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Société<br />
Luxembourg<br />
ou le repos des incertitudes?<br />
Après avoir fui ses terres, traversé la Méditerranée puis l’Europe, un migrant est accueilli<br />
au Luxembourg dans un centre de primo-accueil avant d’être dirigé vers un foyer.<br />
En attendant que le ministère des Affaires étrangères statue sur son sort, c’est l’Office<br />
Luxembourgeois de l’Accueil et de l’Intégration qui dépend du ministère de la Famille et de<br />
l’Intégration qui est en charge de l’accueillir. Rencontre avec Yves Piron, directeur de l’OLAI.<br />
“<br />
Il y a eu 2.500 demandes<br />
de protection internationale<br />
en 2015 auprès de la<br />
direction de l’immigration<br />
du Ministère des Affaires<br />
étrangères<br />
”<br />
Comment se passe votre direction de<br />
l’OLAI?<br />
Cela fait un an que je dirige cette administration<br />
et le grand chalenge a été l’arrivée massive<br />
des migrants depuis cet été. C’est un<br />
défi pour tout le pays et notamment pour<br />
l’OLAI qui était alors une petite structure<br />
inadaptée à un tel afflux. En concertation<br />
avec le ministère de la Famille et de<br />
l’Intégration, nous avons convenu qu’il fallait<br />
augmenter nos capacités en ressources<br />
humaines mais aussi en compétences. Cette<br />
année, nous avons doublé le nombre de lits<br />
afin d’assurer l’accueil des Demandeurs de<br />
Protection Internationale (DPI).<br />
Arrivez-vous à gérer cet accueil convenablement?<br />
peuvent accueillir 600 lits, cependant, ils ne<br />
seront exploités pleinement qu’en cas de<br />
force majeure. Le Luxembourg compte<br />
aujourd’hui un total de 4.000 lits.<br />
L’accueil est-il adapté?<br />
L’OLAI est responsable de l’accueil, ce qui<br />
implique l’hébergement, les vêtements, la<br />
nourriture mais aussi le suivi médical.<br />
Un bilan de santé est réalisé dans les six mois<br />
et s’il y a des besoins spécifiques, notamment<br />
des traumatismes psychologiques,<br />
nous les orientons vers les structures adaptées.<br />
La trop grande promiscuité et l’entassement<br />
sous les tentes favorisent les tensions.<br />
Il en va de la qualité de l’accueil des arrivants<br />
et donc de l’harmonie et de la sécurité des<br />
foyers.<br />
Nous le gérons bien car nos coopérations<br />
avec des partenaires comme Caritas, la Croix<br />
Rouge et l’Asti – qui eux-aussi ont augmenté<br />
leurs capacités – ont été renforcées.<br />
Aujourd’hui 2.000 lits sont répartis dans<br />
70 petits et moyens foyers à travers le pays<br />
(des foyers aux capacités de 40 à 60 lits<br />
maximum). Il existe aussi deux grands foyers<br />
qui ont une capacité d’environ 200 lits.<br />
Depuis septembre et l’afflux massif des<br />
migrants, cinq foyers de primo-accueil<br />
Pouvez-vous nous faire un état des<br />
lieux de la situation actuelle?<br />
Il y a eu 2.500 demandes de protection internationale<br />
en 2015 auprès de la direction de<br />
l’immigration du ministère des Affaires<br />
étrangères contre 1.091 en 2014. C’est une<br />
augmentation de 150% en un an, d’où la<br />
mise en place de moyens importants pour<br />
répondre à cet afflux.<br />
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<strong>LG</strong> - Février 2016