvresNonpauvresEnsemble303 235 462 029 634 569 892 987 1 923 503 318 724 1 004 269 840 264% d’individus pauvres 100,0 18,6 0,0 0,0 0,0 23,9 - 23,9Source : Extrait des résultats de l’exploitation de l’Enquête sur les dépenses des ménages de Libreville, 2003, DGSEE Gabon4.4 La prise en compte de différences régionales du niveau de vieLes différences régionales du niveau des prix jouent un rôle important dans le calcul du seuil de pauvreté car lesprix varient parfois fortement d'une région à l'autre, affectant la composition du panier de biens consommés. Ilest bon d’en tenir compte pour l’estimation du seuil de pauvreté, qu’il soit absolu ou relatif. En général, deuxalternatives sont observées dans les pays.Dans tous les cas de figure, les déflateurs estimés contribuent à l’harmonisation spatiale des différences de niveaude vie. En divisant l’indicateur du niveau de vie par la valeur de ce déflateur, on obtient une information sur leniveau de vie des ménages capable de garantir la comparabilité des résultats à produire.4.4.1 Estimation des pseudos déflateurs du coût de la vie :La démarche vise à estimer un seuil de pauvreté spécifique pour chaque région qui ne tient compte que de lastructure de consommation et des prix de la région. Sur la base des seuils estimés, on estime le pseudo déflateurcomme étant le rapport du seuil de la région considérée sur le seuil de la région qui a été retenue commeréférence (en général il s’agit de la principale agglomération ou la capitale économique ou politique). Ce cass’applique quand le projet d’étude n’a pas spécialement prévu un dispositif de collecte systématique des prix danstoutes les régions. Elle n’est souhaitable que quand l’information sur les prix n’est pas fiable.4.4.2 Estimation des déflateurs régionaux du coût de la vieCette approche s’applique lorsque l’on a estimé un seuil unique de pauvreté par rapport à une région de référence(en général il s’agit de la capitale ou de la principale agglomération du pays). Elle nécessite donc au préalable decalculer un indice spatial du coût de la vie qui sert de déflateur régional pour les dépenses des ménages. Cetteméthode permet d'avoir un seuil national et autorise de ce fait une comparabilité interrégionale. Elle s’appliqueaussi bien à la pauvreté relative qu’à la pauvreté absolue (cf. annexe technique en annexe xx pour ladétermination des déflateurs régionaux du coût de la vie).Tableau 14 : Comparatif de l’estimation des différents types de déflateurs du coût de la vieBrazzaville Pointe NoireAutres Milieu semicommunes urbainMilieu ruralPseudos déflateursEstimés suivant la source A1,087 1,000 1,002 0,908 0,991Déflateurs régionauxEstimés suivant la source B1,054 1,000 0,953 0,852 0,913Source : Résultats produits sur la base des données de l’Ecom 2005 (à partir des résultats de deux sources différentes)éIl ressort des déflateurs estimés par la source A que les « Autres communes » et le « Milieu rural » auraient quasimentle même coût de la vie qu’à Pointe Noire. Ce n’est pas validée sur le terrain !! Au contraire, les déflateurs estiméspar la source B montrent que le coût de la vie dans les autres communes, en milieu semi urbain et dans le milieurural est systématiquement plus faible qu’à Pointe Noire. La hiérarchie du niveau régional du coût de la vieTechniques de mesure et d’analyse de la pauvreté dans les Etats membres d’AFRISTATSupport de cours, ISE 3 – ENSEA, Juin 200729
fournie par les déflateurs de la source B est validée par les avis exprimés par les experts prix nationaux présentsdans l’équipe d’analyse.Ce constat suggère simplement de nuancer l’utilisation des pseudos déflateurs. Il ne faut les retenir qu’en dernierrecours, lorsque l’on ne dispose pas d’informations suffisantes sur les prix.4.5 Actualisation du seuil globalL’analyse de la dynamique de la pauvreté pose le problème de l’actualisation du seuil de pauvreté. En général,deux approches sont envisageables.4.5.1 Actualisation à l’aide du taux d’inflation entre des opérations consécutivesSuivant cette méthode, le nouveau seuil de pauvreté est obtenu en inflatant le seuil de pauvreté estimé lors de ladernière opération par le taux d’inflation entre les dates séparant les évaluations consécutives. Cette approche estretenue par exemple au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Mali et en Mauritanie.4.5.2 Détermination d’un nouveau seuil à la suite de chaque enquêteSuivant cette méthode, chaque opération d’enquête fait l’objet d’une nouvelle évaluation du seuil de pauvreté.Toutefois, ce principe de l’évaluation permanente du seuil est soumis à l’adoption des mêmes hypothèsesméthodologiques et conceptuelles en réalisant à nouveau toute la procédure, sur la base des nouvelles données(prix, quantités).En général, cette réévaluation s’accompagne d’une harmonisation nationale des indicateurs de niveau de vie avecle calcul des indices régionaux de prix, puis du calcul de déflateurs régionaux des prix.Le choix d’un seuil normatif constant autorise en effet, qu’on n’actualise pas le seuil précédent avec le tauxd’inflation. Il est souhaitable d’analyser l’évolution des dépenses en terme réel pour saisir l’effet dû àl’augmentation du revenu. Cela permet d’assurer de fait, la comparabilité des méthodes et de garantir avec plusde rigueur une analyse de la dynamique de la pauvreté. Cette seconde option est la plus souhaitable.4.6 Les outils techniques de l’analyse de la pauvretéLes principaux outils techniques de l’analyse de la pauvreté peuvent se résumer en trois classes :• les indices de la classe FGT ;• les indices d’inégalité de la distribution du niveau de vie et les outils assimilables ;• les outils de simulation de l’impact des politiques économiques et sociales.4.6.1 Les indices de la classe FGTLe premier groupe d’outils, devenu à présent assez classique, permet d’identifier les pauvres et de caractériser leursituation. Il s’agit notamment des indices de la classe FGT (P0, P1, P2 et leurs contributions respectives). Defaçon systématique, ils servent de base pour l’analyse de la pauvreté et leur interprétation est assez aisée (cf.annexe 3).4.6.2 Les indicateurs d’inégalitéRentrent dans le second groupe d’indicateurs d’inégalité de la distribution, l’indice de Gini, les indices d’entropie(cf. annexe 4) et tous les autres outils d’analyse de la distribution de l’indicateur de niveau de vie (courbe dedominance stochastique, fonction de répartition, etc.). Ces indicateurs cherchent en particulier à examiner ladistribution de l’indicateur de bien-être ainsi que les inégalités des niveaux de vie. L’utilisation de ces outils estmoins systématique et leur interprétation beaucoup moins évidente.Techniques de mesure et d’analyse de la pauvreté dans les Etats membres d’AFRISTATSupport de cours, ISE 3 – ENSEA, Juin 200730