Le Hohe Mut Alm Un panorama grandiose et un restaurant très apprécié. 64 touring | déc <strong>2019</strong> / jan 2020
LOISIRS OBERGURGL, AUTRICHE Petite perle méconnue dans une grande vallée Obergurgl? Où donc? C’est ce que se disent généralement les gens lorsqu’ils entendent parler de cette station tyrolienne. Mais ceux qui la connaissent y reviennent toujours car il n’y a pas foule et les conditions de ski y sont excellentes. REPORTAGE JULIANE LUTZ ANTON KLOCKER, ÖTZTAL TOURISMUS, CARTE KEYSTONE Le soleil brille, la neige scintille, et pourtant les pistes parfaitement damées qui descendent du Festkoglbahn sont désertes. Il est déjà 9 h. C’est peut-être le froid qui prolonge un peu le petit-déjeuner des skieurs. En bas, à Obergurgl, le thermomètre indiquait –15 degrés. Et ici, 700 m plus haut, il doit certainement faire encore 5 degrés de moins. Mais Alfred König et moi ne nous plaignons pas, tout occupés que nous sommes à décrire des courbes sur cette large piste qui n’appartient pour l’instant qu’à nous. Lorsque nous nous arrêtons brièvement, il pointe son bâton en direction de l’Ötztal, qui est encore loin dans le brouillard. C’est un poste de cuisinier qui l’a fait venir à Obergurgl, en 1992. Et c’est toujours ici, dans ce village de 450 âmes, qu’il a rencontré son épouse et n’est plus reparti. Il n’est plus aux fourneaux mais travaille comme moniteur de ski. Et en été, il s’occupe des sentiers de randonnée. Le sens de la fête «Regardez là, de l’autre côté, c’est la Ramolhaus, j’en ai été le patron durant dix ans», me raconte Alfred. Depuis la terrasse du Hohe Mut Alm, nous pouvons admirer les glaciers qui nous font face: le Rotmoosferner et le Gaisbergferner. Il est désormais midi et la situation a bien évolué. Skieurs et snowboardeurs se fraient un chemin vers ce restaurant d’altitude chic, où les spécialités tyroliennes sont servies généreusement. Le Hohe Mut Alm ne constitue pas une exception. L’ensemble d’Obergurgl est propret, avec ses chalets bien entretenus et surtout de beaux hôtels, depuis lesquels on peut s’engager directement sur les pistes. Le plus haut village d’Autriche, perché à 1930 m d’altitude, attire les gens qui recherchent la détente, l’esprit de famille, et ne sont pas trop regardants sur les prix. Sölden, à 14 km de là, est moins cher et s’adresse plus à ceux qui recherchent la ferveur permanente. Mais ne nous trompons pas: on s’amuse aussi à Obergurgl. La Nederhütte, par exemple, est réputée pour son ambiance et sa musique, surtout du jeudi au dimanche. Afin que j’y trouve de la place, Alfred me quitte à 15 h déjà. A l’intérieur, cela bouge de partout et de jeunes Anglais dansent avec leurs chaussures de ski sur les tables. Plus tard, nous redescendons au village sur une piste illuminée. Les fêtards moins pressés seront ramenés sur une dameuse par les employés de l’établissement. Une télécabine du Top- Express nous emmène jusqu’à Hochgurgl en survolant deux vallées. Depuis là, nous skions jusqu’à la station supérieure du Kirchenkarbahn. C’est là, près de cet ancien poste de péage menant à la Timmelsjoch-Hochalpenstrasse – très prisée des motards – que les hôteliers et frères jumeaux Alban et Attila Scheiber ont construit le plus haut musée européen de la moto. Il abrite 300 véritables trésors venus du monde entier. «La collection est prêtée à 15% seulement», nous explique Attila Scheiber, qui effectue la visite guidée. Des motos sont même suspendues au plafond du restaurant faisant partie du complexe des frères Scheiber, qui possèdent également un hôtel et un empire du ski. Après cette visite, nous empruntons le Kirchenkarbahn jusqu’à 2839 m. De là, nous apercevons la Wildspitze, la plus haute montagne du Tyrol, avant de dévaler la pente. Notre dernière destination est la Schönwieshütte, à Obergurgl. Pour s’y rendre depuis la piste du Steinmannbahn, il faut pousser les bâtons pendant 15 minutes. Mais l’aubergiste fait preuve de compassion pour ses hôtes et les accueille avec sa motoneige. Une dizaine de personnes mettent leurs bâtons de ski dans les boucles d’une corde, et c’est parti! L’établissement, apprécié des touristes, se trouve dans un cadre magnifique et solitaire, avec vue sur le Rotmoostal et le Hangerer. «Notre Cervin», précise Alfred. C’est ici qu’a lieu en avril l’événement de Freeride Open Faces. Obergurgl n’est pas grand, mais tout le monde y trouve son bonheur. ◆ Ce reportage a été réalisé à l’invitation d’Ötztal Tourismus. BON À SAVOIR Saison en cours: jusqu’au 26.04.2020 S’y rendre: p.ex. en train de Zurich à la gare Ötztal-Bahnhof (3 h), puis en taxi (1 h) Le domaine: pistes entre 1800 et 3080 m, 25 remontées, 112 km de pistes Carte journalière: adulte, à partir de 52 € (BS), enfants 35 €. Dès 3 jours, il existe l’Ötztal Super Skipass, valable dans 6 domaines (p.ex. à Sölden); prix: adulte à partir de 152 € (BS), enfants 90 € Hébergement: Hôtel Edelweiss & Gurgl (4 étoiles) au milieu du village, cuisine fantastique. A partir de 235 € p.p. en chambre double (demi-pension incluse) FRA Grächen SUISSE 100 km Alfred König, moniteur de ski, est incollable sur la région. DEU AUT Obergurgl Livigno ITALIE