Journal ASMAC No 4 - Août 2012
L'art et la médecine - Le NON et ses conséquences Métabolisme: diabète
L'art et la médecine - Le NON et ses conséquences
Métabolisme: diabète
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<strong>No</strong> 4 août <strong>2012</strong><br />
Verband Schweizerischer Assistenz- und Oberärztinnen und -ärzte<br />
Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />
Associazione svizzera dei medici assistenti e capiclinica<br />
JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
L’art et la médecine<br />
Le NON et ses conséquences<br />
Métabolisme: diabète
Sommaire<br />
Page de couverture: aebi, grafik & illustration, berne<br />
Éditorial<br />
5 Quand la difficulté semble facile<br />
politique<br />
6 Une décision populaire sans équivoque<br />
8 «Je souhaite fidéliser les jeunes»<br />
11 Le principal en un clin d’œil<br />
Il y a loi et loi<br />
formation continue<br />
13 MEDIfuture <strong>2012</strong>:<br />
Orientation de carrière<br />
14 Apprendre à lire: Remettre en question<br />
les questions<br />
asmac<br />
16 Section de Bâle<br />
16 Section de Berne<br />
18 Section des Grisons<br />
19 Section de Soleure<br />
19 Section de Vaud<br />
20 Section Valais<br />
21 Section Suisse Centrale<br />
22 VSAO-Inside<br />
23 Conseil juridique <strong>ASMAC</strong><br />
24 Un feu d’artifice pour le jubile<br />
point de mire<br />
27 De l’uromancie à la médecine factuelle:<br />
la fin de l’art médical<br />
29 «Il n’y a pas que la Cinquième de<br />
Beethoven »<br />
31 Psychiatrie et création artistique<br />
34 A la recherche de la beauté<br />
37 La compréhension par la création<br />
perspectives<br />
41 Actualités en diabétologie:<br />
Le défi de l’autogestion<br />
49 Aus der Praxis<br />
Intensive Blutzuckerkontrolle bei<br />
Typ-2-Diabetes: Sicher ist, dass das Risiko<br />
schwerer Hypoglykämien steigt<br />
50 Histoires invraisemblables de la<br />
médecine: La fillette aux deux groupes<br />
sanguins<br />
Mediservice VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
53 Boîte aux lettres<br />
54 «Diagnostic d’épuisement professionnel<br />
avec perspectives critiques»<br />
56 Zurich parcoursvita ® – sport et nature<br />
pour toute la famille<br />
59 Frais de pension et indemnités pour<br />
soins<br />
54 Impressum<br />
N o <strong>No</strong> 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
3
Éditorial<br />
Photo: Severin <strong>No</strong>vacki<br />
Catherine Aeschbacher<br />
Rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
Quand la difficulté semble facile<br />
Une jeune fille essaie d’enseigner un tour d’adresse à un chat:<br />
le faire s’asseoir sur commande. La tentative est abandonnée<br />
après dix minutes faute de succès. Finalement, seul le chat a<br />
profité de cette expérience. Le petit sachet contenant les friandises<br />
est presque vide. L’observatrice bienveillante se rappellera<br />
du constat laconique du chansonnier allemand Karl Valentin:<br />
«L’art c’est beau mais c’est du boulot.» Car ce n’est que lorsque<br />
les efforts ne sont plus perceptibles, quand l’exercice paraît<br />
naturel, facile et évident qu’il devient véritablement une œuvre<br />
d’art ou un tour d’adresse. Cela se manifeste par exemple dans<br />
le travail de Matthias Kuhn. Le chef de l’Orchestre des médecins<br />
de Berne dirige cet ambitieux orchestre amateur depuis environ<br />
dix ans. Il souligne d’ailleurs que ce ne sont pas toujours<br />
les morceaux prétendument difficiles qui sont les plus durs à<br />
maîtriser. En effet, bien interpréter une valse de Vienne peut<br />
aussi être une tâche très ardue. Eva Neuenschwander Fürer<br />
aussi doit maîtriser son art. La chirurgienne plasticienne est<br />
certes consciente de l’importance d’un physique avantageux,<br />
mais s’engage pour une utilisation adéquate et raisonnable<br />
des possibilités offertes par la chirurgie plastique. L’efficacité<br />
de cette dernière étant optimale lorsque l’observateur ne remarque<br />
(presque) rien. <strong>No</strong>us donnons la parole à Eva Neuenschwander<br />
Fürer et Matthias Kuhn dans notre rubrique Point<br />
de mire. L’art peut être un moyen de s’exprimer lorsque toutes<br />
les autres voies de communication ne suffisent plus. <strong>No</strong>tamment<br />
dans le traitement des personnes atteintes de troubles<br />
mentaux et psychiatriques, il joue un rôle important. Deux<br />
articles abordent ce sujet. Vous les trouverez également dans<br />
la rubrique Point de mire. L’un traite de l’art-thérapie au sens<br />
strict, l’autre des œuvres d’art de patients psychiatriques. Le<br />
directeur de la Collection Prinzhorn, Thomas Röske, présente<br />
la collection la plus grande et la plus variée de ce genre. Quant<br />
à Oswald Oelz, il ouvre la rubrique en nous expliquant ce qu’il<br />
considère être l’essence même de l’art médical.<br />
Le 17 juin est passé depuis longtemps, mais le «non» massif au<br />
projet de Managed Care reste d’actualité. Dans la partie Politique,<br />
Rosmarie Glauser porte son regard sur la campagne de<br />
votation passée et remercie tous les membres qui se sont engagés<br />
dans la campagne. La secrétaire politique de l’<strong>ASMAC</strong><br />
s’intéresse tout particulièrement à l’avenir qui laisse déjà<br />
entrevoir de nouvelles propositions de réduction des coûts.<br />
L’élection de Daniel Schröpfer, qui a déjà bien pris ses marques<br />
dans sa fonction de président de l’<strong>ASMAC</strong>, remonte aussi<br />
déjà à quelques mois. Dans l’interview, il explique sa politique<br />
et montre dans quels domaines il aimerait mettre l’accent à<br />
l’avenir.<br />
N o <strong>No</strong> 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
5
Politik<br />
Politique de la santé<br />
Une décision populaire<br />
sans équivoque<br />
Le 17 juin <strong>2012</strong>, les citoyens ont très nettement rejeté le projet de Managed Care. En effet, il n’a été<br />
accepté dans aucun canton. Ainsi, la population suisse a pour la deuxième fois rejeté un projet qui<br />
aurait accordé plus de pouvoir aux caisses-maladie. Il faut espérer que le Parlement en tirera les enseignements<br />
qui s’imposent.<br />
Rosmarie Glauser, secrétaire politique de l’<strong>ASMAC</strong><br />
Les citoyens ont rejeté le projet de Managed<br />
Care par 76 % des voix, Dans le<br />
canton Vaud, le non s’élevait même à<br />
91 %. C’est grâce à l’engagement de nombreuses<br />
organisations, partis et individus,<br />
qui ont continuellement rendu attentifs<br />
aux points faibles du projet, que cet excellent<br />
résultat a pu être obtenu. L’<strong>ASMAC</strong><br />
aussi s’est activement engagée pour<br />
le non. J’adresse donc mes chaleureux<br />
remerciements à toutes<br />
celles et ceux qui se sont engagés<br />
dans la campagne de votation.<br />
Le NON et ses<br />
conséquences<br />
Déjà le jour de la votation, des propositions<br />
et des menaces bien connues ont été sorties<br />
des tiroirs. Ainsi, certains ont exigé la<br />
liberté de contracter pour les caisses, c’està-dire<br />
la suppression de l’obligation de<br />
contracter, ou la réintroduction de limitations<br />
d’admission.<br />
S’il y a bien une chose que la votation a<br />
montré, c’est en tout cas que la population<br />
attache une grande importance au libre<br />
choix du médecin et qu’elle n’accepte pas<br />
que les caisses-maladie se voient accorder<br />
plus de pouvoir dans ce domaine. La liberté<br />
de contracter équivaudrait donc clairement<br />
à un mépris de la volonté populaire.<br />
La demande de limitations d’admission<br />
est également dangereuse. La clause du<br />
besoin en vigueur jusqu’à l’année dernière<br />
a empêché que des projets novateurs<br />
voient le jour et a ainsi contribué à l’actuelle<br />
pénurie de médecins. Cela ne changerait<br />
rien non plus si les médecins de<br />
premier recours seraient exclus des limitations<br />
d’admission. Il serait alors toujours<br />
6 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>
Politik<br />
encore difficile, voire impossible pour les<br />
jeunes médecins de se regrouper dans un<br />
cabinet interdisciplinaire commun.<br />
Les partisans et les opposants au projet de<br />
Managed Care étaient d’accord que la<br />
prise en charge intégrée est une bonne<br />
chose et qu’elle peut faire avancer le système<br />
de santé. Pourquoi n’essayons nous<br />
alors pas de véritablement encourager la<br />
prise en charge intégrée, sans responsabilité<br />
budgétaire, sans conventions secrètes,<br />
sans liberté de choix pour les caisses, etc.<br />
On pourrait par exemple s’imaginer<br />
mettre en place des financements de départ<br />
pour les réseaux ou des offres qui<br />
faciliteraient aux propriétaires de cabinet<br />
l’engagement de jeunes médecins. <strong>No</strong>us<br />
devons absolument nous éloigner des<br />
modèles d’assurance et nous concentrer<br />
sur les modèles de prise en charge.<br />
<strong>No</strong>uvelles initiatives parlementaires<br />
––<br />
Stéphane Rossini, PS/VS, demande<br />
au Conseil fédéral d’analyser les effets<br />
de la levée de la clause du besoin pour<br />
les médecins sur la démographie médicale<br />
dans les cantons. Concrètement, il<br />
s’agit de procéder à une analyse des<br />
conséquences globales, en termes de<br />
localisation des nouveaux cabinets, de<br />
disciplines, de conséquences sur les<br />
coûts de la santé et d’effets sur les éléments<br />
de pénurie d’offre médicale.<br />
––<br />
Felix Gutzwiller, FDP/ZH, demande<br />
la liberté de contracter entre les caissesmaladie<br />
et les médecins spécialistes<br />
dans le domaine ambulatoire.<br />
––<br />
Margrit Kessler, PVL/SG, demande<br />
que soit examinée une interdiction<br />
d’ouvrir des cabinets pour les médecins<br />
spécialistes.<br />
––<br />
Ruth Humbel, PDC/AG, a déposé une<br />
motion demandant au Conseil fédéral<br />
de réintroduire, en cas de rejet populaire,<br />
le 17 juin <strong>2012</strong>, de la révision de<br />
la LAMal portant sur les réseaux de<br />
soins intégrés (Managed Care), dans la<br />
LAMal une disposition qui permette<br />
aux cantons de gérer le nombre de<br />
médecins spécialistes admis à pratiquer<br />
à la charge de l’assurance-maladie, que<br />
ce soit en cabinet privé ou dans le secteur<br />
ambulatoire des hôpitaux.<br />
Visite de présentation<br />
chez le Conseiller fédéral<br />
Berset<br />
Le 22 mai <strong>2012</strong>, le Conseiller fédéral<br />
Berset a reçu une petite délégation de<br />
l’<strong>ASMAC</strong> pour un entretien. L’entretien a<br />
principalement porté sur les conditions de<br />
travail dans les hôpitaux, sur la pression<br />
sur les coûts, sur le nouveau financement<br />
hospitalier et sur la pénurie de médecins.<br />
Le Conseiller fédéral Berset et son équipe<br />
se sont montrés très ouverts à nos revendications<br />
et propositions.<br />
Entretien avec<br />
le surveillant des prix<br />
Le 20 juin <strong>2012</strong>, le Comité directeur de<br />
l’<strong>ASMAC</strong> s’est entretenu avec le surveillant<br />
fédéral des prix Stefan Meierhans.<br />
Stefan Meierhans a expliqué de quelle<br />
manière il parvient à ses recommandations<br />
tarifaires. L’<strong>ASMAC</strong> a pour sa part<br />
tenté de montrer quelles répercussions<br />
les recommandations du surveillant des<br />
prix ont ou peuvent avoir sur les hôpitaux,<br />
sur la qualité et sur les conditions<br />
de travail, comme par exemple des<br />
médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de<br />
clinique. Ce message n’a apparemment<br />
pas été entendu. En effet, le surveillant<br />
des prix a demandé quelques jours plus<br />
tard que les tarifs de l’Hôpital de l’Ile<br />
soient abaissés de 17 %. Cette recommandation<br />
équivaut à une déclaration<br />
de guerre aux hôpitaux universitaires,<br />
car l’Hôpital de l’Ile est déjà aujourd’hui<br />
l’hôpital universitaire le plus avantageux.<br />
L’<strong>ASMAC</strong> réfléchit maintenant<br />
avec d’autres associations professionnelles<br />
et d’autres partenaires à la<br />
marche à suivre.<br />
Masterplan «médecine<br />
de famille et médecine de<br />
base»<br />
En réponse à l’initiative populaire «Oui<br />
à la médecine de famille», l’Office fédéral<br />
de la santé publique a élaboré un Masterplan<br />
«médecine de famille et médecine<br />
de base». Le plan prévoit des mesures à<br />
différents niveaux pour encourager la<br />
médecine de premier recours. Vous trouverez<br />
plus d’informations à ce sujet sur<br />
www.bag.admin.ch/themen/gesundheitspolitik/11772/13262/index.html?lang=fr..<br />
<br />
■<br />
N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
7
Politik<br />
«Je souhaite fidéliser les jeunes»<br />
Depuis la fin avril <strong>2012</strong>, Daniel Schröpfer est le nouveau président de l’<strong>ASMAC</strong>. Il est d’avis que<br />
l’association se trouve dans une situation favorable et considère que les tâches principales sont<br />
d’assurer le respect de la loi sur le travail et de garantir la formation postgraduée. A l’avenir,<br />
il aimerait davantage mobiliser les jeunes membres. <strong>No</strong>tamment par les nouveaux médias comme<br />
Facebook ou Twitter.<br />
L’entretien avec Daniel Schröpfer, président de l’<strong>ASMAC</strong>, a été conduit par Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong><br />
<strong>ASMAC</strong>. Photos: Dominic Büttner<br />
Tu es en fonction depuis environ<br />
trois mois. Quelles sont tes<br />
premières impressions?<br />
Daniel Schröpfer: Je suis impressionné par<br />
la manière dont s’est passé le transfert<br />
entre mon prédécesseur Christoph Bosshard<br />
et moi-même. Je lui suis très reconnaissant.<br />
La Chambre médicale a siégé<br />
peu de temps après mon élection. Les<br />
travaux préparatoires m’ont causé<br />
quelques insomnies, mais globalement,<br />
cela a été une période intéressante.<br />
Qu’est-ce qui t’a incité à être<br />
candidat à ce poste?<br />
Je suis venu à l’<strong>ASMAC</strong> en 2005, lorsqu’il<br />
était prévu de réaliser des réformes structurelles<br />
à l’hôpital de Granges au détriment<br />
des médecins-assistant(e)s. En<br />
outre, il s’agissait de mettre en œuvre la<br />
semaine de 50 heures. Pour moi, les<br />
conditions de travail et la qualité de la<br />
formation postgraduée restent des sujets<br />
prioritaires. <strong>No</strong>us ne disposons certes pas<br />
encore des résultats définitifs de l’étude<br />
bâloise relative aux conditions de travail,<br />
mais les premières données montrent de<br />
graves problèmes. Il est donc indispensable<br />
de continuer à s’engager pour la<br />
mise en œuvre de la loi sur le travail et<br />
pour la formation postgraduée.<br />
Dans quel état se trouve actuellement<br />
l’<strong>ASMAC</strong>?<br />
Depuis que j’ai été élu au Comité directeur<br />
en 2009, j’ai pu me faire une idée précise<br />
des structures centrales. L’association se<br />
trouve actuellement dans une position très<br />
favorable. Mon prédécesseur a pris ses<br />
fonctions dans une situation difficile,<br />
alors que nous pouvons maintenant continuer<br />
de naviguer dans de bonnes conditions<br />
(il sourit). D’autres associations nous<br />
considèrent comme un partenaire de valeur<br />
égale, et nous sommes représentés<br />
dans de nombreux organes importants.<br />
Quels sont tes principaux objectifs?<br />
L’objectif premier est la mise en œuvre de<br />
la loi sur le travail et en particulier le respect<br />
du temps de travail. <strong>No</strong>us devons<br />
empêcher que certaines cliniques parviennent<br />
à contourner la loi par des réglementations<br />
particulières. Depuis l’introduction<br />
des DRG, la pression en matière<br />
d’économie s’accroît, et ainsi le danger de<br />
voir la loi contournée. Pour la sécurité des<br />
patients, nous devons également nous<br />
battre pour le respect de la semaine de<br />
50 heures. Sans parler de la compatibilité<br />
entre famille et profession. Le deuxième<br />
objectif est d’assurer la qualité de la formation<br />
postgraduée. Ici aussi, les DRG<br />
risquent de conduire à une détérioration<br />
de la situation. Pour finir, j’aimerais poursuivre<br />
la consolidation de l’association et<br />
renforcer sa notoriété auprès de nos<br />
membres. Je souhaite une association<br />
dans laquelle s’engagent aussi les jeunes<br />
collègues. <strong>No</strong>us devons tenter de fidéliser<br />
les membres dès le passage de l’examen<br />
fédéral. D’autant plus que nous proposons<br />
des offres attrayantes grâce à MEDISER-<br />
VICE VSAO-<strong>ASMAC</strong>.<br />
Beaucoup de sections souffrent<br />
de la passivité de la base. Que<br />
peut-on entreprendre contre<br />
cela?<br />
La mobilisation des membres est un problème<br />
général. Les membres s’activent le<br />
8 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>
Politik<br />
plus souvent seulement quand il y a le feu.<br />
J’appartiens au comité de la section de<br />
Soleure. Pendant de nombreuses années,<br />
il était composé des mêmes personnes. Ce<br />
n’est que l’année dernière, que nous<br />
sommes parvenus à recruter de nouveaux<br />
membres pour le comité. Bien sûr que des<br />
plus petites sections comme Soleure sont<br />
dans une situation difficile, étant donné<br />
qu’elles ne se situent que dans des «cantons<br />
de passage». <strong>No</strong>us devons d’une<br />
Daniel Schröpfer<br />
Le nouveau président de l’<strong>ASMAC</strong> est<br />
né à Berlin en 1972. En 2003, il a terminé<br />
ses études de médecine à Hambourg,<br />
qui l’avaient entre autres<br />
conduit à Prague, à la <strong>No</strong>uvelle-Orléans<br />
et à Zurich. Daniel Schröpfer a<br />
accompli sa formation postgraduée<br />
dans différents hôpitaux en Suisse. En<br />
2009, il a obtenu le titre de spécialiste<br />
en médecine interne. Depuis 2005, il<br />
est membre du comité de la section de<br />
Soleure, depuis 2010 du Comité directeur<br />
de l’<strong>ASMAC</strong> CH. Actuellement,<br />
Daniel Schröpfer travaille comme chef<br />
de clinique mbF au Seespital sur le site<br />
de Horgen. En parallèle à cela, il accomplit<br />
sa formation continue interuniversitaire<br />
«Public Health».<br />
manière générale renforcer notre présence<br />
sur place et pas seulement lorsque des<br />
problèmes se présentent. A cela s’ajoute<br />
que nous n’utilisons que très peu les «nouveaux<br />
médias».<br />
Comment comptes-tu réaliser<br />
tes objectifs?<br />
A l’heure actuelle, la situation en Suisse<br />
demeure toujours encore confortable par<br />
rapport à d’autres pays; notre souffrance<br />
reste limitée. La mobilisation des membres<br />
se fera donc le plus facilement par des<br />
contacts personnels. Ensuite, nous devrions<br />
examiner l’utilisation des nouveaux<br />
médias comme Facebook ou Twitter.<br />
<strong>No</strong>us avons déjà rajeuni notre site web.<br />
C’est dans ce domaine que nous pouvons<br />
poursuivre nos efforts. Je pense que nous<br />
pouvons encore plus rendre attentif à nos<br />
prestations. Et comme la situation va plutôt<br />
se détériorer à l’avenir, je m’attends à<br />
un engagement accru de la part des<br />
membres.<br />
Comment te positionnes-tu<br />
politiquement? Es-tu membre<br />
d’un parti?<br />
Je me considère comme étant du centre<br />
gauche, mais je n’appartiens à aucun<br />
parti.<br />
Tu es originaire d’Allemagne.<br />
Est-ce que cela joue un rôle?<br />
Au début, j’étais un peu déconcerté et je<br />
me suis renseigné pour savoir s’il était<br />
possible qu’un Allemand soit candidat. Je<br />
vis en Suisse depuis près de dix ans et je<br />
crois que je suis entre-temps si bien intégré<br />
que cela ne me pose plus de problèmes.<br />
Comment parviens-tu à concilier<br />
la fonction de président<br />
avec ton activité professionnelle?<br />
Grâce au soutien de ma médecin-cheffe<br />
Barbara Federspiel, j’ai pu conserver mon<br />
engagement temporaire à 80% pour exercer<br />
mes fonctions de président. Par ailleurs,<br />
je suis des études en santé publique.<br />
Ma cheffe et toute l’équipe se sont montrées<br />
très compréhensives par rapport à<br />
mon engagement pour l’association. Je<br />
dirige les urgences en médecine et en tant<br />
qu’homme travaillant à temps partiel avec<br />
une fonction dirigeante, je reste hélas une<br />
exception (il sourit).<br />
Qu’est-ce qui t’intéresse outre<br />
le travail pour l’association?<br />
J’aime faire du vélo et de la natation. Mais<br />
ce que j’aime tout particulièrement, c’est<br />
voyager. A l’avenir aussi, j’ai l’intention de<br />
m’offrir l’un ou l’autre petit voyage. Me<br />
retrouver dans un nouvel environnement<br />
me permet de me détendre et de me ressourcer.<br />
<br />
■<br />
N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
9
Politik<br />
Le principal en un clin d'œil<br />
Il y a loi et loi<br />
Rosmarie Glauser, secrétaire politique de l’<strong>ASMAC</strong><br />
Un chef de clinique en service de piquet<br />
est appelé à 5h20 du matin parce qu’un<br />
patient qui souffre d’une occlusion intestinale<br />
vient d’être amené à l’hôpital et<br />
qu’on a donc urgemment besoin de ses<br />
services. Le chef de clinique s’habille,<br />
s’assied dans la voiture et démarre. Il est<br />
5h30, et l’autoroute est encore presque<br />
déserte. A la hauteur d’un chantier, la vitesse<br />
maximale est limitée à 80 km/h.<br />
Aucun autre véhicule n’est en route, et<br />
le chef de clinique sait qu’il s’agit d’une<br />
question de vie ou de mort. Dans cette<br />
situation, il ne réduit sa vitesse qu’à<br />
115 km/h au lieu de 80 km/h et se fait<br />
flasher par le radar. Le cas est porté devant<br />
les tribunaux. Lors du procès, la situation<br />
particulière du médecin est exposée.<br />
Malgré cela, le tribunal prononce<br />
une amende élevée, et le médecin se voit<br />
retirer le permis de conduire pour un<br />
mois.<br />
Dans le cadre du service de piquet décrit,<br />
le même chef de clinique ne peut pas respecter<br />
la durée du repos prescrite par la loi<br />
sur le travail. Il dépasse comme souvent<br />
la durée hebdomadaire maximale de<br />
travail et travaille – ce n’est pas la première<br />
fois – déjà le dixième jour consécutif.<br />
Il se sent fatigué et abattu. Mais en<br />
raison de la pénurie de personnel, qui est<br />
monnaie courante en raison des mesures<br />
d’économie à l’hôpital, il est contraint de<br />
travailler autant. Il assume quotidiennement<br />
la responsabilité pour de nombreux<br />
patients qu’il traite au mieux de sa<br />
conscience. Il est évident que dans un tel<br />
état de fatigue, des erreurs peuvent plus<br />
facilement se produire.<br />
Dans les deux situations, une loi est violée,<br />
une fois la loi sur la circulation routière,<br />
une fois la loi sur le travail. Dans les deux<br />
situations, des personnes sont potentiellement<br />
mises en danger, à l’hôpital avec<br />
une plus grande probabilité que le matin<br />
tôt sur l’autoroute presque déserte. Des<br />
règles visant à éviter la mise en danger de<br />
personnes ont été établies pour les deux<br />
situations. La grande différence, c’est que<br />
la loi sur la circulation routière est tout<br />
naturellement appliquée, alors que personne<br />
ne se soucie du respect de la loi<br />
sur le travail. Toute tentative de changer<br />
cela durablement a jusqu’ici échoué. Il<br />
semble donc que les politiciens, les autorités<br />
et les hôpitaux prennent plus au<br />
sérieux la pression financière que la sécurité<br />
des patients ou la santé et la qualité<br />
de vie des médecins. <br />
■<br />
N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
11
Formation Continue<br />
MEDIfuture <strong>2012</strong>:<br />
Orientation de carrière<br />
Samedi 10 novembre <strong>2012</strong>, Kursaal Berne, 8h45–16h45<br />
Chaque année a lieu la manifestation<br />
MEDIfuture. Celle-ci s’inscrit dans le<br />
cadre de l’engagement pour la formation<br />
postgraduée de l’association politique<br />
<strong>ASMAC</strong> et de l’organisation de prestations<br />
de service MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong>.<br />
L’objectif est de montrer aux participants<br />
les multiples facettes attrayantes de la<br />
profession médicale et de leur présenter<br />
les différentes options leur permettant<br />
d’atteindre l’objectif de carrière visé. Car<br />
ce n’est que celui qui est bien informé qui<br />
peut prendre la bonne décision au bon<br />
moment. Pour les jeunes médecins ou les<br />
étudiants en médecine des semestres<br />
avancés, la manifestation est donc l’occasion<br />
idéale de s’informer sur la planification<br />
de carrière et de rencontrer des collègues<br />
qui se trouvent dans la même situation.<br />
MEDIfuture propose également des<br />
informations aux professionnels établis<br />
qui souhaitent se réorienter. Cette manifestation<br />
est par conséquent la meilleure<br />
plate-forme pour réunir les spécialistes,<br />
les entreprises, les institutions de formation<br />
et les médecins.<br />
La manifestation de cette année sera pour<br />
la première fois traduite simultanément<br />
(allemand/français) et à nouveau gratuite<br />
pour tous les participants. Des exposés<br />
relatifs aux groupes thématiques suivants<br />
seront proposés:<br />
• Planification de carrière<br />
• Perspectives dans la politique de la<br />
santé<br />
• Travailler à l’étranger<br />
• Travailler en cabinet<br />
• Travailler en clinique<br />
Les portes seront ouvertes dès 8h45. Outre<br />
les orateurs expérimentés, divers exposants<br />
informeront sur leurs prestations de<br />
service et possibilités de carrière. Pendant<br />
les pauses ou à la fin des exposés, lors du<br />
snack d’adieu, les participants auront suffisamment<br />
de temps pour un échange de<br />
vues et pour visiter l’exposition. La manifestation<br />
se terminera à 16h45.<br />
L’<strong>ASMAC</strong> et MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
se réjouissent de vous accueillir le 10 novembre<br />
à Berne. <strong>No</strong>us remercions tous les<br />
partenaires et notamment nos partenaires<br />
premium Mepha Pharma SA, santémed<br />
Gesundheitszentren AG et Argomed Ärzte<br />
AG pour leur soutien.<br />
■<br />
Vous avez des questions ou souhaitez<br />
obtenir plus d’informations? Contactez-nous<br />
à l’adresse admin@medifuture.ch.<br />
Vous trouverez le formulaire d’in s-<br />
cription et d’autres informations importantes<br />
sur www.medifuture.ch.<br />
<strong>No</strong>us nous réjouissons de votre inscription!<br />
N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
13
Formation Continue<br />
A B C D E F ...<br />
a b c d e f ...<br />
Apprendre à lire<br />
Remettre en question les questions<br />
Lukas Staub, membre de la rédaction du <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
Dans le dernier article, j’ai présenté la<br />
hiérarchie des niveaux de preuve à l’aide<br />
desquels nous pouvons identifier dans la<br />
recherche de la littérature les meilleurs<br />
types d’études pour toutes les questions<br />
cliniques. Dans le meilleur des cas, nous<br />
trouvons une revue systématique (p. ex.<br />
une revue Cochrane) qui répond à notre<br />
question. Si une telle revue n’est pas disponible,<br />
nous devons choisir un autre<br />
design d’étude qui convient; pour les questions<br />
interventionnelles, il s’agit d’essais<br />
randomisés contrôlés (en anglais: RCT)<br />
Ensuite, il s’agit d’examiner en détail<br />
l’étude choisie. Lors de cette appréciation<br />
critique (critical appraisal) des études<br />
cliniques, trois questions se posent: 1. Estce<br />
que la formulation PICO de l’étude<br />
correspond à notre question? 2. Quel est le<br />
niveau de qualité de l’étude? 3. Que signifient<br />
les résultats de l’étude et peuvent-ils<br />
être le fruit du hasard?<br />
Abordons la première question. Il est peu<br />
probable que la formulation PICO de<br />
l’étude corresponde exactement à notre<br />
question clinique. Ce sont très souvent les<br />
définitions de la population qui divergent.<br />
<strong>No</strong>us trouvons des études réalisées uniquement<br />
sur des adultes, alors que notre<br />
question traite d’une population pédiatrique.<br />
Ou notre question concerne des<br />
patients âgés, mais nous ne disposons<br />
que d’études avec des patients d’âge<br />
moyen.<br />
Mais revenons à notre exemple: peut-être<br />
que la population (voyageurs en avion) et<br />
l’intervention (bas de compression) correspondent<br />
exactement, mais que l’étude<br />
a analysé la prévention à l’héparine<br />
comme comparateur, alors que nous nous<br />
intéressons à un groupe de contrôle sans<br />
aucun traitement. La définition de l’outcome<br />
dans une étude se différencie également<br />
souvent de notre question. L’étude<br />
pourrait par exemple avoir défini comme<br />
critère principal une embolie pulmonaire<br />
manifeste, alors que nous nous intéressons<br />
principalement à une thrombose<br />
veineuse profonde. Il vaut donc la peine<br />
d’examiner en détail l’étude, car il se peut<br />
que l’étude parle de la thrombose veineuse<br />
profonde comme outcome secondaire ou<br />
qu’elle livre d’autres informations pertinentes<br />
à notre question.<br />
Dans la première étape de l’évaluation<br />
critique, nous devons donc estimer si la<br />
formulation PICO de l’étude s’approche<br />
suffisamment de notre question pour soutenir<br />
notre décision clinique. C’est à cela<br />
que revient l’art de lire les études cliniques,<br />
car il s’agit de l’applicabilité de la preuve<br />
sur le patient. Si nous croyons au potentiel<br />
d’une étude, nous devons ensuite examiner<br />
en détail sa qualité (validité interne).<br />
Mais ce sujet sera abordé dans le prochain<br />
article. <br />
■<br />
Ton expérience compte!<br />
Les visites sont un instrument pour vérifier et garantir la qualité<br />
de la formation postgraduée dans les établissements de<br />
formation postgraduée. Une équipe de visiteurs composée de<br />
représentants de l’ISFM, de la société de discipline médicale<br />
correspondante et de l’<strong>ASMAC</strong>, visitent une clinique; le concept<br />
et les conditions de formation postgraduée peuvent ainsi être<br />
vérifiés sur place. L’objectif est de détecter et de mettre à profit<br />
les éventuels potentiels d’amélioration, le tout dans le sens<br />
d’un feed-back constructif et positif.<br />
Les médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique qui souhaitent<br />
accompagner des visites pour l’<strong>ASMAC</strong> sont priés de<br />
s’annoncer chez Béatrice Bertschi, notre gestionnaire pour la<br />
formation postgraduée et les visites à l’<strong>ASMAC</strong> (bertschi@<br />
asmac.ch).<br />
Feedback-Pool<br />
Une contribution modeste, mais<br />
utile pour une formation postgraduée<br />
et continue de bonne<br />
qualité<br />
Pour une activité ayant trait à la formation médicale postgraduée<br />
et continue, il est très utile de pouvoir sonder régulièrement<br />
l’avis des membres sur un sujet précis. C’est pour ça que<br />
le Feedback-Pool a été mis en place. Faites partie et permettez<br />
à l’<strong>ASMAC</strong> d’élargir quelque peu son horizon dans le ressort<br />
Formation postgraduée et d’appuyer plus largement ses réflexions.<br />
Plus d’informations sur www.asmac.ch et inscription par<br />
e-mail à l’adresse bertschi@asmac.ch<br />
14 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o <strong>No</strong> 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>
<strong>ASMAC</strong><br />
En ligne dès maintenant<br />
Aerzteteilzeit.ch est une nouvelle bourse<br />
aux emplois gratuite pour les médecins.<br />
Cette plate-forme a été développée sur<br />
mandat de l’<strong>ASMAC</strong> Bâle et permet de<br />
chercher et de proposer tous les genres<br />
d’emplois: postes à l’hôpital ou au cabinet<br />
pour chaque phase de votre carrière.<br />
L’accent est mis sur les postes à temps<br />
partiel, mais les postes à plein temps sont<br />
bien évidemment aussi publiés. Car de<br />
nombreux postes à plein temps peuvent<br />
être partagés en postes à temps partiel<br />
dans le cadre du jobsharing.<br />
Jobsharing<br />
La particularité du site Aerzteteilzeit.ch est<br />
la recherche selon des options de jobsharing.<br />
D’une part, les postes proposés<br />
par les hôpitaux peuvent explicitement<br />
être mis au concours comme pouvant être<br />
partagés, d’autre part, les médecins<br />
peuvent chercher, pour des offres d’emploi<br />
à plein temps publiées sur le site, un partenaire<br />
adéquat pour se partager un poste.<br />
Il s’agit d’une des fonctions importantes<br />
du site Aerzteteilzeit.ch. Ainsi, un poste à<br />
plein temps peut par exemple être partagé<br />
en deux postes à 50 %.<br />
Plate-forme de contact<br />
Aerzteteilzeit.ch sert également de plateforme<br />
de contact pour les médecins qui<br />
sont à la recherche d’un partenaire de<br />
jobsharing ad hoc (p. ex. avec le même<br />
niveau de formation ou le même plan de<br />
carrière).<br />
Sur mesure<br />
Pour toutes les formes de recherche –<br />
indépendamment du fait qu’on recherche<br />
un poste ou un partenaire de jobsha -<br />
ring – le site Aerzteteilzeit.ch propose une<br />
solution sur mesure à ses utilisateurs:<br />
chaque requête peut être pondérée individuellement<br />
selon des critères personnels.<br />
Celui qui souhaite par exemple rester dans<br />
la même région, donnera dans sa recherche<br />
un poids important au lieu de<br />
travail, celui qui souhaite acquérir encore<br />
plus d’expérience dans une certaine discipline<br />
donnera la priorité à cet aspect. Cela<br />
ne veut cependant pas dire que seules les<br />
offres correspondant à 100% aux critères<br />
de la recherche sont affichées. Toutes les<br />
offres d’emploi sont présentées dans la<br />
liste des résultats selon leur adéquation<br />
relative.<br />
Inscrivez-vous et testez le site<br />
Si vous cherchez ou proposez un emploi<br />
ou un partenaire de jobsharing, visitez<br />
le site Aerzteteilzeit.ch. Si de nouveaux<br />
postes sont proposés dans la région,<br />
vous recevrez ces offres d’emploi quotidiennement<br />
par e-mail – en fonction de<br />
vos critères de recherche personnels.<br />
Vous trouverez les partenaires de jobsharing<br />
soit sur la base d’objectifs de<br />
formation communs ou en relation avec<br />
une offre d’emploi concrète. La seule<br />
condition pour avoir accès à la plateforme<br />
gratuite est d’être membre de<br />
l’<strong>ASMAC</strong>.<br />
Vous avez encore des questions?<br />
lic. iur. Claudia von Wartburg<br />
Hauptstrasse 104<br />
CH-4102 Binningen<br />
Tél.: 061 421 05 95<br />
Fax: 061 421 25 60<br />
E-mail: sekretariat@vsao-basel.ch<br />
Web: www.vsao-basel.ch<br />
Web: www.aerzteteilzeit.ch ■<br />
Section de Berne<br />
Votation<br />
importante le<br />
23 septembre<br />
Le canton de Berne votera le 23 septembre<br />
sur deux objets très importants<br />
concernant la politique des finances:<br />
sur l’initiative «Des impôts équitables<br />
– pour les familles» et – pour la<br />
deuxième fois – sur le projet populaire<br />
pour l’abaissement de la taxe sur les<br />
véhicules routiers.<br />
Juste avant la pause estivale, le Conseilexécutif<br />
du canton de Berne a informé du<br />
mauvais état des finances du canton. Pour<br />
l’année <strong>2012</strong>, il s’attend à un déficit de<br />
300 millions de francs. C’est pourquoi, le<br />
Conseil-exécutif a par exemple décidé<br />
d’économiser 45 millions de francs par<br />
année dans la formation postgraduée des<br />
médecins (cf. ci-après).<br />
Le 23 septembre, nous pourrons décider si<br />
nous voulons atténuer un peu ou brutalement<br />
accroître, la pression en matière<br />
d’économie dans le domaine de la santé,<br />
dans les écoles et les transports publics. Si<br />
les baisses d’impôts sont acceptées lors de<br />
la votation, d’autres mesures de réduction<br />
comme la suppression d’heures d’enseignement,<br />
de millions de francs dans les<br />
budgets des hôpitaux et une baisse des<br />
prestations des transports publics ne pourront<br />
pas être évitées. C’est pourquoi<br />
l’<strong>ASMAC</strong> s’engage aussi dans cette bataille.<br />
La votation portera sur deux objets: l’initiative<br />
«Des impôts équitables – pour les<br />
familles» et la révision de la loi sur l’imposition<br />
des véhicules routiers (cf. encadré<br />
pour les détails).<br />
• Un OUI à l’initiative fiscale apporterait<br />
des recettes supplémentaires<br />
16 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>
<strong>ASMAC</strong><br />
d’environ 80 millions de francs – les<br />
associations du personnel recommandent<br />
de rejeter le<br />
contre-projet du Grand Conseil,<br />
car celui-ci conduirait à une réduction<br />
des recettes de 20 millions de francs.<br />
• En ce qui concerne le projet de baisse<br />
de la taxe sur les véhicules routiers,<br />
les associations du personnel<br />
recommandent de voter<br />
NON et d’accepter le projet du<br />
Grand Conseil (Eco-Tax). Si la<br />
baisse de la taxe sur les véhicules routiers<br />
est acceptée, un projet populaire<br />
lancé par le lobby automobile et seulement<br />
soutenu par l’UDC, le canton<br />
perdra 100 millions de francs de recettes.<br />
Lors de la votation, nous devons obtenir<br />
un résultat conforme à nos attentes. Ce<br />
n’est que de cette façon que nous pourrons<br />
empêcher d’autres paquets d’économie sur<br />
le dos du personnel, au détriment des<br />
patientes et des patients, des personnes<br />
âgées et de celles nécessitant des soins,<br />
ainsi que des personnes handicapées.<br />
Les économies toucheraient également<br />
d’autres domaines du service public<br />
comme les écoles, les crèches et les transports<br />
publics. Les associations du personnel<br />
se feront entendre dans la campagne<br />
de votation avec une campagne d’affichage.<br />
Finances cantonales, tendance<br />
catastrophique pour les comptes<br />
<strong>2012</strong><br />
L’<strong>ASMAC</strong> critique sévèrement les mesures<br />
d’économies annoncées par le Conseilexécutif<br />
pour le budget 2013. Une fois de<br />
plus, les hôpitaux sont durement touchés.<br />
En raison du manque de compétitivité<br />
sur le marché du travail, le canton de<br />
Berne se doit d’investir dans l’amélioration<br />
des conditions de travail et salariales.<br />
Déjà maintenant, un chef de clinique<br />
dans le canton de Berne gagne environ<br />
CHF 20 000.– de moins par année que la<br />
moyenne en Suisse alémanique. Il est<br />
donc irresponsable de retirer encore plus<br />
de moyens aux hôpitaux.<br />
L’<strong>ASMAC</strong> critique aussi la proposition de<br />
réduire massivement les contributions<br />
pour la formation médicale postgraduée.<br />
Même si personne ne sait ce que coûte<br />
réellement la formation postgraduée, on<br />
notera malgré tout que le canton de Berne<br />
ne respecte ainsi même pas les recommandations<br />
minimales de la Confédération.<br />
Cela comporte le risque que les<br />
médecins-assistant(e)s bénéficient d’encore<br />
moins d’enseignement dans leur<br />
travail quotidien et soient laissés à euxmêmes.<br />
Mise en consultation de la révision<br />
de la loi sur les soins hospitaliers<br />
Le 6 juillet <strong>2012</strong>, la loi sur les soins hospitaliers<br />
révisée a été mise en consultation.<br />
Celle-ci durera jusqu’au 5 octobre <strong>2012</strong>.<br />
Les documents peuvent être consultés sur<br />
le site web du canton de Berne. Bien sûr<br />
que l’<strong>ASMAC</strong> Berne déposera aussi une<br />
prise de position.<br />
«Réseau hospitalier universitaire<br />
bernois»<br />
Les travaux préparatoires en vue du regroupement<br />
de l’Hôpital de l’Ile avec les<br />
hôpitaux du Réseau hospitalier Berne<br />
avancent. Le conseil d’administration<br />
commun poursuit la stratégie suivante:<br />
L’Hôpital de l’Ile en tant qu’hôpital universitaire<br />
• L’Hôpital de l’Ile en tant qu’hôpital universitaire<br />
pour les soins de la médecine<br />
de pointe.<br />
• Plus de place pour les cas de la médecine<br />
hautement spécialisée, par l’externalisation<br />
d’offres dans les hôpitaux<br />
centraux et régionaux.<br />
• Exploitation d’un service d’urgence.<br />
Hôpitaux centraux<br />
• Les Hôpitaux Tiefenau et Ziegler assurent<br />
les soins de base et font office de<br />
premier interlocuteur pour les hôpitaux<br />
décentralisés, mais assurent des prestations<br />
dans certaines disciplines universitaires<br />
particulières.<br />
• Externalisation d’offres du centre universitaire<br />
dans ces deux hôpitaux.<br />
• Exploitation d’un service d’urgence<br />
24 heures sur 24/7 jours sur 7.<br />
• Le nouvel hôpital central ne sera pas<br />
construit.<br />
Projet 1: Taxe sur les véhicules routiers<br />
En 2009, le Grand Conseil a procédé à la révision de la taxation des véhicules routiers. Ce projet prévoit<br />
que les voitures plus écologiques bénéficient d’un allégement fiscal et que les nouveaux véhicules ayant<br />
une consommation élevée soient taxés plus fortement. En outre, une baisse modérée de la taxe sur les<br />
véhicules routiers est prévue. 105 députées et députés ont approuvé cette révision, seulement 22 l’ont<br />
refusée. Néanmoins, un garagiste a lancé le référendum contre le projet – avec une proposition populaire.<br />
Celle-ci veut que les impôts automobiles soient abaissés d’une manière générale d’un tiers. Cela<br />
provoquerait des pertes fiscales de 120 millions de francs par année pour le canton de Berne.<br />
Les associations du personnel, dont également l’<strong>ASMAC</strong>, recommandent d’approuver la proposition<br />
équilibrée du Grand Conseil, mais de clairement refuser la proposition populaire pour des raisons financières.<br />
Il est irresponsable de s’accommoder d’une baisse massive des prestations publiques pour simplement<br />
économiser quelques francs d’impôts automobiles. Le secteur de la santé serait particulièrement<br />
touché, car il devrait assumer, conformément à une clé de répartition de la Direction de la santé publique<br />
et de la prévoyance sociale, environ 40% du montant à économiser.<br />
Un point important lors de la votation est la question subsidiaire. Celle-ci permet de trancher en cas<br />
d’adoption des deux projets. Ici, il faut impérativement donner la préférence au projet du Grand Conseil.<br />
Hôpitaux décentralisés<br />
• Ils assurent les soins de base dans la<br />
région et ainsi la proximité avec les<br />
patients et les médecins qui y envoient<br />
leurs patients.<br />
• Fonction comme hôpitaux décentralisés<br />
avec mandat de soins de base et<br />
médecins internes dans le modèle de<br />
prise en charge intégrée (relié via des<br />
chemins de traitement avec l’hôpital<br />
central et le centre universitaire).<br />
• Service d’urgence.<br />
Les associations du personnel et les deux<br />
commissions du personnel ont été invitées<br />
à la mi-juin à une première séance dans<br />
le cadre du «projet partiel personnel». Une<br />
séance de conclave aura lieu en octobre.<br />
Elle sera principalement consacrée à la<br />
CCT.<br />
N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
17
<strong>ASMAC</strong><br />
Projet 2: Initiative «Des impôts équitables – pour les familles»<br />
L’initiative «Des impôts équitables – pour les familles» a été lancée en 2010 par une large coalition de partis et d’associations.<br />
L’initiative comporte trois points: premièrement, l’abandon de la baisse des impôts sur le revenu, deuxièmement, la suppression<br />
de l’imposition forfaitaire inéquitable, et troisièmement, une légère augmentation des déductions pour enfants, pour alléger la<br />
charge financière supportée par les familles.<br />
Par peur de perdre la votation, le Grand Conseil a décidé d’élaborer un contre-projet à l’initiative. Celui-ci ne veut toutefois qu’adapter<br />
modérément l’imposition forfaitaire. Pour ce qui est de la baisse des barèmes d’imposition, le contre-projet ne demande aucun<br />
changement et empêche donc de soulager les finances du canton de Berne. C’est pourquoi les associations du personnel disent<br />
clairement oui à l’initiative «Des impôts équitables – pour les familles» et non au contre-projet. Dans ce cas aussi, la question<br />
subsidiaire est déterminante – les associations du personnel recommandent de donner la préférence à l’initiative «Des impôts<br />
équitables – pour les familles».<br />
En cas d’adoption de l’initiative «Des impôts équitables – pour les familles», un couple marié avec deux enfants et un revenu de<br />
CHF 100 000.– paiera, d’après les calculs du canton, CHF 174.–d’impôts en moins par année qu’à l’heure actuelle. Pour un revenu<br />
de CHF 150 000.–, l’économie sera encore de CHF 6.–. Une personne seule paiera, avec un revenu de CHF 100’000.–, CHF 315.–<br />
de plus par année qu’à l’heure actuelle, avec un revenu de CHF 150’000.–, la facture augmentera de CHF 544.–.<br />
Si l’initiative est rejetée et que le canton perd ainsi des recettes fiscales, le prix à payer sera bien plus élevé parce qu’il n’y aura par<br />
exemple pas d’augmentations salariales, parce que la compensation du renchérissement sera réduite, parce que l’indemnité pour<br />
heures supplémentaires sera réduite, parce que les contributions pour la formation postgraduée seront réduites, parce que la crèche<br />
coûtera plus cher, etc.<br />
Contrôles de la loi sur le travail<br />
De 2009 à aujourd’hui, le beco, l’instance<br />
de contrôle cantonale, a contrôlé<br />
39 cliniques dans le canton de Berne. En<br />
août et septembre, les résultats seront<br />
résumés dans un rapport qui sera dans<br />
un premier temps présenté au gouvernement.<br />
En février 2013, il est prévu de<br />
proposer des mesures concrètes. Cela est<br />
absolument nécessaire, car de nombreuses<br />
violations de la loi sur le travail<br />
nous sont à nouveau annoncées dans le<br />
cadre du conseil juridique. <strong>No</strong>us allons<br />
donc suivre d’un œil attentif l’évolution<br />
de la situation.<br />
■<br />
Rosmarie Glauser,<br />
directrice de l’<strong>ASMAC</strong> Berne<br />
Section des Grisons<br />
Une relance<br />
réussie<br />
La section <strong>ASMAC</strong> des Grisons a pris un<br />
nouveau départ avec succès. Lors de<br />
l’assemblée générale extraordinaire du<br />
25 juin <strong>2012</strong>, les membres ont approuvé<br />
à l’unanimité la voie entamée par le comité.<br />
Dans le cadre de la restructuration<br />
de la section qui est maintenant terminée,<br />
nous avons également engagé Samuel B.<br />
Nadig comme directeur et juriste de la<br />
section. Par ailleurs, la section dispose<br />
pour la première fois depuis janvier 2011<br />
d’un budget approuvé. En outre, le comité<br />
a pu être élargi à six membres. Avant la<br />
soirée qui s’est terminée dans une ambiance<br />
décontractée autour d’une saucisse,<br />
d’un bretzel et d’une bière, le juriste<br />
de l’association a répondu aux questions<br />
des membres concernant les heures manquantes<br />
et les heures supplémentaires.<br />
Le comité et la direction de la section des<br />
Grisons sont satisfaits des quatre mois<br />
intenses et enrichissants qui se sont<br />
écoulés jusqu’ici et peuvent désormais<br />
exclusivement s’occuper des problèmes<br />
actuels et des sujets pertinents pour les<br />
membres. Alors que le juriste de l’association<br />
a traité de nombreuses demandes<br />
de membres, le comité a créé la structure<br />
personnelle nécessaire à un accomplissement<br />
efficace de ses tâches. Presque<br />
tous les hôpitaux disposent à nouveau<br />
d’un représentant hospitalier, et d’importants<br />
contacts ont été établis avec les<br />
services administratifs de certains hôpitaux<br />
et d’autres associations professionnelles.<br />
La section des Grisons a par ailleurs<br />
pour la première fois de nouveau<br />
pu occuper ses sièges à la Chambre médicale<br />
de la FMH.<br />
<strong>No</strong>s prochaines étapes dans l’immédiat<br />
sont une prise de position relative à la<br />
nouvelle réglementation de la durée du<br />
travail de l’Hôpital cantonal des Grisons<br />
et une consultation relative à un concept<br />
de curriculum de formation postgraduée<br />
pour les médecins de premier recours.<br />
<strong>No</strong>us attendons également avec impatience<br />
la première rencontre des représentants<br />
hospitaliers lors de laquelle nous<br />
pourrons identifier ensemble d’autres<br />
problèmes et discuter de la marche à<br />
suivre.<br />
<strong>No</strong>us remercions tous les membres pour<br />
la confiance qu’ils nous ont témoignée et<br />
pour les réactions positives qui nous ont<br />
été adressées au cours de ces derniers<br />
mois. Cela nous encourage à continuer<br />
dans cette voie et nous réjouit. ■<br />
Stefan Greuter, président; Anja<br />
Gajewski, covice-présidente; Elena<br />
Lardi, covice-présidente; Daniel<br />
Tuchscherer, membre du comité et<br />
caissier; Ro berta Fahrner, membre<br />
du comité; Eva Geisler, membre du<br />
comité; Samuel B. Nadig, directeur<br />
et juriste de la section<br />
18 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>
<strong>ASMAC</strong><br />
Section de Soleure<br />
Jours de congé<br />
en péril<br />
La section de Soleure aborde régulièrement<br />
certains points de la CCT et de la loi<br />
sur le travail qui ne sont pas ou insuffisamment<br />
mis en œuvre. Cette fois, il s’agit<br />
de la mise en œuvre de la réglementation<br />
de l’article 253 de la CCT selon laquelle<br />
tous les médecins-assistant(e)s et chef(fe)<br />
s de clinique ont droit à 104 jours de congé<br />
par année en plus des jours fériés légaux.<br />
La réglementation est majoritairement<br />
respectée chez les médecins-assistant(e)s,<br />
étant donné que ces derniers bénéficient<br />
d’un nombre suffisant de jours de compensation<br />
dans le cadre de la réglementation<br />
du médecin de nuit. Les chef(fe)s<br />
de clinique restent cependant confrontés<br />
à des problèmes non résolus. En effet,<br />
suite à notre demande, les services du<br />
personnel ont constaté que cette réglementation<br />
n’est pas respectée chez 8% de<br />
tous les médecins-assistant(e)s et chef(fe)<br />
s de clinique à l’Hôpital cantonal d’Olten<br />
et chez environ 12% d’entre eux au Bürgerspital<br />
de Soleure. Ces chiffres qui ne<br />
semblent à première vue pas très élevés<br />
signifient, d’après notre recherche, que<br />
l’article 253 n’est pas respecté chez une<br />
grande partie des chef(fe)s de clinique.<br />
Après la récolte de ces chiffres, la SoH n’a<br />
rien entrepris, la situation ayant été interprétée<br />
comme le reflet d’une mise en<br />
œuvre suffisante de la CCT. <strong>No</strong>us voulions<br />
cependant le savoir plus exactement et<br />
avons effectué un sondage en avril et mai<br />
parmi tous les chef(fe)s de clinique de la<br />
SoH. Les résultats obtenus ont confirmé<br />
nos soupçons. <strong>No</strong>us allons maintenant<br />
entamer des entretiens avec la direction<br />
du personnel pour imposer la mise en<br />
œuvre de l’article 253 dans toutes les cliniques<br />
de la SoH.<br />
Dans un autre domaine, nous avons finalement<br />
obtenu, dans le cadre de négociations<br />
très constructives avec le département<br />
du personnel, que toutes les heures<br />
supplémentaires payées le soient dès<br />
maintenant et rétroactivement avec un<br />
supplément de 25%. Cela n’avait pas été<br />
fait dans le passé. Toutes les personnes<br />
concernées ont été contactées personnellement<br />
par courrier, indépendamment<br />
du fait qu’elles travaillent encore pour la<br />
SoH ou non, et les suppléments ont été<br />
payés après-coup. Dans ce domaine, le<br />
service du personnel de la SoH a agi de<br />
manière exemplaire. Il n’a toutefois pas<br />
été possible d’atteindre tous les ayants<br />
droit. <strong>No</strong>us rendons ici encore une fois<br />
attentif au fait que toutes les personnes<br />
qui ont bénéficié du paiement d’heures<br />
supplémentaires de la part de la SoH ces<br />
cinq dernières années peuvent s’adresser<br />
au service du personnel de la SoH afin<br />
que les suppléments puissent encore leur<br />
être versés.<br />
■<br />
Felix Kurth,<br />
président de la section de Soleure<br />
SECTION VAUD<br />
Site d’offres<br />
d’emplois sur<br />
asmav.ch<br />
Le site dédié aux offres d’emplois sur<br />
asmav.ch a fait peau neuve! Il est devenu<br />
la première plate-forme internet dédiée<br />
aux offres d’emplois pour les médecinsassistant(e)s<br />
et les chef(fe)s de clinique en<br />
Suisse romande.<br />
L’affichage a été repensé pour être …<br />
––<br />
plus lisible<br />
––<br />
plus facile à utiliser<br />
––<br />
plus facile à imprimer<br />
Il y a aussi la possibilité, pour certaines<br />
annonces, de télécharger un fichier<br />
PDF contenant l’annonce.<br />
Pour consulter les offres d’emplois<br />
Sur le site de l’ASMAV: www.asmav.ch<br />
accès: Menu principal > Offres d’emplois<br />
Enquete <strong>2012</strong>:<br />
la parole est<br />
donnee aux<br />
membres de<br />
l’asmav!<br />
La formation que vous recevez<br />
est-elle adéquate en quantité et<br />
en qualité?<br />
Combien d’heures travaillez-vous<br />
réellement chaque semaine?<br />
Comment voulez-vous que l’AS-<br />
MAV défende au mieux vos intérêts?<br />
Pour répondre à ces questions importantes<br />
qui touchent tous les médecinsassistant(e)s<br />
et chef(fe)s de clinique dans<br />
le canton de Vaud et défendre au mieux<br />
leurs intérêts, le comité de l’ASMAV lancera<br />
en septembre <strong>2012</strong> une enquête auprès<br />
de ses membres.<br />
En effet, l’année prochaine sera l’occasion<br />
de fêter le 10e anniversaire de la Convention<br />
cantonale fixant les conditions de<br />
travail et de formation des médecinsassistant(e)s<br />
et chef(fe)s de clinique dans<br />
le canton de Vaud. Toutefois, son application<br />
pose toujours problème dans certains<br />
services ou établissements hospitaliers<br />
vaudois. Des données fiables et indépendantes<br />
sur la manière dont est appliquée<br />
la Convention ainsi que sur vos projets et<br />
souhaits pour l’avenir sont donc essentielles<br />
pour mener à bien le travail du<br />
comité.<br />
Médecins en formation, en pratique ambulatoire<br />
ou hospitalière, avec une activité<br />
universitaire ou en périphérie, interventionnels<br />
et non interventionnels, participez<br />
à l’enquête en septembre prochain!<br />
Le temps à consacrer à cette enquête sera<br />
beaucoup plus court que celui nécessaire<br />
pour remplir un rapport AI …<br />
Vous aurez de plus la possibilité de vous<br />
exprimer librement afin que, pour une<br />
fois, votre avis compte! ■<br />
N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
19
<strong>ASMAC</strong><br />
Section Valais<br />
Poursuite des<br />
améliorations<br />
Dans les dernières éditions du <strong>Journal</strong><br />
<strong>ASMAC</strong>, nous vous avons informé des discussions<br />
au sein des commissions paritaires<br />
des centres hospitaliers valaisans.<br />
<strong>No</strong>us avons maintenant le plaisir de vous<br />
annoncer que ces négociations continuent<br />
à porter leurs fruits, ceci principalement<br />
au sein du Centre Hospitalier du Centre du<br />
Valais (CHCVs) et des institutions psychiatriques<br />
du Valais Romand (IPVR). Les<br />
sujets de discussion sont notamment la<br />
bonne application de la convention fixant<br />
les conditions de travail des médecinsassistant(e)s<br />
et chef(fe)s de clinique et la<br />
surcharge de travail dans certains services<br />
(liée à une dotation en personnel insuffisante,<br />
un dysfonctionnement du service<br />
par exemple, ce qui entraîne des heures<br />
supplémentaires de travail, etc.). Ces problèmes<br />
ont pu être abordés de manière<br />
franche et ouverte avec la direction médicale,<br />
donnant lieu à des interventions<br />
concrètes de sa part, et tout cela dans un<br />
cadre de respect et d’écoute mutuels. Pour<br />
ne citer qu’une intervention, un programme<br />
informatique de gestion du<br />
temps de travail a été mis sur pied pour<br />
comptabiliser les heures supplémentaires.<br />
Il s’agit maintenant de veiller à ce que ceci<br />
soit fait de manière égale dans tous les<br />
services.<br />
Ces commissions méritent d’être mises en<br />
place ou renforcées dans le Haut-Valais.<br />
<strong>No</strong>us invitons donc les personnes intéressées<br />
à s’investir pour améliorer les<br />
con ditions de travail et la collaboration<br />
avec la hiérarchie, à s’annoncer auprès du<br />
comité.<br />
<strong>No</strong>us rappelons par ailleurs à tous les<br />
médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />
de prendre connaissance de leurs<br />
droits, à savoir du texte de la convention,<br />
disponible sur l’intranet de l’Hôpital du<br />
Valais, et de nous communiquer les problèmes<br />
d’application de la convention qui<br />
n’ont pas pu être réglés à l’interne.<br />
Au sein du comité, de nouvelles forces ont<br />
fait leur apparition avec des représentants<br />
issus de différents sites romands. Lors de<br />
la dernière assemblée générale de mars,<br />
l’équilibre a été maintenu entre le nombre<br />
de départs et de nouveaux arrivés. Des<br />
membres plus expérimentés et notre<br />
conseiller juridique Maître Haldy font bien<br />
entendu toujours partie de nos rangs afin<br />
d’assurer une certaine continuité.<br />
Durant cette même assemblée générale,<br />
nous avons accepté la révision des statuts<br />
de l’association. Ceux-ci sont aussi disponibles<br />
en allemand. <strong>No</strong>us avons ainsi<br />
aligné nos statuts sur ceux de l’organisation<br />
faîtière <strong>ASMAC</strong>. Le site Internet est en<br />
cours d’actualisation pour une meilleure<br />
communication avec nos membres. Le<br />
montant des cotisations est passé de<br />
CHF 35.– à CHF 50.– pour tous les<br />
membres afin d’équilibrer le budget <strong>2012</strong>.<br />
<strong>No</strong>tre travail pour <strong>2012</strong> consistera principalement<br />
à veiller à l’application des conventions.<br />
De plus, à l’occasion d’une commission<br />
paritaire cantonale qui aura lieu fin<br />
août, nous rediscuterons de certains points<br />
qui ont du mal à être uniformément appliqués.<br />
<strong>No</strong>us envisageons également de<br />
mettre en place une commission de négociation<br />
afin de proposer quelques modifications<br />
aux conventions actuelles. <strong>No</strong>us<br />
invitons tous ceux qui ont des propositions<br />
concrètes de modification de texte à s’annoncer<br />
au comité dans les plus brefs délais.<br />
<strong>No</strong>tre but est également de mieux représenter<br />
l’ensemble des assistant(e)s et<br />
chef(fe)s de clinique du Valais. <strong>No</strong>us encourageons<br />
donc les médecins du Haut et<br />
du Bas-Valais à nous contacter pour améliorer<br />
cette représentation.<br />
Pour faire valider vos droits, adhérez à<br />
l’ASMAVal!<br />
■<br />
Pour la rédaction, Manuel Pernet,<br />
secrétaire, et Jessika Métrailler-<br />
Mermoud, présidente<br />
Vous cherchez une place<br />
de crèche – l’<strong>ASMAC</strong> vous apporte son soutien<br />
Si vous cherchez une place de crèche pour votre enfant, n’oubliez pas que depuis 2011, votre association vous<br />
apporte son soutien pour cette tâche importante. Une demande au moyen du formulaire en ligne auprès de l’<strong>ASMAC</strong><br />
suffit, et vous recevrez des informations relatives à des places disponibles dans la région de votre choix ainsi que les données<br />
de contact correspondantes des crèches. Vous trouverez d’autres informations importantes et le formulaire dans<br />
la nouvelle rubrique Profession de médecin et famille sur le site web de l’<strong>ASMAC</strong> www.asmac.ch.<br />
20 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>
<strong>ASMAC</strong><br />
Section Suisse centrale<br />
Il vaut la peine<br />
de s’engager<br />
Le 28 mars a eu lieu notre assemblée générale.<br />
Les élections étaient le principal<br />
sujet à l’ordre du jour. Tous les membres<br />
du comité ont été confirmés dans leurs<br />
fonctions. Je remercie mes collègues pour<br />
le travail qu’ils ont accompli jusqu’ici et<br />
me réjouis de poursuivre notre collaboration.<br />
L’année passée n’a pas seulement été intense<br />
pour le comité, mais aussi et surtout<br />
pour notre juriste de l’association Eric<br />
Vultier. Les chef(fe)s de clinique à Stans et<br />
les médecins-assistant(e)s à Lucerne ont<br />
pu constater que nous nous engageons<br />
aussi «derrière les coulisses». Dans les<br />
deux cas, nous avons obtenu un résultat<br />
réjouissant.<br />
Les médecins qui ont débuté leur activité<br />
au cours des derniers mois à Lucerne ont<br />
certainement déjà fait notre connaissance.<br />
Mais nous nous réjouissons bien<br />
sûr aussi de tous les contacts que nous<br />
avons avec nos camarades chevronnés.<br />
Que ce soit pour des questions, des problèmes,<br />
des suggestions ou si vous avez<br />
envie de vous engager pour nos conditions<br />
de travail: nous nous réjouissons de vos<br />
e-mails et appels téléphoniques. Ou<br />
abordez-nous spontanément à l’hôpital.<br />
A bientôt!<br />
■<br />
Regula Wiesmann,<br />
présidente de la section <strong>ASMAC</strong><br />
Suisse centrale<br />
regula@wiesmann.ch<br />
Bureau permanent: <strong>ASMAC</strong> section<br />
Suisse centrale, lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2<br />
8001 Zurich<br />
De gauche à droite: Sebastian Thormann, Christin Siebert,<br />
Regula Wiesmann, Gert Printzen (absent: Eric Vultier, juriste)<br />
téléphone 044 250 43 23<br />
fax 044 250 43 20<br />
e-mail: vultier@schai-vultier.ch<br />
N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
21
<strong>ASMAC</strong><br />
-Inside<br />
Dami Fabrice<br />
Wohnort: Grandson, Waadt<br />
Lieu de domicile: Grandson, Vaud<br />
A l’<strong>ASMAC</strong> depuis 2003<br />
Fonction à l’<strong>ASMAC</strong>: membre du<br />
Comité directeur<br />
Lieu de travail et fonction à<br />
l’hôpital: médecin associé aux<br />
urgences du CHUV, médecin responsable<br />
de la centrale 144 Vaud<br />
L’<strong>ASMAC</strong> en trois mots: avenir,<br />
politique, enthousiasme<br />
En plus de son travail et de son engagement<br />
à l’<strong>ASMAC</strong>, Fabrice aime voyager le<br />
plus possible, dès qu’il a 2–3 jours de<br />
congé. De plus, il s’intéresse à la gastronomie<br />
et à l’œnologie. Pour la médecine, il<br />
souhaite que le travail des médecins hospitaliers<br />
soit reconnu à sa juste valeur (par<br />
le salaire, situation qui est bonne en<br />
Suisse) et par le respect des heures de travail<br />
accomplies (respect de la LTr, situation<br />
qui peut être améliorée encore sur de<br />
nombreux sites hospitaliers). En ce qui le<br />
concerne, il aimerait avoir du plaisir tous<br />
les jours en allant travailler … et c’est le<br />
cas depuis qu’il a débuté comme médecinassistant<br />
en 1998. Ses tâches à l’<strong>ASMAC</strong><br />
sont la participation aux discussions/décisions<br />
du Comité directeur, la représentation<br />
de la sensibilité romande au sein de<br />
l’<strong>ASMAC</strong> Suisse et la stimulation de la relève.<br />
Il dit lui-même qu’il est bientôt temps<br />
de faire place aux jeunes. Il a choisi<br />
l’<strong>ASMAC</strong> parce que c’était une évidence<br />
pour défendre la qualité de la formation<br />
et la reconnaissance du travail. De plus, il<br />
a toujours eu le «virus» de la politique. Il<br />
dit que ses tâches sont peu nombreuses et<br />
modestes, mais il est important que lors<br />
de chaque discussion, le Comité directeur<br />
puisse compter sur la participation du plus<br />
grand nombre de personnes. La diversité<br />
des avis, des expériences pro fessionnelles<br />
et la connaissance des différents sites hospitaliers<br />
rendent les débats plus intéressants<br />
et les prises de décision plus solides.<br />
A son avis, chaque membre des organes<br />
de l’association donne à l’<strong>ASMAC</strong> ce qu’il<br />
lui est possible de donner. Même une participation<br />
occasionnelle à des séances<br />
dans une section cantonale est une aide<br />
pour l’<strong>ASMAC</strong>. Il demande donc: même si<br />
vous avez peu de temps à offrir, n’hésitez<br />
pas à contacter votre section! Lorsqu’il<br />
était président de la section Genève<br />
(AMIG), il a beaucoup travaillé pour faire<br />
respecter la loi sur le travail aux HUG. Il<br />
a même consacré sa thèse de doctorat à ce<br />
sujet. Pour Fabrice, il est clair que le travail<br />
pour l’<strong>ASMAC</strong> peut aboutir à des résultats<br />
insoupçonnés. Fabrice a fait ses études<br />
de médecine à Genève, a été médecin-assistant<br />
à Genève, Nyon et La Chaux-de-<br />
Fonds et a suivi une formation en médecine<br />
interne (titre FMH). De plus, il a fait<br />
un MBA en Management d’Institutions de<br />
santé et une formation en médecine d’urgence<br />
hospitalière et extrahospitalière<br />
(SSMUS/SGNOR).<br />
■<br />
Sylviane Iff<br />
Lieu de domicile: Berthoud,<br />
Berne<br />
A l’<strong>ASMAC</strong> depuis: 2003<br />
Fonction à l’<strong>ASMAC</strong>: réception,<br />
téléphone, gestionnaire dép. de<br />
la gestion des membres<br />
L’<strong>ASMAC</strong> en trois mots: engagée,<br />
bon employeur, compétente<br />
Sylviane Iff accueille depuis 2003 les visiteurs<br />
du secrétariat central de l’<strong>ASMAC</strong>.<br />
Elle est donc, avec deux autres collaboratrices,<br />
la première interlocutrice pour les<br />
membres. Par ailleurs, elle est responsable<br />
de l’admission des nouveaux membres et<br />
répond aux diverses demandes des<br />
membres. Elle a choisi de travailler à<br />
l’<strong>ASMAC</strong> parce que les tâches y sont intéressantes<br />
et variées. Ce qui plaît le plus à<br />
Sylviane, c’est le contact avec les membres.<br />
Initialement, elle a suivi une formation<br />
de perforatrice et a par la suite travaillé<br />
comme fonctionnaire aux CFF au service<br />
de la statistique. Ensuite, elle est restée<br />
pendant 15 ans comme femme au foyer.<br />
C’est à La Poste (anciennement PTT)<br />
qu’elle a fait son retour dans la vie professionnelle.<br />
Avant de commencer à travailler<br />
à l’<strong>ASMAC</strong>, elle était réceptionniste chez<br />
Swisscom Systems. Outre le travail, Sylviane<br />
aime se consacrer à la lecture et la<br />
danse. Mais ce qu’elle aime le plus, c’est<br />
voyager, de préférence dans des régions<br />
chaudes. Pour l’avenir, Sylviane souhaite<br />
surtout rester en bonne santé et encore<br />
pouvoir faire de nombreux voyages. ■<br />
22 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>
<strong>ASMAC</strong><br />
Patrick Mangold,<br />
juriste de la section Vaud<br />
Je travaille en tant que<br />
médecin-assistant dans un<br />
hôpital universitaire. Au<br />
1 er septembre prochain, je<br />
vais changer de service.<br />
Or, je souhaiterais prendre<br />
deux semaines de vacances<br />
dans le service dans lequel<br />
je me trouve aujourd’hui.<br />
Mon chef de service ne<br />
m’accorde toutefois pas ces<br />
vacances en nature et me<br />
propose de me les payer.<br />
Est-ce que cette manière de<br />
faire est correcte?<br />
Le principe général s’agissant des vacances<br />
est que celles-ci ne peuvent pas être remplacées<br />
par des prestations en argent tant que<br />
durent les rapports de travail. Cette règle<br />
découle du but même du droit aux vacances<br />
qui est de permettre au travailleur de se reposer<br />
et de se détendre et, par ce moyen, de<br />
retrouver sa forme physique et psychique.<br />
La question qui se pose ici est dès lors celle<br />
de savoir si la fin d’activité dans un service<br />
peut être assimilée au terme des rapports<br />
de travail, ce qui rendrait légal le paiement<br />
d’un éventuel solde de vacances.<br />
L’on doit considérer que tel n’est pas le cas,<br />
et ceci essentiellement pour deux raisons:<br />
1. Le rapport contractuel de travail lie le<br />
médecin-assistant à l’hôpital – l’employeur<br />
– et non pas au service auquel il<br />
est rattaché. C’est dire que, quand bien<br />
même le médecin-assistant mettrait un<br />
terme à son activité pour le compte d’un<br />
service, les rapports contractuels de travail<br />
quant à eux perdureraient.<br />
2. Permettre au service de payer des vacances<br />
qui n’auraient pas été prises en<br />
nature, dans un milieu professionnel où<br />
l’on change fréquemment de place de<br />
travail, réduirait à néant le but des vacances<br />
tel que décrit ci-dessus; avec le<br />
risque que, pour des motifs liés aux besoins<br />
du service, le médecin ne puisse<br />
jamais profiter de ses vacances.<br />
Dans une telle situation, le service que<br />
va quitter le médecin doit donc en principe<br />
s’arranger pour que celui-ci puisse<br />
prendre ses vacances en nature avant son<br />
départ. Si tel n’est pas envisageable, pour<br />
des raisons professionnelles impératives<br />
(surcharge de travail imprévue, absence<br />
d’un collègue, etc.), le médecin conservera<br />
l’intégralité de son droit aux vacances<br />
qu’il pourra faire valoir dans le<br />
cadre de son nouveau service.<br />
La question de savoir au budget de quelle<br />
entité ces vacances seront rattachées<br />
n’est pas de la responsabilité du travailleur,<br />
mais un point à débattre entre les<br />
services, le cas échéant avec l’appui de la<br />
direction de l’hôpital.<br />
On relèvera encore que, pour répondre<br />
au but des vacances, il est important<br />
qu’elles puissent être prises durant l’année<br />
en cours, l’employeur ayant même<br />
l’obligation d’accorder une fois par an<br />
deux semaines de vacances consécutives.<br />
Néanmoins, si un solde de vacances devait<br />
demeurer à la fin d’une année de<br />
service, le droit aux vacances ne serait<br />
pas perdu, le délai de prescription pour<br />
le faire valoir étant de cinq ans, comme<br />
pour toutes les prétentions découlant des<br />
rapports de travail.<br />
■<br />
N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
23
<strong>ASMAC</strong><br />
Un feu d’artifice pour le jubilé<br />
Des médecins de toutes les générations et disciplines se sont retrouvés le samedi 16 juin à l’Hôtel<br />
Seeburg à Lucerne pour une nuit de bal inoubliable. C’est dans une belle ambiance estivale qu’ils<br />
ont fêté les 10 ans du «Bal des Médecins». Outre la musique, les plaisirs culinaires et les discussions<br />
animées, le bal a une nouvelle fois permis de récolter des fonds. Ainsi, 13 000 francs ont été récoltés<br />
en faveur de Swiss Aids Care International.<br />
Grazia Siliberti, communication «Le Bal des Médecins». Photos: Fabian Biasio<br />
Pour la dixième fois, le comité d’or -<br />
ganisation du Bal sous la direction de<br />
son président, Andrea Vincenzo Braga, a<br />
convié les hôtes à se rendre dans la magnifique<br />
salle de bal de l’Hôtel Seeburg à<br />
Lucerne. 120 personnes venues de toute<br />
la Suisse ont répondu à l’invitation. Pour<br />
la cinquième fois consécutive, la collecte<br />
était destinée à Swiss Aids Care International.<br />
Au nom des invités, des sponsors<br />
et du comité d’organisation, la représentante<br />
de Swiss Aids Care International,<br />
Sabine Lüthy, fille de Ruedi Lüthy et directrice<br />
de Swiss Aids Care International,<br />
a pu réceptionner un chèque d’un montant<br />
de 13 000 francs. Ces moyens serviront<br />
à soutenir le projet du Prof. Ruedi<br />
Lüthy et de la Newlands Clinic au Zimbabwe.<br />
Les invités n’ont pas seulement été gâtés<br />
avec un fantastique menu à six plats et<br />
d’excellents vins, mais également par les<br />
histoires drôles, tristes et étonnantes proposées<br />
par le Integral Gesangstheater a<br />
capella. Après minuit, ce fut au tour du<br />
buffet des desserts d’être ouvert par un<br />
magnifique feu d’artifice. Et jusqu’au<br />
petit matin, les invités ont dansé au<br />
rythme de la musique du Trio Red Sox<br />
de Lucerne.<br />
Les invités ont vécu une nuit du bal véritablement<br />
envoûtante. Cet enthousiasme<br />
et également le généreux engagement financier<br />
des sponsors, sans lequel un tel<br />
gala ne pourrait être réalisé, nous encouragent<br />
à poursuivre notre travail. «C’est<br />
pour moi un grand plaisir de poursuivre<br />
mon engagement après dix ans, quand je<br />
vois comme nos invités s’adonnent aux<br />
plaisirs, à la danse et savourent la magnifique<br />
ambiance», a déclaré le président<br />
Andrea Vincenzo Braga.<br />
La date du Bal des Médecins 2013 sera<br />
prochainement publiée sur le site www.<br />
deraerzteball.ch. Vous y trouverez également<br />
la galerie des photos. ■<br />
Sabine Lüthy (Swiss Aids Care) et le<br />
président du Bal, Andrea Vincenzo<br />
Braga<br />
24 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>
N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
25
Point de Mire<br />
De l’uromancie à la médecine<br />
factuelle: la fin de l’art médical<br />
Si jadis, il manquait des possibilités de traitement; aujourd’hui, la pléthore d’alternatives relève parfois<br />
du calvaire. Vers la fin de leur vie, les patients n’attendent pas un foisonnement de différentes<br />
pistes de traitement; ils veulent de l’empathie, du dialogue et de l’orientation. Voilà un aspect de la<br />
médecine que rien ne pourra remplacer.<br />
Oswald Oelz, spécialiste en médecine interne et auteur<br />
«L’esprit de la médecine est facile à<br />
saisir;<br />
vous étudiez bien le grand et le petit<br />
monde,<br />
pour les laisser aller enfin à la grâce<br />
de Dieu.»<br />
Méphistophélès décrit ce qu’était la meilleure<br />
pratique médicale pour les patients<br />
jusqu’il y a un peu plus d’un siècle: le<br />
monde médical se basait sur le pouls et<br />
l’uromancie, avant que les médecins<br />
empathiques ne se résignent selon le principe<br />
du «primum nil nocere». Les médecins<br />
raisonnables prescrivaient des compresses,<br />
des tisanes, du repos, du vin et<br />
occasionnellement du laudanum. A cela<br />
s’ajoutaient compassion et visites à domicile.<br />
<strong>No</strong>s illustres prédécesseurs savaient<br />
que soit les maladies guérissaient d’ellesmêmes,<br />
soit elles conduisaient à la mort.<br />
La plupart des mesures médicales ne servaient<br />
à rien ou nuisaient au patient. Ce<br />
jugement était à la base de la médecine<br />
pratiquée. Celui qui, comme Louis XIV,<br />
avait la malchance de se faire traiter par<br />
les médecins les meilleurs, les plus convoiteux<br />
et les plus avides de reconnaissance,<br />
subissait saignées, purges, dents arrachées<br />
et autres charlataneries, et ne survivait<br />
que s’il était doté d’une constitution exceptionnelle.<br />
Que de progrès nous avons faits! Grâce à<br />
la science, à l’évidence et aux systèmes de<br />
gestion de la qualité, notre espérance de<br />
vie et souvent aussi notre joie de vivre se<br />
sont nettement améliorées. Mais parfois,<br />
la prudence s’impose: Il y a quelques semaines,<br />
un ami a fait une chute terrible<br />
lors d’une expédition d’alpinisme. Il est<br />
mort sur le coup. Heureusement. En effet,<br />
il souffrait de métastases cérébrales d’une<br />
tumeur maligne qui l’aurait tué dans<br />
moins d’une année. Et parce qu’il n’a pas<br />
suivi la recommandation de ne pas faire<br />
de la varappe avec des métastases au cerveau,<br />
il est très probable qu’il s’est épargné<br />
d’inutiles souffrances et qu’il est mort<br />
heureux.<br />
Jan Steen, La femme malade (vers 1665)<br />
Intellect, habileté,<br />
empathie<br />
L’essence de la médecine consiste à analyser<br />
un problème par l’intellect, puis de<br />
trouver la meilleure solution possible par<br />
habileté et empathie. Une bonne partie de<br />
la médecine peut s’apprendre, il existe<br />
pour cela des facultés de médecine, des<br />
cours, des professeurs, des check-lists et la<br />
concurrence. Grâce au test d’aptitude, les<br />
éléments potentiellement inaptes sont<br />
écartés dès le début. Lorsqu’aujourd’hui,<br />
je m’essaie à certains de ces tests, je suis<br />
N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
27
Point de Mire<br />
soulagé qu’ils n’aient pas encore existé à<br />
mon époque, car j’aurais sans doute dû<br />
me résigner à faire des études de droit.<br />
Les autoévaluations et les conseils de professeurs<br />
académiques et autres permettent<br />
un tri supplémentaire: lors de mon examen<br />
d’anatomie, j’aurais dû disséquer le<br />
nerf mandibulaire d’un fœtus. Je ne l’ai<br />
pas trouvé. Probablement que je l’avais<br />
malencontreusement sectionné au début<br />
de mes efforts. L’examinateur m’a dit que<br />
j’avais échoué. Bien qu’il s’agisse d’une<br />
forme de conseil quelque peu archaïque,<br />
elle s’est avérée efficace. J’ai abandonné<br />
mon idée de devenir chirurgien du cerveau.<br />
Mon collègue chirurgien Urs<br />
Metzger m’a parfois envoyé des médecinsassistant(e)s<br />
avec la remarque qu’ils seraient<br />
plus aptes à la médecine interne. Ils<br />
sont effectivement devenus d’excellents<br />
spécialistes de la médecine interne. Ainsi,<br />
pour ceux qui veulent bien l’entendre, les<br />
aptitudes, la prédisposition psychologique<br />
et les instructions conduisent aux carrières<br />
les plus prometteuses.<br />
Les fous de technique se spécialisent plutôt<br />
dans la radiologie, les mauvais communicateurs<br />
se tournent vers les assurances<br />
et les caractères stables et sensibles deviennent<br />
oncologues. Les bons conseils<br />
sont de plus en plus courants; un médecin<br />
chef émérite et professeur de neurologie a<br />
récemment publié dans le «Bulletin des<br />
médecins suisses» un article intitulé «Wer<br />
wird ein guter Chefarzt sein». Les désemparés<br />
trouvent de l’aide partout.<br />
L’humain remplacé par la<br />
technique<br />
Cependant, les plus talentueux ont du<br />
souci à se faire au vu de l’évolution de la<br />
technologie: un jour ou l’autre, les robots<br />
et la nanotechnologie remplaceront les<br />
chirurgiens les plus brillants. C’est du<br />
moins ce que craint Atul Gawande de la<br />
Harvard School of Public Health dans son<br />
exposé sur 200 ans de chirurgie: «Surgical<br />
work will probably become fully automated»<br />
et «A century into the future, a<br />
surgeon will tell the tale – that is, if the<br />
world still makes such people» (NEJM<br />
<strong>2012</strong>; 366: 1716). Les spécialistes de médecine<br />
interne aguerris aussi seront à l’avenir<br />
certainement soutenus, puis remplacés<br />
par des bio-senseurs, par l’analyse<br />
personnelle du génome et la thérapie individualisée.<br />
Aux Etats-Unis, la psychiatrie sera aussi<br />
modernisée: la probabilité de correspondance<br />
entre le diagnostic de deux<br />
psychiatres pour un même patient ne valant<br />
pas plus que le fruit du hasard, désormais<br />
des check-lists sont prévues pour<br />
éliminer toute incertitude et faire des<br />
économies de temps, d’argent et de psychiatres.<br />
Cela paraît encore plus grotesque<br />
que la situation en Suisse alémanique où<br />
le patient n’est pas autorisé à formuler ses<br />
peurs en dialecte, mais doit le faire en soidisant<br />
bon allemand (NEJM <strong>2012</strong>; 366:<br />
1853).<br />
Les check-lists et les directives permettent<br />
d’éviter les erreurs, améliorent la pratique<br />
de la médecine et nous évitent de réfléchir.<br />
Elles sont élaborées par des spécialistes<br />
qui souhaitent mettre en œuvre la meilleure<br />
pratique de l’évidence et qui disposent<br />
d’une vue d’ensemble complète et<br />
précise de leur spécialisation. C’est pourquoi<br />
les patients présentant une fraction<br />
d’éjection inférieure à 20 % sont munis<br />
d’appareils de resynchronisation cardiaque<br />
et de défibrillateurs. L’autonomie<br />
du patient est thématisée durant l’entretien<br />
conseil, mais la longueur d’avance du<br />
corps médical en matière de connaissances<br />
empêche le patient de prendre une<br />
décision «preference based» (NEJM <strong>2012</strong>;<br />
366: 1653).<br />
L’évolution de la médecine d’une institution<br />
de réparation pour le manque de joie<br />
de vivre vers l’imbécilité des directives a<br />
déjà donné naissance à un classique il y a<br />
20 ans. Dans «La fin de la médecine à<br />
visage humain», Petr Skrabanek qualifie<br />
ce phénomène de «tyrannie de la santé».<br />
C’est la raison pour laquelle des médecins<br />
interdisent à leurs patients en fin de vie le<br />
fameux verre de vin rouge, celui-ci ne<br />
serait pas compatible avec les nombreux<br />
médicaments prescrits, ou encore les cigarettes<br />
aux patients atteints d’un cancer du<br />
poumon avec métastases. Ne savent-ils<br />
toujours pas que la meilleure des médecines<br />
ne fait que retarder l’inévitable et que<br />
la qualité décisive jusqu’à ce jour reste la<br />
qualité de vie?<br />
Montrer la voie<br />
Gardons une place pour la médecine<br />
empathique et celle de la discussion. Par<br />
exemple pour les entretiens en fin de vie.<br />
La plupart des patients sont dépassés par<br />
la pléthore d’options qui s’offrent à eux.<br />
L’autonomie du patient ne signifie pas<br />
qu’il faut le confronter à des choix sans<br />
fin, mais comme le formulent certains<br />
«lei e il dottore, lei deve sapere». Ces qualités<br />
sont difficiles à enseigner, mais elles<br />
font la différence et qualifient la notion de<br />
médecin. Franz Ingelfinger, célèbre éditeur<br />
du NEJM, est mort d’un cancer de<br />
l’œsophage. Il a rédigé un essai, publié<br />
dans le <strong>Journal</strong> en 1980 après son décès.<br />
Il y jugeait ses propres médecins vers la fin<br />
de sa vie: «Un médecin qui se contente de<br />
proposer sa marchandise au patient et lui<br />
dit: ‹Choisis, c’est ta vie›, ne mérite pas le<br />
titre, un peu égratigné certes, mais tout de<br />
même insigne de médecin.» ■<br />
28 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>
Point de Mire<br />
«Il n’y a pas que la Cinquième de<br />
Beethoven»<br />
C’est en 1968 qu’un groupe d’étudiants en médecine a fondé un orchestre. Au fil des décennies,<br />
l’orchestre de chambre d’alors est devenu un orchestre symphonique ambitieux. L’Orchestre des<br />
médecins de Berne dispose d’un répertoire très large, tant sur le plan stylistique que temporel.<br />
Le chef Matthias Kuhn explique ce qui caractérise l’Orchestre des médecins de Berne et pourquoi<br />
il lui est fidèle depuis si longtemps.<br />
Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong> s’est entretenue avec Matthias Kuhn, chef de l’Orchestre des médecins<br />
de Berne. Photo: Severin <strong>No</strong>wacki<br />
Il y a quelques années, le<br />
«St. Galler Tagblatt» écrivait<br />
que beaucoup de médecins<br />
sont particulièrement doués<br />
pour la musique. Est-ce que<br />
vous partagez cet avis?<br />
Matthias Kuhn: Oui, en ce qui concerne<br />
mon entourage, c’est vrai. Je connais de<br />
nombreux médecins qui ont un talent tout<br />
particulier pour la musique et qui s’y intéressent<br />
beaucoup. Inversement, je connais<br />
beaucoup de musiciens qui s’intéressent à<br />
la médecine. Peut-être parce que les musiciens<br />
exercent une profession pour laquelle<br />
le corps et par conséquent la santé<br />
jouent un rôle important.<br />
De quel don pour la musique<br />
doit-on disposer pour jouer<br />
dans l’Orchestre des médecins<br />
de Berne?<br />
Il faut être un bon musicien amateur.<br />
L’Orchestre des médecins de Berne est<br />
ambitieux. Il faut donc disposer d’une<br />
certaine indépendance et d’une expérience<br />
comme musicien d’orchestre. Cela<br />
est rendu nécessaire par le fait que nous<br />
avons, outre les répétitions au complet,<br />
beaucoup de répétitions par registre. Les<br />
différents registres doivent pouvoir répéter<br />
sans chef d’orchestre.<br />
Quelle charge de travail cela<br />
implique-t-il?<br />
<strong>No</strong>us avons chaque année deux à trois<br />
projets, dont deux qui sont fixes. En janvier<br />
et juin ont lieu nos propres concerts.<br />
En plus de cela sont organisées des manifestations<br />
spéciales. <strong>No</strong>us travaillons avec<br />
un chœur ou donnons des concerts lors de<br />
manifestations au bénéfice d’organisations<br />
caritatives. Pour les projets à proprement<br />
parler, nous avons environ dix répétitions<br />
au complet ainsi que les répétitions<br />
par registre et ensuite les deux concerts. A<br />
cela s’ajoutent les répétitions personnelles<br />
au cours de l’année. Comme nous avançons<br />
vite, il est important d’assister aux<br />
N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
29
Point de Mire<br />
répétitions. Mais la discipline est étonnamment<br />
bonne. Evidemment qu’il y a<br />
parfois des services de piquet ou des urgences<br />
qui interfèrent dans notre programme.<br />
Mais il s’agit de cas exceptionnels<br />
que l’orchestre peut gérer.<br />
Est-ce qu’il faut être médecin?<br />
<strong>No</strong>n, ce n’est pas un critère d’admission.<br />
Environ un tiers des membres de l’orchestre<br />
sont des médecins. Cette part n’est<br />
pas fixe. Actuellement, nous avons un<br />
nombre assez important de médecins et<br />
de personnes qui travaillent dans le domaine<br />
médical. <strong>No</strong>us ressentons aussi<br />
l’immigration des médecins allemands.<br />
L’Allemagne connaît une longue tradition<br />
des orchestres universitaires. Beaucoup de<br />
médecins allemands ont déjà joué dans<br />
ces orchestres et nous rejoignent ensuite.<br />
Quelle est la composante<br />
«médicale» de l’Orchestre des<br />
médecins?<br />
Eh bien, le corps humain et ses faiblesses<br />
sont un sujet idéal pour agrémenter les répétitions<br />
de quelques remarques amusantes<br />
(il sourit). Mais ce qui est vraiment important,<br />
ce sont les contacts qui découlent de<br />
la proximité avec la médecine. Ainsi, nous<br />
travaillons souvent avec des fondations<br />
comme Théodora ou SwissTransplant.<br />
Ensuite, nous jouons tous les deux ans lors<br />
du Dies academicus de l’Université de Berne<br />
ainsi que lors de la fête de l’examen fédéral<br />
des étudiants en médecine.<br />
Biographie express<br />
Le musicien Matthias Kuhn est né en 1974 à Berne. Il<br />
a suivi sa formation à Freiburg i. Br., sa ville d’origine, et<br />
à Tanglewood (Etats-Unis). Aujourd’hui, il exerce son<br />
activité musicale, qui est large et diverse, comme chef<br />
d’orchestre et comme violoncelliste avec des ensembles<br />
renommés en Suisse et à l’étranger. Il a été chef d’orchestre<br />
invité de l’Orchestre symphonique de Berne, de la<br />
Camerata Berne, des orchestres de chambre de Bâle et<br />
Berne, du Collegium <strong>No</strong>vum de Zurich et de la philharmonie<br />
de Prague. Il est le directeur musical de l’ensemble<br />
de chambre «La Strimpellata» et de l’Orchestre des médecins<br />
de Berne. Il est également chef d’orchestre permanent<br />
du nouvel ensemble proton bern. Dans le domaine<br />
de l’enseignement de la musique, il a été professeur invité<br />
à la HKB (Haute école des arts de Berne), il enseigne le<br />
violoncelle, la direction d’orchestre et la musique de<br />
chambre. Il organise depuis plusieurs années des concerts<br />
pour enfants.<br />
Cela fait bientôt dix ans que<br />
vous dirigez l’orchestre. Comment<br />
en êtes-vous arrivé là?<br />
Par la voie classique. Le poste était mis au<br />
concours, j’ai déposé ma candidature et<br />
traversé la procédure de sélection habituelle.<br />
Déjà vos prédécesseurs sont<br />
restés fidèles à l’orchestre<br />
pendant très longtemps. D’où<br />
viennent ces liens?<br />
Dans mon cas, il y a différentes raisons à<br />
cela. En premier lieu, bien sûr la qualité<br />
et le potentiel de l’ensemble musical. Ensuite,<br />
la mixité des âges est très grande<br />
dans l’orchestre. <strong>No</strong>us avons des membres<br />
âgés de moins de 30 ans à plus de 70 ans.<br />
Cette mixité est idéale pour un orchestre<br />
amateur, parce qu’elle assure une fluctuation<br />
constante et naturelle. Par ailleurs,<br />
cet orchestre a la volonté de ne pas simplement<br />
persister dans la routine, mais de<br />
s’engager dans de nouvelles voies. <strong>No</strong>us<br />
jouons aussi de la musique contemporaine<br />
et moins connue. A l’occasion de nos<br />
40 ans d’existence en 2008, nous avons<br />
joué pour la première fois des morceaux<br />
de jeunes compositeurs, qui avaient été<br />
écrits spécialement pour nous. Et cette<br />
année, nous nous produirons pour la première<br />
fois à l’étranger. Cette curiosité est<br />
probablement le motif principal pour rester<br />
longtemps fidèle au même orchestre.<br />
Quel est votre répertoire?<br />
<strong>No</strong>us avons un horizon très large. Il<br />
s’étend du 17e siècle aux temps actuels.<br />
Cette largeur reflète aussi mon intérêt<br />
personnel. Si j’étais médecin, je serais<br />
probablement plutôt généraliste que spécialiste<br />
(il rit). Pour ce qui est du style,<br />
nous jouons aussi bien la valse viennoise<br />
que de la musique symphonique. Pour la<br />
Fondation Théodora, nous avons même<br />
effectué un crochet dans le divertissement<br />
et joué des morceaux comme «Send In<br />
The Clowns». Ce qui reste une constante,<br />
c’est l’exigence d’aborder chaque morceau<br />
avec le même engagement. Toucher le ton<br />
léger d’une valse viennoise demande un<br />
travail intense.<br />
Où se situent les limites d’un<br />
orchestre amateur?<br />
Bien sûr qu’il faut tenir compte du niveau<br />
de difficulté, mais les limites ne se situent<br />
a priori pas dans le domaine technique.<br />
Souvent, ce sont des combinaisons de<br />
différentes exigences qui pourraient être<br />
gérées individuellement, mais qui<br />
s’avèrent être trop difficiles dans leur<br />
ensemble. Par ailleurs, les symphonies<br />
très connues sont difficiles. Les orchestres<br />
professionnels de réputation mondiale<br />
sont la référence en la matière et<br />
marquent la musique par leurs interprétations.<br />
Il n’y a donc pas que la Cinquième<br />
de Beethoven, sa Deuxième est<br />
aussi très attrayante.<br />
L’Orchestre des médecins de<br />
Berne est un orchestre complet<br />
qui compte environ 50 personnes.<br />
Y a-t-il outre les amateurs<br />
aussi des musiciens professionnels<br />
qui jouent?<br />
<strong>No</strong>us avons quelques musiciens professionnels,<br />
comme par exemple la première<br />
flûte, le premier hautbois et la percussion.<br />
C’est le fruit de l’évolution historique et<br />
c’était déjà le cas lorsque j’ai pris mes<br />
fonctions. <strong>No</strong>us mettons cependant clairement<br />
l’accent sur le statut d’amateur et<br />
ne voulons pas simplement occuper les<br />
positions plus exigeantes avec des professionnels.<br />
Avez-vous des problèmes de<br />
relève?<br />
<strong>No</strong>n, nous sommes complets. Pour certains<br />
instruments, il y a même des listes<br />
d’attente et parfois, nous devons même<br />
refuser certaines demandes.<br />
Dans quelle direction l’orchestre<br />
va-t-il se développer?<br />
Ce qui me réjouit beaucoup, c’est que<br />
l’ensemble progresse de plus en plus en<br />
ce qui concerne son indépendance. Cela<br />
implique autant la discipline concernant<br />
le respect du calendrier des répétitions<br />
que les connaissances techniques. Aujourd’hui,<br />
il suffit souvent d’un mot-clé de<br />
ma part, alors qu’auparavant, il nous fallait<br />
toute une répétition pour corriger<br />
certains points faibles. Ce processus n’est<br />
pas encore terminé, mais nous avons bien<br />
progressé. <strong>No</strong>tre potentiel de développement<br />
ne se situe plus dans la capacité de<br />
jouer certains morceaux, mais dans des<br />
points de détail. «Comment puis-je trouver<br />
le bon ton?» est une question fondamentale<br />
qui ne peut pas être représentée<br />
par une courbe de performance linéaire.<br />
Ainsi formulée, elle inclut au même titre<br />
le ton et la cadence (c’est-à-dire la signification).<br />
■<br />
30 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>
Point de Mire<br />
Psychiatrie et création artistique<br />
Les personnes en proie à des problèmes psychiatriques peuvent développer une créativité hors<br />
normes. Indépendamment des matériaux disponibles ou de leur propre talent, elles créent<br />
des œuvres d’une grande intensité expressive. La Collection Prinzhorn de Heidelberg est la plus<br />
importante collection de ce genre d’œuvres, considérées depuis longtemps comme partie<br />
intégrante du monde de l’art.<br />
Thomas Röske, directeur de la Collection Prinzhorn, Heidelberg<br />
Avec la Collection Prinzhorn, la Clinique<br />
de psychiatrie générale de la Clinique universitaire<br />
de Heidelberg possède un trésor<br />
unique en son genre. Depuis 2001, ce<br />
fonds d’œuvres d’art de personnes «ayant<br />
séjourné en psychiatrie» est exposé dans<br />
sa propre aile de musée. Son bien le plus<br />
précieux est constitué par les plus de<br />
6000 dessins, tableaux, sculptures et travaux<br />
sur textile provenant de nombreux<br />
établissements psychiatriques, cliniques et<br />
sanatoriums de différents pays de langue<br />
allemande et envoyés à Heidelberg après<br />
la Première Guerre mondiale. Cette collection<br />
historique, la plus vaste en son<br />
genre, est née suite à un appel lancé par<br />
le médecin et historien de l’art Hans Prinzhorn<br />
(1886–1933). Ce dernier est engagé<br />
Agnes Richter, sans titre [veste cousue main], 1895,<br />
broderies sur lin de l’institution<br />
Photo: Arnaud Conne<br />
en 1919 comme médecin-assistant à Heidelberg<br />
afin d’élargir une petite «collection<br />
didactique» commencée en 1895 par<br />
Emil Kraepelin et de l’évaluer dans une<br />
étude scientifique. Le livre de Prinzhorn<br />
Expressions de la folie a été publié en 1922,<br />
soit une année après qu’il a quitté la clinique.<br />
Ce classique, réédité plusieurs fois<br />
jusqu’à ce jour et traduit en quatre langues,<br />
était à l’époque une œuvre de pionnier.<br />
Jusqu’en 1930, la collection de Heidelberg<br />
s’est agrandie. Mais une continuation du<br />
projet ne concordait pas avec l’idéologie<br />
nazie, et après 1945, le fonds était tombé<br />
aux oubliettes. Ce n’est qu’avec la redécouverte<br />
de la «Collection Prinzhorn»<br />
grâce à une exposition itinérante du<br />
même nom organisée en 1980, que de<br />
nouvelles œuvres de particuliers ou de<br />
groupes, données ou en dépôt, sont venues<br />
compléter la collection à Heidelberg. Aujourd’hui,<br />
la nouvelle collection comprend<br />
plus de 12’000 tableaux, dessins, sculptures<br />
et travaux sur textile.<br />
La pression de s’exprimer<br />
Ce fonds est si varié que l’on peut remettre<br />
en question la légitimité de l’effort fourni<br />
à établir des caractéristiques communes<br />
sur le plan formel ou du contenu, des<br />
œuvres de patients psychiatriques. Une<br />
réflexion que Prinzhorn s’était lui aussi<br />
déjà faite. Et pourtant, il n’est pas insensé<br />
d’articuler le soupçon que derrière ces<br />
formes d’expression se cachent des expériences<br />
psychiatriques d’exception. Prinzhorn<br />
parlait du «reflet de cet horrible solipsisme»,<br />
dans lequel vivaient la plupart<br />
des personnes diagnostiquées comme<br />
schizophrènes. D’autres, plus prudents,<br />
ont parlé d’une «intensité» particulière.<br />
Ce que l’on ressent, à mon avis, est<br />
l’énorme pression qui se cache derrière ces<br />
expressions artistiques, saisissable par<br />
l’harmonie entre les moyens de création<br />
limités et le sérieux évident de l’effort créatif.<br />
Les créateurs de ces œuvres utilisaient<br />
toutes les ressources dont ils disposaient à<br />
faire passer un message, indépendamment<br />
du fait qu’ils ne ‚savent en fait pas<br />
dessiner, peindre ou sculpter – dans le<br />
sens de capacités artistiques généralement<br />
reconnues. Il n’est pas rare qu’ils recourent<br />
à l’écriture en marge du dessin<br />
afin de clarifier davantage leurs intentions.<br />
Toutefois, les contenus ne se nourrissent<br />
pas uniquement d’expériences<br />
psychiques d’exception, ils sont également<br />
influencés par l’imagerie populaire, surtout<br />
de la période précédant l’internement.<br />
Par ailleurs, on y retrouve de multiples<br />
remises en question par rapport à la vie<br />
en institution et à l’exclusion sociale.<br />
L’art, un moyen de survie<br />
De nombreuses personnes qui commencent<br />
à peindre ou à écrire durant la<br />
puberté, à la ménopause ou en période de<br />
grave maladie physique se reconnaissent<br />
dans ce mode d’expression. Probablement<br />
qu’il s’agit là du même élan qui anime les<br />
enfants à dessiner, lorsqu’ils se sentent<br />
menacés sur le plan psychophysique par<br />
leur croissance mentale et physique.<br />
Tout cela peut mener à la compréhension<br />
d’œuvres d’art réalisées par des patients<br />
psychiatriques, même si ce n’est pas vraiment<br />
comparable aux réactions de souffrance<br />
engendrées par une crise psychique.<br />
Les personnes atteintes de psychose<br />
perdent tout repère dans la vie; pour<br />
elles, plus rien n’est comme avant, elles<br />
vivent en décalage permanent. En proie à<br />
des incertitudes aussi radicales, la création<br />
artistique non seulement les aide à<br />
articuler et à réfléchir. Le dessin, la peinture,<br />
l’écriture, etc. peuvent se révéler<br />
comme de réelles béquilles de survie, voire<br />
N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
31
Point de Mire<br />
August Natterer, Le Berger merveilleux,<br />
env. 1911–1913, aquarelle<br />
Photo: Medienzentrum Universitätsklinikum<br />
Heidelberg<br />
La demande d’œuvres du fonds de Heidelberg<br />
augmente elle aussi. Et, contrairement<br />
à ce qui était le cas il y a quelques<br />
années, on ne s’intéresse pas uniquement<br />
à la Collection Prinzhorn en tant que telle<br />
(au vu de la diversité de la collection, il<br />
serait d’ailleurs très difficile de répondre<br />
à une telle demande). Les organisateurs<br />
souhaitent bien plus reprendre des thématiques<br />
précises de certaines expositions,<br />
par exemple «Irre ist weiblich. Künstlerische<br />
Interventionen von Frauen in der<br />
Psychiatrie um 1900» ou «Todesursache:<br />
Euthanasie. Verdeckte Morde in der Nazi-<br />
Zeit». Ou alors, ils intègrent des œuvres<br />
isolées ou des groupes d’œuvres de la<br />
collection dans des projets d’exposition<br />
plus vastes sur des thématiques comme<br />
«Gespenster, Magie und Zauber» (Neues<br />
Museum, Nuremberg <strong>2012</strong>) ou «Ghost in<br />
the Machine» (New Museum, New York<br />
<strong>2012</strong>). C’est souvent en contrepoint à des<br />
œuvres d’artistes professionnels, que l’originalité<br />
et la profondeur des œuvres de<br />
Heidelberg se dévoilent sous toutes ses<br />
facettes. Car il y a bien plus à découvrir<br />
que le simple aspect artistique. ■<br />
Karl Genzel, sans titre [figurine<br />
hermaphrodite], avant 1920, bois<br />
peint<br />
Photo: Medienzentrum Universitätsklinikum<br />
Heidelberg<br />
comme «ersatz» à la vie, surtout lorsque<br />
les œuvres ont pour leurs créateurs une<br />
signification allant au-delà de l’art, par<br />
exemple qu’ils leur attribuent des pouvoirs<br />
magiques, qui prouvent la réalité de l’état<br />
psychique du patient ou servent à transmettre<br />
des visions.<br />
Demande croissante<br />
Ces dernières années, on constate un intérêt<br />
de plus en plus marqué du marché de<br />
l’art pour ces œuvres qualifiées d’Outsider<br />
Art. Depuis que toujours plus de collectionneurs,<br />
de galeries, de salons de l’art,<br />
de ventes aux enchères et de musées se<br />
sont spécialisés dans ce domaine dans les<br />
années 70, cette forme d’art est peu à peu<br />
intégrée à l’art en général. Les raisons de<br />
ce boom dépassent certainement la simple<br />
fascination pour l’exotisme. D’une part,<br />
l’effroi face à la maladie psychique diminue<br />
peu à peu; les nombreux efforts de<br />
réinsertion de patients psychiatriques<br />
dans la société portent leurs fruits également<br />
sur le plan de l’évolution des mentalités.<br />
D’autre part, à une époque où de plus<br />
en plus de personnes sont contraintes de<br />
vivre dans la précarité et recherchent des<br />
alternatives aux sursauts du néo-capitalisme,<br />
les contre-exemples à la culture de<br />
masse trouvent un écho favorable.<br />
32 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>
IFAS<strong>2012</strong><br />
Salon spécialisé du marché de la santé<br />
23–26 octobre <strong>2012</strong><br />
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Point de Mire<br />
A la recherche de la beauté<br />
Que ce soit dans l’Egypte ancienne, dans la Grèce antique, au Moyen Age ou aujourd’hui:<br />
les hommes s’abandonnent à la beauté et aspirent à se plaire à eux-mêmes. La signification<br />
socio culturelle de la beauté reste inchangée. Aujourd’hui, la médecine peut plus ou moins facilement<br />
satisfaire au désir de séduction. Malgré cela, il convient d’évaluer si une intervention est<br />
appropriée.<br />
Dr méd. Eva Neuenschwander Fürer, Centre de chirurgie plastique, Klinik Pyramide am See, Zurich<br />
«Celui qui contemple la beauté humaine,<br />
le souffle du mal ne peut rien sur lui: il se<br />
sent en accord avec lui-même et avec le<br />
monde.» Cette citation de Johann Wolfgang<br />
von Goethe symbolise la fascination<br />
vieille de plusieurs millénaires pour la<br />
beauté et le désir de l’être humain de trouver<br />
la beauté et de la revendiquer pour luimême.<br />
Mais que signifie la beauté et comment<br />
influençons-nous cette dernière avec<br />
les possibilités offertes par la chirurgie?<br />
La définition de la beauté<br />
Des chercheurs de différentes disciplines<br />
discutent depuis longtemps de la beauté et<br />
de la question de savoir s’il existe un lien<br />
entre la beauté absolue, le succès et le<br />
bonheur personnels. Tout le monde sait<br />
que la beauté est dans les yeux de celui qui<br />
regarde, raison pour laquelle la notion de<br />
beauté n’a jusqu’à présent pas pu être<br />
définie de manière uniforme. <strong>No</strong>us avons<br />
tous nos préférences personnelles concernant<br />
les caractéristiques extérieures<br />
comme le teint, la taille et la couleur des<br />
cheveux. La notion de beauté demeure<br />
d’ailleurs jusqu’ici marquée par une composante<br />
culturelle. Ainsi, l’idéal de beauté<br />
asiatique ou africain se distingue nettement<br />
de celui de l’Occident. Et malgré<br />
cela, il est ressorti, notamment de récentes<br />
études, que les êtres humains ont conservé<br />
un goût pour la beauté semblable à<br />
travers le temps et les cultures. En tant que<br />
chirurgienne plastique, je suis convaincue<br />
que le sens de la beauté découle de la recherche<br />
de la régularité et de la symétrie.<br />
Avec ses aspects parfaits et harmonieux,<br />
la nature nous fournit la mesure pour<br />
notre orientation. C’est d’ailleurs ce que<br />
déclaraient déjà les philosophes antiques.<br />
Ce qui est beau est donc bien proportionné<br />
et régulier. La perfection au sens de la<br />
symétrie et de la régularité se différencie<br />
du hasard, des irrégularités et du chaos,<br />
et peut plus facilement être mémorisée.<br />
Jan Vermeer:<br />
La jeune fille à la perle, env. 1665<br />
<strong>No</strong>tre cerveau est mieux capable de traiter<br />
de telles impressions. Plus encore, lorsque<br />
nous voyons quelque chose de beau, qu’il<br />
s’agisse d’une fleur, d’un animal, d’un<br />
être humain, la sécrétion d’hormones du<br />
bonheur augmente. La beauté semble<br />
donc nous procurer du plaisir. Mais est-ce<br />
qu’elle nous rend aussi heureux?<br />
Réussir grâce à la beauté<br />
Les gens qui sont beaux semblent effectivement<br />
avoir plus de succès dans leur vie.<br />
Leur succès se fonde sur l’effet de l’aura:<br />
les personnes au physique avantageux<br />
sont mieux notées. On leur attribue des<br />
caractéristiques positives, on les croit capables<br />
de plus que des personnes moins<br />
favorisées par la nature. <strong>No</strong>us trouvons des<br />
exemples dans le monde du travail ou en<br />
politique: à qualification égale, on choisit<br />
généralement la personne la plus attirante,<br />
parfois l’aspect extérieur influence<br />
même l’évaluation des compétences. Le<br />
même principe fonctionne déjà pour les<br />
enfants sur la place de jeu. Les enfants<br />
avec des caractéristiques extérieures laides<br />
(p. ex. oreilles décollées, éruptions cutanées,<br />
taille) ont généralement plus de<br />
Ute de Ballenstedt, cathédrale de<br />
Naumbourg, milieu du 13 e siècle<br />
difficultés à s’intégrer et sont moins bien<br />
acceptés. Mon expérience pratique montre<br />
que les personnes qui sont en accord avec<br />
elles-mêmes diffusent un sentiment de<br />
satisfaction. Cet équilibre intérieur, une<br />
interaction entre confiance en soi et apparence<br />
extérieure, explique en partie pourquoi<br />
la beauté est souvent associée au<br />
succès. Celui qui se sent bien dans sa peau<br />
se montrera plus confiant, convaincant et<br />
communiquera plus efficacement. Dans<br />
ce cas, c’est donc moins l’apparence parfaite,<br />
mais la manière de se présenter en<br />
général qui est la clé du succès. Malgré ce<br />
lien, aucune étude n’a jusqu’ici pu démontrer<br />
que les personnes d’apparence<br />
attractive sont aussi plus heureuses. Cela<br />
est probablement dû au fait que les attentes<br />
sont particulièrement élevées envers<br />
les «beaux», ce qui conduit plus souvent<br />
à une déception. Dans la pratique, j’observe<br />
aussi que les personnes particulièrement<br />
attractives ont plus de difficultés à<br />
accepter les signes du vieillissement. Par<br />
contre, les personnes qui ne sont pas parfaites,<br />
mais qui fascinent par leur faciès<br />
ou leur silhouette et qui dégagent une<br />
beauté personnelle intérieure et une assurance,<br />
paraissent plus équilibrées.<br />
34 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>
Point de Mire<br />
Les principales interventions<br />
de chirurgie esthétique<br />
Interventions chirurgicales<br />
• Chirurgie mammaire (augmentations, réductions, lifting)<br />
• Correction des paupières (supérieures/inférieures)<br />
• Liposuccion<br />
• Correction du nez<br />
• Lifting du cou/du visage<br />
• Lifting abdominal<br />
• Total Bodylifting/-contouring<br />
Interventions non chirurgicales<br />
• Traitements des rides au Botox<br />
• Traitements des rides à l’acide hyaluronique<br />
Source: Centre de chirurgie plastique, Klinik Pyramide am See, Zurich, 2011<br />
Créer la beauté<br />
Le fait que la vraie beauté vient de l’intérieur<br />
ne doit pas signifier qu’il faut toujours<br />
accepter son physique. L’hygiène<br />
personnelle, le rendez-vous chez le coiffeur,<br />
le contrôle dentaire ou le passage<br />
régulier au centre de remise en forme font<br />
depuis longtemps partie de notre quotidien.<br />
On ne le fait pas seulement pour sa<br />
santé, mais aussi parce qu’on veut se faire<br />
du bien. C’est ici que la chirurgie esthétique<br />
entre en jeu. Le traitement des rides<br />
et les opérations esthétiques sont devenus<br />
Néfertiti, Egypte, 1353-1336 av. J.-C.<br />
quelque chose de normal pour beaucoup<br />
de gens (cf. encadré 1). L’émancipation<br />
culturelle et religieuse, mais aussi notre<br />
mode de communication numérique ont<br />
considérablement influencé notre culte du<br />
corps et ainsi la mise en œuvre de certaines<br />
représentations de la beauté. Auparavant,<br />
beaucoup de choses n’étaient pas<br />
possibles parce qu’elles étaient invisibles<br />
et qu’il n’était pas permis d’en parler. Avec<br />
une mode de plus en plus audacieuse, le<br />
désir d’avoir des proportions parfaites a<br />
également augmenté. Et on en parle. Aujourd’hui,<br />
la personne qui souhaite subir<br />
une intervention esthétique dispose de<br />
multiples possibilités pour améliorer son<br />
physique. Qu’il s’agisse de colorer les cheveux,<br />
d’implants dentaires ou de combler<br />
des interstices dentaires, de Botox contre<br />
les rides ou d’un lifting de la poitrine.<br />
La chirurgie esthétique sérieuse pratiquée<br />
par des spécialistes n’a qu’un seul objectif:<br />
établir de façon appropriée et avec des<br />
risques acceptables l’équilibre entre l’apparence<br />
extérieure et la façon d’aborder<br />
l’existence et ainsi renforcer l’amourpropre.<br />
Les principes fondamentaux sont<br />
la beauté et le naturel individuels. Il ne<br />
s’agit en aucun cas de faire le même nez<br />
à chaque patient ou d’éliminer toutes les<br />
rides, afin que le patient puisse récupérer<br />
un peu de sa jeunesse perdue avec un visage<br />
figé. Il ne s’agit pas non plus de se<br />
fabriquer une nouvelle apparence ou celle<br />
d’une idole à travers de multiples opérations.<br />
La chirurgie esthétique n’apporte<br />
pas un rajeunissement et ne permet pas<br />
non plus la perfection. <strong>No</strong>us devons accepter<br />
que notre santé, et par là aussi notre<br />
beauté, nous sont données à la naissance<br />
et que nous ne disposons que de moyens<br />
limités, également médicaux, pour influencer<br />
ces paramètres. En tant que<br />
médecin, il est de ma responsabilité de<br />
sauvegarder ou de rétablir la beauté physique<br />
qui va de pair avec la santé. Une<br />
intervention irréfléchie en chirurgie esthétique<br />
qui n’atténue pas les souffrances,<br />
mais qui les renforce, peut avoir des<br />
conséquences funestes pour les patients.<br />
Dans ce contexte, il n’est pas étonnant de<br />
constater que seulement la moitié des<br />
demandes aboutissent à des traitements<br />
(cf. encadré 2).<br />
L’histoire de la chirurgie<br />
esthétique<br />
Sans la chirurgie esthétique, qui n’est<br />
d’ailleurs pas une invention de ces vingt<br />
dernières années, on ne discuterait aujourd’hui<br />
pas de cette manière de la signification<br />
et de l’importance de la beauté.<br />
La chirurgie esthétique a fait son apparition<br />
à la fin du 19e siècle. Ce n’est cependant<br />
que dans les années 50 du 20e siècle<br />
qu’elle est parvenue à s’imposer, notamment<br />
grâce au développement de l’anesthésie.<br />
Même si les premières interventions<br />
à but esthétique, notamment dans la région<br />
nasale, sont déjà rapportées 700 ans<br />
avant J.-C., les possibilités de ce type de<br />
chirurgie étaient autrefois réservées aux<br />
victimes de la guerre et d’accidents ou à<br />
des personnes atteintes de malformations<br />
Critères de décision<br />
pour/contre une opération<br />
• Diagnostic clair et faisabilité médicale<br />
• Souffrance évidente<br />
• Investissement justifiable<br />
• Attentes réalistes du patient<br />
• Risque minimal<br />
➾ 50% des demandes n’aboutissent à aucun traitement!<br />
N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
35
Point de Mire<br />
congénitales. Le progrès médical, l’offre<br />
toujours plus importante et la prospérité<br />
ont eu pour conséquence que la propre<br />
apparence n’est plus simplement acceptée<br />
comme une fatalité et que la demande et<br />
de ce fait l’importance de la chirurgie<br />
esthétique ont fortement augmenté au<br />
cours des vingt dernières années. Aujourd’hui,<br />
il est non seulement possible de<br />
traiter des malformations, des séquelles<br />
d’un accident ou des traces d’un cancer,<br />
mais également d’empêcher ou de ralentir<br />
des modifications liées à l’âge. Simultanément,<br />
ce développement a aussi ses<br />
aspects négatifs: la tendance à banaliser<br />
les opérations, l’apparition d’offres pas<br />
sérieuses et la mise en scène médiatique<br />
de cas extrêmes. Ces dérives donnent une<br />
image négative à toute la branche, alors<br />
qu’il ne s’agit que de cas isolés.<br />
Mais malgré toutes ombres au tableau: le<br />
culte et la recherche de la beauté sous<br />
toutes ses formes sont des besoins fondamentaux<br />
de l’être humain qui sont aussi<br />
vieux que l’humanité. Au temps jadis et<br />
dans toutes les cultures, les hommes et les<br />
femmes ont fait d’énormes sacrifices pour<br />
la beauté. Grâce à la médecine moderne,<br />
de nombreux désirs peuvent être satisfaits<br />
sans grande souffrance. Il incombe cependant<br />
aux médecins de se montrer<br />
responsables et de n’effectuer que les interventions<br />
qui sont défendables d’un point<br />
de vue médical et éthique. ■<br />
Contact:<br />
Centre de chirurgie plastique,<br />
Klinik Pyramide am See, Zurich,<br />
direction:<br />
D r méd. Cédric A. George,<br />
www.centerplast.ch<br />
36 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>
Point de Mire<br />
La compréhension par la création<br />
Il n’est pas toujours possible de trouver les mots qui décrivent une souffrance, et tous les patients<br />
ne s’expriment pas aussi aisément. L’art-thérapie ouvre de nouveaux chemins vers la perception<br />
et la compréhension. Elle renforce également la confiance en soi, la créativité et la joie de vivre.<br />
L’art-thérapie est aujourd’hui une forme de thérapie à part entière, appliquée aussi bien dans les<br />
cliniques que dans les cabinets privés<br />
Dr Ruth Ehemann, responsable de l’atelier Living Museum à la Clinique psychiatrique cantonale de Wil (SG);<br />
Robert Spruit, lic. phil., psychologue spécialiste en psychologie de l’enfance et de l’adolescence FSP, diplômé en art-thérapie (DF)<br />
«C’est une particularité de l’art que d’être<br />
un reflet unique de son créateur: l’art rend<br />
hommage à l’individualité humaine. C’est<br />
un contenant dans lequel sont réunies les<br />
différentes parties de l’esprit afin de révéler<br />
une solution personnelle, intégrée et harmonieuse<br />
de manière analogue au processus<br />
thérapeutique.» C’est en ces termes<br />
que l’artiste anglais Edward Adamson<br />
décrit les effets de l’art qui se manifestent<br />
dans son travail entamé en 1946 avec des<br />
patients de la clinique psychiatrique du<br />
Netherne Hospital de Londres.<br />
Des débuts à aujourd’hui<br />
On connaissait les effets curatifs de l’art<br />
déjà durant l’Antiquité. A cette époque, on<br />
attribuait des pouvoirs magiques à l’art<br />
lors de la guérison de souffrances psychiques<br />
et physiques, car il était reconnu<br />
que le processus artistique permet d’accéder<br />
à l’inconscient. Le fondateur de la<br />
psychanalyse, Sigmund Freud, considérait<br />
l’art – outre le rêve et l’humour – comme<br />
la «voie royale vers la connaissance de<br />
l’inconscient» (Freud, 1900, selon Wieland/Kessler,<br />
18). Plus tard, en poussant<br />
le développement de la psychanalyse, C.<br />
G. Jung a fait de la création, une technique<br />
fondée de la psychologie des profondeurs.<br />
Pour lui, le dessin, l’art pictural et plastique<br />
constituaient une voie permettant<br />
de rendre conscients, c’est-à-dire effectifs,<br />
les contenus de l’inconscient. D’où<br />
sa célèbre phrase «Souvent, les mains<br />
livrent un secret que l’esprit ne parvenait<br />
pas à découvrir» (Jung, 1967, 99). Pour<br />
Ernst Speer (1899–1964) également, le<br />
processus créatif permettait de donner<br />
une forme à la vie et au vécu. En 1921, il<br />
fonda la première clinique spécialisée en<br />
psychothérapie d’Allemagne à Lindau,<br />
après que des ateliers de peinture aient été<br />
ouverts vers la fin du 18 e siècle dans certains<br />
établissements psychiatriques. Il y<br />
appliqua différentes formes d’art dès le<br />
début.<br />
Le psychiatre suisse Leo Navratil s’exprime<br />
ainsi au sujet de patients souffrant de<br />
maladies psychiatriques graves: «La psychothérapie<br />
par la discussion n’est pas<br />
adaptée à ces patients. Pour eux, souvent,<br />
le premier contact humain passe par le<br />
dessin ou l’écriture à l’initiative et en présence<br />
du thérapeute» (Navratil, 1998,<br />
238). Depuis Walter Morgenthaler, cette<br />
forme de thérapie orientée et fondée sur<br />
l’art s’est établie comme partie intégrante<br />
de l’offre thérapeutique dans de nombreuses<br />
cliniques de renom en Suisse<br />
(p. ex. à Berne, Münsterlingen, Pfäfers,<br />
Sonnenhof, Hasel, Königsfelden, Rheinau,<br />
Wil, Kilchberg). Grâce à la force créatrice,<br />
l’art-thérapie permet d’utiliser un langage<br />
allant au-delà de son utilisation conventionnelle<br />
et se différencie ainsi des autres<br />
formes de thérapie.<br />
Parler à travers l’œuvre<br />
L’art-thérapie regroupe différents moyens<br />
artistiques spécifiques appliqués pour<br />
améliorer la santé des patients, mais<br />
aussi pour les aider et les accompagner<br />
dans des situations de pathologies, de<br />
crises et dans les processus de changement.<br />
La thérapie se pratique soit individuellement<br />
ou en groupe. L’art-thérapie<br />
permet de procéder à un diagnostic artthérapeutique<br />
et d’assurer un suivi des<br />
troubles psychiques, psychosomatiques et<br />
somatiques. En fonction du domaine de<br />
travail, l’art-thérapie constitue une forme<br />
de thérapie à part entière, ou alors elle<br />
complète d’autres formes de traitement.<br />
Appliquée de manière préventive et stimulante,<br />
elle favorise un développement sain.<br />
Depuis 2011, le titre «art-thérapeute (DF)»<br />
est reconnu et protégé au niveau fédéral.<br />
L’art-thérapie différencie les spécialisations<br />
suivantes:<br />
• thérapie intermédiale<br />
• thérapie plastique et picturale<br />
• musicothérapie<br />
• dramathérapie et thérapie par la parole<br />
• thérapie par la musique et par la danse<br />
Les éléments principaux de la thérapie à<br />
médiation plastique et picturale sont le<br />
travail d’une œuvre visuelle, l’acte artistique<br />
et la confrontation avec le matériel.<br />
Cette spécialisation permet d’appréhender<br />
les ressources, les problèmes et les dysfonctionnements<br />
de façon imagée et sensorielle;<br />
elle favorise l’élaboration de solutions<br />
créatives. La thérapie à médiation<br />
plastique et visuelle active des facultés de<br />
changement et de développement. Lors de<br />
son activité créatrice, le patient expérimente<br />
ses propres forces créatrices et renforce<br />
ainsi sa capacité à agir sur son état<br />
intérieur comme sur les circonstances<br />
extérieures. Les conséquences de ses<br />
propres agissements et de sa propre attitude<br />
peuvent être vécues au travers de la<br />
confrontation avec l’œuvre. En établissant<br />
un rapport conscient entre l’œuvre et le<br />
patient, on accède à son corps, à sa vie<br />
affective et à sa biographie. En se «mettant<br />
en scène» avec tous les aspects de son<br />
existence, le patient s’explore et se reflète<br />
lui-même, donnant ainsi un sens aux<br />
phénomènes de sa propre existence. L’activité<br />
créatrice favorise la connaissance de<br />
soi. Grâce à la prise de conscience et à la<br />
poursuite de l’activité créatrice, des changements<br />
dans la perception des phénomènes<br />
internes et externes deviennent<br />
possibles. Le plaisir du jeu et de la création,<br />
l’envie d’agir et de se percevoir peuvent être<br />
expérimentés. La thérapie à médiation<br />
plastique et picturale favorise la perception<br />
des couleurs et des formes. Elle renforce<br />
la capacité à rencontrer l’autre et à<br />
établir une relation avec lui. (Image professionnelle<br />
et fonction d’OdA KSKV-<br />
CASAT, 2010).<br />
N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
37
Point de Mire<br />
Mode d’action<br />
thérapeutique<br />
Mais qu’est-ce qui distingue l’art-thérapie<br />
des autres formes de thérapie? Quel est son<br />
mode d’action thérapeutique spécifique?<br />
D’après Karin Dannecker (2006), l’art met<br />
à disposition les moyens par lesquels communiquer<br />
l’expérience humaine. L’œuvre<br />
d’art est le résultat d’activités psychiques<br />
pouvant être saisies par les outils de la<br />
psychologie. Voici un résumé du processus<br />
thérapeutique selon Verena Kast (1987,<br />
30s.):<br />
1. Première prise de conscience: Prise de<br />
conscience du problème<br />
2. Phase de préparation: On tente par tous<br />
les moyens de résoudre un problème,<br />
mais sans y parvenir. On rassemble du<br />
matériel, des idées ainsi que des méthodes.<br />
Peu à peu, cela engendre de la<br />
confusion; cette phase s’accompagne de<br />
tensions.<br />
Illustration 1: Force intérieure; photo: Robert Spruit<br />
3. Phase d’incubation: On perd sa concentration,<br />
on se sent mis sous pression et<br />
ressent de la frustration. Des solutions<br />
se manifestent, puis sont rejetées. On se<br />
sent incompétent, inefficace et l’on<br />
doute de soi. Dans cette phase, il s’agit<br />
de laisser son inconscient s’atteler au<br />
problème, de laisser les choses se passer<br />
et d’être confiant qu’une idée viendra<br />
mettre de l’ordre dans le chaos.<br />
4. Phase d’illumination: Une nouvelle<br />
prise de conscience a lieu, tel un déclic<br />
pouvant être lié à de nouveaux modes<br />
d’expérience et de comportement. Le<br />
moment de créativité jaillit de la crise<br />
et engendre un sentiment de joie et de<br />
soulagement.<br />
5. Phase de vérification: Dans cette phase,<br />
on donne forme à ce qui a été compris<br />
de manière concentrée jusqu’à ce qu’il<br />
en émerge une expression précise et<br />
parlante. On tente de définir ce qui a<br />
changé.<br />
Il s’agit donc de délaisser la volonté de<br />
contrôle de la pensée consciente et de<br />
s’abandonner au processus créatif. Le psychologue<br />
Mihály Csikszentmihalyi (1997)<br />
décrit cette immersion dans un état aux<br />
antipodes de la crainte et de l’ennui<br />
comme une expérience-flux qui dissout<br />
les tensions intérieures.<br />
Illustration 2: Croix; photo: Robert Spruit<br />
A cette qualité spécifique de l’art-thérapie<br />
s’ajoutent quatre autres aspects thérapeutiques,<br />
résumés par Robert Spruit (2000)<br />
sur le modèle d’Ingrid Riedel (cf. Riedel,<br />
1992, 25ss):<br />
1. Le processus créatif: Outre ce qui a été<br />
évoqué, l’acte créatif englobe également<br />
la stimulation par les sens ainsi que le<br />
ressenti de l’efficacité sur soi. Dans un<br />
espace protégé, loin de toute pression de<br />
réussite ou de concurrence, les patients<br />
font l’expérience d’un nouveau potentiel<br />
d’expression auquel ils ont accès surtout<br />
en période de crise. C’est ce qu’illustre<br />
la peinture (ill. 1) réalisée par une<br />
jeune femme qui a trouvé une manière<br />
d’exprimer son énergie intérieure et sa<br />
joie de vivre retrouvées.<br />
2. Le processus d’imagination et de symbolisation<br />
peut avoir lieu avec, pendant<br />
et après le processus créatif, en fonction<br />
du moment où l’intervention thérapeutique<br />
entre en jeu. Ci-dessous, ce processus<br />
est illustré par le travail d’une<br />
patiente qui a représenté sa vie comme<br />
une croix fleurie (ill. 2). Par là, elle a<br />
voulu symboliser, en référence à la<br />
croix du Christ, d’une part le fardeau<br />
de sa vie, et d’autre part également sa<br />
force, sa beauté et sa vivacité.<br />
3. Le processus de discussion et d’interprétation:<br />
Sur le plan inconscient, l’image<br />
fait de l’effet à travers le processus créatif,<br />
même lorsqu’elle ne fait pas l’objet<br />
d’une discussion. Le «troisième œil»<br />
(ill. 3), travail d’un jeune homme qui,<br />
38 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>
Point de Mire<br />
montré, sur la possibilité de communiquer<br />
vers l’extérieur un vécu humain – parfois<br />
indicible, au travers de la création artistique.<br />
L’acte créatif lui-même peut<br />
déjà engendrer des processus d’autoguérison<br />
et de prise de conscience. Par la<br />
communication vers l’extérieur, le travail<br />
du processus thérapeutique devient accessible.<br />
<br />
■<br />
Contact:<br />
ruth.ehemann@gd-kpdw.sg.ch<br />
robert.spruit@gpk.ch<br />
Illustration 3: Le troisième œil; photo: Robert Spruit<br />
au terme d’une longue phase de dépression,<br />
est parvenu à accepter et à intégrer<br />
sa part masculine et féminine dans un<br />
triangle violet, indique également le<br />
potentiel créatif que renferme l’art-thérapie.<br />
L’œuvre a permis de comprendre<br />
la signification profonde qui ne s’exprime<br />
que difficilement par la parole.<br />
4. Le processus de rencontre et de relation<br />
entre thérapeute et patient: La discussion<br />
d’une œuvre peut se référer à la<br />
manière dont a été vécu le processus<br />
créatif, aux commentaires sur l’effet<br />
actuel d’une image, aux différents éléments<br />
créatifs, au manque ou à l’esquive<br />
de certains éléments ainsi qu’aux<br />
possibilités d’approfondir la création.<br />
Mais ce qui caractérise réellement l’artthérapie,<br />
c’est la constellation triangulaire<br />
qui s’établit entre le thérapeute, le<br />
patient et l’œuvre. La rencontre a lieu<br />
dans la réflexion suscitée par l’œuvre.<br />
Le potentiel de transformation offert par<br />
l’art-thérapie repose, comme nous l’avons<br />
Bibliographie:<br />
Adamson, E. (1984). Kunst als Heilungsprozess.<br />
Paderborn<br />
Csikszentmihalyi, M. (1997). Kreativität. Wie Sie<br />
das Unmögliche schaffen und ihre Grenzen<br />
überwinden. Stuttgart<br />
Dannecker, K. (2006). Psyche und Ästhetik. Die<br />
Transformationen der Kunsttherapie. Berlin<br />
Jung, C. G. (1967). Die transzendente Funktion.<br />
G.W. VIII. Zürich<br />
Kast, V. (1987). Der schöpferische Sprung. Olten<br />
Navratil, L. (1998). Psychiatrie und Kunst. Ein<br />
Aufruf an die Schweizer Ärzte.<br />
Schweizer Archiv für Neurologie und Psychiatrie,<br />
5/1998, vol. 149. S. 236–239<br />
Riedel, I. (1992). Maltherapie. Stuttgart<br />
Spruit, R. (2000). «… und plötzlich eine Riesenwut<br />
im Bauch!» Farbe als therapeu tischer<br />
Wirkfaktor in der Maltherapie. In: Psychoscope<br />
3/2000, Zeitschrift der Föderation der<br />
Schweizer Psychologinnen und Psychologen,<br />
vol. 21<br />
Wieland, E., Kessler W. ( 2005). Plastisches Gestalten<br />
in der Kunsttherapie, Ton, Gips, Holz,<br />
Stein. Dortmund<br />
(Plus de titres auprès des auteurs)<br />
N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
39
Was haben echokardiographie und<br />
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Perspectives<br />
Actualités en diabétologie<br />
Le défi de l’autogestion<br />
Le diabète de type 2 est devenu l’un des principaux enjeux de santé publique dans les sociétés développées.<br />
Certes, les moyens existent pour les prévenir efficacement, mais la mise en œuvre des mesures<br />
nécessaires n’est pas simple. Le principal défi est de trouver un suivi individualisé permettant<br />
au patient de développer les capacités nécessaires pour autogérer cette maladie chronique à long<br />
terme.<br />
Dr méd. Marc Egli, chef de clinique, Département de médecine interne, CHUV, Lausanne<br />
Le diabète et sa progression à l’échelle planétaire<br />
ont fait l’objet d’une médiatisation<br />
croissante au cours des dernières années.<br />
En effet, s’il n’y a pas de statistiques nationales<br />
pour la Suisse, les données tant locales<br />
[1] qu’internationales [2] indiquent<br />
des prévalences ayant dépassé 5% de la<br />
population générale dans les pays développés.<br />
Ce chiffre approche les 10% aux Etats-<br />
Unis et va sans doute rapidement les dépasser<br />
dans de nombreux pays en développement.<br />
Dans 90 à 95% des cas, il s’agit d’un<br />
diabète de type 2, qui sera presque toujours<br />
associé à d’autres facteurs de risque cardiovasculaire<br />
(hypertension, dyslipidémie,<br />
surpoids en particulier). Leur effet cumulatif<br />
en termes de risque d’atteintes à la santé<br />
potentiellement sévères fait de la prise en<br />
charge du diabète un des enjeux de santé<br />
publique majeurs de notre époque. Pour les<br />
patients et professionnels de la santé<br />
concernés, la situation est contrastée. D’une<br />
part, la survenue des complications du diabète<br />
n’a plus rien d’une fatalité, suite aux<br />
avancées enregistrées depuis une vingtaine<br />
d’années dans le développement de moyens<br />
d’agir efficacement sur les facteurs de<br />
risque. D’autre part, leur mise en œuvre<br />
présente de nombreux défis et difficultés<br />
tant pour les patients que les professionnels.<br />
Cet article propose un bref aperçu de leurs<br />
implications cliniques. Compte tenu de la<br />
fréquence du diabète en médecine ambulatoire<br />
et hospitalière, toutes les spécialités<br />
médicales sont susceptibles d’y être<br />
confrontées à des degrés divers.<br />
Figure 1: Le caractère silencieux et évolutif du diabète de type 2, dont le rythme est<br />
variable d’un individu à l’autre, permet de comprendre son hétérogénéité clinique et la<br />
nécessité d’une prise en charge individualisée.<br />
Un soutien psychosocial<br />
est nécessaire<br />
Les caractéristiques physiopathologiques<br />
du diabète de type 2 permettent d’expliquer<br />
plusieurs particularités de sa prise en<br />
charge (figure 1). Lorsque la glycémie<br />
dépasse les seuils diagnostiques (tableau<br />
1), il y a toujours un déficit relatif de la<br />
capacité de sécrétion d’insuline, combiné<br />
à une insulinorésistance. La sécrétion<br />
d’insuline a ensuite tendance à décliner<br />
progressivement avec les années, de manière<br />
peu prévisible et très variable d’une<br />
personne à l’autre. Cela implique une<br />
grande hétérogénéité clinique parmi les<br />
patients, qui exige une adaptation individualisée<br />
des mesures préventives et<br />
thérapeutiques pour chaque cas. Chez un<br />
patient donné, l’évolution du diabète demande<br />
en général une intensification de<br />
ces mesures avec le temps. En même<br />
temps, le diabète reste une maladie silencieuse<br />
tant que l’hyperglycémie ne<br />
dépasse pas le seuil de glycosurie. Les<br />
complications du diabète elles-mêmes<br />
ne deviennent symptomatiques qu’à des<br />
stades très avancés. Le taux de patients ne<br />
se sachant pas diabétiques est ainsi de 20<br />
à 40% dans les études épidémiologiques<br />
[1, 2]. Cette absence de symptômes pose<br />
évidemment problème lorsqu’il s’agit de<br />
demander au patient un investissement<br />
thérapeutique au long cours, dont le<br />
mieux qu’il puisse attendre est le maintien<br />
de son état de santé actuel. En effet, il n’y<br />
a pas de perspective de guérison proprement<br />
dite, alors que la prévention de la<br />
progression vers de futures complications<br />
reste un argument théorique, dont l’impact<br />
auprès du patient peut être très ambigu<br />
[ ]. Ces constats soulignent l’importance<br />
du soutien psychosocial dans le<br />
suivi chronique, un thème que les recommandations<br />
n’abordent hélas que superficiellement.<br />
N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
41
Perspectives<br />
Figure 2: Détermination évolutive des objectifs pour l’HbA1c, adaptée à diverses situations<br />
cliniques dans le suivi du patient diabétique.<br />
Tableau 1: critères diagnostiques du diabète<br />
HbA1c: critères selon consensus 2009<br />
Tolérance au glucose normale < 5,7 %<br />
Intolérance au glucose 5,7–6,4 %<br />
Diabète ≥ 6,5 %<br />
HGPO à 75 de glucose: critères OMS/IDF (glycémies veineuses)<br />
Les directives et leurs<br />
limites<br />
Au cours des vingt dernières années, le<br />
cadre de la pratique clinique a été profondément<br />
transformé, tant par l’accroissement<br />
des options thérapeutiques à disposition<br />
que par les résultats de plusieurs<br />
études-clés [4, 5, 6, 7]. Pour le praticien en<br />
quête de repères, il est cependant difficile<br />
de se maintenir à jour par rapport à cette<br />
inflation de connaissances et de moyens<br />
disponibles. Les recommandations élaborées<br />
par les associations spécialisées nationales<br />
et internationales constituent une<br />
des réponses à cette difficulté [8]. Ces<br />
documents de référence, dont certains<br />
sont librement accessibles sur le web [9,<br />
10], visent à définir des standards de pratique<br />
dérivés de connaissances scientifiquement<br />
fondées. Il s’agit d’informations<br />
précieuses, mais jamais suffisantes à elles<br />
seules pour déterminer la prise en charge<br />
du patient individuel. En effet les résultats<br />
des études correspondent à des moyennes<br />
0 min (à jeun) 120 min post HGPO<br />
Tolérance au glucose normale < 5,6 mmol/l < 7,8 mmol/l<br />
Intolérance au glucose 5,6–6,9 mmol/l 7,8–11,0 mmol/l<br />
Diabète ≥ 7,0 mmol/l ≥ 11,1 mmol/l<br />
obtenues par la comparaison de groupes<br />
de patients sélectionnés et de stratégies<br />
thérapeutiques limitées. Ces résultats ne<br />
sont donc pas directement applicables aux<br />
patients individuels dans leur diversité.<br />
L’indispensable individualisation de la<br />
prise en charge du diabète de type 2 dans<br />
la pratique, doit donc pouvoir s’appuyer<br />
sur d’autres connaissances et réflexions.<br />
La question des objectifs glycémiques illustre<br />
bien cette problématique. Viser une<br />
hémoglobine glyquée (HbA1c) de 7%, valeur<br />
retenue dans la plupart des recommandations<br />
actuelles, est certainement<br />
approprié pour le patient diabétique<br />
moyen. En cas de diabète de longue évolution<br />
entraînant une labilité glycémique,<br />
ou chez un patient polymorbide, l’objectif<br />
compatible avec l’évitement des hypoglycémies<br />
se situe plutôt vers 8 à 8,5%. A<br />
contrario, une HbA1c autour de 6% peut<br />
souvent être maintenue par des mesures<br />
non pharmacologiques uniquement en<br />
cas de diabète dépisté à un stade précoce<br />
(figure 2). Une logique semblable peut<br />
s’appliquer à la plupart des recommandations<br />
pour le suivi du diabète, des facteurs<br />
de risque associés et le dépistage périodique<br />
des complications, énumérées dans<br />
le tableau 2. La question du dépistage de<br />
la maladie coronarienne silencieuse a<br />
quant à elle suscité de vifs débats ces dernières<br />
années. Jusqu’à récemment, ce<br />
dépistage était recommandé pour tout<br />
patient diabétique de type 2 présentant au<br />
moins deux autres facteurs de risque cardiovasculaire.<br />
Les dernières études [11]<br />
ont cependant montré que ces critères<br />
conduisaient à un nombre disproportionné<br />
de dépistages inutiles. En l’absence<br />
de consensus, il paraît actuellement raisonnable<br />
de dépister électivement les patients<br />
dont le diabète et les facteurs de<br />
risque associés ont été mal contrôlés pendant<br />
plusieurs années, et/ou qui présentent<br />
déjà d’autres complications du<br />
diabète ou marqueurs d’atteinte vasculaire<br />
(microalbuminurie, rétinopathie,<br />
plaques athéromateuses carotidiennes ou<br />
fémorales). L’enseignement principal à<br />
retenir concernant la prise en charge du<br />
patient diabétique de type 2 reste l’impact<br />
majeur d’une intervention visant le<br />
contrôle simultané des facteurs de risque<br />
cardiovasculaire multiples typiquement<br />
associés au diabète de type 2 démontré<br />
dans l’étude Steno-2 [7]. Alors que dans<br />
des études sur le contrôle d’un seul facteur<br />
de risque, il faut en général traiter plusieurs<br />
dizaines de patients pour prévenir<br />
un événement, dans Steno-2 ce nombre<br />
n’était que de 5 après 8 ans. Ce résultat<br />
remarquable a en outre été obtenu avec<br />
une atteinte des objectifs thérapeutiques<br />
qui n’était que partielle.<br />
Un répertoire thérapeutique<br />
en expansion<br />
Le tableau 3 donne une vue d’ensemble<br />
des principales caractéristiques des classes<br />
pharmacologiques actuellement disponibles.<br />
Il inclut également les mesures non<br />
pharmacologiques, qui font partie intégrante<br />
de la prise en charge du diabète à<br />
chaque stade [12]. En ce qui concerne le<br />
choix parmi les options médicamenteuses,<br />
le nombre de situations où une<br />
seule s’impose est assez limité. Tel est le<br />
cas pour le traitement initial d’un diabète<br />
de type 2, pour lequel la metformine reste<br />
le premier choix indiscuté. Les principaux<br />
arguments sont son faible coût et une<br />
42 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>
Perspectives<br />
Tableau 2: principales recommandations pour la prise en charge du diabète, des facteurs de risque cardiovasculaire<br />
associés et le dépistage précoce des complications (liste non exhaustive)<br />
Behandlung des Diabetes<br />
Glycémie<br />
Alimentation<br />
Activité physique<br />
Traitements pharmacologiques<br />
Education thérapeutique<br />
Soutien psychosocial<br />
Mesure<br />
Automesure glycémique et mesure trimestrielle<br />
du taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c)<br />
Enseignement adapté, à réactualiser périodiquement<br />
Enseignement adapté, à réactualiser périodiquement<br />
Divers algorithmes pour l’intensification progressive<br />
des traitements<br />
Le suivi de cours d’éducation sur le diabète devrait<br />
être proposé à tout patient diabétique<br />
Relation d’accompagnement attentive aux besoins<br />
et préoccupations du patient<br />
Objectifs<br />
Documentation de l’équilibre glycémique comme support à la discussion<br />
entre médecin et patient, évaluation de l’effet des traitements,<br />
prévention et correction de l’hypoglycémie<br />
Connaissances sur les sources d’hydrates de carbone, leur répartition<br />
dans le cadre d’une alimentation équilibrée. Dépistage et prévention<br />
des troubles du comportement alimentaire<br />
Prévention de la sédentarité, maintien d’au moins 150 minutes d’activité<br />
physique par semaine (p.ex. marche rapide ou équivalent)<br />
Maintien d’un contrôle glycémique efficace à long terme (détails<br />
cf. texte de l’article)<br />
Permettre au patient de développer une compréhension du diabète et<br />
les capacités indispensables à une autogestion compatible avec les<br />
autres aspects de sa vie<br />
Prévenir les conséquences de la lassitude liée au poids de la maladie<br />
chronique<br />
Facteurs de risque cardiovasculaire associés<br />
Hypertension Contrôle au minimum annuel Maintien TA < 130/80 mmHg. Inhibiteurs de l’enzyme de conversion<br />
comme 1er choix médicamenteux<br />
Dyslipidémie Dosage annuel du profil lipidique Valeurs cibles pour HDL, LDL et triglycérides selon catégorie de<br />
risque. En général HDL > 1,3, LDL < 2,6 et TG < 1,7 mmol/l.<br />
Critères pour l’introduction d’un traitement de statine régulièrement<br />
débattus<br />
Surpoids Suivi pondéral régulier Stabilisation, tendre vers une réduction progressive<br />
Tabagisme<br />
Sensibilisation et conseils pour une démarche<br />
d’arrêt<br />
Diminution de la consommation visant un arrêt complet<br />
Dépistage périodique des complications<br />
Rétinopathie Examen annuel du fond d’œil Dépistage précoce de la rétinopathie<br />
Néphropathie<br />
Neuropathie et<br />
artériopathie des<br />
membres inférieurs<br />
Maladie coronarienne<br />
silencieuse<br />
Dosage annuel du rapport albumine: créatinine<br />
(ACR) sur spot urinaire<br />
Status podologique annuel, à intensifier en cas<br />
de pied à risque<br />
Absence de consensus sur la stratégie de dépistage<br />
des patients à haut risque<br />
Dépistage précoce de la microalbuminurie (positif si ACR > 2,5 mg/<br />
mmol (h) ou 3,5 mg/mmol (f) à 2 reprises sur 3 dosages). Dans ce<br />
cas, indication à un traitement néphroprotecteur (inhibiteur de l’enzyme<br />
de conversion ou antagoniste des récepteurs de l’angiotensine)<br />
Dépistage précoce des marqueurs pour un pied à risque: polyneuropathie,<br />
artériopathie, répercussions trophiques et biomécaniques.<br />
Prévention des lésions par l’éducation à l’autosoin et le chaussage<br />
orthopédique adéquat<br />
Dépistage et traitement précoce de sténoses coronariennes<br />
asymptomatique.<br />
Optimisation du contrôle des facteurs de risque cardiovasculaire<br />
N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
43
Perspectives<br />
Tableau 3: options thérapeutiques du diabète de type 2 actuellement disponibles<br />
Biguanides Sulfonylurées Glinides Inhibiteurs de<br />
l’α-glucosidase<br />
Verfügbare Medikamente<br />
Metformine (Glucophage ® )# Gliclazide (Diamicron MR ® )*#<br />
Glimépiride (Amaryl ® )*#<br />
Glibenclamide (Daonil ® )*#<br />
Glibornuride (Glutril ® )<br />
Natéglinide (Starlix ® )<br />
Répaglinide (<strong>No</strong>vonorm ® )<br />
Acarbose (Glucobay ® )<br />
Miglitol (Diastabol ® )<br />
Glitazones +<br />
Pioglitazone (Actos ® )<br />
Mécanisme d’action<br />
Augmentation de la sensibilité<br />
à l’effert de l’insuline (hépatique<br />
> périphérique)<br />
Stimulation de la sécrétion<br />
d’insuline par liaison au récepteur<br />
des sulfonylurées de la<br />
cellule β<br />
Stimulation de la sécrétion<br />
d’insuline prandiale par<br />
liaison au récepteur des sulfonylurées<br />
(site de liaison différent<br />
de celui des sulfonylurées;<br />
durée d’action brève)<br />
Ralentissement de l’absorption<br />
des hydrates de carbone au niveau<br />
intestinal par inhibition<br />
de leur dégradation enzymatique<br />
Augmentation de la sensibilité<br />
à l’effet de l’insuline (périphérique<br />
> hépatique) par stimulation<br />
de PPAR-γ<br />
Impact glycémique potentiel §<br />
HbA1c de ~ 1–2% HbA1c de ~ 1–2% HbA1c de ~ 1(–2)% HbA1c de ~ 0,5–1,0% HbA1c de ~ 0,5–1,5%<br />
Avantages<br />
Stabilisation/réduction pondérale<br />
de l’hyperinsulinémie<br />
Ne provoque pas d’hypoglycémies<br />
Bon marché<br />
Bon marché Courte durée d’action Ne provoque pas d’hypoglycémies<br />
Amélioration du profil lipidique<br />
de l’hyperinsulinémie<br />
Ne provoque pas d’hypoglycémies<br />
Effets démontrés sur les complications à long terme<br />
des complications micro-/<br />
macrovasculaires<br />
Prévention de la progression<br />
vers le diabète chez l’intolérant<br />
au glucose<br />
Effets secondaires, inconvénients<br />
Intolérance digestive (~5%,<br />
évitable par le dosage progressif)<br />
Acidose lactique (très rare si<br />
contre-indications respectées)<br />
Carence en vitamine B12<br />
Doit être pris 2 × par jour<br />
des complications microvasculaires<br />
Hypoglycémies (particulièrement<br />
si longue durée d’action<br />
et métabolites actifs)<br />
Prise pondérale<br />
Pas de données disponibles<br />
sur le long terme<br />
Hypoglycémies, Prise pondérale<br />
(moins qu’avec les sulfonylurées)<br />
Prix élevé<br />
Multiples prises quoti-diennes<br />
nécessaires<br />
Pas de données disponibles<br />
sur le long terme<br />
Taux élevé d’intolérance digestive<br />
Multiples prises quoti-diennes<br />
nécessaires<br />
Données limitées sur le long<br />
terme<br />
Prise pondérale<br />
Œdèmes, insuffisance cardiaque<br />
Risque de fracture chez la<br />
femme<br />
Prix élevé<br />
Indications typiques<br />
Tout patient diabétique de<br />
type 2 dès le diagnostic<br />
Contre-indications<br />
IR (Ccréat
Perspectives<br />
Suite Tableau 3: options thérapeutiques du diabète de type 2 actuellement disponibles<br />
Inhibiteurs de la DPP-4 + Analoguesdu GLP-1 + Insuline Mode de vie<br />
Médicaments disponibles<br />
Sitagliptine (Januvia ® )<br />
Vildagliptine (Galvus ® )<br />
Saxagliptine (Onglyza ® )<br />
Linagliptin (Trajenta ® )<br />
Mécanisme d’action<br />
Effet incrétine: stimulation de la<br />
sécrétion d’insuline et inhibition de la<br />
sécrétion du glucagon par inhibition<br />
de la dégradation du GLP-1 et du GIP<br />
endogènes<br />
Exenatide (Byetta ® )<br />
Liraglutide (Victoza ® )<br />
Effet incrétine:<br />
stimulation de la sécrétion d’insuline<br />
et inhibition de la sécrétion du glucagon<br />
par analogues du GLP-1 résistants<br />
à la dégradation par la DPP-4<br />
Insulines lentes/basales:<br />
NPH, detemir, glargine<br />
Insulines rapides:<br />
lispro, aspart, glulisine<br />
Insuline humaine<br />
Insulines mélangées<br />
Traitement substitutif:<br />
effets anaboliques dans les organes<br />
sensibles à l’insuline (métabolisme<br />
glucidique, lipidique, protéique)<br />
Freinage de la sécrétion de glucagon<br />
n/a<br />
(alimentation équilibrée, stabilisationdiminution<br />
du poids, activité physique<br />
régulière)<br />
Multiples effets métaboliques, circulatoires,<br />
psychosociaux favorables<br />
Impact glycémique potentiel §<br />
HbA1c de ~ 0,5–1,0% HbA1c de ~ 0,5–1,5% HbA1c sans limite supérieure HbA1c de ~ 1–2%<br />
Avantages<br />
Neutralité pondérale<br />
Ne provoque pas d’hypoglycémies<br />
Diminution du poids par effets<br />
gastro-intestinaux et centrau<br />
XNe provoque pas d’hypoglycémies<br />
Effets démontrés sur les complications à long terme<br />
Pas de données disponibles sur le long<br />
terme<br />
Pas de données disponibles sur le long<br />
terme<br />
Effets secondaires, inconvénients<br />
Prix élevé<br />
Nausées surtout en début de traitement<br />
Rares cas de pancréatite<br />
Doit s’injecter<br />
Prix élevé<br />
Indications typiques<br />
Alternative aux sulfonylurées, particulièrement<br />
si un évitement strict des hypoglycémies<br />
est visé<br />
Patients avec BMI>28, en association<br />
avec le traitement oral si une perte<br />
pondérale est visée<br />
Marge thérapeutique maximale,<br />
souplesse d’adaptation, Amélioration<br />
du profil lipidique<br />
des complications micro-/macrovasculaires<br />
Hypoglycémies, prise pondérale<br />
Doit s’injecter<br />
Traitement initial des décompensations<br />
diabétiques. Perte d’efficacité ou<br />
contre-indications à des autres traitements<br />
Contre-indications<br />
Hypersensibilité Hypersensibilité Aucune Aucune<br />
Remarques<br />
Association avec l’insuline en cours<br />
d’admission<br />
Bon marché, bénéfices au-delà du<br />
contrôle glycémiques<br />
Prévention de la progression vers le<br />
diabète chez l’intolérant au glucose<br />
Aucun inconvénient spécifique<br />
Peut suffire à des stades précoces.<br />
Reste une composante importante du<br />
traitement à tous les stades d’évolution<br />
du diabète<br />
+: limitations au remboursement par les caisses-maladie (consulter la liste des spécialités sur http://bag.e-mediat.net/SL2007.Web.External/Default.aspx ). #: génériques disponibles. §: valeurs à considérer comme indicatives,<br />
la réponse glycémique effective pouvant varier plus fortement en fonction des caractéristiques individuelles du patient.<br />
Abréviations : SUR-1: sulphonylurea receptor-1 de la cellule bêta; IR: insuffisance rénale; Ccréat: clearance de la créatinine; IC: insuffisance cardiaque; IResp: insuffisance respiratoire; OH: éthylisme<br />
N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
45
Perspectives<br />
Figure 3: Suivi au long cours du diabète de type 2 à travers un processus collaboratif<br />
d’ajustement entre médecin et patient.<br />
excellente documentation de son efficacité<br />
sur le long terme. Il y a ensuite les<br />
situations dans lesquelles le recours à<br />
une insulinothérapie est incontournable.<br />
Lorsque l’hémoglobine glyquée (HbA1c)<br />
dépasse les objectifs de façon persistante<br />
sous un traitement oral maximal, cela<br />
reflète un épuisement de la capacité de<br />
sécrétion d’insuline, qui est une condition<br />
sine qua non de l’efficacité de tous les traitements<br />
antidiabétiques oraux (ADO). A<br />
noter qu’à l’heure actuelle, il n’existe toujours<br />
aucun traitement qui aurait démontré<br />
un impact véritable sur la tendance au<br />
déclin progressif de l’insulinosécrétion<br />
endogène déjà évoquée. L’introduction<br />
élective d’une insulinothérapie restera<br />
donc nécessaire pour de nombreux patients.<br />
Celle-ci s’impose aussi, mais de<br />
manière plus urgente en cas de décompensation<br />
diabétique, compte tenu du<br />
risque d’aggravation rapide avec mise en<br />
danger du patient. Se pose alors par principe<br />
la question d’une hospitalisation, en<br />
fonction de la sévérité de la décompensation.<br />
En effet si l’administration d’insuline<br />
est rapidement efficace pour écarter la<br />
menace d’acidocétose, les pertes hydriques<br />
et électrolytiques associées peuvent nécessiter<br />
une phase de surveillance et de traitements<br />
intraveineux intensifs. L’estimation<br />
de la sévérité se fait d’après le tableau<br />
clinique global, en intégrant non seulement<br />
la valeur glycémique du moment,<br />
qui est souvent supérieure à 30 mmol/l,<br />
mais aussi l’intensité des symptômes<br />
d’insulinopénie, de cétogenèse (d’une discrète<br />
cétonurie à une acidose franche) et<br />
l’altération de l’état général du patient. En<br />
revanche lorsque l’insuline peut être introduite<br />
électivement, il est possible de<br />
suivre des règles simples, en commençant<br />
par une insuline basale [13].<br />
Avec une prévalence de 20 à 30%, le<br />
nombre de patients diabétiques est très<br />
élevé en milieu hospitalier [14]. Les variations<br />
des besoins en insuline dans le<br />
contexte des soins aigus exigent en général<br />
une insulinothérapie intensifiée au<br />
début, et l’anticipation de la transition vers<br />
le suivi ambulatoire chronique [15]. Le<br />
manque de formation des professionnels<br />
concernés dans ce domaine est toutefois<br />
un problème reconnu à l’échelle internationale<br />
[16].<br />
Faire le bon choix<br />
La plupart des autres décisions thérapeutiques<br />
reviennent à rechercher l’option la<br />
plus appropriée parmi plusieurs envisageables<br />
a priori. Ainsi, en cas d’ajout d’un<br />
deuxième ADO à la metformine, ou de son<br />
remplacement par une autre classe thérapeutique,<br />
chacune d’entre elles sera dotée<br />
d’une série d’avantages et d’inconvénients<br />
(tableau 3). Les sulfonylurées représentent<br />
une option bien documentée et peu coûteuse,<br />
avec toutefois un risque d’hypoglycémie.<br />
La pioglitazone est indiscutablement<br />
efficace en tant qu’antidiabétique,<br />
mais hormis un prix plus élevé, son emploi<br />
est souvent limité par le risque de<br />
prise pondérale et de rétention hydrique,<br />
particulièrement en cas de cardiopathie.<br />
Les glinides et inhibiteurs de l’α-glucosidase<br />
apparaissent comme traitements de<br />
deuxième ligne compte tenu de leur puissance<br />
inférieure aux autres et de divers<br />
inconvénients pratiques. Les inhibiteurs<br />
de la DPP-4 ou gliptines ont pour eux<br />
l’absence de risque d’hypoglycémie et une<br />
efficacité en association avec la metformine<br />
qui paraît comparable aux sulfonylurées.<br />
Comme pour toute nouvelle classe<br />
thérapeutique, leur coût est cependant<br />
plus élevé et leur efficacité à long terme<br />
n’est pas encore assez documentée. Cela<br />
concerne également les analogues du<br />
GLP-1, dont la puissance apparaît supérieure<br />
et associée à une réduction du poids<br />
corporel, mais qui doivent être administrés<br />
par voie sous-cutanée. S’il est important<br />
de connaître tous ces arguments, il<br />
faut encore les pondérer en fonction des<br />
Points-clés pour la<br />
pratique<br />
• Le caractère chronique évolutif du<br />
diabète de type 2 amène la nécessité<br />
d’ajustements thérapeutiques<br />
récurrents et individualisés au fil du<br />
temps.<br />
• En dehors de quelques situations<br />
cliniques où une option thérapeutique<br />
s’impose naturellement, les<br />
choix doivent s’effectuer parmi plusieurs<br />
alternatives envisageables a<br />
priori.<br />
• La prévention efficace des complications<br />
ne se limite pas au contrôle<br />
glycémique, mais passe par le<br />
contrôle de tous les facteurs de<br />
risque cardiovasculaire présents.<br />
• Les objectifs thérapeutiques doivent<br />
être ajustés en fonction du contexte<br />
clinique, selon une évaluation individualisée<br />
du rapport avantages/<br />
inconvénients des mesures nécessaires<br />
sur le court et le long terme.<br />
• Le suivi exige d’abord la construction<br />
d’un partenariat avec le patient<br />
qui assume l’investissement thérapeutique<br />
au quotidien.<br />
46 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>
Perspectives<br />
caractéristiques individuelles de chaque<br />
patient et de son diabète. S’agissant par<br />
exemple de l’impact glycémique d’un<br />
ADO, il peut être nul ou supérieur aux<br />
valeurs figurant dans le tableau 3 selon le<br />
contexte. Ces chiffres n’ont qu’une valeur<br />
indicative, et les études disponibles ne<br />
suffisent pas à départager les différents<br />
ADO selon leur efficacité pharmacologique.<br />
En cas d’insulinopénie, il n’y aura<br />
pas de réponse aux ADO. En cas d’ajout en<br />
tant que troisième médicament, l’impact<br />
d’un ADO sera forcément plus limité, alors<br />
qu’en cas de diabète inaugural, la metformine<br />
seule suffit parfois à faire baisser<br />
l’HbA1c de 3%. Il faut donc procéder par<br />
étapes, en retenant l’option thérapeutique<br />
qui semble la mieux adaptée à la situation<br />
individuelle, puis en la réévaluant selon<br />
les effets produits dans le cadre du suivi.<br />
La question du choix des ADO à maintenir<br />
en association avec l’insuline se pose de<br />
manière semblable. Si la pertinence de la<br />
metformine ne fait aucun doute, les autres<br />
combinaisons sont soit discutables<br />
conceptuellement (sécrétagogues de l’insuline),<br />
soit problématiques (glitazones),<br />
soit peu documentées (inhibiteurs de la<br />
DPP-4). En pratique, certaines de ces<br />
combinaisons peuvent parfois se discuter<br />
d’un point de vue empirique, mais il faudra<br />
en réévaluer régulièrement l’utilité de<br />
manière critique.<br />
Une maladie autogérée<br />
Le diabète est une maladie chronique<br />
autogérée, dans laquelle l’investissement<br />
thérapeutique au quotidien incombe au<br />
patient. L’efficacité du traitement sera<br />
donc toujours conditionnée par sa capacité<br />
et sa volonté à s’en approprier durablement<br />
la gestion. Cette autogestion ne<br />
concerne pas seulement les traitements<br />
médicamenteux, mais aussi divers aspects<br />
du mode de vie du patient. Elle s’imbrique<br />
donc dans la vie qu’il mène, ce qui amène<br />
inévitablement des interférences qu’il faut<br />
gérer à leur tour. Cela exige du patient une<br />
capacité à se positionner face à des choix<br />
souvent complexes, ce qui est bien différent<br />
de la notion de «compliance» à des<br />
prescriptions médicales. Travailler au<br />
développement de cette capacité de choix<br />
est donc un aspect prioritaire du suivi<br />
médical, tout autant que l’acquisition<br />
d’aptitudes pratiques comme l’automesure<br />
glycémique [17]. Ce travail dépend<br />
à la fois de la qualité de la relation pa -<br />
tient-médecin et des multiples collaborations<br />
interprofessionnelles, indispensables<br />
compte tenu des nombreux champs de<br />
compétence requis dans le cadre du suivi<br />
au long cours. Il s’agit d’un processus<br />
d’ajustement continu, dont les composantes<br />
sont résumées dans la figure 3. Un<br />
prérequis y est la rencontre de deux perspectives<br />
souvent très différentes au départ,<br />
celle du médecin et celle du patient, pour<br />
parvenir à une compréhension partagée<br />
de la problématique qui permet de négocier<br />
un compromis. Cela constitue la base<br />
pour une décision initiale mutuellement<br />
assumée. Pour être à l’aise dans la négociation,<br />
il est d’autant plus important pour<br />
le médecin de disposer de bases solides à<br />
sa propre réflexion. La décision doit ensuite<br />
être soigneusement évaluée selon les<br />
résultats obtenus. Pour être pertinente,<br />
cette évaluation ne peut se limiter qu’aux<br />
paramètres cliniques: elle se doit d’inclure<br />
un dialogue ouvert sur la balance entre<br />
les bénéfices et les inconvénients dans<br />
l’expérience du patient. Ce processus permet<br />
ainsi de valider, ou de réajuster la<br />
décision initiale en termes d’objectifs,<br />
moyens et stratégies thérapeutiques. Il<br />
Questions QCM:<br />
1. Parmi les énoncés suivants concernant les objectifs thérapeutiques<br />
dans le suivi du diabète de type 2, veuillez identifier celui/<br />
ceux qui est/sont correct(s) (une ou plusieurs réponses correctes):<br />
A. Il est déconseillé de viser un taux d’HbA1c inférieur à 6,5% chez le patient diabétique<br />
de type 2, sauf si le traitement n’est pas associé à un risque d’hypoglycémies<br />
(p. ex. metformine).<br />
B. Une HbA1c à 8% est un objectif adéquat chez un patient de 75 ans ayant des glycémies<br />
instables avec hypoglycémies fréquentes.<br />
C. Une HbA1c à 8% est un objectif adéquat chez un patient de 55 ans ayant des glycémies<br />
instables avec hypoglycémies fréquentes.<br />
D. Le maintien d’un taux d’HbA1c inférieur à 6,5% est approprié chez un patient<br />
diabétique de 60 ans en bonne santé qui ne présente pas d’hypoglycémies.<br />
Réponses correctes: B, C, D<br />
2. Les sulfonylurées (une seule réponse correcte):<br />
A. Sont préférables à la metformine chez les patients diabétiques de type 2 avec un<br />
BMI normal.<br />
B. Peuvent être remplacées par un inhibiteur de la DPP-4 si le contrôle glycémique<br />
est efficace mais compliqué d’hypoglycémies récidivantes.<br />
C. Sont des médicaments moins puissants que la metformine.<br />
D. Sont un traitement de choix pour remplacer la metformine en cas de contrôle<br />
glycémique inefficace avec celle-ci.<br />
Réponse correcte: B<br />
3. Parmi les énoncés suivants concernant les stratégies de prise en<br />
charge du diabète de type 2, veuillez identifier celui/ceux qui est/<br />
sont correct(s) (une ou plusieurs réponses correctes):<br />
A. Il est envisageable de débuter le traitement d’un diabète de type 2 inaugural sans<br />
symptômes d’hyperglycémie avec une HbA1c de 8% par mesures non pharmacologiques<br />
seules.<br />
B. En cas de diabète déséquilibré avec une HbA1c de 9% sous traitement de metformine<br />
et gliclazide à doses maximales, l’ajout de pioglitazone est une mesure<br />
appropriée.<br />
C. En cas de diabète déséquilibré avec une HbA1c de 8% sous traitement de metformine<br />
et gliclazide à doses maximales, l’ajout d’une injection quotidienne d’insuline<br />
glargine est une mesure appropriée.<br />
D. En cas d’intolérance à la metformine chez un patient traité efficacement par<br />
metformine et gliclazide, le remplacement de la metformine par le répaglinide<br />
est une mesure appropriée<br />
Réponses correctes: A, C<br />
N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
47
Perspectives<br />
évite en outre une dynamique aliénante,<br />
dans laquelle le patient se voit attribuer le<br />
rôle de simple exécutant de prescriptions<br />
d’un médecin lui-même exécutant de<br />
guidelines au caractère prescriptif, en<br />
offrant la souplesse indispensable au<br />
suivi au long cours d’une maladie chronique.<br />
■<br />
Bibliographie<br />
1. Kaiser A, Vollenweider P, Waeber G, Marques-<br />
Vidal P. Prevalence, awareness and treatment<br />
of type 2 diabetes mellitus in Switzerland:<br />
the CoLaus study. Diabet. Med. 29,<br />
190–197 (<strong>2012</strong>).<br />
2. IDF Europe. Diabetes – The Policy Puzzle<br />
3rd ed. 2011. http://www.idf.org/sites/de-<br />
fault/files/idf-europe/ThePolicyPuzzle-<br />
Book.pdf<br />
3. Paterson B, Thorne S. Developmental evolution<br />
of expertise in diabetes self-management.<br />
Clin Nurs Research 2000; 9(4):<br />
402–19.<br />
4. UK Prospective Diabetes Study (UKPDS)<br />
Group. Intensive blood-glucose control with<br />
sulphonylureas or insulin compared with<br />
conventional treatment and risk of complications<br />
in patients with type 2 diabetes<br />
(UKPDS 33). Lancet 1998; 352: 837–53.<br />
5. The Action to Control Cardiovascular Risk in<br />
Diabetes Study Group. Effects of Intensive<br />
Glucose Lowering in Type 2 Diabetes. N Engl<br />
J Med. 2008; 358: 2545–59.<br />
6. ADVANCE Collaborative Group. Intensive<br />
blood glucose control and vascular outcomes<br />
in patients with type 2 diabetes.<br />
N Engl J Med. 2008; 358: 2560–72.<br />
7. Gæde P, Lund-Andersen H, Parving HH,<br />
Pedersen O. Effect of a Multifactorial Intervention<br />
on Mortality in Type 2 Diabetes.<br />
N Engl J Med 2008; 358: 580–91.<br />
8. Inzucchi SE, Bergenstal RM, Buse JB, et al.<br />
Management of hyperglycaemia in type 2<br />
diabetes:<br />
9. a patient-centered approach. Position statement<br />
of the American Diabetes Association<br />
(ADA) and the European Association for the<br />
Study of Diabetes (EASD). Diabetologia <strong>2012</strong>.<br />
DOI 10.1007/s00125-012-2534-0.<br />
10. International diabetes federation. Global<br />
guideline for type 2 diabetes. 2005 (82p.)<br />
www.idf.org/webdata/docs/IDF%20GGT2D.<br />
pdf<br />
11. Type 2 diabetes; national clinical guideline<br />
for management in primary and secondary<br />
care (update). The National collaborating<br />
centre for chronic conditions 2008 (278p.)<br />
www.nice.org.uk/nicemedia/pdf/CG66diabetesfullguideline.pdf<br />
12. Young LH, et al. Cardiac outcomes after<br />
screening for asymptomatic coronary artery<br />
disease in patients with type 2 diabetes; The<br />
DIAD study: A randomized controlled trial.<br />
JAMA 2009; 301: 1547–55.<br />
13. American Diabetes Association. Standards<br />
Of Medical Care In Diabetes. Diabetes Care<br />
2010; 33(s1): S11–S61.<br />
14. Philippe J, Brändle M, Carrel J, et al. Recommandations<br />
sur le traitement du diabète de<br />
type 2: déclaration de consensus de la Société<br />
Suisse d’Endocrinologie-Diabétologie.<br />
Forum Med Suisse 2009; 9(3): 50–55.<br />
15. Carral F, Olveira G, Aguilar M, et al. Hospital<br />
discharge records under-report the prevalence<br />
of diabetes in inpatients. Diabetes Res<br />
Clin Pract 2003; 59: 145–51.<br />
16. Egli M, Sofra D, Puder J, Masmont Berwart<br />
S, Ruiz J. Inefficacité de la gestion de l’hyperglycémie<br />
du patient hospitalisé: origines et<br />
remèdes. Rev Méd Suisse 2008; 4: 1398–404.<br />
17. Cook CB, Castro JC, Schmidt RE, et al. Diabetes<br />
care in hospitalized noncritically ill<br />
patients: More evidence for clinical inertia<br />
and negative therapeutic momentum. J Hosp<br />
Med 2007; 2(4): 203–11.<br />
18. Egli M., J. Ruiz. Quelle place pour l’automesure<br />
glycémique dans la prise en charge du<br />
diabète de type 2? Rev Méd Suisse 2009; 5:<br />
1254–8.<br />
La série documentaire «Die Assistenzärzte» a été tournée à Interlaken<br />
A partir du 24 août, la télévision alémanique Schweizer Fernsehen diffusera la série documentaire en<br />
cinq volets «Die Assistenzärzte». Tournée à l’Hôpital fmi d’Interlaken, elle met en scène des médecinsassistants.<br />
La série sera diffusée le vendredi à 21h00 sur SF 1, aux dates suivantes: 24.8.<strong>2012</strong>, 31.8.<strong>2012</strong>,<br />
7.9.<strong>2012</strong>, 14.9.<strong>2012</strong>, 21.9.<strong>2012</strong>.<br />
Les protagonistes de la série documentaire sont des médecins-assistants à différents stades de leur formation. «DOK» les suit dans<br />
leur parcours postgrade de spécialisation, en valorisant leur quotidien: leurs réussites, leurs joies, mais aussi les moments de stress,<br />
les difficultés.<br />
«Die Assistenzärzte» montre la réalité de l’Hôpital d’Interlaken, un établissement suisse type de taille moyenne, avec sa chirurgie,<br />
sa médecine interne, ses urgences, sa maternité. Une place de choix est accordée aux formateurs, les médecins-chefs, qui mettent<br />
à l’épreuve leurs protégés, tout en les soutenant et en leur faisant comprendre que, dans ce métier, tout est souvent question de vie<br />
ou de mort.<br />
A partir du 24 août <strong>2012</strong>, 21h00, la série «Die Assistenzärzte» diffusée sur SF 1 suivra les médecins-assistants dans les coulisses<br />
d’un hôpital à la vie trépidante.<br />
48 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>
Perspectives<br />
Aus der «Praxis»*<br />
Horten-Zentrum für praxisorientierte Forschung und Wissenstransfer, Zürich<br />
Intensive Blutzuckerkontrolle bei<br />
Typ-2-Diabetes: Sicher ist, dass<br />
das Risiko schwerer Hypoglykämien<br />
steigt<br />
Frage<br />
Effekt einer intensiven vs. einer konventionellen,<br />
glykämischen Kontrolle bei Typ-<br />
2-Diabetes auf die Mortalität und Komplikationen<br />
des Diabetes?<br />
Hintergrund<br />
Seit Jahren wird diskutiert, wie tief der<br />
HbA1c-Wert bei Typ-2-Diabetikern gesenkt<br />
werden soll. Es besteht kein Zweifel,<br />
dass mit steigendem HbA1c das Risiko<br />
vaskulärer Komplikationen steigt. Es ist<br />
auch unbestritten, dass eine Reduktion<br />
der HbA1c-Werte von 10 auf 7% die Prognose<br />
der Patienten verbessert. Unklar ist,<br />
welche Konsequenzen eine Senkung der<br />
HbA1c-Werte unter 6,5% oder noch tiefer<br />
hat. Drei jüngere, randomisiert kontrollierte<br />
Studien (N Engl J Med 2008; 358:<br />
2545-59; 2560-2572 und 2009; 360:129-<br />
139) zeigten keinen positiven Effekt der<br />
intensiven vs. der konventionellen, glykämischen<br />
Kontrolle auf die kardiovaskuläre<br />
Morbidität und Mortalität. Eine<br />
Studie wurde wegen erhöhter Mortalität<br />
in der intensiv behandelten Gruppe<br />
frühzeitig abgebrochen (ACCORD-Trial,<br />
N Engl J Med 2008; 358: 2545-2559).<br />
Diese Ergebnisse verunsichern Patienten<br />
und Ärzte in Bezug auf wie tief der HbA1c-<br />
Wert gesenkt werden soll. Das zeigt sich<br />
auch in den Guide lines: Die amerikanische<br />
Diabetesgesellschaft empfiehlt einen<br />
Wert unter 7% und die International Diabetes<br />
Federa tion einen HbA1c-Wert unter<br />
6,5%.<br />
In diesem systematic review wird der<br />
Effekt einer intensiven glykämischen Kontrolle<br />
auf die kardiovaskuläre Morbidität,<br />
Mortalität, Gesamtmortalität und mikrovaskuläre<br />
Komplikationen untersucht.<br />
Einschlusskriterien<br />
• Randomisierte Studien in denen die<br />
Effekte einer intensiven glykämischen<br />
Kontrolle mit denen einer konventionellen<br />
(was immer das heisst) Kontrolle<br />
verglichen wurden.<br />
Studiendesign und<br />
Methode<br />
Systematic review, nach den Vorschriften<br />
der Cochrane Collaboration standardmässig<br />
durchgeführt.<br />
Intervention<br />
• Gruppe 1: Intensive glykämische Kontrolle<br />
• Gruppe 2: Konventionelle glykämische<br />
Kontrolle (diese ist eigentlich nicht exakt<br />
definiert. Das macht die Interpretation<br />
der Studien nicht immer einfach)<br />
Outcome<br />
• Gesamtmortalität, kardiovaskuläre<br />
Mortalität, nicht-fataler Myokardinfarkt,<br />
Retinopathie, Nephropathie und<br />
Hypoglykämien.<br />
Resultat<br />
• Gesamthaft konnten die Ergebnisse von<br />
20 randomisierten Studien mit annähernd<br />
29 000 Patienten eingeschlossen<br />
werden.<br />
• Die Kriterien für eine intensive und<br />
konventionelle glykämische Kontrolle<br />
waren in den Studien sehr unterschiedlich.<br />
Intensive Kontrolle war z.B. definiert<br />
als HbA1c ,6,5%, oder Nüchternglukose<br />
,6,1 mmol/l und zwei Stunden<br />
postprandial ,7,8 mmol/l.<br />
• Gesamtmortalität: Es liess sich kein<br />
positiver Effekt einer intensiven glykämischen<br />
Kontrolle nachweisen.<br />
• Kardiovaskuläre Mortalität: Kein Effekt<br />
einer intensiven glykämischen Kontrolle.<br />
• Nicht-fatale Myokardinfarkte: die Metaanalyse<br />
der Daten zeigt einen positiven<br />
Effekt der intensiven Kontrolle, relative<br />
Reduktion um etwa 15%.<br />
• Mikrovaskuläre Komplikationen: Retinopathien<br />
und Nephropathien wurden<br />
in der intensiv behandelten Gruppe um<br />
etwa 12% relativ reduziert. Der Haupteffekt<br />
ist bei der Retinopathie zu sehen,<br />
auf die Nephropathie scheint die intensive<br />
Kontrolle keinen grossen Effekt zu<br />
haben.<br />
• Schwere Hypoglykämien: die Häufigkeit<br />
an Hypoglykämien war in der intensiv<br />
behandelten Gruppe um das etwa<br />
2,5-Fache erhöht.<br />
Kommentar<br />
• Das Hauptergebnis dieser Metaanalyse<br />
lautet: Eine intensive Blutzuckerkontrolle,<br />
verglichen mit einer gewöhnlichen<br />
Kontrolle, scheint die Gesamtmortalität<br />
und die kardiovaskuläre<br />
Mortalität nicht wesentlich zu beeinflussen.<br />
Das Risiko eines nicht-fatalen<br />
Myokardinfarktes und das Ausmass<br />
einer Retinopathie sind unter intensiver<br />
Kontrolle kleiner.<br />
* Der Artikel erschien ursprünglich in der<br />
«Praxis» (<strong>2012</strong>; 101 (9), S. 617–618). VSAO-<br />
Mitglieder können die «Praxis» zu äusserst<br />
günstigen Konditionen abonnieren. Details s.<br />
unter www.verlag-hanshuber.com/vsao.<br />
N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
49
Perspectives<br />
• Wichtiges Argument gegen eine allzu<br />
intensive Kontrolle ist das doch deutlich<br />
erhöhte Risiko schwerer Hypoglykämien.<br />
• In sehr viel Arbeit haben die Autoren<br />
diesen systematic review mittels Metaanalyse<br />
erstellt. Die Arbeit zeigt aber<br />
auch ziemlich klar die Grenzen dieser<br />
Methoden. Das, was man unter intensiver<br />
und nicht-intensiver Kontrolle<br />
versteht, ist in fast jeder Studie anders<br />
definiert, auch ein Myokard infarkt ist<br />
unterschiedlich definiert, die Nachbeobachtungszeit<br />
ist sehr unterschiedlich<br />
und das, was man unter schwerer Hypoglykämie<br />
versteht, ist von Studie zu<br />
Studie unterschiedlich.<br />
• Es ist aber die derzeit am besten bekannte<br />
Methode, um Ergebnisse verschiedener<br />
Studien zu kombinieren<br />
und so klarere Antworten auf klinisch<br />
sehr relevante Fragen zu bekommen.<br />
• Eine allzu scharf eingestellte Blutzuckerkontrolle,<br />
was immer das genau<br />
heisst, ist auch beim Typ-2-Diabetes<br />
nicht gesund.<br />
• Das Beispiel zeigt auch den zentralen<br />
Schwachpunkt der Guidelines auf. Die<br />
Ersteller der Guidelines mögen dem<br />
Leser doch bitte die Konsequenzen einer<br />
intensiven und einer weniger intensiven<br />
Blutzuckerkontrolle beschreiben und<br />
von den paterna listischen Empfehlungen<br />
Abstand nehmen. ■<br />
Korrespondenzadresse<br />
Prof. Dr. med. Johann Steurer<br />
Horten-Zentrum für praxisorientierte<br />
Forschung und<br />
Wissenstransfer<br />
Universitätsspital Zürich<br />
Pestalozzistrasse 24<br />
8091 Zürich<br />
johann.steurer@usz.ch<br />
Bibliographie<br />
Hemmingsen B, et al.: Intensive glycemic control<br />
for patients wirh type 2 diabetes: systematic<br />
review with meta-analysis and trial sequential<br />
analysis of randomized clinical trials.<br />
BMJ 2011; 343: d6898.<br />
Histoires invraisemblables<br />
de la médecine<br />
La fillette aux deux groupes sanguins<br />
Jusqu’à sa greffe du foie, Demi-Lee Brennan, alors âgée de neuf ans, avait le groupe<br />
sanguin zéro négatif. <strong>No</strong>rmalement, le groupe sanguin d’une personne reste inchangé<br />
pendant toute son existence. Chez Demi, les choses se sont passées différemment. Neuf<br />
mois après la transplantation, elle a déclenché la stupéfaction chez ses médecins: en<br />
plus du foie, elle avait également repris le groupe sanguin du donneur – zéro positif.<br />
Les cellules hématopoïétiques du greffon s’étaient introduites dans la moelle épinière<br />
de la fillette et avaient presque entièrement supplanté ses propres cellules souches du<br />
sang. Ainsi, il n’y avait plus de risque que les cellules de défense, qui ressemblaient<br />
maintenant à celles du donneur, rejettent l’organe étranger. Grâce à ces cellules immunitaires<br />
de «seconde main», la fillette pouvait se passer des médicaments immunosuppresseurs.<br />
Demi avait donc finalement eu de la chance dans son malheur. Toutefois, ce cas médical<br />
unique avait un petit inconvénient pour l’enfant: Demi devait se faire vacciner une<br />
deuxième fois contre la rougeole et les oreillons. Car le donneur âgé de douze ans n’avait<br />
pas de cellules immunitaires dans le sang qui produisent les anticorps protecteurs contre<br />
ces deux maladies. Mais par rapport à tout ce que la fillette avait vécu précédemment,<br />
la vaccination n’était plus qu’une formalité. <br />
■<br />
50 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>
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6.1.2009 16:19:24 Uhr
mediservice Vsao-asmac<br />
Boîte<br />
aux lettres<br />
Klaus Hasler<br />
Versicherungsexperte<br />
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
J’aimerais acheter une voiture en Allemagne, étant donné que le prix<br />
neuf est nettement inférieur à celui en Suisse. Quelle valeur dois-je<br />
annoncer à l’assurance, la valeur suisse ou allemande?<br />
Le prix catalogue officiel du véhicule en Suisse. <strong>No</strong>rmalement, la base de calcul de la<br />
prime casco par les assureurs suisses est le prix catalogue officiel du véhicule (prix des<br />
importateurs de véhicules) en Suisse, également pour les véhicules importés directement.<br />
Les assureurs partent habituellement du prix catalogue brut, c’est-à-dire sans déduction<br />
pour paiement comptant, rabais de flotte, échange ou rabais Euro par exemple.<br />
Pour estimer le coût des futurs sinistres et les primes nécessaires pour un certain type<br />
de véhicule, un assureur utilise une base de calcul uniforme applicable à tous les assurés.<br />
La raison en est que la majorité des sinistres couverts par les assureurs sont surtout<br />
des dommages partiels dont la réparation ou la remise en état s’effectue normalement<br />
en Suisse. En conséquence, l’assureur paie des frais de réparation ou autres (tels que<br />
véhicule de remplacement, service de dépannage ou remorquage) tout aussi élevés pour<br />
un véhicule importé que pour un véhicule acheté en Suisse – étant donné qu’aucun<br />
rabais ne s’applique en cas de dommage partiel.<br />
La valeur inférieure à l’achat n’entre en ligne de compte pour le calcul de la prestation<br />
d’assurance que dans le cas d’un dommage total. Mais comme elle est liée à l’âge du<br />
véhicule, son effet s’amenuise avec le temps. La prestation d’assurance en cas de dommage<br />
total est établie selon le modèle d’indemnisation (avec «valeur vénale majorée»<br />
ou sans), qui a été convenu dans la police d’assurance, et les conditions générales<br />
d’assurance (CGA). Si la prestation ainsi définie est supérieure au prix d’achat payé,<br />
l’indemnisation est limitée à ce prix d’achat, mais s’élève au moins à la valeur actuelle<br />
du véhicule. Enfin, de ce montant seront déduites la franchise convenue ainsi que la<br />
valeur de l’épave.<br />
■<br />
N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
53
mediservice VSAO-asmac<br />
«Diagnostic d’épuisement<br />
professionnel avec perspectives<br />
critiques»<br />
La caisse de pension avait déjà mis environ 2 millions de francs de côté. La PME était quant à elle<br />
confrontée à la défaillance totale d’un spécialiste et membre de la direction hautement qualifié. Un<br />
cas pour le Case Management de CONCORDIA.<br />
Le diagnostic du médecin traitant: épuisement<br />
professionnel accompagné de dépressions<br />
sévères, incapacité de travail à<br />
100 % pour une durée indéterminée, retour<br />
hypothétique au travail.<br />
Werner Zurflüh dirige depuis plus de cinq<br />
ans le Case Management de CONCORDIA<br />
Assurance-maladie et accidents à Lucerne.<br />
Il a suivi ce cas pour le compte du<br />
client d’entreprise de CONCORDIA, et en<br />
parle dans une interview:<br />
Monsieur Zurflüh, pourquoi<br />
une entreprise doit-elle faire<br />
appel en pareil cas au Case<br />
Management de l’assurance<br />
maladie?<br />
Le case manager est pour ainsi dire un<br />
coordinateur et conseiller externe et<br />
neutre, qui peut présenter des solutions<br />
de réinsertion en cas d’incapacité de travail<br />
de longue durée et initier des mesures<br />
en ce sens. <strong>No</strong>us analysons la situation<br />
dans le contexte professionnel et<br />
privé du collaborateur, et recherchons le<br />
contact personnel avec la direction et le<br />
service du personnel, les personnes chargées<br />
du suivi médical et les services<br />
d’assurance.<br />
Quel avantage supplémentaire<br />
pouvez-vous proposer à l’entreprise?<br />
<strong>No</strong>us pouvons recourir à l’assistance<br />
d’un vaste réseau de spécialistes et coordonner<br />
la collaboration avec l’assurance-invalidité<br />
et la caisse de pension.<br />
De ce fait, nous déchargeons l’entreprise<br />
tout comme le salarié lors du retour ou<br />
de la réorientation sur le marché de<br />
l’emploi. Pour la clientèle d’entreprise de<br />
CONCORDIA, ces prestations de services<br />
sont comprises dans l’assurance d’indemnités<br />
journalières de maladie et<br />
l’assurance-accidents, et représentent un<br />
élément central du suivi des clients d’entreprise.<br />
CONCORDIA est le partenaire d’assurance de MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> pour<br />
l’assurance-maladie.<br />
Si vous avez des questions ou que vous souhaitez recevoir une offre, n’hésitez pas à<br />
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54 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>
mediservice Vsao-asmac<br />
Quel résultat le Case Management<br />
de CONCORDIA a-t-il<br />
réussi à obtenir dans ce cas<br />
précis?<br />
L’évaluation du collaborateur concerné a<br />
montré qu’il voulait et pouvait continuer<br />
à travailler pour l’entreprise, sans toutefois<br />
assumer de responsabilité au sein de la<br />
direction. L’entreprise, quant à elle, ne<br />
voulait en aucun cas perdre ce spécialiste<br />
et était prête à accompagner un programme<br />
de mesures à long terme. D’entente<br />
avec le médecin, CONCORDIA a financé,<br />
conjointement avec l’AI et la caisse<br />
de pension, un coaching professionnel<br />
pour le repositionnement et la réinsertion<br />
dans l’entreprise.<br />
Comment la réinsertion s’estelle<br />
déroulée exactement?<br />
Après cinq mois d’absence, le spécialiste a<br />
fait une tentative de reprise du travail avec<br />
un degré d’occupation de 20% et des<br />
tâches plus légères. En l’espace de dix<br />
mois et après des entretiens de bilan réguliers,<br />
il a pu augmenter son degré d’occupation<br />
à 80% et reprendre son activité<br />
d’origine – sans rechutes à ce jour.<br />
Quels enseignements avez-vous<br />
tirés de ce cas?<br />
Si toutes les personnes et instances impliquées<br />
définissent un objectif commun, se<br />
font mutuellement confiance et acceptent<br />
des solutions simples et non conventionnelles,<br />
il est possible d’éviter détours et<br />
malentendus, et d’augmenter les chances<br />
de réussite d’une réinsertion. Tout le<br />
monde en profite: le salarié, l’entreprise et<br />
aussi les assurances – une situation gagnant-gagnant-gagnant,<br />
si l’on peut dire.<br />
Et comment cela s’exprime-t-il<br />
en chiffres et en francs?<br />
Pour la caisse de pension, une incapacité<br />
de travail complète et une rente AI totale<br />
auraient signifié des paiements à hauteur<br />
d’environ 2 millions de francs. Ainsi, elle<br />
n’a eu qu’à assumer la participation<br />
au coaching. CONCORDIA a économisé<br />
environ 43 000 francs sur la base de la<br />
réduction progressive et de la suspension<br />
précoce du paiement des indemnités<br />
jour nalières. Le risque de perte de savoirfaire<br />
ainsi que les conséquences pour tout<br />
le personnel et les clients ne peuvent guère<br />
s’exprimer en chiffres. En outre, l’entreprise<br />
a pu éviter des augmentations de<br />
primes dans l’assurance d’indemnités<br />
journalières de maladie et la caisse de<br />
pension.<br />
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N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
6.1.2009 16:17:45 Uhr<br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> 55
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Zurich parcoursvita ® – sport et<br />
nature pour toute la famille<br />
Zurich parcoursvita ® représente l’engagement pour le sport populaire de Zurich, et Zurich Connect<br />
le partenaire d’assurance depuis de nombreuses années de MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong>. Dans toute<br />
la Suisse, environ 500 Zurich parcoursvita ® constituent le lieu idéal pour des activités sportives et<br />
la découverte de la nature en famille et avec des amis. Après 40 ans, le concept parcoursvita ® n’a rien<br />
perdu de sa signification et est encore très apprécié. Il appartient depuis longtemps à la Suisse.<br />
Zurich Compagnie d’Assurances SA<br />
Dans nos forêts, près de 500 Zurich parcoursvita<br />
® combinent le sport avec des espaces<br />
de découverte individuelle, et cela en<br />
plein air! Des lieux pour améliorer sa<br />
condition physique, papoter, rire et parfois<br />
même flirter.<br />
Actuel et apprécié<br />
Le concept du Zurich parcoursvita ® encourage<br />
les sports de loisir en plein air, promeut<br />
la prévention en matière de santé et développe<br />
activement la cohésion familiale<br />
ainsi que le contact avec la nature. Cette<br />
mission est toujours actuelle, 40 ans après<br />
sa création. Les Zurich parcoursvita ®<br />
connaissent une grande notoriété et sont<br />
très appréciés: près de 80% des Suisses les<br />
connaissent.<br />
Les sportifs amateurs empruntent un parcours<br />
dans la forêt de 15 stations sur un<br />
total de 43 exercices au choix. Les installa-<br />
Zurich Connect – l’assurance en ligne<br />
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étendues et un excellent service des sinistres à des prix très attractifs. Un partenariat<br />
fructueux unit MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> à Zurich Connect depuis de nombreuses<br />
années. En tant que membre de MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong>, vous bénéficiez de<br />
conditions particulières, donc de primes encore plus avantageuses.<br />
Vous trouverez toutes les informations sur les offres de Zurich Connect à l’adresse<br />
www.zurichconnect.ch/partnerfirmen. Vous pourrez y calculer votre prime individuelle<br />
et établir votre offre personnalisée. Pour ce faire, vous aurez besoin des données<br />
de connexion suivantes:<br />
ID: asmac<br />
Code d’accès: docteur<br />
Vous pouvez aussi demander une offre sans engagement en composant le<br />
0848 890 190. Ce numéro est exclusivement réservé aux membres de l’<strong>ASMAC</strong>. Le<br />
centre clientèle de Zurich Connect est ouvert en continu du lundi au vendredi entre<br />
8h00 et 17h30.<br />
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MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> propose actuellement une offre particulièrement intéressante. L’assurance véhicules à moteur développée<br />
en collaboration avec Allianz Suisse offre une protection optimale à prime réduite. Le rapport prix/prestations est excellent<br />
comparé à d’autres prestataires. Sont notamment inclus sans supplément de prime, l’assistance dépannage dans toute l’Europe<br />
ainsi que la couverture des sinistres en cas de faute grave.<br />
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sommes volontiers à votre disposition: tél. 031 350 44 22 ou info@mediservice-asmac.ch.<br />
56 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>
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Zurich Connect est un partenaire d’assurance de MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> pour<br />
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® , les familles trouvent l’installation la<br />
plus proche, reçoivent de précieux conseils<br />
ou peuvent composer leur programme<br />
d’entraînement individuel. Les plateformes<br />
en ligne et mobiles sont bien sûr également<br />
reliées à Facebook (facebook.com/zurichvitaparcours).<br />
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N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
57
mediservice Vsao-asmac<br />
Frais de pension<br />
et indemnités pour soins<br />
par Werner A. Räber<br />
franchises valables pour un canton donné<br />
peuvent soit être consultés dans le guide<br />
pour l’établissement de la déclaration<br />
d’impôt ou alors dans une notice disponible<br />
sur le site web de l’intendance des<br />
impôts responsable.<br />
Si les prestations fournies par le contribuable<br />
en faveur de la personne âgée ne<br />
sont pas entièrement indemnisées, on peut<br />
éventuellement faire valoir la déduction<br />
pour aide. Pour que la déduction soit admissible,<br />
la personne soutenue doit être en<br />
incapacité de gain et nécessiteuse. Par<br />
ailleurs, le contribuable doit pouvoir fournir<br />
la preuve que la prestation non indemnisée<br />
dépasse le montant minimum valable<br />
dans le canton correspondant.<br />
Les contributions pour frais de pension et<br />
les indemnités pour soins que le contribuable<br />
touche pour les parents âgés vivant<br />
dans le même ménage, ou pour la prise<br />
en charge d’enfants recueillis, ne sont pas<br />
exonérées de l’impôt comme on le croit<br />
souvent. En effet, ces indemnités doivent<br />
être déclarées comme revenu, pour autant<br />
qu’elles excèdent les charges matérielles.<br />
Les revenus de la prise en charge d’enfants<br />
recueillis ou de parents âgés sont généralement<br />
considérés comme des revenus<br />
d’une activité lucrative indépendante, ce<br />
qui implique également l’obligation de<br />
cotiser aux assurances sociales. Toutefois,<br />
les coûts résultants pour les repas, le logement<br />
et les soins peuvent être déduits du<br />
revenu brut. Pour qu’il ne soit pas nécessaire<br />
de tenir une comptabilité à ce sujet,<br />
la plupart des cantons ont fixés des forfaits<br />
ou des franchises. Dans le canton de Berne<br />
par exemple, cette franchise annuelle<br />
s’élève actuellement à CHF 9 600.– pour<br />
les contributions de frais de pension et à<br />
CHF 6 000.– pour les indemnités pour<br />
soins, au total donc CHF 15 600.–. Dans<br />
le canton de Berne, ces franchises ne sont<br />
admissibles qu’en cas de communauté<br />
domestique avec la personne imposable.<br />
Un rapport de parenté n’est par contre pas<br />
nécessaire. Les coûts sont ainsi indemnisés<br />
de manière forfaitaire et ne peuvent<br />
pas être déduits en plus. Si toutefois, le<br />
contribuable supporte des coûts plus élevés<br />
que les franchises, ce dernier peut les déduire<br />
à condition de fournir la preuve<br />
correspondante. Les forfaits de coûts ou les<br />
Il n’est pas rare que les prestations de soins<br />
soient indemnisées par un versement<br />
unique plus important, soit du vivant de<br />
la personne ou alors dans le testament<br />
du défunt. Ces versements uniques sont<br />
considérés comme des indemnités en capital<br />
découlant d’une activité exercée pour<br />
le compte d’autrui. Ils sont également<br />
imposables et sont imposés au taux applicable<br />
aux rentes. Les franchises annuelles,<br />
respectivement les coûts effectifs<br />
prouvés, sont cependant déduites pour<br />
toute la durée des soins. Si la prestation de<br />
soins est indemnisée par voie testamentaire,<br />
il convient d’éviter, d’un point de vue<br />
fiscal, de mentionner la prestation de<br />
soins dans le testament. Il vaut alors<br />
mieux parler de legs en espèces. A l’heure<br />
actuelle, un legs en espèces des parents<br />
aux enfants n’est imposé dans quasiment<br />
aucun canton. <br />
■<br />
N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
59
mediservice VSAO-asmac<br />
SÉMINAIRES «DEVENIR INDÉPENDANT»<br />
La clause du besoin a été abrogée; une très forte demande émane des médecins assistant(e)s et<br />
chef(fe)s de clinique pour nos séminaires d’information:<br />
1 Devenir Indépendant, quels changements dans ma vie professionnelle?<br />
Aspects administratifs, les diverses autorisations.<br />
Obligations nouvelles; AVS, comptabilité, fiscalité.<br />
Encaissement d’honoraires.<br />
Crédits bancaires.<br />
2 INFORMATIQUE ET PRATIQUE INDÉPENDANTE<br />
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envisagent une carrière d’indépendant.<br />
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La première partie se déroulera de 14 à 16h. La présentation des logiciels suivra, de 16h30 à 18h30.<br />
La date: Genève, mercredi 14 novembre <strong>2012</strong><br />
La façon la plus simple pour vous inscrire: http://www.rcpont.com/<br />
Merci de retourner le bulletin: R.C. Pont Assurances, C.P. 128, 1226 Thône<br />
Bulletin d’inscription<br />
aux sÉminaires<br />
«devenir indÉpendants»<br />
<strong>No</strong>m:<br />
Prénom:<br />
Adresse:<br />
Atteignable au N o de tél:<br />
Je m’inscris pour la séance<br />
du 14 novembre <strong>2012</strong>:<br />
Signature:<br />
60 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>
Impressum<br />
adresses de contact des sections<br />
N o 4 • 31 e année • <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />
Editeur<br />
AG<br />
VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
Bahnhofplatz 10 A, case postale 7255, 3001 Berne<br />
Téléphone 031 350 44 88, fax 031 350 44 89<br />
journal@asmac.ch, journal@vsao.ch<br />
www.asmac.ch, www.vsao.ch<br />
Sur mandat de l’<strong>ASMAC</strong><br />
Rédaction<br />
Catherine Aeschbacher (rédactrice en chef/ca),<br />
Jan Vontobel (jv), Sophie Yammine (sy)<br />
Lukas Staub (ls)<br />
BL/BS<br />
BE<br />
FR<br />
VSAO Sektion beider Basel,<br />
Geschäftsleiterin und Sekretariat: lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin,<br />
Hauptstrasse 104, 4102 Binningen, téléphone 061 421 05 95,<br />
Fax 061 421 25 60, sekretariat@vbao.ch, www.vbao.ch<br />
VSAO Sektion Bern, Geschäftsführerin: Rosmarie Glauser, Fürsprecherin,<br />
Schwarztorstrasse 22, 3007 Berne, téléphone 031 381 39 39,<br />
fax 031 381 82 41, bern@asmac.ch, www.vsao-bern.ch<br />
ASMAF Section Fribourg, case postale, 1708 Fribourg,<br />
webmaster@asmaf.ch, www.asmaf.ch<br />
GE AMIG c/o HUG, case postale 23, rue Micheli-du-Crest 24, 1211 Genève 14,<br />
amig@amig.ch, www.amig.ch<br />
Comité directeur<br />
Daniel Schröpfer, président<br />
Raphael Stolz, vice-président<br />
Christoph Bosshard, Fabrice Dami, Marie-Claire<br />
Desax, Guillaume Favre, Lars Frauchiger, Gert<br />
Printzen, Nicola Rüegsegger (swimsa), Miodrag Savic,<br />
Urs Sieber, Ryan Tandjung, Kristina Tänzler,<br />
Sonja Truestedt<br />
GR<br />
JU<br />
NE<br />
VSAO Sektion Graubünden, Geschäftsstelle: case postale 697, 7002 Chur,<br />
téléphone 078 880 81 64, info@vsao-gr.ch<br />
<strong>ASMAC</strong> Section Jura, Dr méd. Carlos Munoz,<br />
chemin des Vauches 7, 2900 Porrentruy, téléphone 032 465 65 65,<br />
cfmunoz@bluewin.ch<br />
amine@asmac.ch<br />
Impression et expédition<br />
Stämpfli Publikationen AG<br />
Wölflistrasse 1, CH-3001 Bern<br />
Téléphone +41 31 300 66 66, info@staempfli.com<br />
www.staempfli.com<br />
Maquette: Tom Wegner<br />
Annonces<br />
Axel Springer Schweiz AG, Fachmedien<br />
Förrlibuckstrasse 70, case postale, 8021 Zurich<br />
Téléphone 043 444 51 02, fax 043 444 51 01<br />
vsao@fachmedien.ch<br />
Tirage<br />
21 016 exemplaires imprimés<br />
20 372 exemplaires certifiés REMP, base 2011<br />
Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />
L’abonnement est inclus dans la contribution<br />
annuelle pour les membres de l’<strong>ASMAC</strong><br />
ISSN 1422-2086<br />
L’édition no 5/<strong>2012</strong> paraîtra en octobre <strong>2012</strong>.<br />
Sujet: Envolée<br />
© <strong>2012</strong> by <strong>ASMAC</strong>, 3001 Berne<br />
Printed in Switzerland<br />
SG/AI/AR VSAO Sektion St.Gallen-Appenzell, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
SO<br />
TI<br />
TG<br />
VD<br />
VS<br />
VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
<strong>ASMAC</strong>T, Associazione Medici Assistenti e Capiclinica<br />
Ticinesi, Avv. Marina Pietra Ponti, Viale S. Franscini 17,<br />
6904 Lugano, telefono 091 922 95 22, fax 091 923 61 71,<br />
pietraponti@ticino.com<br />
VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
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www.asmav.ch, asmav@asmav.ch<br />
ASMAVAL, Jessika Mermoud, rte de Chippis 55a, 1950 Sion,<br />
jessika.mermoud@hopitalvs.ch<br />
Suisse centrale<br />
VSAO Sektion Zentralschweiz, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
Gütesiegel Q-Publikation<br />
des Verbandes Schweizer Medien<br />
ZH<br />
Zürcher Spitalärzte und Spitalärztinnen VSAO, Dr. R. M. Reck,<br />
Bahnhofstrasse 3, 8610 Uster, téléphone 044 941 46 78, fax 044 941 46 67,<br />
vsao-zh@bluewin.ch; www.vsao-zuerich.ch<br />
62 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>