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les bonnes pratiques - FSE

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Réalisation des entretiens et des artic<strong>les</strong>Apprentissage Apprenties oui, mais dans tous <strong>les</strong> métiers ! : Clarisse KRASAArticulation des temps La crèche d'entreprise, une solution sur mesure : Clarisse KRASA Pères cadres à la recherche du temps perdu : Vicki DONLEVYInsertion Chèque… et mat contre l'inégalité : Vicki DONLEVY Médiations contre discriminations, premier pas vers l'insertion: Clarisse KRASACréation d'entreprise Salariée, mais autonome dans son activité : Marcela SCARONEgalité professionnelle Comment aider <strong>les</strong> entreprises à réduire <strong>les</strong> écarts ? : Clarisse KRASA Former <strong>les</strong> militants pour transformer <strong>les</strong> entreprises : Marcela SCARON et Marika CUBY L'égalité professionnelle, ça cartonne ! : Vicki DONLEVY " Manager " se décline au féminin : Marcela SCARONDirecteur de la publication : Claude BAPSTCoordination de la publication : Marcela SCARONDessins : " DUM "Maquette-réalisation : Louis BARROS " Lou-design "Editing : LA SOURISImpression : GUNYFALTirage : 5000 exemplaires en diffusion gratuiteCette publication a été réalisée avec le soutien du Fonds social européen.Ces artic<strong>les</strong> n'engagent que leurs propres auteurs et ne reflètent pas nécessairement laposition de Racine ou du Ministère de l'économie de l'industrie et de l'emploi.Edition décembre 2008


PréfaceUn défi français et européenL'intervention du <strong>FSE</strong> en matière d'égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes correspond à l'un des défis majeurs de l'Unioneuropéenne : augmenter l'emploi des femmes, améliorer leur situation sur le marché du travail et supprimer <strong>les</strong> écarts entre<strong>les</strong> sexes, notamment du fait que <strong>les</strong> femmes sont souvent obligées de choisir entre maternité et carrière.Depuis une trentaine d'années, sur le marché du travail, la situation des femmes a changé. On observe à la fois des avancées etdes points de blocage. En matière de chômage et d'accès à l'activité et à l'emploi, l'écart entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes aconsidérablement diminué. Mais <strong>les</strong> points de blocage sont encore importants, <strong>les</strong> inégalités salaria<strong>les</strong> demeurentélevées, le plafond de verre est toujours une réalité, la charge de la famille pèse encore prioritairement sur <strong>les</strong> femmes,handicapant leur carrière.Un cadre juridique structurantL'égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes constitue l'un des principes fondamentaux du droit communautaire inscrit dans letraité instituant la Communauté européenne. A partir de ce principe, l'Union européenne s'est fixé des objectifs en matièred'égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes qui consistent, d'une part, à assurer l'égalité des chances et de traitement entre <strong>les</strong>femmes et <strong>les</strong> hommes et, d'autre part, à lutter contre toute discrimination fondée sur le sexe.Des objectifs pour le programme “Compétitivité régionale et emploi”C'est la raison pour laquelle, conformément aux objectifs de la stratégie de Lisbonne, la France s'est fixé des objectifs derésultat pour le programme " Compétitivité régionale et emploi 2007-2013 " : contribuer à l'augmentation du taux d'emploi des femmes pour atteindre 60 % en 2010 ; contribuer à la suppression des écarts de rémunération entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes.Une double approcheEn termes de méthode, en conformité avec <strong>les</strong> orientations européennes en la matière, le programme opérationnel a retenuune double approche, associant actions spécifiques et démarche intégrée de l'égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes, laquellevise à inclure, dans tous <strong>les</strong> domaines d'action, l'égalité hommes-femmes.Pourquoi un tel outil ?Le principe d'égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes doitêtre pris en compte de façon transversale dans tous <strong>les</strong> axesdu programme opérationnel 2007-2013. C'est-à-dire quetous <strong>les</strong> projets financés doivent : intégrer le principe d'égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong>hommes dans <strong>les</strong> demandes de concours (ce principe estconsidéré comme l'un des critères de sélection desdossiers) ; décrire <strong>les</strong> modalités opérationnel<strong>les</strong> d'intégration de ceprincipe ; intégrer dans <strong>les</strong> bilans annuels d'exécution le renseignementdes indicateurs dédiés à cette prise en compte.Pour la sélection des projets, <strong>les</strong> services instructeursdisposent d'une grille d'instruction qui contient des critèresd'appréciation de l'intégration du principe d'égalité entre<strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes.Pour aider à cette intégration, lors de la programmation2000-2006, la Délégation générale à l'emploi et à laformation professionnelle, l'autorité de gestion du <strong>FSE</strong> avaitmis en place, avec l'aide de Racine, plusieurs outils afind'aider <strong>les</strong> porteurs de projet et <strong>les</strong> instructeurs : une plaquette d'information spécifique : " Egalité deschances entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes " ; un guide : " Intégrer l'égalité des chances dans votreprojet : comment faire ? " ; un outil d'autoévaluation : " 18 questions pour évaluer laprise en compte de l'égalité des chances hommesfemmesdans votre projet " ; une grille de l'instructeur spécifique sur la question del'égalité des chances entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes.Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


La raison d'être de ce guide est de compléter la collection d'outils déjà existants avec un " Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> "réalisé durant la précédente programmation.En effet, pendant la programmation 2000-2006, de nombreux projets ont intégré cette préoccupation, de manièrespécifique ou transversale. Il est donc essentiel de : garder la trace des <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> de la programmation précédente ; proposer à tous <strong>les</strong> acteurs de la nouvelle programmation des idées concrètes afin de transformer <strong>les</strong> convictionsen actions.Quelle démarche ?Un groupe de travail constitué de la sous-direction du <strong>FSE</strong> et du Service des droits des femmes et de l'égalité, avec l'aide de Racine, asélectionné dix <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> nationa<strong>les</strong> ou régiona<strong>les</strong> essentiellement issues du programme Objectif 3. Cel<strong>les</strong>-ci ont été choisies dansune liste de près de cinquante proposées par <strong>les</strong> services en région (Directions régiona<strong>les</strong> du travail, de l'emploi et de la formationprofessionnelle, Délégations régiona<strong>les</strong> aux droits des femmes et à l'égalité et organismes intermédiaires) et la Délégation générale àl'emploi et à la formation professionnelle.Les " <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> " ont été retenues en fonction de leur représentativité, à la fois : géographique ; thématique (apprentissage, insertion, articulation des temps, égalité professionnelle, création d'activité) ; en matière d'intégration de l'égalité de manière spécifique ou transversale.Ce guide doit être un outil pratique et facile d'utilisation pour <strong>les</strong> porteurs de projets <strong>FSE</strong>. Il n'a donc pas la volonté dedécrire des projets de façon exhaustive, mais plutôt de suggérer des pistes, de faire partager de <strong>bonnes</strong> idées.Ce doit être un outil que l'on consulte régulièrement pour piocher des idées, pour enrichir son projet et surtout pour savoir ce quesignifie concrètement l' " égalité des chances entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes ".Poursuivre en 2007-2013La programmation 2007-2013 se veut exemplaire en matière d'intégration transversale de l'égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong>hommes. Il s'agira, tout à la fois, de mesurer et d'évaluer la prise en compte de cette thématique ainsi que de valoriser <strong>les</strong>actions. Le tableau de bord des indicateurs du programme opérationnel du <strong>FSE</strong> est entièrement sexué tant en ce qui concernetoutes <strong>les</strong> caractéristiques des participants du programme que <strong>les</strong> résultats des actions aidées par le <strong>FSE</strong>.Un objectif de résultat spécifique concerne la part des créatrices accompagnées qui doit atteindre 38 %.La prise en compte de la priorité est identifiée au niveau de chaque action, ce qui permettra de connaître la part dufinancement consacrée à cette thématique.Une bonification du taux d'intervention de 15 points est possible pour des projets exemplaires en la matière. Conformément aux " points de vigilance " de l'évaluation existante, une attention particulière sera apportée àl'évaluation thématique de l'égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le programme. Ce guide est une première étape de valorisation.En s'inspirant, notamment, des actions présentées et en portant la plus grande attention au renseignement des indicateurs del'égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes, chacun pourra, grâce au <strong>FSE</strong>, contribuer à faire reculer inégalités et discriminations surle marché du travail.Claude RACK“ responsable de l'évaluation ”Sous-Direction du Fonds social européenMinistère de l'économie, de l'industrie et de l'emploiRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


IntroductionLe programme opérationnel du Fonds social européen pour la France 2007-2013 prévoit l'intégration de l'égalité entre <strong>les</strong>femmes et <strong>les</strong> hommes par une double approche : des actions spécifiques visant à corriger <strong>les</strong> inégalités constatées, unedémarche transversale qui concerne tous <strong>les</strong> axes du programme. Mais pourquoi <strong>les</strong> projets financés par le Fonds socialeuropéen doivent-ils intégrer l'égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans leurs objectifs ?La situation des femmes sur le marché du travail s'est notablement améliorée, <strong>les</strong> avancées sont nombreuses. L'écart entre letaux d'activité masculin et féminin, qui était de plus de 30 points, s'est considérablement réduit : en 2005, 63,8 % des femmesfrançaises sont actives contre 74,5 % des hommes (soit un écart de moins de 11 points). De plus, de nombreuses normesjuridiques consacrent aujourd'hui aux niveaux international, européen ou national le principe de l'égalité professionnelle entre<strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes.Toutefois, il reste encore des points de blocage pour arriver à une situation égalitaire sur le marché du travail pour tous,hommes ou femmes. C'est sur ces points de blocage, décrits ci-après, que le Fonds social européen agit, et ce notamment àtravers <strong>les</strong> projets qu'il finance en France.L'accès à l'emploiBien que connaissant une meilleure réussite sur le plan scolaire, <strong>les</strong> jeunes fil<strong>les</strong> restent concentrées sur <strong>les</strong> filières littéraireset tertiaires et choisissent moins souvent que <strong>les</strong> garçons des filières valorisantes. De ce fait, el<strong>les</strong> rencontrent plus souventdes difficultés d'insertion sur le marché du travail et subissent plus fortement un déclassement à l'embauche.La situation des jeunes fil<strong>les</strong> au regard de l'apprentissage est particulièrement préoccupante, d'une part, car leur accès restelimité autour de 30 % sans réelle diversification des filières de formation et, d'autre part, car leur insertion dans l'emploi àl'issue du contrat est nettement inférieure à celle des jeunes hommes.La situation dans l'emploiLa ségrégation des emplois féminins et masculins reste prédominante et <strong>les</strong> conditions d'emploi des femmes sont davantagemarquées par la précarité et le sous-emploi. Les femmes sont concentrées dans le secteur tertiaire et 10 des 86 famil<strong>les</strong> professionnel<strong>les</strong> regroupent près de lamoitié des emplois occupés par <strong>les</strong> femmes et seulement 32% des emplois occupés par <strong>les</strong> hommes ; <strong>les</strong> deux tiers desemplois non qualifiés sont occupés par <strong>les</strong> femmes. El<strong>les</strong> sont nettement sous-représentées dans <strong>les</strong> fonctions d'encadrement et <strong>les</strong> postes à responsabilité : <strong>les</strong> deux tiersdes postes de cadre du secteur privé sont occupés par des hommes et moins de deux dirigeants d'entreprise sur dixsont des femmes. Dans <strong>les</strong> trois fonctions publiques, c'est parmi <strong>les</strong> catégories B que la proportion de femmes est la plus élevée. Dans <strong>les</strong> catégories des ouvriers et des employés, <strong>les</strong> femmes accèdent nettement moins que <strong>les</strong> hommes à la formationcontinue. Les femmes sont plus nombreuses que <strong>les</strong> hommes à occuper des emplois temporaires : contrats à durée déterminée,stages, emplois aidés (11 % des femmes contre 6 % des hommes). Les femmes travaillent à temps partiel cinq fois plus souvent que <strong>les</strong> hommes (30 % contre 5,7 %) et sont quatre foisplus nombreuses que <strong>les</strong> hommes dans une situation de sous-emploi, c'est-à-dire à temps partiel en souhaitant travaillerdavantage. L'écart moyen de rémunération entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes s'élève à 19 % si l'on ne tient compte que des salariés àtemps complet. Si l'on inclut <strong>les</strong> salariés à temps partiel, l'écart s'élève à 25 %.Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


Le retour à l'emploiFin juin 2008, le taux de chômage des femmes s'établissait à 8,2 % soit 1,1 point de plus que celui des hommes. La duréedu chômage des femmes est supérieure à celle des hommes. El<strong>les</strong> s'inscrivent à l'ANPE plus souvent que <strong>les</strong> hommespour des motifs de fin de contrats précaires ou de reprise d'activité. El<strong>les</strong> sont 45,3 % à sortir du chômage pourreprendre un emploi contre 50,8 % pour <strong>les</strong> hommes.L'articulation vie personnelle-vie professionnelleLa vie familiale n'a pas <strong>les</strong> mêmes conséquences pour <strong>les</strong> femmes que pour <strong>les</strong> hommes. Alors que l'activité professionnelle deshommes est peu influencée par l'évolution de leur vie familiale, celle des femmes l'est sensiblement puisque le taux d'activitédes mères en couple, qui est de 80 % avec un enfant de moins de trois ans, tombe à 58 % avec deux enfants dont un de moinsde trois ans.La retraiteAu fil des générations, le niveau des droits à retraite des femmes tend à augmenter sous l'effet conjugué de la progression deleur taux d'activité, de l'allongement de la durée de leur carrière professionnelle et de l'augmentation de leur niveau de qualification.Mais d'importantes inégalités subsistent entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes, reflétant <strong>les</strong> inégalités professionnel<strong>les</strong> dont<strong>les</strong> femmes sont encore victimes : carrières courtes, notamment en raison des interruptions de carrière liées à l'éducation desenfants, temps partiel, instabilité de l'emploi, rémunération peu élevée ont des conséquences directes sur le montant de laretraite des femmes qui est inférieur en moyenne de 38 % à celui des hommes.Ces quelques points de repère esquissent bien le chemin qui reste à parcourir pour lever <strong>les</strong> obstac<strong>les</strong> et parvenir àl'égalité réelle entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes sur le marché du travail. Chaque projet financé par le Fonds socialeuropéen a pour bénéficiaire des femmes et des hommes. Chacun, à son niveau, peut donc aider à aller au-delà de cesblocages et réduire ainsi, comme le montrent <strong>les</strong> projets réunis dans cette publication, <strong>les</strong> inégalités qui en résultent.Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


ThématiqueApprentissageApprentissagePagesPr o j e tAction spécifique ou transversale9 à 12 Apprenties oui, mais dans tous <strong>les</strong> métiers ! Action transversaleRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>< 7>


Apprentissage< 8>Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


Apprenties oui, mais dans tous <strong>les</strong> métiers !Le volet transversal de ce projet encourage <strong>les</strong> jeunes fil<strong>les</strong> à s'orienter versdes métiers où el<strong>les</strong> sont sous-représentées et se base sur une approche“métiers et compétences” pour faire évoluer <strong>les</strong> représentations liées au genreApprentissageThématiqueActionA p p r e n t i s s a g eTr a n s v e r s a l eTitre du projet :Structure porteuse :Publics concernés :Région :Période de réalisation du projet :Budget total :Part de <strong>FSE</strong> :Cofinanceurs :Mesure d'apprentissageConseil régional d'AquitaineJeunes en apprentissageAquitaineJanvier 2003-décembre 20072 125 616 euros956 527 eurosFonds publics régionauxCe projet s'inscrit dans la continuité d'un projetrégional datant de 2001 qui répond au besoind'individualisation des parcours de formation, avecl'implication d'un collectif constitué de plus detrente Centres de formation des apprentis (CFA).Peu d'initiatives abordent simultanément la questionde la mixité et de l'égalité hommes-femmes enAquitaine. En 2003, le projet prend une nouvelleenvergure et répond à la nécessité de capitaliser <strong>les</strong>expériences exemplaires en matière d'individualisationdes parcours, de mutualiser <strong>les</strong> <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> et depromouvoir l'innovation pédagogique. Le projet enfaveur des jeunes fil<strong>les</strong> émane donc d'une demandede la Région Aquitaine au début de l'année 2003pour construire une expérimentation pilote entermes de mixité, en partenariat avec quatre CFAde la région. Deux actions supplémentaires sontintégrées au projet global. L'une consiste à mettre enplace un système de mutualisation des <strong>bonnes</strong><strong>pratiques</strong> et l'autre est destinée à développer ladimension transversale de l'égalité hommes-femmes.Une attention particulière est donnée à l'orientation ContexteRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>du public féminin vers des métiers qui connaissentdes difficultés de recrutement et où el<strong>les</strong> sont sousreprésentéespar rapport aux hommes (par ex :viticulture, pâtisserie, travaux paysagers, ingénierieen gestion industrielle, etc.). Les jeunes fil<strong>les</strong> enapprentissage sont ensuite accompagnées et suiviestout au long de leur parcours afin de réussir leurinsertion sociale et professionnelle. Pour réussir ceprojet, différents intervenants sont mobilisés(apprenti/es, référents/es et formateurs/trices enCFA, entreprises) pour assurer un suivi individualisé àchaque étape de leur formation.< 9>


ApprentissageCe projet a pour objectif de mettre en place uneexpérimentation autour de l'individualisation desparcours de formation en région Aquitaine. Ils'appuie sur le réseau des centres de formation enapprentissage (CFA) et vise l'accompagnement d'unpublic jeune en apprentissage en vue de soninsertion professionnelle.Les objectifs du projet sont doub<strong>les</strong>, il s'agit de : mettre en place un dispositif régionald'individualisation de l'apprentissage ; focaliser l'action sur l'approche " métiers etcompétences " intégrant un volet d'orientation,d'accompagnement et de formation des jeunesapprentis/es.L'égalité hommes-femmes constitue un axetransversal destiné à : encourager l'orientation, notamment des jeunesfil<strong>les</strong>, vers des secteurs professionnels où el<strong>les</strong>sont sous-représentées. Ce sont soit des métiersnon encore repérés comme féminins oumasculins, soit des métiers occupés traditionnellementpar <strong>les</strong> hommes ; Objectifs assurer un accompagnement individuel pour <strong>les</strong>jeunes fil<strong>les</strong> qui tienne compte des spécificitésdes métiers et des postes de travail vers<strong>les</strong>quels el<strong>les</strong> choisissent de s'orienter ; repérer <strong>les</strong> freins au recrutement, à la formationet à l'insertion des jeunes fil<strong>les</strong> et faire évoluer<strong>les</strong> représentations liées au genre (famil<strong>les</strong>,formateurs, entreprises).La particularité de ce programme de formationrepose sur une méthodologie d'accompagnementenglobant toutes <strong>les</strong> étapes du parcours : del'orientation à la formation, jusqu'à l'insertion socialeet professionnelle. Cette méthodologie débute enamont du contrat d'apprentissage et se poursuit enpost-formation, afin de s'assurer que la jeune fille enapprentissage évolue vers des conditions d'unemploi durable.Trucs et astuces Faire passer des messages sur <strong>les</strong> métiers et <strong>les</strong> filières plusattractifs pour <strong>les</strong> jeunes fil<strong>les</strong>. Communiquer avec des images, montrant par exemple dessituations concrètes et peu communes, susceptib<strong>les</strong> de provoquer undéclic chez <strong>les</strong> futures apprenties. Description du projetLe projet prévoit la mise en œuvre dedeux actions : une action d'ingénierie visant à produire dessupports pédagogiques à destination des équipespédagogiques et administratives afin qu'el<strong>les</strong>s'approprient l'argumentaire en faveur de la mixité.Ces outils doivent inciter <strong>les</strong> formateurs et <strong>les</strong>entreprises à travailler sur leurs propres représentations.L'entreprise est partie prenante de l'action,elle est informée en amont de son contenu et estétroitement associée à la phase d'accompagnementdu public en apprentissage ;Les “compétences métiers” de chaque candidat/epeuvent ainsi être discutées et développées tout aulong de l'apprentissage. Cette phased'accompagnement comporte des aspects plusspécifiques au public féminin dans le but depromouvoir la présence d'un plus grand nombre dejeunes fil<strong>les</strong> dans <strong>les</strong> métiers dits masculins. une action d'accompagnement et de suivi plusintense, fréquente et technique en deux volets : compétenceset bien-être. L'accompagnement des jeunesse base sur un dialogue étroit entre l'apprenti/e, le/laformateur/trice et l'entreprise qui l'emploie.< 10 > Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


Le projet s'appuie sur une série d'outils de communication,d'accompagnement et de suivi des publics enapprentissage. Les outils pédagogiques et de communicationLa mallette pédagogique contient deux typesd'outils : des outils de communication (plaquettes etaffiches) et des modu<strong>les</strong> pédagogiques en directiondes formateurs.Les outils de communication viennent compléter <strong>les</strong>outils pédagogiques. Ils sont utilisés en amont de laformation en CFA pour informer <strong>les</strong> futuresapprenties des possibilités de métiers qui s'offrent àel<strong>les</strong> et pour orienter le choix des jeunes fil<strong>les</strong> demanière à ce qu'il soit réaliste en termes dedébouchés professionnels. Résultats une fiche de suivi en entreprise pour évaluer <strong>les</strong>différents types de comportements del'apprentie et une fiche de suivi dans <strong>les</strong> CFA.Les jeunes fil<strong>les</strong> sont ainsi accompagnées dans lagestion des difficultés liées à la formation, auprojet professionnel et à la vie personnelle.Publics visés : référents dans <strong>les</strong> CFA, formateurs,maîtres d'apprentissage, apprentisTémoignage d’un bénéficiaire “La famille pèse encore beaucoup dans le choix professionnel desjeunes fil<strong>les</strong> et dans <strong>les</strong> représentations du travail. Une action desensibilisation ciblant simultanément <strong>les</strong> famil<strong>les</strong>, <strong>les</strong> professionnelsde l'orientation, <strong>les</strong> formateurs et <strong>les</strong> employeurs potentiels peutcontribuer à faire évoluer <strong>les</strong> représentations liées au genre et auxmétiers.”, Victoria Bellido, responsable du projet.ApprentissagePublics visés : prescripteurs, jeunes fil<strong>les</strong> en apprentissage,parents.Les outils pédagogiques quant à eux sont utilisés plusen aval, dans le cadre des formations dispenséesdans <strong>les</strong> CFA, et sont destinés à accompagner <strong>les</strong>jeunes fil<strong>les</strong> tout au long du parcours de formationjusqu'à leur insertion professionnelle. L'ensemble desoutils doit favoriser le meilleur choix possible d'unmétier et la réussite professionnelle dans ce métier.Publics visés : référents/es et formateurs/tricesdans <strong>les</strong> CFA, jeunes fil<strong>les</strong> en apprentissage. Les outils d'accompagnement et de suiviCette démarche pédagogique expérimente unenouvelle méthode d'accompagnement des jeunesapprenties qui repose sur une batterie d'outils : un outil base de données centré sur la gestion descompétences métiers. Il permet de s'informer, devérifier ses compétences et de se préparer àentrer dans la vie professionnelle. Il comporte, parexemple, des référentiels de compétencesmétiers, des aides à la recherche d'emploi ou à ladéfinition de son projet professionnel ; le livret de compétences métiers, créé enliaison avec <strong>les</strong> professionnels, répertorie <strong>les</strong>compétences et <strong>les</strong> savoir-faire requis dans <strong>les</strong>métiers ;Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>< 11 >


ApprentissageQuelques facteurs de réussite du projet sont : la double entrée du projet qui aborde simultanémentla question de la mixité et de l'égalitéhommes-femmes ; l'intervention sur <strong>les</strong> représentations liées augenre et aux métiers auprès des acteurs clés del'apprentissage ; la participation active de l'entreprise dans leparcours de formation du/de la jeuneapprenti/e, y compris dans la phased'accompagnement ; le processus pédagogique favorise le dialoguecontinu entre le/la formateur/trice, le/la jeuneen apprentissage et l'entreprise, ce qui a unimpact positif en matière d'orientation etd'insertion des jeunes ; le niveau d'accompagnement auprès del'apprentie est renforcé par le suivi spécifiqued'un/e référent/e personnel/le et tientcompte de la globalité du parcours depuis laformation jusqu'à son insertion professionnelle ; l'individualisation du parcours de formationpermet au/à la jeune de progresser plusrapidement et d'être aiguillé/e à tout momentvers <strong>les</strong> choix professionnels <strong>les</strong> plus adéquats ; l'approche “compétences métiers” permet auxjeunes apprentis/es une maturation progressivedu projet professionnel et une préparation trèsen amont de leur insertion dans la vie active. Pérennisation/conditions de réussiteLe point à retenir La participation active des trois acteurs de l'apprentissage (<strong>les</strong>formateurs/trice et référents/es en CFA, <strong>les</strong> apprentis/es et <strong>les</strong>maîtres/ses d'apprentissage) est déterminante. Chacun intervient àun moment donné du processus de formation et d'accompagnementindividualisé de l'apprenti/e. Cette dynamique a permis d'établir unlangage commun sur <strong>les</strong> compétences et <strong>les</strong> métiers. Les acteurs ontpu évoluer ensemble dans leurs représentations pour adopter unnouveau regard sur l'orientation des choix professionnels en faveurde plus d'égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes.Coordonnées :Victoria BellidoDirection de l'apprentissageConseil régional Aquitaine14, rue François-de -Sourdis33077 Bordeaux CedexTél. : 05 57 57 81 17Victoria.bellido@aquitaine.fr< 12 > Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


ThématiqueArticulation des temps de viePagesPr o j e t15 à 18 La crèche d'entreprise, une solution sur mesure Action spécifique19 à 24 Pères cadres à la recherche du temps perdu Action spécifiqueAction spécifique ou transversaleArticulationdes temps de vieRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>< 13 >


Articulationdes temps de vie< 14 >Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


La crèche d'entreprise, une solution sur mesureCette action contribue à faire évoluer <strong>les</strong> modes de gardede la petite enfance en proposant un nouveau concept : lacrèche d'entreprise sur mesureThématiqueActionTitre du projet :Structure porteuse :Publics concernés :Région :Période de réalisation du projet :Budget total :Part de <strong>FSE</strong> :Cofinanceurs :Articulation des temps de vieS p é c i f i q u eAction favorisant l'évolution des modes de garde des jeunesenfantsOffice de commerce d'Issoire (OCI) - Puy-de-DômeSalariés/es d'entreprises (petites ou grandes)Auvergne27 novembre 2007-15 juin 20085 000 euros2 500 eurosDRDFE (Délégation régionale aux droits des Femmes et à l’égalité)Articulationdes temps de vie ContexteSituée à 37 kilomètres de Clermont-Ferrand, dans ledépartement du Puy-de-Dôme, Issoire est unecommune de 13.765 habitants. On y trouve, dans unezone industrielle, commerciale et résidentielle, unsolide tissu d'entreprises de toutes tail<strong>les</strong> (TPE, PME,grandes entreprises) et une population active représentanttoutes <strong>les</strong> catégories socioprofessionnel<strong>les</strong>.La conciliation de la vie professionnelle et familialeest une préoccupation pour de nombreuses famil<strong>les</strong>.La pénurie de places en crèche conduit encore tropsouvent <strong>les</strong> femmes à interrompre leur carrièreprofessionnelle. Ici comme ailleurs, <strong>les</strong> places encrèche manquent et pourtant Issoire est dotée d'unecrèche municipale ouverte sur une large plagehoraire. Selon le rapport de la députée MichèleTabarot publié en juillet 2008, le taux de couverturedes besoins est actuellement, en France, decinquante et une places d'accueil pour cent enfantsde moins de trois ans. Les structures d'accueilcollectif représentent un tiers des modes d'accueil.Depuis 2004, la réglementation devient particulièrementfavorable à la création de crèchesd'entreprise qui, jusque-là, était le domaine réservédes communes et des communautés de communes.Deux dispositifs (crédit d'impôt famille et contratenfance de la CAF) prévoient l'allocation d'aidesfinancières à destination des entreprises. Ilsdevraient conduire un plus grand nombre d'entreel<strong>les</strong> à investir dans ce type de projet.La Caisse d'allocation familiale (CAF), l'un desprincipaux financeurs de structures d'accueil de lapetite enfance, demande la réalisation d'une analysedes besoins en amont.Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong> < 15 >


ObjectifsArticulationdes temps de vieDéfis à relever Populariser le concept de la crèche d'entreprise, en particulierdans <strong>les</strong> zones d'emploi ou zones à forte activité économique. Encourager l'accès à ce service au plus grand nombre d'hommeset de femmes en emploi, à un coût qui soit raisonnable pour eux. Promouvoir <strong>les</strong> <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> de crèches d'entreprise dansune même région pour inciter d'autres entreprises à faire de même. A l'échelon local, mettre <strong>les</strong> entreprises concernées par lacréation de crèches interentreprises en réseau afin que la mise enplace d'une crèche soit facilitée et son coût partagé.Ce projet consiste à promouvoir la mise en placede modes de garde adaptés en proposant ledéveloppement d'un concept de crèche innovant,la “crèche d'entreprise sur mesure”, dont l'objectifà terme est de : monter une structure d'accueil de la petiteenfance à Issoire, dans une zone à forte activitééconomique, en vue d'augmenter le nombre deplaces en crèche et de créer de nouveauxemplois d'encadrement pédagogique de lapetite enfance ; associer étroitement <strong>les</strong> entreprises au projetde création, à son financement et à sa réalisationpar leur engagement à réserver un contingentde places pour leurs propres salariés/es ; favoriser l'articulation vie professionnelle-viefamiliale en adaptant <strong>les</strong> horaires de garded'enfants à ceux du travail ou en rapprochant lacrèche du lieu de travail. Les femmes peuventainsi se maintenir dans l'emploi ou y accéder plusfacilement.A terme, pour <strong>les</strong> entreprises comme pour <strong>les</strong>salariés, la mise en place de tel<strong>les</strong> structuresd'accueil constitue un réel atout, elle permetd'améliorer la qualité de vie au travail et de“fidéliser” <strong>les</strong> salariés/es. Description du projetAfin de répondre à l'ensemble de ces objectifs, leprojet s'est centré, dans une première phase financéepar <strong>les</strong> fonds du <strong>FSE</strong>, sur la réalisation d'une enquêtediagnostic permettant d'analyser la faisabilité duprojet et d'identifier la demande potentielle auprèsdes entreprises de la commune d'Issoire.Trucs et astuces Développez un argumentaire solide en direction des entreprisespour <strong>les</strong> convaincre des bénéfices d'une crèche d'entreprise et departiciper à son financement. Soulignez dans votre communication <strong>les</strong> atouts d'un tel projetpour l'entreprise et ses salariés.La structure d'accueil envisagée à terme est unecrèche interentreprises qui nécessite une fortemobilisation des dirigeants d'entreprise au préalable.Sans leur pleine adhésion, un tel projet ne peut quedifficilement émerger. Il s'agit donc, avant tout, deproposer la mise en place d'une structure adaptée àleurs besoins pour ensuite <strong>les</strong> convaincre d'accepterde participer à son financement.Cette enquête repose sur un échantillon de : 115 famil<strong>les</strong>, soit 118 femmes et 112 hommes,salariés de 24 entreprises ; 24 chefs/es d'entreprises de moins de 100 salariéset 3 chefs/es d'entreprises de plus de 100 salariés.Pour être bien accueillie, cette enquête s'est baséesur la méthodologie suivante : le questionnaire a été validé au préalable par <strong>les</strong>entreprises puis il a été envoyé aux salariés/es outravailleurs/euses indépendants/es, aux chefs/esd'entreprise, ainsi qu'aux comités d'entreprise ; une affiche d'information a été créée pour porterl'étude à la connaissance du public puis diffusée ausein des entreprises (portes d'entrée, tableauxd'information interne, etc.) ; traitement des réponses aux questionnaires etanalyse des résultats ; transmission des résultats à la CAF, sous forme d'uneévaluation des besoins des salariés/es et de leursemployeurs. Elle est un prérequis pour accéder à uneaide financière visant la création d'une crèche.< 16 >Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


RésultatsCette enquête relative au projet de création d'unecrèche interentreprises dans la commune d'Issoirepermet de dégager quelques grandes lignes : Point de vue résumé des 115 famil<strong>les</strong>interrogées : la grande majorité des personnes qui se sententconcernées par le projet de création de crèchesont dans la tranche d'âge des 25-39 ans ; 89,6% des famil<strong>les</strong> interrogées affirment vouloirutiliser une structure d'accueil de la petiteenfance à Issoire. Le mode de garde le plusutilisé jusque-là par <strong>les</strong> parents est celui del'assistante maternelle, de la famille et des amis ; sur le choix du temps de garde, la majorité desfamil<strong>les</strong> se prononce pour un accueil régulier, àtemps plein ; sur <strong>les</strong> horaires, la plupart des famil<strong>les</strong> sontfavorab<strong>les</strong> à une ouverture de 8 heures à 19heures ; pour <strong>les</strong> enfants scolarisés, la plupart souhaitentpouvoir recourir à un mode de garde encomplément de l'école, <strong>les</strong> mercredis et <strong>les</strong>vacances scolaires.Les famil<strong>les</strong> accueillent très favorablement ce projetde crèche. Leurs attentes <strong>les</strong> plus fortes concernentla soup<strong>les</strong>se des horaires d'accueil, de manière à avoirun mode de garde assuré en cas d'imprévu. Point de vue résumé des 24 chefsd'entreprises interrogés : 18 chefs d'entreprise reconnaissent l'utilitéd'une crèche à proximité ; 15 affirment que l'implantation d'une crèchepourrait réduire <strong>les</strong> problèmes de gestion dupersonnel, participer à une dynamique régionaleet fidéliser leurs salariés ; 14 chefs entreprise ne souhaitent pasparticiper financièrement au projet de créationd'une crèche.Ce résultat révèle un intérêt certain pour le projetde crèche, mais <strong>les</strong> dirigeants/es d'entrepriseexpriment leur réticence dès qu'il s'agit departiciper à son financement. Cela révèlel'importance de bien <strong>les</strong> informer au préalable sur <strong>les</strong>aides financières existantes.Le point à retenir Le rôle absolument déterminant du ou de la chef/fe de projet, quiintervient en tant que “développeur/euse de crèche”, dans la coordinationdes différentes étapes de réalisation : analyser, en amont, lademande auprès des entreprises, mobiliser <strong>les</strong> parties prenantes et<strong>les</strong> convaincre du bien-fondé d'un tel projet pour négocier, avec el<strong>les</strong>,la validation d'une proposition viable et la prise en charge financièrepar l'ensemble des intéressés.Articulationdes temps de vieRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong> < 17 >


Pérennisation/conditions de réussiteArticulationdes temps de vieQuelques conditions de réussite et de pérennisationd'une telle initiative sont : analyser en détail <strong>les</strong> environnementséconomique, social et démographique afin dedéterminer le meilleur site d'implantation de lacrèche d'entreprise et choisir un lieu où lademande est potentiellement forte ; réaliser un diagnostic initial qui permettra dedéterminer <strong>les</strong> conditions de réussite du projetde création de crèche et, surtout, de répondreà une demande identifiée au préalable ; établir un cahier des charges qui prenne encompte tous <strong>les</strong> aspects du projet de crèche etqui intègre une estimation du coût total duprojet détaillé par poste ; garantir, en amont, un bon taux de remplissagede la crèche, de manière à ce que le projet soitpérenne dès son ouverture et que l'ensembledes parties puisse en partager <strong>les</strong> bénéfices.Témoignage d’un bénéficiaire “Aujourd'hui, être parent tout en travaillant reste difficile. Il fautimaginer des solutions qui ne placent pas la femme face au choixtravail ou famille, mais qui favorisent plutôt le choix travail et famille.La plus grande réussite est de répondre à des besoins non couvertsaujourd'hui en matière de garde d'enfants et d'offrir ce service auxparents qui travaillent…”, Françoise Civiale, initiatrice du projet.Coordonnées :Françoise CivialeSpécialiste en création et gestion de structuresd'accueil de la petite enfanceJour de crèche47, rue de la Pauze63130 RoyatTél. : 06 79 41 56 53francoise.civiale@jour-de-creche.fr< 18 >Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


Pères cadres à la recherche du temps perduLe projet Qualitemps favorise un investissement plusimportant des hommes dans la vie familiale en vue d'unemeilleure égalité pour tous…ThématiqueActionTitre du projet :Structure porteuse :Publics concernés :Région :Période de réalisation du projet :(1)Budget total :Part de <strong>FSE</strong> :Cofinanceurs publics :Cofinanceurs privés :Articulation des temps de vieS p é c i f i q u eQualitempsCentre national d'information sur <strong>les</strong> droits des femmes et desfamil<strong>les</strong> (CNIDFF)Pères cadres, entreprises (responsab<strong>les</strong> des ressourceshumaines et managers), partenaires sociaux…nationalDu 1er juin 2007 au 30 septembre 2008442 911 euros221 455 eurosService des droits des femmes et de l'égalité (Ministère dutravail, des relations socia<strong>les</strong>, de la famille et de la solidarité),Bureau des temps de la Ville de ParisCFE-CGC (2) , URI CFDT (3)Languedoc-Roussillon, le cabinet EQUILIBRESArticulationdes temps de vieEn Europe, la situation française est une exception :elle conjugue l'un des plus forts taux d'activité desfemmes et l'un des taux <strong>les</strong> plus élevés de fécondité(en moyenne deux enfants par femme en 2006).Aujourd'hui, dans 80 % des coup<strong>les</strong>, l'homme et lafemme travaillent (4) .Or <strong>les</strong> femmes continuent à assumer deux fois plusde tâches domestiques (ménage, soins aux enfants…)que <strong>les</strong> hommes (presque deux heures de plus parjour en moyenne) (5) . Alors que l'activité professionnelledes hommes est peu influencée par l'évolutionde leur vie familiale, celle des femmes l'est sensiblementpuisque le taux d'activité des mères encouple, qui est de 80 % avec un enfant de moins detrois ans, tombe à 58 % avec deux enfants dont unde moins de trois ans (6) . Pour cel<strong>les</strong> qui continuent àtravailler, en raison des stéréotypes sur <strong>les</strong> prioritésdes mères et des <strong>pratiques</strong> de management (primeau présentéisme…), el<strong>les</strong> n'ont souvent pas <strong>les</strong>mêmes promotions que leurs homologues masculins.La recherche d'un meilleur équilibre des temps devie et d'un partage plus égal au sein du couple est(1) Le bilan final n'a pas encore été établi, il s'agit donc du budget prévisionnel(2) Confédération française de l'encadrement-Confédération générale des cadres.(3) Union régionale interprofessionnelle de la Confédération française démocratique du travail.(4) Charte de la parentalité en entreprise, avril 2008.(5) INSEE, enquête Emploi du temps 1998-1999.(6) INSEE, enquête Emploi 2006.Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong> < 19 >


donc l'une des clés d'entrée pour l'égalité professionnelle.Mais la question de l'articulation des tempsest trop souvent réduite à un “problème féminin”.Aujourd'hui, de plus en plus de pères aspirent aussi àun nouvel équilibre dans leur vie, permettant un plusgrand investissement en dehors du travail,notamment dans <strong>les</strong> sphères familiale ou associative.Les entreprises aussi commencent à prendreconscience que la mise en place de conditionspermettant une meilleure articulation entre vieprofessionnelle et vie privée pour ses salariés,hommes et femmes, a des effets bénéfiques surl'efficacité de l'entreprise.Articulationdes temps de vieL'objectif global du projet était de favoriserl'égalité professionnelle en impliquant davantage <strong>les</strong>hommes dans la vie familiale.Pour atteindre ce but, <strong>les</strong> partenaires de Qualitempsse sont fixé quatre objectifs spécifiques : mieux connaître <strong>les</strong> points de vue et <strong>les</strong>attentes des pères managers et cadres parrapport à leur implication dans la sphèrefamiliale et à l'équilibre avec la vie professionnelle; communiquer sur l'intérêt et <strong>les</strong> enjeux del'implication des hommes dans la vie familiale ; Objectifs démultiplier cette approche via la formationdes animateurs/trices et la mise en place dejournées de sensibilisation ; créer des outils pédagogiques à destination desentreprises (guides, modu<strong>les</strong> de formation…) leurpermettant de s'emparer de la question de lapromotion de la parentalité en direction dessalariés masculins.Défis à relever Trouver <strong>les</strong> bons arguments et <strong>les</strong> bons intermédiaires pourimpliquer <strong>les</strong> entreprises. Description du projettrente à quarante ans et soixante-dix longues interviewsde cadres supérieurs trentenaires à haut potentiel. Lesrésultats de l'enquête ont été présentés le 14 février2008 lors d'une conférence de presse à l'Hôtel de Villede Paris.Le projet Qualitemps est coordonné par le CNIDFF, enpartenariat avec <strong>les</strong> syndicats CFE-CGC et l'URI CFDTLanguedoc-Roussillon, l'ORSE (Observatoire sur laresponsabilité sociétale des entreprises), la Ville deParis (Bureau des temps et l'Observatoire de l'égalitéhommes-femmes) et le cabinet EQUILIBRES.Au démarrage du projet, et afin de mieux connaître sonpublic cible, une enquête qualitative et quantitative aété réalisée : " Les pères managers en quête d'équilibre.Portrait d'une génération qui entend réconcilier travailet famille ". L'enquête devait mieux identifier <strong>les</strong>attentes des pères et <strong>les</strong> freins à une plus grandeimplication de leur part dans la vie familiale. Elle aconsisté en un sondage par questionnaire d'unéchantillon représentatif de 400 pères cadres âgés dePour communiquer sur l'implication des pères, <strong>les</strong>partenaires du projet ont développé des supports decommunication colorés avec le slogan : " Perso, boulot,égaux ! Avec le partage des temps on est tous gagnants."Trois images sont déclinées en affiches et en cartesposta<strong>les</strong> montrant des hommes en tenue de travail avecun rappel de la vie familiale : par exemple, un homme enbleu de travail avec une tétine accrochée à sa poche. Deplus, une plaquette d'information à été réalisée àdestination des salariés/es et responsab<strong>les</strong> desentreprises, et un site Internet spécifique mis en place :www.qualitemps.fr.Afin d'assurer une plus grande dissémination del'approche, des personnes déjà sensibilisées à laproblématique de la conciliation des temps de vie< 20 >Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


ont été formées aux démarches et aux outilsfavorisant l'implication des hommes dans la viefamiliale. Les formations ont réuni des groupesmixtes de représentants/es de grandes entreprises(AXA, Airbus, Coca-Cola…), de syndicats de salariés,de collectivités territoria<strong>les</strong> et d'associations(CIDFF, UDAF, MSA …). Les animateurs/trices ontensuite mis en place leurs propres actions de sensibilisationau sein de leurs réseaux ou territoires.Inspirés par l'expérience de leur partenaire espagnolsur un projet précédent, <strong>les</strong> partenaires deQualitemps ont aussi élaboré un module pour formerdes “conciliateurs/trices" en entreprise (directeurs/tricesdes ressources humaines, encadrants/tes intermédiaires,formateurs/trices en management…). Afin de leconstruire, ils ont réalisé une trentaine d'entretienspréalab<strong>les</strong> avec des encadrants/tes de grandesentreprises (La Poste, EDF, Danone, le BHV…).Enfin, et notamment avec l'ORSE, <strong>les</strong> partenaires duprojet ont réalisé un guide d'appui à disposition desentreprises : “Promouvoir la parentalité auprès dessalariés masculins : un enjeu d'égalité professionnelle”,finalisé en septembre 2008. A travers desexemp<strong>les</strong>, des commentaires et des illustrationshumoristiques, le guide vise à expliquer pourquoicette question est un enjeu pour <strong>les</strong> entreprises,quel<strong>les</strong> sont <strong>les</strong> difficultés rencontrées par <strong>les</strong>salariés masculins et ce que <strong>les</strong> entreprises peuventmettre en place, en termes concrets, pour soutenirune meilleure implication des salariés masculins dansleur vie familiale.Trucs et astuces Associer <strong>les</strong> représentants/tes des entreprises et despartenaires sociaux à la réalisation des outils et modu<strong>les</strong> enphase de test afin de s'assurer de leur pertinence et de garantirleur utilisation par la suite. Partir d'une enquête pour donner une légitimité à la démarche.Tous <strong>les</strong> résultats du projet ont été présentés lorsd'une conférence finale qui a eu lieu le 12 juin 2008à l'Hôtel de Ville de Paris, réunissant environ centreprésentants/tes d'entreprises, d'associations etde collectivités, ainsi que des chercheurs et deschercheuses reconnus.Articulationdes temps de vieL'enquête a dressé un portrait du point de vue despères cadres et dirigeants sur l'équilibre entre leurtravail et leur vie familiale. Elle a identifié troisprofils types de pères : <strong>les</strong> “pourvoyeurs derevenus“ (15 %), dont <strong>les</strong> femmes ne travaillent pasou peu et qui construisent leur identité à travers letravail ; <strong>les</strong> “équilibristes” (52 %), qui aspirent à unevoie médiane et essaient de concilier au quotidienleur rôle de parent et de cadre ; et enfin <strong>les</strong>“égalitaires” (33 %), très sensib<strong>les</strong> à l'articulation destemps, ayant souvent choisi leur poste en raison descontraintes familia<strong>les</strong>.Au total, selon l'enquête, seulement 9 % des pèresconsidéraient qu'ils disposaient de suffisamment detemps pour s'occuper de leurs enfants et 20 %pensaient à changer d'entreprise pour mieux articulervie professionnelle et vie privée. Pour aider sessalariés à mieux organiser vie professionnelle et vieRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong> < 21 >


Articulationdes temps de viepersonnelle, 42 % pensaient que leur entreprisedevait proposer des services (crèche, aide auxparents…) et 44 % qu'elle devait assouplirl'organisation du travail (absence de réunionstardives…). 27 % souhaitaient exercer une partie deleur activité en télétravail et 85% d'entre euxrevendiquaient la possibilité de s'investir auquotidien et de façon autonome dans <strong>les</strong> soins etl'éducation de leurs enfants.Témoignage d’un bénéficiaire “Réussir à concilier une vie professionnelle satisfaisante et unevie familiale qui ne se réduit pas à voir ses enfants en pyjama àl'heure du coucher, voire avoir le temps de pratiquer une activitésociale après son travail, ce serait l'idéal. Ce qui n'est pas du tout lecas en France pour <strong>les</strong> cadres ! . Je préfère réussir correctement sur<strong>les</strong> deux tableaux, professionnel et privé, plutôt que de sacrifier l'unpour l'autre. J'ai l'impression que le nombre de pères à mon niveaude poste qui ne veulent pas sacrifier leur vie personnelle augmente…Il n'y a pas que le boulot dans la vie !” Père manager.En termes de dissémination, quarante-septanimateurs/trices de différents profils etorganismes ont été formés aux enjeux del'implication des hommes dans la vie familiale, ce quia largement dépassé <strong>les</strong> objectifs fixés au démarragedu projet. Ces personnes ont ensuite mis en placedifférentes actions pour démultiplier l'approche.Par exemple, la CFE-CGC a organisé un événementsur ce thème dans un théâtre parisien le 6 mars 2008,en présence de son président, auquel ont participéplus de 200 personnes. Les CIDFF ont mis sur pieddifférentes manifestations sur cette question autourdu 8 mars 2008, Journée internationale de la femme.Treize mille exemplaires du guide ont été publiés, ilsera aussi disponible en téléchargement et l'ORSE aobtenu un financement pour sa traduction en versionanglaise. Un événement pour le lancement du guide,organisé par l'ORSE, a eu lieu en novembre 2008. Lejournal ELLE a publié en parallèle un dossier surcette question comprenant, entre autres, desinterviews de dirigeants masculins de grandesentreprises (par exemple PSA Peugeot Citroën) et<strong>les</strong> résultats d'un sondage réalisé par BVA auprès de1 000 personnes - dont 400 salariés - surl'implication des hommes dans la vie familiale. Pérennisation/conditions de réussiteLes principaux facteurs de réussite de ce projet sont<strong>les</strong> suivants : le partenariat diversifié et pertinent qui a été réunipour sa réalisation. Chacun des partenaires aapporté des expériences, des formes d'expertise,des perspectives complémentaires et a permis unediffusion vers différents types d'acteurs ; l'expérience de projets européens précédents sur lathématique qui a pu être exploitée directementpour construire des orientations précises etpertinentes pour Qualitemps. En effet, le CNIDFF< 22 >Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


était porteur d'un projet EQUAL - " Tempora " - surla conciliation des temps et a ensuite participé à unprojet sur l'implication des pères, financé par le V eProgramme pour l'égalité hommes-femmes - " MenEqual, Men Different " - avec des partenairesdanois, bulgares et lettons. La Ville de Paris aparticipé au projet “Gender Check” sur ce mêmethème ; l'évolution des attentes des jeunes cadres à hautpotentiel : <strong>les</strong> entreprises commencent à réfléchir àl'adaptation de leur offre pour recruter et garderleurs meilleurs/es salariés/es ; un croisement de dispositifs sur cette thématique,comme par exemple la charte de la parentalité enentreprise, qui ont suscité de l'intérêt de la part desentreprises ; la collaboration très proche avec <strong>les</strong> représentantsdes entreprises.La pérennisation des activités du projet est déjà encours à travers <strong>les</strong> actions de dissémination et ladémultiplication via <strong>les</strong> partenaires etanimateurs/trices. Les CIDFF assurent un transfertvers d'autres régions françaises. Le CNIDFF souhaiteaujourd'hui développer ces activités sur troisnouveaux axes : la mise en réseau sur un territoire desentreprises impliquées dans la démarche,l'expérimentation du module de formation et sonadaptation aux collectivités territoria<strong>les</strong> et auxassociations, enfin, la création de matérield'exposition sur cette thématique.Le point à retenir L'articulation des temps de vie n'est pas exclusivement unequestion féminine : en l'abordant seulement sous l'angle de laperspective des femmes, <strong>les</strong> solutions ne peuvent être que partiel<strong>les</strong>.Afin de réussir l'égalité professionnelle, il faut aussi s'adresser auxhommes et <strong>les</strong> impliquer dans la démarche.Articulationdes temps de vieCoordonnées :Centre national d'information sur <strong>les</strong> droits desfemmes et des famil<strong>les</strong> (CNIDFF)Danielle Seignourel7, rue du Jura, 75013 ParisTél. : 01 42 17 12 17Fax : 01 47 07 75 28dseignourel@cnidff.frwww.qualitemps.frRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong> < 23 >


Articulationdes temps de vie< 24 >Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


ThématiqueCréation d'activitéPagesPr o j e tAction spécifique ou transversale27 à 30 Salariée, mais autonome dans son activité Action transversaleCréationd'activitéRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>< 25 >


Créationd'activité< 26 >Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


Salariée, mais autonome dans son activitéOu comment travailler sur l'égalité entre <strong>les</strong> femmes et<strong>les</strong> hommes de façon transversale quand on est unmicroprojetThématiqueActionC r é a t i o n d ' ac t ivitéTr a n s v e r s a l eTitre du projet :Structure porteuse :Publics concernés :Région :Période de réalisation du projet :Budget :Cohérence projets est une couveuse d'activités etd'entreprises située à Briey, en Lorraine, dans unbassin autrefois florissant grâce à la sidérurgie, maisaujourd'hui confronté à la fermeture des usines. Faceà une pénurie de l'emploi, la couveuse permet à desporteurs/es de projet, souvent issus de publicsdéfavorisés, de valider la viabilité de celui-ci avantde créer leur entreprise. Puis elle <strong>les</strong> accompagnejusqu'après la création grâce à un service de suivipostcréation qui permet de renforcer <strong>les</strong>entreprises et de prévenir leurs difficultés.Après six ans d'expérience d'accompagnement defuturs créateurs/trices, <strong>les</strong> salariés de la structureont constaté que certains/es porteurs/euses avaientun projet viable, désiraient travailler de façonautonome, dans une logique entrepreneuriale, maisne souhaitaient pas le faire en créant leur entreprise.Il était donc important de répondre à leur demandeen imaginant un nouveau dispositif : le portagesalarial ! Il s'agit d'un système où la personne disposed'un contrat de travail mais, en même temps, gèreLe portage salarial, une alternative pour <strong>les</strong> porteurs de projetd'avenir professionnelCohérence projetsPersonnes en recherche d'emploi souhaitant créer leur activitéLorraineDu 1er juillet 2007 au 29 février 200823 000 euros, 100 % de <strong>FSE</strong> (microprojet associatif) Contexteelle-même son activité. Habituellement réservé à unpublic de " cadres ", il était de la volonté de lacouveuse d'ouvrir ce dispositif à des publicsrencontrant plus de difficultés sur le marché del'emploi (demandeurs d'emploi, bénéficiaires deminimas sociaux, seniors, femmes…).S'agissant des femmes, en France, el<strong>les</strong> créentbeaucoup moins d'entreprises que <strong>les</strong> hommes (1) .C'est pourquoi la couveuse a toujours veillé àmobiliser des créatrices et à <strong>les</strong> accompagner jusqu'àla création. De fait, alors qu'el<strong>les</strong> sont plus souventque <strong>les</strong> hommes confrontées à la nécessitéd'articuler leurs temps de vie (généralement, <strong>les</strong>charges familia<strong>les</strong> leur incombent plus qu'auxhommes), le portage salarial paraît adapté à leursbesoins. En effet, à l'inverse du salariat, il leurpermet de gérer leur temps comme el<strong>les</strong>l'entendent mais, contrairement à la créationd'entreprise classique, il présente moins de risques.Créationd'activité(1) En France, un peu moins d'un tiers des personnes créant leur entreprise sont des femmesRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>< 27 >


ObjectifsLe projet a comme objectifs généraux : de mettre en place <strong>les</strong> conditions nécessairespour développer l'activité de portage salarial ausein de la structure ; de donner la possibilité à des porteurs deprojet au sein de la couveuse d'entreprisesd'opter non pas pour la création d'uneentreprise, mais pour le portage salarial.Il intègre aussi des objectifs particuliers sur l'égalitéentre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes. Face au constat d'unplus grand nombre de créations d'activité par deshommes que par des femmes, le projet souhaite : augmenter le nombre de femmes accompagnéesau sein de la couveuse ; leur offrir une alternative à la créationd'entreprise adaptée à leur demande.Par ailleurs, qu'il s'agisse d'hommes ou de femmesaccompagnés, le projet prend en compte leursproblèmes de conciliation des temps professionnelet personnel. En effet, alors que <strong>les</strong> femmes accompagnéesdans la couveuse évoquent souvent leurscontraintes familia<strong>les</strong>, <strong>les</strong> hommes créateurs enparlent peu. Toutefois, ils ont aussi des contraintes.Et mettre en place un service pour <strong>les</strong> aider sur cesquestions bénéficie aux deux sexes.Défis à relever Ce n'est pas parce que vous êtes un petit porteur et que vousavez peu de moyens financiers ou humains que vous ne pouveztraiter de la question de l'égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes.Certaines mesures coûtent peu ; par ailleurs, si vous ne pouvez pasle faire vous-même, travaillez en réseau !Créationd'activitéLa première action développée a été une étudejuridique sur le portage salarial, pratique qui vientd'être reconnue par la loi de modernisation dutravail du 25 juin 2008.Une fois cette étude réalisée, une phase de sensibilisationdes personnes souhaitant créer leur activité aété enclenchée. Certaines ont intégré la couveuse etont bénéficié d'un suivi personnalisé. Description du projetcotisation, apporte de nombreux services aux créateursd'entreprise, parmi <strong>les</strong>quels un service defacilitation pour la garde d'enfants. Une formation spécifique sur la gestion du temps aété mise en place pour <strong>les</strong> personnes accompagnées.Elle a permis aux porteurs, femmes ou hommes, des'exprimer sur leurs contraintes à la fois professionnel<strong>les</strong>et familia<strong>les</strong> et de chercher des solutions.Afin de prendre en compte l'égalité entre <strong>les</strong>femmes et <strong>les</strong> hommes dans le projet, l'association aorienté ses activités de la façon suivante : Pour assurer une représentation équilibrée desdeux sexes dans le projet, l'association a délibérémentmobilisé des organismes accompagnant unpublic féminin. Elle a ainsi pu réaliser une sensibilisationauprès de publics guidés par ces organismes. Chaque porteur/euse de projet est suivi defaçon personnalisée. Ses problèmes personnels sontpris en compte. Les femmes soulèvent souvent laquestion des contraintes familia<strong>les</strong>, notamment lagarde des enfants. Pour cela, Cohérence projets atravaillé en partenariat avec un autre microprojet,le Club Entrepreneurial. Celui-là, contre une faibleTrucs et astuces “Pour répondre au problème de garde d'enfants des créateurs etcréatrices d'activité, nous avons travaillé en partenariat avec unautre microprojet qui proposait des services, dont une aide à la garded'enfants. Il faut savoir mutualiser <strong>les</strong> ressources du territoire”.Sandrine François, responsable du projet.< 28 > Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


RésultatsEn 2008, la couveuse a mobilisé 30 personnes sur lathématique du portage salarial dont 12 étaient desfemmes. Sur ces 30 personnes, 12 ont rejoint lacouveuse (parmi <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> 7 hommes et 5 femmes),d'autres ont été redirigées vers des organismesd'accompagnement à la création d'entreprises pourparfaire leur projet.A ce jour, <strong>les</strong> personnes sensibilisées ne sont pasencore en portage salarial. Quatre d'entre el<strong>les</strong> ayantrejoint la couveuse veulent passer à une activité enportage salarial. Sur ces 4 personnes, 3 sont desfemmes. Aujourd'hui, el<strong>les</strong> sont en train de développerleur activité afin de pouvoir, à terme, assurer leursalaire. Le portage viendra à l'issue de leur parcours.La proportion de femmes mobilisées et accompagnéesest bien supérieure aux statistiques nationa<strong>les</strong>sur la création d'entreprise, elle est le fruit d'untravail de mobilisation spécifique en direction desfemmes.Le point à retenir Si le public féminin s'adresse moins à des structures de créationd'entreprise, il faut savoir le mobiliser. Pour cela, il est nécessaire detravailler en partenariat avec des organismes accueillant un public defemmes (notamment en recherche d'emploi). Il faut penser à faire unecommunication adaptée aux deux sexes. Pérennisation/conditions de réussiteAujourd'hui, l'association Cohérence projetscontinue de faire connaître ce service. Pour cela, ellemobilise des structures qui accompagnent desprojets. Mais, dans le but d'avoir une représentationéquilibrée des deux sexes parmi ses créateurs, ellevise surtout <strong>les</strong> structures qui accompagnent unpublic spécifiquement féminin, notamment cel<strong>les</strong>qui travaillent en vue de l'insertion des femmes deplus de quarante-cinq ans. Ses chargés de missionsont vigilants quant aux structures qui existent sur leterritoire, qu'el<strong>les</strong> travaillent sur la créationd'entreprise ou sur l'accompagnement des femmes.L'objectif est de faire connaître ce service au plusgrand nombre. Alors que, avant le projet, très peude femmes faisaient appel à la couveuse, el<strong>les</strong> représententaujourd'hui environ 40 % du public accueilli.Créationd'activitéAprès le financement du projet par la mesure microprojetsdu <strong>FSE</strong>, celui-ci a été pérennisé par unfinancement du Conseil régional de Lorraine qui a vul'utilité d'un tel dispositif.Coordonnées :Cohérence projetsMme Sandrine François19, rue de Metz, BP 50006, 54150 Briey CedexTél. : 03 82 33 55 91coherenceprojets@orange.frwww.coherenceprojets.orgRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>< 29 >


Créationd'activité< 30 > Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


ThématiqueEgalité professionnellePagesPr o j e tAction spécifique ou transversale33 à 36 Former <strong>les</strong> militants pour transformer <strong>les</strong> entreprises Action spécifique37 à 42 L'égalité professionnelle, ça cartonne ! Action spécifique43 à 46 “Manager” se décline au féminin Action spécifique47 à 50 Comment aider <strong>les</strong> entreprises à réduire <strong>les</strong> écarts ? Action spécifiqueégalitéprofessionnelleRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>< 31 >


égalitéprofessionnelle< 32 >Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


Former <strong>les</strong> militants pour transformer <strong>les</strong> entreprisesComment, quand on est un syndicat, agir pour l'égalitéhommes-femmes dans <strong>les</strong> entreprises ?ThématiqueActionE g a l i t é p r o f e s s i o n n e l l eS p é c i f i q u eTitre du projet :Structure porteuse :Publics concernés :Région :Période de réalisation du projet :Budget total :Part de <strong>FSE</strong> :Cofinanceurs publics :Pour l'égalité professionnelle entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommesComité régional CGT BretagneSyndicalistes de la CGT, entreprises, salarié(e)s, institutionspubliques, acteurs locauxBretagneDu 1er janvier 2006 au 31 décembre 2008162 000 euros81 000 eurosVille de Rennes, DRTEFP (Direction régionale du travail, del'emploi et de la formation professionnelle), conseil régional etDRDFE (Direction régionale aux droits des femmes et àl'égalité) ContexteDe nombreux textes législatifs concernant l'égalitéde traitement entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes puisl'égalité professionnelle ont vu le jour ces trentedernières années tant en France qu'en Europe. EnFrance, la loi du 9 mai 2001 portant sur l'égalitéprofessionnelle introduit une obligation denégociation spécifique sur l'égalité professionnelledans <strong>les</strong> branches et <strong>les</strong> entreprises ainsi qu'uneobligation d'intégrer cette thématique dans toutes<strong>les</strong> négociations. Par ailleurs, l'accord national interprofessionneldu 1er mars 2004 relatif à la mixité età l'égalité professionnelle, signé par toutes <strong>les</strong>organisations syndica<strong>les</strong>, a permis de renforcerl'intervention des salariés et des institutions représentativesdu personnel pour réduire <strong>les</strong> inégalitésde traitement entre <strong>les</strong> hommes et <strong>les</strong> femmes(recrutement, salaires, accès à la formation professionnelle,évolution professionnelle et promotion,niveau de retraite…) et préparer la négociation dansl'entreprise.Néanmoins, <strong>les</strong> inégalités persistent, ces textes sonten effet peu ou mal appliqués, notamment dans <strong>les</strong>PME-PMI et l'artisanat. Par ailleurs, l'existence del'obligation de négociation sur l'égalité dans <strong>les</strong>entreprises ne débouche pas forcément sur de bonsaccords si <strong>les</strong> partenaires sociaux n'ont pas laconnaissance et la compréhension nécessaires duproblème. En effet, alors que la question de l'égalitéfait partie des principa<strong>les</strong> préoccupations dessalariés/es, <strong>les</strong> syndicats ne sont pas toujours arméspour négocier à ce sujet.égalitéprofessionnelleRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>< 33 >


ObjectifsLe projet a eu pour objectif de doter <strong>les</strong> personnessyndiquées de connaissances techniques etjuridiques nécessaires pour la négociation d'accordsen faveur de l'égalité professionnelle dans <strong>les</strong>entreprises, notamment dans <strong>les</strong> PME-PMI etl'artisanat.Pour atteindre ce but, le comité régional CGTBretagne et ses partenaires se sont fixé plusieursobjectifs : sensibiliser et former <strong>les</strong> militants et pluslargement <strong>les</strong> syndiqués/es CGT afin de faire del'égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommesl'affaire de tous, et pas uniquement des femmes.Dans ce cadre, le porteur du projet a égalementdoté <strong>les</strong> membres des institutions représentativesdu personnel (IRP) de connaissancestechniques et juridiques pour négocier desaccords en faveur de l'égalité professionnelledans <strong>les</strong> entreprises, notamment dans <strong>les</strong> PME-PMI et l'artisanat ; aider <strong>les</strong> organisations de la CGT à porter cesquestions à tous <strong>les</strong> niveaux, y compris dans <strong>les</strong>entreprises où <strong>les</strong> salariés n'ont pas d'instancede représentation du personnel ; faire de la question de l'égalité entre <strong>les</strong>femmes et <strong>les</strong> hommes une question denégociation syndicale de même niveau que celledes salaires ou du temps de travail. Description du projetégalitéprofessionnelleTrucs et astuces Pour sensibiliser et former <strong>les</strong> militants/es à l'égalité professionnelledes femmes et des hommes, il a fallu s'appuyer sur une expertiseexistante. Le projet a donc travaillé avec des cabinets experts sur laquestion (Emergences, Perfegal). Mais il a aussi fait intervenir desexperts de différents domaines : économistes, sociologues… En effet, laquestion de l'égalité ne concerne pas un seul domaine, elle est multiple.Afin de donner aux syndicats tous <strong>les</strong> moyens pourtravailler sur le plan de l'égalité, la CGT a mis enplace un projet en quatre phases : une phase deformation, une étude et une phase de communication/sensibilisation.FormationPour intervenir efficacement en faveur de cettequestion, la CGT a formé plus de 80 militants/es dela région Bretagne afin de : <strong>les</strong> aider à mieux appréhender la multiplicitédes facteurs socio-économiques et culturels quiinfluent sur <strong>les</strong> comportements et font perdurer<strong>les</strong> inégalités entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes ; <strong>les</strong> amener à mobiliser le droit en faveur del'égalité professionnelle entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong>hommes.Chaque stage, d'une durée de cinq jours, était conduitpar une équipe d'intervenants/es pluridisciplinaire : Jour 1 : animé par un/e ou des militants/es del'union départementale du département concerné,il dresse la situation de l'égalité professionnelledans la région Bretagne et dans le département. Jour 2 : animé par un/e économiste et/ousociologue de l'équipe d'experts du prestataireEmergences, il aborde <strong>les</strong> inégalités de traitemententre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans la vie professionnelleet personnelle. Jour 3 : animé par un/e juriste de l'équipe d'expertsdu prestataire Emergences, il informe sur <strong>les</strong>ressources du droit pour lutter contre <strong>les</strong> inégalitésde traitement dans le travail. Jour 4 : d'une part, animé par un/e représentant/einstitutionnel/le qui présente <strong>les</strong> mesures institutionnel<strong>les</strong>en faveur de l'égalité entre <strong>les</strong> femmeset <strong>les</strong> hommes et, d'autre part, par un/e représentant/ede la CGT, il présente l'action de la CGTen faveur de l'égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong>hommes. Jour 5 : animé par un/e ou des militant/es de l'uniondépartementale du département concerné et ladirectrice de stage, il consiste en l'évaluation desconnaissances acquises. La méthode pédagogique employée s'articuleautour d'exposés (l'intervenant/e expose, fait< 34 > Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


éfléchir <strong>les</strong> stagiaires et <strong>les</strong> fait formuler) etd'une méthode active (l'intervenant/e faitappel à l'expérience des stagiaires et dugroupe pour résoudre des études de cas).EtudeUne étude de terrain, conduite parallèlement àl'action de formation, a dressé une photographiede la situation professionnelle des femmes enBretagne et plus particulièrement sur le pays deSaint-Brieuc. Les entretiens réalisés avec un largepanel d'acteurs ont montré que le conceptd'égalité professionnelle se réduit pour certains àla mixité et pour d'autres à la parité. Lesprocessus créant <strong>les</strong> inégalités sont peuidentifiés, notamment ceux relatifs aumanagement des ressources humaines. L'étude afait ressortir par ailleurs la pertinence d'uneapproche territoriale : <strong>les</strong> pays, <strong>les</strong> communautésde communes qui croisent <strong>les</strong> questions d'emploi,mais aussi d'organisation des services, semblentêtre des espaces adaptés pour mettre en œuvredes concertations et une mobilisation de tous surle sujet de l'égalité professionnelle.Communication/sensibilisationEnfin, un colloque régional a été organisé pourmarquer la clôture d'une année de mobilisation pourl'égalité professionnelle. Celui-ci a réuni environ unecentaine de participants/es. Il a permis de : sensibiliser <strong>les</strong> partenaires en faisant intervenirdes experts/es (des militants/es, uneéconomiste, un juriste en droit du travail, dessociologues et des institutionnels/<strong>les</strong>) ; dresser le bilan des formations réalisées et <strong>les</strong>perspectives qui en résultent ; alimenter la réflexion sur l'égalité entre <strong>les</strong>femmes et <strong>les</strong> hommes au niveau régional.Ensuite, la question a été traitée par la CGT lorsd'ateliers auxquels elle a participé, dans des standsanimés par elle lors de colloques de comitésd'entreprise, de salons…Défis à relever Comment donner à la question de l'égalité le même niveaud'importance pour <strong>les</strong> négociations entre partenaires sociaux que <strong>les</strong>questions salaria<strong>les</strong> et de temps de travail ?Pour y arriver, il faut d'abord sensibiliser <strong>les</strong> militants puis <strong>les</strong> former.Pour cela, il est indispensable qu'un nombre élevé de militants soientformés. Ensuite, il faut communiquer avec tous <strong>les</strong> partenaires,notamment <strong>les</strong> représentants des entreprises. L'action ne doit pasrester à la marge.Le projet a permis de former plus de 85 militantssyndicaux issus des quatre départements de la régionBretagne. Aujourd'hui, un programme de formationdes syndicalistes à l'égalité hommes-femmes estdisponible, il pourra être repris par <strong>les</strong> autresrégions.Par ailleurs, le projet a permis d'enclencher unedynamique. En effet, la CGT nationale a un faibletaux de syndicalisation féminine (28%, alors que la RésultatsCFDT et FO ont des taux respectifs de 44% et 45%).Cela s'explique principalement par l'histoire de cesyndicat qui s'est beaucoup appuyé sur l'industrie,secteur majoritairement masculin. Cette faiblereprésentation des femmes s'est aussi longtempstraduite par une faible prise en compte de leursproblématiques spécifiques. Mais aujourd'hui lechangement est important. Au niveau national, <strong>les</strong>yndicat travaille sur l'égalité hommes-femmes,égalitéprofessionnelleRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>< 35 >


notamment par la charte confédérale sur cettequestion. En Bretagne, le projet a permis de donnerune impulsion à cette question et un de ses résultatsest qu'aujourd'hui, pour <strong>les</strong> élections prud'homa<strong>les</strong>,dans de nombreux départements, la CGT proposedes listes où <strong>les</strong> femmes représentent 50% descandidats. Au Conseil économique et social régional,la CGT a 11 représentants, parmi <strong>les</strong>quels 5 femmes,dont la plus jeune représentante de l’instance.Le point à retenir Pour convaincre toutes <strong>les</strong> sections de travailler sur la question del'égalité, un comité régional a été mis en place, mais aussi des comitésdépartementaux. Ce sont des comités de la CGT déjà existants qui ontfait office de comités départementaux du projet. Lors de leur tenue, àchaque fois un point sur la question de l'égalité hommes-femmes a étéfait. Le projet est donc parti des besoins locaux. Par ailleurs, cescomités départementaux devaient rendre compte de ce qui était réaliséau niveau local au comité régional. Ainsi, chacun, même au plus prèsdu terrain, avait à la fois la possibilité d'exprimer ses besoins pour leprojet, mais aussi une responsabilité quant à sa réalisation. L'égalitéhommes-femmes est donc devenue l'affaire de tous. Pérennisation/conditions de réussiteLa pérennisation des activités du projet est en coursà travers <strong>les</strong> actions de dissémination et la démultiplicationvia <strong>les</strong> partenaires, mais surtout <strong>les</strong>personnes formées : cel<strong>les</strong>-ci ont pu assister d'autresreprésentants des salariés/es dans la négociation desaccords d'égalité professionnelle intéressants quiprofitent à la fois aux salariés/es, à l'ensemble dupersonnel et à l'activité de l'entreprise.Par ailleurs, le projet n'aurait pas été complet s'iln'avait pas été jusqu'à l'expérimentation au sein mêmedes entreprises. Une suite a donc été donnée à ceprojet pour y intervenir directement. En effet, dansde nombreuses entreprises, <strong>les</strong> accords professionnelssur l'égalité existent, mais ils ne vivent pas.Pour d'autres, <strong>les</strong> négociations sur l'égalité n'ont pasété faites ou <strong>les</strong> rapports de situation comparéen'existent pas. Ainsi, cette suite au projet permet de : travailler avec la direction et <strong>les</strong> salariés/es decertaines entreprises pour faire vivre <strong>les</strong>accords sur l'égalité ; aider <strong>les</strong> militants/es d'autres entreprises dansleur négociations sur l'égalité à partir des besoinsdes salariés/es (grâce à un outil pratique) ; aider <strong>les</strong> entreprises qui en ont besoin à établirleurs rapports de situation comparée desfemmes et des hommes salariés dansl'entreprise. Puis en tirer des thèmes de travailet de négociation.égalitéprofessionnelleCoordonnées :Comité régional CGT BretagneChristian Peltais12, square Vercingétorix, 35000 RennesTél. : 02 99 65 45 90cgt.bretagne@wanadoo.fr< 36 > Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


L'égalité professionnelle, ça cartonne !Entre 2004 et 2008, le projet PLURIELLES a favorisé lamixité et l'évolution des carrières des femmes au sein desindustries papetières en FranceThématiqueActionE g a l i t é p r o f e s s i o n n e l l eS p é c i f i q u eTitre du projet :Structure porteuse :Publics concernés :Région :Période de réalisation du projet :(1)Budget total :Part de <strong>FSE</strong> :Cofinanceurs :PLURIELLESFORMAPAP, organisme paritaire collecteur agréé (OPCA) desindustries papetièresLes entreprises des industries papetières, <strong>les</strong> salariés (en grandemajorité des femmes) des entreprises, <strong>les</strong> jeunes femmes enformation initiale ou en alternance, <strong>les</strong> demandeuses d'emploi, <strong>les</strong>organismes de formation et d'insertion, <strong>les</strong> partenaires institutionnels(Direction régionale du travail, de l’emploi et de laformation professionnelle, conseils régionaux, médecine detravail…) dans <strong>les</strong> principaux bassins d'emploi du secteur d'activitéNationalDu 18 mai 2004 au 31 octobre20084 011 266 euros2 005 633 eurosFORMAPAP et financements privésImplantées de longue date en France, <strong>les</strong> industries despapiers et cartons comptent environ 2.500 entrepriseset emploient environ 90.000 salariés/es. Les entreprisesse repartissent en trois grands secteurs : production,transformation et distribution. Secteur de pointe où laconcurrence est très forte, il est particulièrementsensible aux variations économiques et doit constamments'adapter aux marchés mouvants en s'appuyant sur unemain-d'œuvre polyvalente et dynamique.Or le secteur est confronté à un fort déséquilibre de lapyramide des âges des salariés/es qui risque d'entraînerune perte importante des savoir-faire. En 2003,l'industrie a pris connaissance que, avant 2010, près de25 % des salariés allaient partir à la retraite. Face à ces Contexte(1) Le bilan final n'a pas encore été établi, il s'agit donc du budget prévisionnelconstats, une majorité d'entreprises cherche àdiversifier leur recrutement, notamment en ciblant <strong>les</strong>femmes et <strong>les</strong> jeunes, voire des personnes en reconversionindustrielle.En 2003, <strong>les</strong> statistiques sexuées dans le secteurétaient rares. Cependant, on a pu constater que <strong>les</strong>femmes représentaient moins de 30 % des salariés dusecteur et étaient fortement concentrées dans <strong>les</strong>emplois de type tertiaire ou administratif. El<strong>les</strong>étaient très peu employées dans <strong>les</strong> postes techniquesqualifiés et occupaient moins de 14 % des postes liésdirectement aux processus de production. De plus,el<strong>les</strong> représentaient seulement 12 % des cadres et 8 %des agents de maîtrise.égalitéprofessionnelleRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>< 37 >


Le projet PLURIELLES vise le développement de lamixité professionnelle dans <strong>les</strong> entreprises dusecteur des papiers et des cartons, en favorisant lerecrutement des femmes et l'accès des salariés/es àdes formations et à des métiers traditionnellementoccupés par des salariés/es du sexe opposé.Dans cette optique, cinq objectifs principauxont été définis: dresser un état des lieux sur la mixité professionnelledans la branche; communiquer sur ce thème auprès des entreprises,des salariés, des publics féminins en formationou en reconversion, des partenaires institutionnelset des organismes de formation et d'insertion ; développer un conseil sur mesure aux entreprisesadhérentes à propos de l'égalité professionnelle ; soutenir des parcours de formation pour dessalariées afin d'acquérir des compétences transférab<strong>les</strong>; mettre en place un accompagnement personnalisépour <strong>les</strong> stagiaires en formation par un organismespécialisé.En raison du bon déroulement du projet,FORMAPAP a demandé en 2008 une prolongationafin d'assurer une évaluation formelle du projet etune capitalisation de ses enseignements. Objectifs Description du projetégalitéprofessionnelleLe projet PLURIELLES comporte cinq grands volets,correspondant aux objectifs définis au démarrage,précédés par une phase préparatoire et complétépar une phase de capitalisation des acquis.Avant le démarrage de PLURIELLES, l'équipe projetde FORMAPAP a entrepris un travail préparatoirede six mois, comprenant notamment des rencontresavec <strong>les</strong> professionnels/el<strong>les</strong> menant déjà desprojets sur l'égalité professionnelle, une recherchedocumentaire et une enquête préliminaire dessalariées et des dirigeants d'entreprise. Cette phasede travail a permis de mieux identifier <strong>les</strong> besoinsprécis et de mieux orienter <strong>les</strong> actions prévues.En raison du peu de statistiques sexuées dansl'industrie, la première action essentielle du projet a< 38 > Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


été l'établissement d'un état des lieux quantitatif etqualitatif de la mixité dans la branche. Un premiersondage réalisé auprès de 2 500 entreprises a permisd'obtenir des statistiques par genre et de mieuxcomprendre <strong>les</strong> attentes et <strong>les</strong> besoins. Cetteenquête a été étendue en 2006 aux organismes deformation afin de mieux évaluer la mixité dans <strong>les</strong>diverses formations et <strong>les</strong> conditions d'accueil desdifférents publics.Défis à relever Tester le vocabulaire sur l'égalité professionnelle et <strong>les</strong> représentationsqui y sont attachées sur le public cible. Pour éviter desréactions négatives, il peut être utile d'utiliser dans un premier tempsdes termes perçus comme étant plus neutres tels que " mixité ". Créer une légitimité autour de la démarche en démontrant sonutilité par des statistiques et des témoignages de vraies personnes.Le deuxième volet du projet était une importantecampagne de communication s'appuyant sur dessupports variés, adaptés et diffusés à un grandnombre d'acteurs différents : <strong>les</strong> dirigeants etresponsab<strong>les</strong> des ressources humaines desentreprises du secteur, <strong>les</strong> salariés/es, <strong>les</strong> femmes enformation ou en reconversion, <strong>les</strong> partenaires institutionnelset <strong>les</strong> organismes de formation etd'insertion. Différentes stratégies de disséminationont été expérimentées pour maximiser l'impact. Parexemple, toutes <strong>les</strong> entreprises adhérentes ont reçu<strong>les</strong> supports accompagnés d'un courrier, signé par leprésident de FORMAPAP, précisant le caractèreessentiel de cette thématique pour la branche. Pourtoucher <strong>les</strong> jeunes demandeuses d'emploi ou <strong>les</strong>jeunes femmes en formation, des pochettes ont étéremises en main propre lors de salons des métiers ouvia <strong>les</strong> partenaires comme <strong>les</strong> missions loca<strong>les</strong> ou <strong>les</strong>organismes de formation, préalablement sensibiliséspar d'autres supports.Le troisième axe du projet consistait en un accompagnementsur mesure des entreprises adhérentes. Unposte de “conseillère mixité” a été créé quisensibilise <strong>les</strong> équipes de terrain de FORMAPAP,anime des diagnostics sur l'égalité professionnelledans <strong>les</strong> entreprises et propose un appui surdifférents thèmes comme l'aménagement despostes de travail ou la conciliation des temps de vie.Le quatrième volet concernait la mise en place, pourdes salariées souhaitant une évolution professionnelle,de parcours de formation longs (plus de 120 heures)pour l'acquisition de compétences transférab<strong>les</strong>. Ils'agit notamment de formations à l'encadrement oude formations techniques permettant d'intégrerdes équipes techniques.Afin de donner <strong>les</strong> meilleures chances de réussite àces parcours de formation, PLURIELLES proposaitégalement, dans son cinquième volet, un accompagnementdes stagiaires par des organismes de conseilspécialisés. Celui-ci est proposé aux salariées enamont de la formation (pour faire le point sur <strong>les</strong>aspirations professionnel<strong>les</strong> et <strong>les</strong> représentationsdu travail), au cours de la formation (pour optimiser<strong>les</strong> compétences relationnel<strong>les</strong> au regard du profilde poste) et au moment de la prise du nouveauposte (pour analyser la situation et mettre en placedes mesures d'ajustement).Enfin, la prolongation du projet en 2008 a permis laréalisation d'une évaluation externe, la publicationd'un dossier thématique comprenant notamment <strong>les</strong>témoignages des bénéficiaires et l'organisation d'unséminaire de bilan du projet.égalitéprofessionnelleRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>< 39 >


RésultatségalitéprofessionnelleTrucs et astuces En intervenant auprès des entreprises, trouver la bonne distanceet le bon positionnement sur cette thématique : être vu comme un/e”facilitateur/trice” et non pas comme un/e “militant/e”. Il ne suffit pas d'envoyer des supports de communication, il faut<strong>les</strong> présenter et <strong>les</strong> expliquer, sinon ils ne sont pas lus !Les principaux résultats et produits des différentesphases du projet sont <strong>les</strong> suivants :Volet 1 (enquête) : Dans <strong>les</strong> entreprises ayant répondu à l'enquête,<strong>les</strong> femmes représentaient 25 % des salariés etmoins de 10 % des dirigeants ; Dans <strong>les</strong> organismes de formation ayantrépondu, la proportion de femmes dans <strong>les</strong>différentes formations étaient : conduited'engins (3 %), commercial (8 %), conduite demachines (17 %), management (31 %).Volet 2 (communication) : Supports réalisés : CD-ROM montrant 18exemp<strong>les</strong> de carrière féminine dans le secteur,une plaquette d'information présentant <strong>les</strong> aidespubliques disponib<strong>les</strong> et <strong>les</strong> services proposéspar FORMAPAP, affiches, 5 brochures deprésentation du projet, mailings ciblés, le siteweb PLURIELLES, revue de presse ; Participation à 11 salons des métiers; Remise de 1 500 pochettes complètes desupports à des jeunes femmes ; Envoi des supports à 800 acteurs de l'insertion ; Réalisation de plus de 5 000 mailings ciblés.Volet 3 (conseil sur mesure des entreprises) : 42 diagnostics sur l'égalité professionnelle ontété réalisés ; 30 entreprises ont été accompagnées dans leurprojet " mixité ". Parmi <strong>les</strong> thèmes abordés, 72 %concernaient l'information sur la législation enmatière d'égalité professionnelle, 45 % l'adaptationde l'environnement de travail et 21 % l'informationsur <strong>les</strong> dispositifs ; Outils : guide des aides (sur l'égalité professionnelle); fiche diagnostic ; dates clés del'égalité professionnelle ; guides “Pour mener àbien votre projet en faveur de la mixitéprofessionnelle” ; “Egalité professionnelle :votre entreprise respecte-t-elle ses obligationsléga<strong>les</strong> ?”Volet 4 (formation) : 510 parcours de formation ont été réalisés,représentant 76 948 heures stagiaires, soit 151heures de parcours moyen par stagiaire ; 258 entreprises ont été bénéficiaires, dont 82% de moins de 250 salariés et 20 % de moins de10 salariés ; Un grand nombre de formations (environ 46 %)étaient des formations techniques et presque25 % des formations au management.Volet 5 (accompagnement des salariées) : 30 accompagnements ont été réalisés, dont 47% pour des cadres, 29 % pour des technicienneset agentes de maîtrise, 19 % pour des ouvrièreset 5 % pour des employées ; Supports : plaquette de présentation de l'offreet de chaque organisme conseil.Volet 6 (capitalisation et évaluation) : Réalisation d'une évaluation par le cabinet G & ALinks ; Publication " Votre atout mixité : bilan ettémoignages " ; Séminaire de bilan : 29 octobre 2008.Le point à retenir Le caractère très complet et la proximité du terrain (via <strong>les</strong>conseillers/ères) de ce projet ont permis sa réussite. En commençantpar un état des lieux précis, la stratégie de PLURIELLES a étéconstruite sur la base de la réalité des attentes et des <strong>pratiques</strong>. Unesérie d'outils complémentaires - communication, sensibilisation,conseil, formation, accompagnement, capitalisation - ont ainsi pu êtredéployés, prenant en compte <strong>les</strong> réalités du terrain et en ajustant letir quand il le fallait.< 40 > Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


Pérennisation/conditions de réussiteTémoignage de bénéficiaires “Le bilan de PLURIELLES est plus que positif. Il nous a clairementaidés dans notre stratégie de mixité et d'égalité des chances… Nouscomptons d'ailleurs poursuivre dans cette voie en envisageant desformations au management pour deux autres salariées…” Entreprisede fabrication d'étiquettes, 28 salariés, Pays de la Loire. “Le dispositif PLURIELLES est vraiment tombé à pic et a été un vraiplus pour moi comme pour notre entreprise… Les échanges avec laconseillère m'ont ouvert <strong>les</strong> yeux sur la place des femmes dans notreentreprise… Je pense que la question de faire évoluer ou de recruterune femme sur un poste dit “masculin” sera un réflexe à l'avenir.”Entreprise de fabrication de matériel de PLV, 21 salariés, Nord - Pasde-Calais.La mise en place d'un projet sur l'égalité professionnelledans un secteur industriel ayant donc d'autres prioritésn'était pas gagnée d'avance. Pour réussir, il a fallu utilisertous <strong>les</strong> atouts à disposition. Voici <strong>les</strong> principaux facteursde réussite :Afin d'assurer la pérennité du projet, le poste de laconseillère mixité a été maintenu après la fin du projet.FORMAPAP recherche des financements en région pourpouvoir continuer <strong>les</strong> actions auprès des entreprises. Auniveau de la branche, <strong>les</strong> négociations vont porter cettethématique, le but étant de continuer à soutenirl'accompagnement des entreprises vers une meilleureégalité professionnelle plutôt que de <strong>les</strong> y contraindreavec des obligations léga<strong>les</strong>. la relation de confiance entre FORMAPAP et <strong>les</strong>entreprises du terrain. FORMAPAP offre un servicede proximité bien connu par <strong>les</strong> entreprises. Lesconseillers/ères ont un bon contact avec <strong>les</strong>dirigeants et ceux-là leur font confiance. Grâce àcette relation, il a été possible d'aborder cettenouvelle thématique… et d'être écouté ; la confiance et le soutien des partenaires sociaux ; la construction d'une base de légitimité pour leprojet et sur le besoin d'intervenir sur cettethématique, notamment à travers <strong>les</strong> enquêtes, lacampagne de communication et <strong>les</strong> interventionsdes conseillers/ères FORMAPAP sur le terrain ; le travail auprès des conseillers/ères FORMAPAPpour gagner leur adhésion au dispositif. L' “humanisation”à travers de vrais parcours de femmes a ététrès mobilisatrice ; l'évaluation régulière du déroulement du projet etdes ajustements en conséquence.égalitéprofessionnelleCoordonnées :FORMAPAPArmelle BECHIEAU154, boulevard Haussmann, 75008 ParisTél. : 01 53 89 25 00Fax : 01 53 89 25 20abechieau@formapap.comhttp://www.formapap.com/pluriel<strong>les</strong>/accueil.htmlRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>< 41 >


égalitéprofessionnelle< 42 > Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


“Manager” se décline au fémininOu comment permettre aux femmes d'accéder à despostes de direction quand on est une grande entreprise dusecteur de l'hôtellerieThématiqueActionE g a l i t é p r o f e s s i o n n e l l eS p é c i f i q u eTitre du projet :Structure porteuse :Publics concernés :Région :Période de réalisation du projet :Budget total :Part de <strong>FSE</strong> :Cofinanceurs :Managers Pluriel<strong>les</strong>GIE Etap Hôtel et F1Salarié(e)s dans le secteur de l'hôtellerieProjet nationalDe janvier 2006 à mars 2007672 294 euros295 673 eurosFAFIH (opca: organisme collecteur en formation) ContexteLes deux sexes sont représentés de façon équilibréedans le secteur de l'hôtellerie (50,9 % de femmessalariées dans ce secteur en 2007). Toutefois, si onpousse l'analyse un peu plus loin et qu'on s'intéresseà la répartition de ces femmes au niveau hiérarchique,cel<strong>les</strong>-ci se trouvent plutôt en bas del'échelle des responsabilités et des salaires.Dans <strong>les</strong> hôtels Formule 1 et Etap Hôtel (groupeAccor), <strong>les</strong> femmes sont encore plus nombreusespuisqu'el<strong>les</strong> représentent 70 % des 2 000 salariés.Toutefois, on ne retrouve pas cette proportion dansl'encadrement car el<strong>les</strong> ne sont que 47 % de cadresen 2004. Le groupe Accor a mis en place unepolitique de promotion de la diversité. Profitantd'un contexte de mutation avec un fort développementdu salariat, il a donc choisi de travailler ausein des enseignes Etap Hôtel et F1 sur lathématique suivante : comment amener plus defemmes à des postes à responsabilité (notamment“managers”) au sein du groupe ?égalitéprofessionnelleRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>< 43 >


ObjectifsLe groupe hôtelier s'est fixé comme objectif demettre en place une politique de ressourceshumaines offrant une réelle opportunité pour <strong>les</strong>femmes de développer leur carrière et de <strong>les</strong> faireaccéder à des postes à responsabilité. Il s'agissaitplus simplement d'inverser le reflexe selon lequel onconfie naturellement moins volontiers une directionimportante à une femme.Défis à relever L'un des objectifs du projet était de travailler sur la question desgardes d'enfants et d'aller jusqu'à la mise en place de crèches encollaboration avec d'autres entreprises. Toutefois, le financement dece type de structures aurait constitué un projet à part entière. C'estpourquoi, plutôt que de travailler sur la création de crèches, le projeta réalisé un guide d'aide à la négociation avec <strong>les</strong> communes pourl'obtention de places en crèches pour <strong>les</strong> employés.Pour cela, c'est une réflexion sur <strong>les</strong> conditions detravail de l'ensemble des salariés (femmes ethommes) qui s'est enclenchée. En effet, il n'était pasquestion de concevoir un système d'actionspositives, mais de : mettre en place <strong>les</strong> moyens permettant auxfemmes d'accéder à des postes à responsabilitéet en même temps travailler à améliorer <strong>les</strong>conditions de travail de tous <strong>les</strong> salariés quelque soit leur sexe ; faire évoluer <strong>les</strong> mentalités sur l'accès desfemmes aux postes à responsabilité ; pousser <strong>les</strong> femmes ayant le potentiel à postulerà des postes de manager. Description du projetégalitéprofessionnelleLe projet s'est déroulé en plusieurs étapes liéesentre el<strong>les</strong> : une phase de sensibilisation, une phased'étude et une phase de démarche participative.La sensibilisationPour initier le programme, le groupe a souhaité sensibiliserses salariés sur cette question : une large communication sur la parité hommesfemmesa été lancée en interne (création d'unintranet dédié au projet accessible à l'ensembledes équipes Etap Hôtel et F1, communicationdans <strong>les</strong> journaux internes des deux marques,réalisation d'affiches, de calendriers et debrochures mis en évidence dans <strong>les</strong> hôtels) ; une formation sur la diversité a été mise enplace pour sensibiliser l'encadrement et <strong>les</strong>managers sur <strong>les</strong> a priori et leur apprendre àmieux se concentrer sur <strong>les</strong> points forts dechacune et chacun et faire évoluer <strong>les</strong> méthodesde recrutement et management.Parallèlement à cette formation, le support derecrutement utilisé par le groupe a été repensé sousl'angle de la diversité (notamment hommes-femmesen féminisant systématiquement <strong>les</strong> noms demétiers).L'étudeLa situation des femmes et <strong>les</strong> perspectives quis'offrent à el<strong>les</strong> ont été <strong>les</strong> points centraux d'uneétude menée par le CEREQ (Centre d'études et derecherche sur <strong>les</strong> qualifications) auprès d'unecentaine de salariés/es. Celle-là a pris la formed'entretiens individuels menés auprès d'unéchantillon représentatif, interrogeant aussi bien desfemmes que des hommes, employés/es et cadresconfondus/es.En permettant à tous de s'exprimer librement surdes situations parfois figées, l'enquête a identifiédes obstac<strong>les</strong> au développement des carrières et àl'égalité des chances.Très rapidement, la difficile articulation vie professionnelle-vieprivée a été abordée comme unélément " bloquant ", facteur possibled'éloignement des femmes des postesd'encadrement. D'une façon plus globale, cetteenquête a souligné plusieurs freins majeurs : uncertain manque d'attractivité des postes dans <strong>les</strong>enseignes, la désorganisation du travail liée àl'absentéisme, <strong>les</strong> emplois à temps partiel et unerémunération donc peu attractive, un sentimentd'insécurité (localisation géographique de certains< 44 > Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


hôtels, des relations parfois diffici<strong>les</strong> avec quelquesclients), le manque de visibilité sur <strong>les</strong> carrières et<strong>les</strong> formations possib<strong>les</strong> au sein du groupe Accor.La démarche participativeLa phase d'action du projet a réellement débuté en2006. Quatre pistes d'amélioration et de réflexionont été déterminées : l'organisation du travail,l'équilibre vie professionnelle-vie privée, laformation, la communication.Ces pistes d'amélioration ont été développées autravers de sept ateliers, mis en place afin d'imaginer,sur ces thèmes, des solutions susceptib<strong>les</strong> de “lever”<strong>les</strong> facteurs bloquants identifiés au cours de l'étude.Répartis sur toute la France -Toulouse, Strasbourg,Cergy-Pontoise, Le Mans, Lyon, Lille et Roissy -, cesateliers se sont constitués sur la base du volontariat.Animés par un directeur ou une directrice, ils onttous réuni à parts éga<strong>les</strong> femmes et hommes,employés/es et cadres. L'objectif était de mettreen place <strong>les</strong> actions proposées au niveau local afinde <strong>les</strong> tester avant de <strong>les</strong> présenter pourduplication éventuelle à l'ensemble des hôtels.Trucs et astuces L'important dans un projet de ce type est de sensibiliser <strong>les</strong>acteurs pour faire changer leurs mentalités (ici sur la question del'accès des femmes aux postes à responsabilité).Si la sensibilisation a réussi, c'est parce que <strong>les</strong> salariés/es(employés/es ou managers) n'ont pas seulement été <strong>les</strong> destinatairesd'une campagne de communication, mais qu'ils/el<strong>les</strong> ont été <strong>les</strong>acteurs/trices d'un projet. Leur avis a été pris en compte, ils/el<strong>les</strong> ontpu expérimenter directement <strong>les</strong> solutions qu'ils/el<strong>les</strong> proposaient etils/el<strong>les</strong> se sont sentis valorisés/es pour cela. RésultatsLe fruit du travail des ateliers a été la mise en placede solutions concrètes à des problèmes soulevéslors de l'enquête : Elaboration de contrats de travail multisites (surplusieurs hôtels) : cette initiative est née du désirdes salariés d'acquérir davantage de polyvalence(compétences en réception, service, étages) afinde se voir proposer de nouvel<strong>les</strong> opportunitésd'évolution. En croisant ces désirs et <strong>les</strong> besoinsen remplacement, la mutualisation du personnel aparallèlement permis d'assurer <strong>les</strong> remplacementsen interne (congés) et a offert aux salariésà temps partiel qui le souhaitaient la possibilitéde travailler plus. Création de viviers d'étudiants (recrutementsauprès des universités) : cette idée est née de lavolonté de remplacer des salariés en vacancestout en offrant à des jeunes une opportunité dedécouvrir <strong>les</strong> métiers de l'hôtellerie. Formation à la garde d'enfants pour apporterune solution de garde locale à des collègues etdans un bassin d'emplois de différentesentreprises. Cette initiative donne la possibilité auxsalariés/es qui le souhaitent d'apprendre undeuxième métier et de compléter ainsi leursheures de travail dans un autre secteurd'activité que l'hôtellerie. Des démarches ont d'autre part été engagéesauprès de crèches loca<strong>les</strong> pour trouver dessolutions de garde d'enfants.Pour permettre à des salariés de progresser defaçon significative, il est rapidement apparunécessaire de développer la polyvalence etl'acquisition de la maîtrise de différents métiers : Mise en place d'une formation à destination desemployés/es qui ne maîtrisent pas bien la languefrançaise. La création d'une formation àl'alphabétisation est née du constat qu'il existaitau sein des enseignes Etap Hôtel et F1 uneproportion importante de collaborateurs dontle niveau de connaissance de la langue françaiseétait insuffisant pour évoluer. Création de bilans de développement : cesderniers ont été conçus pour permettre à ceuxqui désirent évoluer de faire un pointapprofondi avec leur manager sur leurs souhaitsd'évolution, leurs compétences et <strong>les</strong> perspectivespossib<strong>les</strong>. Ces bilans ont été suivis de plansde formations personnalisés. Formation “gestion du stress” répondant à unsentiment d'insécurité des salariés/es (travailégalitéprofessionnelleRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>< 45 >


dans des zones excentrées, gestion de laclientèle à la réception…). Elle a pour butd'apprendre aux salariés/es à gérer leur stressface à des situations parfois diffici<strong>les</strong> et de leurdonner <strong>les</strong> outils pour dédramatiser cessituations.Le premier résultat du projet a été d'augmenter lenombre de femmes dans <strong>les</strong> postes d'encadrement. Alorsqu'el<strong>les</strong> n'étaient que 47 % des cadres en 2004, el<strong>les</strong>passent à 55 % en 2007, et ce clairement grâce au projet.31 % de femmes occupent des postes de direction desite (poste d'encadrement le plus élevé avant <strong>les</strong> postesde comité de direction) contre 25 % en 2004.Par ailleurs, aujourd'hui, quand un directeur régionalmet en place une équipe de travail (à quelque niveauque ce soit), il se pose naturellement la question desa composition en termes de répartition hommesfemmes.La mixité est devenue un réflexe, alorsqu'elle ne l'était pas avant le projet.Le point à retenir Un travail mené sur <strong>les</strong> discriminations subies par <strong>les</strong> femmes serévèle aussi bénéfique pour <strong>les</strong> hommes.Dans ce projet, <strong>les</strong> initiatives imaginées, qui avaient comme point dedépart la féminisation des postes d'encadrement, ont profité à tous,femmes et hommes, employés/es et cadres. Quand on travaille sur<strong>les</strong> questions d'alphabétisation, de temps de travail ou de garded'enfants, tous <strong>les</strong> salariés/es en tirent profit. Pérennisation/conditions de réussiteégalitéprofessionnelleUne partie des <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> testées en régionont été étendues au groupe et donc mises en œuvredans la politique de ressources humaines généraledes enseignes Etap Hôtel et Formule 1. Ainsi, desformations ont été organisées dont peuventaujourd'hui bénéficier <strong>les</strong> salariés du groupe : formation " alphabétisation " pour mieux parleret écrire le français et faciliter <strong>les</strong> progressionsde carrière ; formation à la prévention des discriminationspour <strong>les</strong> managers ; formation pour devenir garde d'enfants ; formation à la gestion des situations conflictuel<strong>les</strong>à la réception.Si ce projet a réussi à atteindre ses objectifs, c'estqu'il a su impliquer à la fois <strong>les</strong> salariés/es sur leterrain et <strong>les</strong> managers. C'est grâce à leur participationactive qu'une grande partie de ses réalisationsont été reprises au niveau du groupe toutentier.Témoignage d’une bénéficiaire Marlise, femme de chambre à l'Etap Hôtel de Lille, a vu son tempsde travail augmenté de 130 à 169 heures. Grâce à sa formation auxdifférents métiers (petit déjeuner, étages et réception), elle a putravailler dans deux établissements comme employée polyvalente. Lebilan est, pour elle, très positif : “J'ai pu à la fois développer mescompétences et augmenter mon temps de travail. Cela m'encourageà poursuivre mon évolution.”Coordonnées :Groupe Accor - GIE Etap Hôtel et F1Isabelle ParthonnaudBâtiment Atlantis, 2, avenue du Lac, 91080CourcouronnesTél. : 06 24 27 31 06isabelle.parthonnaud@accor.com< 46 > Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


Comment aider <strong>les</strong> entreprises à réduire <strong>les</strong> écarts ?Ce projet intervient auprès des entreprises pour favoriser l'égalité professionnelleet salariale. Il s'appuie sur un outil permettant de mesurer etd'intervenir sur <strong>les</strong> écarts de traitement entre <strong>les</strong> hommes et <strong>les</strong> femmes.ThématiqueActionE g a l i t é p r o f e s s i o n n e l l eS p é c i f i q u eTitre du projet :Structure porteuse :Publics concernés :Région :Période de réalisation du projet :Budget total :Part de <strong>FSE</strong> :Cofinanceurs :Egalité RHGIP Formation et insertion professionnel<strong>les</strong> de l'académie de NiceDirigeants d'entreprise et DRHProvence - Alpes - Côte d'Azur (PACA)01/01/2007-31/12/200738 210 euros19 105 eurosDélégation régionale aux droits des femmes et à l’égalité, AGEFOS-PME, Rectorat de Nice ContexteSur le plan national, <strong>les</strong> statistiques font encore tropsouvent apparaître des inégalités entre hommes etfemmes en ce qui concerne la qualification, la rémunération,la progression du salaire, l'accès à la formationcontinue et <strong>les</strong> conditions de travail. En région PACA, lasituation de l'emploi révèle également un traitementinégalitaire des femmes et des hommes dans le travail : le taux d'activité des femmes est de 64 %, contre75 % pour <strong>les</strong> hommes, ce qui traduit desdifficultés d'accès à l'emploi ; 41 % des femmes actives travaillent à tempspartiel ou sont en situation de recherche d'emploi ; à diplôme égal, <strong>les</strong> femmes occupent moinssouvent des fonctions de cadres que <strong>les</strong> hommes ; <strong>les</strong> écarts de salaires entre hommes et femmesperdurent (écart de 16 % sur le salaire mensuelmoyen en 2005) ; <strong>les</strong> femmes sont peu présentes dans certainssecteurs et métiers culturellement estampillésmasculins. El<strong>les</strong> ne représentent que 29 % dessalariés de l'industrie et 10 % des salariés de laconstruction ; <strong>les</strong> femmes ont un accès difficile aux métierstechniques et industriels (ingénieures, techniciennes,ouvrières qualifiées). En revanche, el<strong>les</strong> sont plusprésentes dans <strong>les</strong> professions administratives etcommercia<strong>les</strong>.Le projet propose donc, dans un premier temps, d'”outiller” <strong>les</strong> entreprises pour qu'el<strong>les</strong> soient en mesured'analyser <strong>les</strong> différences de situation des femmes etdes hommes qu'el<strong>les</strong> emploient et de définir, dans unsecond temps, un plan d'action destiné à diminuer cesécarts et inégalités.Le point à retenir Ce projet a permis de développer un corpus méthodologique completdestiné à mesurer <strong>les</strong> écarts de traitement entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong>hommes dans l'entreprise. Même si elle s'applique à toutes <strong>les</strong>entreprises, quels que soient leur secteur d'activité, leur taille ou leurpolitique, cette méthodologie ne se présente pas comme une recettetoute prête. L'intervenant doit faire preuve d'un grand sensd'adaptation, de pédagogie et d'analyse pour sensibiliser l'entreprise, laconvaincre de coopérer et d'évoluer dans la prise en compte de l'égalité.égalitéprofessionnelleRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>< 47 >


ObjectifsDe manière générale, ce projet s'inscrit dans unedémarche de lutte contre toutes <strong>les</strong> formes dediscrimination dans l'emploi et traite plus spécifiquementde l'égalité professionnelle et salariale.Ce projet poursuit un triple objectif : La mobilisation et la sensibilisation desentreprises en matière d'égalité professionnelle etsalariale entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes et demixité des emplois. L'accompagnement des entreprises de plus de50 salariés dans la mise en œuvre de l'égalitéprofessionnelle et salariale. Il permet notammentde doter <strong>les</strong> dirigeants/es d'entreprise d'un outilde diagnostic pour <strong>les</strong> aider à préparer le Rapportde situation comparée (1) (RSC), de leur offrir unconseil personnalisé pour l'analyse des données, lapréconisation de mesures correctives, enfin il leurapporte un appui à la préparation de la négociationinterne. Le diagnostic se base sur une grilled'indicateurs liés à la gestion des ressourceshumaines (recrutement, rémunération, positionnement,promotion, conditions de travail,formation, services aux personnels, etc.). L'identification d'axes de progrès et de pistesd'actions concrètes en vue d'aboutir à untraitement plus égalitaire des hommes et desfemmes et à la définition de plans d'égalité au seinde leur établissement.L'enjeu de ce projet consiste donc à sensibiliser età accompagner le plus grand nombre de PME-PMIimplantées dans la région PACA pour rendre lisiblela situation professionnelle des hommes et desfemmes et engager <strong>les</strong> chefs d'entreprise à réduire<strong>les</strong> écarts constatés au sein de leur entreprise.égalitéprofessionnelle(1) Le rapport de situation comparée (RSC) sur l'égalité professionnelle des hommes et des femmes comporte une analyse chiffrée qui s'appuie sur desindicateurs significatifs retraçant, pour chacune des catégories professionnel<strong>les</strong>, la situation respective des femmes et des hommes en matièred'embauche, de formation, de promotion professionnelle, de qualification, de classification, de conditions de travail et de rémunération effective(www.femmes-egalite.gouv.fr).< 48 > Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


Description du projetPour mener à bien ces objectifs, le GIP FIPAN a : Réalisé une enquête auprès des entreprises de larégion PACA afin d'évaluer leur niveau de connaissancedu cadre réglementaire de l'égalité hommesfemmeset de recenser <strong>les</strong> <strong>pratiques</strong> exemplaires.Les résultats de cette enquête montrent uneprofonde méconnaissance des entreprises de leursobligations léga<strong>les</strong> et des outils mis à leurdisposition, ce qui explique la faible connaissanceet prise en compte de la problématique au sein deleur entreprise. Construit un corpus méthodologique qui s'appuiesur une offre de conseil personnalisé incluant unedémarche d'accompagnement des entreprises,notamment dans la réalisation du Rapport desituation comparée (RSC). Cet accompagnementcomprend <strong>les</strong> étapes suivantes : prise de contact avec <strong>les</strong> entreprises etorganisation d'une réunion d'information etde sensibilisation avec le/la dirigeant/e ou ladirection des ressources humaines ; signature d'une convention d'engagementréciproque et mise à disposition de l'outilExcel permettant la réalisation du rapport desituation comparée (RSC) ; suivi des entreprises qui réalisent pour lapremière fois le RSC ou qui s'engagent à leréaliser ; analyse des indicateurs des ressourceshumaines pour identifier <strong>les</strong> différences detraitement, <strong>les</strong> inégalités susceptib<strong>les</strong> d'êtrecorrigées ;Développé dans le cadre de ce projet, le corpusméthodologique comprend une série d'outilsd'information, d'accompagnement et de suivi del'entreprise au regard de l'égalité professionnelle: une fiche d'information sur le Rapport desituation comparée (RSC) ; la convention d'engagement destinée auxentreprises ; un outil Excel facilitant la préparation duRapport de situation comparée (RSC) Résultats conseil aux entreprises pour établir despriorités d'action sur <strong>les</strong> différents volets dela gestion des ressources humaines ; appui technique aux entreprises dans <strong>les</strong>plans de rééquilibrage salarial ; accompagnement de la négociationcollective en renforçant l'information desdélégués du personnel, des comitésd'entreprise ou des commissions d'égalité.L'intérêt de cette démarche est double : il s'agitnon seulement d'accompagner <strong>les</strong> entreprises enleur donnant <strong>les</strong> moyens d'atteindre unemeilleure prise en compte de l'égalité et de sesenjeux au regard de la politique RH del'entreprise, mais aussi d'utiliser ces données pournourrir la négociation collective.Trucs et astuces Equipez-vous de bons arguments pour convaincre <strong>les</strong> entreprisesà s'inscrire dans cette démarche. Apportez un éclairage sur <strong>les</strong>concepts clés (égalité, mixité, diversité…). Soyez persévérant car il faut du temps pour sensibiliser,convaincre l'entreprise d'adhérer à cette démarche qu'il faut inscriredans une continuité. Appuyez-vous sur des réseaux d'entrepreneurs pour identifier <strong>les</strong>entreprises auxquel<strong>les</strong> vous allez proposer votre accompagnement.comportant des indicateurs obligatoires, desgraphiques comparatifs hommes-femmes et desdéfinitions juridiques ; un répertoire d'actions concrètes en faveur del'égalité professionnelle ; une fiche d'information sur l'actualité juridique ; une base de données des accords de branchesprofessionnel<strong>les</strong> et des accords d'entreprisessur l'égalité ; une plaquette de communication sur l'égalité.égalitéprofessionnelleRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>< 49 >


Les publics visés par le projet sont principalement<strong>les</strong> organismes professionnels, <strong>les</strong> dirigeants/esd'entreprise, <strong>les</strong> personnels en charge des ressourceshumaines et <strong>les</strong> associations.Ce projet a permis de sensibiliser 160 entreprises,d'en informer 113, d'en visiter 25, d'en accompagner11 et d'en conseiller 15 sur l'analyse des donnéessocia<strong>les</strong>.Témoignage d’un bénéficiaire “Sur l'échantillon des entreprises interrogées dans le cadre denotre enquête, il ressort que sept entreprises sur dix ignorentqu'el<strong>les</strong> ont l'obligation légale de réaliser chaque année un Rapport desituation comparée (RSC). Un outil particulièrement utile car il permetde pointer <strong>les</strong> inégalités dans l'entreprise en termes de rémunération,de formation, de promotion, etc., de comparer <strong>les</strong> évolutions d'uneannée sur l'autre et de définir <strong>les</strong> actions à mener en faveur del'égalité”, Christine Morin, responsable du projet. Pérennisation/conditions de réussiteégalitéprofessionnelleQuelques points clés conditionnant la réussitedu projet sont : la prise de contact avec des organismes relaispour identifier <strong>les</strong> entreprises à qui proposercette démarche ; <strong>les</strong> moyens mis à disposition des entreprisessont associés à un travail de sensibilisation àl'égalité professionnelle et salariale réalisé enamont ; la démarche se base sur un outil qui nécessite unconseil et un accompagnement personnalisépour être intégré dans la pratique desentreprises ; l'échantillon d'entreprises intègre une sélectionde certaines d'entre el<strong>les</strong> aux <strong>pratiques</strong>exemplaires dans le champ de l'égalité qui vonttirer <strong>les</strong> autres vers le haut ; la communication et la capitalisation des <strong>bonnes</strong><strong>pratiques</strong> sont essentiel<strong>les</strong> pour disposerd'éléments de comparaison et de référencesdans le champ de l'égalité professionnelle.Défis à relever Etendre cette expérience à d'autres secteurs d'activités en régionPACA ou ailleurs sur le territoire. Promouvoir l'échange de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> d'entreprises enmatière d'égalité professionnelle et salariale en France et en Europe. Développer une offre de formation en direction des DP/CE surl'égalité professionnelle et salariale afin d'assurer un meilleurtraitement de l'égalité professionnelle dans la négociation collective.Coordonnées :Christine MorinResponsable du pôle ingénierie RHGIP FIPANRectorat de Nice53, Avenue Cap-de-Croix06 181 Nice Cedex 2Tél. : 04 93 53 82 22Christine.Morin@ac-nice.fr< 50 > Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


ThématiqueInsertionPagesPr o j e tAction spécifique ou transversale53 à 58 Chèque… et mat contre l'inégalité Action transversale59 à 62 Médiations contre discriminations, premier pas vers l'insertion Action transversaleInsertionRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>< 51 >


Insertion< 52 >Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


Chèque… et mat contre l'inégalitéEn Basse-Normandie, un effort particulier a été réalisé pour intégrerle principe de l'égalité hommes-femmes dans le programme régionalpour la formation des demandeurs et demandeuses d’emploiThématiqueActionI n s e r t i o nt r an s v e r s a l eTitre du projet :Structure porteuse :Publics concernés :Région :Période de réalisation du projet :Budget total :Part de <strong>FSE</strong> :Cofinanceurs :“Chèque-Formation”Conseil régional de Basse-NormandieDemandeurs et demandeuses d'emploi, avec une priorité pour<strong>les</strong> personnes de bas niveau de qualificationBasse-Normandie2000-200751 703 477 euros24 912 423 eurosConseil régional de Basse-Normandie ContexteDepuis un certain nombre d'années, il y a eu unebonne mobilisation des acteurs institutionnels(notamment la Région, la DRTEFP (1) , le Rectorat et laDRDFE (2)) en Basse-Normandie sur la question del'égalité hommes-femmes, soutenue par le Fondssocial européen.Afin que cette égalité entre <strong>les</strong> sexes puisse devenirune réalité sur le terrain, il est essentiel que leprincipe soit intégré dans tous <strong>les</strong> dispositifsrégionaux, et notamment ceux qui concernent laformation professionnelle. C'est pourquoi <strong>les</strong>acteurs régionaux ont attaché une importance particulièreà la prise en compte de l'égalité hommesfemmesdans le dispositif "Chèque-Formation". ObjectifsLe programme "Chèque-Formation" est le principaldispositif régional en faveur des demandeursd'emploi en Basse-Normandie, mis en œuvre depuis1993 et cofinancé par la Région et le <strong>FSE</strong>. Il estcomposé de deux volets : <strong>les</strong> actions de formationpréqualifiante et <strong>les</strong> actions de formationqualifiante.(1) Direction régionale du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle.(2) Délégation régionale aux droits des femmes et à l'égalité.Son objectif global est de permettre auxdemandeurs/euses d'emploi bas-normands d'accéderà une qualification pour faciliter leur insertion professionnelleainsi que leur promotion sociale, tout enrépondant aux besoins des entreprises de la région. Leprogramme doit notamment développer la diversificationde l'emploi féminin, l'accès à la qualification,aux contrats en alternance et à l'emploi durable.InsertionRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>< 53 >


L'objectif des actions de formation préqualifianteest la construction et la mise en œuvre d'un plan deformation individualisé qui permettra de : confirmer un choix de métier dans un secteurprofessionnel ciblé ; acquérir des compétences de base dans ce secteur ; accéder aux formations qualifiantes ; conclure un contrat en alternance ; acquérir un niveau d'employabilité suffisant.L'objectif des actions de formation qualifiante estde permettre à des demandeurs/euses d'emploid'acquérir une qualification certifiée par un diplômeou un titre homologué de niveau V, IV ou III (3)etd'augmenter leurs compétences professionnel<strong>les</strong> envue de négocier un contrat de travail.L'égalité hommes-femmes est un objectif transversalà l'ensemble du dispositif. Description du projetadministratifs du programme. Dans la présentationde leur offre, ils doivent décrire “<strong>les</strong> moyens mis enœuvre pour favoriser l'égalité d'accès au marché dutravail entre <strong>les</strong> hommes et <strong>les</strong> femmes”. De plus,dans le bilan pédagogique final, <strong>les</strong> porteurs doiventdétailler la répartition des stagiaires par sexe etpréciser la suite des parcours de formation (taux deréussite, taux d'insertion…) pour <strong>les</strong> femmes et pour<strong>les</strong> hommes.InsertionCrédits photo : Région Basse-NormandieAfin d'assurer la prise en compte de l'égalitéhommes-femmes dans l'ensemble du programme“Chèque-Formation”, une stratégie à plusieurs voletsà été mise en place.Tout d'abord, afin de souligner cette approchetransversale, le dispositif ne cible pas <strong>les</strong> femmes demanière spécifique dans la liste des publics prioritaires.Il y a bien, par exemple, une priorité pour <strong>les</strong>“parents isolés”, mais un choix volontaire a été opérépour ne pas dire “mères isolées”.Une attention particulière est portée à tous <strong>les</strong>supports de communication pour cibler des hommeset des femmes dans toutes <strong>les</strong> filières. Ainsi, on voittoujours des photos de femmes et d'hommes, ainsique des images de femmes ou d'hommes dans desmétiers dans <strong>les</strong>quels ils sont minoritaires : parexemple, une femme peintre.Afin de s'assurer que tous <strong>les</strong> porteurs d'actions(organismes de formation, structures d'accueil…)prennent bien en compte cette priorité, ceux-làdoivent expliciter leur stratégie dans <strong>les</strong> documentsLes services gestionnaires au sein de la Régionclassent <strong>les</strong> projets en trois catégories : ceux quidémontrent une bonne connaissance et une analysepertinente de la question de l'égalité hommesfemmes,ceux qui ont une compréhension basique dece principe et ceux qui ne mettent rien ou ont malcompris la problématique.Défis à relever Ne pas baisser la garde ! Malgré une bonne évolution de la prisede conscience sur cette question, dès que <strong>les</strong> efforts pour la porterse relâchent la prise de conscience baisse aussi… Il faut un soutienen continu, avec des piqûres de rappel régulières. Eviter <strong>les</strong> pièges tels que celui qui consiste à être pris entre <strong>les</strong>discours selon <strong>les</strong>quels il n'est pas possible de recruter des femmesqualifiées dans un secteur parce qu'il n'y a pas de candidates et ceuxqui disent que ce n'est pas la peine de former des femmes danscertains métiers car el<strong>les</strong> ne seront pas recrutées.Mais <strong>les</strong> acteurs régionaux savent que ces mesures nesont pas suffisantes à el<strong>les</strong> seu<strong>les</strong>. C'est pourquoi, etafin que toute cette stratégie puisse fonctionner, ilsont financé un programme spécifique de communicationet de formation à l'égalité des femmes et deshommes, aussi bien en direction des porteurs(3) Le niveau V correspond au niveau CAP (certificat d'aptitude professionnelle) ou BEP (brevet d'études professionnel<strong>les</strong>) ; le niveau IV correspond auniveau baccalauréat général, technologique ou professionnel ; le niveau III correspond au niveau BTS (brevet de technicien supérieur), DUT (diplômeuniversitaire de technologie), DEUG (diplôme d'études universitaires généra<strong>les</strong>).< 54 > Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


d'actions (organismes de formation, structuresd'accueil…) que des services gestionnaires etpartenaires institutionnels du programme.Ainsi, entre 1999 et 2005, le GIP FCIP de Caen aréalisé des formations-sensibilisations à l'égalitéhommes-femmes pour <strong>les</strong> acteurs régionaux del'emploi et la formation. De plus, afin de faireévoluer <strong>les</strong> représentations professionnel<strong>les</strong>, il a misen place une exposition " Femmes au travail enBasse-Normandie " qui a tourné dans tout leterritoire. Des guides sur la mixité des emplois et lerecrutement des femmes ont également étédiffusés.Depuis 2007, une nouvelle stratégied'accompagnement individualisé des organismespour l'égalité professionnelle est expérimentée. LeGIP FCIP aide <strong>les</strong> organismes volontaires às'approprier l'égalité des genres et à la décliner àtravers toutes leurs actions. Il s'agit d'une formationactionen quatre étapes : présentation de ladémarche à l'équipe, diagnostic de la situationactuelle au regard de l'égalité professionnelle, miseen œuvre des axes de progrès et bilan surl'évolution des <strong>pratiques</strong> (après trois à six mois).De plus, depuis 2007, la Région expérimente unedémarche écocitoyenne pour <strong>les</strong> projets de formationqui sera généralisée à partir de 2009. Afin d'être reconnuécocitoyen, un projet de formation doit intégrer uncertain nombre des sept repères clés définis. L'égalitéhommes-femmes est partie intégrante du sixièmerepère clé sur l'égalité des chances.Enfin, le positionnement de la Région permetd'articuler sa démarche avec d'autres initiativesrégiona<strong>les</strong> en faveur de l'égalité professionnelle,comme le module d'e-learning à l'égalité professionnellemis en place par le Polytechnicum deNormandie (www.ingenium.unicaen.fr). En cas derepérage de besoins particuliers, d'autres dispositifs,tels que “Une formation, un emploi”, peuventprendre le relais pour soutenir des projetsspécifiques.Trucs et astuces “L'action spécifique pour l'égalité hommes-femmes doit être vuecomme du transitoire pour que ça devienne normal. A chaque foisqu'on fait du spécifique, l'objectif doit être d'en sortir pour faire dutransversal. C'est la seule manière d'assurer des effets à longterme…” Hélène Eustache, responsable <strong>FSE</strong>, Région Basse-Normandie. RésultatsL'évaluation de la prise en compte transversale del'égalité est toujours difficile. Cependant, certainsindicateurs et résultats permettent de donner unaperçu.Par exemple, au démarrage du programme " Chèque-Formation ", une quinzaine de sessions par an necomptaient aucune femme : aujourd'hui, il n'y en aplus que deux ou trois. Mais, piste intéressante pourl'avenir, il existe encore de quinze à vingt formationspar an sans un seul homme (secrétariat,paramédical…).Environ 480 personnes ont participé aux formations-sensibilisationsà l'égalité mises en œuvre par le GIP FCIP entre1999 et 2005. A ce jour, seuls deux organismes se sontportés volontaires pour la démarche de diagnostic etd'accompagnement.Cette prise en compte se mesure aussi dans <strong>les</strong>actions mises en œuvre. Par exemple, dans uneformation aux métiers de l'hôtellerie et de la restaurationportée par l'INFREP de Mortagne, une sensibilisationdes équipes du projet a permis de déclinerdes axes de travail pour chaque action afin defavoriser l'égalité hommes-femmes. Ainsi, cetorganisme a sensibilisé <strong>les</strong> employeurs à cettethématique et a lutté contre <strong>les</strong> stéréotypes dusecteur tels que <strong>les</strong> hommes en maître d'hôtel et <strong>les</strong>femmes en restauration collective. Dans le cadre deson action " Plate-forme tertiaire bureautique ", leCPS Formation a réalisé un diagnostic de l'évolutiondifférente de l'emploi des femmes et des hommessur le territoire local et a mis en place des mesurespour faciliter la conciliation des temps de vie desstagiaires.InsertionRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>< 55 >


Un exemple :une action du “Chèque-Formation” dans le batimentL'association eNeFa (www.enefa.fr) à Hérouville-Saint-Clair réalise des actions d'orientation et de préqualificationdans le secteur du bâtiment financées par leprogramme " Chèque-Formation ". Plusieurs membresde son équipe ont participé aux formations à l'égalitéprofessionnelle du GIP FCIP.Elle accueille des personnes envoyées par desstructures d'accueil, notamment l'ANPE ou <strong>les</strong>Missions loca<strong>les</strong>, pour des réunions d'information.Afin d'encourager l'accès des femmes à ces actions,<strong>les</strong> réunions sont animées à chaque fois par unefemme et un homme, démontrant ainsi la mixité deséquipes pédagogiques. Un accueil particulier estréservé aux femmes et <strong>les</strong> animateurs rappellentque des femmes ont suivi des formations à l'eNeFadepuis des années, en s'appuyant sur des parcoursexemplaires.L'eNeFa réalise un " travail de fourmi " et dedialogue permanent auprès des structures d'accueilel<strong>les</strong>-mêmes afin de leur montrer que <strong>les</strong> métiersdu bâtiment peuvent intéresser <strong>les</strong> femmes. Pourcela, elle utilise comme supports des photos defemmes en situation de travail.Afin de convaincre <strong>les</strong> entreprises à accueillir des stagiairesfemmes, l'eNeFa montre <strong>les</strong> expériences existantes et donnedes informations sur <strong>les</strong> aides disponib<strong>les</strong> pour l'aménagementdes postes.Les formateurs doivent souvent former <strong>les</strong> stagiairesfemmes à ne pas être actrices de leur propre discrimination,par exemple en assurant systématiquementle ménage sur <strong>les</strong> chantiers. En cas de problèmesconcernant la garde d'enfants, notamment pour desparents isolés, l'association assure le relais avecd'autres acteurs socioprofessionnels.Crédits photo : eNeFa Pérennisation/conditions de réussiteInsertionLe point à retenir La prise en compte transversale de l'égalité femmes-hommes neva pas de soi. Elle nécessite une sensibilisation et une mobilisationdes acteurs à tous <strong>les</strong> échelons, et un accompagnement en continu.Afin qu'elle ne reste pas au niveau de l'alibi, elle requiert des moyenshumains et financiers et un effort constant.Les facteurs de réussite de l'intégration transversale del'égalité hommes-femmes dans le dispositif " Chèque-Formation " sont <strong>les</strong> suivants : inventer sans cesse de nouvel<strong>les</strong> façonsd'aborder cette question afin qu'elle rested'actualité. Cela a été fait en l'intégrant dansdes démarches comme l'écocitoyenneté, enadaptant l'intervention du GIP FCIP et en créantde nouveaux outils et supports ; faire partie d'une politique phare au niveaurégional : la question de l'égalité hommesfemmesest bien mieux assimilée maintenantqu'elle est englobée dans la démarche del'écocitoyenneté ; faire l'objet d'un portage politique au sein de laRégion : la problématique de l'égalité hommesfemmeset celle de l'écocitoyenneté sontfortement portées respectivement par MmeFéret, vice-présidente du Conseil régional etprésidente de la commission " Développementéconomique, commerce, artisanat, emploi,économie sociale et solidaire ", et par M.Soubien, vice-président du Conseil régional et< 56 > Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


président de la commission " Formation tout aulong de la vie " ; pouvoir intervenir de manière spécifique si unproblème particulier sur l'égalité se pose dansun secteur ou au sein d'un organisme deformation. Afin qu'une approche transversalefonctionne, il faut pouvoir engager des actionsspécifiques pour corriger <strong>les</strong> inégalitésconstatées ; l'effet levier du financement du <strong>FSE</strong> qui imposeune prise en compte de l'égalité professionnelle: mettre en avant l'égalité hommes-femmes fait" beaucoup moins sourire " et oblige <strong>les</strong> acteursà se pencher sur cette question.La démarche d'intégration transversale de ceprincipe est déjà pérennisée par un renforcement duprincipe dans la programmation 2008-2013 dudispositif " Chèque-Formation " et son intégrationdans la politique écocitoyenne de la Région.Témoignage d’une bénéficiaire “L'égalité hommes-femmes ne doit pas être une exigence de plus,mais un aspect porté “naturellement”. Elle ne doit pas être traitée àpart, mais de manière transversale... Traiter la question des femmesdans le bâtiment c'est comme respirer, tellement évident.” SylvieLubliner, cheffe de projet, Pôle technique bâtiment, eNeFa.Crédits photo : Région Basse-NormandieCoordonnées :Conseil régional de Basse-NormandieHélène EustacheHôtel de Région, Abbaye aux Dames, Place ReineMathilde, BP 523, 14035 CAEN cedexTél. : 02 31 06 97 19Fax : 02 31 06 97 77h.eustache@crbn.frInsertionRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>< 57 >


Insertion< 58 > Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


M édiation s con tre dis cr im ina tion s, pre mier p as ve rs l' ins ertionCe projet vise l'insertion sociale et professionnelle des publics <strong>les</strong> pluséloignés de l'emploi et touche plus spécifiquement <strong>les</strong> gens du voyage,<strong>les</strong> anciens supplétifs de l'armée française et leurs descendantsThématiqueActionI n s e r t i o nTr a n s v e r s a l eTitre du projet :Structure porteuse :Publics concernés :Région :Période de réalisation du projet :Budget total :Part de <strong>FSE</strong> :Cofinanceurs :Equal MECOD (Médiations contre <strong>les</strong> discriminations)Association régionale des missions loca<strong>les</strong> (ARDML)Gens du voyage, anciens supplétifs de l'armée française et leursdescendantsProvence -Alpes - Côte d'Azur (PACA)01/07/05-31/12/071 291 000 euros632 590 eurosConseil régional PACA, Direction régionale du travail,del’emploi et de la formation professionnelle PACA, Missioninterministérielle des rapatriés ContexteDès la mise en place du partenariat, l'Associationrégionale des missions loca<strong>les</strong> (ARDML), structureporteuse du projet basée en région PACA, asouhaité que soit abordé, dans toutes <strong>les</strong> actionsmises en œuvre, le principe de l'égalité hommesfemmes.Une “référente” égalité a donc été chargéede formaliser une stratégie spécifique reliée auxdifférentes actions du projet. Cette stratégiecomporte trois volets : un volet d'information(documentation, notes de veille, bulletinsd'actualité, site Internet), un voletd'accompagnement des comités techniques sur laquestion de l'égalité et un volet formation despartenaires du projet et des professionnels del'accompagnement et de l'insertion afin d'intégrercette dimension dans leurs <strong>pratiques</strong>. Les actions desensibilisation, de formation et d'accompagnementintègrent ainsi d'office le principe d'égalitéhommes-femmes. ObjectifsFinancé par le programme d'initiative communautaireEqual, ce projet repose sur <strong>les</strong> prioritéssuivantes : l'insertion sociale et professionnelle des publics<strong>les</strong> plus éloignés de l'emploi victimes d'exclusionet de discriminations ; la lutte contre la double discrimination liée àl'origine et au genre ; la prise en compte de la dimension égalitéhommes-femmes dans l'ensemble des actions duprojet ;InsertionRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>< 59 >


l'évolution des <strong>pratiques</strong> des professionnels del'insertion et de l'accompagnement, ainsi quecelle des acteurs institutionnels.Ce projet propose des méthodes, des outils deformation et d'accompagnement à destination despublics <strong>les</strong> plus éloignés de l'emploi afin de faciliterleur insertion sociale et professionnelle.L'accompagnement vise notamment deux types depublic : d'une part <strong>les</strong> gens du voyage, <strong>les</strong> ancienssupplétifs de l'armée française et leurs descendantset, d'autre part, <strong>les</strong> institutionnels et <strong>les</strong> professionnels/el<strong>les</strong>de l'insertion en contact avec cespublics afin de renforcer leur capacitéd'intervention.Le volet égalité hommes-femmes est abordé demanière transversale dans ce projet. Il se traduit parl'embauche d'une personne exclusivement chargéedu développement de cette dimension. Sa mission,au titre de référente, est de former <strong>les</strong> équipestechniques afin que ce principe égalitaire soit pris encompte dans toutes <strong>les</strong> activités du projet.Défis à relever Avoir une approche globale de la discrimination et prendre encompte l'ensemble des problématiques qui y sont rattachées (origine,genre, âge, travail…). Adapter <strong>les</strong> activités du projet et leurs modalités de mise enœuvre à la réalité sociale et culturelle des publics visés pour unmeilleur ancrage du projet dans son contexte. Former <strong>les</strong> professionnels de l'accompagnement et de l'insertionsocioprofessionnelle à la gestion de la diversité. Description du projetInsertionTrois actions portent sur le dialogue et <strong>les</strong>compétences “Coopérative d'entraînement et d'activités” vise<strong>les</strong> publics <strong>les</strong> plus éloignés de l'emploi. La mise enplace d'une telle coopérative offre aux bénéficiairestrois modes d'insertion professionnelle (emploi salarié,création d'entreprise ou activité individuelle), mais ellepermet également une création collective à travers lacoopérative.Dimension égalité : mise en relation des bénéficiairesfemmes avec des spécialistes de la création d'activitéau féminin. “Manager dans la diversité” cible l'accompagnementdes entreprises signataires d'une charte pourdévelopper, renforcer et valoriser <strong>les</strong> <strong>pratiques</strong>managéria<strong>les</strong> axées sur la diversité.Dimension égalité : incorporation du principe d'égalitéfemmes-hommes dans la charte, élaboration d'un quiz àdestination des entreprises. “Gérer l'accompagnement dans la diversité etl'interculturalité” sensibilise <strong>les</strong> professionnels del'insertion et de l'accompagnement à la prise encompte de l'interculturalité et à la diversité dans leurpratique professionnelle.Dimension égalité : action de sensibilisation par le biaisde l'outil " l'arbre du genre " qui met en évidence laplace de la femme dans <strong>les</strong> différentes cultures.Trois actions portent sur la médiation “Médiation et citoyenneté” est une formationdéveloppée en direction des jeunes et des femmes.Une première action porte sur le droit et la santé, ladiversification des choix professionnels et un travailsur <strong>les</strong> stéréotypes. Une deuxième action a étédéveloppée en direction des femmes primo-arrivantesafin qu'el<strong>les</strong> connaissent <strong>les</strong> structures d'insertion, leursdroits et <strong>les</strong> moyens d'accéder aux institutions.Dimension égalité : action de formation abordant <strong>les</strong>discriminations hommes-femmes. “Sensibilisation à la médiation culturelle” est uneformation destinée aux professionnels del'accompagnement pour aider <strong>les</strong> bénéficiaires àaccéder à l'art et à la culture comme levierd'insertion.Dimension égalité : information sur <strong>les</strong> particularitésà prendre en compte pour toucher un public féminin. Atelier “Entre histoire et mémoire” proposel'élaboration d'un recueil pour valoriser la place etl'image des femmes de la première génération desanciens supplétifs à travers l'expression des savoirstraditionnels. Il s'agit également de capitaliser cessavoirs pour susciter des liens et la transmission dessavoirs entre générations.Dimension égalité : organisation de dix rencontres etsorties et de six séminaires régionaux.< 60 > Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


RésultatsDe nombreux outils ont été réalisés. Ils sont de trois types : Outils pédagogiques Kit pédagogique comprenant des modu<strong>les</strong> deformation sur <strong>les</strong> discriminations, la citoyennetéet l'égalité hommes-femmes, accompagnés d'unlivret pédagogique et d'un documentaudiovisuel avec témoignages de bénéficiaires. Kit pédagogique sur l'intégration de l'art et dela culture dans <strong>les</strong> <strong>pratiques</strong> d'accompagnementsocioprofessionnel<strong>les</strong> comprenant une méthodepédagogique à destination des travailleurs/lleusessociaux/a<strong>les</strong>. Kit pédagogique sur la gestion de la diversitédans l'accompagnement socioprofessionnel àdestination des professionnels/el<strong>les</strong> del'insertion (une demi-journée sur quatre estdestinée à l'égalité hommes-femmes). Module de formation sur le " gender mainstreaming" au regard de l'interculturalité, endirection des acteurs/trices de l'insertionsociale et professionnelle (outil transnational) Recueil " Promenade entre savoirs et mémoire ",dont le but est de valoriser l'histoire et lamémoire des anciens supplétifs et de leursdescendants installés en Provence pour mieuxcomprendre leur réalité aujourd'hui. Exposition de photos sur l'histoire des harkis enProvence qui met en valeur la place de lafemme au sein de sa communauté. Elaboration d'un dossier de capitalisation surchacune des actions développées. Supports d'information et de communication sur<strong>les</strong> ateliers consacrés aux sorties culturel<strong>les</strong>.Au total, ce projet a bénéficié à 828 personnes,dont 316 femmes et 512 hommes, sans compter <strong>les</strong>partenaires du projet, <strong>les</strong> professionnels/el<strong>les</strong> del'insertion et de l'accompagnement, ainsi que <strong>les</strong>acteurs/trices institutionnels/el<strong>les</strong>.Le point à retenir Avoir un ou une référent/e dédié/e à l'égalité hommes-femmesest un atout déterminant dans la conduite du projet. Chargé/e deveiller à ce que la dimension égalité des chances hommes-femmessoit prise en compte dans toutes <strong>les</strong> actions du projet, il /elle en estle/la garant/e. L'impact sur <strong>les</strong> contenus du projet est positif, cetteapproche vient l'enrichir et permet d'aborder plus largement laquestion de la lutte contre <strong>les</strong> discriminations. Outils d'accompagnement Référentiel sur la mise en place d'unecoopérative d'entraînement et d'activités àdestination des structures souhaitant monter unecoopérative. Kit méthodologique sur le comment organiser unséminaire sur le thème " Entre histoire etmémoire ". Outils de communication Charte de la diversité pour sensibiliser etpromouvoir la gestion de la diversité enentreprise (une trentaine d'entreprisessignataires).InsertionRecueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>< 61 >


Pérennisation/conditions de réussiteQuelques conditions de réussite du projet sont : L'embauche, à temps plein, d'une personnechargée de la conception d'une stratégiespécifique développant <strong>les</strong> principes d'égalitéhommes-femmes. Les partenaires du projet ont été sensibilisés/eset formés/es à la question de l'égalité hommesfemmesen amont de la mise en œuvre desactivités. Cette sensibilisation facilitel'intégration transversale de ce principe danstoutes <strong>les</strong> actions développées. La présence de médiateurs/trices issus desgroupes sociaux concernés (formateurs etanimateurs) facilite <strong>les</strong> contacts et crée du liensocial avec <strong>les</strong> membres des communautéssouffrant d'isolement, notamment <strong>les</strong> femmes. L'intervention de sociologues et d'historiensappartenant aux différents groupes sociaux acontribué à la connaissance approfondie despublics visés. La mise en œuvre de trois stratégiesd'information, de communication et deformation de façon concomitante a un fortimpact sur l'intégration du principe de l'égalitéhommes-femmes auprès des publics concernés,mais aussi des professionnels/el<strong>les</strong> etpartenaires du projet. L'approche systémique de cette thématique apermis de la relier avec cohérence auxdifférentes activités du projet.Trucs et astuces Libérez la parole des personnes bénéficiaires pour valoriser leuridentité et leur culture afin de sensibiliser le public à leur problématique. Utilisez des outils de communication efficaces pour illustrer leurréalité, par exemple, la photo, la vidéo ou le témoignage vivant.Témoignage d’un bénéficiaire Comprendre la réalité socioculturelle des groupes sociaux faciliteleur insertion :“C'est la première rencontre en groupe. Cela aurait été bien d'avoireu des choses à faire ensemble, car il ne faut pas s'isoler <strong>les</strong> unesdes autres. Maintenant ces femmes sortent, avant nous ne <strong>les</strong>voyions jamais. A l'école, aux courses, au cercle, il n'y avait que deshommes. Les femmes restaient confinées au hameau. El<strong>les</strong> ont essayéplus tard de s'intégrer, en travaillant dans <strong>les</strong> champs ou <strong>les</strong> remisesd'expéditeurs, mais el<strong>les</strong> n'avaient pas beaucoup de possibilités derencontrer du monde. Ces dernières années, étant en majorité veuves,el<strong>les</strong> descendent plus souvent au village. Nous avons pu découvrir desfemmes ouvertes et joyeuses qui ont gardé leur savoir-vivre.Dommage que nous ne puissions communiquer davantage à cause dela barrière de la langue.”Extrait du recueil “Promenade entre savoirs et mémoire”InsertionCoordonnées :Heike VuolaRéférente de l'égalité hommes-femmesARDML PACARésidence Le BelvédèreRue Croze84100 PertuisTél. : 04 90 79 97 13ardml@wanadoo.fr< 62 > Recueil de <strong>bonnes</strong> <strong>pratiques</strong> égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes dans le <strong>FSE</strong>


Nous tenons tout particulièrement à remercier <strong>les</strong>porteurs de projet qui ont bien voulu nous accorder deleur temps et partager leur expérience avec nous :Armelle BECHIEAU (FORMAPAP), Victoria BELLIDO(Conseil régional d'Aquitaine), Françoise CIVIALE (Jourde crèche), Hélène EUSTACHE (Conseil Régional deBasse-Normandie), Sandrine FRANÇOIS (CohérenceProjets), Isabelle PARTHONNAUD (Groupe ACCOR),Annie LEFEVRE (CESR de Bretagne), Christine MORIN(GIP FIPAN), Christian PELTAIS (CGT Bretagne), DanielleSEIGNOUREL (CNIDFF), Heike VUOLA (Mission localed'Aubagne/ARDML PACA).Nous remercions aussi le Service des droits des femmeset de l'égalité du Ministère du travail, des relationssocia<strong>les</strong>, de la famille et de la solidarité, <strong>les</strong> DirectionsRégiona<strong>les</strong> du Travail de l'Emploi et de la FormationProfessionnelle et <strong>les</strong> organismes intermédiaires de lamesure microprojets associatifs qui nous ont permis derepérer des projets exemplaires.Merci enfin aux membres du Comité de pilotage de ceprojet pour leur suivi, leur soutien et leurs conseils: Yasmina LAHLOU, Joëlle LE NORMAND et ClaudeRACK de la sous-direction du <strong>FSE</strong> du Ministère del'économie, de l'industrie et de l'emploi Claudine BROCARD du Service des droits desfemmes et de l'égalité du Ministère du travail, desrelations socia<strong>les</strong>, de la famille et de la solidarité


Qu'est ce que l'intégration " transversale "de l'égalité entre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong>hommes dans un projet ? Qu'est-ce qu'unprojet " spécifique " sur la question ?Et surtout, comment fait-on quand onporte un projet financé par le <strong>FSE</strong> et qu'onsouhaite intégrer l'égalité entre <strong>les</strong> femmeset <strong>les</strong> hommes à ses actions ?Quels sont <strong>les</strong> facteurs qui vont contribuerà sa réussite ?Cet ouvrage présente 10 projets,cofinancés par le Fonds social européen.Ces dernier se veulent exemplaires par <strong>les</strong><strong>pratiques</strong> qu'ils ont mises en place sur laquestion de l'égalité femmes-hommes. Cene sont bien sûr pas <strong>les</strong> seuls, mais il donneun bon aperçu de ce qui peut être faitconcrètement sur cette question qu'on soitorganisme public ou privé, que l'on ait unprojet de grande envergure ou unmicroprojet.10 porteurs de projet partagent avecvous leurs " trucs et astuces " sur l'égalitéentre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes : autantde témoignages pour encourager à en fairede même !

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