« DITES-MOI, QUE PUIS-JE DEMANDER DE PLUS DANS LA VIE ? » 62 THE JAGUAR
LE NEC PLUS ULTRA D’UNE JOURNÉE D’AVENTURE Un déjeuner relax au soleil après de périlleuses pirouettes sur de la poudreuse fraîche <strong>–</strong> cette journée commence bien pour nos deux fans de surf, Daniel Dingerkus (ci-dessous à gauche) et Basti Kuhn (ci-dessous à droite). Sebastian “Basti” Kuhn avait tout juste 18 ans lorsqu’il a découvert les Alpes allemandes. Fraîchement sorti de du lycée, il s’est rendu seul de Bamberg, un bourg situé près de Munich, à Garmisch, une station nichée entre l’Autriche et la Bavière, au pied de la Zugspitze, le point culminant enneigé de l’Allemagne (2962 m). Libre comme l’air, il a loué une chambre meublée d’un lit et d’un coin cuisine, se préparant à sa nouvelle vie de professionnel du snowboard. Ce qu’il a fait. Aujourd’hui, à 34 ans, il a acquis une belle réputation sur la scène allemande, engrangeant des sponsors et des interviews dans les magazines. « Au final, tout s’est bien goupillé », s’amuse-t-il, tout en faisant écran de sa main gantée pour ne pas être ébloui par le soleil matinal. Il est visiblement frétillant à l’idée de dévaler le parcours lunaire hors-piste de la Zugspitze qui se déroule devant lui. « Dites-moi, que puis-je demander de plus dans la vie ? » Mais Basti ne nous a pas emmenés ici pour contempler le paysage. Il a quelque chose de très spécial en vue. La Zugspitze se trouve à quelque 120 km du centre de Munich, là où justement se trouve la vague de surf citadine la plus célèbre au monde : l’Eisbachwelle. L’agglomération de Munich est donc un endroit unique, qui permet de surfer sur les montagnes le matin et sur les flots urbains le soir. C’est ce que nous nous proposons de découvrir. L’idée est de se lever à 6 h du matin pour nous rendre au sommet des Alpes allemandes, de passer la matinée et le début d’après-midi sur la Zugsptize, puis de retourner à Munich pour affronter la célèbre vague. Pour nous montrer que ce défi extravagant est vraiment faisable, Basti se fait seconder par Daniel Dingerkus, un surfeur professionnel de 24 ans issu d’une famille de surfeurs bavarois. Très précoce <strong>–</strong> il a débuté le ski à trois ans <strong>–</strong>, il s’est essayé au wakeboard, au windsurf, au kitesurf, au snowboard et au skateboard. « C’est la spécialité, ici », dit Daniel tout en essuyant ses lunettes et en jaugeant la vallée. « Pour les résidents de cet endroit, où la distance entre la ville et la nature permet ce genre de vie, c’est la chance d’avoir une vie active. Je ne sais vraiment pas ce que je ferais si je n’étais pas sur mes planches. » Basti et Daniel déambulent avec élégance et confiance, manifestement familiers avec les embûches du terrain, discutant le coup tout en fendant la neige. Puis, THE JAGUAR 63