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70 <strong>LG</strong><br />

DÉCEMBRE 2017<br />

LA RENCONTRE DIPLOMATIQUE<br />

«Le Luxembourg est un poste très attractif<br />

pour un ambassadeur autrichien. L’Autriche<br />

y joue un rôle important et trois fois par<br />

an, les ministres viennent en ville pour<br />

participer aux conseils de l’UE, ce qui nous<br />

permet d’entretenir des relations étroites<br />

avec eux», détaille le diplomate.<br />

Une nouvelle alliance gouvernementale<br />

L’alliance des sociaux-démocrates et de<br />

l’ÖVP n’a pas tenu le choc des dernières<br />

élections autrichiennes. Suite à la victoire du<br />

jeune Sebastian Kurz et de son parti, l’ÖVP,<br />

c’est une alliance avec l’extrême droite, le<br />

FPÖ, qui semble maintenant poindre à<br />

l’horizon. La gestion de la crise migratoire<br />

par celui qui est en passe de devenir le plus<br />

jeune dirigeant européen semblerait avoir<br />

séduit l’électorat: «Avec la crise migratoire<br />

de 2015, beaucoup de réfugiés sont entrés<br />

en Europe sans véritable contrôle. Or la<br />

population autrichienne souhaite procéder<br />

à un accueil plus régulé des réfugiés, c’est<br />

ce que Sebastian Kurz a eu le courage<br />

de proposer. Il n’a pas peur de prendre<br />

des décisions qui pourraient le rendre<br />

impopulaire pour peu qu’elles servent<br />

les intérêts du pays», analyse Gregor<br />

Schusterschitz.<br />

Mais l’accès au pouvoir de Sebastian Kurz<br />

inquiète moins les dirigeants européens<br />

que son alliance potentielle avec un parti<br />

d’extrême-droite, surtout à la veille de<br />

la présidence autrichienne de l’Union<br />

européenne. Pourtant le diplomate semble<br />

confiant à se sujet et se veut rassurant: «Au<br />

cours des années 2000 à 2007, la même<br />

coalition avait accédé au pouvoir et en<br />

2006, l’Autriche avait également présidé<br />

l’UE et cela avait été un succès». Selon<br />

lui, le FPÖ aurait chassé ses vieux démons:<br />

«Les dernières indemnisations des victimes<br />

de l’ancien régime nazi ont eu lieu en l’an<br />

2000, sous le gouvernement en coalition<br />

avec le FPÖ. Le parti a évolué ces dernières<br />

années et je pense qu’il n’y a donc aucune<br />

raison d’en avoir peur».<br />

Un avenir européen<br />

En tant que délégué autrichien au groupe<br />

de travail du Conseil de l’UE concernant le<br />

Brexit, l’ambassadeur comprend pleinement<br />

le rôle crucial que jouera l’Autriche pendant<br />

sa présidence en 2018: «Nous devons<br />

impérativement trouver un accord pour<br />

mars 2019, le traité est très clair à ce sujet.<br />

Si la question du prix de cette rupture<br />

reste la pierre d’achoppement majeure des<br />

négociations, il nous faudra aussi régler des<br />

questions extrêmement sensibles comme<br />

les relations futures entre l’Irlande et le<br />

Royaume-Uni, une fois le Brexit exécuté».<br />

Gregor Schusterschitz considère que<br />

ces négociations se font avec la Grande-<br />

Bretagne et non contre elle et souhaite<br />

trouver un compromis pouvant satisfaire<br />

les deux parties. Il se tourne d’ailleurs<br />

déjà vers l’avenir: «Après les négociations<br />

du Brexit, il nous faudra définir les<br />

termes de notre future collaboration et la<br />

tâche s’annonce encore plus compliquée<br />

puisqu’il nous faudra alors l’accord de tous<br />

les gouvernements nationaux d’Europe.<br />

Une chose est certaine, nous souhaitons<br />

maintenir des relations très étroites avec le<br />

Royaume-Uni après leur départ». n

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