LG 225
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Sur le chemin d’un engagement<br />
PAR MARTINA CAPPUCCIO<br />
PORTRAITS<br />
<strong>LG</strong><br />
BEST OF & GUIDE 2019<br />
97<br />
C’est au hasard d’un parcours professionnel très chargé qu’est né l’engagement politique de Sam<br />
Tanson, ministre du Logement et de la Culture. Semblant s’investir considérablement dans tout<br />
ce qu’elle entreprend, ses idéaux écologiques avaient déjà fait germer en elle un besoin d’action<br />
plus concret; il ne lui aura fallu que le hasard d’une rencontre pour se jeter à l’eau. Retour sur les<br />
différentes étapes d’un parcours formateur l’ayant menée à sa fonction de ministre.<br />
La curiosité de l’enfance<br />
Sam Tanson a grandi au détour des rues aux<br />
façades colorées du quartier de Bonnevoie et<br />
y habite encore aujourd’hui. L’ambiance de<br />
son centre, arborant restaurants et commerces<br />
de proximité, ainsi que son foisonnement de<br />
cultures différentes l’ont tant charmée qu’elle<br />
y a réélu domicile après des années d’absence.<br />
Très jeune déjà, ses parents la voient plongée<br />
dans les pages du Luxemburger Wort, de<br />
«Libé» et du Monde, cherchant à comprendre<br />
les rouages des politiques nationales et<br />
internationales. «Nous regardions tous les<br />
soirs le journal de 20 heures en famille. Mon<br />
père et moi avions ensuite des débats animés<br />
sur l’actualité», se souvient-elle. Encore<br />
aujourd’hui, la ministre lit avec avidité des<br />
quotidiens auxquels elle est abonnée en ligne<br />
et dont elle apprécie le travail de recherche et<br />
d’analyse.<br />
Soif de savoir<br />
Comment se construisent les relations<br />
internationales? Comment fonctionne un<br />
Etat? La jeune femme veut entreprendre<br />
des études en sciences politiques afin de<br />
décortiquer ces questions théoriques. Le<br />
Luxembourg de l’époque, moins ouvert sur<br />
le monde, lui donne des envies d’ailleurs<br />
tant et si bien qu’elle choisit de vivre à Paris<br />
pendant la durée de ses études.<br />
Mais avant d’accéder au parcours universitaire<br />
qu’elle convoite, l’étudiante doit d’abord<br />
obtenir un Diplôme d’études universitaires<br />
générales (DEUG). Son envie d’aider les<br />
autres à obtenir justice la pousse vers des études<br />
de droits, qui la passionneront tant qu’elle ira<br />
même jusqu’à décrocher une maîtrise dans<br />
cette matière avant de finalement poursuivre<br />
ses études en sciences politiques.<br />
Rencontres parisiennes<br />
Sam Tanson tombe rapidement amoureuse<br />
de Paris. Qui ne pourrait tomber en<br />
pâmoison devant la richesse et l’éclectisme<br />
de l’offre culturelle de la ville? Comment<br />
ne pas s’émerveiller devant l’architecture<br />
osmanienne des beaux quartiers? Mais<br />
ces attraits l’émerveillent moins que le<br />
foisonnement de cultures qu’elle découvre<br />
au croisement des boulevards Barbès et<br />
Rochechouart.<br />
“Mon expérience<br />
en politique<br />
m’a permis d’être<br />
opérationnelle<br />
relativement tôt<br />
dans ma fonction<br />
de ministre”<br />
En à peine quelques stations de métro,<br />
la jeune femme y est plongée dans une<br />
autre culture, en plein cœur du XVIII e<br />
arrondissement de Paris. Ce changement<br />
radical amuse et ravit celle qui n’a connu<br />
que les quartiers, relativement similaires,<br />
de Luxembourg-Ville. Elle entend parler<br />
d’autres langues, voit les passants dans<br />
des habits traditionnels d’autres horizons<br />
et se familiarise avec des cultures plus<br />
expansives et accueillantes. Souhaitant<br />
s’imprégner plus encore de cette ambiance,<br />
elle élira domicile dans ces quartiers si<br />
particuliers, mais aussi si chaleureux, de la<br />
capitale française.<br />
Au carrefour de deux carrières<br />
De retour au Luxembourg avec deux<br />
diplômes en poche, Sam Tanson travaillera<br />
pendant deux années pour RTL Radio.<br />
Celle qui se définit elle-même comme<br />
une «accro à l’actualité» en fait un suivi<br />
journalier. Le mode de fonctionnement de<br />
l’entreprise n’en permet toutefois pas un<br />
réel approfondissement, ce qui génère en<br />
elle des frustrations. Ne parvenant pas à se<br />
projeter sur le long terme à ce poste, elle<br />
décide alors de mettre à profit son diplôme<br />
de juriste et de passer le barreau.<br />
Son métier d’avocate lui aura certainement<br />
donné des armes pour celui qu’elle<br />
exerce aujourd’hui: «Défendre une<br />
idée, comprendre les textes de loi, les<br />
synthétiser, plaider, anticiper ce qu’un<br />
adversaire plaidera le lendemain, trouver<br />
les bons arguments pour contrer la partie<br />
adverse, sont des activités dans lesquelles<br />
je m’épanouis et qui ne sont pas si<br />
différentes de celles que j’exerce dans ma<br />
fonction ministérielle!», remarque-t-elle.<br />
Très investie dans son travail, l’avocate<br />
qu’elle était, tout comme la ministre<br />
qu’elle est récemment devenue, éprouve<br />
toutefois des difficultés à faire preuve de<br />
détachement par rapport à son travail et à<br />
mettre de côté ses déceptions, «je suis une<br />
éternelle insatisfaite et cherche toujours à<br />
m’améliorer», confie-t-elle.<br />
Feu vert: engagement en politique<br />
C’est à François Bausch qu’elle doit son<br />
premier engagement politique. Alors qu’elle<br />
était inscrite au barreau, l’homme politique –<br />
qui la connaissait en tant que journaliste – lui<br />
propose de devenir candidate aux élections<br />
communales de 2005 sur la liste déi gréng.<br />
Elle, qui avait toujours eu l’idée de s’engager,