82 SO FOOT _GUIDE ANGLETERRE avait simplement notre liberté et le rythme était simple: on allait à l’école, on posait nos affaires chez nous et on allait dehors avec les copains devant le bloc d’appartements. C’était exceptionnel, je n’avais qu’à regarder par la fenêtre s’il y avait du monde. Je me suis régalé. Pour les parents, c’était complètement différent et ça, on ne l’a compris que plus tard. On reparle de cette époque avec les parents, les grandsparents, les copains. Chacun a son expérience, son histoire. Aujourd’hui, tout est différent. Si l’on regarde bien, il y a moins d’espaces de jeu pour les enfants, plus de circulation dans les rues, les familles n’habitent plus vraiment dans les appartements… Mais les possibilités d’achat d’une maison sont beaucoup plus simples qu’à l’époque. Tu étais réputé pour être un très bon élève. Ma mère me disait dernièrement qu’en fait, je n’étais jamais content. En République tchèque, tu es noté de 1 à 5. 1, c’est la meilleure note. Eh bien quand je rentrais chez moi avec un 2, j’étais énervé parce que j’ai toujours voulu atteindre la perfection. Je disais souvent à ma mère: “Si je peux faire 100 %, pourquoi je vais me contenter de 99 %?” Dans ma vie, encore aujourd’hui, je suis comme ça. J’ai toujours été l’un des meilleurs de ma classe mais parce que c’est ce que je recherchais. J’accepte que quelqu’un soit meilleur que moi, c’est aussi ce qui me motive car je me dis: “S’il arrive à faire aussi bien telle chose, pourquoi pas moi?” Après, l’école, c’était aussi une stratégie: je faisais tous mes devoirs pendant les pauses et ça me permettait d’être tranquille ensuite chez moi, de gagner dix-quinze minutes de liberté supplémentaire. Tu abordes le foot de la même manière? On va dire que quand je commence quelque chose, c’est pour le faire du mieux possible. Alors, si un exercice peut me permettre de gagner 0,5 % de performance, je le prends. Je sais que le corps humain a des limites mais personne ne les connaît. Le sport, c’est pareil: quand tu atteins un certain niveau, certaines personnes disent que tu ne peux plus t’améliorer. Mais c’est toujours possible. Aujourd’hui, l’évolution du foot te permet de travailler avec de nouvelles techniques, de découvrir de nouvelles inspirations… La performance, c’est une recherche constante. Si tu vas à l’entraînement sans challenge, tu acceptes de t’enfermer dans une routine et tu ne progresses plus. Par exemple, je capte des ballons depuis trente ans donc je ne peux plus m’améliorer là-dessus. La répétition est trop simple donc j’essaye surtout de travailler la phase de préparation, l’approche, de me mettre en danger. Je veux maîtriser les événements. Il y a des choses qu’on ne peut pas anticiper. En octobre 2006, quand Stephen Hunt t’a fracassé le crâne, as-tu craint de perdre tout ce que tu avais appris jusque-là? Déjà, première chose, j’étais content d’avoir survécu. Deuxième chose, j’étais préparé à tous les scénarios, puisqu’on m’avait dit, en gros, que ma carrière était finie. Mais j’ai “Pour certains mots français, le masculin et le féminin changeaient du tchèque. En cours de français, ça générait des situations marrantes, comme quand, ma femme et moi, on confondait le chat et la chatte, par exemple… Tu vois le truc…” tout fait pour me donner la chance de revenir. Chaque minute était consacrée à mon retour. Je ne voulais pas avoir de regrets. Heureusement, mon corps a bien réagi aux traitements. Tout est réparé à 100 %, mon cerveau n’a aucun problème de coordination. Je suis chanceux. Ça t’agace de porter ce casque? J’aimerais jouer sans, hein… Mais, déjà, ça pourrait créer des problèmes avec les assurances. Ensuite, je n’ai aucune certitude sur mon état de santé si je reprends un choc à la tête. Je préfère avoir le casque et vivre avec que prendre un risque qui pourrait m’être fatal. Il y avait un bel imbroglio autour de son homologation, pour une question de sponsoring notamment… Le médecin m’a conseillé Canterbury, qui était le seul équipementier capable de faire ce genre de casques à l’époque. Mais en Champions League, je n’avais pas le droit d’arborer le logo. Ensuite, le casque n’est pas reconnu comme un équipement officiel sur un terrain de foot, donc il a fallu parler avec la FA, avec l’UEFA, avec toutes les associations pour bénéficier d’une exception… Les premières années, avant chaque match, l’arbitre devait vérifier le casque, on devait signer des papiers… C’était vraiment la galère (rires). Tu as toujours des plaques dans la tête? Oui, à vie… Au début, ça sonnait toujours à l’aéroport. Les portiques devaient sans doute être moins précis qu’aujourd’hui. Ça sonne plus rarement désormais. Quand tu pars du Sparta Prague en 2002, tu choisis Rennes. Pourquoi? Quitter le Sparta Prague pour venir en France, c’était une façon de me rapprocher de mon rêve: la Premier League. Pour progresser, franchir un cap, je devais rejoindre un championnat plus compétitif et comme je n’avais que 19 ans à l’époque, je ne pouvais pas obtenir de permis de travail pour jouer en Angleterre. Arsenal s’était renseigné… J’ai eu deux choix: l’Allemagne et la France. Je parlais déjà allemand, donc la Bundesliga, c’était plus simple. Mais comme Rennes a présenté la plus grosse offre pour le Sparta, je suis reparti de zéro, dans un pays où je ne connaissais personne et dont je ne comprenais pas un mot de la langue. J’ai adoré la Bretagne, sincèrement. J’étais avec ma femme, on avait vingt ans, je jouais pour un bon club, avec des personnes sympas et des infrastructures exceptionnelles. Il n’y avait qu’un match par semaine sauf quand il y avait la coupe de la ligue ou la coupe de France donc ça nous laissait un peu de temps pour découvrir la région. On a quasiment tout fait: Carnac, Brest, le Mont- Saint-Michel, Dinan, Dinard… Maintenant que je joue 50 matchs par saison, c’est plus dur. Découvrir une nouvelle culture, ça te plaît? C’est quelque chose que les gens sous-estiment souvent. La carrière de certains joueurs s’est arrêtée car ils ne voulaient pas apprendre une nouvelle langue ou ne voulaient pas s’intégrer. Il y a quelque chose qu’il ne faut pas oublier: quand tu arrives dans un nouveau club, que tu es étranger, tu dois être meilleur que le joueur local, sinon, c’est fini. Et quand tu ne comprends pas ce que l’on te dit, ça impacte tes performances. Forcément, au départ, ça fait pas mal de travail, ce n’est pas simple, mais c’est le seul moyen de réussir. Quand je suis arrivé à Rennes, la ligue 1 reprenait à peine une semaine plus tard, je n’avais pas le droit de prendre du retard si je voulais pouvoir communiquer avec mes coéquipiers. Je suis un gardien qui parle beaucoup. Pour moi, c’est essentiel de donner des informations hyper précises aux défenseurs. Au bout d’un mois, je connaissais tout du fonctionnement du club et je comprenais le français, tout était donc lancé. Comment as-tu appris le français? Avec ma femme, je passais entre une et deux heures chaque jour, pendant trois mois, avec la professeure engagée par le club, une prof exceptionnelle. Elle nous faisait faire des jeux de rôle. Elle découpait des photos dans les magazines, des saucissons, des légumes. Je faisais le vendeur et ma femme jouait la cliente. C’était plus simple et rapide, super drôle à faire aussi. Pour certains mots, le masculin et le féminin changeaient du tchèque. Ça générait des situations marrantes, comme quand on confondait le chat et la chatte, par exemple… Tu vois le truc… Et puis il y a eu la télé. Je regardais tous les films avec les sous-titres en français. Friends, aussi. Je me suis intéressé au rugby, je regardais le Top 16 le samedi avant les matchs. Je m’amusais à comprendre les stratégies. Ma femme, elle, c’était souvent Les colocataires, “En match, il pourrait y avoir dix types à poil en tribunes que je ne les verrais même pas”
Jamais sans son casque. Plein de chocolat.
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