Essentiel Prepas 26 avril 2019
Essentiel Prépas, édité par HEADway Advisory. Premier magazine entièrement dédié aux classes préparatoires EC. Sous la direction d'Olivier Rollot headway-advisory.com
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l’essentiel du sup prépas entretien <strong>avril</strong> <strong>2019</strong> N° <strong>26</strong><br />
Du côté des profils les plus scientifiques, si vous<br />
additionnez le tronc commun et, par exemple, deux<br />
spécialités scientifiques en première il n’y a en définitive<br />
que 35 % des heures d’enseignement dispensées<br />
consacrées aux sciences. Pour poursuivre un cursus<br />
en sciences dans l’enseignement supérieur, en particulier<br />
en CPGE, nous recommandons d’en prendre trois,<br />
dont les mathématiques et la physique-chimie qui sont<br />
incontournables. Force est de constater que nous ne<br />
sommes pas encore parvenus à un volume horaire de<br />
sciences conforme à nos attentes. D’autant que nous<br />
ne savons pas encore si l’option « mathématiques<br />
expertes » de terminale sera présente partout.<br />
O. R : A quoi sert le module « enseignement<br />
scientifique » du tronc commun ?<br />
M. P : Il s’adresse à un public très large avec des objectifs<br />
très divers : entre pratique scientifique, découverte des<br />
enjeux scientifiques du monde contemporain et mise<br />
en lumière de l’apport de la démarche scientifique dans<br />
la construction d’un jugement critique, le programme<br />
centré sur les sciences expérimentales est certes<br />
séduisant mais vaste. Ces contenus seront-ils adaptés<br />
à des publics qui n’ont pas tous la même appétence<br />
pour les sciences ?<br />
O. R : Le choix des spécialités doit rester<br />
ouvert mais il y a néanmoins certaines<br />
spécialités qui s’imposent d’elles-mêmes si<br />
on désire accéder à certains cursus…<br />
M. P : Au milieu des parcours multiples, il y a effectivement<br />
des voies plus naturelles. Il ne faudrait<br />
pas imaginer un grand bouleversement en 2021 de<br />
la formation dispensée en classe prépa scientifique.<br />
Celle-ci s’appuie sur les besoins des écoles d’ingénieurs<br />
qui émanent eux-mêmes des exigences du monde<br />
de l’industrie et de la recherche, la réforme du lycée<br />
n’a pas vocation et ne prétend pas d’ailleurs modifier<br />
ces équilibres. Il serait en particulier peu pertinent de<br />
remettre en question le modèle des ingénieurs à la<br />
française, plébiscité en France comme à l’étranger.<br />
Ce modèle s’appuie sur une formation très solide en<br />
mathématiques et en physique-chimie pour former<br />
des étudiants qui sont à la fois des bons techniciens<br />
des sciences mais aussi des étudiants qui ont acquis<br />
une hauteur conceptuelle utile tout au long de leur vie<br />
professionnelle. Ce qui amènera jusqu’à nos classes un<br />
flux très majoritaire d’élèves ayant choisi les spécialités<br />
mathématiques et physique-chimie. Mais également,<br />
en proportion plus modeste, des élèves qui auront<br />
choisi mathématiques et sciences de l’ingénieur et qui<br />
ont toute leur place en CPGE.<br />
Mais il y a un véritable travail à mener pour nous ouvrir<br />
à d’autres profils et accueillir, par exemple, des élèves<br />
férus d’informatique et qui, après 6 heures d’enseignement<br />
hebdomadaire d’informatique en terminale,<br />
ne trouveraient pas de quoi satisfaire leurs appétences<br />
en CPGE, au-delà des seules mathématiques<br />
et physique. Un des grands enjeux du chantier à venir<br />
est de proposer en prépa un parcours hautement<br />
coloré en informatique. Les profils qui auront choisi la<br />
spécialité « numérique et sciences informatiques » en<br />
première-terminale ont besoin de débouchés adaptés<br />
en mathématiques-informatique. La très attractive<br />
option informatique en MP-SI n’y suffira pas.<br />
O. R : Tous les profils scientifiques auront<br />
leur place en CPGE ?<br />
M. P : Nous accueillons aujourd’hui des étudiants dans<br />
sept filières différentes en première année, dont trois<br />
technologiques, sans parler de la filière ATS accessible<br />
aux étudiants issus de BTS ou d’IUT. Nous avons une<br />
vraie culture de la diversité et les moyens d’accueillir<br />
un large spectre de profils scientifiques. Il reste cependant<br />
à organiser nos filières pour accueillir des profils<br />
qui seront plus hétérogènes demain, en fonction des<br />
couplages choisis par les lycéens. Il faudra veiller à<br />
éviter les aspects tubulaires en ouvrant peut-être de<br />
façon plus large l’accès aux filières de deuxième année.<br />
© UPS<br />
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