18.05.2017 Views

Journal ASMAC No 4 - Août 2012

L'art et la médecine - Le NON et ses conséquences Métabolisme: diabète

L'art et la médecine - Le NON et ses conséquences
Métabolisme: diabète

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>No</strong> 4 août <strong>2012</strong><br />

Verband Schweizerischer Assistenz- und Oberärztinnen und -ärzte<br />

Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

Associazione svizzera dei medici assistenti e capiclinica<br />

JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

L’art et la médecine<br />

Le NON et ses conséquences<br />

Métabolisme: diabète


Sommaire<br />

Page de couverture: aebi, grafik & illustration, berne<br />

Éditorial<br />

5 Quand la difficulté semble facile<br />

politique<br />

6 Une décision populaire sans équivoque<br />

8 «Je souhaite fidéliser les jeunes»<br />

11 Le principal en un clin d’œil<br />

Il y a loi et loi<br />

formation continue<br />

13 MEDIfuture <strong>2012</strong>:<br />

Orientation de carrière<br />

14 Apprendre à lire: Remettre en question<br />

les questions<br />

asmac<br />

16 Section de Bâle<br />

16 Section de Berne<br />

18 Section des Grisons<br />

19 Section de Soleure<br />

19 Section de Vaud<br />

20 Section Valais<br />

21 Section Suisse Centrale<br />

22 VSAO-Inside<br />

23 Conseil juridique <strong>ASMAC</strong><br />

24 Un feu d’artifice pour le jubile<br />

point de mire<br />

27 De l’uromancie à la médecine factuelle:<br />

la fin de l’art médical<br />

29 «Il n’y a pas que la Cinquième de<br />

Beethoven »<br />

31 Psychiatrie et création artistique<br />

34 A la recherche de la beauté<br />

37 La compréhension par la création<br />

perspectives<br />

41 Actualités en diabétologie:<br />

Le défi de l’autogestion<br />

49 Aus der Praxis<br />

Intensive Blutzuckerkontrolle bei<br />

Typ-2-Diabetes: Sicher ist, dass das Risiko<br />

schwerer Hypoglykämien steigt<br />

50 Histoires invraisemblables de la<br />

médecine: La fillette aux deux groupes<br />

sanguins<br />

Mediservice VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

53 Boîte aux lettres<br />

54 «Diagnostic d’épuisement professionnel<br />

avec perspectives critiques»<br />

56 Zurich parcoursvita ® – sport et nature<br />

pour toute la famille<br />

59 Frais de pension et indemnités pour<br />

soins<br />

54 Impressum<br />

N o <strong>No</strong> 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

3


Éditorial<br />

Photo: Severin <strong>No</strong>vacki<br />

Catherine Aeschbacher<br />

Rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

Quand la difficulté semble facile<br />

Une jeune fille essaie d’enseigner un tour d’adresse à un chat:<br />

le faire s’asseoir sur commande. La tentative est abandonnée<br />

après dix minutes faute de succès. Finalement, seul le chat a<br />

profité de cette expérience. Le petit sachet contenant les friandises<br />

est presque vide. L’observatrice bienveillante se rappellera<br />

du constat laconique du chansonnier allemand Karl Valentin:<br />

«L’art c’est beau mais c’est du boulot.» Car ce n’est que lorsque<br />

les efforts ne sont plus perceptibles, quand l’exercice paraît<br />

naturel, facile et évident qu’il devient véritablement une œuvre<br />

d’art ou un tour d’adresse. Cela se manifeste par exemple dans<br />

le travail de Matthias Kuhn. Le chef de l’Orchestre des médecins<br />

de Berne dirige cet ambitieux orchestre amateur depuis environ<br />

dix ans. Il souligne d’ailleurs que ce ne sont pas toujours<br />

les morceaux prétendument difficiles qui sont les plus durs à<br />

maîtriser. En effet, bien interpréter une valse de Vienne peut<br />

aussi être une tâche très ardue. Eva Neuenschwander Fürer<br />

aussi doit maîtriser son art. La chirurgienne plasticienne est<br />

certes consciente de l’importance d’un physique avantageux,<br />

mais s’engage pour une utilisation adéquate et raisonnable<br />

des possibilités offertes par la chirurgie plastique. L’efficacité<br />

de cette dernière étant optimale lorsque l’observateur ne remarque<br />

(presque) rien. <strong>No</strong>us donnons la parole à Eva Neuenschwander<br />

Fürer et Matthias Kuhn dans notre rubrique Point<br />

de mire. L’art peut être un moyen de s’exprimer lorsque toutes<br />

les autres voies de communication ne suffisent plus. <strong>No</strong>tamment<br />

dans le traitement des personnes atteintes de troubles<br />

mentaux et psychiatriques, il joue un rôle important. Deux<br />

articles abordent ce sujet. Vous les trouverez également dans<br />

la rubrique Point de mire. L’un traite de l’art-thérapie au sens<br />

strict, l’autre des œuvres d’art de patients psychiatriques. Le<br />

directeur de la Collection Prinzhorn, Thomas Röske, présente<br />

la collection la plus grande et la plus variée de ce genre. Quant<br />

à Oswald Oelz, il ouvre la rubrique en nous expliquant ce qu’il<br />

considère être l’essence même de l’art médical.<br />

Le 17 juin est passé depuis longtemps, mais le «non» massif au<br />

projet de Managed Care reste d’actualité. Dans la partie Politique,<br />

Rosmarie Glauser porte son regard sur la campagne de<br />

votation passée et remercie tous les membres qui se sont engagés<br />

dans la campagne. La secrétaire politique de l’<strong>ASMAC</strong><br />

s’intéresse tout particulièrement à l’avenir qui laisse déjà<br />

entrevoir de nouvelles propositions de réduction des coûts.<br />

L’élection de Daniel Schröpfer, qui a déjà bien pris ses marques<br />

dans sa fonction de président de l’<strong>ASMAC</strong>, remonte aussi<br />

déjà à quelques mois. Dans l’interview, il explique sa politique<br />

et montre dans quels domaines il aimerait mettre l’accent à<br />

l’avenir.<br />

N o <strong>No</strong> 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

5


Politik<br />

Politique de la santé<br />

Une décision populaire<br />

sans équivoque<br />

Le 17 juin <strong>2012</strong>, les citoyens ont très nettement rejeté le projet de Managed Care. En effet, il n’a été<br />

accepté dans aucun canton. Ainsi, la population suisse a pour la deuxième fois rejeté un projet qui<br />

aurait accordé plus de pouvoir aux caisses-maladie. Il faut espérer que le Parlement en tirera les enseignements<br />

qui s’imposent.<br />

Rosmarie Glauser, secrétaire politique de l’<strong>ASMAC</strong><br />

Les citoyens ont rejeté le projet de Managed<br />

Care par 76 % des voix, Dans le<br />

canton Vaud, le non s’élevait même à<br />

91 %. C’est grâce à l’engagement de nombreuses<br />

organisations, partis et individus,<br />

qui ont continuellement rendu attentifs<br />

aux points faibles du projet, que cet excellent<br />

résultat a pu être obtenu. L’<strong>ASMAC</strong><br />

aussi s’est activement engagée pour<br />

le non. J’adresse donc mes chaleureux<br />

remerciements à toutes<br />

celles et ceux qui se sont engagés<br />

dans la campagne de votation.<br />

Le NON et ses<br />

conséquences<br />

Déjà le jour de la votation, des propositions<br />

et des menaces bien connues ont été sorties<br />

des tiroirs. Ainsi, certains ont exigé la<br />

liberté de contracter pour les caisses, c’està-dire<br />

la suppression de l’obligation de<br />

contracter, ou la réintroduction de limitations<br />

d’admission.<br />

S’il y a bien une chose que la votation a<br />

montré, c’est en tout cas que la population<br />

attache une grande importance au libre<br />

choix du médecin et qu’elle n’accepte pas<br />

que les caisses-maladie se voient accorder<br />

plus de pouvoir dans ce domaine. La liberté<br />

de contracter équivaudrait donc clairement<br />

à un mépris de la volonté populaire.<br />

La demande de limitations d’admission<br />

est également dangereuse. La clause du<br />

besoin en vigueur jusqu’à l’année dernière<br />

a empêché que des projets novateurs<br />

voient le jour et a ainsi contribué à l’actuelle<br />

pénurie de médecins. Cela ne changerait<br />

rien non plus si les médecins de<br />

premier recours seraient exclus des limitations<br />

d’admission. Il serait alors toujours<br />

6 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>


Politik<br />

encore difficile, voire impossible pour les<br />

jeunes médecins de se regrouper dans un<br />

cabinet interdisciplinaire commun.<br />

Les partisans et les opposants au projet de<br />

Managed Care étaient d’accord que la<br />

prise en charge intégrée est une bonne<br />

chose et qu’elle peut faire avancer le système<br />

de santé. Pourquoi n’essayons nous<br />

alors pas de véritablement encourager la<br />

prise en charge intégrée, sans responsabilité<br />

budgétaire, sans conventions secrètes,<br />

sans liberté de choix pour les caisses, etc.<br />

On pourrait par exemple s’imaginer<br />

mettre en place des financements de départ<br />

pour les réseaux ou des offres qui<br />

faciliteraient aux propriétaires de cabinet<br />

l’engagement de jeunes médecins. <strong>No</strong>us<br />

devons absolument nous éloigner des<br />

modèles d’assurance et nous concentrer<br />

sur les modèles de prise en charge.<br />

<strong>No</strong>uvelles initiatives parlementaires<br />

––<br />

Stéphane Rossini, PS/VS, demande<br />

au Conseil fédéral d’analyser les effets<br />

de la levée de la clause du besoin pour<br />

les médecins sur la démographie médicale<br />

dans les cantons. Concrètement, il<br />

s’agit de procéder à une analyse des<br />

conséquences globales, en termes de<br />

localisation des nouveaux cabinets, de<br />

disciplines, de conséquences sur les<br />

coûts de la santé et d’effets sur les éléments<br />

de pénurie d’offre médicale.<br />

––<br />

Felix Gutzwiller, FDP/ZH, demande<br />

la liberté de contracter entre les caissesmaladie<br />

et les médecins spécialistes<br />

dans le domaine ambulatoire.<br />

––<br />

Margrit Kessler, PVL/SG, demande<br />

que soit examinée une interdiction<br />

d’ouvrir des cabinets pour les médecins<br />

spécialistes.<br />

––<br />

Ruth Humbel, PDC/AG, a déposé une<br />

motion demandant au Conseil fédéral<br />

de réintroduire, en cas de rejet populaire,<br />

le 17 juin <strong>2012</strong>, de la révision de<br />

la LAMal portant sur les réseaux de<br />

soins intégrés (Managed Care), dans la<br />

LAMal une disposition qui permette<br />

aux cantons de gérer le nombre de<br />

médecins spécialistes admis à pratiquer<br />

à la charge de l’assurance-maladie, que<br />

ce soit en cabinet privé ou dans le secteur<br />

ambulatoire des hôpitaux.<br />

Visite de présentation<br />

chez le Conseiller fédéral<br />

Berset<br />

Le 22 mai <strong>2012</strong>, le Conseiller fédéral<br />

Berset a reçu une petite délégation de<br />

l’<strong>ASMAC</strong> pour un entretien. L’entretien a<br />

principalement porté sur les conditions de<br />

travail dans les hôpitaux, sur la pression<br />

sur les coûts, sur le nouveau financement<br />

hospitalier et sur la pénurie de médecins.<br />

Le Conseiller fédéral Berset et son équipe<br />

se sont montrés très ouverts à nos revendications<br />

et propositions.<br />

Entretien avec<br />

le surveillant des prix<br />

Le 20 juin <strong>2012</strong>, le Comité directeur de<br />

l’<strong>ASMAC</strong> s’est entretenu avec le surveillant<br />

fédéral des prix Stefan Meierhans.<br />

Stefan Meierhans a expliqué de quelle<br />

manière il parvient à ses recommandations<br />

tarifaires. L’<strong>ASMAC</strong> a pour sa part<br />

tenté de montrer quelles répercussions<br />

les recommandations du surveillant des<br />

prix ont ou peuvent avoir sur les hôpitaux,<br />

sur la qualité et sur les conditions<br />

de travail, comme par exemple des<br />

médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de<br />

clinique. Ce message n’a apparemment<br />

pas été entendu. En effet, le surveillant<br />

des prix a demandé quelques jours plus<br />

tard que les tarifs de l’Hôpital de l’Ile<br />

soient abaissés de 17 %. Cette recommandation<br />

équivaut à une déclaration<br />

de guerre aux hôpitaux universitaires,<br />

car l’Hôpital de l’Ile est déjà aujourd’hui<br />

l’hôpital universitaire le plus avantageux.<br />

L’<strong>ASMAC</strong> réfléchit maintenant<br />

avec d’autres associations professionnelles<br />

et d’autres partenaires à la<br />

marche à suivre.<br />

Masterplan «médecine<br />

de famille et médecine de<br />

base»<br />

En réponse à l’initiative populaire «Oui<br />

à la médecine de famille», l’Office fédéral<br />

de la santé publique a élaboré un Masterplan<br />

«médecine de famille et médecine<br />

de base». Le plan prévoit des mesures à<br />

différents niveaux pour encourager la<br />

médecine de premier recours. Vous trouverez<br />

plus d’informations à ce sujet sur<br />

www.bag.admin.ch/themen/gesundheitspolitik/11772/13262/index.html?lang=fr..<br />

<br />

■<br />

N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

7


Politik<br />

«Je souhaite fidéliser les jeunes»<br />

Depuis la fin avril <strong>2012</strong>, Daniel Schröpfer est le nouveau président de l’<strong>ASMAC</strong>. Il est d’avis que<br />

l’association se trouve dans une situation favorable et considère que les tâches principales sont<br />

d’assurer le respect de la loi sur le travail et de garantir la formation postgraduée. A l’avenir,<br />

il aimerait davantage mobiliser les jeunes membres. <strong>No</strong>tamment par les nouveaux médias comme<br />

Facebook ou Twitter.<br />

L’entretien avec Daniel Schröpfer, président de l’<strong>ASMAC</strong>, a été conduit par Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong><br />

<strong>ASMAC</strong>. Photos: Dominic Büttner<br />

Tu es en fonction depuis environ<br />

trois mois. Quelles sont tes<br />

premières impressions?<br />

Daniel Schröpfer: Je suis impressionné par<br />

la manière dont s’est passé le transfert<br />

entre mon prédécesseur Christoph Bosshard<br />

et moi-même. Je lui suis très reconnaissant.<br />

La Chambre médicale a siégé<br />

peu de temps après mon élection. Les<br />

travaux préparatoires m’ont causé<br />

quelques insomnies, mais globalement,<br />

cela a été une période intéressante.<br />

Qu’est-ce qui t’a incité à être<br />

candidat à ce poste?<br />

Je suis venu à l’<strong>ASMAC</strong> en 2005, lorsqu’il<br />

était prévu de réaliser des réformes structurelles<br />

à l’hôpital de Granges au détriment<br />

des médecins-assistant(e)s. En<br />

outre, il s’agissait de mettre en œuvre la<br />

semaine de 50 heures. Pour moi, les<br />

conditions de travail et la qualité de la<br />

formation postgraduée restent des sujets<br />

prioritaires. <strong>No</strong>us ne disposons certes pas<br />

encore des résultats définitifs de l’étude<br />

bâloise relative aux conditions de travail,<br />

mais les premières données montrent de<br />

graves problèmes. Il est donc indispensable<br />

de continuer à s’engager pour la<br />

mise en œuvre de la loi sur le travail et<br />

pour la formation postgraduée.<br />

Dans quel état se trouve actuellement<br />

l’<strong>ASMAC</strong>?<br />

Depuis que j’ai été élu au Comité directeur<br />

en 2009, j’ai pu me faire une idée précise<br />

des structures centrales. L’association se<br />

trouve actuellement dans une position très<br />

favorable. Mon prédécesseur a pris ses<br />

fonctions dans une situation difficile,<br />

alors que nous pouvons maintenant continuer<br />

de naviguer dans de bonnes conditions<br />

(il sourit). D’autres associations nous<br />

considèrent comme un partenaire de valeur<br />

égale, et nous sommes représentés<br />

dans de nombreux organes importants.<br />

Quels sont tes principaux objectifs?<br />

L’objectif premier est la mise en œuvre de<br />

la loi sur le travail et en particulier le respect<br />

du temps de travail. <strong>No</strong>us devons<br />

empêcher que certaines cliniques parviennent<br />

à contourner la loi par des réglementations<br />

particulières. Depuis l’introduction<br />

des DRG, la pression en matière<br />

d’économie s’accroît, et ainsi le danger de<br />

voir la loi contournée. Pour la sécurité des<br />

patients, nous devons également nous<br />

battre pour le respect de la semaine de<br />

50 heures. Sans parler de la compatibilité<br />

entre famille et profession. Le deuxième<br />

objectif est d’assurer la qualité de la formation<br />

postgraduée. Ici aussi, les DRG<br />

risquent de conduire à une détérioration<br />

de la situation. Pour finir, j’aimerais poursuivre<br />

la consolidation de l’association et<br />

renforcer sa notoriété auprès de nos<br />

membres. Je souhaite une association<br />

dans laquelle s’engagent aussi les jeunes<br />

collègues. <strong>No</strong>us devons tenter de fidéliser<br />

les membres dès le passage de l’examen<br />

fédéral. D’autant plus que nous proposons<br />

des offres attrayantes grâce à MEDISER-<br />

VICE VSAO-<strong>ASMAC</strong>.<br />

Beaucoup de sections souffrent<br />

de la passivité de la base. Que<br />

peut-on entreprendre contre<br />

cela?<br />

La mobilisation des membres est un problème<br />

général. Les membres s’activent le<br />

8 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>


Politik<br />

plus souvent seulement quand il y a le feu.<br />

J’appartiens au comité de la section de<br />

Soleure. Pendant de nombreuses années,<br />

il était composé des mêmes personnes. Ce<br />

n’est que l’année dernière, que nous<br />

sommes parvenus à recruter de nouveaux<br />

membres pour le comité. Bien sûr que des<br />

plus petites sections comme Soleure sont<br />

dans une situation difficile, étant donné<br />

qu’elles ne se situent que dans des «cantons<br />

de passage». <strong>No</strong>us devons d’une<br />

Daniel Schröpfer<br />

Le nouveau président de l’<strong>ASMAC</strong> est<br />

né à Berlin en 1972. En 2003, il a terminé<br />

ses études de médecine à Hambourg,<br />

qui l’avaient entre autres<br />

conduit à Prague, à la <strong>No</strong>uvelle-Orléans<br />

et à Zurich. Daniel Schröpfer a<br />

accompli sa formation postgraduée<br />

dans différents hôpitaux en Suisse. En<br />

2009, il a obtenu le titre de spécialiste<br />

en médecine interne. Depuis 2005, il<br />

est membre du comité de la section de<br />

Soleure, depuis 2010 du Comité directeur<br />

de l’<strong>ASMAC</strong> CH. Actuellement,<br />

Daniel Schröpfer travaille comme chef<br />

de clinique mbF au Seespital sur le site<br />

de Horgen. En parallèle à cela, il accomplit<br />

sa formation continue interuniversitaire<br />

«Public Health».<br />

manière générale renforcer notre présence<br />

sur place et pas seulement lorsque des<br />

problèmes se présentent. A cela s’ajoute<br />

que nous n’utilisons que très peu les «nouveaux<br />

médias».<br />

Comment comptes-tu réaliser<br />

tes objectifs?<br />

A l’heure actuelle, la situation en Suisse<br />

demeure toujours encore confortable par<br />

rapport à d’autres pays; notre souffrance<br />

reste limitée. La mobilisation des membres<br />

se fera donc le plus facilement par des<br />

contacts personnels. Ensuite, nous devrions<br />

examiner l’utilisation des nouveaux<br />

médias comme Facebook ou Twitter.<br />

<strong>No</strong>us avons déjà rajeuni notre site web.<br />

C’est dans ce domaine que nous pouvons<br />

poursuivre nos efforts. Je pense que nous<br />

pouvons encore plus rendre attentif à nos<br />

prestations. Et comme la situation va plutôt<br />

se détériorer à l’avenir, je m’attends à<br />

un engagement accru de la part des<br />

membres.<br />

Comment te positionnes-tu<br />

politiquement? Es-tu membre<br />

d’un parti?<br />

Je me considère comme étant du centre<br />

gauche, mais je n’appartiens à aucun<br />

parti.<br />

Tu es originaire d’Allemagne.<br />

Est-ce que cela joue un rôle?<br />

Au début, j’étais un peu déconcerté et je<br />

me suis renseigné pour savoir s’il était<br />

possible qu’un Allemand soit candidat. Je<br />

vis en Suisse depuis près de dix ans et je<br />

crois que je suis entre-temps si bien intégré<br />

que cela ne me pose plus de problèmes.<br />

Comment parviens-tu à concilier<br />

la fonction de président<br />

avec ton activité professionnelle?<br />

Grâce au soutien de ma médecin-cheffe<br />

Barbara Federspiel, j’ai pu conserver mon<br />

engagement temporaire à 80% pour exercer<br />

mes fonctions de président. Par ailleurs,<br />

je suis des études en santé publique.<br />

Ma cheffe et toute l’équipe se sont montrées<br />

très compréhensives par rapport à<br />

mon engagement pour l’association. Je<br />

dirige les urgences en médecine et en tant<br />

qu’homme travaillant à temps partiel avec<br />

une fonction dirigeante, je reste hélas une<br />

exception (il sourit).<br />

Qu’est-ce qui t’intéresse outre<br />

le travail pour l’association?<br />

J’aime faire du vélo et de la natation. Mais<br />

ce que j’aime tout particulièrement, c’est<br />

voyager. A l’avenir aussi, j’ai l’intention de<br />

m’offrir l’un ou l’autre petit voyage. Me<br />

retrouver dans un nouvel environnement<br />

me permet de me détendre et de me ressourcer.<br />

<br />

■<br />

N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

9


Politik<br />

Le principal en un clin d'œil<br />

Il y a loi et loi<br />

Rosmarie Glauser, secrétaire politique de l’<strong>ASMAC</strong><br />

Un chef de clinique en service de piquet<br />

est appelé à 5h20 du matin parce qu’un<br />

patient qui souffre d’une occlusion intestinale<br />

vient d’être amené à l’hôpital et<br />

qu’on a donc urgemment besoin de ses<br />

services. Le chef de clinique s’habille,<br />

s’assied dans la voiture et démarre. Il est<br />

5h30, et l’autoroute est encore presque<br />

déserte. A la hauteur d’un chantier, la vitesse<br />

maximale est limitée à 80 km/h.<br />

Aucun autre véhicule n’est en route, et<br />

le chef de clinique sait qu’il s’agit d’une<br />

question de vie ou de mort. Dans cette<br />

situation, il ne réduit sa vitesse qu’à<br />

115 km/h au lieu de 80 km/h et se fait<br />

flasher par le radar. Le cas est porté devant<br />

les tribunaux. Lors du procès, la situation<br />

particulière du médecin est exposée.<br />

Malgré cela, le tribunal prononce<br />

une amende élevée, et le médecin se voit<br />

retirer le permis de conduire pour un<br />

mois.<br />

Dans le cadre du service de piquet décrit,<br />

le même chef de clinique ne peut pas respecter<br />

la durée du repos prescrite par la loi<br />

sur le travail. Il dépasse comme souvent<br />

la durée hebdomadaire maximale de<br />

travail et travaille – ce n’est pas la première<br />

fois – déjà le dixième jour consécutif.<br />

Il se sent fatigué et abattu. Mais en<br />

raison de la pénurie de personnel, qui est<br />

monnaie courante en raison des mesures<br />

d’économie à l’hôpital, il est contraint de<br />

travailler autant. Il assume quotidiennement<br />

la responsabilité pour de nombreux<br />

patients qu’il traite au mieux de sa<br />

conscience. Il est évident que dans un tel<br />

état de fatigue, des erreurs peuvent plus<br />

facilement se produire.<br />

Dans les deux situations, une loi est violée,<br />

une fois la loi sur la circulation routière,<br />

une fois la loi sur le travail. Dans les deux<br />

situations, des personnes sont potentiellement<br />

mises en danger, à l’hôpital avec<br />

une plus grande probabilité que le matin<br />

tôt sur l’autoroute presque déserte. Des<br />

règles visant à éviter la mise en danger de<br />

personnes ont été établies pour les deux<br />

situations. La grande différence, c’est que<br />

la loi sur la circulation routière est tout<br />

naturellement appliquée, alors que personne<br />

ne se soucie du respect de la loi<br />

sur le travail. Toute tentative de changer<br />

cela durablement a jusqu’ici échoué. Il<br />

semble donc que les politiciens, les autorités<br />

et les hôpitaux prennent plus au<br />

sérieux la pression financière que la sécurité<br />

des patients ou la santé et la qualité<br />

de vie des médecins. <br />

■<br />

N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

11


Formation Continue<br />

MEDIfuture <strong>2012</strong>:<br />

Orientation de carrière<br />

Samedi 10 novembre <strong>2012</strong>, Kursaal Berne, 8h45–16h45<br />

Chaque année a lieu la manifestation<br />

MEDIfuture. Celle-ci s’inscrit dans le<br />

cadre de l’engagement pour la formation<br />

postgraduée de l’association politique<br />

<strong>ASMAC</strong> et de l’organisation de prestations<br />

de service MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong>.<br />

L’objectif est de montrer aux participants<br />

les multiples facettes attrayantes de la<br />

profession médicale et de leur présenter<br />

les différentes options leur permettant<br />

d’atteindre l’objectif de carrière visé. Car<br />

ce n’est que celui qui est bien informé qui<br />

peut prendre la bonne décision au bon<br />

moment. Pour les jeunes médecins ou les<br />

étudiants en médecine des semestres<br />

avancés, la manifestation est donc l’occasion<br />

idéale de s’informer sur la planification<br />

de carrière et de rencontrer des collègues<br />

qui se trouvent dans la même situation.<br />

MEDIfuture propose également des<br />

informations aux professionnels établis<br />

qui souhaitent se réorienter. Cette manifestation<br />

est par conséquent la meilleure<br />

plate-forme pour réunir les spécialistes,<br />

les entreprises, les institutions de formation<br />

et les médecins.<br />

La manifestation de cette année sera pour<br />

la première fois traduite simultanément<br />

(allemand/français) et à nouveau gratuite<br />

pour tous les participants. Des exposés<br />

relatifs aux groupes thématiques suivants<br />

seront proposés:<br />

• Planification de carrière<br />

• Perspectives dans la politique de la<br />

santé<br />

• Travailler à l’étranger<br />

• Travailler en cabinet<br />

• Travailler en clinique<br />

Les portes seront ouvertes dès 8h45. Outre<br />

les orateurs expérimentés, divers exposants<br />

informeront sur leurs prestations de<br />

service et possibilités de carrière. Pendant<br />

les pauses ou à la fin des exposés, lors du<br />

snack d’adieu, les participants auront suffisamment<br />

de temps pour un échange de<br />

vues et pour visiter l’exposition. La manifestation<br />

se terminera à 16h45.<br />

L’<strong>ASMAC</strong> et MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

se réjouissent de vous accueillir le 10 novembre<br />

à Berne. <strong>No</strong>us remercions tous les<br />

partenaires et notamment nos partenaires<br />

premium Mepha Pharma SA, santémed<br />

Gesundheitszentren AG et Argomed Ärzte<br />

AG pour leur soutien.<br />

■<br />

Vous avez des questions ou souhaitez<br />

obtenir plus d’informations? Contactez-nous<br />

à l’adresse admin@medifuture.ch.<br />

Vous trouverez le formulaire d’in s-<br />

cription et d’autres informations importantes<br />

sur www.medifuture.ch.<br />

<strong>No</strong>us nous réjouissons de votre inscription!<br />

N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

13


Formation Continue<br />

A B C D E F ...<br />

a b c d e f ...<br />

Apprendre à lire<br />

Remettre en question les questions<br />

Lukas Staub, membre de la rédaction du <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

Dans le dernier article, j’ai présenté la<br />

hiérarchie des niveaux de preuve à l’aide<br />

desquels nous pouvons identifier dans la<br />

recherche de la littérature les meilleurs<br />

types d’études pour toutes les questions<br />

cliniques. Dans le meilleur des cas, nous<br />

trouvons une revue systématique (p. ex.<br />

une revue Cochrane) qui répond à notre<br />

question. Si une telle revue n’est pas disponible,<br />

nous devons choisir un autre<br />

design d’étude qui convient; pour les questions<br />

interventionnelles, il s’agit d’essais<br />

randomisés contrôlés (en anglais: RCT)<br />

Ensuite, il s’agit d’examiner en détail<br />

l’étude choisie. Lors de cette appréciation<br />

critique (critical appraisal) des études<br />

cliniques, trois questions se posent: 1. Estce<br />

que la formulation PICO de l’étude<br />

correspond à notre question? 2. Quel est le<br />

niveau de qualité de l’étude? 3. Que signifient<br />

les résultats de l’étude et peuvent-ils<br />

être le fruit du hasard?<br />

Abordons la première question. Il est peu<br />

probable que la formulation PICO de<br />

l’étude corresponde exactement à notre<br />

question clinique. Ce sont très souvent les<br />

définitions de la population qui divergent.<br />

<strong>No</strong>us trouvons des études réalisées uniquement<br />

sur des adultes, alors que notre<br />

question traite d’une population pédiatrique.<br />

Ou notre question concerne des<br />

patients âgés, mais nous ne disposons<br />

que d’études avec des patients d’âge<br />

moyen.<br />

Mais revenons à notre exemple: peut-être<br />

que la population (voyageurs en avion) et<br />

l’intervention (bas de compression) correspondent<br />

exactement, mais que l’étude<br />

a analysé la prévention à l’héparine<br />

comme comparateur, alors que nous nous<br />

intéressons à un groupe de contrôle sans<br />

aucun traitement. La définition de l’outcome<br />

dans une étude se différencie également<br />

souvent de notre question. L’étude<br />

pourrait par exemple avoir défini comme<br />

critère principal une embolie pulmonaire<br />

manifeste, alors que nous nous intéressons<br />

principalement à une thrombose<br />

veineuse profonde. Il vaut donc la peine<br />

d’examiner en détail l’étude, car il se peut<br />

que l’étude parle de la thrombose veineuse<br />

profonde comme outcome secondaire ou<br />

qu’elle livre d’autres informations pertinentes<br />

à notre question.<br />

Dans la première étape de l’évaluation<br />

critique, nous devons donc estimer si la<br />

formulation PICO de l’étude s’approche<br />

suffisamment de notre question pour soutenir<br />

notre décision clinique. C’est à cela<br />

que revient l’art de lire les études cliniques,<br />

car il s’agit de l’applicabilité de la preuve<br />

sur le patient. Si nous croyons au potentiel<br />

d’une étude, nous devons ensuite examiner<br />

en détail sa qualité (validité interne).<br />

Mais ce sujet sera abordé dans le prochain<br />

article. <br />

■<br />

Ton expérience compte!<br />

Les visites sont un instrument pour vérifier et garantir la qualité<br />

de la formation postgraduée dans les établissements de<br />

formation postgraduée. Une équipe de visiteurs composée de<br />

représentants de l’ISFM, de la société de discipline médicale<br />

correspondante et de l’<strong>ASMAC</strong>, visitent une clinique; le concept<br />

et les conditions de formation postgraduée peuvent ainsi être<br />

vérifiés sur place. L’objectif est de détecter et de mettre à profit<br />

les éventuels potentiels d’amélioration, le tout dans le sens<br />

d’un feed-back constructif et positif.<br />

Les médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique qui souhaitent<br />

accompagner des visites pour l’<strong>ASMAC</strong> sont priés de<br />

s’annoncer chez Béatrice Bertschi, notre gestionnaire pour la<br />

formation postgraduée et les visites à l’<strong>ASMAC</strong> (bertschi@<br />

asmac.ch).<br />

Feedback-Pool<br />

Une contribution modeste, mais<br />

utile pour une formation postgraduée<br />

et continue de bonne<br />

qualité<br />

Pour une activité ayant trait à la formation médicale postgraduée<br />

et continue, il est très utile de pouvoir sonder régulièrement<br />

l’avis des membres sur un sujet précis. C’est pour ça que<br />

le Feedback-Pool a été mis en place. Faites partie et permettez<br />

à l’<strong>ASMAC</strong> d’élargir quelque peu son horizon dans le ressort<br />

Formation postgraduée et d’appuyer plus largement ses réflexions.<br />

Plus d’informations sur www.asmac.ch et inscription par<br />

e-mail à l’adresse bertschi@asmac.ch<br />

14 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o <strong>No</strong> 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>


<strong>ASMAC</strong><br />

En ligne dès maintenant<br />

Aerzteteilzeit.ch est une nouvelle bourse<br />

aux emplois gratuite pour les médecins.<br />

Cette plate-forme a été développée sur<br />

mandat de l’<strong>ASMAC</strong> Bâle et permet de<br />

chercher et de proposer tous les genres<br />

d’emplois: postes à l’hôpital ou au cabinet<br />

pour chaque phase de votre carrière.<br />

L’accent est mis sur les postes à temps<br />

partiel, mais les postes à plein temps sont<br />

bien évidemment aussi publiés. Car de<br />

nombreux postes à plein temps peuvent<br />

être partagés en postes à temps partiel<br />

dans le cadre du jobsharing.<br />

Jobsharing<br />

La particularité du site Aerzteteilzeit.ch est<br />

la recherche selon des options de jobsharing.<br />

D’une part, les postes proposés<br />

par les hôpitaux peuvent explicitement<br />

être mis au concours comme pouvant être<br />

partagés, d’autre part, les médecins<br />

peuvent chercher, pour des offres d’emploi<br />

à plein temps publiées sur le site, un partenaire<br />

adéquat pour se partager un poste.<br />

Il s’agit d’une des fonctions importantes<br />

du site Aerzteteilzeit.ch. Ainsi, un poste à<br />

plein temps peut par exemple être partagé<br />

en deux postes à 50 %.<br />

Plate-forme de contact<br />

Aerzteteilzeit.ch sert également de plateforme<br />

de contact pour les médecins qui<br />

sont à la recherche d’un partenaire de<br />

jobsharing ad hoc (p. ex. avec le même<br />

niveau de formation ou le même plan de<br />

carrière).<br />

Sur mesure<br />

Pour toutes les formes de recherche –<br />

indépendamment du fait qu’on recherche<br />

un poste ou un partenaire de jobsha -<br />

ring – le site Aerzteteilzeit.ch propose une<br />

solution sur mesure à ses utilisateurs:<br />

chaque requête peut être pondérée individuellement<br />

selon des critères personnels.<br />

Celui qui souhaite par exemple rester dans<br />

la même région, donnera dans sa recherche<br />

un poids important au lieu de<br />

travail, celui qui souhaite acquérir encore<br />

plus d’expérience dans une certaine discipline<br />

donnera la priorité à cet aspect. Cela<br />

ne veut cependant pas dire que seules les<br />

offres correspondant à 100% aux critères<br />

de la recherche sont affichées. Toutes les<br />

offres d’emploi sont présentées dans la<br />

liste des résultats selon leur adéquation<br />

relative.<br />

Inscrivez-vous et testez le site<br />

Si vous cherchez ou proposez un emploi<br />

ou un partenaire de jobsharing, visitez<br />

le site Aerzteteilzeit.ch. Si de nouveaux<br />

postes sont proposés dans la région,<br />

vous recevrez ces offres d’emploi quotidiennement<br />

par e-mail – en fonction de<br />

vos critères de recherche personnels.<br />

Vous trouverez les partenaires de jobsharing<br />

soit sur la base d’objectifs de<br />

formation communs ou en relation avec<br />

une offre d’emploi concrète. La seule<br />

condition pour avoir accès à la plateforme<br />

gratuite est d’être membre de<br />

l’<strong>ASMAC</strong>.<br />

Vous avez encore des questions?<br />

lic. iur. Claudia von Wartburg<br />

Hauptstrasse 104<br />

CH-4102 Binningen<br />

Tél.: 061 421 05 95<br />

Fax: 061 421 25 60<br />

E-mail: sekretariat@vsao-basel.ch<br />

Web: www.vsao-basel.ch<br />

Web: www.aerzteteilzeit.ch ■<br />

Section de Berne<br />

Votation<br />

importante le<br />

23 septembre<br />

Le canton de Berne votera le 23 septembre<br />

sur deux objets très importants<br />

concernant la politique des finances:<br />

sur l’initiative «Des impôts équitables<br />

– pour les familles» et – pour la<br />

deuxième fois – sur le projet populaire<br />

pour l’abaissement de la taxe sur les<br />

véhicules routiers.<br />

Juste avant la pause estivale, le Conseilexécutif<br />

du canton de Berne a informé du<br />

mauvais état des finances du canton. Pour<br />

l’année <strong>2012</strong>, il s’attend à un déficit de<br />

300 millions de francs. C’est pourquoi, le<br />

Conseil-exécutif a par exemple décidé<br />

d’économiser 45 millions de francs par<br />

année dans la formation postgraduée des<br />

médecins (cf. ci-après).<br />

Le 23 septembre, nous pourrons décider si<br />

nous voulons atténuer un peu ou brutalement<br />

accroître, la pression en matière<br />

d’économie dans le domaine de la santé,<br />

dans les écoles et les transports publics. Si<br />

les baisses d’impôts sont acceptées lors de<br />

la votation, d’autres mesures de réduction<br />

comme la suppression d’heures d’enseignement,<br />

de millions de francs dans les<br />

budgets des hôpitaux et une baisse des<br />

prestations des transports publics ne pourront<br />

pas être évitées. C’est pourquoi<br />

l’<strong>ASMAC</strong> s’engage aussi dans cette bataille.<br />

La votation portera sur deux objets: l’initiative<br />

«Des impôts équitables – pour les<br />

familles» et la révision de la loi sur l’imposition<br />

des véhicules routiers (cf. encadré<br />

pour les détails).<br />

• Un OUI à l’initiative fiscale apporterait<br />

des recettes supplémentaires<br />

16 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>


<strong>ASMAC</strong><br />

d’environ 80 millions de francs – les<br />

associations du personnel recommandent<br />

de rejeter le<br />

contre-projet du Grand Conseil,<br />

car celui-ci conduirait à une réduction<br />

des recettes de 20 millions de francs.<br />

• En ce qui concerne le projet de baisse<br />

de la taxe sur les véhicules routiers,<br />

les associations du personnel<br />

recommandent de voter<br />

NON et d’accepter le projet du<br />

Grand Conseil (Eco-Tax). Si la<br />

baisse de la taxe sur les véhicules routiers<br />

est acceptée, un projet populaire<br />

lancé par le lobby automobile et seulement<br />

soutenu par l’UDC, le canton<br />

perdra 100 millions de francs de recettes.<br />

Lors de la votation, nous devons obtenir<br />

un résultat conforme à nos attentes. Ce<br />

n’est que de cette façon que nous pourrons<br />

empêcher d’autres paquets d’économie sur<br />

le dos du personnel, au détriment des<br />

patientes et des patients, des personnes<br />

âgées et de celles nécessitant des soins,<br />

ainsi que des personnes handicapées.<br />

Les économies toucheraient également<br />

d’autres domaines du service public<br />

comme les écoles, les crèches et les transports<br />

publics. Les associations du personnel<br />

se feront entendre dans la campagne<br />

de votation avec une campagne d’affichage.<br />

Finances cantonales, tendance<br />

catastrophique pour les comptes<br />

<strong>2012</strong><br />

L’<strong>ASMAC</strong> critique sévèrement les mesures<br />

d’économies annoncées par le Conseilexécutif<br />

pour le budget 2013. Une fois de<br />

plus, les hôpitaux sont durement touchés.<br />

En raison du manque de compétitivité<br />

sur le marché du travail, le canton de<br />

Berne se doit d’investir dans l’amélioration<br />

des conditions de travail et salariales.<br />

Déjà maintenant, un chef de clinique<br />

dans le canton de Berne gagne environ<br />

CHF 20 000.– de moins par année que la<br />

moyenne en Suisse alémanique. Il est<br />

donc irresponsable de retirer encore plus<br />

de moyens aux hôpitaux.<br />

L’<strong>ASMAC</strong> critique aussi la proposition de<br />

réduire massivement les contributions<br />

pour la formation médicale postgraduée.<br />

Même si personne ne sait ce que coûte<br />

réellement la formation postgraduée, on<br />

notera malgré tout que le canton de Berne<br />

ne respecte ainsi même pas les recommandations<br />

minimales de la Confédération.<br />

Cela comporte le risque que les<br />

médecins-assistant(e)s bénéficient d’encore<br />

moins d’enseignement dans leur<br />

travail quotidien et soient laissés à euxmêmes.<br />

Mise en consultation de la révision<br />

de la loi sur les soins hospitaliers<br />

Le 6 juillet <strong>2012</strong>, la loi sur les soins hospitaliers<br />

révisée a été mise en consultation.<br />

Celle-ci durera jusqu’au 5 octobre <strong>2012</strong>.<br />

Les documents peuvent être consultés sur<br />

le site web du canton de Berne. Bien sûr<br />

que l’<strong>ASMAC</strong> Berne déposera aussi une<br />

prise de position.<br />

«Réseau hospitalier universitaire<br />

bernois»<br />

Les travaux préparatoires en vue du regroupement<br />

de l’Hôpital de l’Ile avec les<br />

hôpitaux du Réseau hospitalier Berne<br />

avancent. Le conseil d’administration<br />

commun poursuit la stratégie suivante:<br />

L’Hôpital de l’Ile en tant qu’hôpital universitaire<br />

• L’Hôpital de l’Ile en tant qu’hôpital universitaire<br />

pour les soins de la médecine<br />

de pointe.<br />

• Plus de place pour les cas de la médecine<br />

hautement spécialisée, par l’externalisation<br />

d’offres dans les hôpitaux<br />

centraux et régionaux.<br />

• Exploitation d’un service d’urgence.<br />

Hôpitaux centraux<br />

• Les Hôpitaux Tiefenau et Ziegler assurent<br />

les soins de base et font office de<br />

premier interlocuteur pour les hôpitaux<br />

décentralisés, mais assurent des prestations<br />

dans certaines disciplines universitaires<br />

particulières.<br />

• Externalisation d’offres du centre universitaire<br />

dans ces deux hôpitaux.<br />

• Exploitation d’un service d’urgence<br />

24 heures sur 24/7 jours sur 7.<br />

• Le nouvel hôpital central ne sera pas<br />

construit.<br />

Projet 1: Taxe sur les véhicules routiers<br />

En 2009, le Grand Conseil a procédé à la révision de la taxation des véhicules routiers. Ce projet prévoit<br />

que les voitures plus écologiques bénéficient d’un allégement fiscal et que les nouveaux véhicules ayant<br />

une consommation élevée soient taxés plus fortement. En outre, une baisse modérée de la taxe sur les<br />

véhicules routiers est prévue. 105 députées et députés ont approuvé cette révision, seulement 22 l’ont<br />

refusée. Néanmoins, un garagiste a lancé le référendum contre le projet – avec une proposition populaire.<br />

Celle-ci veut que les impôts automobiles soient abaissés d’une manière générale d’un tiers. Cela<br />

provoquerait des pertes fiscales de 120 millions de francs par année pour le canton de Berne.<br />

Les associations du personnel, dont également l’<strong>ASMAC</strong>, recommandent d’approuver la proposition<br />

équilibrée du Grand Conseil, mais de clairement refuser la proposition populaire pour des raisons financières.<br />

Il est irresponsable de s’accommoder d’une baisse massive des prestations publiques pour simplement<br />

économiser quelques francs d’impôts automobiles. Le secteur de la santé serait particulièrement<br />

touché, car il devrait assumer, conformément à une clé de répartition de la Direction de la santé publique<br />

et de la prévoyance sociale, environ 40% du montant à économiser.<br />

Un point important lors de la votation est la question subsidiaire. Celle-ci permet de trancher en cas<br />

d’adoption des deux projets. Ici, il faut impérativement donner la préférence au projet du Grand Conseil.<br />

Hôpitaux décentralisés<br />

• Ils assurent les soins de base dans la<br />

région et ainsi la proximité avec les<br />

patients et les médecins qui y envoient<br />

leurs patients.<br />

• Fonction comme hôpitaux décentralisés<br />

avec mandat de soins de base et<br />

médecins internes dans le modèle de<br />

prise en charge intégrée (relié via des<br />

chemins de traitement avec l’hôpital<br />

central et le centre universitaire).<br />

• Service d’urgence.<br />

Les associations du personnel et les deux<br />

commissions du personnel ont été invitées<br />

à la mi-juin à une première séance dans<br />

le cadre du «projet partiel personnel». Une<br />

séance de conclave aura lieu en octobre.<br />

Elle sera principalement consacrée à la<br />

CCT.<br />

N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

17


<strong>ASMAC</strong><br />

Projet 2: Initiative «Des impôts équitables – pour les familles»<br />

L’initiative «Des impôts équitables – pour les familles» a été lancée en 2010 par une large coalition de partis et d’associations.<br />

L’initiative comporte trois points: premièrement, l’abandon de la baisse des impôts sur le revenu, deuxièmement, la suppression<br />

de l’imposition forfaitaire inéquitable, et troisièmement, une légère augmentation des déductions pour enfants, pour alléger la<br />

charge financière supportée par les familles.<br />

Par peur de perdre la votation, le Grand Conseil a décidé d’élaborer un contre-projet à l’initiative. Celui-ci ne veut toutefois qu’adapter<br />

modérément l’imposition forfaitaire. Pour ce qui est de la baisse des barèmes d’imposition, le contre-projet ne demande aucun<br />

changement et empêche donc de soulager les finances du canton de Berne. C’est pourquoi les associations du personnel disent<br />

clairement oui à l’initiative «Des impôts équitables – pour les familles» et non au contre-projet. Dans ce cas aussi, la question<br />

subsidiaire est déterminante – les associations du personnel recommandent de donner la préférence à l’initiative «Des impôts<br />

équitables – pour les familles».<br />

En cas d’adoption de l’initiative «Des impôts équitables – pour les familles», un couple marié avec deux enfants et un revenu de<br />

CHF 100 000.– paiera, d’après les calculs du canton, CHF 174.–d’impôts en moins par année qu’à l’heure actuelle. Pour un revenu<br />

de CHF 150 000.–, l’économie sera encore de CHF 6.–. Une personne seule paiera, avec un revenu de CHF 100’000.–, CHF 315.–<br />

de plus par année qu’à l’heure actuelle, avec un revenu de CHF 150’000.–, la facture augmentera de CHF 544.–.<br />

Si l’initiative est rejetée et que le canton perd ainsi des recettes fiscales, le prix à payer sera bien plus élevé parce qu’il n’y aura par<br />

exemple pas d’augmentations salariales, parce que la compensation du renchérissement sera réduite, parce que l’indemnité pour<br />

heures supplémentaires sera réduite, parce que les contributions pour la formation postgraduée seront réduites, parce que la crèche<br />

coûtera plus cher, etc.<br />

Contrôles de la loi sur le travail<br />

De 2009 à aujourd’hui, le beco, l’instance<br />

de contrôle cantonale, a contrôlé<br />

39 cliniques dans le canton de Berne. En<br />

août et septembre, les résultats seront<br />

résumés dans un rapport qui sera dans<br />

un premier temps présenté au gouvernement.<br />

En février 2013, il est prévu de<br />

proposer des mesures concrètes. Cela est<br />

absolument nécessaire, car de nombreuses<br />

violations de la loi sur le travail<br />

nous sont à nouveau annoncées dans le<br />

cadre du conseil juridique. <strong>No</strong>us allons<br />

donc suivre d’un œil attentif l’évolution<br />

de la situation.<br />

■<br />

Rosmarie Glauser,<br />

directrice de l’<strong>ASMAC</strong> Berne<br />

Section des Grisons<br />

Une relance<br />

réussie<br />

La section <strong>ASMAC</strong> des Grisons a pris un<br />

nouveau départ avec succès. Lors de<br />

l’assemblée générale extraordinaire du<br />

25 juin <strong>2012</strong>, les membres ont approuvé<br />

à l’unanimité la voie entamée par le comité.<br />

Dans le cadre de la restructuration<br />

de la section qui est maintenant terminée,<br />

nous avons également engagé Samuel B.<br />

Nadig comme directeur et juriste de la<br />

section. Par ailleurs, la section dispose<br />

pour la première fois depuis janvier 2011<br />

d’un budget approuvé. En outre, le comité<br />

a pu être élargi à six membres. Avant la<br />

soirée qui s’est terminée dans une ambiance<br />

décontractée autour d’une saucisse,<br />

d’un bretzel et d’une bière, le juriste<br />

de l’association a répondu aux questions<br />

des membres concernant les heures manquantes<br />

et les heures supplémentaires.<br />

Le comité et la direction de la section des<br />

Grisons sont satisfaits des quatre mois<br />

intenses et enrichissants qui se sont<br />

écoulés jusqu’ici et peuvent désormais<br />

exclusivement s’occuper des problèmes<br />

actuels et des sujets pertinents pour les<br />

membres. Alors que le juriste de l’association<br />

a traité de nombreuses demandes<br />

de membres, le comité a créé la structure<br />

personnelle nécessaire à un accomplissement<br />

efficace de ses tâches. Presque<br />

tous les hôpitaux disposent à nouveau<br />

d’un représentant hospitalier, et d’importants<br />

contacts ont été établis avec les<br />

services administratifs de certains hôpitaux<br />

et d’autres associations professionnelles.<br />

La section des Grisons a par ailleurs<br />

pour la première fois de nouveau<br />

pu occuper ses sièges à la Chambre médicale<br />

de la FMH.<br />

<strong>No</strong>s prochaines étapes dans l’immédiat<br />

sont une prise de position relative à la<br />

nouvelle réglementation de la durée du<br />

travail de l’Hôpital cantonal des Grisons<br />

et une consultation relative à un concept<br />

de curriculum de formation postgraduée<br />

pour les médecins de premier recours.<br />

<strong>No</strong>us attendons également avec impatience<br />

la première rencontre des représentants<br />

hospitaliers lors de laquelle nous<br />

pourrons identifier ensemble d’autres<br />

problèmes et discuter de la marche à<br />

suivre.<br />

<strong>No</strong>us remercions tous les membres pour<br />

la confiance qu’ils nous ont témoignée et<br />

pour les réactions positives qui nous ont<br />

été adressées au cours de ces derniers<br />

mois. Cela nous encourage à continuer<br />

dans cette voie et nous réjouit. ■<br />

Stefan Greuter, président; Anja<br />

Gajewski, covice-présidente; Elena<br />

Lardi, covice-présidente; Daniel<br />

Tuchscherer, membre du comité et<br />

caissier; Ro berta Fahrner, membre<br />

du comité; Eva Geisler, membre du<br />

comité; Samuel B. Nadig, directeur<br />

et juriste de la section<br />

18 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>


<strong>ASMAC</strong><br />

Section de Soleure<br />

Jours de congé<br />

en péril<br />

La section de Soleure aborde régulièrement<br />

certains points de la CCT et de la loi<br />

sur le travail qui ne sont pas ou insuffisamment<br />

mis en œuvre. Cette fois, il s’agit<br />

de la mise en œuvre de la réglementation<br />

de l’article 253 de la CCT selon laquelle<br />

tous les médecins-assistant(e)s et chef(fe)<br />

s de clinique ont droit à 104 jours de congé<br />

par année en plus des jours fériés légaux.<br />

La réglementation est majoritairement<br />

respectée chez les médecins-assistant(e)s,<br />

étant donné que ces derniers bénéficient<br />

d’un nombre suffisant de jours de compensation<br />

dans le cadre de la réglementation<br />

du médecin de nuit. Les chef(fe)s<br />

de clinique restent cependant confrontés<br />

à des problèmes non résolus. En effet,<br />

suite à notre demande, les services du<br />

personnel ont constaté que cette réglementation<br />

n’est pas respectée chez 8% de<br />

tous les médecins-assistant(e)s et chef(fe)<br />

s de clinique à l’Hôpital cantonal d’Olten<br />

et chez environ 12% d’entre eux au Bürgerspital<br />

de Soleure. Ces chiffres qui ne<br />

semblent à première vue pas très élevés<br />

signifient, d’après notre recherche, que<br />

l’article 253 n’est pas respecté chez une<br />

grande partie des chef(fe)s de clinique.<br />

Après la récolte de ces chiffres, la SoH n’a<br />

rien entrepris, la situation ayant été interprétée<br />

comme le reflet d’une mise en<br />

œuvre suffisante de la CCT. <strong>No</strong>us voulions<br />

cependant le savoir plus exactement et<br />

avons effectué un sondage en avril et mai<br />

parmi tous les chef(fe)s de clinique de la<br />

SoH. Les résultats obtenus ont confirmé<br />

nos soupçons. <strong>No</strong>us allons maintenant<br />

entamer des entretiens avec la direction<br />

du personnel pour imposer la mise en<br />

œuvre de l’article 253 dans toutes les cliniques<br />

de la SoH.<br />

Dans un autre domaine, nous avons finalement<br />

obtenu, dans le cadre de négociations<br />

très constructives avec le département<br />

du personnel, que toutes les heures<br />

supplémentaires payées le soient dès<br />

maintenant et rétroactivement avec un<br />

supplément de 25%. Cela n’avait pas été<br />

fait dans le passé. Toutes les personnes<br />

concernées ont été contactées personnellement<br />

par courrier, indépendamment<br />

du fait qu’elles travaillent encore pour la<br />

SoH ou non, et les suppléments ont été<br />

payés après-coup. Dans ce domaine, le<br />

service du personnel de la SoH a agi de<br />

manière exemplaire. Il n’a toutefois pas<br />

été possible d’atteindre tous les ayants<br />

droit. <strong>No</strong>us rendons ici encore une fois<br />

attentif au fait que toutes les personnes<br />

qui ont bénéficié du paiement d’heures<br />

supplémentaires de la part de la SoH ces<br />

cinq dernières années peuvent s’adresser<br />

au service du personnel de la SoH afin<br />

que les suppléments puissent encore leur<br />

être versés.<br />

■<br />

Felix Kurth,<br />

président de la section de Soleure<br />

SECTION VAUD<br />

Site d’offres<br />

d’emplois sur<br />

asmav.ch<br />

Le site dédié aux offres d’emplois sur<br />

asmav.ch a fait peau neuve! Il est devenu<br />

la première plate-forme internet dédiée<br />

aux offres d’emplois pour les médecinsassistant(e)s<br />

et les chef(fe)s de clinique en<br />

Suisse romande.<br />

L’affichage a été repensé pour être …<br />

––<br />

plus lisible<br />

––<br />

plus facile à utiliser<br />

––<br />

plus facile à imprimer<br />

Il y a aussi la possibilité, pour certaines<br />

annonces, de télécharger un fichier<br />

PDF contenant l’annonce.<br />

Pour consulter les offres d’emplois<br />

Sur le site de l’ASMAV: www.asmav.ch<br />

accès: Menu principal > Offres d’emplois<br />

Enquete <strong>2012</strong>:<br />

la parole est<br />

donnee aux<br />

membres de<br />

l’asmav!<br />

La formation que vous recevez<br />

est-elle adéquate en quantité et<br />

en qualité?<br />

Combien d’heures travaillez-vous<br />

réellement chaque semaine?<br />

Comment voulez-vous que l’AS-<br />

MAV défende au mieux vos intérêts?<br />

Pour répondre à ces questions importantes<br />

qui touchent tous les médecinsassistant(e)s<br />

et chef(fe)s de clinique dans<br />

le canton de Vaud et défendre au mieux<br />

leurs intérêts, le comité de l’ASMAV lancera<br />

en septembre <strong>2012</strong> une enquête auprès<br />

de ses membres.<br />

En effet, l’année prochaine sera l’occasion<br />

de fêter le 10e anniversaire de la Convention<br />

cantonale fixant les conditions de<br />

travail et de formation des médecinsassistant(e)s<br />

et chef(fe)s de clinique dans<br />

le canton de Vaud. Toutefois, son application<br />

pose toujours problème dans certains<br />

services ou établissements hospitaliers<br />

vaudois. Des données fiables et indépendantes<br />

sur la manière dont est appliquée<br />

la Convention ainsi que sur vos projets et<br />

souhaits pour l’avenir sont donc essentielles<br />

pour mener à bien le travail du<br />

comité.<br />

Médecins en formation, en pratique ambulatoire<br />

ou hospitalière, avec une activité<br />

universitaire ou en périphérie, interventionnels<br />

et non interventionnels, participez<br />

à l’enquête en septembre prochain!<br />

Le temps à consacrer à cette enquête sera<br />

beaucoup plus court que celui nécessaire<br />

pour remplir un rapport AI …<br />

Vous aurez de plus la possibilité de vous<br />

exprimer librement afin que, pour une<br />

fois, votre avis compte! ■<br />

N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

19


<strong>ASMAC</strong><br />

Section Valais<br />

Poursuite des<br />

améliorations<br />

Dans les dernières éditions du <strong>Journal</strong><br />

<strong>ASMAC</strong>, nous vous avons informé des discussions<br />

au sein des commissions paritaires<br />

des centres hospitaliers valaisans.<br />

<strong>No</strong>us avons maintenant le plaisir de vous<br />

annoncer que ces négociations continuent<br />

à porter leurs fruits, ceci principalement<br />

au sein du Centre Hospitalier du Centre du<br />

Valais (CHCVs) et des institutions psychiatriques<br />

du Valais Romand (IPVR). Les<br />

sujets de discussion sont notamment la<br />

bonne application de la convention fixant<br />

les conditions de travail des médecinsassistant(e)s<br />

et chef(fe)s de clinique et la<br />

surcharge de travail dans certains services<br />

(liée à une dotation en personnel insuffisante,<br />

un dysfonctionnement du service<br />

par exemple, ce qui entraîne des heures<br />

supplémentaires de travail, etc.). Ces problèmes<br />

ont pu être abordés de manière<br />

franche et ouverte avec la direction médicale,<br />

donnant lieu à des interventions<br />

concrètes de sa part, et tout cela dans un<br />

cadre de respect et d’écoute mutuels. Pour<br />

ne citer qu’une intervention, un programme<br />

informatique de gestion du<br />

temps de travail a été mis sur pied pour<br />

comptabiliser les heures supplémentaires.<br />

Il s’agit maintenant de veiller à ce que ceci<br />

soit fait de manière égale dans tous les<br />

services.<br />

Ces commissions méritent d’être mises en<br />

place ou renforcées dans le Haut-Valais.<br />

<strong>No</strong>us invitons donc les personnes intéressées<br />

à s’investir pour améliorer les<br />

con ditions de travail et la collaboration<br />

avec la hiérarchie, à s’annoncer auprès du<br />

comité.<br />

<strong>No</strong>us rappelons par ailleurs à tous les<br />

médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

de prendre connaissance de leurs<br />

droits, à savoir du texte de la convention,<br />

disponible sur l’intranet de l’Hôpital du<br />

Valais, et de nous communiquer les problèmes<br />

d’application de la convention qui<br />

n’ont pas pu être réglés à l’interne.<br />

Au sein du comité, de nouvelles forces ont<br />

fait leur apparition avec des représentants<br />

issus de différents sites romands. Lors de<br />

la dernière assemblée générale de mars,<br />

l’équilibre a été maintenu entre le nombre<br />

de départs et de nouveaux arrivés. Des<br />

membres plus expérimentés et notre<br />

conseiller juridique Maître Haldy font bien<br />

entendu toujours partie de nos rangs afin<br />

d’assurer une certaine continuité.<br />

Durant cette même assemblée générale,<br />

nous avons accepté la révision des statuts<br />

de l’association. Ceux-ci sont aussi disponibles<br />

en allemand. <strong>No</strong>us avons ainsi<br />

aligné nos statuts sur ceux de l’organisation<br />

faîtière <strong>ASMAC</strong>. Le site Internet est en<br />

cours d’actualisation pour une meilleure<br />

communication avec nos membres. Le<br />

montant des cotisations est passé de<br />

CHF 35.– à CHF 50.– pour tous les<br />

membres afin d’équilibrer le budget <strong>2012</strong>.<br />

<strong>No</strong>tre travail pour <strong>2012</strong> consistera principalement<br />

à veiller à l’application des conventions.<br />

De plus, à l’occasion d’une commission<br />

paritaire cantonale qui aura lieu fin<br />

août, nous rediscuterons de certains points<br />

qui ont du mal à être uniformément appliqués.<br />

<strong>No</strong>us envisageons également de<br />

mettre en place une commission de négociation<br />

afin de proposer quelques modifications<br />

aux conventions actuelles. <strong>No</strong>us<br />

invitons tous ceux qui ont des propositions<br />

concrètes de modification de texte à s’annoncer<br />

au comité dans les plus brefs délais.<br />

<strong>No</strong>tre but est également de mieux représenter<br />

l’ensemble des assistant(e)s et<br />

chef(fe)s de clinique du Valais. <strong>No</strong>us encourageons<br />

donc les médecins du Haut et<br />

du Bas-Valais à nous contacter pour améliorer<br />

cette représentation.<br />

Pour faire valider vos droits, adhérez à<br />

l’ASMAVal!<br />

■<br />

Pour la rédaction, Manuel Pernet,<br />

secrétaire, et Jessika Métrailler-<br />

Mermoud, présidente<br />

Vous cherchez une place<br />

de crèche – l’<strong>ASMAC</strong> vous apporte son soutien<br />

Si vous cherchez une place de crèche pour votre enfant, n’oubliez pas que depuis 2011, votre association vous<br />

apporte son soutien pour cette tâche importante. Une demande au moyen du formulaire en ligne auprès de l’<strong>ASMAC</strong><br />

suffit, et vous recevrez des informations relatives à des places disponibles dans la région de votre choix ainsi que les données<br />

de contact correspondantes des crèches. Vous trouverez d’autres informations importantes et le formulaire dans<br />

la nouvelle rubrique Profession de médecin et famille sur le site web de l’<strong>ASMAC</strong> www.asmac.ch.<br />

20 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>


<strong>ASMAC</strong><br />

Section Suisse centrale<br />

Il vaut la peine<br />

de s’engager<br />

Le 28 mars a eu lieu notre assemblée générale.<br />

Les élections étaient le principal<br />

sujet à l’ordre du jour. Tous les membres<br />

du comité ont été confirmés dans leurs<br />

fonctions. Je remercie mes collègues pour<br />

le travail qu’ils ont accompli jusqu’ici et<br />

me réjouis de poursuivre notre collaboration.<br />

L’année passée n’a pas seulement été intense<br />

pour le comité, mais aussi et surtout<br />

pour notre juriste de l’association Eric<br />

Vultier. Les chef(fe)s de clinique à Stans et<br />

les médecins-assistant(e)s à Lucerne ont<br />

pu constater que nous nous engageons<br />

aussi «derrière les coulisses». Dans les<br />

deux cas, nous avons obtenu un résultat<br />

réjouissant.<br />

Les médecins qui ont débuté leur activité<br />

au cours des derniers mois à Lucerne ont<br />

certainement déjà fait notre connaissance.<br />

Mais nous nous réjouissons bien<br />

sûr aussi de tous les contacts que nous<br />

avons avec nos camarades chevronnés.<br />

Que ce soit pour des questions, des problèmes,<br />

des suggestions ou si vous avez<br />

envie de vous engager pour nos conditions<br />

de travail: nous nous réjouissons de vos<br />

e-mails et appels téléphoniques. Ou<br />

abordez-nous spontanément à l’hôpital.<br />

A bientôt!<br />

■<br />

Regula Wiesmann,<br />

présidente de la section <strong>ASMAC</strong><br />

Suisse centrale<br />

regula@wiesmann.ch<br />

Bureau permanent: <strong>ASMAC</strong> section<br />

Suisse centrale, lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2<br />

8001 Zurich<br />

De gauche à droite: Sebastian Thormann, Christin Siebert,<br />

Regula Wiesmann, Gert Printzen (absent: Eric Vultier, juriste)<br />

téléphone 044 250 43 23<br />

fax 044 250 43 20<br />

e-mail: vultier@schai-vultier.ch<br />

N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

21


<strong>ASMAC</strong><br />

-Inside<br />

Dami Fabrice<br />

Wohnort: Grandson, Waadt<br />

Lieu de domicile: Grandson, Vaud<br />

A l’<strong>ASMAC</strong> depuis 2003<br />

Fonction à l’<strong>ASMAC</strong>: membre du<br />

Comité directeur<br />

Lieu de travail et fonction à<br />

l’hôpital: médecin associé aux<br />

urgences du CHUV, médecin responsable<br />

de la centrale 144 Vaud<br />

L’<strong>ASMAC</strong> en trois mots: avenir,<br />

politique, enthousiasme<br />

En plus de son travail et de son engagement<br />

à l’<strong>ASMAC</strong>, Fabrice aime voyager le<br />

plus possible, dès qu’il a 2–3 jours de<br />

congé. De plus, il s’intéresse à la gastronomie<br />

et à l’œnologie. Pour la médecine, il<br />

souhaite que le travail des médecins hospitaliers<br />

soit reconnu à sa juste valeur (par<br />

le salaire, situation qui est bonne en<br />

Suisse) et par le respect des heures de travail<br />

accomplies (respect de la LTr, situation<br />

qui peut être améliorée encore sur de<br />

nombreux sites hospitaliers). En ce qui le<br />

concerne, il aimerait avoir du plaisir tous<br />

les jours en allant travailler … et c’est le<br />

cas depuis qu’il a débuté comme médecinassistant<br />

en 1998. Ses tâches à l’<strong>ASMAC</strong><br />

sont la participation aux discussions/décisions<br />

du Comité directeur, la représentation<br />

de la sensibilité romande au sein de<br />

l’<strong>ASMAC</strong> Suisse et la stimulation de la relève.<br />

Il dit lui-même qu’il est bientôt temps<br />

de faire place aux jeunes. Il a choisi<br />

l’<strong>ASMAC</strong> parce que c’était une évidence<br />

pour défendre la qualité de la formation<br />

et la reconnaissance du travail. De plus, il<br />

a toujours eu le «virus» de la politique. Il<br />

dit que ses tâches sont peu nombreuses et<br />

modestes, mais il est important que lors<br />

de chaque discussion, le Comité directeur<br />

puisse compter sur la participation du plus<br />

grand nombre de personnes. La diversité<br />

des avis, des expériences pro fessionnelles<br />

et la connaissance des différents sites hospitaliers<br />

rendent les débats plus intéressants<br />

et les prises de décision plus solides.<br />

A son avis, chaque membre des organes<br />

de l’association donne à l’<strong>ASMAC</strong> ce qu’il<br />

lui est possible de donner. Même une participation<br />

occasionnelle à des séances<br />

dans une section cantonale est une aide<br />

pour l’<strong>ASMAC</strong>. Il demande donc: même si<br />

vous avez peu de temps à offrir, n’hésitez<br />

pas à contacter votre section! Lorsqu’il<br />

était président de la section Genève<br />

(AMIG), il a beaucoup travaillé pour faire<br />

respecter la loi sur le travail aux HUG. Il<br />

a même consacré sa thèse de doctorat à ce<br />

sujet. Pour Fabrice, il est clair que le travail<br />

pour l’<strong>ASMAC</strong> peut aboutir à des résultats<br />

insoupçonnés. Fabrice a fait ses études<br />

de médecine à Genève, a été médecin-assistant<br />

à Genève, Nyon et La Chaux-de-<br />

Fonds et a suivi une formation en médecine<br />

interne (titre FMH). De plus, il a fait<br />

un MBA en Management d’Institutions de<br />

santé et une formation en médecine d’urgence<br />

hospitalière et extrahospitalière<br />

(SSMUS/SGNOR).<br />

■<br />

Sylviane Iff<br />

Lieu de domicile: Berthoud,<br />

Berne<br />

A l’<strong>ASMAC</strong> depuis: 2003<br />

Fonction à l’<strong>ASMAC</strong>: réception,<br />

téléphone, gestionnaire dép. de<br />

la gestion des membres<br />

L’<strong>ASMAC</strong> en trois mots: engagée,<br />

bon employeur, compétente<br />

Sylviane Iff accueille depuis 2003 les visiteurs<br />

du secrétariat central de l’<strong>ASMAC</strong>.<br />

Elle est donc, avec deux autres collaboratrices,<br />

la première interlocutrice pour les<br />

membres. Par ailleurs, elle est responsable<br />

de l’admission des nouveaux membres et<br />

répond aux diverses demandes des<br />

membres. Elle a choisi de travailler à<br />

l’<strong>ASMAC</strong> parce que les tâches y sont intéressantes<br />

et variées. Ce qui plaît le plus à<br />

Sylviane, c’est le contact avec les membres.<br />

Initialement, elle a suivi une formation<br />

de perforatrice et a par la suite travaillé<br />

comme fonctionnaire aux CFF au service<br />

de la statistique. Ensuite, elle est restée<br />

pendant 15 ans comme femme au foyer.<br />

C’est à La Poste (anciennement PTT)<br />

qu’elle a fait son retour dans la vie professionnelle.<br />

Avant de commencer à travailler<br />

à l’<strong>ASMAC</strong>, elle était réceptionniste chez<br />

Swisscom Systems. Outre le travail, Sylviane<br />

aime se consacrer à la lecture et la<br />

danse. Mais ce qu’elle aime le plus, c’est<br />

voyager, de préférence dans des régions<br />

chaudes. Pour l’avenir, Sylviane souhaite<br />

surtout rester en bonne santé et encore<br />

pouvoir faire de nombreux voyages. ■<br />

22 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>


<strong>ASMAC</strong><br />

Patrick Mangold,<br />

juriste de la section Vaud<br />

Je travaille en tant que<br />

médecin-assistant dans un<br />

hôpital universitaire. Au<br />

1 er septembre prochain, je<br />

vais changer de service.<br />

Or, je souhaiterais prendre<br />

deux semaines de vacances<br />

dans le service dans lequel<br />

je me trouve aujourd’hui.<br />

Mon chef de service ne<br />

m’accorde toutefois pas ces<br />

vacances en nature et me<br />

propose de me les payer.<br />

Est-ce que cette manière de<br />

faire est correcte?<br />

Le principe général s’agissant des vacances<br />

est que celles-ci ne peuvent pas être remplacées<br />

par des prestations en argent tant que<br />

durent les rapports de travail. Cette règle<br />

découle du but même du droit aux vacances<br />

qui est de permettre au travailleur de se reposer<br />

et de se détendre et, par ce moyen, de<br />

retrouver sa forme physique et psychique.<br />

La question qui se pose ici est dès lors celle<br />

de savoir si la fin d’activité dans un service<br />

peut être assimilée au terme des rapports<br />

de travail, ce qui rendrait légal le paiement<br />

d’un éventuel solde de vacances.<br />

L’on doit considérer que tel n’est pas le cas,<br />

et ceci essentiellement pour deux raisons:<br />

1. Le rapport contractuel de travail lie le<br />

médecin-assistant à l’hôpital – l’employeur<br />

– et non pas au service auquel il<br />

est rattaché. C’est dire que, quand bien<br />

même le médecin-assistant mettrait un<br />

terme à son activité pour le compte d’un<br />

service, les rapports contractuels de travail<br />

quant à eux perdureraient.<br />

2. Permettre au service de payer des vacances<br />

qui n’auraient pas été prises en<br />

nature, dans un milieu professionnel où<br />

l’on change fréquemment de place de<br />

travail, réduirait à néant le but des vacances<br />

tel que décrit ci-dessus; avec le<br />

risque que, pour des motifs liés aux besoins<br />

du service, le médecin ne puisse<br />

jamais profiter de ses vacances.<br />

Dans une telle situation, le service que<br />

va quitter le médecin doit donc en principe<br />

s’arranger pour que celui-ci puisse<br />

prendre ses vacances en nature avant son<br />

départ. Si tel n’est pas envisageable, pour<br />

des raisons professionnelles impératives<br />

(surcharge de travail imprévue, absence<br />

d’un collègue, etc.), le médecin conservera<br />

l’intégralité de son droit aux vacances<br />

qu’il pourra faire valoir dans le<br />

cadre de son nouveau service.<br />

La question de savoir au budget de quelle<br />

entité ces vacances seront rattachées<br />

n’est pas de la responsabilité du travailleur,<br />

mais un point à débattre entre les<br />

services, le cas échéant avec l’appui de la<br />

direction de l’hôpital.<br />

On relèvera encore que, pour répondre<br />

au but des vacances, il est important<br />

qu’elles puissent être prises durant l’année<br />

en cours, l’employeur ayant même<br />

l’obligation d’accorder une fois par an<br />

deux semaines de vacances consécutives.<br />

Néanmoins, si un solde de vacances devait<br />

demeurer à la fin d’une année de<br />

service, le droit aux vacances ne serait<br />

pas perdu, le délai de prescription pour<br />

le faire valoir étant de cinq ans, comme<br />

pour toutes les prétentions découlant des<br />

rapports de travail.<br />

■<br />

N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

23


<strong>ASMAC</strong><br />

Un feu d’artifice pour le jubilé<br />

Des médecins de toutes les générations et disciplines se sont retrouvés le samedi 16 juin à l’Hôtel<br />

Seeburg à Lucerne pour une nuit de bal inoubliable. C’est dans une belle ambiance estivale qu’ils<br />

ont fêté les 10 ans du «Bal des Médecins». Outre la musique, les plaisirs culinaires et les discussions<br />

animées, le bal a une nouvelle fois permis de récolter des fonds. Ainsi, 13 000 francs ont été récoltés<br />

en faveur de Swiss Aids Care International.<br />

Grazia Siliberti, communication «Le Bal des Médecins». Photos: Fabian Biasio<br />

Pour la dixième fois, le comité d’or -<br />

ganisation du Bal sous la direction de<br />

son président, Andrea Vincenzo Braga, a<br />

convié les hôtes à se rendre dans la magnifique<br />

salle de bal de l’Hôtel Seeburg à<br />

Lucerne. 120 personnes venues de toute<br />

la Suisse ont répondu à l’invitation. Pour<br />

la cinquième fois consécutive, la collecte<br />

était destinée à Swiss Aids Care International.<br />

Au nom des invités, des sponsors<br />

et du comité d’organisation, la représentante<br />

de Swiss Aids Care International,<br />

Sabine Lüthy, fille de Ruedi Lüthy et directrice<br />

de Swiss Aids Care International,<br />

a pu réceptionner un chèque d’un montant<br />

de 13 000 francs. Ces moyens serviront<br />

à soutenir le projet du Prof. Ruedi<br />

Lüthy et de la Newlands Clinic au Zimbabwe.<br />

Les invités n’ont pas seulement été gâtés<br />

avec un fantastique menu à six plats et<br />

d’excellents vins, mais également par les<br />

histoires drôles, tristes et étonnantes proposées<br />

par le Integral Gesangstheater a<br />

capella. Après minuit, ce fut au tour du<br />

buffet des desserts d’être ouvert par un<br />

magnifique feu d’artifice. Et jusqu’au<br />

petit matin, les invités ont dansé au<br />

rythme de la musique du Trio Red Sox<br />

de Lucerne.<br />

Les invités ont vécu une nuit du bal véritablement<br />

envoûtante. Cet enthousiasme<br />

et également le généreux engagement financier<br />

des sponsors, sans lequel un tel<br />

gala ne pourrait être réalisé, nous encouragent<br />

à poursuivre notre travail. «C’est<br />

pour moi un grand plaisir de poursuivre<br />

mon engagement après dix ans, quand je<br />

vois comme nos invités s’adonnent aux<br />

plaisirs, à la danse et savourent la magnifique<br />

ambiance», a déclaré le président<br />

Andrea Vincenzo Braga.<br />

La date du Bal des Médecins 2013 sera<br />

prochainement publiée sur le site www.<br />

deraerzteball.ch. Vous y trouverez également<br />

la galerie des photos. ■<br />

Sabine Lüthy (Swiss Aids Care) et le<br />

président du Bal, Andrea Vincenzo<br />

Braga<br />

24 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>


N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

25


Point de Mire<br />

De l’uromancie à la médecine<br />

factuelle: la fin de l’art médical<br />

Si jadis, il manquait des possibilités de traitement; aujourd’hui, la pléthore d’alternatives relève parfois<br />

du calvaire. Vers la fin de leur vie, les patients n’attendent pas un foisonnement de différentes<br />

pistes de traitement; ils veulent de l’empathie, du dialogue et de l’orientation. Voilà un aspect de la<br />

médecine que rien ne pourra remplacer.<br />

Oswald Oelz, spécialiste en médecine interne et auteur<br />

«L’esprit de la médecine est facile à<br />

saisir;<br />

vous étudiez bien le grand et le petit<br />

monde,<br />

pour les laisser aller enfin à la grâce<br />

de Dieu.»<br />

Méphistophélès décrit ce qu’était la meilleure<br />

pratique médicale pour les patients<br />

jusqu’il y a un peu plus d’un siècle: le<br />

monde médical se basait sur le pouls et<br />

l’uromancie, avant que les médecins<br />

empathiques ne se résignent selon le principe<br />

du «primum nil nocere». Les médecins<br />

raisonnables prescrivaient des compresses,<br />

des tisanes, du repos, du vin et<br />

occasionnellement du laudanum. A cela<br />

s’ajoutaient compassion et visites à domicile.<br />

<strong>No</strong>s illustres prédécesseurs savaient<br />

que soit les maladies guérissaient d’ellesmêmes,<br />

soit elles conduisaient à la mort.<br />

La plupart des mesures médicales ne servaient<br />

à rien ou nuisaient au patient. Ce<br />

jugement était à la base de la médecine<br />

pratiquée. Celui qui, comme Louis XIV,<br />

avait la malchance de se faire traiter par<br />

les médecins les meilleurs, les plus convoiteux<br />

et les plus avides de reconnaissance,<br />

subissait saignées, purges, dents arrachées<br />

et autres charlataneries, et ne survivait<br />

que s’il était doté d’une constitution exceptionnelle.<br />

Que de progrès nous avons faits! Grâce à<br />

la science, à l’évidence et aux systèmes de<br />

gestion de la qualité, notre espérance de<br />

vie et souvent aussi notre joie de vivre se<br />

sont nettement améliorées. Mais parfois,<br />

la prudence s’impose: Il y a quelques semaines,<br />

un ami a fait une chute terrible<br />

lors d’une expédition d’alpinisme. Il est<br />

mort sur le coup. Heureusement. En effet,<br />

il souffrait de métastases cérébrales d’une<br />

tumeur maligne qui l’aurait tué dans<br />

moins d’une année. Et parce qu’il n’a pas<br />

suivi la recommandation de ne pas faire<br />

de la varappe avec des métastases au cerveau,<br />

il est très probable qu’il s’est épargné<br />

d’inutiles souffrances et qu’il est mort<br />

heureux.<br />

Jan Steen, La femme malade (vers 1665)<br />

Intellect, habileté,<br />

empathie<br />

L’essence de la médecine consiste à analyser<br />

un problème par l’intellect, puis de<br />

trouver la meilleure solution possible par<br />

habileté et empathie. Une bonne partie de<br />

la médecine peut s’apprendre, il existe<br />

pour cela des facultés de médecine, des<br />

cours, des professeurs, des check-lists et la<br />

concurrence. Grâce au test d’aptitude, les<br />

éléments potentiellement inaptes sont<br />

écartés dès le début. Lorsqu’aujourd’hui,<br />

je m’essaie à certains de ces tests, je suis<br />

N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

27


Point de Mire<br />

soulagé qu’ils n’aient pas encore existé à<br />

mon époque, car j’aurais sans doute dû<br />

me résigner à faire des études de droit.<br />

Les autoévaluations et les conseils de professeurs<br />

académiques et autres permettent<br />

un tri supplémentaire: lors de mon examen<br />

d’anatomie, j’aurais dû disséquer le<br />

nerf mandibulaire d’un fœtus. Je ne l’ai<br />

pas trouvé. Probablement que je l’avais<br />

malencontreusement sectionné au début<br />

de mes efforts. L’examinateur m’a dit que<br />

j’avais échoué. Bien qu’il s’agisse d’une<br />

forme de conseil quelque peu archaïque,<br />

elle s’est avérée efficace. J’ai abandonné<br />

mon idée de devenir chirurgien du cerveau.<br />

Mon collègue chirurgien Urs<br />

Metzger m’a parfois envoyé des médecinsassistant(e)s<br />

avec la remarque qu’ils seraient<br />

plus aptes à la médecine interne. Ils<br />

sont effectivement devenus d’excellents<br />

spécialistes de la médecine interne. Ainsi,<br />

pour ceux qui veulent bien l’entendre, les<br />

aptitudes, la prédisposition psychologique<br />

et les instructions conduisent aux carrières<br />

les plus prometteuses.<br />

Les fous de technique se spécialisent plutôt<br />

dans la radiologie, les mauvais communicateurs<br />

se tournent vers les assurances<br />

et les caractères stables et sensibles deviennent<br />

oncologues. Les bons conseils<br />

sont de plus en plus courants; un médecin<br />

chef émérite et professeur de neurologie a<br />

récemment publié dans le «Bulletin des<br />

médecins suisses» un article intitulé «Wer<br />

wird ein guter Chefarzt sein». Les désemparés<br />

trouvent de l’aide partout.<br />

L’humain remplacé par la<br />

technique<br />

Cependant, les plus talentueux ont du<br />

souci à se faire au vu de l’évolution de la<br />

technologie: un jour ou l’autre, les robots<br />

et la nanotechnologie remplaceront les<br />

chirurgiens les plus brillants. C’est du<br />

moins ce que craint Atul Gawande de la<br />

Harvard School of Public Health dans son<br />

exposé sur 200 ans de chirurgie: «Surgical<br />

work will probably become fully automated»<br />

et «A century into the future, a<br />

surgeon will tell the tale – that is, if the<br />

world still makes such people» (NEJM<br />

<strong>2012</strong>; 366: 1716). Les spécialistes de médecine<br />

interne aguerris aussi seront à l’avenir<br />

certainement soutenus, puis remplacés<br />

par des bio-senseurs, par l’analyse<br />

personnelle du génome et la thérapie individualisée.<br />

Aux Etats-Unis, la psychiatrie sera aussi<br />

modernisée: la probabilité de correspondance<br />

entre le diagnostic de deux<br />

psychiatres pour un même patient ne valant<br />

pas plus que le fruit du hasard, désormais<br />

des check-lists sont prévues pour<br />

éliminer toute incertitude et faire des<br />

économies de temps, d’argent et de psychiatres.<br />

Cela paraît encore plus grotesque<br />

que la situation en Suisse alémanique où<br />

le patient n’est pas autorisé à formuler ses<br />

peurs en dialecte, mais doit le faire en soidisant<br />

bon allemand (NEJM <strong>2012</strong>; 366:<br />

1853).<br />

Les check-lists et les directives permettent<br />

d’éviter les erreurs, améliorent la pratique<br />

de la médecine et nous évitent de réfléchir.<br />

Elles sont élaborées par des spécialistes<br />

qui souhaitent mettre en œuvre la meilleure<br />

pratique de l’évidence et qui disposent<br />

d’une vue d’ensemble complète et<br />

précise de leur spécialisation. C’est pourquoi<br />

les patients présentant une fraction<br />

d’éjection inférieure à 20 % sont munis<br />

d’appareils de resynchronisation cardiaque<br />

et de défibrillateurs. L’autonomie<br />

du patient est thématisée durant l’entretien<br />

conseil, mais la longueur d’avance du<br />

corps médical en matière de connaissances<br />

empêche le patient de prendre une<br />

décision «preference based» (NEJM <strong>2012</strong>;<br />

366: 1653).<br />

L’évolution de la médecine d’une institution<br />

de réparation pour le manque de joie<br />

de vivre vers l’imbécilité des directives a<br />

déjà donné naissance à un classique il y a<br />

20 ans. Dans «La fin de la médecine à<br />

visage humain», Petr Skrabanek qualifie<br />

ce phénomène de «tyrannie de la santé».<br />

C’est la raison pour laquelle des médecins<br />

interdisent à leurs patients en fin de vie le<br />

fameux verre de vin rouge, celui-ci ne<br />

serait pas compatible avec les nombreux<br />

médicaments prescrits, ou encore les cigarettes<br />

aux patients atteints d’un cancer du<br />

poumon avec métastases. Ne savent-ils<br />

toujours pas que la meilleure des médecines<br />

ne fait que retarder l’inévitable et que<br />

la qualité décisive jusqu’à ce jour reste la<br />

qualité de vie?<br />

Montrer la voie<br />

Gardons une place pour la médecine<br />

empathique et celle de la discussion. Par<br />

exemple pour les entretiens en fin de vie.<br />

La plupart des patients sont dépassés par<br />

la pléthore d’options qui s’offrent à eux.<br />

L’autonomie du patient ne signifie pas<br />

qu’il faut le confronter à des choix sans<br />

fin, mais comme le formulent certains<br />

«lei e il dottore, lei deve sapere». Ces qualités<br />

sont difficiles à enseigner, mais elles<br />

font la différence et qualifient la notion de<br />

médecin. Franz Ingelfinger, célèbre éditeur<br />

du NEJM, est mort d’un cancer de<br />

l’œsophage. Il a rédigé un essai, publié<br />

dans le <strong>Journal</strong> en 1980 après son décès.<br />

Il y jugeait ses propres médecins vers la fin<br />

de sa vie: «Un médecin qui se contente de<br />

proposer sa marchandise au patient et lui<br />

dit: ‹Choisis, c’est ta vie›, ne mérite pas le<br />

titre, un peu égratigné certes, mais tout de<br />

même insigne de médecin.» ■<br />

28 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>


Point de Mire<br />

«Il n’y a pas que la Cinquième de<br />

Beethoven»<br />

C’est en 1968 qu’un groupe d’étudiants en médecine a fondé un orchestre. Au fil des décennies,<br />

l’orchestre de chambre d’alors est devenu un orchestre symphonique ambitieux. L’Orchestre des<br />

médecins de Berne dispose d’un répertoire très large, tant sur le plan stylistique que temporel.<br />

Le chef Matthias Kuhn explique ce qui caractérise l’Orchestre des médecins de Berne et pourquoi<br />

il lui est fidèle depuis si longtemps.<br />

Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong> s’est entretenue avec Matthias Kuhn, chef de l’Orchestre des médecins<br />

de Berne. Photo: Severin <strong>No</strong>wacki<br />

Il y a quelques années, le<br />

«St. Galler Tagblatt» écrivait<br />

que beaucoup de médecins<br />

sont particulièrement doués<br />

pour la musique. Est-ce que<br />

vous partagez cet avis?<br />

Matthias Kuhn: Oui, en ce qui concerne<br />

mon entourage, c’est vrai. Je connais de<br />

nombreux médecins qui ont un talent tout<br />

particulier pour la musique et qui s’y intéressent<br />

beaucoup. Inversement, je connais<br />

beaucoup de musiciens qui s’intéressent à<br />

la médecine. Peut-être parce que les musiciens<br />

exercent une profession pour laquelle<br />

le corps et par conséquent la santé<br />

jouent un rôle important.<br />

De quel don pour la musique<br />

doit-on disposer pour jouer<br />

dans l’Orchestre des médecins<br />

de Berne?<br />

Il faut être un bon musicien amateur.<br />

L’Orchestre des médecins de Berne est<br />

ambitieux. Il faut donc disposer d’une<br />

certaine indépendance et d’une expérience<br />

comme musicien d’orchestre. Cela<br />

est rendu nécessaire par le fait que nous<br />

avons, outre les répétitions au complet,<br />

beaucoup de répétitions par registre. Les<br />

différents registres doivent pouvoir répéter<br />

sans chef d’orchestre.<br />

Quelle charge de travail cela<br />

implique-t-il?<br />

<strong>No</strong>us avons chaque année deux à trois<br />

projets, dont deux qui sont fixes. En janvier<br />

et juin ont lieu nos propres concerts.<br />

En plus de cela sont organisées des manifestations<br />

spéciales. <strong>No</strong>us travaillons avec<br />

un chœur ou donnons des concerts lors de<br />

manifestations au bénéfice d’organisations<br />

caritatives. Pour les projets à proprement<br />

parler, nous avons environ dix répétitions<br />

au complet ainsi que les répétitions<br />

par registre et ensuite les deux concerts. A<br />

cela s’ajoutent les répétitions personnelles<br />

au cours de l’année. Comme nous avançons<br />

vite, il est important d’assister aux<br />

N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

29


Point de Mire<br />

répétitions. Mais la discipline est étonnamment<br />

bonne. Evidemment qu’il y a<br />

parfois des services de piquet ou des urgences<br />

qui interfèrent dans notre programme.<br />

Mais il s’agit de cas exceptionnels<br />

que l’orchestre peut gérer.<br />

Est-ce qu’il faut être médecin?<br />

<strong>No</strong>n, ce n’est pas un critère d’admission.<br />

Environ un tiers des membres de l’orchestre<br />

sont des médecins. Cette part n’est<br />

pas fixe. Actuellement, nous avons un<br />

nombre assez important de médecins et<br />

de personnes qui travaillent dans le domaine<br />

médical. <strong>No</strong>us ressentons aussi<br />

l’immigration des médecins allemands.<br />

L’Allemagne connaît une longue tradition<br />

des orchestres universitaires. Beaucoup de<br />

médecins allemands ont déjà joué dans<br />

ces orchestres et nous rejoignent ensuite.<br />

Quelle est la composante<br />

«médicale» de l’Orchestre des<br />

médecins?<br />

Eh bien, le corps humain et ses faiblesses<br />

sont un sujet idéal pour agrémenter les répétitions<br />

de quelques remarques amusantes<br />

(il sourit). Mais ce qui est vraiment important,<br />

ce sont les contacts qui découlent de<br />

la proximité avec la médecine. Ainsi, nous<br />

travaillons souvent avec des fondations<br />

comme Théodora ou SwissTransplant.<br />

Ensuite, nous jouons tous les deux ans lors<br />

du Dies academicus de l’Université de Berne<br />

ainsi que lors de la fête de l’examen fédéral<br />

des étudiants en médecine.<br />

Biographie express<br />

Le musicien Matthias Kuhn est né en 1974 à Berne. Il<br />

a suivi sa formation à Freiburg i. Br., sa ville d’origine, et<br />

à Tanglewood (Etats-Unis). Aujourd’hui, il exerce son<br />

activité musicale, qui est large et diverse, comme chef<br />

d’orchestre et comme violoncelliste avec des ensembles<br />

renommés en Suisse et à l’étranger. Il a été chef d’orchestre<br />

invité de l’Orchestre symphonique de Berne, de la<br />

Camerata Berne, des orchestres de chambre de Bâle et<br />

Berne, du Collegium <strong>No</strong>vum de Zurich et de la philharmonie<br />

de Prague. Il est le directeur musical de l’ensemble<br />

de chambre «La Strimpellata» et de l’Orchestre des médecins<br />

de Berne. Il est également chef d’orchestre permanent<br />

du nouvel ensemble proton bern. Dans le domaine<br />

de l’enseignement de la musique, il a été professeur invité<br />

à la HKB (Haute école des arts de Berne), il enseigne le<br />

violoncelle, la direction d’orchestre et la musique de<br />

chambre. Il organise depuis plusieurs années des concerts<br />

pour enfants.<br />

Cela fait bientôt dix ans que<br />

vous dirigez l’orchestre. Comment<br />

en êtes-vous arrivé là?<br />

Par la voie classique. Le poste était mis au<br />

concours, j’ai déposé ma candidature et<br />

traversé la procédure de sélection habituelle.<br />

Déjà vos prédécesseurs sont<br />

restés fidèles à l’orchestre<br />

pendant très longtemps. D’où<br />

viennent ces liens?<br />

Dans mon cas, il y a différentes raisons à<br />

cela. En premier lieu, bien sûr la qualité<br />

et le potentiel de l’ensemble musical. Ensuite,<br />

la mixité des âges est très grande<br />

dans l’orchestre. <strong>No</strong>us avons des membres<br />

âgés de moins de 30 ans à plus de 70 ans.<br />

Cette mixité est idéale pour un orchestre<br />

amateur, parce qu’elle assure une fluctuation<br />

constante et naturelle. Par ailleurs,<br />

cet orchestre a la volonté de ne pas simplement<br />

persister dans la routine, mais de<br />

s’engager dans de nouvelles voies. <strong>No</strong>us<br />

jouons aussi de la musique contemporaine<br />

et moins connue. A l’occasion de nos<br />

40 ans d’existence en 2008, nous avons<br />

joué pour la première fois des morceaux<br />

de jeunes compositeurs, qui avaient été<br />

écrits spécialement pour nous. Et cette<br />

année, nous nous produirons pour la première<br />

fois à l’étranger. Cette curiosité est<br />

probablement le motif principal pour rester<br />

longtemps fidèle au même orchestre.<br />

Quel est votre répertoire?<br />

<strong>No</strong>us avons un horizon très large. Il<br />

s’étend du 17e siècle aux temps actuels.<br />

Cette largeur reflète aussi mon intérêt<br />

personnel. Si j’étais médecin, je serais<br />

probablement plutôt généraliste que spécialiste<br />

(il rit). Pour ce qui est du style,<br />

nous jouons aussi bien la valse viennoise<br />

que de la musique symphonique. Pour la<br />

Fondation Théodora, nous avons même<br />

effectué un crochet dans le divertissement<br />

et joué des morceaux comme «Send In<br />

The Clowns». Ce qui reste une constante,<br />

c’est l’exigence d’aborder chaque morceau<br />

avec le même engagement. Toucher le ton<br />

léger d’une valse viennoise demande un<br />

travail intense.<br />

Où se situent les limites d’un<br />

orchestre amateur?<br />

Bien sûr qu’il faut tenir compte du niveau<br />

de difficulté, mais les limites ne se situent<br />

a priori pas dans le domaine technique.<br />

Souvent, ce sont des combinaisons de<br />

différentes exigences qui pourraient être<br />

gérées individuellement, mais qui<br />

s’avèrent être trop difficiles dans leur<br />

ensemble. Par ailleurs, les symphonies<br />

très connues sont difficiles. Les orchestres<br />

professionnels de réputation mondiale<br />

sont la référence en la matière et<br />

marquent la musique par leurs interprétations.<br />

Il n’y a donc pas que la Cinquième<br />

de Beethoven, sa Deuxième est<br />

aussi très attrayante.<br />

L’Orchestre des médecins de<br />

Berne est un orchestre complet<br />

qui compte environ 50 personnes.<br />

Y a-t-il outre les amateurs<br />

aussi des musiciens professionnels<br />

qui jouent?<br />

<strong>No</strong>us avons quelques musiciens professionnels,<br />

comme par exemple la première<br />

flûte, le premier hautbois et la percussion.<br />

C’est le fruit de l’évolution historique et<br />

c’était déjà le cas lorsque j’ai pris mes<br />

fonctions. <strong>No</strong>us mettons cependant clairement<br />

l’accent sur le statut d’amateur et<br />

ne voulons pas simplement occuper les<br />

positions plus exigeantes avec des professionnels.<br />

Avez-vous des problèmes de<br />

relève?<br />

<strong>No</strong>n, nous sommes complets. Pour certains<br />

instruments, il y a même des listes<br />

d’attente et parfois, nous devons même<br />

refuser certaines demandes.<br />

Dans quelle direction l’orchestre<br />

va-t-il se développer?<br />

Ce qui me réjouit beaucoup, c’est que<br />

l’ensemble progresse de plus en plus en<br />

ce qui concerne son indépendance. Cela<br />

implique autant la discipline concernant<br />

le respect du calendrier des répétitions<br />

que les connaissances techniques. Aujourd’hui,<br />

il suffit souvent d’un mot-clé de<br />

ma part, alors qu’auparavant, il nous fallait<br />

toute une répétition pour corriger<br />

certains points faibles. Ce processus n’est<br />

pas encore terminé, mais nous avons bien<br />

progressé. <strong>No</strong>tre potentiel de développement<br />

ne se situe plus dans la capacité de<br />

jouer certains morceaux, mais dans des<br />

points de détail. «Comment puis-je trouver<br />

le bon ton?» est une question fondamentale<br />

qui ne peut pas être représentée<br />

par une courbe de performance linéaire.<br />

Ainsi formulée, elle inclut au même titre<br />

le ton et la cadence (c’est-à-dire la signification).<br />

■<br />

30 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>


Point de Mire<br />

Psychiatrie et création artistique<br />

Les personnes en proie à des problèmes psychiatriques peuvent développer une créativité hors<br />

normes. Indépendamment des matériaux disponibles ou de leur propre talent, elles créent<br />

des œuvres d’une grande intensité expressive. La Collection Prinzhorn de Heidelberg est la plus<br />

importante collection de ce genre d’œuvres, considérées depuis longtemps comme partie<br />

intégrante du monde de l’art.<br />

Thomas Röske, directeur de la Collection Prinzhorn, Heidelberg<br />

Avec la Collection Prinzhorn, la Clinique<br />

de psychiatrie générale de la Clinique universitaire<br />

de Heidelberg possède un trésor<br />

unique en son genre. Depuis 2001, ce<br />

fonds d’œuvres d’art de personnes «ayant<br />

séjourné en psychiatrie» est exposé dans<br />

sa propre aile de musée. Son bien le plus<br />

précieux est constitué par les plus de<br />

6000 dessins, tableaux, sculptures et travaux<br />

sur textile provenant de nombreux<br />

établissements psychiatriques, cliniques et<br />

sanatoriums de différents pays de langue<br />

allemande et envoyés à Heidelberg après<br />

la Première Guerre mondiale. Cette collection<br />

historique, la plus vaste en son<br />

genre, est née suite à un appel lancé par<br />

le médecin et historien de l’art Hans Prinzhorn<br />

(1886–1933). Ce dernier est engagé<br />

Agnes Richter, sans titre [veste cousue main], 1895,<br />

broderies sur lin de l’institution<br />

Photo: Arnaud Conne<br />

en 1919 comme médecin-assistant à Heidelberg<br />

afin d’élargir une petite «collection<br />

didactique» commencée en 1895 par<br />

Emil Kraepelin et de l’évaluer dans une<br />

étude scientifique. Le livre de Prinzhorn<br />

Expressions de la folie a été publié en 1922,<br />

soit une année après qu’il a quitté la clinique.<br />

Ce classique, réédité plusieurs fois<br />

jusqu’à ce jour et traduit en quatre langues,<br />

était à l’époque une œuvre de pionnier.<br />

Jusqu’en 1930, la collection de Heidelberg<br />

s’est agrandie. Mais une continuation du<br />

projet ne concordait pas avec l’idéologie<br />

nazie, et après 1945, le fonds était tombé<br />

aux oubliettes. Ce n’est qu’avec la redécouverte<br />

de la «Collection Prinzhorn»<br />

grâce à une exposition itinérante du<br />

même nom organisée en 1980, que de<br />

nouvelles œuvres de particuliers ou de<br />

groupes, données ou en dépôt, sont venues<br />

compléter la collection à Heidelberg. Aujourd’hui,<br />

la nouvelle collection comprend<br />

plus de 12’000 tableaux, dessins, sculptures<br />

et travaux sur textile.<br />

La pression de s’exprimer<br />

Ce fonds est si varié que l’on peut remettre<br />

en question la légitimité de l’effort fourni<br />

à établir des caractéristiques communes<br />

sur le plan formel ou du contenu, des<br />

œuvres de patients psychiatriques. Une<br />

réflexion que Prinzhorn s’était lui aussi<br />

déjà faite. Et pourtant, il n’est pas insensé<br />

d’articuler le soupçon que derrière ces<br />

formes d’expression se cachent des expériences<br />

psychiatriques d’exception. Prinzhorn<br />

parlait du «reflet de cet horrible solipsisme»,<br />

dans lequel vivaient la plupart<br />

des personnes diagnostiquées comme<br />

schizophrènes. D’autres, plus prudents,<br />

ont parlé d’une «intensité» particulière.<br />

Ce que l’on ressent, à mon avis, est<br />

l’énorme pression qui se cache derrière ces<br />

expressions artistiques, saisissable par<br />

l’harmonie entre les moyens de création<br />

limités et le sérieux évident de l’effort créatif.<br />

Les créateurs de ces œuvres utilisaient<br />

toutes les ressources dont ils disposaient à<br />

faire passer un message, indépendamment<br />

du fait qu’ils ne ‚savent en fait pas<br />

dessiner, peindre ou sculpter – dans le<br />

sens de capacités artistiques généralement<br />

reconnues. Il n’est pas rare qu’ils recourent<br />

à l’écriture en marge du dessin<br />

afin de clarifier davantage leurs intentions.<br />

Toutefois, les contenus ne se nourrissent<br />

pas uniquement d’expériences<br />

psychiques d’exception, ils sont également<br />

influencés par l’imagerie populaire, surtout<br />

de la période précédant l’internement.<br />

Par ailleurs, on y retrouve de multiples<br />

remises en question par rapport à la vie<br />

en institution et à l’exclusion sociale.<br />

L’art, un moyen de survie<br />

De nombreuses personnes qui commencent<br />

à peindre ou à écrire durant la<br />

puberté, à la ménopause ou en période de<br />

grave maladie physique se reconnaissent<br />

dans ce mode d’expression. Probablement<br />

qu’il s’agit là du même élan qui anime les<br />

enfants à dessiner, lorsqu’ils se sentent<br />

menacés sur le plan psychophysique par<br />

leur croissance mentale et physique.<br />

Tout cela peut mener à la compréhension<br />

d’œuvres d’art réalisées par des patients<br />

psychiatriques, même si ce n’est pas vraiment<br />

comparable aux réactions de souffrance<br />

engendrées par une crise psychique.<br />

Les personnes atteintes de psychose<br />

perdent tout repère dans la vie; pour<br />

elles, plus rien n’est comme avant, elles<br />

vivent en décalage permanent. En proie à<br />

des incertitudes aussi radicales, la création<br />

artistique non seulement les aide à<br />

articuler et à réfléchir. Le dessin, la peinture,<br />

l’écriture, etc. peuvent se révéler<br />

comme de réelles béquilles de survie, voire<br />

N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

31


Point de Mire<br />

August Natterer, Le Berger merveilleux,<br />

env. 1911–1913, aquarelle<br />

Photo: Medienzentrum Universitätsklinikum<br />

Heidelberg<br />

La demande d’œuvres du fonds de Heidelberg<br />

augmente elle aussi. Et, contrairement<br />

à ce qui était le cas il y a quelques<br />

années, on ne s’intéresse pas uniquement<br />

à la Collection Prinzhorn en tant que telle<br />

(au vu de la diversité de la collection, il<br />

serait d’ailleurs très difficile de répondre<br />

à une telle demande). Les organisateurs<br />

souhaitent bien plus reprendre des thématiques<br />

précises de certaines expositions,<br />

par exemple «Irre ist weiblich. Künstlerische<br />

Interventionen von Frauen in der<br />

Psychiatrie um 1900» ou «Todesursache:<br />

Euthanasie. Verdeckte Morde in der Nazi-<br />

Zeit». Ou alors, ils intègrent des œuvres<br />

isolées ou des groupes d’œuvres de la<br />

collection dans des projets d’exposition<br />

plus vastes sur des thématiques comme<br />

«Gespenster, Magie und Zauber» (Neues<br />

Museum, Nuremberg <strong>2012</strong>) ou «Ghost in<br />

the Machine» (New Museum, New York<br />

<strong>2012</strong>). C’est souvent en contrepoint à des<br />

œuvres d’artistes professionnels, que l’originalité<br />

et la profondeur des œuvres de<br />

Heidelberg se dévoilent sous toutes ses<br />

facettes. Car il y a bien plus à découvrir<br />

que le simple aspect artistique. ■<br />

Karl Genzel, sans titre [figurine<br />

hermaphrodite], avant 1920, bois<br />

peint<br />

Photo: Medienzentrum Universitätsklinikum<br />

Heidelberg<br />

comme «ersatz» à la vie, surtout lorsque<br />

les œuvres ont pour leurs créateurs une<br />

signification allant au-delà de l’art, par<br />

exemple qu’ils leur attribuent des pouvoirs<br />

magiques, qui prouvent la réalité de l’état<br />

psychique du patient ou servent à transmettre<br />

des visions.<br />

Demande croissante<br />

Ces dernières années, on constate un intérêt<br />

de plus en plus marqué du marché de<br />

l’art pour ces œuvres qualifiées d’Outsider<br />

Art. Depuis que toujours plus de collectionneurs,<br />

de galeries, de salons de l’art,<br />

de ventes aux enchères et de musées se<br />

sont spécialisés dans ce domaine dans les<br />

années 70, cette forme d’art est peu à peu<br />

intégrée à l’art en général. Les raisons de<br />

ce boom dépassent certainement la simple<br />

fascination pour l’exotisme. D’une part,<br />

l’effroi face à la maladie psychique diminue<br />

peu à peu; les nombreux efforts de<br />

réinsertion de patients psychiatriques<br />

dans la société portent leurs fruits également<br />

sur le plan de l’évolution des mentalités.<br />

D’autre part, à une époque où de plus<br />

en plus de personnes sont contraintes de<br />

vivre dans la précarité et recherchent des<br />

alternatives aux sursauts du néo-capitalisme,<br />

les contre-exemples à la culture de<br />

masse trouvent un écho favorable.<br />

32 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>


IFAS<strong>2012</strong><br />

Salon spécialisé du marché de la santé<br />

23–26 octobre <strong>2012</strong><br />

Messe Zürich<br />

Exhibit & More SA · Bruggacherstrasse 26 · Case postale 185 · CH-8117 Fällanden-Zurich/Suisse<br />

T +41 (0)44 806 33 77 · F +41 (0)44 806 33 43 · info@ifas-messe.ch · www.ifas-messe.ch<br />

… et plus que 300 exposants rénommés<br />

supplémentaires vous attendent.


Point de Mire<br />

A la recherche de la beauté<br />

Que ce soit dans l’Egypte ancienne, dans la Grèce antique, au Moyen Age ou aujourd’hui:<br />

les hommes s’abandonnent à la beauté et aspirent à se plaire à eux-mêmes. La signification<br />

socio culturelle de la beauté reste inchangée. Aujourd’hui, la médecine peut plus ou moins facilement<br />

satisfaire au désir de séduction. Malgré cela, il convient d’évaluer si une intervention est<br />

appropriée.<br />

Dr méd. Eva Neuenschwander Fürer, Centre de chirurgie plastique, Klinik Pyramide am See, Zurich<br />

«Celui qui contemple la beauté humaine,<br />

le souffle du mal ne peut rien sur lui: il se<br />

sent en accord avec lui-même et avec le<br />

monde.» Cette citation de Johann Wolfgang<br />

von Goethe symbolise la fascination<br />

vieille de plusieurs millénaires pour la<br />

beauté et le désir de l’être humain de trouver<br />

la beauté et de la revendiquer pour luimême.<br />

Mais que signifie la beauté et comment<br />

influençons-nous cette dernière avec<br />

les possibilités offertes par la chirurgie?<br />

La définition de la beauté<br />

Des chercheurs de différentes disciplines<br />

discutent depuis longtemps de la beauté et<br />

de la question de savoir s’il existe un lien<br />

entre la beauté absolue, le succès et le<br />

bonheur personnels. Tout le monde sait<br />

que la beauté est dans les yeux de celui qui<br />

regarde, raison pour laquelle la notion de<br />

beauté n’a jusqu’à présent pas pu être<br />

définie de manière uniforme. <strong>No</strong>us avons<br />

tous nos préférences personnelles concernant<br />

les caractéristiques extérieures<br />

comme le teint, la taille et la couleur des<br />

cheveux. La notion de beauté demeure<br />

d’ailleurs jusqu’ici marquée par une composante<br />

culturelle. Ainsi, l’idéal de beauté<br />

asiatique ou africain se distingue nettement<br />

de celui de l’Occident. Et malgré<br />

cela, il est ressorti, notamment de récentes<br />

études, que les êtres humains ont conservé<br />

un goût pour la beauté semblable à<br />

travers le temps et les cultures. En tant que<br />

chirurgienne plastique, je suis convaincue<br />

que le sens de la beauté découle de la recherche<br />

de la régularité et de la symétrie.<br />

Avec ses aspects parfaits et harmonieux,<br />

la nature nous fournit la mesure pour<br />

notre orientation. C’est d’ailleurs ce que<br />

déclaraient déjà les philosophes antiques.<br />

Ce qui est beau est donc bien proportionné<br />

et régulier. La perfection au sens de la<br />

symétrie et de la régularité se différencie<br />

du hasard, des irrégularités et du chaos,<br />

et peut plus facilement être mémorisée.<br />

Jan Vermeer:<br />

La jeune fille à la perle, env. 1665<br />

<strong>No</strong>tre cerveau est mieux capable de traiter<br />

de telles impressions. Plus encore, lorsque<br />

nous voyons quelque chose de beau, qu’il<br />

s’agisse d’une fleur, d’un animal, d’un<br />

être humain, la sécrétion d’hormones du<br />

bonheur augmente. La beauté semble<br />

donc nous procurer du plaisir. Mais est-ce<br />

qu’elle nous rend aussi heureux?<br />

Réussir grâce à la beauté<br />

Les gens qui sont beaux semblent effectivement<br />

avoir plus de succès dans leur vie.<br />

Leur succès se fonde sur l’effet de l’aura:<br />

les personnes au physique avantageux<br />

sont mieux notées. On leur attribue des<br />

caractéristiques positives, on les croit capables<br />

de plus que des personnes moins<br />

favorisées par la nature. <strong>No</strong>us trouvons des<br />

exemples dans le monde du travail ou en<br />

politique: à qualification égale, on choisit<br />

généralement la personne la plus attirante,<br />

parfois l’aspect extérieur influence<br />

même l’évaluation des compétences. Le<br />

même principe fonctionne déjà pour les<br />

enfants sur la place de jeu. Les enfants<br />

avec des caractéristiques extérieures laides<br />

(p. ex. oreilles décollées, éruptions cutanées,<br />

taille) ont généralement plus de<br />

Ute de Ballenstedt, cathédrale de<br />

Naumbourg, milieu du 13 e siècle<br />

difficultés à s’intégrer et sont moins bien<br />

acceptés. Mon expérience pratique montre<br />

que les personnes qui sont en accord avec<br />

elles-mêmes diffusent un sentiment de<br />

satisfaction. Cet équilibre intérieur, une<br />

interaction entre confiance en soi et apparence<br />

extérieure, explique en partie pourquoi<br />

la beauté est souvent associée au<br />

succès. Celui qui se sent bien dans sa peau<br />

se montrera plus confiant, convaincant et<br />

communiquera plus efficacement. Dans<br />

ce cas, c’est donc moins l’apparence parfaite,<br />

mais la manière de se présenter en<br />

général qui est la clé du succès. Malgré ce<br />

lien, aucune étude n’a jusqu’ici pu démontrer<br />

que les personnes d’apparence<br />

attractive sont aussi plus heureuses. Cela<br />

est probablement dû au fait que les attentes<br />

sont particulièrement élevées envers<br />

les «beaux», ce qui conduit plus souvent<br />

à une déception. Dans la pratique, j’observe<br />

aussi que les personnes particulièrement<br />

attractives ont plus de difficultés à<br />

accepter les signes du vieillissement. Par<br />

contre, les personnes qui ne sont pas parfaites,<br />

mais qui fascinent par leur faciès<br />

ou leur silhouette et qui dégagent une<br />

beauté personnelle intérieure et une assurance,<br />

paraissent plus équilibrées.<br />

34 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>


Point de Mire<br />

Les principales interventions<br />

de chirurgie esthétique<br />

Interventions chirurgicales<br />

• Chirurgie mammaire (augmentations, réductions, lifting)<br />

• Correction des paupières (supérieures/inférieures)<br />

• Liposuccion<br />

• Correction du nez<br />

• Lifting du cou/du visage<br />

• Lifting abdominal<br />

• Total Bodylifting/-contouring<br />

Interventions non chirurgicales<br />

• Traitements des rides au Botox<br />

• Traitements des rides à l’acide hyaluronique<br />

Source: Centre de chirurgie plastique, Klinik Pyramide am See, Zurich, 2011<br />

Créer la beauté<br />

Le fait que la vraie beauté vient de l’intérieur<br />

ne doit pas signifier qu’il faut toujours<br />

accepter son physique. L’hygiène<br />

personnelle, le rendez-vous chez le coiffeur,<br />

le contrôle dentaire ou le passage<br />

régulier au centre de remise en forme font<br />

depuis longtemps partie de notre quotidien.<br />

On ne le fait pas seulement pour sa<br />

santé, mais aussi parce qu’on veut se faire<br />

du bien. C’est ici que la chirurgie esthétique<br />

entre en jeu. Le traitement des rides<br />

et les opérations esthétiques sont devenus<br />

Néfertiti, Egypte, 1353-1336 av. J.-C.<br />

quelque chose de normal pour beaucoup<br />

de gens (cf. encadré 1). L’émancipation<br />

culturelle et religieuse, mais aussi notre<br />

mode de communication numérique ont<br />

considérablement influencé notre culte du<br />

corps et ainsi la mise en œuvre de certaines<br />

représentations de la beauté. Auparavant,<br />

beaucoup de choses n’étaient pas<br />

possibles parce qu’elles étaient invisibles<br />

et qu’il n’était pas permis d’en parler. Avec<br />

une mode de plus en plus audacieuse, le<br />

désir d’avoir des proportions parfaites a<br />

également augmenté. Et on en parle. Aujourd’hui,<br />

la personne qui souhaite subir<br />

une intervention esthétique dispose de<br />

multiples possibilités pour améliorer son<br />

physique. Qu’il s’agisse de colorer les cheveux,<br />

d’implants dentaires ou de combler<br />

des interstices dentaires, de Botox contre<br />

les rides ou d’un lifting de la poitrine.<br />

La chirurgie esthétique sérieuse pratiquée<br />

par des spécialistes n’a qu’un seul objectif:<br />

établir de façon appropriée et avec des<br />

risques acceptables l’équilibre entre l’apparence<br />

extérieure et la façon d’aborder<br />

l’existence et ainsi renforcer l’amourpropre.<br />

Les principes fondamentaux sont<br />

la beauté et le naturel individuels. Il ne<br />

s’agit en aucun cas de faire le même nez<br />

à chaque patient ou d’éliminer toutes les<br />

rides, afin que le patient puisse récupérer<br />

un peu de sa jeunesse perdue avec un visage<br />

figé. Il ne s’agit pas non plus de se<br />

fabriquer une nouvelle apparence ou celle<br />

d’une idole à travers de multiples opérations.<br />

La chirurgie esthétique n’apporte<br />

pas un rajeunissement et ne permet pas<br />

non plus la perfection. <strong>No</strong>us devons accepter<br />

que notre santé, et par là aussi notre<br />

beauté, nous sont données à la naissance<br />

et que nous ne disposons que de moyens<br />

limités, également médicaux, pour influencer<br />

ces paramètres. En tant que<br />

médecin, il est de ma responsabilité de<br />

sauvegarder ou de rétablir la beauté physique<br />

qui va de pair avec la santé. Une<br />

intervention irréfléchie en chirurgie esthétique<br />

qui n’atténue pas les souffrances,<br />

mais qui les renforce, peut avoir des<br />

conséquences funestes pour les patients.<br />

Dans ce contexte, il n’est pas étonnant de<br />

constater que seulement la moitié des<br />

demandes aboutissent à des traitements<br />

(cf. encadré 2).<br />

L’histoire de la chirurgie<br />

esthétique<br />

Sans la chirurgie esthétique, qui n’est<br />

d’ailleurs pas une invention de ces vingt<br />

dernières années, on ne discuterait aujourd’hui<br />

pas de cette manière de la signification<br />

et de l’importance de la beauté.<br />

La chirurgie esthétique a fait son apparition<br />

à la fin du 19e siècle. Ce n’est cependant<br />

que dans les années 50 du 20e siècle<br />

qu’elle est parvenue à s’imposer, notamment<br />

grâce au développement de l’anesthésie.<br />

Même si les premières interventions<br />

à but esthétique, notamment dans la région<br />

nasale, sont déjà rapportées 700 ans<br />

avant J.-C., les possibilités de ce type de<br />

chirurgie étaient autrefois réservées aux<br />

victimes de la guerre et d’accidents ou à<br />

des personnes atteintes de malformations<br />

Critères de décision<br />

pour/contre une opération<br />

• Diagnostic clair et faisabilité médicale<br />

• Souffrance évidente<br />

• Investissement justifiable<br />

• Attentes réalistes du patient<br />

• Risque minimal<br />

➾ 50% des demandes n’aboutissent à aucun traitement!<br />

N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

35


Point de Mire<br />

congénitales. Le progrès médical, l’offre<br />

toujours plus importante et la prospérité<br />

ont eu pour conséquence que la propre<br />

apparence n’est plus simplement acceptée<br />

comme une fatalité et que la demande et<br />

de ce fait l’importance de la chirurgie<br />

esthétique ont fortement augmenté au<br />

cours des vingt dernières années. Aujourd’hui,<br />

il est non seulement possible de<br />

traiter des malformations, des séquelles<br />

d’un accident ou des traces d’un cancer,<br />

mais également d’empêcher ou de ralentir<br />

des modifications liées à l’âge. Simultanément,<br />

ce développement a aussi ses<br />

aspects négatifs: la tendance à banaliser<br />

les opérations, l’apparition d’offres pas<br />

sérieuses et la mise en scène médiatique<br />

de cas extrêmes. Ces dérives donnent une<br />

image négative à toute la branche, alors<br />

qu’il ne s’agit que de cas isolés.<br />

Mais malgré toutes ombres au tableau: le<br />

culte et la recherche de la beauté sous<br />

toutes ses formes sont des besoins fondamentaux<br />

de l’être humain qui sont aussi<br />

vieux que l’humanité. Au temps jadis et<br />

dans toutes les cultures, les hommes et les<br />

femmes ont fait d’énormes sacrifices pour<br />

la beauté. Grâce à la médecine moderne,<br />

de nombreux désirs peuvent être satisfaits<br />

sans grande souffrance. Il incombe cependant<br />

aux médecins de se montrer<br />

responsables et de n’effectuer que les interventions<br />

qui sont défendables d’un point<br />

de vue médical et éthique. ■<br />

Contact:<br />

Centre de chirurgie plastique,<br />

Klinik Pyramide am See, Zurich,<br />

direction:<br />

D r méd. Cédric A. George,<br />

www.centerplast.ch<br />

36 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>


Point de Mire<br />

La compréhension par la création<br />

Il n’est pas toujours possible de trouver les mots qui décrivent une souffrance, et tous les patients<br />

ne s’expriment pas aussi aisément. L’art-thérapie ouvre de nouveaux chemins vers la perception<br />

et la compréhension. Elle renforce également la confiance en soi, la créativité et la joie de vivre.<br />

L’art-thérapie est aujourd’hui une forme de thérapie à part entière, appliquée aussi bien dans les<br />

cliniques que dans les cabinets privés<br />

Dr Ruth Ehemann, responsable de l’atelier Living Museum à la Clinique psychiatrique cantonale de Wil (SG);<br />

Robert Spruit, lic. phil., psychologue spécialiste en psychologie de l’enfance et de l’adolescence FSP, diplômé en art-thérapie (DF)<br />

«C’est une particularité de l’art que d’être<br />

un reflet unique de son créateur: l’art rend<br />

hommage à l’individualité humaine. C’est<br />

un contenant dans lequel sont réunies les<br />

différentes parties de l’esprit afin de révéler<br />

une solution personnelle, intégrée et harmonieuse<br />

de manière analogue au processus<br />

thérapeutique.» C’est en ces termes<br />

que l’artiste anglais Edward Adamson<br />

décrit les effets de l’art qui se manifestent<br />

dans son travail entamé en 1946 avec des<br />

patients de la clinique psychiatrique du<br />

Netherne Hospital de Londres.<br />

Des débuts à aujourd’hui<br />

On connaissait les effets curatifs de l’art<br />

déjà durant l’Antiquité. A cette époque, on<br />

attribuait des pouvoirs magiques à l’art<br />

lors de la guérison de souffrances psychiques<br />

et physiques, car il était reconnu<br />

que le processus artistique permet d’accéder<br />

à l’inconscient. Le fondateur de la<br />

psychanalyse, Sigmund Freud, considérait<br />

l’art – outre le rêve et l’humour – comme<br />

la «voie royale vers la connaissance de<br />

l’inconscient» (Freud, 1900, selon Wieland/Kessler,<br />

18). Plus tard, en poussant<br />

le développement de la psychanalyse, C.<br />

G. Jung a fait de la création, une technique<br />

fondée de la psychologie des profondeurs.<br />

Pour lui, le dessin, l’art pictural et plastique<br />

constituaient une voie permettant<br />

de rendre conscients, c’est-à-dire effectifs,<br />

les contenus de l’inconscient. D’où<br />

sa célèbre phrase «Souvent, les mains<br />

livrent un secret que l’esprit ne parvenait<br />

pas à découvrir» (Jung, 1967, 99). Pour<br />

Ernst Speer (1899–1964) également, le<br />

processus créatif permettait de donner<br />

une forme à la vie et au vécu. En 1921, il<br />

fonda la première clinique spécialisée en<br />

psychothérapie d’Allemagne à Lindau,<br />

après que des ateliers de peinture aient été<br />

ouverts vers la fin du 18 e siècle dans certains<br />

établissements psychiatriques. Il y<br />

appliqua différentes formes d’art dès le<br />

début.<br />

Le psychiatre suisse Leo Navratil s’exprime<br />

ainsi au sujet de patients souffrant de<br />

maladies psychiatriques graves: «La psychothérapie<br />

par la discussion n’est pas<br />

adaptée à ces patients. Pour eux, souvent,<br />

le premier contact humain passe par le<br />

dessin ou l’écriture à l’initiative et en présence<br />

du thérapeute» (Navratil, 1998,<br />

238). Depuis Walter Morgenthaler, cette<br />

forme de thérapie orientée et fondée sur<br />

l’art s’est établie comme partie intégrante<br />

de l’offre thérapeutique dans de nombreuses<br />

cliniques de renom en Suisse<br />

(p. ex. à Berne, Münsterlingen, Pfäfers,<br />

Sonnenhof, Hasel, Königsfelden, Rheinau,<br />

Wil, Kilchberg). Grâce à la force créatrice,<br />

l’art-thérapie permet d’utiliser un langage<br />

allant au-delà de son utilisation conventionnelle<br />

et se différencie ainsi des autres<br />

formes de thérapie.<br />

Parler à travers l’œuvre<br />

L’art-thérapie regroupe différents moyens<br />

artistiques spécifiques appliqués pour<br />

améliorer la santé des patients, mais<br />

aussi pour les aider et les accompagner<br />

dans des situations de pathologies, de<br />

crises et dans les processus de changement.<br />

La thérapie se pratique soit individuellement<br />

ou en groupe. L’art-thérapie<br />

permet de procéder à un diagnostic artthérapeutique<br />

et d’assurer un suivi des<br />

troubles psychiques, psychosomatiques et<br />

somatiques. En fonction du domaine de<br />

travail, l’art-thérapie constitue une forme<br />

de thérapie à part entière, ou alors elle<br />

complète d’autres formes de traitement.<br />

Appliquée de manière préventive et stimulante,<br />

elle favorise un développement sain.<br />

Depuis 2011, le titre «art-thérapeute (DF)»<br />

est reconnu et protégé au niveau fédéral.<br />

L’art-thérapie différencie les spécialisations<br />

suivantes:<br />

• thérapie intermédiale<br />

• thérapie plastique et picturale<br />

• musicothérapie<br />

• dramathérapie et thérapie par la parole<br />

• thérapie par la musique et par la danse<br />

Les éléments principaux de la thérapie à<br />

médiation plastique et picturale sont le<br />

travail d’une œuvre visuelle, l’acte artistique<br />

et la confrontation avec le matériel.<br />

Cette spécialisation permet d’appréhender<br />

les ressources, les problèmes et les dysfonctionnements<br />

de façon imagée et sensorielle;<br />

elle favorise l’élaboration de solutions<br />

créatives. La thérapie à médiation<br />

plastique et visuelle active des facultés de<br />

changement et de développement. Lors de<br />

son activité créatrice, le patient expérimente<br />

ses propres forces créatrices et renforce<br />

ainsi sa capacité à agir sur son état<br />

intérieur comme sur les circonstances<br />

extérieures. Les conséquences de ses<br />

propres agissements et de sa propre attitude<br />

peuvent être vécues au travers de la<br />

confrontation avec l’œuvre. En établissant<br />

un rapport conscient entre l’œuvre et le<br />

patient, on accède à son corps, à sa vie<br />

affective et à sa biographie. En se «mettant<br />

en scène» avec tous les aspects de son<br />

existence, le patient s’explore et se reflète<br />

lui-même, donnant ainsi un sens aux<br />

phénomènes de sa propre existence. L’activité<br />

créatrice favorise la connaissance de<br />

soi. Grâce à la prise de conscience et à la<br />

poursuite de l’activité créatrice, des changements<br />

dans la perception des phénomènes<br />

internes et externes deviennent<br />

possibles. Le plaisir du jeu et de la création,<br />

l’envie d’agir et de se percevoir peuvent être<br />

expérimentés. La thérapie à médiation<br />

plastique et picturale favorise la perception<br />

des couleurs et des formes. Elle renforce<br />

la capacité à rencontrer l’autre et à<br />

établir une relation avec lui. (Image professionnelle<br />

et fonction d’OdA KSKV-<br />

CASAT, 2010).<br />

N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

37


Point de Mire<br />

Mode d’action<br />

thérapeutique<br />

Mais qu’est-ce qui distingue l’art-thérapie<br />

des autres formes de thérapie? Quel est son<br />

mode d’action thérapeutique spécifique?<br />

D’après Karin Dannecker (2006), l’art met<br />

à disposition les moyens par lesquels communiquer<br />

l’expérience humaine. L’œuvre<br />

d’art est le résultat d’activités psychiques<br />

pouvant être saisies par les outils de la<br />

psychologie. Voici un résumé du processus<br />

thérapeutique selon Verena Kast (1987,<br />

30s.):<br />

1. Première prise de conscience: Prise de<br />

conscience du problème<br />

2. Phase de préparation: On tente par tous<br />

les moyens de résoudre un problème,<br />

mais sans y parvenir. On rassemble du<br />

matériel, des idées ainsi que des méthodes.<br />

Peu à peu, cela engendre de la<br />

confusion; cette phase s’accompagne de<br />

tensions.<br />

Illustration 1: Force intérieure; photo: Robert Spruit<br />

3. Phase d’incubation: On perd sa concentration,<br />

on se sent mis sous pression et<br />

ressent de la frustration. Des solutions<br />

se manifestent, puis sont rejetées. On se<br />

sent incompétent, inefficace et l’on<br />

doute de soi. Dans cette phase, il s’agit<br />

de laisser son inconscient s’atteler au<br />

problème, de laisser les choses se passer<br />

et d’être confiant qu’une idée viendra<br />

mettre de l’ordre dans le chaos.<br />

4. Phase d’illumination: Une nouvelle<br />

prise de conscience a lieu, tel un déclic<br />

pouvant être lié à de nouveaux modes<br />

d’expérience et de comportement. Le<br />

moment de créativité jaillit de la crise<br />

et engendre un sentiment de joie et de<br />

soulagement.<br />

5. Phase de vérification: Dans cette phase,<br />

on donne forme à ce qui a été compris<br />

de manière concentrée jusqu’à ce qu’il<br />

en émerge une expression précise et<br />

parlante. On tente de définir ce qui a<br />

changé.<br />

Il s’agit donc de délaisser la volonté de<br />

contrôle de la pensée consciente et de<br />

s’abandonner au processus créatif. Le psychologue<br />

Mihály Csikszentmihalyi (1997)<br />

décrit cette immersion dans un état aux<br />

antipodes de la crainte et de l’ennui<br />

comme une expérience-flux qui dissout<br />

les tensions intérieures.<br />

Illustration 2: Croix; photo: Robert Spruit<br />

A cette qualité spécifique de l’art-thérapie<br />

s’ajoutent quatre autres aspects thérapeutiques,<br />

résumés par Robert Spruit (2000)<br />

sur le modèle d’Ingrid Riedel (cf. Riedel,<br />

1992, 25ss):<br />

1. Le processus créatif: Outre ce qui a été<br />

évoqué, l’acte créatif englobe également<br />

la stimulation par les sens ainsi que le<br />

ressenti de l’efficacité sur soi. Dans un<br />

espace protégé, loin de toute pression de<br />

réussite ou de concurrence, les patients<br />

font l’expérience d’un nouveau potentiel<br />

d’expression auquel ils ont accès surtout<br />

en période de crise. C’est ce qu’illustre<br />

la peinture (ill. 1) réalisée par une<br />

jeune femme qui a trouvé une manière<br />

d’exprimer son énergie intérieure et sa<br />

joie de vivre retrouvées.<br />

2. Le processus d’imagination et de symbolisation<br />

peut avoir lieu avec, pendant<br />

et après le processus créatif, en fonction<br />

du moment où l’intervention thérapeutique<br />

entre en jeu. Ci-dessous, ce processus<br />

est illustré par le travail d’une<br />

patiente qui a représenté sa vie comme<br />

une croix fleurie (ill. 2). Par là, elle a<br />

voulu symboliser, en référence à la<br />

croix du Christ, d’une part le fardeau<br />

de sa vie, et d’autre part également sa<br />

force, sa beauté et sa vivacité.<br />

3. Le processus de discussion et d’interprétation:<br />

Sur le plan inconscient, l’image<br />

fait de l’effet à travers le processus créatif,<br />

même lorsqu’elle ne fait pas l’objet<br />

d’une discussion. Le «troisième œil»<br />

(ill. 3), travail d’un jeune homme qui,<br />

38 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>


Point de Mire<br />

montré, sur la possibilité de communiquer<br />

vers l’extérieur un vécu humain – parfois<br />

indicible, au travers de la création artistique.<br />

L’acte créatif lui-même peut<br />

déjà engendrer des processus d’autoguérison<br />

et de prise de conscience. Par la<br />

communication vers l’extérieur, le travail<br />

du processus thérapeutique devient accessible.<br />

<br />

■<br />

Contact:<br />

ruth.ehemann@gd-kpdw.sg.ch<br />

robert.spruit@gpk.ch<br />

Illustration 3: Le troisième œil; photo: Robert Spruit<br />

au terme d’une longue phase de dépression,<br />

est parvenu à accepter et à intégrer<br />

sa part masculine et féminine dans un<br />

triangle violet, indique également le<br />

potentiel créatif que renferme l’art-thérapie.<br />

L’œuvre a permis de comprendre<br />

la signification profonde qui ne s’exprime<br />

que difficilement par la parole.<br />

4. Le processus de rencontre et de relation<br />

entre thérapeute et patient: La discussion<br />

d’une œuvre peut se référer à la<br />

manière dont a été vécu le processus<br />

créatif, aux commentaires sur l’effet<br />

actuel d’une image, aux différents éléments<br />

créatifs, au manque ou à l’esquive<br />

de certains éléments ainsi qu’aux<br />

possibilités d’approfondir la création.<br />

Mais ce qui caractérise réellement l’artthérapie,<br />

c’est la constellation triangulaire<br />

qui s’établit entre le thérapeute, le<br />

patient et l’œuvre. La rencontre a lieu<br />

dans la réflexion suscitée par l’œuvre.<br />

Le potentiel de transformation offert par<br />

l’art-thérapie repose, comme nous l’avons<br />

Bibliographie:<br />

Adamson, E. (1984). Kunst als Heilungsprozess.<br />

Paderborn<br />

Csikszentmihalyi, M. (1997). Kreativität. Wie Sie<br />

das Unmögliche schaffen und ihre Grenzen<br />

überwinden. Stuttgart<br />

Dannecker, K. (2006). Psyche und Ästhetik. Die<br />

Transformationen der Kunsttherapie. Berlin<br />

Jung, C. G. (1967). Die transzendente Funktion.<br />

G.W. VIII. Zürich<br />

Kast, V. (1987). Der schöpferische Sprung. Olten<br />

Navratil, L. (1998). Psychiatrie und Kunst. Ein<br />

Aufruf an die Schweizer Ärzte.<br />

Schweizer Archiv für Neurologie und Psychiatrie,<br />

5/1998, vol. 149. S. 236–239<br />

Riedel, I. (1992). Maltherapie. Stuttgart<br />

Spruit, R. (2000). «… und plötzlich eine Riesenwut<br />

im Bauch!» Farbe als therapeu tischer<br />

Wirkfaktor in der Maltherapie. In: Psychoscope<br />

3/2000, Zeitschrift der Föderation der<br />

Schweizer Psychologinnen und Psychologen,<br />

vol. 21<br />

Wieland, E., Kessler W. ( 2005). Plastisches Gestalten<br />

in der Kunsttherapie, Ton, Gips, Holz,<br />

Stein. Dortmund<br />

(Plus de titres auprès des auteurs)<br />

N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

39


Was haben echokardiographie und<br />

emotionale einsicht gemeinsam?<br />

DIE KOMPETENTE FACHBUCHHANDLUNG IN BERN UND ZÜRICH.<br />

Brodsky, J. B. / H. J. M. Lemmens (ed.):<br />

Anesthetic Management of the Obese<br />

Surgical Patient<br />

<strong>2012</strong>. 137 p., ill., board, about CHF 59.–<br />

(Cambridge) 978-1-1076-0333-2<br />

The anesthetic management of obese<br />

patients differs significantly from that of<br />

normal weight patients undergoing the<br />

same procedure. This book discusses<br />

these specific management issues within<br />

each surgical specialty area.<br />

Engelhardt, M. / D. Berger /<br />

R. Mertelsmann:<br />

Das Blaue Buch<br />

Chemotherapie-Manual / Hämatologie<br />

und Onkologie<br />

4. Aufl. <strong>2012</strong>. 216 S., inkl. CD-ROM, kart.,<br />

ca. CHF 6.50 (Springer) 978-3-642-20625-2<br />

Fundiertes und therapieorientiertes<br />

Nachschlagewerk für die tägliche Arbeit<br />

in der klinischen Hämatologie und<br />

Onkologie.<br />

Frimmel, M.:<br />

Klinische <strong>No</strong>tfälle<br />

griffbereit<br />

Internistische Akutsituationen<br />

auf einen Blick<br />

<strong>2012</strong>. 172 S., Tab., kart.,<br />

ca. CHF 26.–<br />

(Schattauer)<br />

978-3-7945-2879-0<br />

Dieses Kitteltaschenbuch gibt das nötige<br />

Rüstzeug, um in Akutsituationen sicher<br />

zu entscheiden und rasch zu handeln.<br />

Hier sind die wichtigsten <strong>No</strong>tfälle der<br />

internistischen Intensivmedizin<br />

aufgeführt – konkret, klar und an den<br />

akutellen Leitlinien orientiert.<br />

Preisänderungen vorbehalten<br />

Jungbauer, C.:<br />

Nachtdienst-Einsatz<br />

Ein Spielebuch<br />

für (angehende)<br />

Dienstärzte<br />

<strong>2012</strong>. 295 S., 20 Abb.,<br />

10 Tab., kart.,<br />

ca. CHF 35.50 (Huber)<br />

978-3-456-85051-1<br />

Und das verlangt dieses Buch von Ihnen:<br />

Entscheidungen treffen! Wählen Sie für<br />

jeden Patienten die geeignete<br />

Diagnostik? Finden Sie die richtige<br />

Diagnose? Verordnen Sie die adäquate<br />

Therapie? Nutzen Sie den spielerischen<br />

Ansatz dieses Buches, um erste<br />

Erfahrungen als Dienstarzt zu sammeln.<br />

Mönkemüller, K. E. /<br />

M. J. Zabielski (Hrsg.):<br />

Gastrointestinale<br />

Endoskopie<br />

Bildatlas klassischer<br />

und neuer<br />

Krankheitsbilder<br />

<strong>2012</strong>. 166 S., 734 Abb.,<br />

inkl. Online-Zusatzmaterial,<br />

kart.,<br />

ca. CHF 71.– (Karger)<br />

978-3-8055-9866-8<br />

Die Autoren präsentieren das gesamte<br />

Spektrum der klinischen gastrointestinalen<br />

Endoskopie. Nahezu alle<br />

Krankheitsbilder in der Gastroenterologie<br />

sind in hervorragenden Bildern<br />

dargestellt. Der Atlas ist für die tägliche<br />

Praxis und den klinisch-orientierten<br />

Praktiker konzipiert.<br />

Ortlepp, J. R. / R. Walz:<br />

Internistische Akut-, <strong>No</strong>tfallund<br />

Intensivmedizin<br />

Das ICU-Survival Book<br />

<strong>2012</strong>. 357 S., 143 Abb., 113 Tab., kart.,<br />

ca. CHF 76.80 (Schattauer)<br />

978-3-7945-2806-6<br />

Peter, H.-H. / W. J. Pichler /<br />

U. Müller-Ladner (Hrsg.):<br />

Klinische Immunologie<br />

3., überarb. u. erw. Aufl. <strong>2012</strong>. 817 S.,<br />

550 Abb., 300 Farbtaf., mit dem Plus im<br />

Web, geb., ca. CHF 195.– (Urban & Fischer)<br />

978-3-437-23256-5<br />

Das deutschsprachige Standardwerk zur<br />

klinischen Immunologie behandelt alle<br />

relevanten Fragen zu Immundefekten,<br />

Autoimmunerkrankungen, Allergien<br />

bis hin zu den malignen Erkrankungen<br />

des Immunsystems. Der Fokus liegt auf<br />

den klinischen Aspekten.<br />

Reinhold, U. / P. Koch /<br />

T. Dirschka:<br />

<strong>No</strong>tfälle in<br />

Dermatologie und<br />

Allergologie<br />

Ein Leitfaden für<br />

Dermatologen und<br />

<strong>No</strong>tärzte<br />

2., vollst. überarb. Aufl.<br />

<strong>2012</strong>. 246 S., 39 Abb.,<br />

kart., ca. CHF 58.60<br />

(Thieme)<br />

978-3-13-116932-7<br />

Die Krankheitsbilder mit der entsprechenden<br />

Symptomatik, Bedeutung und<br />

Prognose sowie diagnostische Verfahren<br />

und konkrete therapeutische Sofortmassnahmen<br />

sind systematisch nach<br />

medizinischen Inhalten und Fachgebieten<br />

strukturiert und durch<br />

eindrucksvolle Bilder veranschaulicht.<br />

Stangel, M. / M. Mäurer:<br />

Autoimmunerkrankungen in der<br />

Neurologie<br />

Diagnostik und Therapie<br />

<strong>2012</strong>. 300 S., 63 Abb., geb., ca. CHF 124.50<br />

(Springer) 978-3-642-20476-0<br />

Primäre und sekundäre Krankheitsbilder<br />

der Neuroimmunologie.<br />

Telefonischer Bestellservice: 0848 482 482 – Webshop: www.huberlang.com<br />

IM BUBENBERGHAUS, Schanzenstrasse 1 (vis-à-vis Schanzenpost), 3000 Bern 9


Perspectives<br />

Actualités en diabétologie<br />

Le défi de l’autogestion<br />

Le diabète de type 2 est devenu l’un des principaux enjeux de santé publique dans les sociétés développées.<br />

Certes, les moyens existent pour les prévenir efficacement, mais la mise en œuvre des mesures<br />

nécessaires n’est pas simple. Le principal défi est de trouver un suivi individualisé permettant<br />

au patient de développer les capacités nécessaires pour autogérer cette maladie chronique à long<br />

terme.<br />

Dr méd. Marc Egli, chef de clinique, Département de médecine interne, CHUV, Lausanne<br />

Le diabète et sa progression à l’échelle planétaire<br />

ont fait l’objet d’une médiatisation<br />

croissante au cours des dernières années.<br />

En effet, s’il n’y a pas de statistiques nationales<br />

pour la Suisse, les données tant locales<br />

[1] qu’internationales [2] indiquent<br />

des prévalences ayant dépassé 5% de la<br />

population générale dans les pays développés.<br />

Ce chiffre approche les 10% aux Etats-<br />

Unis et va sans doute rapidement les dépasser<br />

dans de nombreux pays en développement.<br />

Dans 90 à 95% des cas, il s’agit d’un<br />

diabète de type 2, qui sera presque toujours<br />

associé à d’autres facteurs de risque cardiovasculaire<br />

(hypertension, dyslipidémie,<br />

surpoids en particulier). Leur effet cumulatif<br />

en termes de risque d’atteintes à la santé<br />

potentiellement sévères fait de la prise en<br />

charge du diabète un des enjeux de santé<br />

publique majeurs de notre époque. Pour les<br />

patients et professionnels de la santé<br />

concernés, la situation est contrastée. D’une<br />

part, la survenue des complications du diabète<br />

n’a plus rien d’une fatalité, suite aux<br />

avancées enregistrées depuis une vingtaine<br />

d’années dans le développement de moyens<br />

d’agir efficacement sur les facteurs de<br />

risque. D’autre part, leur mise en œuvre<br />

présente de nombreux défis et difficultés<br />

tant pour les patients que les professionnels.<br />

Cet article propose un bref aperçu de leurs<br />

implications cliniques. Compte tenu de la<br />

fréquence du diabète en médecine ambulatoire<br />

et hospitalière, toutes les spécialités<br />

médicales sont susceptibles d’y être<br />

confrontées à des degrés divers.<br />

Figure 1: Le caractère silencieux et évolutif du diabète de type 2, dont le rythme est<br />

variable d’un individu à l’autre, permet de comprendre son hétérogénéité clinique et la<br />

nécessité d’une prise en charge individualisée.<br />

Un soutien psychosocial<br />

est nécessaire<br />

Les caractéristiques physiopathologiques<br />

du diabète de type 2 permettent d’expliquer<br />

plusieurs particularités de sa prise en<br />

charge (figure 1). Lorsque la glycémie<br />

dépasse les seuils diagnostiques (tableau<br />

1), il y a toujours un déficit relatif de la<br />

capacité de sécrétion d’insuline, combiné<br />

à une insulinorésistance. La sécrétion<br />

d’insuline a ensuite tendance à décliner<br />

progressivement avec les années, de manière<br />

peu prévisible et très variable d’une<br />

personne à l’autre. Cela implique une<br />

grande hétérogénéité clinique parmi les<br />

patients, qui exige une adaptation individualisée<br />

des mesures préventives et<br />

thérapeutiques pour chaque cas. Chez un<br />

patient donné, l’évolution du diabète demande<br />

en général une intensification de<br />

ces mesures avec le temps. En même<br />

temps, le diabète reste une maladie silencieuse<br />

tant que l’hyperglycémie ne<br />

dépasse pas le seuil de glycosurie. Les<br />

complications du diabète elles-mêmes<br />

ne deviennent symptomatiques qu’à des<br />

stades très avancés. Le taux de patients ne<br />

se sachant pas diabétiques est ainsi de 20<br />

à 40% dans les études épidémiologiques<br />

[1, 2]. Cette absence de symptômes pose<br />

évidemment problème lorsqu’il s’agit de<br />

demander au patient un investissement<br />

thérapeutique au long cours, dont le<br />

mieux qu’il puisse attendre est le maintien<br />

de son état de santé actuel. En effet, il n’y<br />

a pas de perspective de guérison proprement<br />

dite, alors que la prévention de la<br />

progression vers de futures complications<br />

reste un argument théorique, dont l’impact<br />

auprès du patient peut être très ambigu<br />

[ ]. Ces constats soulignent l’importance<br />

du soutien psychosocial dans le<br />

suivi chronique, un thème que les recommandations<br />

n’abordent hélas que superficiellement.<br />

N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

41


Perspectives<br />

Figure 2: Détermination évolutive des objectifs pour l’HbA1c, adaptée à diverses situations<br />

cliniques dans le suivi du patient diabétique.<br />

Tableau 1: critères diagnostiques du diabète<br />

HbA1c: critères selon consensus 2009<br />

Tolérance au glucose normale < 5,7 %<br />

Intolérance au glucose 5,7–6,4 %<br />

Diabète ≥ 6,5 %<br />

HGPO à 75 de glucose: critères OMS/IDF (glycémies veineuses)<br />

Les directives et leurs<br />

limites<br />

Au cours des vingt dernières années, le<br />

cadre de la pratique clinique a été profondément<br />

transformé, tant par l’accroissement<br />

des options thérapeutiques à disposition<br />

que par les résultats de plusieurs<br />

études-clés [4, 5, 6, 7]. Pour le praticien en<br />

quête de repères, il est cependant difficile<br />

de se maintenir à jour par rapport à cette<br />

inflation de connaissances et de moyens<br />

disponibles. Les recommandations élaborées<br />

par les associations spécialisées nationales<br />

et internationales constituent une<br />

des réponses à cette difficulté [8]. Ces<br />

documents de référence, dont certains<br />

sont librement accessibles sur le web [9,<br />

10], visent à définir des standards de pratique<br />

dérivés de connaissances scientifiquement<br />

fondées. Il s’agit d’informations<br />

précieuses, mais jamais suffisantes à elles<br />

seules pour déterminer la prise en charge<br />

du patient individuel. En effet les résultats<br />

des études correspondent à des moyennes<br />

0 min (à jeun) 120 min post HGPO<br />

Tolérance au glucose normale < 5,6 mmol/l < 7,8 mmol/l<br />

Intolérance au glucose 5,6–6,9 mmol/l 7,8–11,0 mmol/l<br />

Diabète ≥ 7,0 mmol/l ≥ 11,1 mmol/l<br />

obtenues par la comparaison de groupes<br />

de patients sélectionnés et de stratégies<br />

thérapeutiques limitées. Ces résultats ne<br />

sont donc pas directement applicables aux<br />

patients individuels dans leur diversité.<br />

L’indispensable individualisation de la<br />

prise en charge du diabète de type 2 dans<br />

la pratique, doit donc pouvoir s’appuyer<br />

sur d’autres connaissances et réflexions.<br />

La question des objectifs glycémiques illustre<br />

bien cette problématique. Viser une<br />

hémoglobine glyquée (HbA1c) de 7%, valeur<br />

retenue dans la plupart des recommandations<br />

actuelles, est certainement<br />

approprié pour le patient diabétique<br />

moyen. En cas de diabète de longue évolution<br />

entraînant une labilité glycémique,<br />

ou chez un patient polymorbide, l’objectif<br />

compatible avec l’évitement des hypoglycémies<br />

se situe plutôt vers 8 à 8,5%. A<br />

contrario, une HbA1c autour de 6% peut<br />

souvent être maintenue par des mesures<br />

non pharmacologiques uniquement en<br />

cas de diabète dépisté à un stade précoce<br />

(figure 2). Une logique semblable peut<br />

s’appliquer à la plupart des recommandations<br />

pour le suivi du diabète, des facteurs<br />

de risque associés et le dépistage périodique<br />

des complications, énumérées dans<br />

le tableau 2. La question du dépistage de<br />

la maladie coronarienne silencieuse a<br />

quant à elle suscité de vifs débats ces dernières<br />

années. Jusqu’à récemment, ce<br />

dépistage était recommandé pour tout<br />

patient diabétique de type 2 présentant au<br />

moins deux autres facteurs de risque cardiovasculaire.<br />

Les dernières études [11]<br />

ont cependant montré que ces critères<br />

conduisaient à un nombre disproportionné<br />

de dépistages inutiles. En l’absence<br />

de consensus, il paraît actuellement raisonnable<br />

de dépister électivement les patients<br />

dont le diabète et les facteurs de<br />

risque associés ont été mal contrôlés pendant<br />

plusieurs années, et/ou qui présentent<br />

déjà d’autres complications du<br />

diabète ou marqueurs d’atteinte vasculaire<br />

(microalbuminurie, rétinopathie,<br />

plaques athéromateuses carotidiennes ou<br />

fémorales). L’enseignement principal à<br />

retenir concernant la prise en charge du<br />

patient diabétique de type 2 reste l’impact<br />

majeur d’une intervention visant le<br />

contrôle simultané des facteurs de risque<br />

cardiovasculaire multiples typiquement<br />

associés au diabète de type 2 démontré<br />

dans l’étude Steno-2 [7]. Alors que dans<br />

des études sur le contrôle d’un seul facteur<br />

de risque, il faut en général traiter plusieurs<br />

dizaines de patients pour prévenir<br />

un événement, dans Steno-2 ce nombre<br />

n’était que de 5 après 8 ans. Ce résultat<br />

remarquable a en outre été obtenu avec<br />

une atteinte des objectifs thérapeutiques<br />

qui n’était que partielle.<br />

Un répertoire thérapeutique<br />

en expansion<br />

Le tableau 3 donne une vue d’ensemble<br />

des principales caractéristiques des classes<br />

pharmacologiques actuellement disponibles.<br />

Il inclut également les mesures non<br />

pharmacologiques, qui font partie intégrante<br />

de la prise en charge du diabète à<br />

chaque stade [12]. En ce qui concerne le<br />

choix parmi les options médicamenteuses,<br />

le nombre de situations où une<br />

seule s’impose est assez limité. Tel est le<br />

cas pour le traitement initial d’un diabète<br />

de type 2, pour lequel la metformine reste<br />

le premier choix indiscuté. Les principaux<br />

arguments sont son faible coût et une<br />

42 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>


Perspectives<br />

Tableau 2: principales recommandations pour la prise en charge du diabète, des facteurs de risque cardiovasculaire<br />

associés et le dépistage précoce des complications (liste non exhaustive)<br />

Behandlung des Diabetes<br />

Glycémie<br />

Alimentation<br />

Activité physique<br />

Traitements pharmacologiques<br />

Education thérapeutique<br />

Soutien psychosocial<br />

Mesure<br />

Automesure glycémique et mesure trimestrielle<br />

du taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c)<br />

Enseignement adapté, à réactualiser périodiquement<br />

Enseignement adapté, à réactualiser périodiquement<br />

Divers algorithmes pour l’intensification progressive<br />

des traitements<br />

Le suivi de cours d’éducation sur le diabète devrait<br />

être proposé à tout patient diabétique<br />

Relation d’accompagnement attentive aux besoins<br />

et préoccupations du patient<br />

Objectifs<br />

Documentation de l’équilibre glycémique comme support à la discussion<br />

entre médecin et patient, évaluation de l’effet des traitements,<br />

prévention et correction de l’hypoglycémie<br />

Connaissances sur les sources d’hydrates de carbone, leur répartition<br />

dans le cadre d’une alimentation équilibrée. Dépistage et prévention<br />

des troubles du comportement alimentaire<br />

Prévention de la sédentarité, maintien d’au moins 150 minutes d’activité<br />

physique par semaine (p.ex. marche rapide ou équivalent)<br />

Maintien d’un contrôle glycémique efficace à long terme (détails<br />

cf. texte de l’article)<br />

Permettre au patient de développer une compréhension du diabète et<br />

les capacités indispensables à une autogestion compatible avec les<br />

autres aspects de sa vie<br />

Prévenir les conséquences de la lassitude liée au poids de la maladie<br />

chronique<br />

Facteurs de risque cardiovasculaire associés<br />

Hypertension Contrôle au minimum annuel Maintien TA < 130/80 mmHg. Inhibiteurs de l’enzyme de conversion<br />

comme 1er choix médicamenteux<br />

Dyslipidémie Dosage annuel du profil lipidique Valeurs cibles pour HDL, LDL et triglycérides selon catégorie de<br />

risque. En général HDL > 1,3, LDL < 2,6 et TG < 1,7 mmol/l.<br />

Critères pour l’introduction d’un traitement de statine régulièrement<br />

débattus<br />

Surpoids Suivi pondéral régulier Stabilisation, tendre vers une réduction progressive<br />

Tabagisme<br />

Sensibilisation et conseils pour une démarche<br />

d’arrêt<br />

Diminution de la consommation visant un arrêt complet<br />

Dépistage périodique des complications<br />

Rétinopathie Examen annuel du fond d’œil Dépistage précoce de la rétinopathie<br />

Néphropathie<br />

Neuropathie et<br />

artériopathie des<br />

membres inférieurs<br />

Maladie coronarienne<br />

silencieuse<br />

Dosage annuel du rapport albumine: créatinine<br />

(ACR) sur spot urinaire<br />

Status podologique annuel, à intensifier en cas<br />

de pied à risque<br />

Absence de consensus sur la stratégie de dépistage<br />

des patients à haut risque<br />

Dépistage précoce de la microalbuminurie (positif si ACR > 2,5 mg/<br />

mmol (h) ou 3,5 mg/mmol (f) à 2 reprises sur 3 dosages). Dans ce<br />

cas, indication à un traitement néphroprotecteur (inhibiteur de l’enzyme<br />

de conversion ou antagoniste des récepteurs de l’angiotensine)<br />

Dépistage précoce des marqueurs pour un pied à risque: polyneuropathie,<br />

artériopathie, répercussions trophiques et biomécaniques.<br />

Prévention des lésions par l’éducation à l’autosoin et le chaussage<br />

orthopédique adéquat<br />

Dépistage et traitement précoce de sténoses coronariennes<br />

asymptomatique.<br />

Optimisation du contrôle des facteurs de risque cardiovasculaire<br />

N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

43


Perspectives<br />

Tableau 3: options thérapeutiques du diabète de type 2 actuellement disponibles<br />

Biguanides Sulfonylurées Glinides Inhibiteurs de<br />

l’α-glucosidase<br />

Verfügbare Medikamente<br />

Metformine (Glucophage ® )# Gliclazide (Diamicron MR ® )*#<br />

Glimépiride (Amaryl ® )*#<br />

Glibenclamide (Daonil ® )*#<br />

Glibornuride (Glutril ® )<br />

Natéglinide (Starlix ® )<br />

Répaglinide (<strong>No</strong>vonorm ® )<br />

Acarbose (Glucobay ® )<br />

Miglitol (Diastabol ® )<br />

Glitazones +<br />

Pioglitazone (Actos ® )<br />

Mécanisme d’action<br />

Augmentation de la sensibilité<br />

à l’effert de l’insuline (hépatique<br />

> périphérique)<br />

Stimulation de la sécrétion<br />

d’insuline par liaison au récepteur<br />

des sulfonylurées de la<br />

cellule β<br />

Stimulation de la sécrétion<br />

d’insuline prandiale par<br />

liaison au récepteur des sulfonylurées<br />

(site de liaison différent<br />

de celui des sulfonylurées;<br />

durée d’action brève)<br />

Ralentissement de l’absorption<br />

des hydrates de carbone au niveau<br />

intestinal par inhibition<br />

de leur dégradation enzymatique<br />

Augmentation de la sensibilité<br />

à l’effet de l’insuline (périphérique<br />

> hépatique) par stimulation<br />

de PPAR-γ<br />

Impact glycémique potentiel §<br />

HbA1c de ~ 1–2% HbA1c de ~ 1–2% HbA1c de ~ 1(–2)% HbA1c de ~ 0,5–1,0% HbA1c de ~ 0,5–1,5%<br />

Avantages<br />

Stabilisation/réduction pondérale<br />

de l’hyperinsulinémie<br />

Ne provoque pas d’hypoglycémies<br />

Bon marché<br />

Bon marché Courte durée d’action Ne provoque pas d’hypoglycémies<br />

Amélioration du profil lipidique<br />

de l’hyperinsulinémie<br />

Ne provoque pas d’hypoglycémies<br />

Effets démontrés sur les complications à long terme<br />

des complications micro-/<br />

macrovasculaires<br />

Prévention de la progression<br />

vers le diabète chez l’intolérant<br />

au glucose<br />

Effets secondaires, inconvénients<br />

Intolérance digestive (~5%,<br />

évitable par le dosage progressif)<br />

Acidose lactique (très rare si<br />

contre-indications respectées)<br />

Carence en vitamine B12<br />

Doit être pris 2 × par jour<br />

des complications microvasculaires<br />

Hypoglycémies (particulièrement<br />

si longue durée d’action<br />

et métabolites actifs)<br />

Prise pondérale<br />

Pas de données disponibles<br />

sur le long terme<br />

Hypoglycémies, Prise pondérale<br />

(moins qu’avec les sulfonylurées)<br />

Prix élevé<br />

Multiples prises quoti-diennes<br />

nécessaires<br />

Pas de données disponibles<br />

sur le long terme<br />

Taux élevé d’intolérance digestive<br />

Multiples prises quoti-diennes<br />

nécessaires<br />

Données limitées sur le long<br />

terme<br />

Prise pondérale<br />

Œdèmes, insuffisance cardiaque<br />

Risque de fracture chez la<br />

femme<br />

Prix élevé<br />

Indications typiques<br />

Tout patient diabétique de<br />

type 2 dès le diagnostic<br />

Contre-indications<br />

IR (Ccréat


Perspectives<br />

Suite Tableau 3: options thérapeutiques du diabète de type 2 actuellement disponibles<br />

Inhibiteurs de la DPP-4 + Analoguesdu GLP-1 + Insuline Mode de vie<br />

Médicaments disponibles<br />

Sitagliptine (Januvia ® )<br />

Vildagliptine (Galvus ® )<br />

Saxagliptine (Onglyza ® )<br />

Linagliptin (Trajenta ® )<br />

Mécanisme d’action<br />

Effet incrétine: stimulation de la<br />

sécrétion d’insuline et inhibition de la<br />

sécrétion du glucagon par inhibition<br />

de la dégradation du GLP-1 et du GIP<br />

endogènes<br />

Exenatide (Byetta ® )<br />

Liraglutide (Victoza ® )<br />

Effet incrétine:<br />

stimulation de la sécrétion d’insuline<br />

et inhibition de la sécrétion du glucagon<br />

par analogues du GLP-1 résistants<br />

à la dégradation par la DPP-4<br />

Insulines lentes/basales:<br />

NPH, detemir, glargine<br />

Insulines rapides:<br />

lispro, aspart, glulisine<br />

Insuline humaine<br />

Insulines mélangées<br />

Traitement substitutif:<br />

effets anaboliques dans les organes<br />

sensibles à l’insuline (métabolisme<br />

glucidique, lipidique, protéique)<br />

Freinage de la sécrétion de glucagon<br />

n/a<br />

(alimentation équilibrée, stabilisationdiminution<br />

du poids, activité physique<br />

régulière)<br />

Multiples effets métaboliques, circulatoires,<br />

psychosociaux favorables<br />

Impact glycémique potentiel §<br />

HbA1c de ~ 0,5–1,0% HbA1c de ~ 0,5–1,5% HbA1c sans limite supérieure HbA1c de ~ 1–2%<br />

Avantages<br />

Neutralité pondérale<br />

Ne provoque pas d’hypoglycémies<br />

Diminution du poids par effets<br />

gastro-intestinaux et centrau<br />

XNe provoque pas d’hypoglycémies<br />

Effets démontrés sur les complications à long terme<br />

Pas de données disponibles sur le long<br />

terme<br />

Pas de données disponibles sur le long<br />

terme<br />

Effets secondaires, inconvénients<br />

Prix élevé<br />

Nausées surtout en début de traitement<br />

Rares cas de pancréatite<br />

Doit s’injecter<br />

Prix élevé<br />

Indications typiques<br />

Alternative aux sulfonylurées, particulièrement<br />

si un évitement strict des hypoglycémies<br />

est visé<br />

Patients avec BMI>28, en association<br />

avec le traitement oral si une perte<br />

pondérale est visée<br />

Marge thérapeutique maximale,<br />

souplesse d’adaptation, Amélioration<br />

du profil lipidique<br />

des complications micro-/macrovasculaires<br />

Hypoglycémies, prise pondérale<br />

Doit s’injecter<br />

Traitement initial des décompensations<br />

diabétiques. Perte d’efficacité ou<br />

contre-indications à des autres traitements<br />

Contre-indications<br />

Hypersensibilité Hypersensibilité Aucune Aucune<br />

Remarques<br />

Association avec l’insuline en cours<br />

d’admission<br />

Bon marché, bénéfices au-delà du<br />

contrôle glycémiques<br />

Prévention de la progression vers le<br />

diabète chez l’intolérant au glucose<br />

Aucun inconvénient spécifique<br />

Peut suffire à des stades précoces.<br />

Reste une composante importante du<br />

traitement à tous les stades d’évolution<br />

du diabète<br />

+: limitations au remboursement par les caisses-maladie (consulter la liste des spécialités sur http://bag.e-mediat.net/SL2007.Web.External/Default.aspx ). #: génériques disponibles. §: valeurs à considérer comme indicatives,<br />

la réponse glycémique effective pouvant varier plus fortement en fonction des caractéristiques individuelles du patient.<br />

Abréviations : SUR-1: sulphonylurea receptor-1 de la cellule bêta; IR: insuffisance rénale; Ccréat: clearance de la créatinine; IC: insuffisance cardiaque; IResp: insuffisance respiratoire; OH: éthylisme<br />

N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

45


Perspectives<br />

Figure 3: Suivi au long cours du diabète de type 2 à travers un processus collaboratif<br />

d’ajustement entre médecin et patient.<br />

excellente documentation de son efficacité<br />

sur le long terme. Il y a ensuite les<br />

situations dans lesquelles le recours à<br />

une insulinothérapie est incontournable.<br />

Lorsque l’hémoglobine glyquée (HbA1c)<br />

dépasse les objectifs de façon persistante<br />

sous un traitement oral maximal, cela<br />

reflète un épuisement de la capacité de<br />

sécrétion d’insuline, qui est une condition<br />

sine qua non de l’efficacité de tous les traitements<br />

antidiabétiques oraux (ADO). A<br />

noter qu’à l’heure actuelle, il n’existe toujours<br />

aucun traitement qui aurait démontré<br />

un impact véritable sur la tendance au<br />

déclin progressif de l’insulinosécrétion<br />

endogène déjà évoquée. L’introduction<br />

élective d’une insulinothérapie restera<br />

donc nécessaire pour de nombreux patients.<br />

Celle-ci s’impose aussi, mais de<br />

manière plus urgente en cas de décompensation<br />

diabétique, compte tenu du<br />

risque d’aggravation rapide avec mise en<br />

danger du patient. Se pose alors par principe<br />

la question d’une hospitalisation, en<br />

fonction de la sévérité de la décompensation.<br />

En effet si l’administration d’insuline<br />

est rapidement efficace pour écarter la<br />

menace d’acidocétose, les pertes hydriques<br />

et électrolytiques associées peuvent nécessiter<br />

une phase de surveillance et de traitements<br />

intraveineux intensifs. L’estimation<br />

de la sévérité se fait d’après le tableau<br />

clinique global, en intégrant non seulement<br />

la valeur glycémique du moment,<br />

qui est souvent supérieure à 30 mmol/l,<br />

mais aussi l’intensité des symptômes<br />

d’insulinopénie, de cétogenèse (d’une discrète<br />

cétonurie à une acidose franche) et<br />

l’altération de l’état général du patient. En<br />

revanche lorsque l’insuline peut être introduite<br />

électivement, il est possible de<br />

suivre des règles simples, en commençant<br />

par une insuline basale [13].<br />

Avec une prévalence de 20 à 30%, le<br />

nombre de patients diabétiques est très<br />

élevé en milieu hospitalier [14]. Les variations<br />

des besoins en insuline dans le<br />

contexte des soins aigus exigent en général<br />

une insulinothérapie intensifiée au<br />

début, et l’anticipation de la transition vers<br />

le suivi ambulatoire chronique [15]. Le<br />

manque de formation des professionnels<br />

concernés dans ce domaine est toutefois<br />

un problème reconnu à l’échelle internationale<br />

[16].<br />

Faire le bon choix<br />

La plupart des autres décisions thérapeutiques<br />

reviennent à rechercher l’option la<br />

plus appropriée parmi plusieurs envisageables<br />

a priori. Ainsi, en cas d’ajout d’un<br />

deuxième ADO à la metformine, ou de son<br />

remplacement par une autre classe thérapeutique,<br />

chacune d’entre elles sera dotée<br />

d’une série d’avantages et d’inconvénients<br />

(tableau 3). Les sulfonylurées représentent<br />

une option bien documentée et peu coûteuse,<br />

avec toutefois un risque d’hypoglycémie.<br />

La pioglitazone est indiscutablement<br />

efficace en tant qu’antidiabétique,<br />

mais hormis un prix plus élevé, son emploi<br />

est souvent limité par le risque de<br />

prise pondérale et de rétention hydrique,<br />

particulièrement en cas de cardiopathie.<br />

Les glinides et inhibiteurs de l’α-glucosidase<br />

apparaissent comme traitements de<br />

deuxième ligne compte tenu de leur puissance<br />

inférieure aux autres et de divers<br />

inconvénients pratiques. Les inhibiteurs<br />

de la DPP-4 ou gliptines ont pour eux<br />

l’absence de risque d’hypoglycémie et une<br />

efficacité en association avec la metformine<br />

qui paraît comparable aux sulfonylurées.<br />

Comme pour toute nouvelle classe<br />

thérapeutique, leur coût est cependant<br />

plus élevé et leur efficacité à long terme<br />

n’est pas encore assez documentée. Cela<br />

concerne également les analogues du<br />

GLP-1, dont la puissance apparaît supérieure<br />

et associée à une réduction du poids<br />

corporel, mais qui doivent être administrés<br />

par voie sous-cutanée. S’il est important<br />

de connaître tous ces arguments, il<br />

faut encore les pondérer en fonction des<br />

Points-clés pour la<br />

pratique<br />

• Le caractère chronique évolutif du<br />

diabète de type 2 amène la nécessité<br />

d’ajustements thérapeutiques<br />

récurrents et individualisés au fil du<br />

temps.<br />

• En dehors de quelques situations<br />

cliniques où une option thérapeutique<br />

s’impose naturellement, les<br />

choix doivent s’effectuer parmi plusieurs<br />

alternatives envisageables a<br />

priori.<br />

• La prévention efficace des complications<br />

ne se limite pas au contrôle<br />

glycémique, mais passe par le<br />

contrôle de tous les facteurs de<br />

risque cardiovasculaire présents.<br />

• Les objectifs thérapeutiques doivent<br />

être ajustés en fonction du contexte<br />

clinique, selon une évaluation individualisée<br />

du rapport avantages/<br />

inconvénients des mesures nécessaires<br />

sur le court et le long terme.<br />

• Le suivi exige d’abord la construction<br />

d’un partenariat avec le patient<br />

qui assume l’investissement thérapeutique<br />

au quotidien.<br />

46 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>


Perspectives<br />

caractéristiques individuelles de chaque<br />

patient et de son diabète. S’agissant par<br />

exemple de l’impact glycémique d’un<br />

ADO, il peut être nul ou supérieur aux<br />

valeurs figurant dans le tableau 3 selon le<br />

contexte. Ces chiffres n’ont qu’une valeur<br />

indicative, et les études disponibles ne<br />

suffisent pas à départager les différents<br />

ADO selon leur efficacité pharmacologique.<br />

En cas d’insulinopénie, il n’y aura<br />

pas de réponse aux ADO. En cas d’ajout en<br />

tant que troisième médicament, l’impact<br />

d’un ADO sera forcément plus limité, alors<br />

qu’en cas de diabète inaugural, la metformine<br />

seule suffit parfois à faire baisser<br />

l’HbA1c de 3%. Il faut donc procéder par<br />

étapes, en retenant l’option thérapeutique<br />

qui semble la mieux adaptée à la situation<br />

individuelle, puis en la réévaluant selon<br />

les effets produits dans le cadre du suivi.<br />

La question du choix des ADO à maintenir<br />

en association avec l’insuline se pose de<br />

manière semblable. Si la pertinence de la<br />

metformine ne fait aucun doute, les autres<br />

combinaisons sont soit discutables<br />

conceptuellement (sécrétagogues de l’insuline),<br />

soit problématiques (glitazones),<br />

soit peu documentées (inhibiteurs de la<br />

DPP-4). En pratique, certaines de ces<br />

combinaisons peuvent parfois se discuter<br />

d’un point de vue empirique, mais il faudra<br />

en réévaluer régulièrement l’utilité de<br />

manière critique.<br />

Une maladie autogérée<br />

Le diabète est une maladie chronique<br />

autogérée, dans laquelle l’investissement<br />

thérapeutique au quotidien incombe au<br />

patient. L’efficacité du traitement sera<br />

donc toujours conditionnée par sa capacité<br />

et sa volonté à s’en approprier durablement<br />

la gestion. Cette autogestion ne<br />

concerne pas seulement les traitements<br />

médicamenteux, mais aussi divers aspects<br />

du mode de vie du patient. Elle s’imbrique<br />

donc dans la vie qu’il mène, ce qui amène<br />

inévitablement des interférences qu’il faut<br />

gérer à leur tour. Cela exige du patient une<br />

capacité à se positionner face à des choix<br />

souvent complexes, ce qui est bien différent<br />

de la notion de «compliance» à des<br />

prescriptions médicales. Travailler au<br />

développement de cette capacité de choix<br />

est donc un aspect prioritaire du suivi<br />

médical, tout autant que l’acquisition<br />

d’aptitudes pratiques comme l’automesure<br />

glycémique [17]. Ce travail dépend<br />

à la fois de la qualité de la relation pa -<br />

tient-médecin et des multiples collaborations<br />

interprofessionnelles, indispensables<br />

compte tenu des nombreux champs de<br />

compétence requis dans le cadre du suivi<br />

au long cours. Il s’agit d’un processus<br />

d’ajustement continu, dont les composantes<br />

sont résumées dans la figure 3. Un<br />

prérequis y est la rencontre de deux perspectives<br />

souvent très différentes au départ,<br />

celle du médecin et celle du patient, pour<br />

parvenir à une compréhension partagée<br />

de la problématique qui permet de négocier<br />

un compromis. Cela constitue la base<br />

pour une décision initiale mutuellement<br />

assumée. Pour être à l’aise dans la négociation,<br />

il est d’autant plus important pour<br />

le médecin de disposer de bases solides à<br />

sa propre réflexion. La décision doit ensuite<br />

être soigneusement évaluée selon les<br />

résultats obtenus. Pour être pertinente,<br />

cette évaluation ne peut se limiter qu’aux<br />

paramètres cliniques: elle se doit d’inclure<br />

un dialogue ouvert sur la balance entre<br />

les bénéfices et les inconvénients dans<br />

l’expérience du patient. Ce processus permet<br />

ainsi de valider, ou de réajuster la<br />

décision initiale en termes d’objectifs,<br />

moyens et stratégies thérapeutiques. Il<br />

Questions QCM:<br />

1. Parmi les énoncés suivants concernant les objectifs thérapeutiques<br />

dans le suivi du diabète de type 2, veuillez identifier celui/<br />

ceux qui est/sont correct(s) (une ou plusieurs réponses correctes):<br />

A. Il est déconseillé de viser un taux d’HbA1c inférieur à 6,5% chez le patient diabétique<br />

de type 2, sauf si le traitement n’est pas associé à un risque d’hypoglycémies<br />

(p. ex. metformine).<br />

B. Une HbA1c à 8% est un objectif adéquat chez un patient de 75 ans ayant des glycémies<br />

instables avec hypoglycémies fréquentes.<br />

C. Une HbA1c à 8% est un objectif adéquat chez un patient de 55 ans ayant des glycémies<br />

instables avec hypoglycémies fréquentes.<br />

D. Le maintien d’un taux d’HbA1c inférieur à 6,5% est approprié chez un patient<br />

diabétique de 60 ans en bonne santé qui ne présente pas d’hypoglycémies.<br />

Réponses correctes: B, C, D<br />

2. Les sulfonylurées (une seule réponse correcte):<br />

A. Sont préférables à la metformine chez les patients diabétiques de type 2 avec un<br />

BMI normal.<br />

B. Peuvent être remplacées par un inhibiteur de la DPP-4 si le contrôle glycémique<br />

est efficace mais compliqué d’hypoglycémies récidivantes.<br />

C. Sont des médicaments moins puissants que la metformine.<br />

D. Sont un traitement de choix pour remplacer la metformine en cas de contrôle<br />

glycémique inefficace avec celle-ci.<br />

Réponse correcte: B<br />

3. Parmi les énoncés suivants concernant les stratégies de prise en<br />

charge du diabète de type 2, veuillez identifier celui/ceux qui est/<br />

sont correct(s) (une ou plusieurs réponses correctes):<br />

A. Il est envisageable de débuter le traitement d’un diabète de type 2 inaugural sans<br />

symptômes d’hyperglycémie avec une HbA1c de 8% par mesures non pharmacologiques<br />

seules.<br />

B. En cas de diabète déséquilibré avec une HbA1c de 9% sous traitement de metformine<br />

et gliclazide à doses maximales, l’ajout de pioglitazone est une mesure<br />

appropriée.<br />

C. En cas de diabète déséquilibré avec une HbA1c de 8% sous traitement de metformine<br />

et gliclazide à doses maximales, l’ajout d’une injection quotidienne d’insuline<br />

glargine est une mesure appropriée.<br />

D. En cas d’intolérance à la metformine chez un patient traité efficacement par<br />

metformine et gliclazide, le remplacement de la metformine par le répaglinide<br />

est une mesure appropriée<br />

Réponses correctes: A, C<br />

N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

47


Perspectives<br />

évite en outre une dynamique aliénante,<br />

dans laquelle le patient se voit attribuer le<br />

rôle de simple exécutant de prescriptions<br />

d’un médecin lui-même exécutant de<br />

guidelines au caractère prescriptif, en<br />

offrant la souplesse indispensable au<br />

suivi au long cours d’une maladie chronique.<br />

■<br />

Bibliographie<br />

1. Kaiser A, Vollenweider P, Waeber G, Marques-<br />

Vidal P. Prevalence, awareness and treatment<br />

of type 2 diabetes mellitus in Switzerland:<br />

the CoLaus study. Diabet. Med. 29,<br />

190–197 (<strong>2012</strong>).<br />

2. IDF Europe. Diabetes – The Policy Puzzle<br />

3rd ed. 2011. http://www.idf.org/sites/de-<br />

fault/files/idf-europe/ThePolicyPuzzle-<br />

Book.pdf<br />

3. Paterson B, Thorne S. Developmental evolution<br />

of expertise in diabetes self-management.<br />

Clin Nurs Research 2000; 9(4):<br />

402–19.<br />

4. UK Prospective Diabetes Study (UKPDS)<br />

Group. Intensive blood-glucose control with<br />

sulphonylureas or insulin compared with<br />

conventional treatment and risk of complications<br />

in patients with type 2 diabetes<br />

(UKPDS 33). Lancet 1998; 352: 837–53.<br />

5. The Action to Control Cardiovascular Risk in<br />

Diabetes Study Group. Effects of Intensive<br />

Glucose Lowering in Type 2 Diabetes. N Engl<br />

J Med. 2008; 358: 2545–59.<br />

6. ADVANCE Collaborative Group. Intensive<br />

blood glucose control and vascular outcomes<br />

in patients with type 2 diabetes.<br />

N Engl J Med. 2008; 358: 2560–72.<br />

7. Gæde P, Lund-Andersen H, Parving HH,<br />

Pedersen O. Effect of a Multifactorial Intervention<br />

on Mortality in Type 2 Diabetes.<br />

N Engl J Med 2008; 358: 580–91.<br />

8. Inzucchi SE, Bergenstal RM, Buse JB, et al.<br />

Management of hyperglycaemia in type 2<br />

diabetes:<br />

9. a patient-centered approach. Position statement<br />

of the American Diabetes Association<br />

(ADA) and the European Association for the<br />

Study of Diabetes (EASD). Diabetologia <strong>2012</strong>.<br />

DOI 10.1007/s00125-012-2534-0.<br />

10. International diabetes federation. Global<br />

guideline for type 2 diabetes. 2005 (82p.)<br />

www.idf.org/webdata/docs/IDF%20GGT2D.<br />

pdf<br />

11. Type 2 diabetes; national clinical guideline<br />

for management in primary and secondary<br />

care (update). The National collaborating<br />

centre for chronic conditions 2008 (278p.)<br />

www.nice.org.uk/nicemedia/pdf/CG66diabetesfullguideline.pdf<br />

12. Young LH, et al. Cardiac outcomes after<br />

screening for asymptomatic coronary artery<br />

disease in patients with type 2 diabetes; The<br />

DIAD study: A randomized controlled trial.<br />

JAMA 2009; 301: 1547–55.<br />

13. American Diabetes Association. Standards<br />

Of Medical Care In Diabetes. Diabetes Care<br />

2010; 33(s1): S11–S61.<br />

14. Philippe J, Brändle M, Carrel J, et al. Recommandations<br />

sur le traitement du diabète de<br />

type 2: déclaration de consensus de la Société<br />

Suisse d’Endocrinologie-Diabétologie.<br />

Forum Med Suisse 2009; 9(3): 50–55.<br />

15. Carral F, Olveira G, Aguilar M, et al. Hospital<br />

discharge records under-report the prevalence<br />

of diabetes in inpatients. Diabetes Res<br />

Clin Pract 2003; 59: 145–51.<br />

16. Egli M, Sofra D, Puder J, Masmont Berwart<br />

S, Ruiz J. Inefficacité de la gestion de l’hyperglycémie<br />

du patient hospitalisé: origines et<br />

remèdes. Rev Méd Suisse 2008; 4: 1398–404.<br />

17. Cook CB, Castro JC, Schmidt RE, et al. Diabetes<br />

care in hospitalized noncritically ill<br />

patients: More evidence for clinical inertia<br />

and negative therapeutic momentum. J Hosp<br />

Med 2007; 2(4): 203–11.<br />

18. Egli M., J. Ruiz. Quelle place pour l’automesure<br />

glycémique dans la prise en charge du<br />

diabète de type 2? Rev Méd Suisse 2009; 5:<br />

1254–8.<br />

La série documentaire «Die Assistenzärzte» a été tournée à Interlaken<br />

A partir du 24 août, la télévision alémanique Schweizer Fernsehen diffusera la série documentaire en<br />

cinq volets «Die Assistenzärzte». Tournée à l’Hôpital fmi d’Interlaken, elle met en scène des médecinsassistants.<br />

La série sera diffusée le vendredi à 21h00 sur SF 1, aux dates suivantes: 24.8.<strong>2012</strong>, 31.8.<strong>2012</strong>,<br />

7.9.<strong>2012</strong>, 14.9.<strong>2012</strong>, 21.9.<strong>2012</strong>.<br />

Les protagonistes de la série documentaire sont des médecins-assistants à différents stades de leur formation. «DOK» les suit dans<br />

leur parcours postgrade de spécialisation, en valorisant leur quotidien: leurs réussites, leurs joies, mais aussi les moments de stress,<br />

les difficultés.<br />

«Die Assistenzärzte» montre la réalité de l’Hôpital d’Interlaken, un établissement suisse type de taille moyenne, avec sa chirurgie,<br />

sa médecine interne, ses urgences, sa maternité. Une place de choix est accordée aux formateurs, les médecins-chefs, qui mettent<br />

à l’épreuve leurs protégés, tout en les soutenant et en leur faisant comprendre que, dans ce métier, tout est souvent question de vie<br />

ou de mort.<br />

A partir du 24 août <strong>2012</strong>, 21h00, la série «Die Assistenzärzte» diffusée sur SF 1 suivra les médecins-assistants dans les coulisses<br />

d’un hôpital à la vie trépidante.<br />

48 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>


Perspectives<br />

Aus der «Praxis»*<br />

Horten-Zentrum für praxisorientierte Forschung und Wissenstransfer, Zürich<br />

Intensive Blutzuckerkontrolle bei<br />

Typ-2-Diabetes: Sicher ist, dass<br />

das Risiko schwerer Hypoglykämien<br />

steigt<br />

Frage<br />

Effekt einer intensiven vs. einer konventionellen,<br />

glykämischen Kontrolle bei Typ-<br />

2-Diabetes auf die Mortalität und Komplikationen<br />

des Diabetes?<br />

Hintergrund<br />

Seit Jahren wird diskutiert, wie tief der<br />

HbA1c-Wert bei Typ-2-Diabetikern gesenkt<br />

werden soll. Es besteht kein Zweifel,<br />

dass mit steigendem HbA1c das Risiko<br />

vaskulärer Komplikationen steigt. Es ist<br />

auch unbestritten, dass eine Reduktion<br />

der HbA1c-Werte von 10 auf 7% die Prognose<br />

der Patienten verbessert. Unklar ist,<br />

welche Konsequenzen eine Senkung der<br />

HbA1c-Werte unter 6,5% oder noch tiefer<br />

hat. Drei jüngere, randomisiert kontrollierte<br />

Studien (N Engl J Med 2008; 358:<br />

2545-59; 2560-2572 und 2009; 360:129-<br />

139) zeigten keinen positiven Effekt der<br />

intensiven vs. der konventionellen, glykämischen<br />

Kontrolle auf die kardiovaskuläre<br />

Morbidität und Mortalität. Eine<br />

Studie wurde wegen erhöhter Mortalität<br />

in der intensiv behandelten Gruppe<br />

frühzeitig abgebrochen (ACCORD-Trial,<br />

N Engl J Med 2008; 358: 2545-2559).<br />

Diese Ergebnisse verunsichern Patienten<br />

und Ärzte in Bezug auf wie tief der HbA1c-<br />

Wert gesenkt werden soll. Das zeigt sich<br />

auch in den Guide lines: Die amerikanische<br />

Diabetesgesellschaft empfiehlt einen<br />

Wert unter 7% und die International Diabetes<br />

Federa tion einen HbA1c-Wert unter<br />

6,5%.<br />

In diesem systematic review wird der<br />

Effekt einer intensiven glykämischen Kontrolle<br />

auf die kardiovaskuläre Morbidität,<br />

Mortalität, Gesamtmortalität und mikrovaskuläre<br />

Komplikationen untersucht.<br />

Einschlusskriterien<br />

• Randomisierte Studien in denen die<br />

Effekte einer intensiven glykämischen<br />

Kontrolle mit denen einer konventionellen<br />

(was immer das heisst) Kontrolle<br />

verglichen wurden.<br />

Studiendesign und<br />

Methode<br />

Systematic review, nach den Vorschriften<br />

der Cochrane Collaboration standardmässig<br />

durchgeführt.<br />

Intervention<br />

• Gruppe 1: Intensive glykämische Kontrolle<br />

• Gruppe 2: Konventionelle glykämische<br />

Kontrolle (diese ist eigentlich nicht exakt<br />

definiert. Das macht die Interpretation<br />

der Studien nicht immer einfach)<br />

Outcome<br />

• Gesamtmortalität, kardiovaskuläre<br />

Mortalität, nicht-fataler Myokardinfarkt,<br />

Retinopathie, Nephropathie und<br />

Hypoglykämien.<br />

Resultat<br />

• Gesamthaft konnten die Ergebnisse von<br />

20 randomisierten Studien mit annähernd<br />

29 000 Patienten eingeschlossen<br />

werden.<br />

• Die Kriterien für eine intensive und<br />

konventionelle glykämische Kontrolle<br />

waren in den Studien sehr unterschiedlich.<br />

Intensive Kontrolle war z.B. definiert<br />

als HbA1c ,6,5%, oder Nüchternglukose<br />

,6,1 mmol/l und zwei Stunden<br />

postprandial ,7,8 mmol/l.<br />

• Gesamtmortalität: Es liess sich kein<br />

positiver Effekt einer intensiven glykämischen<br />

Kontrolle nachweisen.<br />

• Kardiovaskuläre Mortalität: Kein Effekt<br />

einer intensiven glykämischen Kontrolle.<br />

• Nicht-fatale Myokardinfarkte: die Metaanalyse<br />

der Daten zeigt einen positiven<br />

Effekt der intensiven Kontrolle, relative<br />

Reduktion um etwa 15%.<br />

• Mikrovaskuläre Komplikationen: Retinopathien<br />

und Nephropathien wurden<br />

in der intensiv behandelten Gruppe um<br />

etwa 12% relativ reduziert. Der Haupteffekt<br />

ist bei der Retinopathie zu sehen,<br />

auf die Nephropathie scheint die intensive<br />

Kontrolle keinen grossen Effekt zu<br />

haben.<br />

• Schwere Hypoglykämien: die Häufigkeit<br />

an Hypoglykämien war in der intensiv<br />

behandelten Gruppe um das etwa<br />

2,5-Fache erhöht.<br />

Kommentar<br />

• Das Hauptergebnis dieser Metaanalyse<br />

lautet: Eine intensive Blutzuckerkontrolle,<br />

verglichen mit einer gewöhnlichen<br />

Kontrolle, scheint die Gesamtmortalität<br />

und die kardiovaskuläre<br />

Mortalität nicht wesentlich zu beeinflussen.<br />

Das Risiko eines nicht-fatalen<br />

Myokardinfarktes und das Ausmass<br />

einer Retinopathie sind unter intensiver<br />

Kontrolle kleiner.<br />

* Der Artikel erschien ursprünglich in der<br />

«Praxis» (<strong>2012</strong>; 101 (9), S. 617–618). VSAO-<br />

Mitglieder können die «Praxis» zu äusserst<br />

günstigen Konditionen abonnieren. Details s.<br />

unter www.verlag-hanshuber.com/vsao.<br />

N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

49


Perspectives<br />

• Wichtiges Argument gegen eine allzu<br />

intensive Kontrolle ist das doch deutlich<br />

erhöhte Risiko schwerer Hypoglykämien.<br />

• In sehr viel Arbeit haben die Autoren<br />

diesen systematic review mittels Metaanalyse<br />

erstellt. Die Arbeit zeigt aber<br />

auch ziemlich klar die Grenzen dieser<br />

Methoden. Das, was man unter intensiver<br />

und nicht-intensiver Kontrolle<br />

versteht, ist in fast jeder Studie anders<br />

definiert, auch ein Myokard infarkt ist<br />

unterschiedlich definiert, die Nachbeobachtungszeit<br />

ist sehr unterschiedlich<br />

und das, was man unter schwerer Hypoglykämie<br />

versteht, ist von Studie zu<br />

Studie unterschiedlich.<br />

• Es ist aber die derzeit am besten bekannte<br />

Methode, um Ergebnisse verschiedener<br />

Studien zu kombinieren<br />

und so klarere Antworten auf klinisch<br />

sehr relevante Fragen zu bekommen.<br />

• Eine allzu scharf eingestellte Blutzuckerkontrolle,<br />

was immer das genau<br />

heisst, ist auch beim Typ-2-Diabetes<br />

nicht gesund.<br />

• Das Beispiel zeigt auch den zentralen<br />

Schwachpunkt der Guidelines auf. Die<br />

Ersteller der Guidelines mögen dem<br />

Leser doch bitte die Konsequenzen einer<br />

intensiven und einer weniger intensiven<br />

Blutzuckerkontrolle beschreiben und<br />

von den paterna listischen Empfehlungen<br />

Abstand nehmen. ■<br />

Korrespondenzadresse<br />

Prof. Dr. med. Johann Steurer<br />

Horten-Zentrum für praxisorientierte<br />

Forschung und<br />

Wissenstransfer<br />

Universitätsspital Zürich<br />

Pestalozzistrasse 24<br />

8091 Zürich<br />

johann.steurer@usz.ch<br />

Bibliographie<br />

Hemmingsen B, et al.: Intensive glycemic control<br />

for patients wirh type 2 diabetes: systematic<br />

review with meta-analysis and trial sequential<br />

analysis of randomized clinical trials.<br />

BMJ 2011; 343: d6898.<br />

Histoires invraisemblables<br />

de la médecine<br />

La fillette aux deux groupes sanguins<br />

Jusqu’à sa greffe du foie, Demi-Lee Brennan, alors âgée de neuf ans, avait le groupe<br />

sanguin zéro négatif. <strong>No</strong>rmalement, le groupe sanguin d’une personne reste inchangé<br />

pendant toute son existence. Chez Demi, les choses se sont passées différemment. Neuf<br />

mois après la transplantation, elle a déclenché la stupéfaction chez ses médecins: en<br />

plus du foie, elle avait également repris le groupe sanguin du donneur – zéro positif.<br />

Les cellules hématopoïétiques du greffon s’étaient introduites dans la moelle épinière<br />

de la fillette et avaient presque entièrement supplanté ses propres cellules souches du<br />

sang. Ainsi, il n’y avait plus de risque que les cellules de défense, qui ressemblaient<br />

maintenant à celles du donneur, rejettent l’organe étranger. Grâce à ces cellules immunitaires<br />

de «seconde main», la fillette pouvait se passer des médicaments immunosuppresseurs.<br />

Demi avait donc finalement eu de la chance dans son malheur. Toutefois, ce cas médical<br />

unique avait un petit inconvénient pour l’enfant: Demi devait se faire vacciner une<br />

deuxième fois contre la rougeole et les oreillons. Car le donneur âgé de douze ans n’avait<br />

pas de cellules immunitaires dans le sang qui produisent les anticorps protecteurs contre<br />

ces deux maladies. Mais par rapport à tout ce que la fillette avait vécu précédemment,<br />

la vaccination n’était plus qu’une formalité. <br />

■<br />

50 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>


ische Onkologie Allergologie Klinische Immunologie Nephrologie<br />

nmedizin Neurochirurgie Anästhesiologie Neurologie<br />

uklearmedizin Arbeitsmedizin Ophthalmologie Chirurgie Orthopädische Chirurgie Traumatologie<br />

gie Venerologie Oto-Rhino-Laryngologie Endokrinologie Diabetologie<br />

ogie Gastroenterologie Pharmazeutische Medizin<br />

logie Geburtshilfe Physikalische Medizin Rehabilitation Hämatologie<br />

urgie Ophthalmologie Plastische<br />

ische Chirurgie Herzchirurgie Thorakale Gefässchirurgie Pneumologie Infektiologie Innere Medizin<br />

tion Intensivmedizin Psychiatrie Psychotherapie Kardiologie Radiologie<br />

rchirurgie Gesichtschirurgie Radio-Onkologie Strahlentherapie Kinder-<br />

endmedizin Rechtsmedizin Kinder- und Jugendpsychiatrie Rheumatologie Kinderchirurgie<br />

en- und Reisemedizin Klinische Pharmakologie<br />

Gesucht: Ärztinnen<br />

und Ärzte<br />

ikologie Urologie Komplementärmedizin Medizinische Genetik<br />

Gefunden werden statt suchen:<br />

jobmed.ch ist das Stellen-Portal<br />

für Ärztin nen und Ärzte. Mit<br />

dem bequemen E-Mail-Such abo<br />

lassen Sie sich von Ihrem Wunschjob<br />

finden, statt lange selber<br />

zu suchen.<br />

In Zusammenarbeit mit<br />

transparent – exklusiv –<br />

massgeschneidert<br />

publix.ch<br />

jobmed.ch – die besseren Arzt-Stellen<br />

Ins_Typo_86x133_060109.indd 1<br />

6.1.2009 16:19:24 Uhr


mediservice Vsao-asmac<br />

Boîte<br />

aux lettres<br />

Klaus Hasler<br />

Versicherungsexperte<br />

MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

J’aimerais acheter une voiture en Allemagne, étant donné que le prix<br />

neuf est nettement inférieur à celui en Suisse. Quelle valeur dois-je<br />

annoncer à l’assurance, la valeur suisse ou allemande?<br />

Le prix catalogue officiel du véhicule en Suisse. <strong>No</strong>rmalement, la base de calcul de la<br />

prime casco par les assureurs suisses est le prix catalogue officiel du véhicule (prix des<br />

importateurs de véhicules) en Suisse, également pour les véhicules importés directement.<br />

Les assureurs partent habituellement du prix catalogue brut, c’est-à-dire sans déduction<br />

pour paiement comptant, rabais de flotte, échange ou rabais Euro par exemple.<br />

Pour estimer le coût des futurs sinistres et les primes nécessaires pour un certain type<br />

de véhicule, un assureur utilise une base de calcul uniforme applicable à tous les assurés.<br />

La raison en est que la majorité des sinistres couverts par les assureurs sont surtout<br />

des dommages partiels dont la réparation ou la remise en état s’effectue normalement<br />

en Suisse. En conséquence, l’assureur paie des frais de réparation ou autres (tels que<br />

véhicule de remplacement, service de dépannage ou remorquage) tout aussi élevés pour<br />

un véhicule importé que pour un véhicule acheté en Suisse – étant donné qu’aucun<br />

rabais ne s’applique en cas de dommage partiel.<br />

La valeur inférieure à l’achat n’entre en ligne de compte pour le calcul de la prestation<br />

d’assurance que dans le cas d’un dommage total. Mais comme elle est liée à l’âge du<br />

véhicule, son effet s’amenuise avec le temps. La prestation d’assurance en cas de dommage<br />

total est établie selon le modèle d’indemnisation (avec «valeur vénale majorée»<br />

ou sans), qui a été convenu dans la police d’assurance, et les conditions générales<br />

d’assurance (CGA). Si la prestation ainsi définie est supérieure au prix d’achat payé,<br />

l’indemnisation est limitée à ce prix d’achat, mais s’élève au moins à la valeur actuelle<br />

du véhicule. Enfin, de ce montant seront déduites la franchise convenue ainsi que la<br />

valeur de l’épave.<br />

■<br />

N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

53


mediservice VSAO-asmac<br />

«Diagnostic d’épuisement<br />

professionnel avec perspectives<br />

critiques»<br />

La caisse de pension avait déjà mis environ 2 millions de francs de côté. La PME était quant à elle<br />

confrontée à la défaillance totale d’un spécialiste et membre de la direction hautement qualifié. Un<br />

cas pour le Case Management de CONCORDIA.<br />

Le diagnostic du médecin traitant: épuisement<br />

professionnel accompagné de dépressions<br />

sévères, incapacité de travail à<br />

100 % pour une durée indéterminée, retour<br />

hypothétique au travail.<br />

Werner Zurflüh dirige depuis plus de cinq<br />

ans le Case Management de CONCORDIA<br />

Assurance-maladie et accidents à Lucerne.<br />

Il a suivi ce cas pour le compte du<br />

client d’entreprise de CONCORDIA, et en<br />

parle dans une interview:<br />

Monsieur Zurflüh, pourquoi<br />

une entreprise doit-elle faire<br />

appel en pareil cas au Case<br />

Management de l’assurance<br />

maladie?<br />

Le case manager est pour ainsi dire un<br />

coordinateur et conseiller externe et<br />

neutre, qui peut présenter des solutions<br />

de réinsertion en cas d’incapacité de travail<br />

de longue durée et initier des mesures<br />

en ce sens. <strong>No</strong>us analysons la situation<br />

dans le contexte professionnel et<br />

privé du collaborateur, et recherchons le<br />

contact personnel avec la direction et le<br />

service du personnel, les personnes chargées<br />

du suivi médical et les services<br />

d’assurance.<br />

Quel avantage supplémentaire<br />

pouvez-vous proposer à l’entreprise?<br />

<strong>No</strong>us pouvons recourir à l’assistance<br />

d’un vaste réseau de spécialistes et coordonner<br />

la collaboration avec l’assurance-invalidité<br />

et la caisse de pension.<br />

De ce fait, nous déchargeons l’entreprise<br />

tout comme le salarié lors du retour ou<br />

de la réorientation sur le marché de<br />

l’emploi. Pour la clientèle d’entreprise de<br />

CONCORDIA, ces prestations de services<br />

sont comprises dans l’assurance d’indemnités<br />

journalières de maladie et<br />

l’assurance-accidents, et représentent un<br />

élément central du suivi des clients d’entreprise.<br />

CONCORDIA est le partenaire d’assurance de MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> pour<br />

l’assurance-maladie.<br />

Si vous avez des questions ou que vous souhaitez recevoir une offre, n’hésitez pas à<br />

nous contacter.<br />

<strong>No</strong>us vous conseillons volontiers.<br />

Offres exclusives pour les membres MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

• 031 350 44 22 – nous sommes là pour vous.<br />

• www.mediservice-asmac.ch – pour en savoir davantage.<br />

• www.carrieremedicale.ch – la plate-forme de carrière avec aides à la<br />

décision.<br />

54 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>


mediservice Vsao-asmac<br />

Quel résultat le Case Management<br />

de CONCORDIA a-t-il<br />

réussi à obtenir dans ce cas<br />

précis?<br />

L’évaluation du collaborateur concerné a<br />

montré qu’il voulait et pouvait continuer<br />

à travailler pour l’entreprise, sans toutefois<br />

assumer de responsabilité au sein de la<br />

direction. L’entreprise, quant à elle, ne<br />

voulait en aucun cas perdre ce spécialiste<br />

et était prête à accompagner un programme<br />

de mesures à long terme. D’entente<br />

avec le médecin, CONCORDIA a financé,<br />

conjointement avec l’AI et la caisse<br />

de pension, un coaching professionnel<br />

pour le repositionnement et la réinsertion<br />

dans l’entreprise.<br />

Comment la réinsertion s’estelle<br />

déroulée exactement?<br />

Après cinq mois d’absence, le spécialiste a<br />

fait une tentative de reprise du travail avec<br />

un degré d’occupation de 20% et des<br />

tâches plus légères. En l’espace de dix<br />

mois et après des entretiens de bilan réguliers,<br />

il a pu augmenter son degré d’occupation<br />

à 80% et reprendre son activité<br />

d’origine – sans rechutes à ce jour.<br />

Quels enseignements avez-vous<br />

tirés de ce cas?<br />

Si toutes les personnes et instances impliquées<br />

définissent un objectif commun, se<br />

font mutuellement confiance et acceptent<br />

des solutions simples et non conventionnelles,<br />

il est possible d’éviter détours et<br />

malentendus, et d’augmenter les chances<br />

de réussite d’une réinsertion. Tout le<br />

monde en profite: le salarié, l’entreprise et<br />

aussi les assurances – une situation gagnant-gagnant-gagnant,<br />

si l’on peut dire.<br />

Et comment cela s’exprime-t-il<br />

en chiffres et en francs?<br />

Pour la caisse de pension, une incapacité<br />

de travail complète et une rente AI totale<br />

auraient signifié des paiements à hauteur<br />

d’environ 2 millions de francs. Ainsi, elle<br />

n’a eu qu’à assumer la participation<br />

au coaching. CONCORDIA a économisé<br />

environ 43 000 francs sur la base de la<br />

réduction progressive et de la suspension<br />

précoce du paiement des indemnités<br />

jour nalières. Le risque de perte de savoirfaire<br />

ainsi que les conséquences pour tout<br />

le personnel et les clients ne peuvent guère<br />

s’exprimer en chiffres. En outre, l’entreprise<br />

a pu éviter des augmentations de<br />

primes dans l’assurance d’indemnités<br />

journalières de maladie et la caisse de<br />

pension.<br />

■<br />

publix.ch<br />

jobmed.ch<br />

Lassen Sie sich von Ihrem<br />

Wunschjob finden.<br />

Und nicht umgekehrt.<br />

jobmed.ch ist das Stellen-Portal für<br />

Ärztinnen und Ärzte. Mit dem bequemen<br />

E-Mail-Suchabo lassen Sie sich von Ihrem<br />

Wunschjob finden, statt lange zu suchen.<br />

jobmed.ch –<br />

die besseren Arzt-Stellen<br />

In Zusammenarbeit mit<br />

transparent – exklusiv –<br />

massgeschneidert<br />

Ins_Kopfueber_178x133_060109.indd 2<br />

N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

6.1.2009 16:17:45 Uhr<br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> 55


mediservice VSAO-asmac<br />

Zurich parcoursvita ® – sport et<br />

nature pour toute la famille<br />

Zurich parcoursvita ® représente l’engagement pour le sport populaire de Zurich, et Zurich Connect<br />

le partenaire d’assurance depuis de nombreuses années de MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong>. Dans toute<br />

la Suisse, environ 500 Zurich parcoursvita ® constituent le lieu idéal pour des activités sportives et<br />

la découverte de la nature en famille et avec des amis. Après 40 ans, le concept parcoursvita ® n’a rien<br />

perdu de sa signification et est encore très apprécié. Il appartient depuis longtemps à la Suisse.<br />

Zurich Compagnie d’Assurances SA<br />

Dans nos forêts, près de 500 Zurich parcoursvita<br />

® combinent le sport avec des espaces<br />

de découverte individuelle, et cela en<br />

plein air! Des lieux pour améliorer sa<br />

condition physique, papoter, rire et parfois<br />

même flirter.<br />

Actuel et apprécié<br />

Le concept du Zurich parcoursvita ® encourage<br />

les sports de loisir en plein air, promeut<br />

la prévention en matière de santé et développe<br />

activement la cohésion familiale<br />

ainsi que le contact avec la nature. Cette<br />

mission est toujours actuelle, 40 ans après<br />

sa création. Les Zurich parcoursvita ®<br />

connaissent une grande notoriété et sont<br />

très appréciés: près de 80% des Suisses les<br />

connaissent.<br />

Les sportifs amateurs empruntent un parcours<br />

dans la forêt de 15 stations sur un<br />

total de 43 exercices au choix. Les installa-<br />

Zurich Connect – l’assurance en ligne<br />

numéro 1 en Suisse<br />

Zurich Connect, assurance en ligne leader en Suisse, offre des prestations d’assurance<br />

étendues et un excellent service des sinistres à des prix très attractifs. Un partenariat<br />

fructueux unit MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> à Zurich Connect depuis de nombreuses<br />

années. En tant que membre de MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong>, vous bénéficiez de<br />

conditions particulières, donc de primes encore plus avantageuses.<br />

Vous trouverez toutes les informations sur les offres de Zurich Connect à l’adresse<br />

www.zurichconnect.ch/partnerfirmen. Vous pourrez y calculer votre prime individuelle<br />

et établir votre offre personnalisée. Pour ce faire, vous aurez besoin des données<br />

de connexion suivantes:<br />

ID: asmac<br />

Code d’accès: docteur<br />

Vous pouvez aussi demander une offre sans engagement en composant le<br />

0848 890 190. Ce numéro est exclusivement réservé aux membres de l’<strong>ASMAC</strong>. Le<br />

centre clientèle de Zurich Connect est ouvert en continu du lundi au vendredi entre<br />

8h00 et 17h30.<br />

Offre spéciale pour conducteurs de véhicules<br />

MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> propose actuellement une offre particulièrement intéressante. L’assurance véhicules à moteur développée<br />

en collaboration avec Allianz Suisse offre une protection optimale à prime réduite. Le rapport prix/prestations est excellent<br />

comparé à d’autres prestataires. Sont notamment inclus sans supplément de prime, l’assistance dépannage dans toute l’Europe<br />

ainsi que la couverture des sinistres en cas de faute grave.<br />

Si vous souhaitez obtenir plus d’informations sur les modalités pour un changement de contrat ou sur l’offre en général, nous<br />

sommes volontiers à votre disposition: tél. 031 350 44 22 ou info@mediservice-asmac.ch.<br />

56 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>


mediservice Vsao-asmac<br />

Zurich Connect est un partenaire d’assurance de MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> pour<br />

l’assurance auto, moto, responsabilité civile privée, ménage, assistance et voyage.<br />

Si vous avez des questions ou que vous souhaitez recevoir une offre, n’hésitez pas à<br />

nous contacter.<br />

<strong>No</strong>us vous conseillons volontiers.<br />

Offres exclusives pour les membres MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

• 031 350 44 22 – nous sommes là pour vous.<br />

• www.mediservice-asmac.ch – pour en savoir davantage.<br />

• www.carrieremedicale.ch – la plate-forme de carrière avec aides à la<br />

décision.<br />

tions sont gratuites et ouvertes en permanence.<br />

Les parcours représentent un beau<br />

côté de la Suisse pourvu d’une longue tradition,<br />

idéal pour les petits comme pour les<br />

grands. Les familles peuvent les utiliser<br />

avec leurs enfants et leurs amis, quand ils<br />

le souhaitent et comme ils le souhaitent.<br />

Les exercices conçus avec méthode développent<br />

la force, l’endurance et la mobilité.<br />

Communauté Zurich parcoursvita<br />

® sur Facebook<br />

Zurich parcoursvita ® réunit aujourd’hui<br />

tradition et modernité. Grâce au site Internet<br />

innovant www.zurichparcoursvita.ch et<br />

à l’application gratuite Zurich parcoursvita<br />

® , les familles trouvent l’installation la<br />

plus proche, reçoivent de précieux conseils<br />

ou peuvent composer leur programme<br />

d’entraînement individuel. Les plateformes<br />

en ligne et mobiles sont bien sûr également<br />

reliées à Facebook (facebook.com/zurichvitaparcours).<br />

■<br />

N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

57


mediservice Vsao-asmac<br />

Frais de pension<br />

et indemnités pour soins<br />

par Werner A. Räber<br />

franchises valables pour un canton donné<br />

peuvent soit être consultés dans le guide<br />

pour l’établissement de la déclaration<br />

d’impôt ou alors dans une notice disponible<br />

sur le site web de l’intendance des<br />

impôts responsable.<br />

Si les prestations fournies par le contribuable<br />

en faveur de la personne âgée ne<br />

sont pas entièrement indemnisées, on peut<br />

éventuellement faire valoir la déduction<br />

pour aide. Pour que la déduction soit admissible,<br />

la personne soutenue doit être en<br />

incapacité de gain et nécessiteuse. Par<br />

ailleurs, le contribuable doit pouvoir fournir<br />

la preuve que la prestation non indemnisée<br />

dépasse le montant minimum valable<br />

dans le canton correspondant.<br />

Les contributions pour frais de pension et<br />

les indemnités pour soins que le contribuable<br />

touche pour les parents âgés vivant<br />

dans le même ménage, ou pour la prise<br />

en charge d’enfants recueillis, ne sont pas<br />

exonérées de l’impôt comme on le croit<br />

souvent. En effet, ces indemnités doivent<br />

être déclarées comme revenu, pour autant<br />

qu’elles excèdent les charges matérielles.<br />

Les revenus de la prise en charge d’enfants<br />

recueillis ou de parents âgés sont généralement<br />

considérés comme des revenus<br />

d’une activité lucrative indépendante, ce<br />

qui implique également l’obligation de<br />

cotiser aux assurances sociales. Toutefois,<br />

les coûts résultants pour les repas, le logement<br />

et les soins peuvent être déduits du<br />

revenu brut. Pour qu’il ne soit pas nécessaire<br />

de tenir une comptabilité à ce sujet,<br />

la plupart des cantons ont fixés des forfaits<br />

ou des franchises. Dans le canton de Berne<br />

par exemple, cette franchise annuelle<br />

s’élève actuellement à CHF 9 600.– pour<br />

les contributions de frais de pension et à<br />

CHF 6 000.– pour les indemnités pour<br />

soins, au total donc CHF 15 600.–. Dans<br />

le canton de Berne, ces franchises ne sont<br />

admissibles qu’en cas de communauté<br />

domestique avec la personne imposable.<br />

Un rapport de parenté n’est par contre pas<br />

nécessaire. Les coûts sont ainsi indemnisés<br />

de manière forfaitaire et ne peuvent<br />

pas être déduits en plus. Si toutefois, le<br />

contribuable supporte des coûts plus élevés<br />

que les franchises, ce dernier peut les déduire<br />

à condition de fournir la preuve<br />

correspondante. Les forfaits de coûts ou les<br />

Il n’est pas rare que les prestations de soins<br />

soient indemnisées par un versement<br />

unique plus important, soit du vivant de<br />

la personne ou alors dans le testament<br />

du défunt. Ces versements uniques sont<br />

considérés comme des indemnités en capital<br />

découlant d’une activité exercée pour<br />

le compte d’autrui. Ils sont également<br />

imposables et sont imposés au taux applicable<br />

aux rentes. Les franchises annuelles,<br />

respectivement les coûts effectifs<br />

prouvés, sont cependant déduites pour<br />

toute la durée des soins. Si la prestation de<br />

soins est indemnisée par voie testamentaire,<br />

il convient d’éviter, d’un point de vue<br />

fiscal, de mentionner la prestation de<br />

soins dans le testament. Il vaut alors<br />

mieux parler de legs en espèces. A l’heure<br />

actuelle, un legs en espèces des parents<br />

aux enfants n’est imposé dans quasiment<br />

aucun canton. <br />

■<br />

N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

59


mediservice VSAO-asmac<br />

SÉMINAIRES «DEVENIR INDÉPENDANT»<br />

La clause du besoin a été abrogée; une très forte demande émane des médecins assistant(e)s et<br />

chef(fe)s de clinique pour nos séminaires d’information:<br />

1 Devenir Indépendant, quels changements dans ma vie professionnelle?<br />

Aspects administratifs, les diverses autorisations.<br />

Obligations nouvelles; AVS, comptabilité, fiscalité.<br />

Encaissement d’honoraires.<br />

Crédits bancaires.<br />

2 INFORMATIQUE ET PRATIQUE INDÉPENDANTE<br />

Quatre développeurs de solutions vous présentent leurs logiciels et vous permettent<br />

une expérimentation pratique des outils de gestion, facturation et dossiers médicaux.<br />

Consacrer une après-midi à ces séances est une démarche INDISPENSABLE pour tous ceux qui<br />

envisagent une carrière d’indépendant.<br />

<strong>No</strong>us venons à votre rencontre, au CHUV à Lausanne et au HCUG de Genève.<br />

La première partie se déroulera de 14 à 16h. La présentation des logiciels suivra, de 16h30 à 18h30.<br />

La date: Genève, mercredi 14 novembre <strong>2012</strong><br />

La façon la plus simple pour vous inscrire: http://www.rcpont.com/<br />

Merci de retourner le bulletin: R.C. Pont Assurances, C.P. 128, 1226 Thône<br />

Bulletin d’inscription<br />

aux sÉminaires<br />

«devenir indÉpendants»<br />

<strong>No</strong>m:<br />

Prénom:<br />

Adresse:<br />

Atteignable au N o de tél:<br />

Je m’inscris pour la séance<br />

du 14 novembre <strong>2012</strong>:<br />

Signature:<br />

60 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>


Impressum<br />

adresses de contact des sections<br />

N o 4 • 31 e année • <strong>Août</strong> <strong>2012</strong><br />

Editeur<br />

AG<br />

VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

Bahnhofplatz 10 A, case postale 7255, 3001 Berne<br />

Téléphone 031 350 44 88, fax 031 350 44 89<br />

journal@asmac.ch, journal@vsao.ch<br />

www.asmac.ch, www.vsao.ch<br />

Sur mandat de l’<strong>ASMAC</strong><br />

Rédaction<br />

Catherine Aeschbacher (rédactrice en chef/ca),<br />

Jan Vontobel (jv), Sophie Yammine (sy)<br />

Lukas Staub (ls)<br />

BL/BS<br />

BE<br />

FR<br />

VSAO Sektion beider Basel,<br />

Geschäftsleiterin und Sekretariat: lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin,<br />

Hauptstrasse 104, 4102 Binningen, téléphone 061 421 05 95,<br />

Fax 061 421 25 60, sekretariat@vbao.ch, www.vbao.ch<br />

VSAO Sektion Bern, Geschäftsführerin: Rosmarie Glauser, Fürsprecherin,<br />

Schwarztorstrasse 22, 3007 Berne, téléphone 031 381 39 39,<br />

fax 031 381 82 41, bern@asmac.ch, www.vsao-bern.ch<br />

ASMAF Section Fribourg, case postale, 1708 Fribourg,<br />

webmaster@asmaf.ch, www.asmaf.ch<br />

GE AMIG c/o HUG, case postale 23, rue Micheli-du-Crest 24, 1211 Genève 14,<br />

amig@amig.ch, www.amig.ch<br />

Comité directeur<br />

Daniel Schröpfer, président<br />

Raphael Stolz, vice-président<br />

Christoph Bosshard, Fabrice Dami, Marie-Claire<br />

Desax, Guillaume Favre, Lars Frauchiger, Gert<br />

Printzen, Nicola Rüegsegger (swimsa), Miodrag Savic,<br />

Urs Sieber, Ryan Tandjung, Kristina Tänzler,<br />

Sonja Truestedt<br />

GR<br />

JU<br />

NE<br />

VSAO Sektion Graubünden, Geschäftsstelle: case postale 697, 7002 Chur,<br />

téléphone 078 880 81 64, info@vsao-gr.ch<br />

<strong>ASMAC</strong> Section Jura, Dr méd. Carlos Munoz,<br />

chemin des Vauches 7, 2900 Porrentruy, téléphone 032 465 65 65,<br />

cfmunoz@bluewin.ch<br />

amine@asmac.ch<br />

Impression et expédition<br />

Stämpfli Publikationen AG<br />

Wölflistrasse 1, CH-3001 Bern<br />

Téléphone +41 31 300 66 66, info@staempfli.com<br />

www.staempfli.com<br />

Maquette: Tom Wegner<br />

Annonces<br />

Axel Springer Schweiz AG, Fachmedien<br />

Förrlibuckstrasse 70, case postale, 8021 Zurich<br />

Téléphone 043 444 51 02, fax 043 444 51 01<br />

vsao@fachmedien.ch<br />

Tirage<br />

21 016 exemplaires imprimés<br />

20 372 exemplaires certifiés REMP, base 2011<br />

Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />

L’abonnement est inclus dans la contribution<br />

annuelle pour les membres de l’<strong>ASMAC</strong><br />

ISSN 1422-2086<br />

L’édition no 5/<strong>2012</strong> paraîtra en octobre <strong>2012</strong>.<br />

Sujet: Envolée<br />

© <strong>2012</strong> by <strong>ASMAC</strong>, 3001 Berne<br />

Printed in Switzerland<br />

SG/AI/AR VSAO Sektion St.Gallen-Appenzell, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

SO<br />

TI<br />

TG<br />

VD<br />

VS<br />

VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

<strong>ASMAC</strong>T, Associazione Medici Assistenti e Capiclinica<br />

Ticinesi, Avv. Marina Pietra Ponti, Viale S. Franscini 17,<br />

6904 Lugano, telefono 091 922 95 22, fax 091 923 61 71,<br />

pietraponti@ticino.com<br />

VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

ASMAV, case postale 9, 1011 Lausanne-CHUV,<br />

www.asmav.ch, asmav@asmav.ch<br />

ASMAVAL, Jessika Mermoud, rte de Chippis 55a, 1950 Sion,<br />

jessika.mermoud@hopitalvs.ch<br />

Suisse centrale<br />

VSAO Sektion Zentralschweiz, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

Gütesiegel Q-Publikation<br />

des Verbandes Schweizer Medien<br />

ZH<br />

Zürcher Spitalärzte und Spitalärztinnen VSAO, Dr. R. M. Reck,<br />

Bahnhofstrasse 3, 8610 Uster, téléphone 044 941 46 78, fax 044 941 46 67,<br />

vsao-zh@bluewin.ch; www.vsao-zuerich.ch<br />

62 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 4 <strong>Août</strong> <strong>2012</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!