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CONNECT Juin 2019

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06.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Entrevue Digital<br />

« EN MATIÈRE DE CYBERSÉCURITÉ,<br />

IL EST VÉRITABLEMENT QUESTION DE « CYBER-HYGIÈNE »,<br />

UN OBJECTIF QUE LES ENTREPRISES DEVRAIENT AVOIR AU QUOTIDIEN »<br />

CERTAINS DISENT QUE<br />

L’ANTIVIRUS NE SERT PLUS<br />

À RIEN. QUEL EST VOTRE POINT<br />

DE VUE ? D’UNE MANIÈRE<br />

GÉNÉRALE. À QUELS OUTILS<br />

RECOURIR ?<br />

Il y a 10-15 ans, l’antivirus protégeait des<br />

attaques à 85 %. Aujourd’hui, l’antivirus<br />

offre 50 à 60 % de protection. Cette baisse<br />

s’explique par le fait qu’il y a de plus en<br />

plus de virus, qu’ils sont de plus en plus<br />

intelligents, alors que l’antivirus est standardisé,<br />

n’offrant ainsi qu’une protection<br />

imparfaite. Cependant, si l’antivirus est<br />

une technologie mourante, elle n’est pas<br />

inutile pour autant : être protégé à 50-60 %<br />

est toujours mieux qu’à 0 % ! L’antivirus doit<br />

être complété par d’autres outils tels que<br />

le pare-feu, le système de détection d’intrusion,<br />

le dispositif de sauvegardes. Étant<br />

évident que l’on ne peut pas tout couvrir,<br />

il est essentiel de se concentrer sur les<br />

principaux risques, de déployer les outils<br />

de protection à tous les niveaux (serveurs,<br />

mobiles, ordinateurs portables et de bureau),<br />

et de renforcer la sensibilisation et<br />

la vigilance !<br />

DANS UN ENVIRONNEMENT<br />

D’ATTAQUES TOUJOURS PLUS<br />

INNOVANTES ET COÛTEUSES,<br />

Y A-T-IL DES ENTREPRISES PLUS<br />

EXPOSÉES QUE D’AUTRES ?<br />

Le principal moteur des criminels est<br />

l’argent, représentant 50 à 70 % des attaques.<br />

Les banques étant plutôt bien protégées,<br />

les cyberattaques vont davantage<br />

cibler les clients des banques, plus vulnérables,<br />

en frappant notamment les systèmes<br />

bancaires qu’ils utilisent. Par ailleurs,<br />

les attaques visant l’information elle-même<br />

dans l’intention de nuire sont, bien que<br />

moins nombreuses, beaucoup plus douloureuses.<br />

De plus, à l’ère de l’« Industrie 4.0 »<br />

et des systèmes de contrôle industriel permettant<br />

aux machines de production d’être<br />

informatisées et contrôlées par des ordinateurs<br />

via Internet, la moindre faille peut<br />

faire l’objet d’attaques aux conséquences<br />

potentiellement graves. Enfin, les attaques<br />

dites « ludiques » perpétrées par des opportunistes<br />

avides de s’exercer, peuvent frapper<br />

n’importe qui, n’importe quand. Toute<br />

entreprise est donc exposée !<br />

S’AGISSANT DES INFORMATIONS<br />

À METTRE OU NE PAS METTRE<br />

SUR SON SITE INTERNET,<br />

QUELLES SONT VOS<br />

RECOMMANDATIONS ?<br />

La réglementation encadre largement la<br />

publication et protection des données.<br />

Cela étant, lorsqu’une information doit être<br />

rendue publique par l’entreprise (l’organigramme<br />

par exemple), cela doit nécessairement<br />

s’accompagner d’une sensibilisation<br />

accrue des équipes à des fins de vigilance.<br />

Dans tous les cas, il convient de ne pas prévoir<br />

sur son site Internet un accès direct au<br />

Content Management System (CMS), ce système<br />

qui permet de gérer le contenu de la<br />

page. Idéalement faudrait-il mettre celui-ci<br />

sur une adresse dédiée, accessible uniquement<br />

depuis l’entreprise et protégée. Pour<br />

l’entreprise, c’est le risque de réputation qui<br />

est en jeu !<br />

LE PASSE RÉCENT<br />

EST RICHE EN INITIATIVES<br />

DANS LE DOMAINE<br />

DE LA CYBERSÉCURITÉ.<br />

QUELLES SONT LES<br />

ORIENTATIONS POUR LE FUTUR ?<br />

La réglementation va s’étoffer, notamment<br />

avec la directive européenne « Network and<br />

Information Security » (NIS) qui vise à réguler<br />

tous les fournisseurs digitaux et qui est<br />

en cours de transposition actuellement. Par<br />

ailleurs, suite au lancement par les compagnies<br />

d’assurance de produits couvrant les<br />

risques liés à la cybercriminalité, on espère<br />

voir apparaître en <strong>2019</strong> des offres destinées<br />

aux petites entreprises. À son niveau,<br />

SECURITYMADEIN.LU va déployer une<br />

veille permanente technologique ainsi que<br />

des indicateurs par le biais de son centre de<br />

compétence, le C3 (Cybersecurity Competence<br />

Center), et souhaite fédérer l’écosystème<br />

de la sécurité dans la Grande Région<br />

afin d’adresser les questions de manière<br />

structurelle. Un gros effort a été produit<br />

par le gouvernement, certes, mais il reste<br />

de l’investissement à faire, notamment pour<br />

répondre à la pénurie d’experts en cybersécurité<br />

dont souffre le Luxembourg et qui va<br />

s’accentuer en 2020…<br />

SOUHAITEZ-VOUS ATTIRER<br />

L’ATTENTION SUR UN POINT<br />

EN PARTICULIER ?<br />

En matière de cybersécurité, il est véritablement<br />

question de « Cyber-Hygièn »,<br />

un objectif que les entreprises devraient<br />

avoir au quotidien. Tout le monde doit être<br />

impliqué, des cadres supérieurs aux employés,<br />

du département Communication à<br />

celui des Ressources Humaines en passant<br />

par la Finance et le Juridique, et un effort<br />

continu de sensibilisation doit être fourni.<br />

Mais pour que la cybersécurité fasse réellement<br />

partie de la culture d’entreprise,<br />

cela va prendre encore 10 ans !<br />

Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 45

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