techno robotique Torb est un duo parisien. En 2009, Julien rêvait de devenir l’assistant de Philippe Zdar. Quant à Fabien, il était là pour vérifier le matériel. Les deux hommes ayant participé à l’installation du Motorbass Recording Studios, Zdar leur a offert une pièce à l’étage. « On se considère comme la branche hardcore de Motorbass » nous a révélé Julien juste avant leur concert au Cabaret Vert, où ils nous livrent un son primitif, aux saccades parfois incontrôlées. Une musique planante, lancinante, souvent insistante, qui s’insinue dans la tête et le corps de celui qui l’écoute. Fabien as les cheveux courts, Julien les cheveux longs. Julien aime Francesco Farfa et Fabien la techno de Détroit : sur quels points communs se fonde votre complicité musicale ? Julien : Sur le kick, la basse, les synthés et les ambiances ! A 20 ans, on allait dans les raves. Aujourd’hui, on recrache, on dégueule ce qu’on a écouté depuis tout ce temps. Fabien : Au départ, on écoutait de la techno sans rentrer dans les détails de dire « moi à la base, c’est ça et toi, c’est ça que t’aimes », parce qu’on avait forcément chacun notre chemin. J : Il est difficile de trouver un partenaire avec qui faire de la musique. Il y en a toujours un qui porte la couverture à lui alors que nous, nous sommes sur la même longueur d’onde. torb F : Et puis sur scène, on est Torb. On est un tout. Qu’est-ce qui vous donne l’envie de créer ? J : Un son particulier, sorti d’une machine fabriquée par Fabien. Ça nous inspire et nous donne un morceau, constitué d’une rythmique, d’une bassline et d’un gimmick. 4ever young est plus mélodieux que vos autres titres. Comment expliquez-vous ce changement de ton ? J : Cette berceuse a été écrite un soir, en hommage au fils de Zdar : James, né il y a 6 ans. C’est un morceau fait à la main. Que recherchez-vous en faisant de la musique ? F : L’émotion. J : On cherche la vérité. Sur scène, avec nos machines faites à la main et qui ne réagissent pas pareil selon la température, ou le fait qu’on joue en intérieur ou en extérieur, on est sans filet. On voulait sortir de ce schéma du mec qui arrive avec son ordinateur, appuie sur un bouton, va boire sa bière, et revient dans une heure. Nos live, brouillons, miment les épreuves de la vie. Notre rêve serait d’être au milieu du public et d’entendre la même source sonore que lui. Quelles machines aviez-vous au Cabaret Vert, le samedi 27 août ? J : Notre set up habituel : Ulitimiti Uno, Ulitimiti due, Veedo, Magnificiensa luminata… Ce sont des machines auxquelles on a donné des noms. Des petits mots doux. Pourquoi des noms italiens ? J : ça, c’est mon influence ! J’aime les années 90 et toute la scène italienne. Sur Night Session, les titres en italien rappellent le nom de nos machines, sauf Elvira : c’est le nom d’une amie suédoise qui met sa voix sur ce titre. Elle était chez moi un soir et elle a commencé à dire une phrase : « Lost everything, even lost my dignity ». Je l’ai enregistrée, j’ai fait écouter à Fabien et on a fait un morceau avec ça. On voulait lui rendre hommage en donnant son nom au morceau. Est-ce que cela annonce plus de morceaux chantés dans vos prochains albums ? J : Nous ne sommes pas très bavards de nature. On s’exprime par la musique. On aime le son, le grain. Vous entraînez-vous avant d’entrer en scène ? J : Non. On branche les machines, on regarde les niveaux, les balances. On vérifie que tous les sons sortent : le kick, la basse, la snare... Et pour vous, qu’est-ce qu’un live réussi ? J : Quand tu es devant 10 000 personnes (on n’en a pour l’instant eu que 5 000 ou 6 000 à Astropolis, l’année dernière) et que même le dernier rang danse. f a c e b o o k . c o m / w e l o v e t o r b / _© DR
2 texte Justine Philippe