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So Foot Septembre 17

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Du soccer, on connaissait la crinière rousse d’Alexi Lalas, le syndrome<br />

de la Tourette de Tim Howard ou les clips de rap de Clint Dempsey. Un<br />

peu de swag, beaucoup de bonne volonté, mais un manque cruel de grands talents.<br />

C’était avant Christian Pulisic, 18 ans, milieu offensif du Borussia Dortmund classé<br />

dans la catégorie ados surdoués aux côtés de Kylian Mbappé, Marcus Rashford<br />

ou Ousmane Dembélé. De quoi imposer enfin la classe américaine dans le beautiful<br />

game? Par David Alexander Cassan, à Hershey (États-Unis) / Photos: Picture-Alliance/Dppi, Aubrey Judith et Zuma/Panoramic<br />

Le prix Pulisic<br />

BLe sang-froid devant le but, les changements<br />

de direction et le nom floqué derrière les<br />

omoplates fleurent bon les Balkans, mais<br />

Christian Pulisic est un Américain, un vrai.<br />

Un adolescent américain qui fêtera ses 19 ans<br />

en septembre, et compose depuis quelques années<br />

déjà avec l’exil en Europe. “Il reste parfois debout tard<br />

la nuit pour regarder des matchs de NBA, regrette<br />

Kelley, sa mère. On l’engueule un peu, mais que voulezvous…<br />

Il sait qu’il va passer une journée difficile le<br />

lendemain.” Un adolescent (presque) à l’image de ses<br />

contemporains, qui écoute Rihanna ou Kodak Black,<br />

communique avec ses amis sur Snapchat et ne raterait<br />

le bal de promo de fin d’année pour rien au monde.<br />

Pas même pour une convocation avec les adultes<br />

de la Team USA pour préparer la Copa America<br />

2016, celle du centenaire, à laquelle les Yankees sont<br />

exceptionnellement invités – et qu’ils organisent.<br />

Bienveillant avec l’ado qu’il a lancé en sélection, le<br />

sélectionneur Jürgen Klinsmann lui accorde en mai<br />

de l’année dernière une permission exceptionnelle<br />

de vingt-quatre heures pour fêter la fin de son cursus<br />

scolaire avec des camarades qu’il n’a pas côtoyés<br />

de l’année (il a passé son GED, équivalent du bac,<br />

par correspondance). Sauf qu’il n’existe aucun vol<br />

commercial entre Kansas City, où l’équipe nationale<br />

s’apprête à affronter la Bolivie en amical, et le petit<br />

aéroport de Harrisburg, en Pennsylvanie, tout près de<br />

sa High School de Hershey. “On a dû affréter un jet<br />

privé, on n’avait pas le choix! Mon mari et moi voulions<br />

absolument qu’il profite de l’expérience du bal de fin<br />

d’année”, justifie Kelley Pulisic, prof d’EPS dans une<br />

middle school de Harrisburg, qui reçoit en<br />

maillot de Dortmund floqué au nom de son<br />

fils. L’histoire ne dit pas si “l’expérience” aura<br />

tenu de Carrie ou d’American Pie, mais dès le<br />

lendemain à Kansas City, Christian entre en<br />

jeu et ouvre son compteur en sélection sur son<br />

deuxième ballon, d’un plat du pied imparable.<br />

Lors de sa dernière visite à la High School de<br />

Hershey en juin dernier, le plus jeune buteur de<br />

l’histoire de la sélection US s’est pointé en Porsche<br />

décapotable, pour une séance de dédicaces et<br />

quelques jongles sous les flashs. C’est que le<br />

numéro 10 de l’équipe nationale ne devrait plus<br />

quitter ses épaules, et que son surnom d’American<br />

Messi suscite espoir et sarcasmes des passionnés de<br />

soccer partout dans le pays. Un destin à la mesure<br />

de ce jeune homme (très) pressé?<br />

“On y va doucement sur le sponsoring”<br />

Dernier adolescent prodige (sur)vendu au reste du<br />

monde par les États-Unis, Freddy Adu vient d’être<br />

comparé à un “vieil aspirateur” par l’entraîneur du<br />

club de D2 polonaise où il effectuait un énième<br />

essai infructueux. Mais cette fois, l’histoire semble<br />

différente. Contrairement au Ghanéen d’origine ou<br />

même à Landon Donovan et Clint Dempsey, qui<br />

n’auront jamais vraiment tutoyé le gratin du foot<br />

européen, Pulisic a déjà goûté au parfum de la ligue<br />

des champions une dizaine de fois la saison dernière,<br />

dont une titularisation à Santiago Bernabeu, en poules.<br />

Un rêve devenu réalité pour Christian qui, enfant,<br />

“Mon mari<br />

et moi voulions<br />

absolument<br />

qu’il profite de<br />

l’expérience du bal<br />

de fin d’année, on<br />

a donc affrété un jet<br />

privé pour qu’il<br />

puisse y assister”<br />

Kelley Pulisic, la mère de Christian

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