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electrorockpop<br />
grand<br />
blanc<br />
Le son de Grand Blanc, quatuor<br />
composé de Benoît, Luc,<br />
Vincent, et de Camille, intrigue :<br />
est-ce de l’électro, du rock, de<br />
la pop ? Depuis la sortie, en<br />
2014, de leur 1 er EP, Grand Blanc<br />
alterne les morceaux sombres,<br />
à connotations tragiques et les<br />
titres lumineux, plus festifs. Il y<br />
a toujours, dans leurs chansons,<br />
une ambigüité, une menace qui<br />
plane. Impossible d’oublier<br />
la bouille particulière de ces<br />
deux chanteurs une fois que<br />
l’on s’est retrouvé face à eux.<br />
Ils ont le même charisme, la<br />
même fougue. Vu au Cabaret<br />
Vert 2016. Interview<br />
Vous commencez votre live avec Degré<br />
zéro : pourquoi ?<br />
Benoit (chant-guitare) : On aime avoir<br />
un morceau de présentation, intime en<br />
termes de structure et de texte. Il monte<br />
crescendo pour finir sur quelque chose<br />
de violent.<br />
Camille (chant-synthé) : Débuter avec<br />
ce titre est impressionnant : je commence<br />
quasi a cappella, je touche les<br />
boutons de mon synthé, je lève la tête<br />
et là, je vois, selon les circonstances,<br />
une vraie marée humaine !<br />
Qu’est-ce qui détermine qui chantera<br />
sur les textes qu’écrit Benoît ?<br />
B : Ça dépend ! Le fait de le donner<br />
à 2 voix change le sens du message.<br />
C’est donc le texte qui nous dit qui va<br />
chanter.<br />
C : Il y a des chansons pour lesquelles<br />
on a fait plusieurs versions : L’amour<br />
fou, mais aussi Bosphore. On a mis du<br />
temps à décider qui allait la chanter et<br />
finalement, c’est moi. !<br />
Benoit, tu as fait une distinction entre<br />
faire de la chanson et faire des chansons…<br />
B : Faire de la chanson, ça se caractérise<br />
par quelques trucs distincts que<br />
l’on n’aime pas trop : le primat du texte<br />
sur la musique par exemple, dans la<br />
manière de le produire et de l’écouter.<br />
Ceux qui nous écoutent doivent aller<br />
chercher les paroles dans la musique.<br />
Une chanson, ce n’est pas un texte<br />
chanté. C’est un acte inscrit dans une<br />
temporalité : quand quelqu’un se lève,<br />
chante quelque chose et le porte physiquement.<br />
C’est un art vivant.<br />
Est-ce que la voix a chez vous un rôle<br />
similaire à un instrument ?<br />
C : Oui ! La voix, c’est un peu comme<br />
sur un synthé : tu as plein de preset différents.<br />
Tu peux chanter grave comme<br />
Ben, ou aigu comme moi. Il y a le flow,<br />
le rythme… Pour moi, les voyelles sont<br />
super importantes et j’aime aussi étirer<br />
les syllabes. Ben, lui, a un flow rapide,<br />
plus accentué.<br />
B : Pour les Abonnés absents, je me<br />
demandais si le narrateur de la chanson<br />
devait être un homme ou une femme.<br />
Finalement, j’ai fait un mélange de nos<br />
voix pour un résultat androgyne.<br />
La voix de Benoît accentue le côté<br />
dramatique de certaines chansons<br />
(Samedi la nuit, Montparnasse), la voix<br />
de Camille (Surprise party, Degré zéro),<br />
elle, apporte de la fraicheur.<br />
C : je préfère avoir une interprétation<br />
plus détachée, plus froide. Avec pleins<br />
d’effets. Je m’amuse bien avec ça ! Ben a<br />
beaucoup plus de hargne dans sa façon<br />
de chanter. C’est plus théâtral.<br />
Quand as-tu commencé à écrire des<br />
textes pour Grand Blanc ?<br />
B : Il y a 3 ans, quand le groupe est<br />
né. Mais sinon, j’ai commencé à écrire<br />
quand j’avais 15 ans. J’ai dû lire Les<br />
Fleurs du Mal, et trouvé que c’était cool.<br />
Aimerais-tu écrire pour d’autres<br />
artistes ?<br />
B : Oui, pour la personne que je rencontrerai<br />
et qui me donnera envie d’écrire !<br />
Vous avez été inspiré par Metz, votre<br />
ville d’origine. Pensez-vous que vos<br />
tournées musicales, qui vous donnent<br />
l’opportunité de voyager, vont vous<br />
donner de nouvelles inspirations ?<br />
B : Carrément ! Notre prochain album<br />
fait moins référence à Metz. Et on<br />
ne s’était pas rendu compte, mais la<br />
tournée induit une vie particulière,<br />
vraiment chouette. On nous demande<br />
souvent pourquoi on parle de la ville :<br />
on vit à Paris depuis longtemps maintenant.<br />
Et Paris, c’est beaucoup d’affiches<br />
dans le métro, de gens qui passent…<br />
Autant de choses qu’il faut arriver à<br />
mettre en forme pour les vivre sereinement.<br />
C’est notre nouveau défi !<br />
g r a n d b l a n c . b a n d c a m p . c o m<br />
texte<br />
Justine Philippe<br />
_© Philippe Mazzoni