et gestion de crise
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LA LIREC n°51 •39• DOSSIER THÉMATIQUE<br />
Terrorisme : l’appel au silence<br />
<strong>de</strong>s autorités belges sur les réseaux sociaux<br />
Le 22 novembre 2015, la police<br />
fédérale belge qui traque <strong>de</strong>s<br />
terroristes à Bruxelles sous la menace<br />
d’attentat, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux médias <strong>et</strong> au<br />
public, via Twitter, <strong>de</strong> ne pas diffuser<br />
d’informations sur les opérations <strong>de</strong><br />
police en cours dans la capitale belge,<br />
afin <strong>de</strong> ne pas nuire à l’enquête, alors<br />
que le pays a élevé son niveau d’alerte<br />
terroriste au plus haut.<br />
C<strong>et</strong> appel au silence <strong>et</strong> à la vigilance,<br />
une première, a été globalement<br />
respecté. Certains médias ont continué<br />
à couvrir l’actualité, en s’attachant à<br />
rester flous sur le dispositif policier,<br />
alors que d’autres ont cessé <strong>de</strong> la suivre<br />
en s’imposant un « blackout », ou en<br />
diffusant <strong>de</strong> la musique pendant que<br />
la police menait <strong>de</strong>s opérations. Il leur<br />
avait en eff<strong>et</strong> été <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> ne pas<br />
donner <strong>de</strong> noms <strong>de</strong> lieux précis <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />
ne pas diffuser d’images <strong>de</strong>s endroits<br />
où la police intervenait, afin <strong>de</strong> ne<br />
pas compliquer le travail <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre en<br />
danger la vie <strong>de</strong>s enquêteurs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />
policiers.<br />
Ce type <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> exceptionnel <strong>de</strong>s<br />
autorités, ne peut se justifier que par<br />
une situation <strong>de</strong> menace extrême. Les<br />
internautes ont, quant à eux, décidé <strong>de</strong><br />
jouer le jeu tout en détournant le mot<br />
d’ordre au profit d’un peu <strong>de</strong> légèr<strong>et</strong>é…<br />
Si les médias belges se sont montrés<br />
particulièrement responsables, c’est<br />
probablement parce qu’ils ont r<strong>et</strong>enu<br />
la leçon <strong>de</strong> ce qui s’était passé lors <strong>de</strong>s<br />
évènements <strong>de</strong> janvier 2015, en France,<br />
lors <strong>de</strong>s attentats <strong>de</strong> Charlie Hebdo.<br />
Certaines chaînes <strong>de</strong> télévision avaient<br />
alors communiqué trop d’informations<br />
en temps réel sur les opérations en<br />
cours, polluant ainsi le travail du RAID<br />
<strong>et</strong> m<strong>et</strong>tant en péril la sécurité <strong>de</strong>s<br />
otages <strong>et</strong> <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> l’ordre, alors<br />
même que les terroristes étaient encore<br />
r<strong>et</strong>ranchés 1 . Le Conseil supérieur <strong>de</strong><br />
l’Audiovisuel (CSA) avait alors relevé<br />
36 « manquements graves » dans leur<br />
traitement <strong>de</strong>s événements, dont 15<br />
ont donné lieu à mise en gar<strong>de</strong> <strong>et</strong> 21<br />
ont justifié <strong>de</strong>s mises en <strong>de</strong>meure <strong>de</strong><br />
certains médias audiovisuels.<br />
Ces <strong>de</strong>rniers, désormais observés<br />
par les citoyens qui n’hésitent pas à<br />
critiquer leurs débor<strong>de</strong>ments sur les<br />
réseaux sociaux, sont plus vigilants : en<br />
respectant la consigne <strong>de</strong> silence <strong>de</strong>s<br />
autorités belges, les journalistes - tout<br />
comme les citoyens - ont respecté c<strong>et</strong>te<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>, puisque très peu d’infos ont<br />
alors filtré. De même, en France, lors<br />
<strong>de</strong> l’assaut du Bataclan, le 13 novembre<br />
2015, les chaînes françaises n’ont<br />
pas montré d’images, comme il leur<br />
avait été <strong>de</strong>mandé par les autorités,<br />
alors que le 14, le CSA avait attiré très<br />
vivement l’attention <strong>de</strong>s rédactions <strong>de</strong>s<br />
télévisions <strong>et</strong> <strong>de</strong>s radios sur la nécessité<br />
<strong>de</strong> ne donner aucune indication<br />
susceptible <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en cause le bon<br />
déroulement <strong>de</strong>s enquêtes en cours.<br />
Dans un contexte d’état <strong>de</strong> guerre,<br />
face au terrorisme, il <strong>de</strong>vient nécessaire<br />
pour les médias <strong>de</strong> repenser leur mo<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> fonctionnement dans c<strong>et</strong>te course<br />
effrénée à l’information : il en va <strong>de</strong> la<br />
sécurité <strong>de</strong>s populations <strong>et</strong> <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s<br />
forces d’intervention, qui m<strong>et</strong>tent leurs<br />
vies en danger •<br />
J.B<br />
Chargé <strong>de</strong> mission au Département<br />
Risques <strong>et</strong> Crises<br />
. . . . .<br />
(1) A Dammartin-en-Goële <strong>et</strong> à l’Hyper Cacher <strong>de</strong> la Porte <strong>de</strong> Vincennes.<br />
Terrorisme :<br />
l’appel <strong>de</strong>s autorités belges au silence <strong>de</strong>s réseaux sociaux<br />
Le 22 novembre 2015, la police fédérale<br />
belge qui traque <strong>de</strong>s terroristes à Bruxelles<br />
sous la menace d’attentat, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux<br />
médias <strong>et</strong> au public, via Twitter, <strong>de</strong> ne pas<br />
diffuser d’informations sur les opérations<br />
<strong>de</strong> police en cours dans la capitale belge,<br />
afin <strong>de</strong> ne pas nuire à l’enquête, alors que le<br />
pays a élevé son niveau d’alerte terroriste<br />
au plus haut.<br />
C<strong>et</strong> appel au silence <strong>et</strong> à la vigilance, une<br />
première, a été globalement respecté.<br />
Certains médias ont continué à couvrir<br />
l’actualité, en s’attachant à rester flous sur<br />
le dispositif policier, alors que d’autres<br />
ont cessé <strong>de</strong> la suivre en s’imposant<br />
un « blackout », ou en diffusant <strong>de</strong> la<br />
musique pendant que la police menait<br />
<strong>de</strong>s opérations. Il leur avait en eff<strong>et</strong> été<br />
<strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> ne pas donner <strong>de</strong> noms <strong>de</strong><br />
lieux précis <strong>et</strong> <strong>de</strong> ne pas diffuser d’images<br />
<strong>de</strong>s endroits où la police intervenait, afin<br />
<strong>de</strong> ne pas compliquer le travail <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre<br />
en danger la vie <strong>de</strong>s enquêteurs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />
policiers.<br />
Ce type <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> exceptionnel <strong>de</strong>s<br />
autorités, ne peut se justifier que par<br />
une situation <strong>de</strong> menace extrême. Les<br />
internautes ont, quant à eux, décidé <strong>de</strong><br />
jouer le jeu tout en détournant le mot<br />
d’ordre au profit d’un peu <strong>de</strong> légèr<strong>et</strong>é…<br />
les leçons <strong>de</strong>s<br />
attentats <strong>de</strong> Janvier<br />
en france<br />
Si les médias belges se sont montrés<br />
particulièrement responsables, c’est<br />
probablement parce qu’ils ont r<strong>et</strong>enu<br />
la leçon <strong>de</strong> ce qui s’était passé lors <strong>de</strong>s<br />
évènements <strong>de</strong> janvier 2015, en France,<br />
lors <strong>de</strong>s attentats <strong>de</strong> Charlie Hebdo.<br />
Certaines chaînes <strong>de</strong> télévision avaient<br />
alors communiqué trop d’informations<br />
en temps réel sur les opérations en cours,<br />
polluant ainsi le travail du RAID <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tant<br />
en péril la sécurité <strong>de</strong>s otages <strong>et</strong> <strong>de</strong>s forces<br />
<strong>de</strong> l’ordre, alors même que les terroristes<br />
étaient encore r<strong>et</strong>ranchés1. Le Conseil<br />
supérieur <strong>de</strong> l’Audiovisuel (CSA) avait<br />
alors relevé 36 « manquements graves »<br />
dans leur traitement <strong>de</strong>s événements,<br />
dont 15 ont donné lieu à mise en gar<strong>de</strong> <strong>et</strong><br />
21 ont justifié <strong>de</strong>s mises en <strong>de</strong>meure <strong>de</strong><br />
certains médias audiovisuels.<br />
Ces <strong>de</strong>rniers, désormais observés par les<br />
citoyens qui n’hésitent pas à critiquer leurs<br />
débor<strong>de</strong>ments sur les réseaux sociaux, sont<br />
plus vigilants : en respectant la consigne <strong>de</strong><br />
silence <strong>de</strong>s autorités belges, les journalistes<br />
- tout comme les citoyens - ont respecté<br />
c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, puisque très peu d’infos ont<br />
alors filtré. De même, en France, lors <strong>de</strong><br />
l’assaut du Bataclan, le 13 novembre 2015,<br />
les chaînes françaises n’ont pas montré<br />
d’images, comme il leur avait été <strong>de</strong>mandé<br />
par les autorités, alors que le 14, le CSA<br />
avait attiré très vivement l’attention <strong>de</strong>s<br />
rédactions <strong>de</strong>s télévisions <strong>et</strong> <strong>de</strong>s radios sur<br />
la nécessité <strong>de</strong> ne donner aucune indication<br />
susceptible <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en cause le bon<br />
déroulement <strong>de</strong>s enquêtes en cours.<br />
Dans un contexte d’état <strong>de</strong> guerre, face au<br />
terrorisme, il <strong>de</strong>vient nécessaire pour les<br />
médias <strong>de</strong> repenser leur fonctionnement<br />
dans c<strong>et</strong>te course effrénée à l’information :<br />
il en va <strong>de</strong> la sécurité <strong>de</strong>s populations <strong>et</strong><br />
<strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s forces d’intervention, qui<br />
m<strong>et</strong>tent leurs vies en danger •<br />
Terrorisme : l'appel <strong>de</strong>s autorités belges<br />
au silence <strong>de</strong>s réseaux sociaux<br />
Le 22 novembre 2015, la police fédérale belge qui traque <strong>de</strong>s terroristes à Bruxelles<br />
sous la menace d’attentat, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux médias <strong>et</strong> au public, via Twitter, <strong>de</strong> ne pas diffuser<br />
d’informations sur les opérations <strong>de</strong> police en cours dans la capitale belge, afin <strong>de</strong> ne pas<br />
nuire à l’enquête, alors que le pays a élevé son niveau d’alerte terroriste au plus haut.<br />
C<strong>et</strong> appel au silence <strong>et</strong> à la vigilance, une première, a été globalement respecté. Certains<br />
médias ont continué à couvrir l’actualité, en s’attachant à rester flous sur le dispositif policier,<br />
alors que d’autres ont cessé <strong>de</strong> la suivre en s'imposant un « blackout », ou en diffusant <strong>de</strong> la<br />
musique pendant que la police menait <strong>de</strong>s opérations. Il leur avait en eff<strong>et</strong> été <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> ne<br />
pas donner <strong>de</strong> noms <strong>de</strong> lieux précis <strong>et</strong> <strong>de</strong> ne pas diffuser d’images <strong>de</strong>s endroits où la police<br />
intervenait, afin <strong>de</strong> ne pas compliquer le travail <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre en danger la vie <strong>de</strong>s enquêteurs <strong>et</strong><br />
<strong>de</strong>s policiers.<br />
Ce type <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> exceptionnel <strong>de</strong>s autorités, ne peut se justifier que par une situation <strong>de</strong><br />
menace extrême. Les internautes ont, quant à eux, décidé <strong>de</strong> jouer le jeu tout en détournant le<br />
mot d’ordre au profit d’un peu <strong>de</strong> légèr<strong>et</strong>é…<br />
Terrorisme : l'appel <strong>de</strong>s autorités belges<br />
au silence <strong>de</strong>s réseaux sociaux<br />
2 novembre 2015, la police fédérale belge qui traque <strong>de</strong>s terroristes à Bruxelles<br />
ce d’attentat, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux médias <strong>et</strong> au public, via Twitter, <strong>de</strong> ne pas diffuser<br />
ns sur les opérations <strong>de</strong> police en cours dans la capitale belge, afin <strong>de</strong> ne pas<br />
uête, alors que le pays a élevé son niveau d’alerte terroriste au plus haut.<br />
silence <strong>et</strong> à la vigilance, une première, a été globalement respecté. Certains<br />
ontinué à couvrir l’actualité, en s’attachant à rester flous sur le dispositif policier,<br />
utres ont cessé <strong>de</strong> la suivre en s'imposant un « blackout », ou en diffusant <strong>de</strong> la<br />
dant que la police menait <strong>de</strong>s opérations. Il leur avait en eff<strong>et</strong> été <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> ne<br />
e noms <strong>de</strong> lieux précis <strong>et</strong> <strong>de</strong> ne pas diffuser d’images <strong>de</strong>s endroits où la police<br />
afin <strong>de</strong> ne pas compliquer le travail <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre en danger la vie <strong>de</strong>s enquêteurs <strong>et</strong><br />
.<br />
eman<strong>de</strong> exceptionnel <strong>de</strong>s autorités, ne peut se justifier que par une situation <strong>de</strong><br />
ême. Les internautes ont, quant à eux, décidé <strong>de</strong> jouer le jeu tout en détournant le<br />
au profit d’un peu <strong>de</strong> légèr<strong>et</strong>é…<br />
Terrorisme : l'appel <strong>de</strong>s autorités belges<br />
au silence <strong>de</strong>s réseaux sociaux<br />
Le 22 novembre 2015, la police fédérale belge qui traque <strong>de</strong>s terroristes à Bruxelles<br />
sous la menace d’attentat, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux médias <strong>et</strong> au public, via Twitter, <strong>de</strong> ne pas diffuser<br />
d’informations sur les opérations <strong>de</strong> police en cours dans la capitale belge, afin <strong>de</strong> ne pas<br />
nuire à l’enquête, alors que le pays a élevé son niveau d’alerte terroriste au plus haut.<br />
C<strong>et</strong> appel au silence <strong>et</strong> à la vigilance, une première, a été globalement respecté. Certains<br />
médias ont continué à couvrir l’actualité, en s’attachant à rester flous sur le dispositif policier,<br />
alors que d’autres ont cessé <strong>de</strong> la suivre en s'imposant un « blackout », ou en diffusant <strong>de</strong> la<br />
musique pendant que la police menait <strong>de</strong>s opérations. Il leur avait en eff<strong>et</strong> été <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> ne<br />
pas donner <strong>de</strong> noms <strong>de</strong> lieux précis <strong>et</strong> <strong>de</strong> ne pas diffuser d’images <strong>de</strong>s endroits où la police<br />
intervenait, afin <strong>de</strong> ne pas compliquer le travail <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre en danger la vie <strong>de</strong>s enquêteurs <strong>et</strong><br />
<strong>de</strong>s policiers.<br />
Ce type <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> exceptionnel <strong>de</strong>s autorités, ne peut se justifier que par une situation <strong>de</strong><br />
menace extrême. Les internautes ont, quant à eux, décidé <strong>de</strong> jouer le jeu tout en détournant le<br />
mot d’ordre au profit d’un peu <strong>de</strong> légèr<strong>et</strong>é…<br />
CrisisCenter Belgium<br />
@CrisiscenterBE - 22 nov 2015<br />
Merci aux médias <strong>et</strong> citoyens<br />
pour leur collaboration au<br />
silence médiatique <strong>de</strong>mandé<br />
dans le cadre <strong>de</strong>s actions<br />
judiciaires #BrusselsLockdown<br />
Les leçons <strong>de</strong>s attentats <strong>de</strong> janvier en France<br />
Si les médias belges se sont montrés particulièrement responsables, c’est probablement parce<br />
qu’ils ont r<strong>et</strong>enu la leçon <strong>de</strong> ce qui s’était passé lors <strong>de</strong>s évènements <strong>de</strong> janvier 2015, en<br />
France, lors <strong>de</strong>s attentats <strong>de</strong> Charlie Hebdo. Certaines chaînes <strong>de</strong> télévision avaient alors<br />
communiqué trop d’informations en temps réel sur les opérations en cours, polluant ainsi le<br />
travail du RAID <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tant en péril la sécurité <strong>de</strong>s otages <strong>et</strong> <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> l’ordre, alors même<br />
que les terroristes étaient encore r<strong>et</strong>ranchés 1 . Le Conseil supérieur <strong>de</strong> l'Audiovisuel (CSA)<br />
avait alors relevé 36 « manquements graves » dans leur traitement <strong>de</strong>s événements, dont 15<br />
ont donné lieu à mise en gar<strong>de</strong> <strong>et</strong> 21 ont justifié <strong>de</strong>s mises en <strong>de</strong>meure <strong>de</strong> certains médias<br />
audiovisuels.<br />
Ces <strong>de</strong>rniers, désormais observés par les citoyens qui n’hésitent pas à critiquer leurs<br />
débor<strong>de</strong>ments sur les réseaux sociaux, sont plus vigilants : en respectant la consigne <strong>de</strong><br />
silence <strong>de</strong>s autorités belges, les journalistes - tout comme les citoyens - ont respecté c<strong>et</strong>te<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>, puisque très peu d’infos ont alors filtré. De même, en France, lors <strong>de</strong> l’assaut du<br />
Bataclan, le 13 novembre 2015, les chaînes françaises n’ont pas montré d’images, comme il<br />
leur avait été <strong>de</strong>mandé par les autorités, alors que le 14, le CSA avait attiré très vivement<br />
l'attention <strong>de</strong>s rédactions <strong>de</strong>s télévisions <strong>et</strong> <strong>de</strong>s radios sur la nécessité <strong>de</strong> ne donner aucune<br />
indication susceptible <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en cause le bon déroulement <strong>de</strong>s enquêtes en cours. <br />
1 A Dammartin-en-Goële <strong>et</strong> à l’Hyper Cacher <strong>de</strong> la Porte <strong>de</strong> Vincennes. <br />
Les leçons <strong>de</strong>s attentats <strong>de</strong> janvier en France<br />
Si les médias belges se sont montrés particulièrement responsables, c’est probab<br />
qu’ils ont r<strong>et</strong>enu la leçon <strong>de</strong> ce qui s’était passé lors <strong>de</strong>s évènements <strong>de</strong> janvier 2<br />
France, lors <strong>de</strong>s attentats <strong>de</strong> Charlie Hebdo. Certaines chaînes <strong>de</strong> télévision avaie<br />
communiqué trop d’informations en temps réel sur les opérations en cours, pollu<br />
travail du RAID <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tant en péril la sécurité <strong>de</strong>s otages <strong>et</strong> <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> l’ordre<br />
que les terroristes étaient encore r<strong>et</strong>ranchés 1 . Le Conseil supérieur <strong>de</strong> l'Audiovisu<br />
avait alors relevé 36 « manquements graves » dans leur traitement <strong>de</strong>s événemen<br />
ont donné lieu à mise en gar<strong>de</strong> <strong>et</strong> 21 ont justifié <strong>de</strong>s mises en <strong>de</strong>meure <strong>de</strong> certain<br />
audiovisuels.<br />
Ces <strong>de</strong>rniers, désormais observés par les citoyens qui n’hésitent pas à critiquer le<br />
débor<strong>de</strong>ments sur les réseaux sociaux, sont plus vigilants : en respectant la consi<br />
silence <strong>de</strong>s autorités belges, les journalistes - tout comme les citoyens - ont respe<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>, puisque très peu d’infos ont alors filtré. De même, en France, lors <strong>de</strong> l<br />
Bataclan, le 13 novembre 2015, les chaînes françaises n’ont pas montré d’image<br />
leur avait été <strong>de</strong>mandé par les autorités, alors que le 14, le CSA avait attiré très v<br />
l'attention <strong>de</strong>s rédactions <strong>de</strong>s télévisions <strong>et</strong> <strong>de</strong>s radios sur la nécessité <strong>de</strong> ne donn<br />
indication susceptible <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en cause le bon déroulement <strong>de</strong>s enquêtes en cou<br />
1<br />
la courbe <strong>de</strong> #Brusselslockdown. pic observé à 23h<br />
From november 22, 17h00 to november 23, 09h00<br />
. . . . .<br />
(1) A Dammartin-en-Goële <strong>et</strong> à l’Hyper Cacher <strong>de</strong> la Porte <strong>de</strong> Vincennes.<br />
Les leçons <strong>de</strong>s attentats <strong>de</strong> janvier en France<br />
Si les médias belges se sont montrés particulièrement responsables, c’est probablement parce<br />
qu’ils ont r<strong>et</strong>enu la leçon <strong>de</strong> ce qui s’était passé lors <strong>de</strong>s évènements <strong>de</strong> janvier 2015, en<br />
France, lors <strong>de</strong>s attentats <strong>de</strong> Charlie Hebdo. Certaines chaînes <strong>de</strong> télévision avaient alors<br />
communiqué trop d’informations en temps réel sur les opérations en cours, polluant ainsi le<br />
travail du RAID <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tant en péril la sécurité <strong>de</strong>s otages <strong>et</strong> <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> l’ordre, alors même<br />
que les terroristes étaient encore r<strong>et</strong>ranchés 1 . Le Conseil supérieur <strong>de</strong> l'Audiovisuel (CSA)<br />
avait alors relevé 36 « manquements graves » dans leur traitement <strong>de</strong>s événements, dont 15<br />
ont donné lieu à mise en gar<strong>de</strong> <strong>et</strong> 21 ont justifié <strong>de</strong>s mises en <strong>de</strong>meure <strong>de</strong> certains médias<br />
audiovisuels.<br />
Ces <strong>de</strong>rniers, désormais observés par les citoyens qui n’hésitent pas à critiquer leurs<br />
débor<strong>de</strong>ments sur les réseaux sociaux, sont plus vigilants : en respectant la consigne <strong>de</strong><br />
silence <strong>de</strong>s autorités belges, les journalistes - tout comme les citoyens - ont respecté c<strong>et</strong>te<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>, puisque très peu d’infos ont alors filtré. De même, en France, lors <strong>de</strong> l’assaut du<br />
Bataclan, le 13 novembre 2015, les chaînes françaises n’ont pas montré d’images, comme il<br />
leur avait été <strong>de</strong>mandé par les autorités, alors que le 14, le CSA avait attiré très vivement<br />
l'attention <strong>de</strong>s rédactions <strong>de</strong>s télévisions <strong>et</strong> <strong>de</strong>s radios sur la nécessité <strong>de</strong> ne donner aucune<br />
indication susceptible <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en cause le bon déroulement <strong>de</strong>s enquêtes en cours. <br />
1 A Dammartin-en-Goële <strong>et</strong> à l’Hyper Cacher <strong>de</strong> la Porte <strong>de</strong> Vincennes. <br />
100 000<br />
75 000<br />
50 000<br />
25 000<br />
0<br />
22 22 22 22 22 22 22 23 23 23 23 23 23 23 23 23 23<br />
nov nov nov nov nov nov nov nov nov nov nov nov nov nov nov nov nov<br />
17h 18h 19h 20h 21h 22h 23h 24h 01h 02h 03h 04h 05h 06h 07h 08h 09h<br />
BrusselsLockdown | 225,458<br />
Les leçons <strong>de</strong>s attentats <strong>de</strong> janvier en France<br />
Si les médias belges se sont montrés particulièrement responsables, c’est probablement parce<br />
qu’ils ont r<strong>et</strong>enu la leçon <strong>de</strong> ce qui s’était passé lors <strong>de</strong>s évènements <strong>de</strong> janvier 2015, en<br />
France, lors <strong>de</strong>s attentats <strong>de</strong> Charlie Hebdo. Certaines chaînes <strong>de</strong> télévision avaient alors<br />
communiqué trop d’informations en temps réel sur les opérations en cours, polluant ainsi le<br />
travail du RAID <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tant en péril la sécurité <strong>de</strong>s otages <strong>et</strong> <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> l’ordre, alors même<br />
que les terroristes étaient encore r<strong>et</strong>ranchés 1 . Le Conseil supérieur <strong>de</strong> l'Audiovisuel (CSA)<br />
avait alors relevé 36 « manquements graves » dans leur traitement <strong>de</strong>s événements, dont 15<br />
ont donné lieu à mise en gar<strong>de</strong> <strong>et</strong> 21 ont justifié <strong>de</strong>s mises en <strong>de</strong>meure <strong>de</strong> certains médias<br />
audiovisuels.<br />
Ces <strong>de</strong>rniers, désormais observés par les citoyens qui n’hésitent pas à critiquer leurs<br />
débor<strong>de</strong>ments sur les réseaux sociaux, sont plus vigilants : en respectant la consigne <strong>de</strong><br />
silence <strong>de</strong>s autorités belges, les journalistes - tout comme les citoyens - ont respecté c<strong>et</strong>te<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>, puisque très peu d’infos ont alors filtré. De même, en France, lors <strong>de</strong> l’assaut du<br />
Bataclan, le 13 novembre 2015, les chaînes françaises n’ont pas montré d’images, comme il<br />
leur avait été <strong>de</strong>mandé par les autorités, alors que le 14, le CSA avait attiré très vivement<br />
l'attention <strong>de</strong>s rédactions <strong>de</strong>s télévisions <strong>et</strong> <strong>de</strong>s radios sur la nécessité <strong>de</strong> ne donner aucune<br />
indication susceptible <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en cause le bon déroulement <strong>de</strong>s enquêtes en cours. <br />
1 A Dammartin-en-Goële <strong>et</strong> à l’Hyper Cacher <strong>de</strong> la Porte <strong>de</strong> Vincennes. <br />
la lirec n°51 •39• dossier thématique<br />
Terrorisme :<br />
l’appel <strong>de</strong>s autorités belges au silence <strong>de</strong>s réseaux sociaux<br />
Le 22 novembre 2015, la police fédérale<br />
belge qui traque <strong>de</strong>s terroristes à Bruxelles<br />
sous la menace d’attentat, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux<br />
médias <strong>et</strong> au public, via Twitter, <strong>de</strong> ne pas<br />
diffuser d’informations sur les opérations<br />
<strong>de</strong> police en cours dans la capitale belge,<br />
afin <strong>de</strong> ne pas nuire à l’enquête, alors que le<br />
pays a élevé son niveau d’alerte terroriste<br />
au plus haut.<br />
C<strong>et</strong> appel au silence <strong>et</strong> à la vigilance, une<br />
première, a été globalement respecté.<br />
Certains médias ont continué à couvrir<br />
l’actualité, en s’attachant à rester flous sur<br />
le dispositif policier, alors que d’autres<br />
ont cessé <strong>de</strong> la suivre en s’imposant<br />
un « blackout », ou en diffusant <strong>de</strong> la<br />
musique pendant que la police menait<br />
<strong>de</strong>s opérations. Il leur avait en eff<strong>et</strong> été<br />
<strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> ne pas donner <strong>de</strong> noms <strong>de</strong><br />
lieux précis <strong>et</strong> <strong>de</strong> ne pas diffuser d’images<br />
<strong>de</strong>s endroits où la police intervenait, afin<br />
<strong>de</strong> ne pas compliquer le travail <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre<br />
en danger la vie <strong>de</strong>s enquêteurs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />
policiers.<br />
Ce type <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> exceptionnel <strong>de</strong>s<br />
autorités, ne peut se justifier que par<br />
une situation <strong>de</strong> menace extrême. Les<br />
internautes ont, quant à eux, décidé <strong>de</strong><br />
jouer le jeu tout en détournant le mot<br />
d’ordre au profit d’un peu <strong>de</strong> légèr<strong>et</strong>é…<br />
les leçons <strong>de</strong>s<br />
attentats <strong>de</strong> Janvier<br />
en france<br />
Si les médias belges se sont montrés<br />
particulièrement responsables, c’est<br />
probablement parce qu’ils ont r<strong>et</strong>enu<br />
la leçon <strong>de</strong> ce qui s’était passé lors <strong>de</strong>s<br />
évènements <strong>de</strong> janvier 2015, en France,<br />
lors <strong>de</strong>s attentats <strong>de</strong> Charlie Hebdo.<br />
Certaines chaînes <strong>de</strong> télévision avaient<br />
alors communiqué trop d’informations<br />
en temps réel sur les opérations en cours,<br />
polluant ainsi le travail du RAID <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tant<br />
en péril la sécurité <strong>de</strong>s otages <strong>et</strong> <strong>de</strong>s forces<br />
<strong>de</strong> l’ordre, alors même que les terroristes<br />
étaient encore r<strong>et</strong>ranchés1. Le Conseil<br />
supérieur <strong>de</strong> l’Audiovisuel (CSA) avait<br />
alors relevé 36 « manquements graves »<br />
dans leur traitement <strong>de</strong>s événements,<br />
dont 15 ont donné lieu à mise en gar<strong>de</strong> <strong>et</strong><br />
21 ont justifié <strong>de</strong>s mises en <strong>de</strong>meure <strong>de</strong><br />
certains médias audiovisuels.<br />
Ces <strong>de</strong>rniers, désormais observés par les<br />
citoyens qui n’hésitent pas à critiquer leurs<br />
débor<strong>de</strong>ments sur les réseaux sociaux, sont<br />
plus vigilants : en respectant la consigne <strong>de</strong><br />
silence <strong>de</strong>s autorités belges, les journalistes<br />
- tout comme les citoyens - ont respecté<br />
c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, puisque très peu d’infos ont<br />
alors filtré. De même, en France, lors <strong>de</strong><br />
l’assaut du Bataclan, le 13 novembre 2015,<br />
les chaînes françaises n’ont pas montré<br />
d’images, comme il leur avait été <strong>de</strong>mandé<br />
par les autorités, alors que le 14, le CSA<br />
avait attiré très vivement l’attention <strong>de</strong>s<br />
rédactions <strong>de</strong>s télévisions <strong>et</strong> <strong>de</strong>s radios sur<br />
la nécessité <strong>de</strong> ne donner aucune indication<br />
susceptible <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en cause le bon<br />
déroulement <strong>de</strong>s enquêtes en cours.<br />
Dans un contexte d’état <strong>de</strong> guerre, face au<br />
terrorisme, il <strong>de</strong>vient nécessaire pour les<br />
médias <strong>de</strong> repenser leur fonctionnement<br />
dans c<strong>et</strong>te course effrénée à l’information :<br />
il en va <strong>de</strong> la sécurité <strong>de</strong>s populations <strong>et</strong><br />
<strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s forces d’intervention, qui<br />
m<strong>et</strong>tent leurs vies en danger •<br />
Terrorisme : l'appel <strong>de</strong>s autorités belges<br />
au silence <strong>de</strong>s réseaux sociaux<br />
Le 22 novembre 2015, la police fédérale belge qui traque <strong>de</strong>s terroristes à Bruxelles<br />
sous la menace d’attentat, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux médias <strong>et</strong> au public, via Twitter, <strong>de</strong> ne pas diffuser<br />
d’informations sur les opérations <strong>de</strong> police en cours dans la capitale belge, afin <strong>de</strong> ne pas<br />
nuire à l’enquête, alors que le pays a élevé son niveau d’alerte terroriste au plus haut.<br />
C<strong>et</strong> appel au silence <strong>et</strong> à la vigilance, une première, a été globalement respecté. Certains<br />
médias ont continué à couvrir l’actualité, en s’attachant à rester flous sur le dispositif policier,<br />
alors que d’autres ont cessé <strong>de</strong> la suivre en s'imposant un « blackout », ou en diffusant <strong>de</strong> la<br />
musique pendant que la police menait <strong>de</strong>s opérations. Il leur avait en eff<strong>et</strong> été <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> ne<br />
pas donner <strong>de</strong> noms <strong>de</strong> lieux précis <strong>et</strong> <strong>de</strong> ne pas diffuser d’images <strong>de</strong>s endroits où la police<br />
intervenait, afin <strong>de</strong> ne pas compliquer le travail <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre en danger la vie <strong>de</strong>s enquêteurs <strong>et</strong><br />
<strong>de</strong>s policiers.<br />
Ce type <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> exceptionnel <strong>de</strong>s autorités, ne peut se justifier que par une situation <strong>de</strong><br />
menace extrême. Les internautes ont, quant à eux, décidé <strong>de</strong> jouer le jeu tout en détournant le<br />
mot d’ordre au profit d’un peu <strong>de</strong> légèr<strong>et</strong>é…<br />
Terrorisme : l'appel <strong>de</strong>s autorités belges<br />
au silence <strong>de</strong>s réseaux sociaux<br />
Le 22 novembre 2015, la police fédérale belge qui traque <strong>de</strong>s terroristes à Bruxelles<br />
sous la menace d’attentat, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux médias <strong>et</strong> au public, via Twitter, <strong>de</strong> ne pas diffuser<br />
d’informations sur les opérations <strong>de</strong> police en cours dans la capitale belge, afin <strong>de</strong> ne pas<br />
nuire à l’enquête, alors que le pays a élevé son niveau d’alerte terroriste au plus haut.<br />
C<strong>et</strong> appel au silence <strong>et</strong> à la vigilance, une première, a été globalement respecté. Certains<br />
médias ont continué à couvrir l’actualité, en s’attachant à rester flous sur le dispositif policier,<br />
alors que d’autres ont cessé <strong>de</strong> la suivre en s'imposant un « blackout », ou en diffusant <strong>de</strong> la<br />
musique pendant que la police menait <strong>de</strong>s opérations. Il leur avait en eff<strong>et</strong> été <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> ne<br />
pas donner <strong>de</strong> noms <strong>de</strong> lieux précis <strong>et</strong> <strong>de</strong> ne pas diffuser d’images <strong>de</strong>s endroits où la police<br />
intervenait, afin <strong>de</strong> ne pas compliquer le travail <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre en danger la vie <strong>de</strong>s enquêteurs <strong>et</strong><br />
<strong>de</strong>s policiers.<br />
Ce type <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> exceptionnel <strong>de</strong>s autorités, ne peut se justifier que par une situation <strong>de</strong><br />
menace extrême. Les internautes ont, quant à eux, décidé <strong>de</strong> jouer le jeu tout en détournant le<br />
mot d’ordre au profit d’un peu <strong>de</strong> légèr<strong>et</strong>é…<br />
Terrorisme : l'appel <strong>de</strong>s autorités belges<br />
au silence <strong>de</strong>s réseaux sociaux<br />
Le 22 novembre 2015, la police fédérale belge qui traque <strong>de</strong>s terroristes à Bruxelles<br />
sous la menace d’attentat, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux médias <strong>et</strong> au public, via Twitter, <strong>de</strong> ne pas diffuser<br />
d’informations sur les opérations <strong>de</strong> police en cours dans la capitale belge, afin <strong>de</strong> ne pas<br />
nuire à l’enquête, alors que le pays a élevé son niveau d’alerte terroriste au plus haut.<br />
C<strong>et</strong> appel au silence <strong>et</strong> à la vigilance, une première, a été globalement respecté. Certains<br />
médias ont continué à couvrir l’actualité, en s’attachant à rester flous sur le dispositif policier,<br />
alors que d’autres ont cessé <strong>de</strong> la suivre en s'imposant un « blackout », ou en diffusant <strong>de</strong> la<br />
musique pendant que la police menait <strong>de</strong>s opérations. Il leur avait en eff<strong>et</strong> été <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> ne<br />
pas donner <strong>de</strong> noms <strong>de</strong> lieux précis <strong>et</strong> <strong>de</strong> ne pas diffuser d’images <strong>de</strong>s endroits où la police<br />
intervenait, afin <strong>de</strong> ne pas compliquer le travail <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre en danger la vie <strong>de</strong>s enquêteurs <strong>et</strong><br />
<strong>de</strong>s policiers.<br />
Ce type <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> exceptionnel <strong>de</strong>s autorités, ne peut se justifier que par une situation <strong>de</strong><br />
menace extrême. Les internautes ont, quant à eux, décidé <strong>de</strong> jouer le jeu tout en détournant le<br />
mot d’ordre au profit d’un peu <strong>de</strong> légèr<strong>et</strong>é…<br />
CrisisCenter Belgium<br />
@CrisiscenterBE - 22 nov 2015<br />
Merci aux médias <strong>et</strong> citoyens<br />
pour leur collaboration au<br />
silence médiatique <strong>de</strong>mandé<br />
dans le cadre <strong>de</strong>s actions<br />
judiciaires #BrusselsLockdown<br />
Les leçons <strong>de</strong>s attentats <strong>de</strong> janvier en France<br />
Si les médias belges se sont montrés particulièrement responsables, c’est probablement parce<br />
qu’ils ont r<strong>et</strong>enu la leçon <strong>de</strong> ce qui s’était passé lors <strong>de</strong>s évènements <strong>de</strong> janvier 2015, en<br />
France, lors <strong>de</strong>s attentats <strong>de</strong> Charlie Hebdo. Certaines chaînes <strong>de</strong> télévision avaient alors<br />
communiqué trop d’informations en temps réel sur les opérations en cours, polluant ainsi le<br />
travail du RAID <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tant en péril la sécurité <strong>de</strong>s otages <strong>et</strong> <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> l’ordre, alors même<br />
que les terroristes étaient encore r<strong>et</strong>ranchés 1 . Le Conseil supérieur <strong>de</strong> l'Audiovisuel (CSA)<br />
avait alors relevé 36 « manquements graves » dans leur traitement <strong>de</strong>s événements, dont 15<br />
ont donné lieu à mise en gar<strong>de</strong> <strong>et</strong> 21 ont justifié <strong>de</strong>s mises en <strong>de</strong>meure <strong>de</strong> certains médias<br />
audiovisuels.<br />
Ces <strong>de</strong>rniers, désormais observés par les citoyens qui n’hésitent pas à critiquer leurs<br />
débor<strong>de</strong>ments sur les réseaux sociaux, sont plus vigilants : en respectant la consigne <strong>de</strong><br />
silence <strong>de</strong>s autorités belges, les journalistes - tout comme les citoyens - ont respecté c<strong>et</strong>te<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>, puisque très peu d’infos ont alors filtré. De même, en France, lors <strong>de</strong> l’assaut du<br />
Bataclan, le 13 novembre 2015, les chaînes françaises n’ont pas montré d’images, comme il<br />
leur avait été <strong>de</strong>mandé par les autorités, alors que le 14, le CSA avait attiré très vivement<br />
l'attention <strong>de</strong>s rédactions <strong>de</strong>s télévisions <strong>et</strong> <strong>de</strong>s radios sur la nécessité <strong>de</strong> ne donner aucune<br />
indication susceptible <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en cause le bon déroulement <strong>de</strong>s enquêtes en cours. <br />
1 A Dammartin-en-Goële <strong>et</strong> à l’Hyper Cacher <strong>de</strong> la Porte <strong>de</strong> Vincennes. <br />
Les leçons <strong>de</strong>s attentats <strong>de</strong> janvier en France<br />
Si les médias belges se sont montrés particulièrement responsables, c’est probable<br />
qu’ils ont r<strong>et</strong>enu la leçon <strong>de</strong> ce qui s’était passé lors <strong>de</strong>s évènements <strong>de</strong> janvier 201<br />
France, lors <strong>de</strong>s attentats <strong>de</strong> Charlie Hebdo. Certaines chaînes <strong>de</strong> télévision avaien<br />
communiqué trop d’informations en temps réel sur les opérations en cours, polluan<br />
travail du RAID <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tant en péril la sécurité <strong>de</strong>s otages <strong>et</strong> <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> l’ordre, a<br />
que les terroristes étaient encore r<strong>et</strong>ranchés 1 . Le Conseil supérieur <strong>de</strong> l'Audiovisue<br />
avait alors relevé 36 « manquements graves » dans leur traitement <strong>de</strong>s événements<br />
ont donné lieu à mise en gar<strong>de</strong> <strong>et</strong> 21 ont justifié <strong>de</strong>s mises en <strong>de</strong>meure <strong>de</strong> certains<br />
audiovisuels.<br />
Ces <strong>de</strong>rniers, désormais observés par les citoyens qui n’hésitent pas à critiquer leu<br />
débor<strong>de</strong>ments sur les réseaux sociaux, sont plus vigilants : en respectant la consign<br />
silence <strong>de</strong>s autorités belges, les journalistes - tout comme les citoyens - ont respec<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>, puisque très peu d’infos ont alors filtré. De même, en France, lors <strong>de</strong> l’a<br />
Bataclan, le 13 novembre 2015, les chaînes françaises n’ont pas montré d’images,<br />
leur avait été <strong>de</strong>mandé par les autorités, alors que le 14, le CSA avait attiré très viv<br />
l'attention <strong>de</strong>s rédactions <strong>de</strong>s télévisions <strong>et</strong> <strong>de</strong>s radios sur la nécessité <strong>de</strong> ne donner<br />
indication susceptible <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en cause le bon déroulement <strong>de</strong>s enquêtes en cour<br />
la courbe <strong>de</strong> #Brusselslockdown. pic observé à 23h<br />
From november 22, 17h00 to november 23, 09h00<br />
. . . . .<br />
(1) A Dammartin-en-Goële <strong>et</strong> à l’Hyper Cacher <strong>de</strong> la Porte <strong>de</strong> Vincennes.<br />
Les leçons <strong>de</strong>s attentats <strong>de</strong> janvier en France<br />
Si les médias belges se sont montrés particulièrement responsables, c’est probablement parce<br />
qu’ils ont r<strong>et</strong>enu la leçon <strong>de</strong> ce qui s’était passé lors <strong>de</strong>s évènements <strong>de</strong> janvier 2015, en<br />
France, lors <strong>de</strong>s attentats <strong>de</strong> Charlie Hebdo. Certaines chaînes <strong>de</strong> télévision avaient alors<br />
communiqué trop d’informations en temps réel sur les opérations en cours, polluant ainsi le<br />
travail du RAID <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tant en péril la sécurité <strong>de</strong>s otages <strong>et</strong> <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> l’ordre, alors même<br />
que les terroristes étaient encore r<strong>et</strong>ranchés 1 . Le Conseil supérieur <strong>de</strong> l'Audiovisuel (CSA)<br />
avait alors relevé 36 « manquements graves » dans leur traitement <strong>de</strong>s événements, dont 15<br />
ont donné lieu à mise en gar<strong>de</strong> <strong>et</strong> 21 ont justifié <strong>de</strong>s mises en <strong>de</strong>meure <strong>de</strong> certains médias<br />
audiovisuels.<br />
Ces <strong>de</strong>rniers, désormais observés par les citoyens qui n’hésitent pas à critiquer leurs<br />
débor<strong>de</strong>ments sur les réseaux sociaux, sont plus vigilants : en respectant la consigne <strong>de</strong><br />
silence <strong>de</strong>s autorités belges, les journalistes - tout comme les citoyens - ont respecté c<strong>et</strong>te<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>, puisque très peu d’infos ont alors filtré. De même, en France, lors <strong>de</strong> l’assaut du<br />
Bataclan, le 13 novembre 2015, les chaînes françaises n’ont pas montré d’images, comme il<br />
leur avait été <strong>de</strong>mandé par les autorités, alors que le 14, le CSA avait attiré très vivement<br />
l'attention <strong>de</strong>s rédactions <strong>de</strong>s télévisions <strong>et</strong> <strong>de</strong>s radios sur la nécessité <strong>de</strong> ne donner aucune<br />
indication susceptible <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en cause le bon déroulement <strong>de</strong>s enquêtes en cours. <br />
1 A Dammartin-en-Goële <strong>et</strong> à l’Hyper Cacher <strong>de</strong> la Porte <strong>de</strong> Vincennes. <br />
100 000<br />
75 000<br />
50 000<br />
25 000<br />
0<br />
22 22 22 22 22 22 22 23 23 23 23 23 23 23 23 23 23<br />
nov nov nov nov nov nov nov nov nov nov nov nov nov nov nov nov nov<br />
17h 18h 19h 20h 21h 22h 23h 24h 01h 02h 03h 04h 05h 06h 07h 08h 09h<br />
BrusselsLockdown | 225,458<br />
Les leçons <strong>de</strong>s attentats <strong>de</strong> janvier en France<br />
Si les médias belges se sont montrés particulièrement responsables, c’est probablement parce<br />
qu’ils ont r<strong>et</strong>enu la leçon <strong>de</strong> ce qui s’était passé lors <strong>de</strong>s évènements <strong>de</strong> janvier 2015, en<br />
France, lors <strong>de</strong>s attentats <strong>de</strong> Charlie Hebdo. Certaines chaînes <strong>de</strong> télévision avaient alors<br />
communiqué trop d’informations en temps réel sur les opérations en cours, polluant ainsi le<br />
travail du RAID <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tant en péril la sécurité <strong>de</strong>s otages <strong>et</strong> <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> l’ordre, alors même<br />
que les terroristes étaient encore r<strong>et</strong>ranchés 1 . Le Conseil supérieur <strong>de</strong> l'Audiovisuel (CSA)<br />
avait alors relevé 36 « manquements graves » dans leur traitement <strong>de</strong>s événements, dont 15<br />
ont donné lieu à mise en gar<strong>de</strong> <strong>et</strong> 21 ont justifié <strong>de</strong>s mises en <strong>de</strong>meure <strong>de</strong> certains médias<br />
audiovisuels.<br />
Ces <strong>de</strong>rniers, désormais observés par les citoyens qui n’hésitent pas à critiquer leurs<br />
débor<strong>de</strong>ments sur les réseaux sociaux, sont plus vigilants : en respectant la consigne <strong>de</strong><br />
silence <strong>de</strong>s autorités belges, les journalistes - tout comme les citoyens - ont respecté c<strong>et</strong>te<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>, puisque très peu d’infos ont alors filtré. De même, en France, lors <strong>de</strong> l’assaut du<br />
Bataclan, le 13 novembre 2015, les chaînes françaises n’ont pas montré d’images, comme il<br />
leur avait été <strong>de</strong>mandé par les autorités, alors que le 14, le CSA avait attiré très vivement<br />
l'attention <strong>de</strong>s rédactions <strong>de</strong>s télévisions <strong>et</strong> <strong>de</strong>s radios sur la nécessité <strong>de</strong> ne donner aucune<br />
indication susceptible <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en cause le bon déroulement <strong>de</strong>s enquêtes en cours. <br />
1 A Dammartin-en-Goële <strong>et</strong> à l’Hyper Cacher <strong>de</strong> la Porte <strong>de</strong> Vincennes.