Le Chevalier - N°51

N° 51
13 ème année
Le billet
du Procureur
Mieux vaut boire trop
de bon vin qu’un petit
peu de mauvais.
(Georges Courteline)
Vers la fin de la première moitié du
XXème siècle, alors que je suivais avec
plus ou moins de succès, les cours dispensés
à la HEPS (Haute Ecole Primaire
de Sion), l’un de ses talentueux pédagogues
avait l’habitude de nous inciter
à l’assiduité en disant régulièrement:
«Le temps passe et ne revient plus». A
cet axiome, toujours et à jamais vrai, je
substitue aujourd’hui la pensée de Publius
Syrus qui affirme que «Le temps de
la réflexion est une économie de temps».
En cette année 2017 qui voit l’Ordre de
la Channe célébrer le 60ème anniversaire
de sa constitution, il est normal,
dans ce numéro du «Le Chevalier», de
jeter un oeil dans le rétroviseur afin de
se rendre compte de la somme d’événements
joyeux, glorieux mais, aussi
parfois, tristes et perturbants qui ont jalonné
la vie de notre confrérie au fil des
ans et de ses Chapitres. Les sept Procureurs
qui se sont succédé à la tête de la
société, ont tous avec leur personnalité
propre, avec leur vision de leur fonction,
avec leur relation avec la vigne et le vin,
façonné, à leur image, le futur de l’Ordre
de la Channe.
Pour célébrer avec faste le début de la
sixième décennie de la Confrérie, nous
vous invitons à participer à un Chapitre
hors des sentiers battus puisque le 11
novembre 2017, dans les locaux du
Centre de congrès du Régent à Crans-
Montana, nous aurons non seulement la
chance de pouvoir compter sur la présence
de personnalités de premier plan
en tant que membres du haut patronage
mais nous nous sommes également attachés
les services d’un chef de cuisine
parmi les plus prestigieux. A l’occasion
de cet événement exceptionnel, un accent
tout spécial est mis sur l’animation
qui comprendra, entre autres, moult
sketches originaux interprétés par les
Officiers de l’Ordre.
Nous vous attendons, le 11 novembre
à Crans sur Sierre, pour fêter officiellement
et dans la joie, le 60ème anniversaire
de notre confrérie. Soyez d’ores et
déjà les bienvenus et n’oubliez pas: «Le
bon vin est ton ami, sois l’ami du bon
vin: santé !
Fernand Schalbetter
Procureur de l’Ordre

Du Chapitre précédent
2
Chapitre de l’authentique
Raclette du Valais AOP
Les vins du Chapitre
Muscat La Guérite, AOC Valais 2015
Maurice Gay, Chamoson
Petite Arvine, AOC Valais 2016
Cave de Bovanche, P-G. Jacquier & Fils, Ardon
Amigne de Vétroz Grand Cru, AOC Valais 2016
Cave la Madeleine, André Fontannaz, Vétroz
CHEVALIERS
M. Christoph Beer, Bern
Mme Ushi Caminada, Sierre
M. Roger Truffer, Sierre
Mme Jeannette Wengler, Neuenegg
Fendant Président Troillet, AOC Valais 2016
Marie-Thérèse Chappaz, Fully
Humagne Blanc Hurlevent, AOC Valais 2016
Les Fils de Charles Favre, Sion
Pirouge, Vin rouge liquoreux, AOC Valais 2012
Caveau de Salquenen, Gregor Kuonen, Salquenen
HAUT PATRONAGE
Cette édition du «Chevalier» vous est offerte par:
Mme Marie-Thérèse Chappaz,
Vigneronne et Présidente de l’Union des
Vignerons-encaveurs du Valais
M. Thomas Egger,
Conseiller National et Président de l’Interprofession
Raclette du Valais AOP
M. Pierre-André Roduit,
Chef de l’Office cantonal de la Viticulture
du canton du Valais

... au chapitre suivant
CRANS-MONTANA
CHAPITRE DE LA ROMANDIE
Si Crans-Montana, comme les autres stations
touristiques du Valais, doit son développement
et son essor à sa position géographique
et à son climat, il n’en fut pas
toujours ainsi. Jusqu’à la fin du XIXe siècle,
la population de la région des villages formant
«les Nobles et Louables Contrées
« (Mollens, Cordona, Randogne et Lens,
Chermignon, Icogne et Montana) est
pauvre, ce qui incite de nombreux paysans
à s’exiler en Amérique et en Argentine.
Nombre d’entre eux deviennent ensuite
employés d’hôtels aux services d’établissements
prestigieux d’Europe, dans le sud
de la France ou à Paris et à Londres.
A cette époque, une association des employés
d’hôtels se constitue à Chermignon
dans le but de recruter et d’encadrer de
jeunes émigrants. Presque tous les jeunes
gens du village accomplissent des saisons
dans les grands palaces comme
concierges, portiers ou maîtres d’hôtel.
Cette société fut le creuset dans lequel
se formèrent les pionniers du l’hôtellerie
locale. De nombreux Valaisans émigraient
pour survivre puis ils revenaient dans leur
village natal chargés de l’expérience du
monde.
1890: le premier hôtel
A la fin du XIXe siècle, le coteau et le plateau
surplombant Sierre, n’est visité que
par les vaches, les paysans du lieu et les
chasseurs. La chronique mentionne que
ce sont justement deux chasseurs, Louis
Antille et son ami Michel Zufferey, qui, fusil
à l’épaule, s’arrêtent un jour sur ce plateau
en se disant que ce serait un endroit merveilleux
pour y construire un hôtel. Sur «La
pétouda de la Tza», les deux hommes vont
bâtir le premier établissement hôtelier:
l’Hôtel du Parc. Nous sommes en 1890, la
station de Montana est née. Pendant cinq
ans, l’Hôtel du Parc restera le seul logis
de la région. C’est une bâtisse d’une quarantaine
de chambres chauffées chacune
par un fourneau à bois. D’autres établissements
vont voir le jour petit à petit: l’Hôtel
Forest en 1897, puis le Palace (1905) qui
était dans un premier temps un sanatorium,
appelé ensuite Hôtel Bellevue (et
devenu aujourd’hui la Clinique Bernoise).
Au temps de la construction du premier
hôtel, l’accès à cet établissement n’était
pas des plus aisés. En effet, la montée depuis
Sierre exigeait presque quatre heures:
en voiture jusqu’au village de Corin, puis à
pied, à dos de mulet ou en chaise à porteur
selon la capacité financière du voyageur.
Afin de faciliter la venue des touristes, les
bâtisseurs de l’hôtel du Parc, en 1896, ont
construit une route carrossable à péage
qui a réduit de moitié le temps du parcours
entre Sierre et Montana. Actuellement, le
funiculaire relie Sierre à Crans-Montant en
seulement 12 minutes.
Le Régent et Pierre
Crépaud
Parmi les nombreux lieux susceptibles
d’accueillir dignement les participants au
60e anniversaire de l’Ordre de la Channe,
les salles du Régent sont sans doute celles
qui par leurs dimensions, leurs équipements
et leur logistique, sont les plus
à même de satisfaire les exigences de
confort et de convivialité. Afin de conférer
au «Chapitre de la Romandie» le lustre
nécessaire, le banquet du 11 novembre a
été confié aux bons soins du chef Pierre
Crépaud (17 points au Gault & Millau et
1 étoile au Guide Michelin) dont la cuisine
inventive, joyeuse et dynamique est basée
sur la nature qu’il respecte et pratique
depuis que, tout jeune, il vagabondait dans
son Vercors natal à la recherche de myrtilles
sauvages, de champignons ou de
châtaignes. Pour Pierre Crépaud «la cuisine
c’est mon moyen d’expression, mon
miroir, ma façon de raconter un histoire
vraie et authentique».
N’oublions par que, selon Alexandre Dumas:
«Le vin est la partie intellectuelle
d’un repas. Les viandes et les légumes
n’en sont que la partie matérielle». Alors,
santé et bon appétit!

Hommage aux Chanteurs de l’Ordre de la Channe pour son 50ème anniversaire.
4
Les gais chanteurs de l’Ordre
de la Channe
1967 - 2017
Il était une fois – toutes les belles histoires
commencent comme ça – Tiens!
cela commence comme un conte de fées
…! Il était une fois une confrérie bachique
intitulée «l’Ordre de la Channe», fondée en
1957, qui espérait secrètement un signe
du Très-Haut pour agrémenter et dynamiser
ses divins chapitres.
Tout à coup, en 1967, un tonnerre magistral
se fit entendre au loin. Alors que dans
le Valais des vignes et des vergers, le ciel
déjà clément annonçait le printemps, le
Grand Prêtre du vin, l’Abbé Georges Crettol
réunissait une douzaine de chanteurs
et créait le premier chœur des Gais Chanteurs
de l’Ordre de la Channe. Le psaume
qu’ils venaient d’interpréter avait mélangé
les voix en un seul chant de joie : c’était
le premier alléluia en l’honneur de notre
confrérie.
50 ans déjà qu’ils se sont mis à chanter
les saisons, la vigne et le vin sans oublier
l’amour et le pays. Les membres fondateurs,
tous domiciliés dans le Valais Central,
confiants en l’avenir, méritent une
reconnaissance éternelle pour leur travail
et leur persévérance et surtout pour nous
avoir légué ces merveilleux sentiments
que sont la fidélité et l’amitié.
Remonter à la source du temps
C’est boire à la fontaine de l’histoire.
Se pencher sur l’eau de la vie lentement,
C’est apercevoir les reflets de sa mémoire.
Contempler nos chers disparus au firmament,
C’est pouvoir leur dire à nouveau «Au Revoir».
Chanter avec cœur dans ces doux moments,
C’est vouloir arrêter le temps et l’histoire.
Un peu d’histoire ….
*1967, année bénie et arrosée qui voit la
naissance du chœur des gais chanteurs
de l’ordre de la channe. Fruit des amours
secrètes de son père, le très regretté Abbé
Crettol et d’une très grande dame valaisanne
: la Vigne., il est le fils naturel de
l’ordre de la channe.
Sitôt né, sitôt marié pour le meilleur et le
meilleur, avec cette magnifique confrérie
bachique, à grands coups de glou-glou et
de notes enflammées.
*L’enfant naturel grandit à merveille et le
mariage se renforce. En 1977, ils fêtent

5
dix ans, leurs noces d’étain …! Quoi
de mieux quand on est au service de la
channe.
* En 1982, pour leurs noces de cristal, les
voix cristallines et suaves des chanteurs
s’unissent pour donner un écrin magnifique
à un 33 tours, pur bijou orchestré par
Denys Mottet! Et ainsi continue la vinyle
idylle avec l’ordre.
* En 1997, c’est la baguette de Paul Morard
qui mène les chanteurs au théâtre
de Valère. Avec l’amicale présence de la
Chanson Valaisanne, c’est Treize Etoiles
qui brillent au firmament valaisan, en lançant
au passage un jeune imitateur talentueux,
Yann Lambiel. Ce sont les noces
de perle, comme celles qui enveloppent
un verre de Fendant bien frais! Et glou et
glou…
*Pour les noces d’émeraude, les 40 ans
de fidélité à la Channe, se fêtent à Savièse,
au Baladin en 2007. Accompagnés par le
chœur de la Gruyère et les Gais Compagnons
Vaudois du Guillon, ce sont 1000
étoiles qui brillent au firmament. Paul Morard
est toujours à la direction et les trompettes,
fidèles compagnons de la première
heure dispersent à pleins poumons cette
pluie d’étoiles sur toute la Romandie.
* Et voilà les noces d’or, 2017, Paul est
toujours là, la moustache plus heureuse
que jamais. Les chanteurs, avec quelques
cheveux gris, mais toujours autant d’enthousiasme
animent avec ferveur et diligence
les chapitres annuels. Avec leurs
chapeaux ronds et plats, ornés d’un
cordon rouge à pompons, leurs nœuds
papillons, leurs vestes en tissu marengo,
ornées d’un col et de poches rouges, …
et de leurs légendaires chaussettes rouges
, ils maintiennent la tradition de l’art choral
joyeux, gardant à vos mémoires ces mélodies
sans âge qui font vibrer nos âmes.
Et glou et glou …. Alors les voici enregistrant
un CD de cette âme valaisanne,
renouvelant leurs vœux de fidélité et leur
engagement sans faille à la promotion de
la vigne, du vin, du terroir valaisan et de la
Channe. Car la Channe sans les chanteurs,
ce serait
Comme une soupe sans moustache,
Comme un baiser sans sel,
Comme un Valais sans vignes.
Que vive la Channe, ses chanteurs, ses
officiers, ses chevaliers et…
ENSEMBLE CHANTONS LA VIGNE
ET LE DUR LABEUR DE SES BRAVES
VIGNERONS
ET D’UN GESTE LARGE ET DIGNE
LEVONS NOS VERRRES ET TRINQUONS
SANTE

ORDRE DE LA CHANNE: 1957-2017
6
Les Préalables
Dans les années 1953-1957, la situation
des vignerons n’était pas des plus enviables
puisque leur revenu dépendait du bon vouloir
et des résultats économiques de Provins, de la
Maison Orsat et de l’Union des négociants en
vins: le flou existait dans les relations producteurs-acheteurs.
Pour remédier à cet état de fait préoccupant et
se référant à ce qui était déjà le cas en France,
des personnalités valaisannes du vin se concertèrent
afin de coordonner leurs efforts en vue
d’actions et de manifestations identiques et
de donner naissance à une confrérie bachique
valaisanne.
L’OPAV (Office de Propagande de l’Agriculture
Valaisanne) chargé par l’Etat de défendre et de
promouvoir l’agriculture valaisanne, et son premier
directeur le Dr Alexandre Cachin, s’entourèrent
de personnalités de premier plan afin de
rédiger une charte dont les articles seront à la
base de ce qui, le 1er décembre 1957, deviendra
l’Ordre de la Channe.
1957-1963
Des noces de
coton
aux noces de
chypre
Nommés lors de l’assemblée constituante, les
membres du Conseil avec à leur tête le Procureur
Dr Henry Wuilloud se mettent aussitôt à
l’oeuvre et préparent un programme d’activités
minimum dont l’OPAV en serait l’ambassadeur.
Les membres du premier Conseil furent:
Procureur: Dr.Henry Wuilloud
Sautier: Dr. Alexandre Cachin
Chapelain: Rd Curé Louis Fournier
Premier Métral: Alfred Kramer
Deuxième Métral: Henri Arnold
Troisième Métral: Me Edouard Morand
Le 4 octobre 1958, à l’Hôtel Bellevue de Sierre,
et en présence de 115 convives, le premier
Chapitre de la Confrérie se déroula déjà selon
une ordonnance précise et qui perdure jusqu’à
nos jours…avec une exception: si les trompettes
étaient déjà présents, les Gais Chanteurs
n’existaient pas encore.
Le règne du Procureur Wuilloud, qui dura 5
ans (1958-1963), se concrétisa par la réalisation
de Chapitres dignes d’intérêt comme,
entre autres, celui folklorique du Vieux Bisse
à Savièse en 1959, le rendez-vous à l’alpage
de Thyon à 2020 mètres en 1960, un prestigieux
Chapitre en 1962 à St-Léonard et le 24
novembre 1962, le Chapitre à Sierre, pour la
première fois patronné par M. Paul Chaudet,
ancien Conseiller fédéral.
Autre but réalisé, et non des moindres, grâce
au Chancelier celui de la présentation du 1er
Propos de l’Ordre de la Channe, édité sur papier
de choix et écrit avec tendresse par l’illustre
Maurice Zermatten. En termes délicats.
choisis, avec des mots venus du coeur, notre
romancier valaisan offrait à méditation: «Poésie
de la vigne et du vin». Cette première fut suivie
chaque année, en automne, de la publication
d’un nouveau Propos.
En août 1963, mourut subitement le Dr Wuilloud,
cet homme d’un autre siècle, sorte de
Seigneur solitaire, rébarbatif à la société moderne.
Il y avait en lui une débauche de vitalité.
Oenologue avisé, fin connaisseur de la vigne et
du vin, écrivain à la plume sarcastique, homme
au verbe mordant, avec ses étonnantes qualités
et ses défauts évidents, tel était le Dr. Wuilloud.
Afin de rendre hommage au Procureur Wuilloud,
empruntons la plume du Majordome Guy
Zwissig: « Au cours de sa carrière exceptionnelle,
Henry Wuilloud a su créer son personnage.
Il était devenu, pour le public, l’autorité
viticole par excellence, fondée sur des connaissances
théoriques et pratiques étonnantes pour
ainsi dire encyclopédiques. Vigneron, encaveur,
agriculteur, journaliste, professeur, érudit,
poète, dessinateur, toutes ses activités, il les a
mises au service d’une noble cause: son amour
pour les produits du Valais, auxquels il souhaitait
qu’on accorde la place de choix qu’ils
méritent».
Le poste de Procureur étant vacant, c’est le
Majordome Guy Zwissig qui fut chargé de
prendre les rênes de la société d’août 1963 à
juin 1964, avant que le Dr René Deslarzes soit
élevé à la fonction suprême le 27 juin de cette
même année.

1964-1970
Des noces
de laine aux
noces
de muguet
7
C’est sous d’excellentes auspices que commença
l’ère du chaleureux Dr Deslarzes. Doté
d’Officiers confirmés, efficaces, jamais il ne se
prévalut de ses titres pour imposer ses idées.
au contraire. Homme de consensus, ils tenait
lors de chaque séance à ce que chacun témoigne
et apporte son avis.
La première décision du nouveau Procureur fut
de doter les membres du Conseil d’une tenue
d’apparat en rapport direct avec l’histoire du
Valais. C’est ainsi que les Officiers acceptèrent
de porter la même tenue que celle des députés
du canton en 1815 quand ils sollicitèrent
l’entrée du Valais dans la Confédération.
Le Procureur s’occupa aussi de la refonte
totale des statuts en particulier sur les buts
à atteindre, notamment à s’intéresser à tout
effort national ou international relatif au vin.
Epurés, les statuts furent soumis à l’assemblée
générale du 26 juin 1965 et adoptés dans leur
ensemble.
D’emblée une idée s’imposa d’étendre les cérémonies:
à savoir à l’extérieur du Valais et de
la Suisse, de vulgariser ce qui se passait dans
le pays du Rhône. Cette formule allait trouver
sa raison d’être lors des 10 ans de la fondation
de la Confrérie.
Confiné jusqu’alors en Valais, c’est à l’occasion
de son dixième anniversaire que l’Ordre
de la Channe s’ouvrit à la Suisse et à l’Europe
en invitant à ses festivités 7 confréries tant de
Romandie, de France que d’Italie.
Durant les 6 années que le Dr Deslarzes passa
à la tête de la Confrérie, de nombreuses améliorations
virent le jour, comme sur le plan culturel,
l’illustration du Cérémonial de chaque chapitre
fut confié au talent d’un artiste valaisan.
D’autre part, comme ce fut déjà le cas sous
la houlette du procureur Wuilloud, la parution
des «Propos de l’Ordre» continua son rythme
annuel et commença à constituer une intéressante
source littéraire.
Pour continuer ce résumé des activités effectuées
durant cette période, relevons avec plaisir,
en 1957, la création de l’Ordre des Gais
Chanteurs de l’Ordre de la Channe dont Mgr
Crettol fut le premier Officier Grand Chantre.
Sous sa direction, des chants bachiques nouveaux
sont créés, notamment celui de St-Théodule
qui ouvre traditionnellement la cérémonie
des intronisations. L’existence des Chanteurs
est officiellement avalisée par des statuts
adoptés le 24 avril 1970. L’avenir confirmera la
valeur et surtout l’utilité de la présence désormais
indispensable au bon déroulement des
manifestations.
Autre nouveauté: déjà en 1965, une femme,
Suzanne Brun, fait son entrée au Conseil en
tant que Châtelaine puis c’est au tour de Cilette
Faust de rejoindre ces messieurs en qualité
d’Officier Troubadour.
Années riches d’expériences où le Procureur
Deslarzes, avec une fermeté de bon aloi, réalise
le programme de l’implantation définitive de
l’Ordre de la Channe dans le paysage valaisan.
Notons que, durant cette période, toute l’activité
administrative de l’Ordre est assurée par
Mlle Suzanne Brun, secrétaire des cafetiersrestaurateurs
valaisans. C’est une personnalité
de premier plan qui a mis au service de la
Confrérie ses compétences, son vaste savoir et
surtout une rare disponibilité à rendre service.
Au cours de l’année 1970, le Procureur Deslarzes,
surchargé de travail, devant l’ampleur
prise par l’activité exigeante de la Confrérie,
soucieux de ne pas pouvoir accorder tout le
temps qu’il voulait à la direction, estima devoir
faire part au Conseil qu’il désirait se retirer.
Avec regret, le Conseil ne put que donner suite
à cette demande.

ORDRE DE LA CHANNE: 1957-2017
8 7
1970 - 1976
Des noces
de muguet
au noces
de cretonne
Pour choisir le successeur de René Deslarze,
le Châtelain suggère aux membres du Conseil
d’élire un Procureur selon les critères suivants:
«Le prétendant doit posséder le format physique
digne de l’emploi. Il doit être pacifique
et robuste, pétillant d’esprit et capiteux. Il doit
avoir été formé à l’école du grand Rabelais et
avoir, comme lui, la fécondité du verbe et la
chaleur du vin». Et de conclure: «Le Conseil
de l’Ordre possède en son sein un Officier qui
réunit, à un degré éminent, les qualités que je
viens de célébrer: il s’agit de Maître Guy Zwissig,
avocat et notaire.»
Adoubé le 28 novembre 1970, le Procureur
Zwissig ouvre une nouvelle époque pour la
Confrérie en élargissant la composition du
Conseil à 16 membres puis en établissant un
plan financier faisant appel à des sponsors afin
d’’améliorer les fonds limités de la confrérie.
Autre idée initiale du Procureur: sortir de Suisse
et oser présenter l’Ordre à l’étranger: Paris,
Milan, Nice. C’est donc dans cette perspective
que le Conseil se lance le défi de présenter à
Paris comme ambassadeur des vins du Valais.
Ainsi du 19 au 21 mars 1971, le Valais du
Vin accompagné de dignitaires politiques tels
que le Conseiller d’Etat et Conseiller aux Etats
Marius Lampert, est tout d’abord reçu très officiellement
par la Ville de Paris avant que l’ambassadeur
de Suisse offre une généreuse hospitalité
au Valais. Au fleuron des manifestations
réalisées lors de ce périple parisien, signalons
le Chapitre de Lutèce tenu dans les salons des
«Tuileries de l’hôtel Meurice», suivant «un cérémonial
strict et qu’on pourrait intituler d’impérial»,
selon les dires du Procureur Guy Zwissig.
Parmi les hauts faits de l’ère Zwissig, une
place particulière est réservée au Chapitre des
Brantes et Bossettes avec les Villes d’Evian
et de Sierre. Quant au Chapitre d’union entre
l’Ordre des Coteaux de Champagne et le Valais,
il fut animé par le Président de la Confédération,
Nello Celio, et son charme tessinois.
Triste mois d’août 1971. L’Abbé Crettol, victime
d’un accident de la route, décède. Stupeur
en Suisse romande, en Valais, au Conseil de
l’Ordre car avec lui, le Chapelain de la Confrérie
n’est plus et avec lui, un prêtre de choc, un avocat
de l’agriculture, un défenseur des valeurs
spirituelles, un journaliste éclairé et surtout un
homme de bien dans toute l’acceptation du
terme. Précision: C’est lui qui a vulgarisé le
verset biblique: «Noble Chevalier, porte cette
coupe à tes lèvres, que le Seigneur te donne
la rosée du ciel, le vin et le froment en abondance».
Du 22 au 24 septembre 1972, le XVème anniversaire
de l’Ordre de la Channe réunit, en un
chapitre magistral, la Fédération internationale
des confréries et des ordres bachiques français,
italiens, belges et suisses. Au menu grillades,
raclettes, le tout avec tonneaux de vins
apportés sur place, en pleine forêt de Finges.
Du 28 novembre 1970 au 20 septembre 1976,
date de la démission du Procureur Zwissig, 10
propos de l’Ordre de la Channe furent imprimés
dont, par exemple, ceux intitulés: Plaisir du vin
par la dégustation, Gastronomie du pain, Eauxde-vie
valaisannes.
Quant aux activités de l’Ordre, elles furent vulgarisées
grâce à l’hospitalité généreuse qu’apportèrent
le magazine «Treize Etoiles» à Martigny
et «Plaisirs» la revue suisse des confréries
bachiques à Neuchâtel.

9
8
1977 - 1986
Des noces de
porcelaine
aux noces
de velours
Jour de joie! En ce 21 mars 1977, l’assemblée
générale confie son avenir à l’Officier Grand
Chantre, Albert Rouvinez, personnalité de valeur,
homme de coeur, apprécié pour son caractère
d’amoureux de la musique et des arts.
Dans sa harangue d’investiture, Albert Rouvinez
s’attache à démontrer que la Channe n’est pas
et ne saurait être une assemblée de «bâfreurs»
et d’»ivrognes»: insinuations ironiques de gens
mal intentionnés ou mal informés.
Lors de son discours d’investiture, le Procureur
Rouvinez releva le dévouement de ses prédécesseurs,
à leur rendre hommage et à prendre
chez chacun le meilleur de lui-même tout en
ajoutant:
«Je ne serai pas:
- Ce personnage célèbre et pittoresque, individualiste,
rebelle à toutes collaborations et fermé
sinon hostile à l’esprit qui doit animer notre
équipe (Wuilloud)
- Ce personnage qui donna l’apparat à notre
Ordre, qui le marqua de sa note académique et
lui permit de survivre (Deslarzes)
- Ce personnage enfin sous la férule duquel
l’Ordre de la Channe commença à prendre
manière et distinction, relations étrangères, européennes
et assuma pleinement le rôle qu’on
attendait de lui (Zwissig).
Le credo du nouveau Procureur se décline
entre dynamisme, sagesse, dignité, noblesse
et efficacité. Ces exigences furent mise en évidence
tout spécialement lors de l’organisation
des anniversaires des 20, 25, 30 ans d’existence
de l’Ordre de la Channe. Parmi tous les
Procureurs, il fut celui qui sut varier le mieux la
présentation de chaque chapitre par des meilleurs
textes et des références à l’histoire du vin
et de la vigne.
A l’occasion de son 30ème anniversaire, les
Officiers du Conseil eurent l’honneur d’accueillir
un auditoire des plus relevés: M. Fritz Honegger
(Président de la Confédération), M. Pierre
Dreyer (Président du Conseil des Etats), Mme
Heidi Lang (Présidente du Conseil National), M.
Amédée Arlettaz (Président du Grand Conseil
du Valais). A l’initiative de l’Officier de Bouche,
Antoine Venetz (Directeur de l’OPAV) il est offert
pour la première fois, un buffet royal inattendu.
L’escriteau mentionne ainsi 8 entrées, 2
potages, 9 plats de résistance, 5 desserts, la
ronde des pains helvétiques et la sélection des
fromages, le tout servi avec élégance à l’hôtel
du Golf à Crans-Montana.
Sous la direction d’Albert Rouvinez de belles
heures ont été vécues, par exemple, à Berne,
au chapitre musical Brass Band à Brigue, à
Sion, au Chapitre de la Rose au Parc des Eaux
Vives à Genève, une immersion dans le Rhin
à Bâle et de joyeuses assises à Sion, aux Iles,
sans oublier le Chablais à Vionnaz. Notons qu’à
maintes occasions la Confrérie a été sollicitée
pour rehausser d’autres manifestations patronnées
par l’Etat.
En 1984, le Procureur Rouvinez estime que le
temps qu’il a offert à la Confrérie l’autorise à
passer la main. Il le fait avec sa franchise et
son sens aigu des réalités lui qui a su, à un
moment précis, découvrir le «magicien», en
l’occurrence le Sautier Eddy Bruchez, qui officie
encore aujourd’hui comme caissier, crayon
rouge de la société.
Des années du Procureur Rouvinez à la tête de
la Confrérie, il se dégage les grandes lignes cidessous
de sa politique:
- renforcement des relations avec l’OPAV
- adaptation des statuts en vertu des expériences
vécues
- valorisation des Officiers du Conseil en leur
confiant des tâches précises conformes à leur
tempérament.

ORDRE DE LA CHANNE: 1957-2017
810 7
1988 - 2001
Des noces de
basane aux
noces
de topaze
Le 11 mars 1986, le 5ème responsable de la
confrérie est nommé en la personne de Gérard
Follonier, directeur du Centre de formation
professionnelle à Sion. Cet Hérensard a pour
lui sa jeunesse et son entrain, mais il lui est
recommandé de mettre un bémol et d’éviter
quelques propos malvenus sur la politique car
très engagé dans un parti.
C’est en 1971, à la requête de l’Abbé Crettol,
que Gérard Follonier, enseignant, après des
études littéraires à la Sorbonne, est promu Métral.
C’est à Paris, à Montmartre, au restaurant
à la Bonne Franquette qu’il se fait remarquer.
Après avoir enseigné à Martigny et participé à
l’ouverture du Centre de formation professionnelle
de Sion, il va en devenir le patron. Entretemps,
dans la confrérie, il accepte d’assumer
la délicate tâche de Majordome où il trouve
l’occasion de faire valoir son talent d’orateur.
Ainsi va débuter un long règne de douze ans de
Gérard Follonnier: un périple marqué par la réalisation
de quelque cinquante manifestations
parmi lesquelles remémorons-nous le célèbre
et unique chapitre de l’Europe à Riehen, celui
des 100 ans de l’existence des stations de
Crans-Montana, celui du 175e anniversaire
relatif à l’entrée dans la Confédération des
cantons de Genève, Neuchâtel et Valais. Nul
besoin d’insister sur le fait qu’ainsi qu’il en
est toujours, ces événements furent l’occasion
d’accueillir de multiples hautes personnalités
cantonales et fédérales.
En 1997, le 40e anniversaire donna lieu à une
large rencontre d’amitié où se retrouvèrent de
nombreux fondateurs, les premiers membres
de l’Ordre ainsi que des représentants des
confréries bachiques et gastronomiques de
notre pays. A cette occasion, après les harangues
de bienvenue et les intronisations, les
participants furent invités à gagner le Château
de Villa pour déguster la fameuse brisolée de
l’amitié. Le lendemain matin, une messe du
souvenir dite au Couvent de Géronde clôtura le
40e anniversaire.
Durant l’ère Follonier, l’OPAV eut à maintes et
maintes reprises le plaisir d’associer le Procureur
et plusieurs de ses officiers à participer à
l’action «Vigne des Cantons» selon le concept
ci-après:
-Chaque année, l’Etat du Valais remet un parchet
de vigne de 100 ceps à un ou plusieurs
cantons suisses.
- L’année suivant cette donation, l’OPAV apporte
officiellement 120 bouteilles de Fendant
aux autorités du ou des cantons concernés
- Cinq ans après la remise de la vigne, toujours
par l’intermédiaire de l’OPAV, le canton choisi
se trouve bénéficiaire de deux tonneaux de respectivement
20 litres de Fendant et de 20 litres
de Dôle.
- Dix ans après la remise de la vigne, le canton
reçoit, toujours par l’OPAV, un tonneau de 50
litres de Petite Arvine.
Ces opérations de relations publiques avaient
généralement lieu lors d’une séance du Grand
Conseil et en présence de membres du Conseil
d’Etat, de la presse et de la population du canton
en question.
Lors de ces manifestations le Procureur et les
Officiers de l’Ordre assuraient par leur présence
costumée, la touche visuelle colorée et
prestigieuse de la délégation valaisanne.
Le 21 avril 2001, se répandait comme une trainée
de poudre la triste et inattendue nouvelle
du décès subit du Procureur Follonier: homme
de caractère dans le bon sens du terme, généreux,
ouvert.
En l’absence d’un Procureur, il revint à
quelques conseillers avisés (Christophe Venetz,
André Darbellay, Fernand Schalbetter) d’assurer
la continuation normale des chapitres et
de procéder aux prises de contact nécessaires
afin de trouver l’»oiseau rare». Le temps passa
jusqu’au jour béni où le nom de Melchior Kalbermatten
fut évoqué. En effet, cette personnalité
possédait les qualités spécifiques voulues
tout en pouvant s’enorgueillir d’être parfaitement
bilingue.
Gérard Follonier eut sa façon de diriger l’Ordre.
Il convient d’admettre et de concevoir que
chaque Procureur a sa personnalité et une
conception très intimiste d’accomplir son mandat.
Ce fut le cas de Gérard Follonier. Ce fut le
cas de ses prédécesseurs.

ORDRE DE LA CHANNE: 1957-2017
2002 - 2007
Des noces de
vermeil
au noces d’or
11
8
En ce 8 juin 2002, les cloches du sympathique
village de Vercorin carillonnent gaiement et à
toute volée. Elles semblent s’associer à la fête
de l’homme du jour: Melchior Kalbermatten,
nouvel et illustre Procureur, le 6ème dans la
chronologie de l’Ordre de la Channe allait être
intronisé.
Cette cérémonie simple en l’église paroissiale
permit au Commandeur Rouvinez d’adouber
solennellement le Procureur, en l’absence du
Commandeur Zwissig, hospitalisé.
Très fier d’appartenir au Lötschental, Melchior
Kalbermatten, homme aux qualités multiples, de
caractère agréable mais ferme, a su conquérir
immédiatement les coeurs grâce à son écoute
permanente alliée à un coeur généreux et doué
d’un esprit visionnaire de bon aloi.
Dès son entrée en fonction, le nouveau Procureur
a fixé des buts précis à la confrérie: préparation
soigneuse des Chapitres, patronages
sélectionnés, choix explicites de certains hauts
lieux, contact direct avec les membres et, surtout,
mise au point minutieuse des 50 ans de
l’Ordre.
Les activités de l’ordre furent multiples sous
la direction de Melchior: Chapitre à l’alpage
de Siviez, au Château Stockalper à Brigue,à
la forêt de Planige, à Champoussin, Au Pas de
Maimbré mais aussi au Rheinfall, à Laufen, au
Rathaus de Zurich, à Grindelwald, à Zermatt,
à Ovronnaz, au col du Grimsel, à Genève, à
Fafleralp, sans compter des Chapitres à thème
comme celui du Winzerabend à Berlin, celui de
New-York ou encore le Swiss Wine Symposium
de Zermatt et celui de Puerto Rico de Sierre.
Au plaisir d’humer l’air pur, d’admirer des
chaînes de montagnes et des paysages radieux,
s’ajoute celui, d’année après année, de
découvrir de nouveaux sites grâce aux Chapitres
«Raclette» qui témoignent de la qualité
de la production laitière du Valais et grâce à ce
label valaisan, ces genres de chapitres initiés
par le Procureur Kalbermatten, sont particulièrement
prisés.
A anniversaire exceptionnel, chapitre exceptionnel
et c’est ce qui se déroula le 25 août
2007 à Granges/ Sierre lors du 50e anniversaire
de l’Ordre. Préparé de longue date par
une commission placée sous la responsabilité
du Procureur, le Chapitre bucolique du jubilé fut
applaudi par quelque 350 participants enthousiasmés
par la qualité de la décoration, la qualité
des harangues et des présentations. Quant
aux animations, elles furent nombreuses et
éclectiques: spectacle de danse sous le titre «la
farandole des cépages», intermède musical par
le trio Barbonne, interventions de haute tenue
de la formation «Moulin à Vent», intermède
folklorique des «fifres et tambours de Saint-
Luc, prestations plus modernes du groupe de
jazz «Boucan-huit», sans oublier naturellement,
les Chanteurs de l’Ordre de la Channe et leurs
chants toujours aussi vineux et harmonieux.
Et que dire de la surprise du jour c’est-à-dire
du «combat de reines» qui vit aux prises huit
vaches de la race d’Hérens.
A mettre tout particulièrement en exergue, la
plaquette (120 pages) «Regards sur 50 ans
d’existence» publiée et envoyée à tous les
membres de l’Ordre grâce à l’initiative du Noble
et Illustre Procureur Kalbermatten. Cet ouvrage
de référence détaille avec force anecdotes ce
que furent les étapes étranges, souriantes ou
dignes de souvenirs qui émaillèrent la vie de
notre confrérie.
La fête fut honorée par la présence de personnalités
de haut vol comme M. Pascal Couchepin,
Conseiller Fédéral, M. Georges Mariétan,
Président du Grand Conseil du Valais, M. Jean-
Michel Cina, Conseiller d’Etat et tant d’autres.
A fin décembre 2007, heureux et fier d’avoir
mené à bien l’année du jubilé, Melchior Kalbermatten,
fidèle à sa parole, confirma au Conseil
qu’il ne désirait plus revêtir la charge de Procureur,
ce qui fut entériné avec regret.

ORDRE DE LA CHANNE: 1957-2017
12 8
2008 -2017
Des noces
de camélia
aux noces
de diamant
Succéder à Melchior c’est pour un néophyte de
tennis prendre le risque d’affronter Roger Federer
et donc de passer pour un Charlot…et c’est
peut-être ce qu’ont pensé les nombreuses
personnalités approchées pour relever le défi
«Kalbermatten». De guerre lasse, les membres
du Conseil demandèrent à Fernand Schalbetter
d’aller au feu en lui faisant remarquer que sa
seule qualité était d’avoir du temps à disposition
puisque retraité. C’est ainsi, qu’un peu
malgré lui, Fernand Schalbetter fut intronisé à
la charge suprême le 22 mars 2008 à Vétroz.
Que dire de Fernand Schalbetter si ce n’est
qu’il ne se prend pas trop au sérieux, lui qui se
définit comme «parti de rien pour arriver à pas
grand chose»! Il a certainement un peu raison
si l’on considère son parcours professionnel
de «vignoble individu» qui se résume en 25
ans de collaboration chez Provins Valais (plus
important marchand suisse de vins indigènes)
comme responsable marketing et publicité,
suivie de 12 ans à la direction de l’OPAV. Et
c’est grâce à cette fonction au service du vin
et des fruits et légumes du Valais, que le futur
Procureur fut accueilli, il y a 25 ans, en 1992 à
l’Ordre de la Channe en tant qu’Officier Clavendier
avant que ce titre fut changé en Officier
Epistolier lorsqu’en 2004, sous l’égide de Melchior
Kalbermatten, Schalbetter se vit confier la
rédaction du «Le Chevalier» magazine d’information
de la Confrérie.
Dès son entrée en fonction, le Procureur Schalbetter
(Bas-Valaisan de troisième génération
mais originaire de Hockmatte, banlieue résidentielle
de Grengiols) un tantinet pinailleur et
donc soucieux des détails, se plut à modifier par
petites touches le déroulement de la cérémonie
des intronisations en ajoutant, par exemple, à
son « formel », la promesse que doivent faire
les candidats de «défendre la cause du vin, de
le boire avec modération et d’en propager le
respect». Il décida aussi qu’il lui revenait l’honneur
de présenter les personnalités acceptant
de figurer au haut patronage du Chapitre.
D’autre part, il exigea de ses collègues Officiers
qu’ils terminent leur présentation de chaque vin
par l’incantation: «Le bon vin est ton ami, sois
l’ami du bon vin: santé!»
En outre, le nouveau Procureur sollicita des
parrains pour qu’ils contribuent à améliorer les
résultats financiers de la confrérie. Quant à ses
harangues marquées d’un certain humour (parfois
peu perceptible), leur brièveté fut leur première
et, peut-être, leur plus appréciée qualité.
Le procureur s’attacha en outre à ce que les
nouveaux chevaliers et dignitaires de l’Ordre
puissent apposer leur signature et surtout
exprimer leur opinion librement sur le «Livre
d’honneur» de la Confrérie.
Parmi les chapitres de ces dix dernières années,
rappelons ceux consacrés en août de chaque
année à l’authentique raclette du Valais AOP
à la Grande Dixence, à Bendolla, à Evolène, à
Sorebois, à Kühboden ou à Verbier, De même,
sans mentionner les manifestations s’étant
déroulées en Valais et grâce au concours des
vidômes, des rencontres eurent lieu à Fribourg,
Charmey, Lausanne (2 fois) Château de Chillon,
Genève (2 fois dont la dernière sur le bateau le
lac Léman), Aigle, Konolfingen, Zurich (Musée
national Suisse) etc…
Quant aux festivités prévues pour célébrer
le 60e anniversaire de l’Ordre de la Channe,
elles n’ont pas encore été portées sur les fonts
baptismaux de sorte qu’il est logiquement prématuré
d’en parler de manière plus ou moins
crédible…
Fernand Schalbetter, moi qui te connais bien,
n’oublie jamais que «Sans ses Officiers, le Procureur
de l’Ordre de la Channe ne serait pas ce
qu’il est: peu de choses».
Ordre de la Channe > Case postale 1007 > 1951 Sion >
Tél: 027 323 76 02 / 079 569 23 58
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