Qualité Références n°83
Spécial marché de la certification 2020.
Spécial marché de la certification 2020.
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Novembre - Décembre 2019 / Trimestriel / 20€ N° 83
Dossier
Spécial Marché de la
certification 2019 28
PERFORMANCE :
Quelle influence la démarche Qualité a-t-elle sur
l’innovation d’une organisation ? 14
QUALITÉ :
Quelles solutions pour le service public et les
collectivités locales ? 58
EXCELLENCE :
Du Leader Qualité France à l’excellence
opérationnelle 18
S’engager dans la transition
énergétique : une nécessité
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ÉDITORIAL
Challenge français autour de la
certification de l’IA
©DR
Valérie Brenugat
Rédactrice en chef
Le développement rapide et la diffusion des logiciels d’Intelligence Artificielle
dans tous les secteurs d’activité, soulèvent des questions particulières concernant
les garanties sur leur « bon fonctionnement ». Ainsi, parmi les 5 grands
défis du Conseil de l’Innovation coprésidé par le ministre de l’Economie et des
Finances et la ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation,
figure celui de « comment sécuriser, certifier et fiabiliser » les systèmes ayant recours à
l’IA. Ce défi s’articule autour de trois axes en cours de lancement. Tout d’abord, un projet
d’environ 45 M€ sur 4 ans permettra
de développer les briques technologiques
indispensables à la conception
sûre de systèmes. En outre, 2
ou 3 projets lancés visent à anticiper
ou créer les futurs « certificateurs »
pour des applications ayant un fort
impact sociétal et économique.
Quant à l’autre projet, il portera sur
« 2 ou 3 projets lancés visent à anticiper ou
créer les futurs « certificateurs » pour des
applications ayant un fort impact sociétal et
économique »
la normalisation et la standardisation en Intelligence Artificielle afin de promouvoir une
vision éthique, sociétale et économique de l’IA. Avec ces challenges, la France ambitionne
de devenir un leader européen de la certification de l’IA, domaine où les initiatives
restent encore éparses. Sera-t-elle à la hauteur de ce challenge ?
Valérie Brenugat
Envie de réagir ?
@qualiref
ÉDITEUR
MRJ Informatique
22, Boulevard Gambetta
92130 Issy-les-Moulineaux
Tel : 01 84 19 38 10
Fax : 01 34 29 61 02
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Direction :
Michaël Lévy
Directeur de publication :
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Rédactrice en chef :
Valérie Brenugat
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Diffusion et Abonnements :
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abonnement@qualite-references.com
Prix au numéro :
20 €
Abonnement 1 an :
58 € / 4 numéros
Étranger :
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bancaire à l’ordre de MRJ
RÉALISATION
Conception graphique :
Dolioz - Adeline Docquier
Impression :
Rivadeneyra, sa
Calle Torneros, 16
Poligono Industrial de Los Angeles
28906 Getafe - Madrid Espagne
N°ISSN :
1293‐2949
Dépôt légal : à parution
Périodicité : Trimestrielle
Numéro : 83
Date : Novembre - Décembre 2019
RÉDACTION
Rédactrice en chef
Valérie Brenugat
Comité de rédaction : Christian
Doucet, Pierre Girault (AFQP, Air
France), Olec Kovalevsky (Performance
Qualité TPE – PME).
Ont contribué au numéro : Valérie
Brenugat (MRJ), Christian Doucet,
François Durnez (IFCEO), Eric
Wolff (L'Oréal), Patrick Negaret
(CPAM Yvelines), Vincent Gillet
(Groupe AFNOR), Alexis Legalleux
(CER Formation), Arnauld Dubois
(Certigna), Lina Bennis (Ville de
Nancy), Gilles Barouch, Christophe
Hebert (Ville d'Harfleur), François
Farge (Apave Certification), Calin
Moldovean (Intertek), Thomas
Lommatzsch et Pascal Prudhon
(LNE), Olivier Fauroux (Lloyd's
Register) et Olivier Audebert (SGS
France), Georges Abi Rached (AB
Certification), Jean François Goxe
(Cegos).
Crédits Photos :
DR, iStock, Frank Juery, Laurence de
Terline, Basile Crespin, Gil Lefauconnier,
Shutterstock.
QUALITÉ RÉFÉRENCES• N°83 • Novembre - Décembre 2019I3
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SOMMAIRE
DOSSIER
Spécial Marché de la certification
en 2019
28
30 Sécurité de l’information et sécurité au travail, à l’honneur en 2018
33 Apave Certification, Intertek, LNE, Lloyd’s Register et SGS France : bilan
2019 et perspectives 2020
44 CER Formation certifié par I.Cert et accompagné par 4 As
46 La cybersécurité côté documents et échanges électroniques
48 SoFish choisit la GMAO Altair Enterprise pour gérer sa maintenance et
faciliter le suivi de ses certifications ISO et IFS
Éditorial
1 Challenge français autour de la
certification de l’IA
BILLET
9 Management
Management de la
performance
14 ISO 9001 et innovation : contrainte ou
opportunité ?
16 Démarche Qualité et Innovation
Les outils de la qualité
52 Prendre le virage de la qualité vers
l'innovation
52 De HEC au service public : un parcours
d’expert de qualité
58 S’engager dans la transition
énergétique avec le Mastère
Spécialisé Management Des Marchés
de l’Energie, un programme de
CentraleSupélec Executive Education
en partenariat avec le Groupe Cegos.
59 Harfleur : de la restauration publique
aux loisirs
Actualités
10 Étude Veeva –Opinionway :
les dirigeants d’entreprise et la
qualité
Excellence
18 Le 1 er Trophée du « Leader Qualité
France » décerné au Directeur Qualité
& EHS Corporate de L'Oréal
23 CPAM des Yvelines : une démarche
basée sur la confiance, l'autonomie et
l'innovation
Outil
64 A lire, voir, écouter
65 Agenda
66 Index
QUALITÉ RÉFÉRENCES• N°83 • Novembre - Décembre 2019I5
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LES TEMPS FORTS
© DR
MANAGEMENT DE LA PERFORMANCE
Quelle influence la démarche Qualité
a-t-elle sur l’innovation d’une
organisation ? p. 14 à 17
Les systèmes de management de la qualité sont un ensemble de principes,
méthodes et processus qui permettent de garantir et d’améliorer la
qualité. Celle-ci s’étend souvent à l’intégration de l’Hygiène, Sécurité,
Environnement, pour faire un système intégré et cohérent de QHSE.
Pourquoi ne pas l’étendre encore plus loin à l’Innovation, ou encore
d’autres dimensions comme la performance, la digitalisation… Ouvrons
donc le périmètre globalement pour ensuite répondre spécifiquement
à la partie d’innovation. Avis d'experts.
© iStock
DOSSIER
Spécial Marché de la certification
en 2019p. 28 à 49
L’ISO a publié son enquête annuelle sur la certification dans le monde :
l’ISO Survey 2018. Tout d’abord, Vincent Gillet, secrétaire général
adjoint du Groupe AFNOR, présente les grandes tendances révélées
par l’enquête. Par ailleurs, plusieurs organismes de certification
s’expriment sur cette étude et dressent le bilan de l’année écoulée.
Certains exposent aussi leur stratégie de développement. Puis des
clients témoignent sur les processus de certification. Enfin, Arnauld
Dubois, CEO de Certigna, évoque le certificat numérique personnel,
l’horodatage et le certificat SSL/TLS.
© Ville de Nancy
LES OUTILS DE LA QUALITÉ
Quelles solutions pour le service
public et les collectivités locales ?
p. 50 à 63
Les démarches d’amélioration de la qualité occupent désormais une
place centrale dans la modernisation des services publics. Soumises à
des contraintes financières, des exigences des usagers et des clients plus
grandes et de profondes mutations des ressources humaines, les collectivités
locales engagent de nombreuses démarches de performance. La démarche
qualité constitue alors un outil de management pertinent. Des acteurs de
la qualité exposent les problématiques et présentent des solutions. Focus.
© DR
EXCELLENCE
Du Leader Qualité France à
l’excellence opérationnelle
p. 18 à 26
L’Association France Qualité Performance (AFQP) décerne, entre autres,
des prix pour célébrer l’excellence. Ainsi, un Jury de l’association a remis
en novembre dernier le 1 er Trophée du Leader Qualité France à Eric Wolff,
Directeur Qualité & EHS Corporate de L’Oréal. En janvier 2018, avec le
Medef, l’AFQP avait donné le prix de l'Excellence opérationnelle à la Caisse
Primaire d’Assurance Maladie des Yvelines dans la catégorie Administration
et Association. Zoom.
QUALITÉ RÉFÉRENCES• N°83 • Novembre - Décembre 2019 I7
BILLET
BILLET
MANAGEMENT
Christian Doucet
ratifs de la rentabilité et aux désidératas des actionnaires
et de ceux qui les représentent, soient les dirigeants. Ça
marche bien tant que tout va bien, ça coince dès que les
salariés s’estiment désavantagés et maltraités.
© DR
Vous avez aimé la saison 1 des gilets jaunes ? Vous serez
peut-être lassés par la saison 2 qui démarre. En fait, qu'on
l'apprenne ou non, ce refus de l’autorité des dirigeants
est devenu une marque de notre époque, y compris dans
nombre de pays dans lesquels elle diffuse à grande vitesse,
un peu comme Mai 68 en son temps.
Et elle se retrouve aussi dans les entreprises. La SNCF,
Air France, Florange, Moulinex, Goodyear, etc. ont connu
également de tels mouvements sociaux difficiles. Notre
histoire industrielle est désormais jalonnée de ce que d’aucuns
appelleront des hauts faits ouvriers et qui s’apparentent
fort à des crises du capitalisme.
Le capitalisme, c’est d’abord reconnaître la prééminence de
la propriété sur l’emploi et sur le travail. Ce fut le cas lorsque
les populations employées étaient encore peu éduquées et,
surtout, peu informées, mais l’instruction croissante et
Internet bouleversent ce modèle. Aujourd'hui, le salarié
n’accepte plus d’être le simple exécutant soumis aux impé-
La qualité est au cœur du sujet. Dans notre monde actuel,
la meilleure méthode pour que chacun, dans l'entreprise,
essaie de faire de son mieux, est en effet qu’il en ait envie,
qu’il soit fier de le faire et qu’il en soit récompensé. Bref
qu’il soit motivé par la réussite de l'entreprise, y retrouvant
la sienne propre.
Nous passons ainsi du management par ordre au management
par la motivation.
Il est ainsi essentiel que tous ceux qui participent à la
recherche de la qualité et de l’excellence mettent en priorité
le management « humain », celui qui sait se mettre à
la place des salariés pour détecter leurs besoins et leurs
insatisfactions. De façon à éviter que les mécontentements
prennent le pas sur l’esprit d'entreprise.
Le mécontentement est en effet comme le lait sur le feu :
au début cela mijote, puis cela monte, enfin cela déborde.
Et alors on peut plus l’arrêter...
Christian Doucet
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Décembre - Janvier 2020 I9
ACTUALITÉS
ENQUÊTE
Étude Veeva –Opinionway
les dirigeants d’entreprise et la qualité
À une époque où le consommateur ne semble plus jurer que par la transparence et la production locale, Veeva,
spécialiste de la qualité et des affaires règlementaires au service de l’industrie des biens de consommation, et
OpinionWay ont réalisé une enquête auprès de 250 dirigeants français, pour s’enquérir de leur vision de la qualité.
Précisions.
« Il y a 2 ans, Veeva s’est interrogée
sur l’expérience accumulée dans le
domaine du Life Sciences et comment
faire bénéficier des industries proches
du secteur pharmaceutique. Nous
nous sommes alors intéressés à des
industries de la chimie, des biens de
consommation et de la cosmétique.
C’est pourquoi les personnes interrogées
dans le panel de cette étude
appartiennent à ces industries. Nous
avons donc décidé de nous orienter
vers la qualité et avec une volonté
forte d’aider nos nouveaux clients
à mettre sur le marché des produits
innovants de meilleure qualité et le
plus rapidement possible. » déclare
Romain Marcel, Directeur Général
France et Europe de Veeva.
LA QUALITÉ AU CENTRE DE
L’ENTREPRISE
Selon cette étude, les enjeux humains
sont considérés comme les plus
importants par les patrons français.
La satisfaction client, qui représente
une priorité absolue pour 83% d’entre
eux, tandis que le bien-être des collaborateurs
représente une importance
primordiale pour 43% des dirigeants
sondés. Romain Marcel note que la
perception des dirigeants par rapport
à la qualité est en décalage avec les
attentes de leurs clients et de leurs
consommateurs.
Les autres enjeux importants portent
sur davantage les résultats de l’entreprise
: 34% des sondés citent la
performance financière et 33% son
image. Enfin, 28% des chefs d’entreprise
mentionnent les processus
qualité comme un enjeu important
pour leur organisation.
Romain Marcel
Directeur Général France et
Europe de Veeva
Considérés isolément, les processus
qualité s’avèrent toutefois un
sujet de poids : 95% des dirigeants
interrogés considèrent qu’ils constituent
un enjeu essentiel ou important.
Une prise de conscience qui
croît selon la taille de l’organisation
: les chefs d’entreprises de plus
de 250 salariés sont 61% à considérer
la qualité comme essentielle, contre
48% pour les entreprises comptant
100 à 249 salariés, et 38% chez celles
de 50 à 99 salariés. Romain Marcel
nuance les résultats de l’enquête :
« Seulement 41% des salariés considèrent
que chaque niveau hiérarchique
s’implique beaucoup pour la
diffusion des processus Qualité. Or
la bonne qualité est l’affaire de tous
dans l’entreprise qui doit être insufflée
par le leadership. » D’ailleurs,
Romain Marcel note des axes d’amélioration
chez les acteurs de l’industries,
clients et prospects Veeva : « Le
premier point concerne les messages
qui viennent du Top Management.
Ces derniers doivent expliquer pourquoi
les processus Qualité sont mis en
place et quels résultats sont attendus.
Deuxième point : installer des outils
de suivi de la qualité et de la vérification
de ces process facilement utilisables.
C’est, en effet, un grand axe de
Veeva : des solutions simples d’utilisation
ne nécessitant pas de formation
et permettant une focalisation sur le
process. » Romain Marcel ajoute :
« Nous avons toujours comme interlocuteurs
dans les grands groupes, des
directeurs Qualité mais ils n’ont pas
toujours le bon niveau de responsabilité
et d’impact dans la société. »
Concernant le change management,
« des coûts importants arrivent avec
l’évolution des processus Qualité, d’organisation
et de mise en place d’une
solution telle que la nôtre… Or le bon
niveau de budget n’est pas toujours
consacré à ce changement. Si les dirigeants
reconnaissent que la qualité
est un point clé pour l’entreprise et
la satisfaction des clients, d’autres
sujets comme l’informatique leur
semblent potentiellement plus prioritaires
comme les ERP et tous les outils
autour de la fabrication et en relation
avec la gestion des clients comme le
CRM. »
Certains secteurs d’activité incarnent
plus naturellement cette tendance
que d’autres. Les industries agroa-
10 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019
ACTUALITÉS
limentaire, aéronautique, automobile
et pharmaceutique figurent
dans le quatuor de tête selon les
chefs d’entreprise sondés, estimées
représentatives de la diffusion des
processus qualité par respectivement
50%, 33%, 28% et 24% d’entre eux.
Produits chimiques (10%), cosmétiques
(8%) et électroniques (7%),
en revanche, ne semblent pas rimer
avec qualité aux yeux des patrons
tricolores.
UNE MISE EN PLACE DES
PROCESSUS QUALITÉ RELATIVE
Un retour en arrière semble moins
que jamais envisageable pour les
entreprises qui souhaitent conserver
leur avantage concurrentiel : 97%
des dirigeants sondés estiment en
effet que la diffusion des processus
qualité au sein de leur entreprise s’est
développée (72%) ou est restée stable
(25%) au cours des cinq dernières
années.
Malgré cela, 28% des chefs d’entreprise
français reconnaissent que leur
organisation ne dispose pas de stratégie
particulière pour implémenter
ces processus, et 18% d’entre
eux n’ont pas l’intention de s’équiper.
Cela reflète une situation alarmante
quand l’importance de bonnes
pratiques en matière de qualité est
reconnue par tous, et que l’efficacité
de ces stratégies n’est pas remise en
cause : 96% des répondants ayant
mis en place une stratégie de ce type
s’en déclarent satisfaits, la jugeant
soit très efficace, soit assez efficace.
« Nous vivons dans une ère industrielle
où la qualité est l’un des piliers essentiels
de l’activité. Les entreprises désireuses,
non pas seulement de demeurer
compétitives, mais de survivre, n’ont
plus d’autre choix que de prêter attention
à ces sujets, et intégrer la diffusion
des processus qualité à la culture
de leur organisation, » commente
Romain Marcel.
89% des entreprises françaises se
jugent à jour (pour 55% d’entre
elles), voire même en avance (34%)
en matière de qualité par rapport à
leurs concurrents. Seulement 10%
parmi eux craignent d’être en retard.
En revanche, les dirigeants interrogés
se montrent plus prudents au niveau
européen comme au niveau mondial.
Un tiers des sondés estiment la France
en avance sur le plan européen et
mondial (35% et 30%), tandis qu’un
cinquième parmi eux reconnaissent
un retard potentiel (21% et 22%).
« Si l’on en croit l’opinion de ses chefs
d’entreprise, la France tient son rang
dans le domaine des pratiques qualité,
et participant au concert des nations.
Attention toutefois à l’auto-suffisance
et à ne pas se reposer sur ses lauriers :
il est crucial pour les entreprises françaises
de garder un temps d’avance
en la matière, sous peine de sanction
immédiate de la part du marché et des
consommateurs » décrypte encore
Romain Marcel.
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019 I11
ACTUALITÉS
La fonction du responsable du développement
des processus qualité
Q10. Au sein de votre entreprise, qui est responsable du développement des
processus qualité ?
Deux réponses possibles - Total supérieur à 100%
253
dirigeants
d'entreprise
© DR
Le directeur qualité
Le conseil d’administration
Le comité stratégique
11%
11%
61%
64%
désignent un
responsable unique
Le comité d’audit interne
7%
Le directeur du contrôle ou de l’audit interne
Le directeur des services d’information
Autre
3%
2%
11%
29%
désignent un ensemble
de responsables
Votre entreprise n’a pas désigné de responsable
qualité
7%
pour Les dirigeants et la qualité – Septembre 2019
20
UNE OPPORTUNITÉ POUR
L’ENTREPRISE MODERNE
Trois conséquences positives principales
se distinguent à propos de l’implémentation
de processus qualité,
jugés indispensables pour fidéliser
les clients par 95% des chefs d’entreprise
interrogés, donner plus de sens
au travail des collaborateurs (94%),
et s’affirmer comme des défis poussant
à trouver des solutions innovantes
(92%).
En matière de résultats concrets, les
chefs d’entreprises considèrent aussi
à la quasi-unanimité qu’ils contribuent
à améliorer l’image de l’entreprise
(98%) ou encore la satisfaction
des clients (98%), renforcer la sécurité
des processus de production
(96%), et attirer de nouveaux clients
(94%).
En outre, selon les dirigeants sondés,
le management (45%) et la formation
(32%) seraient les deux premiers
leviers pour renforcer la diffusion
des processus de contrôle qualité
dans l’entreprise. La création d’un
poste dédié arrive en troisième position
pour 14% des répondants.
Le succès d’une démarche qualité au
sein de l’entreprise est ainsi l’affaire
de tous : au-delà de l’organigramme,
elle passe par la formation et l’organisation
managériale. Les dirigeants
des grandes entreprises, plus avancées
en la matière, signalent notamment
l’importance de l’engagement
des managers pour développer les
pratiques de qualité au sein de leurs
équipes. ●
Valérie Brenugat
Des chiffres clés
• Les dirigeants français estiment
unanimement (97%) que la
diffusion des processus qualité
a augmenté ou est restée stable
au cours des 5 dernières années.
• Un tiers d’entre eux jugent que
la France est en avance sur le
plan européen.
• 28% des chefs d’entreprise
reconnaissent que leur entreprise
n’a pas de stratégie de diffusion
de ces bonnes pratiques parmi
leurs collaborateurs.
• Outil indispensable de fidélisation
client (95%), vecteur de sens
pour le travail des collaborateurs
(94%) ou argument de vente
(69%) : les chefs d’entreprise
ayant mis en place une stratégie
qualité s’en déclarent satisfaits
à l’unisson (96%).
12 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019
7
4
MANAGEMENT DE
LA PERFORMANCE
DÉMARCHE QUALITÉ ET INNOVATION
AVIS D'EXPERT
ISO 9001 et innovation :
contrainte ou opportunité ?
On entend souvent dire que le management de la qualité constitue un frein à l’innovation. Certains managers le
perçoivent comme un véritable « boulet » administratif qui ralentit le fonctionnement de l’entreprise, notamment
dans les unités de R&D où tout doit être fait pour développer la créativité, en limitant autant que possible ses
entraves. Pourtant, innovation et qualité sont loin d’être antagonistes.
On entend souvent dire que le management de
la qualité constitue un frein à l’innovation.
Certains managers le perçoivent comme un
véritable « boulet » administratif qui ralentit le
fonctionnement de l’entreprise, notamment dans les unités
de R&D où tout doit être fait pour développer la créativité,
en limitant autant que possible ses entraves. Pourtant, innovation
et qualité sont loin d’être antagonistes.
La norme ISO 9001 consacre une exigence entière au management
de la conception et du développement de nouveaux
produits dans la perspective de maximiser l’impact de la
R&D sur leur qualité. Deux aspects-clés sont abordés dans
cette exigence : 1) l’accent sur le client qui doit permettre
d’identifier et de traduire aussi fidèlement que possible ses
exigences et ses attentes et 2) la prévention des risques de
non-conformité ou de défaut de conception, en prenant appui
sur des analyses de risques ou des AMDEC (Analyse des
Modes de Défaillance et de leur Criticité), permettant d’anticiper
toute défaillance résultant de l’utilisation des nouveaux
produits. On voit bien que l’esprit de la norme porte avant
tout sur la prévention des facteurs d’insatisfaction ou, pire,
de non-conformité réglementaire ou de défaut du produit
ou du service concerné. Les entreprises qui n’ont pas suffisamment
pris le temps d’identifier les risques en amont du
processus de lancement de leurs nouveaux produits le payent
parfois très cher en supportant les coûts de rappel, de re-engineering
ou de retrait, parfois extrêmement lourds.
©DR
David Balme,
Ingénieur Télécom Paris’Tech, Mac
Gill. CEO Challenge Optimum S.A.
Les exemples sont légion : il y a un peu plus de vingt ans,
les premiers concepts « monospace » d’une célèbre marque
automobile allemande se retournaient dans les tests d’évitement
à basse vitesse. Ce cas d’utilisation a clairement mis
en évidence la lacune de R&D dans l’analyse des modes de
défaillance de véhicules dont le centre de gravité avait été
rehaussé significativement par rapport aux modèles classiques
sans faire l’objet d’aucune compensation préventive.
Dans le secteur ferroviaire, les nouvelles rames de TER
reçues il y a trois ans par la SNCF étaient trop larges pour
entrer en gare : il a fallu « raboter » les quais des gares
concernées. Dans le domaine aéronautique, pourtant meilleur
élève en matière de qualité, l’entreprise Boeing doit
faire face à une crise majeure avec les défauts de conception
logiciels et matériels détectés, malheureusement trop
tard, sur sa flotte de 737 Max. Dans le secteur des télécommunications,
l’antenne d’un modèle de smartphone d’une
marque bien connue entrait en interférence avec la main
de son utilisateur, écourtant prématurément les conversations,
au grand désarroi des interlocuteurs. Bien d’autres
secteurs sont exposés au même type de risques (pharmaceutique,
aéronautique, semi-conducteur, …). Ces exemples
illustrent le bras de levier qu’une AMDEC conduite en phase
de conception exerce sur le montant du coût supporté par
ces entreprises après avoir lancé le produit défaillant.
L’innovation ne se cantonne pas uniquement à la R&D. Le
mythe de l’ingénieur R&D génial mais solitaire a encore la
vie dure. Ayant moi-même été ingénieur R&D en début de
carrière chez Texas Instruments, je me souviens très bien
combien il était quelquefois difficile de collaborer avec les
autres secteurs de l’entreprise notamment avec le service
14 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019
DÉMARCHE QUALITÉ ET INNOVATION
MANAGEMENT DE
LA PERFORMANCE
commercial en amont pour la compréhension des besoins
du client et en aval pour les contraintes de production.
Ll’ISO 9001 et le management par la qualité d’une manière
plus générale apportent des solutions originales et des outils
qui permettent à tous les secteurs concernés de l’entreprise
de s’impliquer efficacement dans les projets d’innovation.
Challenge Optimum a mis au point la plateforme Click-
N-Manage® qui permet de sécuriser et d’optimiser toutes
les étapes d’un processus d’innovation. Les risques liés à
chaque étape sont identifiés dans la gestion et l’exploitation
du portefeuille d’applications, de fonctions, de services, de
produits ou, de manière élargie, des actifs de l’entreprise.
Les modes de défaillances sont simulés, le logiciel proposant
de les maîtriser par des procédures, des tâches, des
rôles, des intervenants formés à la façon de les éviter. Des
indicateurs permettent d’alerter le management de toute
dérive par rapport aux objectifs visés.
Audit, conseil, formation, logiciel, benchmark des systèmes
de management et accompagnement à la traçabilité
post-production figurent au centre de son expertise. Ses
spécialistes conseillent plus de 800 clients partout dans le
monde : Commission Européenne, groupes horlogers, fournisseurs
d’énergie, médias, navigation aérienne, transport
maritime, opérations du commerce extérieur.●
David Balme
CHALLENGE OPTIMUM S.A.
The Swiss Branch of the Worms Safety Alliance
En particulier, le nombre, la diversité des types de composants,
produits ou services et la rotation du personnel
imposent dorénavant d’accompagner le processus de développement
par des outils de nouvelle génération capables de
garder en mémoire les résultats de R&D. Ces outils doivent
notamment permettre de :
Les pilotes de projets de développement de nouveaux
produits/services disposent alors d’un formidable outil
d’aide à l’analyse et à l’élaboration de stratégies de sécurisation
et d’optimisation du portefeuille d’actifs.
Vos produits et services de
qualité, votre organisation
performante, dans tous les
secteurs, partout dans le monde.
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QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019 I15
MANAGEMENT DE
LA PERFORMANCE
DÉMARCHE QUALITÉ ET INNOVATION
AVIS D’EXPERT
Démarche Qualité et Innovation
Les systèmes de management de la qualité sont un ensemble de principes, méthodes et processus qui permettent
de garantir et d’améliorer la qualité. Celle-ci s’étend souvent à l’intégration de l’Hygiène, Sécurité, Environnement,
pour faire un système intégré et cohérent de QHSE. Pourquoi ne pas l’étendre encore plus loin à l’Innovation, ou
encore d’autres dimensions comme la performance, la digitalisation… Ouvrons donc le périmètre globalement
pour ensuite répondre spécifiquement à la partie d’innovation.
1- DÉMARRER PAR UN MODÈLE
GLOBAL DE MATURITÉ
D’ORGANISATION
• Sur un axe la polarité Performance (le
Quoi, les méthodes et outils) - Humain
(le Comment, les attitudes et
manières), sont souvent opposés au
sein de l’entreprise, et qui gagneront à
être réconciliés.
• Sur l’autre les 6 piliers de l’excellence :
1. Sécurité : l’entreprise est-elle sécurisée
en termes de sécurité, rentabilité,
ainsi que de valeur et ressources
?
2. Stabilité : l’entreprise a-t-elle mis en
œuvre des processus ainsi qu’une
dimension transverse dépassant ses
silos ?
3. Performance : la culture du résultat,
des objectifs est-elle ancrée, de
même qu’une dynamique d’engagement
?
4. Amélioration : le système identifie-t-il
les dysfonctionnements
pour les réduire, de même qu’une
dynamique d’innovation et créativité
?
5. Impact : l’entreprise a-t-elle une
organisation flexible et efficace en
©DR
François Durnez,
Président de
l’IFCEO.
rôles et responsabilités ainsi qu’une
dimension ‘apprenante’, partageant
ses savoirs faire ?
6. Transformation : le digital est-il intégré
dans les us et coutumes, et la
dimension projet est-elle présente à
tous niveaux ?
2- L’IMPACT DE LA DÉMARCHE
QUALITÉ SUR L’ORGANISATION
Dans ce modèle global, la première impression
limiterait une démarche qualité à :
• un impact fort sur :
• la Stabilité / Processus, les méthodes
pour standardiser et harmoniser les
pratiques,
• l’Amélioration / Analyse, l’identification
et la résolution des écarts,
• un impact modéré sur :
• l’Impact / Stratégie, la contribution à
l’efficacité des rôles,
• l’Impact / Apprenante, la déclinaison
les meilleures pratiques.
© DR
Figure 1 : modèle global de maturité.
Les autres dimensions sont généralement
pilotées par d’autres départements,
démarches, à l’exemple de :
• la Sécurité / Rentabilité par les fonctions
financières,
• la Performance / Résultats par les directions
opérationnelles,
• la Performance / Engagement par les
16 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019
DÉMARCHE QUALITÉ ET INNOVATION
MANAGEMENT DE
LA PERFORMANCE
fonctions RH,
• l’Amélioration / Innovation par les directions
d’innovation,
• …
Dans ce tableau, chacun reste dans
son département/métier/fonction, et
est complémentaire, avec les bénéfices
suivants :
• les rôles et responsabilités sur les axes
sont clairs,
• chaque rôle développe son expertise,
se ‘benchmarkant’ sur les meilleures
références,
• cela reste ‘digeste’ et ‘gérable’ pour
chaque rôle,
Cependant, nombre d’organisations en ont
constaté les limites suivantes :
• nous nous retrouvons avec des fonctions
opérationnelles -qui produisent
le produit/service pour les clients- surchargées
de systèmes de management/
démarches différentes, hétérogènes et
parfois incohérentes. Ce qui réduit la
qualité et performance du travail effectué…
• chacun reste dans son rôle, sans toucher
aux autres rôles; il y a donc peu
de complémentarité, et cela conduit à
des conflits, jeux de pouvoirs, zones de
flou/non droits… Donc des pertes.
Il est donc indispensable d’améliorer et
simplifier le système global !
3- QUALITÉ ET INNOVATION,
COMMENT RELIER LES DÉMARCHES ?
Qualité et Innovation sont sur le même
pilier d’Amélioration :
• du côté du Quoi (performance, méthodes),
ce sont les standards, procédures,
revues, checklist, résolutions de
problèmes… Il s’agit de notre partie
analytique, logique qui permet de se
focaliser sur ce qui s’est produit dans le
passé pour l’améliorer,
• du côté du Comment (humain, manières),
ce sont les principes de créativité,
design thinking, boites à idées
et suggestions, création… Il s’agit de
notre partie intuitive, créative qui se
focalise sur le futur, l’avenir, pour le
construire progressivement.
Nous pourrions de même enrichir cette
réflexion de la métaphore de nos hémisphères
cérébraux, dont l’un -le gauche- et
plus analytique, et l’autre -le droit- plus
intuitif; et de faire fonctionner les deux
notamment avec le corps calleux qui les
réunit, ce qui conduit à un bien meilleur
fonctionnement !
Il semble donc évident de faire compléter
par conséquent les approches Qualité et
Innovation ! Cependant vigilance; la clé
de réussite consiste à concilier deux fonctionnements
-comme notre hémisphère
gauche et notre hémisphère droit- totalement
différents !
Figure 2 : positionnement ‘conventionnel’ de l’approche Qualité.
• Ainsi, si nous souhaitons mettre en
œuvre notre innovation avec des procédures,
techniques, méthodes, audits,
reporting… C’est-à-dire en utilisant
principalement notre hémisphère
gauche, c’est l’échec !
• Au contraire, nous pouvons utiliser
toutes nos pratiques Qualité, en standardisation,
harmonisation pour enrichir
et laisser émerger cette partie
immergée par exemple la remontée
des idées et suggestions; et du coup
compléter le système de management
Qualité avec celui de l’Innovation. En
intégrant cette différence d’approche
Quoi/Comment et Logique/Intuitive.
En conclusion, en partant d’un modèle
global, il est évident, voire même nécessaire
de faire évoluer notre approche Qualité à
celle de l’Innovation, pour le bénéfice des
deux approches, et autant de l’entreprise.
Il est de même, par ailleurs, en étendant à
tout le modèle de maturité, au niveau RH,
financier, performance, projets, digital…
Avec cette même réflexion et intégration
globales. ●
François Durnez, Président de l’IF-
CEO , www.ifceo.org
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QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019 I17
EXCELLENCE
Le 1 er Trophée du « Leader
Qualité France »
décerné au Directeur Qualité
& EHS Corporate de L'Oréal
Le Jury de l'association France Qualité présidé par Alexis Eychenne,
Directeur Exécutif du cabinet de recrutement Badenoch & Clark,
a remis en novembre dernier le 1 er Trophée du Leader Qualité
France à Eric Wolff, Directeur Qualité & EHS 1 Corporate de L'Oréal.
Cette distinction récompense une action marquante en termes
d'amélioration continue de performances, de leadership, et un
engagement en termes de déploiement, de promotion de la
Nouvelle Qualité. Entretien avec le lauréat.
QUALITÉ RÉFÉRENCES : POURQUOI
AVEZ-VOUS CANDIDATÉ POUR
LE TROPHÉE LEADER QUALITÉ
FRANCE ?
Eric Wolff : Ce trophée m’a intéressé
pour plusieurs raisons.
La première raison : il est extrêmement
important de parler de la Qualité car
ce sujet très rassembleur est relatif à la
responsabilité fondamentale des entreprises
parce-que toutes les personnes de
l’entreprise se retrouvent autour de la
finalité qui est la qualité dans les produits
fabriqués dans le groupe L’Oréal.
La deuxième raison : l’accès à cette reconnaissance
permet de valoriser le travail
des équipes œuvrant dans le domaine de
la qualité en tant que leader Qualité. Il est
important de pouvoir entraîner avec soi.
Dans le passé, nous avons déjà eu l’occasion
de participer à des prix tels que celui
de l’excellence opérationnelle décerné
1. Environnement, hygiène et sécurité.
Eric Wolff,
Directeur Qualité
& EHS Corporate
de L'Oréal.
par le Medef et l’AFQP en 2017. Ces prix
sont l’occasion assez unique de comparer,
partager les pratiques et rencontrer des
gens… Ce regard externe sur nos travaux
réalisés est toujours très riche et source
de progrès.
« Nous avons mis en valeur
le concept développé en
2019 : le MYT. »
Q.R. : QUELLES BONNES PRATIQUES
AVEZ-VOUS PRÉSENTÉ ?
E.W. : Dans le dossier de candidature,
l’idée était de se focaliser sur les réalisations
récentes. Nous avons mis en
valeur le concept développé en 2019 :
le MYT 2 . Son objectif était de créer une
transformation managériale et l’esprit
Start-up dans un grand groupe du CAC
40 qu’est L’Oréal. Donc nous avons créé
ce nouveau lieu de 800 m 2 à Aulnay-sous-
Bois. Cet espace est dédié à un incubateur
interne sur les thématiques de la
qualité et de l’excellence opérationnelle
dans les métiers de la production et de
la supply-chain sur une échelle EMEA
(Europe , Moyen-Orient, Afrique). Ce
centre d’entrepreneuriat sert donc pour
accélérer des idées qui sont apportées par
les équipes internes de la production et
de la supply-chain afin de développer une
nouvelle façon de travailler et des solutions
nouvelles par apport à ces problématiques.
2. MYT ou « Make Your Technology » est un
incubateur de technologies créé en mars 2019
en interne pour les équipes Industrie et supply
chain de L'Oréal.
18 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°83 • Novembre - Décembre 2019
EXCELLENCE
© Basile Crespin
Si je pense aux incubateurs des autres
entreprises, les problématiques sont traitées
très souvent au sein des start-ups qui
apporteront des nouvelles solutions et
cela est une bonne chose. En revanche,
ce qu’on a voulu faire est de donner les
problèmes au personnel de notre groupe.
Par contre, nous mettons à la disposition
des experts, des universités, des étudiants,
des start-ups … pour trouver des
nouvelles solutions mais ceux qui sont
maîtres d’œuvre pour développer la solution,
sont nos employés. J’ai donc voulu
mettre en exergue cette pratique dans le
cadre de la présentation du dossier pour
le prix parce-que cela permet d’aller plus
loin dans les nouveaux modes de fonctionnement
pour donner du sens pour
tous ces métiers Qualité.
Q.R. : COMMENT LE PROCESSUS DE
SÉLECTION S’EST-IL DÉROULÉ?
E.W. : Le processus est relativement
simple. Sur le site Internet de Qualité
France, figure la présentation de la
finalité des trophées. Un dossier doit
être rempli et comprend 2 parties. Une
première partie résume le CV, les grands
réalisations qu’on veut mettre en avant,
la communication sur le sujet vis-à-vis
d’instances externes (prises de parole
dans les congrès, ouvrages…). Quant
à la seconde partie, elle est plus orientée
sur les grandes orientations stratégiques,
le développement du thème de la
qualité dans les entreprises où une bonne
pratique comme le MYT est élaborée.
Puis ce dossier a été déposé sur le site
de l’AFQP.
Dans ce MYT, nous avons voulu développer
une approche très « Bottom-up » qui
consiste à attaquer des problématiques
concrètes identifiées par nos employés
dans notre groupe pour trouver une
nouvelle façon de travailler. Lors de la
phase d’idéation, les personnes qui ont
des idées nouvelles, souhaitent les développer
et peuvent alors les poster sur une
plateforme. Cette communauté comporte
9 000 personnes de la zone EMEA et vote
pour les idées qui leur semblent les plus
intéressantes à incuber.
Ainsi, 14 idées ont été retenues et incubées
pendant 3 mois. Des équipes
venaient de tous les pays. Nous avions
14 équipes dont les membres avaient
15 nationalités différentes. Pendant 3
mois, ils sont venus travailler au MYT.
Ils sont arrivés avec une idée faisable
qu’ils devaient continuer à améliorer.
Puis 6 projets ont été accélérés pendant
3 mois à temps complet. Les personnes
Eric Wolff recevant le trophée du Leader Qualité France.
ont travaillé sur la thématique pour arriver
à un prototype fonctionnel prêt à être
déployé à travers le monde. C’est une
façon inclusive très nouvelle de travailler
et de créer un esprit d’entreprenariat
au sein du groupe dans ces métiers.
Après, le jury a sélectionné des dossiers.
Ensuite, j’ai passé un oral devant un jury
de 8 personnes. L’exercice était libre.
Donc nous pouvions présenter ce qu’on
avait envie de partager dans le domaine
de la qualité pendant une quinzaine de
minutes. Puis j’ai eu une session de questions/réponses
pendant une quarantaine
de minutes.
Q.R. : QUELS CONSEILS POUVEZ-
VOUS DONNER ?
E.W. : Je pense que la qualité doit aller
au-delà de l’image qu’elle peut avoir très
souvent auprès d’un certain nombre de
personnes relever de la logique de conformité,
de normes et de processus...
Je pense qu’il faut traduire cette volonté
dans un dossier de ce type-là. La qualité
s’appuie, bien sûr, sur des thématiques de
conformité parce qu’il est important de
manager les risques vis-à-vis de la sécurité
de nos consommateurs quand ils
utilisent nos produits. Cela peut entraîner
des risques d’image pour l’entreprise
si les produits n’ont pas la bonne qualité.
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°N°83 • Novembre - Décembre 2019 I19
EXCELLENCE
© DR
De plus, la qualité est un levier de performance
à tous les niveaux dans l’entreprise et
sur d’autres types de responsabilité (environnement,
perte, sécurité et économique). Mais il est
aussi, avant tout, un levier très important pour
satisfaire le consommateur. Donc afin de préparer
un dossier pour ce prix, il faut donc arriver
à traduire le fait que cela dépasse l’image traditionnelle
que peut avoir la qualité autour de la
norme et du processus pour relever plus de la
« Qualité totale » qui englobe tous les éléments
de performance de l’entreprise.
Q.R. : QUELLES QUALITÉS UN LEADER
DOIT-IL AVOIR ?
E.W. : Un leader doit être humble. Il doit aussi
être capable de donner du sens et de développer
un cadre stratégique qui puisse être compris
et être entrainé par tout le monde. Il doit être
également exemplaire et cela est encore plus
vrai dans des domaines tels que la qualité. De
plus, il ne doit jamais tendre vers de la compromission
et cacher du sable sous le tapis parcequ’un
jour, il va nous salir.
Enfin, cette exemplarité de rôle modèle est
importante dans le domaine de la qualité. En
résumé, donner du sens, définir un cadre stratégique
et être exemplaire et humble.
« En résumé,
donner du sens,
définir un cadre
stratégique et
être exemplaire et
humble. »
Inauguration du MYT en juin dernier.
Q.R. : SELON VOUS, QUE SIGNIFIENT
LE PROGRÈS, LA PERFORMANCE ET
L’EXCELLENCE ?
E.W. : L’Excellence traduit la volonté d’être le
meilleur, compétitif et plus aspirationnelle et de
se distinguer pour avoir un avantage compétitif.
Quant au progrès, il représente le chemin, les
outils et une dynamique qui permet d’avancer
dans le bon sens. C’est aussi la logique d’amélioration
continue qu’on a d’ailleurs dans l’excellence
opérationnelle. Enfin, la performance est
liée à la qualification des résultats. On cherche
la bonne performance.
Q.R. : QUE LE TROPHÉE LEADER QUALITÉ
FRANCE VOUS APPORTERA-T-IL ?
E.W. : Cela permet de valoriser les équipes
qui travaillent sur la qualité au sein du groupe.
Ce trophée Qualité permet d’entraîner encore
davantage, de responsabiliser et de rendre fière
et de créer de la confiance autour des gens qui
travaillent sur ce thème dans l’entreprise. La
Qualité est un sujet noble.
Q.R. : EN 2017, VOTRE GROUPE A
OBTENU LE PRIX DE L’EXCELLENCE
OPÉRATIONNELLE DU MEDEF ET DE
L’AFQP. QUEL EST L’INTÉRÊT DE CE
SECOND PRIX ?
20 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°83 • Novembre - Décembre 2019
EXCELLENCE
Tout cela s’inscrit, en effet, dans une
certaine continuité. Quand L’Oréal est
entré dans toutes ces démarches d’excellence
opérationnelle, nous avons
très vite compris que ces démarches se
traduisent par essence par des actions
réalisées sur le terrain dans les sites de
production pour améliorer la productivité
et les rendements. Très vite, nous
nous sommes aperçus avec les gens du
terrain que sur ces démarches d’excellence
opérationnelle, on travaille
sur tout qui fait la performance d’une
entité de production. On ne peut pas
séparer les logiques d’amélioration de
performance de la très bonne utilisation
des équipements, de la qualité
produite, de la sécurité des employés,
des pertes, de l’impact environnemental
des activités… : tout cela est extrêmement
lié. Le fait de trouver tout
cela très cohérent dans des démarches
D’AgroParis Tech
à L’Oréal
Après une formation d’ingénieur
en agronomie à AgroParisTech,
Eric Wolff a obtenu un doctorat en
génie chimique. Ensuite, il a travaillé
pendant 7 ans dans la recherche
publique à l’INRA 1 . Puis Eric Wolff
est entré dans le groupe L'Oréal dès
1992 en tant qu'ingénieur Qualité -
Développement des procédés. Ensuite,
il a occupé différentes fonctions dont
responsable Qualité sur un site de
production en Belgique et responsable
Qualité pour la zone Amérique
aux Etats-Unis. Il a aussi assuré un
rôle de management plus général en
tant directeur de l’usine au Canada.
Ensuite, il est retourné en France
pour s’occuper des achats des matières
premières pour le groupe. Enfin, il a
gravi les échelons jusqu'à prendre les
responsabilités de Directeur Qualité et
EHS Corporate en janvier 2016.
1. Institut National de la Recherche Agronomique.
globales très intégrées a été très fort
et très marquant chez L’Oréal. Effectivement,
nous avons appris tout cela
par le biais de l’excellence opérationnelle.
Pour cette raison, nous avons
commencé en 2017 par concourir pour
obtenir ce prix du Medef et de l’AFQP
mais on continue aussi toujours dans
la sécurité, l’impact environnemental
ou la qualité pour aller toujours
vers cette excellence et plus loin dans
des domaines de progrès. Autant les
démarches d’excellence opérationnelle
sont très orientées sur les performances
des équipements, la qualité a, quant à
elle, comme but important, la satisfaction
des consommateurs. Mais on est
dans des logiques, des démarches et
des domaines de responsabilité qui se
rapprochent beaucoup.
Q.R. : QUELS SONT VOS PROJETS ?
E.W : J’en ai toujours beaucoup
comme toujours. Le projet important
aujourd’hui est de continuer à développer
de la cohérence et de la synergie
dans une approche très globale qui
fait la performance d’une entité aussi
bien dans la qualité pour la satisfaction
du consommateur, la sécurité des
employés travaillant sur nos différents
sites, la planète pour l’impact environnemental
de nos activités et la performance
économique de l’entreprise
quand on parle des thématiques autour
des rendements, de la productivité...
« La satisfaction du
consommateur est la clé et
la qualité est un élément
extrêmement important pour
arriver à ce but. »
Q.R : QU’AVEZ-VOUS À AJOUTER ?
E.W : Il me semble essentiel qu’on
parle de la qualité car c’est un élément
extrêmement important dans la réussite
d’une organisation parce qu’elle
Les outils du MYT.
a une incidence forte sur le consommateur.
La satisfaction du consommateur
est la clé et la qualité est un
élément extrêmement important pour
arriver à ce but. Autre point : dans les
moments que nous sommes en train de
vivre comme les changements extrêmement
importants et rapides, les
modes de consommation et les volontés
des consommateurs de mieux
comprendre ses consommations et ses
achats, la qualité est aussi un promoteur
de confiance. Ainsi, cela permet
de créer un lien entre le consommateur
et les gens qui produisent par le
produit et les marques… La qualité
a un rôle très important à jouer dans
cette confiance. ●
Propos recueillis par
Valérie Brenugat
© Valérie Brenugat
22 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°83 • Novembre - Décembre 2019
DOSSIER
SERVICE PUBLIC
CPAM des Yvelines une démarche basée
sur la confiance, l'autonomie et l'innovation
Pour s'adapter aux attentes nouvelles des collaborateurs et améliorer sa productivité, la CPAM 1 des
Yvelines transforme son management : innovation participative, télétravail et baisse de l'absentéisme
en moins en 1 an. La 5 ème Caisse de France en volume (1,350 millions de personnes protégées) fait
face depuis quelques années au non-remplacement de 2 départs sur 3 à la retraite (200 postes en
5 ans) alors même qu’elle gère de plus en plus de cas complexes (multi-employeurs, précarité,
etc) ; et aux nouvelles aspirations des collaborateurs notamment des générations nouvelles. Par
ailleurs, l’un de ses services connaissait un turnover de 30% et 14% d’absentéisme de courte durée.
La Caisse a décidé de développer sa performance et de transformer son management. Précisions.
Patrick Negaret,
Directeur Général de
la CPAM des Yvelines.
QUALITÉ RÉFÉRENCES : QUELS SONT LES ENJEUX DE LA QUALITÉ DANS
VOTRE ÉTABLISSEMENT ?
Patrick Negaret : Comme tous les autres organismes de Sécurité sociale, nous
sommes soumis à des exigences déclinées dans notre structure. Au niveau local,
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QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°82 • Septembre - Octobre 2019 I23
EXCELLENCE
Extrait vidéo : la transformation managériale à la
CPAM des Yvelines.
cela nécessite la recherche d’efficience afin d’être au rendez-vous
sur nos indicateurs de productivité et de délai dans un contexte
permanent de réduction des ressources. 2
Q.R. : RÉSUMEZ VOTRE DÉMARCHE D’EXCELLENCE
OPÉRATIONNELLE : SES ÉTAPES, LES RÉSULTATS, LES
DIFFICULTÉS, DONNEZ QUELQUES EXEMPLES PRÉCIS.
P.N. :
La démarche
Convaincu que le bien-être des « clients » passe par celui des collaborateurs
et qu’en libérant les énergies, les résultats suivront, j’ai
initié en 2012 une démarche d’excellence opérationnelle basée
sur 5 leviers : donner du sens au travail, créer de la confiance,
accorder de l’autonomie, cultiver la reconnaissance et développer
la fierté d’appartenance.
L’organisation est redéfinie, chacun est formé au lean management
adapté aux spécificités d’un service public. La formation
de groupes de travail est favorisée pour gérer chaque aspect de
la Caisse :
• Les 10 principes de management de la Caisse sont édictés
grâce à un collectif de 150 personnes.
• Les collaborateurs se regroupent pour gérer leur cadre de vie
(choisir un restaurant d’entreprise, un service de nettoyage…).
• Un groupe crée un baromètre de la qualité de vie au travail
qui sera rempli par 97% des collaborateurs. Les résultats favorisent
l’échange et la mise en place de plan d’actions.
• La démarche d’innovation participative est gérée au quotidien
par une responsable et 20 ambassadeurs. La démarche
se caractérise par un système d’arbre à idées et une plateforme
collaborative de dépôts d’idées.
Pour que ces démarches aboutissent, la Caisse investit : dans la
© DR
formation, l’accompagnement mais aussi dans des équipements
(conciergerie, salle de gym…). Les parkings et la salle de cantine
dédiés à la direction sont supprimés.
Pour tester cette nouvelle approche du management sur un cas
particulièrement complexe, la CPAM 78 se penche sur la plateforme
de téléphonie et courriels, qui – sur 70 collaborateurs
– connaissait un turnover et un absentéisme de courte durée
important (30% et 14%). Après un benchmark embarquant 10
collaborateurs (plateforme et syndicats), la direction donne à son
service le temps d’échanger pour favoriser la mise en œuvre d’actions
(choisir leur planning, des horaires variables, etc.).
Les résultats
• Après 6 mois de réflexion / discussions et 3 mois de mise
en place la plateforme de téléphonie et courriels affiche des
résultats exceptionnels : les équipes tiennent les indicateurs
de gestion avec 90% d’appels décrochés et une réponse aux
mails en 48h, et l’absentéisme de courte durée a chuté de
30% en 1 an.
• 1300 idées ont été déposées depuis 4 ans, avec une participation
de plus de 50% des collaborateurs et un taux de transformation
de 25% d’idées mises en œuvre.
• La caisse est passée de 30 à près de 200 télétravailleurs.
• 2 strates hiérarchiques ont été supprimées pour passer de
6 à 3.
© DR
2. Présentation de la démarche de transformation managériale au format
« draw my life » (réalisée intégralement par les équipes de la CPAM des
Yvelines) : https://www.youtube.com/watch?v=6NF_e4az264.
Innovation participative, arbre à idées.
24 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°83 • Novembre - Décembre 2019
EXCELLENCE
« L’organisation est redéfinie, chacun est formé
au lean management adapté aux spécificités d’un
service public. »
Q.R. : COMMENT CONSEILLEZ-VOUS DE TRAITER LES
PROBLÈMES DE QUALITÉ ?
P.N. : En plaçant l’humain au centre de la démarche grâce à la
co-construction de solutions avec les collaborateurs qui sont sur le
terrain. Cela favorise l’autonomie, la prise d’initiative et redonne du
sens au travail dans une logique d’amélioration continue. Dans cette
approche, il est indispensable de développer une démarche de symétrie
des attentions pour identifier les attentes respectives de nos salariés
et de nos publics (assurés, professionnels de santé et employeurs).
Q.R. : QUELS OUTILS CONSEILLEZ-VOUS POUR LE
MANAGEMENT DE LA QUALITÉ ?
P.N. : Concernant les logiciels : le déploiement d’outil permet de
soutenir, diffuser une démarche. A la CPAM 78, nous avons fait
le choix d’utiliser une plateforme d’idéation (ID Nov) pour que
chaque agent puisse déposer des idées.
Pour les formations : nous avons formé l’ensemble des managers
(soit plus de 150 personnes) sur les nouvelles postures et organisons
4 fois par an des conférences en lien avec cette thématique.
En outre, je recommande ces ouvrages : « Réinventing organizations
» (F. Laloux) et « Devenir facilitateur » (J-P. Poupard).
Enfin, nous sommes adhérents à l’association Innov’acteurs depuis
2014.
Q.R. : AVEZ-VOUS RENCONTRÉ DES DIFFICULTÉS
DANS CETTE DÉMARCHE ? COMMENT LES AVEZ-VOUS
SURMONTÉS ?
P.N. : Le nombre de collaborateurs ainsi que notre répartition
géographique sur 15 sites constituent des freins lorsqu’on souhaite
essaimer la démarche. Par ailleurs, le temps nécessaire pour que les
managers s’acculturent avec la nouvelle posture attendue est forcément
variable selon les individus. Nous ne cherchons pas à imposer
mais à convaincre qu’ils obtiendront de meilleurs résultats, une
meilleure cohésion avec la nouvelle méthode. A ce titre, nous diffusons
beaucoup d’information sur le sujet et organisons des déplacements
sur site pour accompagner les équipes.
Par ailleurs, au regard des contraintes de chaque service, nous ne
cherchons pas à transformer radicalement l’organisation de façon
identique. C’est pourquoi nous menons régulièrement des groupes
de travail sur la transformation pour étudier le champ des possibles
sans rechercher à déployer le même modèle dans tous nos services.
« Nous ne cherchons pas à imposer mais à
convaincre qu’ils obtiendront de meilleurs résultats,
une meilleure cohésion avec la nouvelle méthode. »
Q.R. : SUR QUELS POINTS LE MANAGER DE LA QUALITÉ
DOIT-IL ÊTRE VIGILANT DANS LE SERVICE PUBLIC ?
P.N. : Les managers sont des profils aux compétences multiples.
Ils doivent veiller à la bonne continuité des activités en intégrant les
exigences en termes de productivité, de délai et de qualité de traitement.
Ils doivent mettre en place les conditions pour donner de l’autonomie
aux équipes en se positionnant comme facilitateur pour lever les
contraintes (projets complexe, etc.) en veillant à la montée en compétences
individuelle et collective.
Propos recueillis par Valérie Brenugat
Un parcours innovant dans
des CPAM
Depuis septembre 2011, Patrick Negaret exerce la fonction de
directeur général à la CPAM des Yvelines. A ce titre, il pilote
la stratégie d’un organisme de 1200 collaborateurs répartis
sur 15 sites. Il est chargé du développement des relations
partenariales avec les professionnels de santé, employeurs
et le Conseil ainsi que le pilotage des activités de prévention,
d’accès aux soins et de prestations des assurés yvelinois (1,4
Million de bénéficiaires).
Avant son poste actuel, il a été successivement directeur de
plusieurs Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) en
France dont plus de 20 ans dans la Sarthe. Cette dernière fut
le terrain d'innovations telles que la création d’un corps de
visiteurs pour les médecins (1997) et de la première plateforme
téléphonique de service (2000).
Il se positionne au cœur des problématiques de santé. En
1998, il présente un concept de prévention primaire Santé
Active, et le met en place avec succès. Récompensée à trois
reprises, cette démarche qui permet à tous les assurés du
régime général de devenir acteur de leur santé est déployée
sur l’ensemble du territoire.
Depuis sept années, il a mis en place à la CPAM des Yvelines,
une démarche s'appuyant notamment sur la confiance, l'autonomie
et l'innovation. A ce titre, son organisme a obtenu
plusieurs récompenses pour cette transformation managériale
: les Espoirs du Management (2017), le trophée Or de
l'Innovation Participative transformation managériale (2017),
le prix de l'Excellence opérationnelle (2018)- remis par le
MEDEF & l'AFQP (Association France Qualité Performance)
et le Prix du Manager Public 2018 - Catégorie Confiance.
26 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°83 • Novembre - Décembre 2019
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DOSSIER LA CERTIFICATION EN 2019
Spécial Marché de la
certification en 2019
SOMMAIRE
©Istock
30 Sécurité de l’information et sécurité au travail, à l’honneur en 2018
33 Apave Certification, Intertek, LNE, Lloyd’s Register et SGS France : bilan 2019 et
perspectives 2020
44 CER Formation certifié par I.Cert et accompagné par 4 As
46 La cybersécurité côté documents et échanges électroniques
48 SoFish choisit la GMAO Altair Enterprise pour gérer sa maintenance et faciliter le
suivi de ses certifications ISO et IFS
28 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019
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DOSSIER LA CERTIFICATION EN 2019
AVIS D’EXPERT
Sécurité de l’information et sécurité au travail
à l’honneur en 2018
Dans un contexte marqué par la transition vers les nouvelles versions d’ISO 9001 et d’ISO 14001,
l’ISO souligne la progression importante de deux thématiques en 2018 : la sécurité de l’information
(ISO 27001) et la santé et sécurité au travail (ISO 45001). Mais l’énergie (ISO 50001) marque le
pas en France. Voici ce que nous retenons des grandes tendances révélées par l’ISO Survey 2018
Chaque année, l’ISO Survey
a le mérite de dresser une
photo macro et internationale
des certifications
dans le monde. Malgré certaines
réserves de l’ISO sur la validité des
chiffres recueillis selon le bon vouloir
des organismes de certification du
monde entier, cela reste un bon indicateur
des enjeux des organisations et
des sujets sur lesquels elles décident
de plus ou moins se mobiliser.
L’année 2018 n’a pas dérogé à la
règle: plusieurs évolutions réglementaires
concernant les entreprises ont
positionné la certification comme
une solution. C’est le cas du règlement
européen sur la protection des
données, publié en mai. Assorti aux
enjeux de transformation numérique
qui questionnent à tous les étages
des organisations, il a positionné
la norme ISO 27001 et la certification
associée comme un moyen de
s’organiser. Trois fois plus de certificats
sont observés en France en un
an, pour atteindre 925 sites d’organisations
certifiés dans l’Hexagone.
Cette tendance au développement
de systèmes de management de la
sécurité de l’information se retrouve
à l’échelle mondiale, puisque le
nombre total de sites certifiés s’approche
désormais des 60 000, contre
39 500 il y a un an et à peine 10 000
en 2011. Plus d’un tiers des certificats
sont distribués sur des sites au sein de
©DR
Vincent Gillet,
secrétaire général
adjoint du Groupe
AFNOR.
l’Union européenne, loin devant les
États-Unis, la Chine et l’Inde.
DÉBUTS RÉUSSIS POUR ISO 45001
Autre grande tendance 2018 : l’augmentation
des démarches de prévention
des risques concernant la santé
et la sécurité au travail (SST). Nous
l’observons dans les démarches de
responsabilité sociétale des organisations
: améliorer les conditions de
travail, prévenir les troubles musculo-squelettiques
sont autant d’actions
qui se structurent et trouvent leur
place dans les politiques des organisations.
La nouvelle ISO 45001,
première norme internationale sur
le management de la SST, trouve donc
son public. Déjà plus de 14 000 sites
sont certifiés partout dans le monde,
avec des débuts plus modestes pour
la France qui affichait en 2018 seulement
208 certificats. Nous nous
attendons à ce que les entreprises
s’emparent de ce référentiel courant
2020, puisque le référentiel britannique
qui faisait foi jusque-là (l’OH-
SAS 18001) sera remplacé par l’ISO
45001 en 2021. Cela ne posera pas
de grandes difficultés pour nos amis
qualiticiens puisque l’ISO 45001 suit
la structure commune aux autres
normes de systèmes de management
que sont l’ISO 9001, l’ISO 14001 ou
encore l’ISO 50001. Les secteurs de
la construction (1 673 sites certifiés
dans le monde) et de la sidérurgie
(1 078) sont logiquement les mieux
dotés. A noter que la Chine mène la
danse avec 4 000 sites certifiés, suivie
par le Royaume-Uni (1 500) et l’Italie
(1 400).
ISO 9001 ET ISO 14001 MÈNENT
TOUJOURS LA DANSE
ISO 9001 reste la norme la plus utilisée
par les organisations de toutes
tailles, tous secteurs confondus. Près
de 1,2 million de sites dans le monde
sont certifiés, contre 1,05 million en
2017. Dans le détail, la Chine fait
largement la course en tête avec 297
000 sites certifiés, loin devant l’Italie
(125 000), l’Allemagne (73 000) et le
Japon (68 000). L’Espagne complète
le top 5 mondial d’une courte tête
devant la France, en nombre de
sites. D’autres pays, comme l’Inde
ou le Royaume-Uni, figurent devant
l’Hexagone en nombre de certificats,
mais pas en nombre de sites, un certificat
pouvant couvrir plusieurs sites
(58 467 en France).
30 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019
LA CERTIFICATION EN 2019
DOSSIER
« Un vrai engouement pour ISO 27001 »
©DR
« La prise de conscience de se faire certifier pour la sécurité
des systèmes d’information est récente, mais puissante.
Les affaires de piratage de réseaux informatiques
de grandes entreprises ou de vols de données personnels
ont permis de braquer les projecteurs sur cet aspect
crucial : les données ont de la valeur et tout le monde
est concerné.
L’écho donné à l’entrée en vigueur du RGPD (Règlement
Européen pour la protection des données) en mai 2018
a contribué à ce réveil collectif. Une excellente nouvelle
pour ISO 27001, dont les exigences reprennent pour
grande partie celles du RGPD. Être certifié permet de
tendre vers la compliance !
Il s’agit d’un texte très technique, qui balaie toutes les
questions liées aux systèmes d’information dans les
organisations. L’ensemble du parcours de l’information
Michel Tudela,
auditeur.
client et interne, son utilisation, les modifications qu’elle
peut subir sont scrutés par cette certification qui s’appuie
sur 4 piliers : disponibilité, intégrité, confidentialité
et traçabilité.
Cela explique l’engouement pour ISO 27001 ces derniers
mois. Aucun secteur n’y échappe. La maîtrise de l’information
est partout. Garantir la protection des données
s’impose comme un enjeu stratégique et économique. »
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QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019 I31
DOSSIER LA CERTIFICATION EN 2019
Le management environnemental, avec ISO 14001,
conserve sa place de 2e norme la plus utilisée dans le
monde. 447 000 sites suivaient ses prérogatives en 2018.
On note la progression du nombre d’organismes certifiés
dans les secteurs de la construction, des services d’ingénierie,
des technologies de l’information et de l’immobilier.
C’est bien le signe d’une plus grande prise en
compte des impacts environnementaux par ces acteurs
économiques… ainsi qu’une plus grande exigence de
leurs donneurs d’ordres.
RÉSULTATS CONTRASTÉS POUR ISO 50001
Indirectement lié à la thématique environnementale, ISO
50001 et le management de l’énergie poursuivent leur
développement au sein des stratégies des organisations,
à l’échelle mondiale. 46 000 sites sont désormais certifiés
dans le monde, avec une dynamique portée par l’Allemagne
(14 000) et la France (7 700). Côté secteur, c’est
logiquement l’industrie – très énergivore – la mieux dotée,
notamment avec les branches agroalimentaires, chimie
et plastique.
Mais dans l’Hexagone, ISO 50001 marque le pas. Si
938 entreprises étaient certifiées en 2017, elles n’étaient
plus que 770 en 2018. Cela peut s’expliquer par un effet
d’aubaine. Un pic a été atteint suite à la réglementation
dispensant d’audit énergétique les grandes entreprises
certifiées ISO 50001. Une fois exemptées, certaines ont fait
le choix de ne pas poursuivre dans cette voie. Une décision
peu stratégique : notre étude de novembre 2019 souligne
que cette certification génère des effets immédiats sur
la consommation d’énergie en corrigeant des anomalies
évidentes, mais aussi des effets sur le long terme en maintenant
les efforts pendant plusieurs années.
Enfin, 2018 restera aussi marquée par l’intérêt naissant
pour ISO 37001, un nouveau référentiel anti-corruption
appliqué dans 1 500 sites dans le monde, et le maintien
d’ISO 22000 sur la sécurité des denrées alimentaires,
preuve de l’intérêt des professionnels pour cette thématique
scrutée de près par les consommateurs. ●
« Prise de conscience
pour ISO 45001 »
« Auparavant, la
norme britannique
OHSAS 18001 faisait
référence en matière
de santé et sécurité au
travail. Mais depuis
la publication d’ISO
45001 en mars 2018,
les acteurs économiques
se tournent
clairement et massivement
vers ce texte
international. Cette norme s’appuie sur la même
structure qu’ISO 9001 et ISO 14001 et s’inscrit dans
une tendance mondiale de fond, avec la question
émergente du bien-être au travail.
Au-delà du soin aux salariés, le sujet représente aussi
un fort enjeu économique. Les entreprises l’ont bien
compris : créer de bonnes conditions de travail et
prévenir les accidents est très rentable, comparé aux
coûts générés par un arrêt de la production suite à
un accident par exemple. ISO 45001 permet d’ancrer
ces questions dans la culture de l’entreprise. Tous
les secteurs sont concernés. Il en va de leur crédibilité
et de leur image. C’est aussi une manière de
préparer le futur : la certification pourrait un jour
faire partie des pré-requis pour répondre à un appel
d’offres, par exemple. »
©Gil Lefauconnier
Béatrice Poirier,
Responsable produits
AFNOR Certification.
Vincent Gillet
32 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019
LA CERTIFICATION EN 2019
DOSSIER
CERTIFICATEUR
AB Certification, Apave Certification,
I.Cert, Intertek, LNE, Lloyd’s Register et
SGS France : bilan 2019 et perspectives 2020
L’ISO a publié son enquête annuelle sur la certification dans le monde. Georges Abi Rached, Directeur
Général d’AB Certification, François Farge, Président d’Apave Certification, Calin Moldovean, Président,
Business Assurance & Food Services d’Intertek, Thomas Lommatzsch, Responsable du pôle Certification
Instrumentation et Technologies de l'Information du LNE et Pascal Prudhon, responsable du pôle
Certification Environnement, Sécurité et Performance du LNE, Olivier Fauroux, Responsable technique
QSE de Lloyd’s Register, Philippe Troyaux, Directeur général et Noël Le Mauff, Responsable développement
d'I.Cert, s’expriment sur cette enquête et dressent un bilan de leurs activités en 2019. Certains
organismes de certification présentent aussi leurs développements. Echanges.
Georges Abi
Rached,
François Farge,
Calin
Moldovean,
© DR
Directeur
Général d’AB
Certification.
© Franck Juery
Président d’Apave
Certification.
© DR
Président, Business
Assurance & Food
Services d’Intertek.
© DR
Thomas
Lommatzsch,
responsable du pôle
Certification Instrumentation
et Technologies de
l'Information du LNE.
© DR
Olivier Fauroux,
Responsable
technique QSE de
Lloyd’s Register
©Laurence de Terline
Olivier Audebert,
Directeur Technique
et Développements
de SGS France
© DR
© DR
Philippe
Troyaux,
Directeur général
d’I.Cert.
Noël Le Mauff
Responsable
développement
d’I.Cert.
QUALITÉ RÉFÉRENCES : QUELS SONT LES ÉVÉNEMENTS IMPORTANTS DE VOTRE
ORGANISME EN 2019 ?
Olivier Audebert :
• Nouvelle norme 45001 : poursuite de l’année 2018
• Nouvelle norme 50001 : poursuite de l’année 2018
• Développement des activités dans le domaine de l’IT (RGPD / ISO 27001 / HDS
(Hébergeur de données de santé) / certification de compétences DPO)
• Développement de l’activité en RSE.
François Farge : Apave renforce son activité de certification et annonce l’acquisition
de la société BCS Certification, notamment leader français de la certification
en milieux hyperbares.
Durant l’année, nous avons reçu l’accréditation pour ISO 50001 (la certification du
système de management de l’énergie) et le COFRAC nous a également autorisé pour
la certification des organismes de formation « Qualiopi ».
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019 I33
DOSSIER LA CERTIFICATION EN 2019
Apave Certification poursuit son développement
sur l’EN 9100 (secteur
Aéronautique) grâce à l’obtention
récente de l’accréditation. Il obtient
également l’accréditation VCA à l’international.
Calin Moldovean : Nous sommes
ravis du lancement de notre nouveau
programme "Total Sustainability
Assurance", une solution offrant une
approche indépendante et systémique
qui œuvre pour le développement
durable sur toutes les étapes de la
chaîne de valeur d’une entreprise, tant
du point de vue opérationnel qu’institutionnel.
Fidèles à l'héritage de notre
entreprise qui est de donner vie à la
qualité et à la sécurité, nous voulons
qu'Intertek reste pionnier sur les solutions
en matière de développement
durable et de durabilité.
La durabilité est le mouvement de
notre siècle, et chez Intertek, nous
sommes soucieux de soutenir nos
clients et de répondre à leurs besoins.
Nous pensons que nous sommes nés
pour rendre le monde meilleur, et nous
le faisons en aidant les entreprises à
relever les défis les plus complexes en
matière de durabilité pour aujourd’hui,
demain et après-demain.
Retrouvez plus d’information sur notre
solution :
Thomas Lommatzsch et Pascal
Prudhon : Le LNE 1 a poursuivi le
développement de ces activités de
certification dans le domaine de la
cybersécurité et de l’environnement.
En août 2019, le LNE a été l’un des
premiers organismes accrédités par
le COFRAC pour la délivrance de la
certification Hébergeur de données de
santé (HDS). De nombreuses entreprises
lui font déjà confiance pour ce
type de service, notamment des prestataires
de cloud reconnus, comme OVH.
En octobre 2019, le LNE a émis son
premier certificat en application de la
norme ISO 45001.
Olivier Fauroux :
• Migration ISO 45001 : 2018 : les
clients LR qui étaient déjà certifiés
OHSAS 18001 bénéficient d’une
durée d’audit adaptée liée à leur
certification accréditée
• Transition ISO 50001 : Amélioration
continue de la performance
énergétique
• Nouvelle version FSSC ISO 22 000
Version 5 et BRCGS dans la sécurité
des denrées agro- alimentaires
• Faire connaitre davantage notre
organisme de formation Lloyd’s
Register
• La sécurité de l’information – sécurité
des données / LR travaillant
en mode projet sur ces secteurs-là.
• Lancement et déploiement de
notre Portail client en ligne permettant
à nos clients via un espace
personnalisé de consulter en
temps réel les données relatives à
leur audit en leur donnant accès
à l’ensemble de leurs données de
certification (rapport, état d’avancement,
certificat).
Noël Le Mauff et Philippe Troyaux :
Notre organisme de certification est
fortement impacté, en 2019, par la mise
en place de la certification des organismes
du développement des compétences
: formation professionnelle,
bilan de compétences, validation des
acquis de l’expérience, apprentissage.
En effet, la loi « avenir professionnel »
du 5 septembre 2018 s’est concrétisée le
6 juin 2019 par la publication des textes
définissant précisément le référentiel
national de certification qualité. Au
1er janvier 2021 (2022 pour les CFA),
les prestations concourant au développement
des compétences devront être
certifiées.
Par ailleurs, I.Cert est positionné sur
la thématique du BIM (maquettes
numériques du bâtiment). Nous avons
délivré, cette année, nos premiers
certificats à des techniciens de numérisation
et modélisation 3D. Nous
proposons également une labellisation
de maquettes 3D, ainsi qu’une qualification
d’entreprise de modélisation.
Grâce à ces démarches, nous souhaitons
apporter des signes de confiance
solides au marché et aux maîtres d’ouvrage.
C’est également en 2019 que nous
avons pu démarrer notre nouvelle activité
de certification des organismes
de formation du diagnostic technique
immobilier. Un arrêté du 2 juillet 2018
impose, en effet, à ces organismes de
formation une certification spécifique
pour exercer leur activité.
Dernier point mais pas des moindres,
notre organisme étant dépendant de
textes réglementaires sur la thématique
de l’amiante, nous avons été percutés
par des péripéties en la matière.
Premièrement, un arrêté paru le 16
juillet demandait aux opérateurs de
repérage amiante avant travaux d’être
certifiés amiante avec mention. Une
ordonnance du Conseil d’Etat du 27
août 2019 a suspendu cette obligation.
Deuxièmement, le Conseil d’Etat a
également annulé, le 24 juillet, l’arrêté
du 25 juillet 2016 donnant les critères
de certification amiante avec et sans
mention sur lesquels les certificateurs
sont accrédités. Ces deux sursauts
juridiques ont fortement bousculé le
monde de la certification amiante et
1. Laboratoire national de métrologie et d'essais.
34 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019
Nous avons aujourd’hui plus de
demandes pour des audits de systèmes
intégrés que par le passé suite au développement
de l’Annexe SL et des audits
45001.
N.L.M. et P.T. :
© DR
notamment l’activité d’I.Cert. Cela
devrait être rétabli pour 2020.
Georges Abi Rached : Le Comité
Français d’Accréditation a jugé recevable
l’extension d’accréditation pour
le domaine de certification des prestataires
d’actions concourant au développement
des compétences selon la
norme ISO/IEC 17065.
AB Certification a été donc intégré
dans la liste des organismes certificateurs
diffusée par le ministère du
Travail, autorisés par le Comité français
d’accréditation (Cofrac) à démarrer
les activités de certification des
prestataires d’actions concourant au
développement des compétences sur
la base du référentiel national de certification
qualité (Qualiopi).
Q.R. : QUELLES RÉPERCUSSIONS
LES NOUVELLES VERSIONS OU
NOUVELLES NORMES ONT-ELLES
ENTRAÎNÉ SUR VOTRE ACTIVITÉ EN
2019 ?
O.A. :
• Concernant la transition vers les
versions 2015 des normes ISO
9001 et ISO 14001 et la fin de cette
période, après une année 2018
marquée par un volume d’activité
très important en peu de temps,
l’année 2019 a mis en évidence une
2. NST = New standard Transition : transition de normes.
La remise officielle des certificats ISO 9001 et 14001 à
l'association QIA, par le directeur d'Apave Certification.
baisse du volume d’activité.
• Pour les normes ISO 45001 et ISO
50001, globalement, les clients
attendent le dernier moment ou
leur audit de renouvellement pour
s’engager dans cette transition. Ce
qui conduit à un retardement des
audits.
F.G. : Comme indiqué en 2018, il y
a peu de changements aussi cette
année sur les certifications en système
de management, mais des fortes
demandes suite à Qualiopi, la certification
des organismes de formation a
été enregistrée.
C.M. : Maintenant que les transitions
des normes fondamentales sont terminées,
les organisations commencent
à évaluer les enseignements de leurs
audits de certification et à saisir les
bénéfices des normes mises à jour. Il
y a un intérêt croissant pour la norme
ISO 45001. Cette année, Intertek a
aidé de nombreuses organisations
à comprendre les bénéfices qu'un
système complet de gestion de la santé
et de la sécurité au travail peut avoir
sur l'entreprise.
O.F. : Notre activité Clients s’est globalement
stabilisée après un pic en 2018
faisant suite aux campagnes de NST 2
principalement sur l’ISO 9001.
Si par le terme de « norme », il faut
entendre « réglementation », l’activité
d’I.Cert a été impactée à plusieurs
niveaux :
• pour la certification des organismes
de formation on estime
selon les sources entre 34 000 et
50 000, le nombre d’organismes à
certifier, avant 2021. C’est un nouveau
défi pour I.Cert, pionnier de
la certification dans le domaine de
la formation professionnelle, ce
qui nous force à être toujours plus
innovants et plus efficaces dans
le traitement des dossiers, tout
en étant soucieux de la qualité de
notre service client ;
• pour la certification des organismes
de formation du diagnostic
technique immobilier, c’est une
nouvelle activité qui a démarré
pour I.Cert ;
• pour la réglementation amiante,
les annulations de textes se sont
traduites par des annulations
d’examen de certification amiante,
puisque ceux-ci n’étaient plus cadrés
par aucun texte. Le ministère
du travail a annoncé que la signature
d’un texte rétablissant la certification
amiante est en cours de
rédaction et de signature.
Concernant les normes volontaires,
aucune publication n’a eu d’impact
significatif sur l’activité d’I.Cert en
2019.
« En France, nous constatons
une baisse inéluctable du
nombre de certificats ISO
9001 et ISO 14001. »
Olivier Fauroux
DOSSIER LA CERTIFICATION EN 2019
G.A.R : L’ensemble des clients AB
Certification ont réalisé la transition
concernant les normes ISO 9001 et
14001 version 2015 dans les délais.
Pour la transition entre le référentiel
OHSAS 18001 à l’ISO 45001, la majorité
des clients ont franchi le cap. Pour
la norme ISO 50001, la transition se
fait lors des audits de renouvellement.
Q.R. : L’ISO VIENT DE PUBLIER
SON ENQUÊTE ANNUELLE SUR LA
CERTIFICATION DANS LE MONDE.
QUELS SONT POUR VOUS LES POINTS
SIGNIFICATIFS ?
O.A. : En France, nous constatons une
baisse inéluctable du nombre de certificats
ISO 9001 et ISO 14001. Ce n’est
pas une surprise, le changement de
culture qualité et même environnement
dans le milieu de l’entreprise a
évolué vers une approche plus stratégique
et économique que par une
simple obligation poussée par la
concurrence. D’ailleurs, nous constatons
par expérience que beaucoup
d’entreprises s’inspirent des normes
pour concevoir leur propre référentiel
Qualité-Sécurité-Environnement et
Energie intégrant des exigences plus
spécifiques à leur secteur d’activité.
F.G. : Encore une fois les données
publiées sont malheureusement
soumises à interrogation au vu des
variations importantes de certains
chiffres. Nous voyons donc très
favorablement la mise en place de
l’annuaire « IAF CertSearch », qui
pourrait permettre une certaine fiabilisation
des données.
C.M. : L'enquête ISO donne une indication
générale des tendances de
certification dans le monde, maintenant,
l'enquête dépend de l'autodéclaration
faite par les Organismes de
Certification, de nombreux facteurs
augmentent donc le degré de variabilité.
Cependant, il est intéressant
de noter l'augmentation du nombre
de certification dans certaines des
normes liées à la gestion du risque
comme les normes ISO 27001 et ISO
22301 par exemple.
T.L. et P.P. : Nous retenons notamment
le nombre de certifiés français
suivant la norme ISO 27001 qui est
particulièrement bas en comparaison
de pays équivalents et qui diminue
en 2018. Même si le référentiel
HDS devrait contribuer à accroitre
ce chiffre en 2019, on ne peut que
regretter que l’usage de l’ISO 27001
ne soit pas plus répandu, alors que
le contexte lié à la sécurité de l’information
est clairement en faveur de la
mise en œuvre de ce type de norme.
O.F. : Le premier enseignement issu
de cette enquête est la difficulté à
maîtriser la qualité des données.
L’enquête est entachée d’un certain
nombre de biais : les données communiquées
par les organismes de certification
fluctuent d’une année à l’autre,
les données ne sont pas toujours
publiques ou encore les données
communiquées ne sont pas celles
que l’on pense ! Dans un monde où de
plus en plus de données sont disponibles
par tous, n’importe où et à tout
moment, l’enjeu est de les organiser,
de les traiter et de les interpréter.
C’est une des missions que LR remplit
quotidiennement auprès de ses
clients, en s’assurant que les communications
externes de nos clients sont
cohérentes et fiables par rapport aux
données générées par leurs systèmes
de management.
Le second enseignement est la très
faible progression du nombre de certificats
50001 en France (759 en 2016
contre 770 en 2018). On comprend
ici, que l’arrêt de la bonification des
CEE pour les entreprises certifiées
ISO 50001 a envoyé un très mauvais
signal sur le marché, n’incitant plus
les entreprises à faire reconnaître leur
système de management de la performance
énergétique par un tiers accrédité,
malgré les forts enjeux liés au
changement climatique.
Enfin, le troisième enseignement est
l’arrivée de la toute nouvelle norme
ISO 45001 en mars 2018 qui remplace
l’OHSAS 18001. Certaines entreprises
n’ont pas attendu la fin de la
période de transition (mars 2021)
pour confronter leur système de la
santé et de la sécurité au travail aux
nouvelles exigences de l’ISO 45001.
L’ISO 45001 n’est pas une énième
norme de système de management,
elle se positionne comme vecteur de
l’amélioration santé/Sécurité dans
les entreprises par l’engagement et la
prise de conscience de tous les acteurs
qui les composent. Cette certification
sous accréditation est complétée
par des règles obligatoires complémentaires
donnant du sens à cette
démarche.
Lloyd’s Register est un des premiers
organisme de certification (OC)
accrédité ISO 45001 : 2018 au Monde
(de par la volonté de notre Groupe
Anglais)
Nous bénéficions d’une reconnaissance
du certificat LR à l’international
avec l’entité IAF (International Accréditation
Forum).
Cette reconnaissance nous garantit
une légitimité sur le marché et
un positionnement Premium de par
une qualification pointue de nos
ressources auditeurs, tous Experts
dans le domaine d’activité de nos
clients.
Nous accompagnons nos clients dans
cette démarche en proposant tout
un panel de services et de formules
packagées adaptées à leurs besoins.
36 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019
LA CERTIFICATION EN 2019
DOSSIER
marché de la qualité continuent dans
cette tendance à la baisse, observée ces
dernières années, avec la version 2015
de la norme ISO 9001. Néanmoins
comme expliqué dans la synthèse
de l’étude, plusieurs raisons liées à la
réalisation même de l’enquête, ont pu
conduire à des chiffres à la baisse. Il
faut donc rester prudents en en alerte
quant à cette évolution dans le temps.
Nous estimons qu’une hausse progressive
du nombre de certifiés selon l’ISO
9001:2015 devrait se produire avec un
effet retardement.
G.A.R : Le marché est arrivé à maturité
au niveau international. Une légère
baisse de 6% en France pour l’ISO
9001. Toutefois, cette baisse n’est pas
répercutée au sein d’AB Certification
qui voit son nombre de certificats
augmenter. L’ISO 14001 est en
stagnation en France, mais, de même,
on observe au sein d’AB Certification
une croissance significative. Pour l’ISO
50001, malheureusement, cette norme
stagne.
Q.R. : EN 2019, L’ISO A PROPOSÉ
DE NOUVELLES NORMES 3 .
QUELLES SONT LES ATTENTES DES
ENTREPRISE ET DES ORGANISATIONS
EN FRANCE PAR RAPPORT A CES
NORMES ? QUELLE EST LA DEMANDE
DE CERTIFICATION DE CES NORMES
EN FRANCE ? COMMENT VOYEZ-VOUS
SON ÉVOLUTION ?
© DR
Cf site internet Lloyd’s Register et
formules proposées :
N.L.M. et P.T. : Les chiffres liés au
Façade de l’établissement parisien du LNE.
O.A. : A ce jour, nous n’avons noté
presque aucune sollicitation sur ces
nouveaux référentiels. Il est important
de dire que c’est rarement l’organisme
certificateur qui est interrogé par les
entreprises sur ces sujets de nouvelles
normes ne conduisant pas à une certification
(plus à une évaluation), car
nous ne sommes pas identifiés comme
des acteurs pouvant accompagner ou
conseiller de par l’indépendance d’une
tierce partie en certification.
F.G. : Pour le moment, nous n’avons
pas de demande sur ces normes.
C.M. : Bien qu'il n'y ait pas eu un
vif intérêt en France spécifiquement
pour les normes en question, nous
avons identifié un intérêt pour
3. 27501:2019 Aidant les dirigeants et employeurs à mettre en place un entreprenariat, davantage axé sur l'humain et à établir des relations de travail
durable, ISO/IEC 27701 : 2019 sur le management de la protection de la vi privéee, ISO 46001 relative aux systèmes de management de l'utilisation efficace
de l'eau, ISO 37122 concernant la mesure de la performance des villes « intelligentes », ISO 34101-1 pour le cacao durable et traçable,
ISO 21248:2019 portant sur l'évaluation de qualité pour les bibliothèques (nationales) et ISO 30414 relative au bilan du capital humain.
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019 I37
DOSSIER LA CERTIFICATION EN 2019
les services récemment développés
dans le cadre de l'accréditation
ISO17065 pour le RGPD, qui sera
probablement le moteur de la croissance
avec les normes ISO27000. Nous
avons constaté un besoin accru de
services de formation, car les organisations
cherchent des conseils sur la
meilleure façon de mettre en œuvre
et d'intégrer ces types de certification
dans leurs systèmes de gestion existants.
T.L. et P.P. : Nous accueillons favorablement
le développement de ces
normes qui répondent pour certaines
« Il nous semble prioritaire de
favoriser la mise en place des
certifications réalisées suivant
les normes qui constituent
le socle de base (ISO 9001,
14001, 27001, …). » Thomas
Lommatzsch et Pascal Prudhon
à de réels enjeux sociétaux. Il nous
semble prioritaire de favoriser la mise
en place des certifications réalisées
suivant les normes qui constituent
le socle de base (ISO 9001, 14001,
27001, …).
O.F. : Nous constatons, aujourd’hui, que
ce sont plus les organismes de certification
qui proposent de nouvelles normes
que nos clients qui sont à l’écoute de ces
dernières. Il existe, aujourd’hui, tellement
de normes qu’il est difficile de faire
les bons choix pour son organisation.
Les grands groupes voulant se différencier
s’efforcent d’enrichir leurs offres de
prestations spécialisées dans le but de
conquérir de nouveaux clients. Certains
cherchant à se positionner sur des
marchés plus techniques pour limiter
leur exposition à la concurrence.
ISO 45001
« Le cas de QUALIOPI est un bon
exemple où la DGEFP a consulté
largement et notamment les
organismes certificateurs via la
COPREC. » François Farge
Chez LR, nous sommes de fiers défenseurs
de la Qualité via notre ADN
anglais « Santé Sécurité » de près de 250
ans d’existence et nos accréditations ;
notre cœur de marché se concentrant
essentiellement en France sur le QSE
et plutôt dans le secteur de l’industrie.
G.A.R : Les demandes de certification
pour de nouvelles normes sont en
baisse. Les chefs d’entreprise trouvent,
pour le moment, qu’il y a beaucoup de
normes à mettre en place et sont en
attente de maturité des normes existantes
au sein de leur structure avant
de commencer à mettre en place et en
œuvre de nouvelles normes même s’ils
les trouvent intéressantes.
Q.R. : D’AUTRES RÉFÉRENTIELS
DE CERTIFICATION SONT EN
CROISSANCE OU ÉMERGENT.
COMMENT VOTRE ORGANISME
MÈNE-T-IL SA STRATÉGIE DE
DIVERSIFICATION ? QUELS SONT
LES RÉFÉRENTIELS QUI SONT EN
DÉVELOPPEMENT CHEZ VOUS ?
O.A. :
• Les référentiels RSE. Malgré la
difficulté du marché autour de la
RSE, quelques dispositifs se démarquent
(ISO 20121, Reporting
extra-financier et des labels répondant
à des attentes d’organisations
professionnelles ou d’entreprises).
• Pourquoi ? Car c’est un mix efficient
entre la stratégie, la réduction
des coûts (achats, énergie)
et le bien-être des ressources humaines
(qualité de vie au travail,
gestion de carrières et innovation).
• La sécurité des informations
avec l’ISO 27001 et La RGPD. Le
renforcement du digital et des
échanges de datas dans une entreprise
est inéluctable. Les entreprises
doivent donner des garanties
sur la maîtrise de leur système
d’informations et des données
qu’elles utilisent.
• La santé et la sécurité au travail
avec l’ISO 45001.
F.G. : En matière de certification
volontaire, nous avons demandé au
Cofrac de s’investir sur l’axe de la
sûreté, via notamment la norme ISO
18788 car le contexte reste sensible,
Nous développons aussi, par ailleurs,
la certification suivant l’ISO 19443
concernant les organisations de la
chaîne d'approvisionnement du secteur
de l'énergie nucléaire, la SA 8000, via
notre réseau d’OC, qui conduit les
38 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019
LA CERTIFICATION EN 2019
DOSSIER
DEEPER
INSIGHT
HIGHER
IMPACT
proposés par nos clients s'étend à de
nouveaux secteurs, nous collaborons
étroitement avec les parties prenantes
pour comprendre ces besoins et continuer
à être un partenaire de confiance.
Notre programme NPS (pour évaluer
la satisfaction de nos clients) nous
connecte au plus près des attentes de
nos clients et nous permet de prioriser
nos innovations et nos développements
pour nous aligner sur leurs besoins.
T.L. et P.P. : Le LNE a fait le choix
d’accentuer ses développements dans
entreprises à prendre en compte les
impacts éthiques et sociaux de leurs
politiques et de leurs activités
Par ailleurs, en France, la certification
est toujours de plus en plus utilisée
dans un cadre règlementaire, le
dernier exemple étant la certification
QUALIOPI des organismes de formation.
C’est un mouvement que nous
constatons et suivons favorablement,
du moment que les référentiels sont
bien pensés avec des représentants de
toutes les parties prenantes. Le cas de
QUALIOPI est un bon exemple où
la DGEFP 4 a consulté largement et
notamment les organismes certificateurs
via la COPREC 5 .
C.M. : Notre stratégie de diversification
est largement basée sur les futurs
besoins de nos clients ainsi que sur
l'analyse du marché pour les tendances
émergentes. Au fur et à mesure que le
portefeuille de produits et de services
4. Délégation générale à l'emploi et à la formation
professionnelle.
5. Confédération des organismes indépendants
tierce partie de prévention, de contrôle et d'inspection.
« Nos axes de développements
concernent les signes de qualité
autour de la numérisation et la
modélisation des maquettes
numériques dans les bâtiments
existants. » Noël Le Mauff et
Philippe Troyaux
les domaines du numérique et de
la transition écologique. Ainsi, de
nouveaux référentiels vont voir le jour
comme par exemple un référentiel relatif
à la certification des architec-
Réunion d’ouverture d’audit
interne chez SGS France.
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019 I39
DOSSIER LA CERTIFICATION EN 2019
tures de délivrance d’un temps.
O.F. : A court terme, les ambitions de
Lloyd’s Register se concentrent autour
de la norme ISO 45001 : 2018 via notre
certification délivrée sous accréditation.
La certification ISO 45001 sous accréditation
impose la conformité aux
règles obligatoires IAD MD 5 et IAF
MD22 précisant notamment un audit
exhaustif des postes de travail, l’implication
plus fortes des parties intéressées
spécifiques dans l’audit (CHSCT,
Médecine du travail).
Nous souhaitons être identifié clairement
comme étant le « Spécialiste » de
la Culture Santé Sécurité au Travail en
apportant à nos clients un véritable
Plan de préparation à défaut d’une
simple migration.
Les auditeurs LR étant eux-mêmes
ambassadeurs de la sécurité à travers
leur formation.
Préparez-vous et réussissez votre
Migration avec les équipes LR !
Nous avons donc travaillé sur des offres
packagées sur-mesure :
• Pack Certification : Adapté aux
entreprises qui sont certifiées en
OHSAS non accrédité, ILO‐OSH
2001, ou qui souhaitent commencer
la certification en ISO 45001.
• Pack Migration : pour les entreprises
clientes LR, qui sont déjà
certifiées OHSAS 18001 et souhaitent
migrer vers la norme ISO
45001.
Ces formules tout en un permettent
à nos clients de bénéficier de support
de formations (via notre organisme
de formations) couplés à nos services
et outils d’évaluation à l’audit pour
évaluer le niveau de maturité de son
Système de Management (outil en ligne
d’autodiagnostic).
Depuis mars 2018, nous organisons
régulièrement des webinaires gratuits
d’Expert sur le sujet afin de sensibiliser
nos clients dans cette approche.
Nous nous appuyions également sur
des experts externes pour une prise de
conscience santé/sécurité des travailleurs
sur leur site de travail.
Enfin, nous accompagnons aussi
nos clients sur référentiels sectoriels
comme l’automobile, l’aérospatial, la
sécurité des denrées agro-alimentaires,
la formation, la sécurité de l’information
et des données.
N.L.M. et P.T. : Comme précisé sur les
points précédents, nos axes de développements
concernent les signes de
qualité autour de la numérisation et
la modélisation des maquettes numériques
dans les bâtiments existants.
Pour répondre aux besoins ressentis
du marché, nous composons avec les
différents signes de qualités existants
qui peuvent aller de la certification de
personne en passant par la qualification
et en utilisant pourquoi pas les
systèmes de management portés par
l’ISO.
Les systèmes de management ISO sont
incontournables si en tant qu’OC nous
souhaitons nous développer à l’international
et/ou répondre à des demandes
spécifiques. C’est un axe que nous
regardons de près pour 2020.
G.A.R : La norme en pleine croissance
au sein d’AB Certification est celle relative
aux Organismes de Formation
qui est rendue obligatoire à partir de
janvier 2021 pour bénéficier des fonds
publics ou mutualisés. D’autres normes
telles que l’ISO 27001 (ISO/IEC 27001,
qui expose les exigences relatives aux
systèmes de management de la sécurité
des informations (SMSI)), ISO
13485 (L'ISO 13485:2016 énonce
les exigences relatives au système de
management de la qualité lorsqu'un
organisme doit démontrer son aptitude
à fournir régulièrement des dispositifs
médicaux et des services associés
conformes aux exigences des clients et
aux exigences réglementaires) et l’ISO
45001 (les exigences pour un système
de management de la santé et de la
sécurité au travail (S&ST)) sont en
pleine croissance.
Q.R. : COMMENT LA FRANCE SE
DIFFÉRENCIE-T-ELLE DES AUTRES
PAYS DANS SA DEMANDE DE
CERTIFICATION ISO ? QUELS SONT
LES DOMAINES D’ACTIVITÉ LES PLUS
DEMANDEURS DANS LES NORMES
CITÉES DANS L’ENQUÊTE ISO ?
O.A. :
• On constate que la France présente
toujours un niveau de certification
inférieur à la plupart des
autres pays présentant un contexte
économique comparable.
• Notre pays à travers son fonctionnement
et sa culture est très
orienté vers des démarches locales
s’appuyant sur des obligations réglementaires
locales.
• En France, les secteurs les plus
développés en termes de certification
sont :
- Dans le domaine industriel : la métallurgie
/ l’électronique / la plasturgie
et associés / la construction
/ l’agro-alimentaire
- Dans le domaine des services : le
transport / le retail / les bureaux
d’étude
F.G. : Nous ne notons pas vraiment
de différence pour les certifications
Qualité / Sécurité / Environnement. La
« Le seul domaine spécifique
au marché français est son
intérêt grandissant pour les
normes visant les systèmes
de gestion de la santé et
de la sécurité au travail. »
Calin Moldovean
40 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019
LA CERTIFICATION EN 2019
DOSSIER
demande reste forte concernant l’ISO
50001 pour le management de l’énergie,
poussée par les avantages financiers et
les contraintes règlementaires. Il reste
par contre un certain retard vis-à-vis
de la certification ISO 27001, les entreprises
françaises, bien que conscientes
de cet enjeu ne n’en voient peut-être
pas encore l’intérêt de cette norme
pour gérer la sécurité de leurs données.
C.M. : Le marché français est similaire
au reste de l'Europe. Le seul domaine
spécifique au marché français est son
intérêt grandissant pour les normes
visant les systèmes de gestion de la
santé et de la sécurité au travail. La
norme OHSAS18001 n'a jamais été
vraiment appliquée sur le marché local
et les très rares applications étaient
pertinentes essentiellement sur les
activités en lien avec l’international,
l'accréditation locale n'étant pas disponible.
Maintenant que la norme ISO
45001 est en vigueur, elle suscite un
intérêt croissant et nous constatons une
« La certification des
organismes de formation
selon le Référentiel National
Qualité mis en place par
la DFEGP à travers France
Compétences représentera
une part importante de notre
activité au cours de l’année. »
Olivier Audebert
augmentation des demandes de certification
du fait de la présence d’une
accréditation locale.
T.L. et P.P. : La France reste un pays
où les certifications volontaires suivant
les normes ISO restent à un taux inférieurs
à des pays équivalents tel que
l’Allemagne.
O.F. : Nous avons constaté que le
marché français de la certification
« Nous avons prévu un
développement en matière de
certification suivant la norme
ISO 17065 du référentiel RNQ –
QUALIOPI pour les organismes
de formation et de l’activité de
certification pour les dispositifs
médicaux. » Georges Abi Rached
est en pleine mutation depuis ces
dernières années. La certification
devenant davantage un « produit de
commodité » plutôt qu’un vecteur
d’amélioration continue dans les organisations.
Comme sur n’importe quel
marché où se rencontrent l’offre et la
demande, nous sommes maintenant
dans une logique de coûts ; le client
recherchant plutôt un prix sur 3 ans
avec à la clé son certificat plutôt qu’une
prestation de qualité à valeur ajoutée
pour son système de management.
© DR
Remise de certificat par Lloyds’ Register France au Centre Militaire
d’Expertise Aérienne de Mont de Marsan (CEAM) pour son obtention
de certification EN-AS9100 sur le salon du Bourget Juin 2019.
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019 I41
DOSSIER LA CERTIFICATION EN 2019
D’un point de vue technique, nous
observons que la France est un pays où
le Management reste important dans
les organisations.
Traditionnellement, le métier d'auditeur
qualité répondait à l'exigence
de conformité des produits et processus
aux normes et réglementations
en vigueur, aujourd’hui il intègre
davantage la notion de « systèmes » ;
l’auditeur auditant un système de
management en place dans l’organisation
et non plus les clauses de la norme.
Les domaines d’activité les plus demandeurs
dans les normes citées dans
l’enquête ISO constatés chez Lloyd’s
Register sont les standards QSE (9001-
14001- 45001) mais également le
secteur de l’aéronautique AS/EN 9100.
G.A.R : Les fortes demandes sont celles
indiquées précédemment. En effet, la
norme ISO 13485 pour les dispositifs
médicaux et la norme ISO 27001 pour
la sécurité de l’information.
Q.R. : QUELS SONT VOS PROJETS DE
DÉVELOPPEMENT POUR 2020 ?
O.A. : Elle consiste dans la poursuite
de notre stratégie 2019 :
• Développement des évaluations
RSE
• Développement des certifications
et audits dans le domaine de l’IT
• Renforcement des certifications
selon les normes ISO 45001 et ISO
50001
• Par ailleurs, la certification des
organismes de formation selon le
Référentiel National Qualité mis
en place par la DFEGP à travers
France Compétences représentera
une part importante de notre activité
au cours de l’année.
F.G. : Continuer le développement de
notre portefeuille de prestations mais
également rechercher de nouvelles
accréditations pour augmenter la
confiance dans la qualité de nos prestations,
ceci à l’identique de celles
décrites précédemment.
C.M. : La majorité de nos plans de
développement pour 2020-2025 sont
directement liés à des initiatives
en relation avec le développement
durable, tant d'un point de vue institutionnel,
opérationnel, qu’au niveau
de la chaîne logistique. Nous développons
des solutions afin de soutenir,
de mettre en œuvre et de démontrer
les engagements de nos clients en
matière de développement durable et
qui découlent directement des Objectifs
de Développement Durable définis
au niveau mondial (ODD) ou
d’autres risques matériels et priorités
sectorielles. Cela comprend le développement
de plates-formes technologiques,
avec l'utilisation de nouvelles
solutions numériques pour faciliter
la transparence, la traçabilité, l'atténuation
des risques et l'assurance
qualité à toutes les étapes de la chaîne
de valeur, c'est-à-dire l'approvisionnement
en matières premières, la
conception, la production, le transport
et la distribution au consommateur.
O.F. : Les projets sont nombreux
mais ils nécessitent une confidentialité
dans la phase développement.
Toujours sur l’ISO 45001, pour les
primo certifiés, LR a développé une
démarche en 4 étapes PR!SM+ 45001
s’appuyant sur des système de management
mature Qualité et/ou environnement
G.A.R : Nous avons prévu un développement
en matière de certification
suivant la norme ISO 17065 du référentiel
RNQ – QUALIOPI pour les
organismes de formation et de l’activité
de certification pour les dispositifs
médicaux.
Q.R. : POUVEZ-VOUS DONNER UN
EXEMPLE RÉCENT DE CERTIFICATION
QUE VOUS AVEZ DÉLIVRÉ POUR
UNE SOCIÉTÉ OU UN ORGANISME ?
COMMENT AVEZ-VOUS PROCÉDÉ ?
O.A. Le processus de certification
est globalement systématiquement le
même et suit les étapes suivantes :
• Prise de contact commercial
• Envoi d’une demande d’informations
• Offre commerciale et validation
• Recherche de ressources compétentes
(notamment quand il faut
tenir compte de codes d’activité)
• Planification de l’audit
• Réalisation de l’audit ; rédaction
d’éventuelles non-conformités et
réponses du client aux écarts
• Revue technique
• Envoi du rapport et certificat
F.G. : Suite à une demande formulée
par tout type d'organisme -via notre
site, par téléphone, nous rentrons en
contact.
Après une définition précise de son
périmètre, de ses activités et une écoute
attentive de ses impératifs, nous procédons
à une revue de contrat technique
et commerciale afin de dimensionner
nos interventions.
Nous sélectionnons, avec l’appui d’un
chargé d’affaires dédié, une équipe
d’auditeurs spécifiquement qualifiée
à la fois sur la norme concernée et le
secteur d’activité couvert.
Nous réalisons l’audit de certification et
émettons à ce titre à un rapport d’audit
statuant à la fois sur la conformité à la
norme mais aussi sur la performance
du système de management mis en
place.
42 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019
LA CERTIFICATION EN 2019
DOSSIER
En l’absence de non-conformités
majeures non soldées, nous transmettons
ce rapport pour prise de décision
par nos experts et dès l’avis de décision
positif, nous pouvons émettre le certificat
pour une durée de trois ans.
Un questionnaire de satisfaction est
transmis à l'entreprise portant sur l'ensemble
du parcours de service avec
Apave Certification (des premiers
échanges commerciaux à la transmission
du rapport et du certificat éventuel)
afin de nous mesurer et mieux
nous améliorer.
Cette validité de trois ans est conditionnée
à la réalisation d’audits de surveillance
reprenant le process mis en œuvre
ci-dessous.
Un processus défini par l’application
de règles internationales cadrant nos
interventions, tout en écoutant les
exigences de nos clients, c’est notre
travail au quotidien d’opérateur tierce
partie et garant d’une marque de
confiance : Apave Certification !
C.M. : Pour rester sur le thème du
développement durable, Nespresso a
voulu s'assurer que les processus de
recyclage de ses capsules de café soient
durables et efficaces. Ils ont alors créé
un programme mondial qui permet
non seulement de recycler les matériaux,
mais aussi d'utiliser le café usagé
dans la production d'énergie biomasse.
Nespresso a demandé à Intertek de
développer un processus d'assurance
qualité sur l'ensemble de la chaîne de
valeur afin d'améliorer les processus
de recyclage, en pointant du doigt les
difficultés et les incohérences et ainsi,
s'assurer que les performances peuvent
être vérifiées avec un niveau raisonnable
d'assurance.
Intertek a développé et a accompagné
Nespresso dans le déploiement de
ce programme intégré, multipliant les
séances de brainstorming et d’ateliers
de travail afin de déterminer les moyens
les plus efficaces pour combiner différentes
alternatives et trouver les meilleurs
résultats possibles. Il s'agissait de
créer de nouveaux outils d'évaluation
des risques et des solutions flexibles sur
mesure qui apportent à Nespresso une
approche rigoureuse pour évaluer et
améliorer ses processus de recyclage. La
capacité de collecte globale des capsules
Nespresso a augmenté grâce à la mise
en œuvre de ces nouveaux procédés.
O.F. : L’approche PR!SM+ 45001 a été
proposée à un groupe d'ingénierie indépendant,
spécialisé dans la conduite et
la conception de projets complexes. Par
cette approche LR spécifique, ce groupe
a été le premier client certifié ISO45001
sous accréditation. ●
Propos recueillis par
Valérie Brenugat
COORDONNÉES DE L’ENTREPRISE
ANTHEA CONSEILS
279 Chemin de Joutecrôt
69400 ARNAS
France
+33 680 31 16 32
fbouliteau@anthea-conseils.com
http://anthea-conseils.com/
DESCRIPTION DE VOTRE ENTREPRISE ET DE SON ACTIVITÉ
ANTHEA Conseils est un cabinet d’audit et de conseil indépendant.
Depuis 2003, ANTHEA Conseils accompagne, par l’audit, le conseil et
la formation les entreprises qui souhaitent développer une démarche
d’amélioration continue dans les domaines du management de la
qualité, de la santé & sécurité au travail, de l’environnement.
C’est également un cabinet d’audit tierce partie pour la certification
MASE.
Présents au plus près des bassins industriels, les auditeurs ANTHEA
Conseils réalisent des audits de certification sur tout le territoire
Français.
ANTHEA Conseils affirme résolument sa capacité à conduire des
audits exigeants car l’exigence fait progresser, constructifs pour que les
audits soient utiles et que les constats soient partagés, orientés terrain
car le système doit être au service du terrain. L’écrire nous engage.
DOMAINES DE COMPÉTENCES
• Audit et conseil Qualité, santé sécurité au travail, environnement
sureté, Cabinet d’audit de certification MASE UIC
ZONE D’INTERVENTION
France
NOM ET COORDONNÉES DU CONTACT
Franck BOULITEAU
fbouliteau@anthea-conseils.com
+33 680 31 16 32
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019 I43
DOSSIER LA CERTIFICATION EN 2019
CONDUITE
CER Formation
certifié par I.Cert et accompagné par 4 As
La société parisienne CER Formation est détenue par l’association CER Réseau, un réseau de
550 écoles de conduite. Ses activités consistent à capter des marchés nationaux comme ceux des
appels d’offres concernant par exemple des formations pour le permis de conduire, les risques
routiers en entreprise ou les CASES 1 et à confier la réalisation de ces formations sous la forme de
sous-traitance aux adhérents. Son autre fonction : être un organisme de formation aux métiers
de l’enseignement de la conduite. Donc CER Formation forme les enseignants, les dirigeants et
les conseillères en formation dans le cadre de leurs formations continues. Témoignage.
QUALITÉ RÉFÉRENCES : POURQUOI
AVEZ-VOUS RECHERCHÉ LA
CERTIFICATION ?
Alexis Legalleux : La réforme de la
formation professionnelle avait encouragé
à se certifier ou au minimum à
se « datadocker 2 ». Ainsi, nous avions
entamé une démarche de certification
sur les référentiels reconnus sur le
site du CNEFOP 3 . Cet organisme indiquait
quelle certification permettait
de répondre aux critères de qualité de
la réforme de la formation professionnelle.
Par ailleurs, notre processus s’inscrivait
dans des démarches plus globales
d’uniformisation de nos pratiques dans
les centres de formation et d’amélioration
de l’organisation interne du réseau
et d’optimisation de notre organisation.
1. Certificat d’aptitude à la conduite en sécurité.
2. Datadock est le nom de la base de données
unique créée par les 20 Organisme Paritaire
Collecteur Agréé (OPCA) et Organisme Paritaire
Agrée au titre du CIF (OPACIF) qui ont
publié la liste commune de 21 indicateurs permettant
de valider le respect par les organismes de
formation des six critères de qualité fixés par le
décret du 30 juin 2015, qui est entré en vigueur
le 1er janvier 2017.
3. Conseil national de l’emploi, de la formation
et de l’orientation professionnelles.
©DR
Alexis Legalleux,
Directeur CER
Formations /
Coordinateur
des services CER
Réseau.
Q.R. : QUELS SONT LES CRITÈRES
DE CHOIX DE L’ORGANISME DE
CERTIFICATION ?
A.L. : Deux critères étaient majeurs à
ce moment-là. I.Cert figurait parmi les
premiers certificateurs inscrits sur la
liste référencée du CNEFOP. De plus, il
a réussi à s’adapter à notre agenda. Nous
leur avons demandé, en effet, de respecter
des délais très courts pour organiser
les audits, rassembler la commission et
délivrer le certificat.
Q.R. : COMMENT LE PROCESSUS
S’EST-IL DÉROULÉ ?
A.L. : Au début, nous étions partis sur
une double certification : ISO 9001
et FAC . Cette dernière est dédiée aux
organismes de formation et était référencée
sur le site du CNEFOP. Nous nous
sommes alors rapprochés d’ I.Cert. Nous
leur avons donc présenté notre organisation
: étant multisites, nous avons un
centre principal et 16 organismes de
formation indépendants, certifiés et
adhérents de notre réseau. Puis I.Cert
nous a fait une proposition commerciale.
Ensuite, nous l’avons validé. Après, I.Cert
nous a fait parvenir leurs référentiels sur
lesquels nous avons travaillé.
« Il faut, en effet, prendre le
temps de tout consigner et tout
tracer. »
Q.R. : AVEZ-VOUS ÉTÉ ACCOMPAGNÉ
DANS LE PROCESSUS DE
CERTIFICATION ?
A.L. : Nous avons sollicité la société 4 As
que je connaissais antérieurement pour
être accompagné dans cette démarche.
En face de chaque indicateur et critère, il
fallait donc trouver une autre conformité.
Cette entreprise nous a aidé à construire
des outils internes qu’on a pu déployer
ensuite sur nos agences pour déployer
des outils communs qui permettaient de
démontrer un autre respect des exigences
du référentiels FAC et de la norme ISO
9001.
Parmi ces outils, figurait le manuel de
la qualité. Par exemple, quand il a fallu
démontrer que notre société s’occupe
de la formation continue de nos enseignants,
il fallait formaliser le plan de
44 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019
LA CERTIFICATION EN 2019
DOSSIER
formation de l’entreprise parce qu’il n’était
pas parfaitement réalisé. Nous devions
aussi montrer notre organisation concernant
la gestion des compétences. Donc
nous avions construit des fiches de poste
et pour chaque poste, nous avions identifié
les compétences clés et nous nous
assurions du respect de ces compétences
pour chacun de nos salariés, et un tableau
nous permettait de suivre notre évaluation
des fournisseurs. Auparavant, on le
faisait parfois sans le formaliser. Désormais,
nous avions à présent des tableaux
et des écrits pour formaliser tout cela et
en garder des traces.
Donc une base avec une vingtaine d’outils
avait été construite sous forme de groupe
de travail et des journées de concertation.
5 ou 6 centres avaient travaillé dessus
pendant une dizaine de journées. Après,
cette société nous avait aidé à déployer
ces outils dans chaque agence au travers
d’un accompagnement à distance et d’audit
interne et de lever des cas d’audits internes.
Enfin, nous étions prêts pour des audits de
certification avec les certificateurs.
Q.R. : QUELS BÉNÉFICES CETTE
CERTIFICATION A-T-ELLE APPORTÉ À
VOTRE SOCIÉTÉ ?
A.L. : Si cela a nécessité du temps pour
identifier ces points faibles et y remédier,
il est intéressant de tracer davantage les
dysfonctionnements et de faire des efforts
pour apporter des réponses et des solutions.
Nous reproduisons ce travail intéressant
en permanence.
Q.R. : AVEZ-VOUS CONSTATÉ
INVERSEMENT DES POINTS NÉGATIFS ?
A.L. : Le point négatif souvent identifié
dans de nombreuses certifications : une
lourdeur administrative et une baisse de
la réactivité. Il faut, en effet, prendre le
temps de tout consigner et tout tracer.
Q.R. : QUELS CONSEILS POUVEZ-
VOUS DONNER AUX ORGANISATIONS
PRÉPARANT UNE CERTIFICATION ?
A.L. : Le conseil : être accompagné et
réaliser des audits internes pour bénéficier
d’un regard extérieur par rapport
à la préparation à la certification et s’assurer
qu’on a bien mis en place ce qui
était nécessaire. Tout cela permet de faire
progresser l’entreprise. ●
Propos recueillis par
Valérie Brenugat
« Le conseil : être
accompagné et réaliser
des audits internes pour
bénéficier d’un regard
extérieur par rapport
à la préparation à la
certification et s’assurer
qu’on a bien mis en place
ce qui était nécessaire. »
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019 I45
DOSSIER LA CERTIFICATION EN 2019
AVIS D’EXPERT
La cybersécurité côté documents et échanges
électroniques
La cybersécurité est un sujet stratégique pour l’ensemble des entreprises et des administrations
qui déploient une énergie considérable pour mettre en œuvre des dispositifs afin de se protéger
efficacement. Dans ce contexte, la cybersécurité revêt différents visages en fonction du sujet
qu’elle aborde. Dans notre cas, nous allons nous concentrer sur les documents et les échanges
électroniques, en évoquant trois briques fondamentales qui sont le certificat numérique personnel,
l’horodatage et le certificat SSL/TLS.
Arnauld Dubois,
CEO de Certigna 1 .
LE CERTIFICAT NUMÉRIQUE RGS OU EIDAS
POUR S’IDENTIFIER SUR LE WEB DE FAÇON
SÉCURISÉE
Pour un document numérique, l’horodatage qualifié
permet d’apposer une date fiable sur un fichier. Il
permet également de vérifier l’intégrité de ce fichier.
Ainsi toute altération volontaire ou involontaire de
ce fichier sera détectée.
Cette notion de date certaine est importante dans le
cadre de la signature de contrat, de la réception d’un
pli sous forme électronique, de la certification des
transactions bancaires ou de l’émission de factures.
LE CERTIFICAT SSL/TLS NORMÉ POUR
AUTHENTIFIER UN SITE ET SÉCURISER LES
ÉCHANGES AVEC CE SITE
Ce certificat permet à un site internet de passer de
HTTP à HTTPS. Avec cette technologie, l’internaute
peut vérifier l’authenticité du site et rendre
confidentielles les données échangées avec le
1. Certigna est la marque commerciale de
Dhimyotis - Groupe Tessi.
site, telles que des mots de passe ou des données
bancaires.
En cliquant sur un lien situé dans la barre d’adresse
(en général ce lien est un cadenas), l’internaute
accède à des informations primordiales comme le
nom du propriétaire du site, l’Autorité de Certification
et les dates de validité du certificat.
Depuis quelques mois, les grands moteurs de
recherche tels que Google privilégient le référencement
des sites qui sont en HTTPS garantissant ainsi
aux internautes une meilleure protection contre le
phishing ou les sites frauduleux.
Les trois technologies exposées ci-dessus sont à
mettre en œuvre dans une démarche de sécurisation
de vos documents et de vos échanges électroniques.
Encouragés par les pouvoirs publics, voire
rendus obligatoires dans certains cas, ces procédés
vont continuer de se développer à grande échelle
et ce, notamment grâce à l’émergence de nombreux
nouveaux usages. Une recommandation : faire
l’acquisition de ces solutions auprès de Tiers de
Confiance agréés au niveau français ou européen. ●
Arnauld Dubois
46 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019
Pour un
environnement de travail
SAIN et SÉCURISÉ
2020
NORD
FRANCE
26>28 MAI
Parc Expo de Douai
LYON
29 SEP>01 OCT
Eurexpo
preventica.com
PUBLI REPORTAGE
TÉMOIGNAGE CLIENT
SoFish choisit la GMAO
Altair Enterprise pour
gérer sa maintenance et
faciliter le suivi de ses
certifications ISO et IFS
SoFish est un acteur incontournable du mareyage et de la
transformation des produits de la mer, ayant une ambition
forte en matière de qualité de production et de développement
durable. En pleine croissance, le groupe devrait voir sa
production doubler entre 2011 et 2013.
LES ATOUTS DU PROJET
• Besoin de structuration du service
maintenance
• Nécessité de se conformer au
normes IFS et ISO 22000
• Besoins fonctionnels évolutifs
• Richesse fonctionnelle et évolutivité
d’ALTAIR.
Le Groupe SoFish réunit deux sites
de traitement et de transformation de
produits de la mer : Socorex à Concarneau
(Finistère), spécialisé dans le
mareyage et Filpromer à Tourlavile
(Manche), combinant mareyage et transformation
de produit d’élevage (découpe,
portionnage, fumage). Enfin, le groupe
dispose de sa propre structure de négoce,
Aliance Marée.
Favorisant la production et la pêche
française, les sociétés du groupe s’approvisionnent
sur l’ensemble des criées
du littoral occidental, depuis Arcachon
jusqu’à Boulogne-sur-Mer.
SoFish est également actionnaire de
GMG SAS, pionnier français de l’élevage
de saumon haut de gamme basé dans la
rade de Cherbourg (marque Saumon de
France). Enfin, SoFish investit dans un
projet innovant de revalorisation des
coproduits de transformation de poisson.
Les principaux clients du groupe sont des
industriels de seconde transformation,
des acteurs de la grande distribution et
« Notre gestion de maintenance
se faisait auparavant
exclusivement sur papier et
tableaux Excel. »
des grossistes, tant au niveau national
qu’à l’export (de l’Espagne à la Chine en
passant par la Russie).
Chaque mode de distribution apportant
son lot d’attentes en matière de sécurité
et de qualité, le groupe a fait le choix de
l’excellence en décrochant les précieuses
certifications ISO 22000 et IFS, toutes
deux intransigeantes en termes de management
de la qualité.
UNE MAINTENANCE EN MUTATION
FACE À DE NOUVEAUX ENJEUX
Les activités historiques de mareyage
(filetage et emballage artisanal des poissons)
requéraient peu de moyens en
termes de maintenance, se reposant sur
un travail essentiellement manuel, donc
peu d’équipements à entretenir.
LA SOLUTION
La GMAO Altair Enterprise et la
mobilité Altair sont des applications
éditées et distribuées par DSDSystem.
Ces solutions sont le fruit de près
de 20 ans d’expérience capitalisées
par nos ingénieurs maintenance
et informatique spécialisés en
organisation de maintenance
industrielle et SAV.
AVANTAGES TECHNOLOGIQUES
• Pas d'installation sur poste client
• Rapidement opérationnel
• Compatible tous navigateur récent
• Technologie moderne
• Nomade et mobile
• Une installation centrale et
sécurisée
• Simple et agréable à utiliser
48 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019
« Le choix de la solution s’est
aussi effectué en prévoyance
des besoins futurs. »
Ces dernières années, avec l’introduction
de lignes mécanisées de filetage
et d’emballage du saumon frais et
fumé, le travail de la maintenance a pris
au sein de l’entreprise une dimension
cruciale : les lignes automatisées, sortant
plusieurs tonnes par heure de produit
fini, demandent une surveillance et un
entretien accrus afin de garantir la bonne
marche des équipements et la qualité de
la production.
« Notre gestion de maintenance se faisait
auparavant exclusivement sur papier et
tableaux Excel », explique Jean-Vincent
Osbert, Responsable Informatique chez
SoFish. « Avec l’augmentation de notre
activité et les exigences nouvelles apportées
par les normes IFS et ISO 22000, la
migration vers un logiciel GMAO performant
devenait une nécessité »
La traçabilité parfaite exigée par les
normes de qualité, l’amélioration de l’organisation
des services de maintenance
et la réduction de la consommation
de papier ont été ainsi les motivations
premières de l’adoption d’une GMAO.
LE CHOIX DE L’ÉVOLUTIVITÉ DU FULL
WEB AVEC ALTAIR ENTERPRISE
La société a consulté les principales
GMAO du marché, avec pour critères
discriminants la qualité du suivi et de la
traçabilité, la mise en place d’une interface
avec leur outil comptable (Sage) et
plus globalement l’ouverture du logiciel
sur l’entreprise.
Le choix d’Altair Enterprise se fit ensuite
un ensemble de critères. « Si l’ergonomie
et les fonctionnalités du logiciel nous ont
rapidement convaincu, le choix final d’Altair
Enterprise fut aussi un choix technologique»,
précise Jean-Vincent Osbert. « La
technologie web moderne d’Altair, développée
en Java, offre une souplesse fonctionnelle
élevée ainsi qu’une très bonne
évolutivité ».
Le choix de la solution de DSDSystem
s’est donc reposé non seulement sur
les critères immédiats, mais aussi en
prévoyance des besoins futurs : « Nous
préparons actuellement notre certification
ISO 50001 (Management de l’Énergie,
ndlr), qui imposera un suivi poussé des
compteurs et mesures, ce qu’Altair Enterprise
propose déjà ».
Bernard Decoster, Directeur de DSDSystem,
éditeur de la GMAO Altair Enterprise,
commente : « Altair Enterprise a été
choisi par SoFish sur la base d’un cahier
des charges précis traduisant une attente
forte en matière de qualité, d’efficacité et
d’évolutivité. »
« La double expertise maintenance et
QHSE de DSDSystem a fait écho à la
volonté d’excellence de SoFish en matière
de qualité et de respect de l’environnement.
Cette expérience nous a permis de
leur fournir une réponse fonctionnelle et
technologique en accord avec leur besoins
actuels et futurs. », conclut M. Decoster. ●
A PROPOS DE DSDSYSTEM
La société DSDSystem, créée en
2003, est composée d’ingénieurs
maintenance et informatique
spécialisés en organisation de
maintenance industrielle et SAV
et en développement informatique
de GMAO.
L’originalité de l’approche de
DSDSystem est d’allier une
double compétence : le métier
de la maintenance et le métier de
l’informatique, cela permet des gains
de temps considérables dans la mise
en œuvre de progiciels de GMAO.
DSDSystem est spécialisé dans les
solutions Web natives.
DSDSystem est éditeur de la solution
de GMAO full web Altair Enterprise
et du logiciel QHSE Themis.
Pour en savoir plus : www.dsdsystem.fr
CONTACTEZ-NOUS !
Pour savoir comment les solutions
DSDSystem peuvent vous aider à
gérer et optimiser votre stratégie
et vos opérations de maintenance,
nous vous invitons à nous contacter
au numéro suivant :
France : +33 (0)3 20 51 47 29
ou consulter notre site Internet :
www.dsdsystem.fr
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019 I49
LES OUTILS DE LA QUALITÉ
QUELLES SOLUTIONS POUR LE SERVICE PUBLIC ET
LES COLLECTIVITÉS LOCALES ?
© Ville de Nancy
Mairie de Nancy
AVIS D'EXPERT
Prendre le virage de la qualité vers l'innovation
Les démarches de management de la qualité sont des formidables outils de cadrage pour
accompagner l'implantation d'une nouvelle activité, consolider ses processus, appuyer une
dynamique managériale. Quand est-il lorsque une organisation a atteint une certaine maturité
dans son fonctionnement, qu'elle maîtrise l'ensemble de ces process, comment faire pour que la
qualité soit toujours moteur d'amélioration ? Le management de l'innovation est peut-être une
suite à donner à une démarche qualité arrivée en bout de course.
La mise en place d'une démarche
qualité permet à une organisation
de se structurer autour d’un
objectif commun et de mettre en
place des pratiques professionnelles adaptées.
Le travail en mode projets transverses
peut avoir été initié, l'auto-évaluation et
la standardisation des pratiques peuvent
avoir été mises en place dans un cadre
managérial où le contrôle et le pilotage
sont acceptés par les collaborateurs investis
dans la démarche qualité.
Ainsi, la Ville de Nancy avait initiée en
2000 les démarches de certification ISO
9001 puis la mise en place du Label
Marianne dans une grande majorité de ses
services. Après une quinzaine d'années, les
services certifiés n'arrivaient plus à utiliser
ces outils pour trouver de nouvelles idées
ou de nouveaux services à proposer aux
citoyens. Parallèlement, des chantiers de
co-construction avaient été menés pour
repenser l'accueil des usagers aux seins des
services de la Ville. Forte de ces constats,
la Ville de Nancy a souhaité réorienter sa
démarche de management de la qualité
vers une démarche de management de l'innovation.
En effet, en capitalisant sur son historique,
la Ville de Nancy a souhaité aborder
différemment la satisfaction des usagers.
L'ambition a été identifiée : passer de la
Lina Bennis,
Chargée de mission
Innovation et Qualité
à la Ville de Nancy
« Forte de ces constats, la Ville
de Nancy a souhaité réorienter
sa démarche de management de
la qualité vers une démarche de
management de l'innovation. »
50 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019
QUELLES SOLUTIONS POUR LE SERVICE PUBLIC ET
LES COLLECTIVITÉS LOCALES ?
LES OUTILS DE LA QUALITÉ
réaction, ce que permet la qualité, à l'anticipation
du besoin usager, ce que rend
possible le management de l'innovation.
Afin de concrétiser cette ambition, la Ville
de Nancy a lancé la démarche [In]née.
Cette démarche concerne tous les agents
de la mairie et de son CCAS (soit environ
2000 personnes). La démarche [In]
née respecte les principes de la norme ISO
56002, dédiée au management de l'innovation.
Elle s'articule autour de 3 piliers :
• la sensibilisation de tous les agents
à l'innovation publique territoriale,
• le développement d'un outil de
diagnostic de la capacité à innover,
• et la mise à disposition d'une boîte
à outils pour innover quand il le
faut, avec pour objectif de diffuser
une culture de l'innovation, de favoriser
le travail en politique publique
et non par service, de disposer d’un
outil de management pour accompagner
une démarche de progrès, de
reposer la question du sens de l'action
publique et de favoriser le travail
collaboratif pour offrir des solutions
pertinentes aux besoins des usagers.
L'outil de pilotage de la capacité à innover
a été conçu en partenariat avec l'ERPI
(Equipe de Recherche en Processus Innovatifs),
laboratoire de recherche de l'Université
de Lorraine. Il a été pensé de
manière à être réplicable au sein d'autres
collectivités territoriales car les périmètres
d'évaluation utilisés sont des politiques
publiques et non des services.
Ce diagnostic permet d'identifier par politique
publique des freins et des moteurs à
« La démarche [In]née respecte
les principes de la norme ISO
56002, dédiée au management
de l'innovation. »
l'innovation dans les pratiques des agents.
Les démarches qualité ont permis l'adoption
rapide de cette démarche transverse,
où l'auto-évaluation est au service de la
détection des marges de progression et fait
partager l'expérience tout en remettant
aux centres des actions publiques l'usager.
La démarche de management de l'innovation
a été ressentie comme la suite
logique des démarches qualités. La Ville de
Nancy, en tant qu'organisation, a consolidé
son fonctionnement grâce aux principes
d'amélioration continue et peut maintenant
s'appuyer sur un socle solide pour
mettre en place le droit à l'erreur aux sein
de ses services. Ainsi, les agents se sentent
légitimes pour proposer et surtout tester
de nouveaux services et la direction ne
met pas en difficulté la qualité du service
rendu. ●
Lina Bennis
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019 I51
LES OUTILS DE LA QUALITÉ
QUELLES SOLUTIONS POUR LE SERVICE PUBLIC ET
LES COLLECTIVITÉS LOCALES ?
CONSULTANT
De HEC au service public :
un parcours d’expert de qualité
Diplômé d’HEC, Gilles Barouch est titulaire d’un doctorat de gestion de l’université Paris Dauphine
et d’une habilitation à diriger les recherches en sciences de l’action de Sciences Po Paris. Il a
été professeur senior à l’école de management Kedge Business School pendant 6 ans. Il y a
aussi dirigé jusqu’en 2011 le Master en Management de la Qualité ISMQ qui est régulièrement
classé le premier master Qualité de France. Depuis 35 ans, il est consultant en management
de la qualité et en développement durable avec une spécialisation dans la qualité du service
public. Interview.
QUALITÉ RÉFÉRENCES : QUELS
SONT LES ENJEUX DE LA
QUALITÉ DANS LES SERVICES
PUBLICS ?
Gilles Barouch : Les enjeux de
la qualité dans les services publics
sont considérables parce qu’il y a un
problème du bon usage de l’argent
public. Aujourd’hui, la France est le
leader des prélèvements obligatoires
(impôts et cotisations sociales) dans
l’OCDE (48,6 % du PIB), et elle n’occupe
pas, pour autant, un bon rang
dans les classements internationaux
dans la qualité du service public. Par
exemple, dans le classement Pisa sur
Gilles Barouch,
consultant en
management de
la qualité et en
développement
durable.
les résultats en matière d’éducation,
la France est mal classée : derrière
Singapour, la Finlande… De plus, le
taux de chômage reste à peu près le
même depuis 20 ans malgré d’importantes
aides à l’emploi. La France a
aussi de mauvais résultats en termes
de qualité sur différents secteurs
comme les banlieues et l’éducation,
malgré son investissement considérable
et récurrent dans ces domaines.
Je pense que l’objectif de la démarche
d’amélioration de la qualité du
service public
Q.R. : QU’EST-CE QU’UNE POLITIQUE
DE LA QUALITÉ DANS LES SERVICES
PUBLICS ?
G.B. : La Loi Organique relative aux
Lois de Finances (LOLF) a permis
de passer d’un budget de moyens à
un budget de performance en 2005.
Elle n’est pas issue d’une démarche
gouvernementale mais d’un député
Gilles Barouch intervenant lors d’une formation.
© DR
52 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019
QUELLES SOLUTIONS POUR LE SERVICE PUBLIC ET
LES COLLECTIVITÉS LOCALES ?
LES OUTILS DE LA QUALITÉ
© DR
et d’un sénateur qui ont proposé ce
projet de loi : l’un de gauche et l’autre
de droite. Aujourd’hui, les administrations
d’Etat ont des objectifs de
performance. 3 types d’objectifs de
résultats sont attendus, en termes
d’efficacité des politiques publiques,
de qualité de service et d’efficience.
Ces objectifs s’appliquent également
aux organismes publics qui ont des
contrats de performance avec l’Etat.
Aujourd’hui, les politiques publiques
en termes de qualité ont un socle
dont la plus grande partie correspond
à la LOLF et aux contrats de
performance. Malheureusement, les
résultats restent encore mitigés.
Q.R. : QUELLES SONT LES CONDITIONS
FAVORABLES D’UNE BONNE
APPLICATION DE CETTE POLITIQUE ?
G.B. : L’implication des directions
est la condition « sine qua non »
requise par toutes les normes et
référentiels du management de la
qualité. Malheureusement, c’est sur
ce point que le bât blesse. La majorité
de nos dirigeants de service public
ont entendu parler du management
de la qualité mais ils ne savent pas
vraiment en quoi il consiste. Ils
n’ont pas été assez sensibilisés et
n’ont pas lu d’ouvrages sur le sujet.
Ils engagent donc des démarches
sans en connaître les origines,
les fondements, les principes, les
bonnes pratiques et les moyens pour
surmonter les difficultés. Ils n’ont pas
compris que ce domaine est nouveau,
qu’il rompt avec les pratiques de
gestion traditionnelles et qu’il y a
des connaissances et des compétences
à acquérir. Donc les responsables
Qualité ne reçoivent pas tout
le soutien dont ils auraient besoin
pour cette mise en œuvre. Ainsi
les démarches de qualité de service
public malgré la bonne volonté des
fonctionnaires, des responsables et
des dirigeants n’ont pas les résultats
attendus parce que les dirigeants
n’ont pas acquis les compétences
Qualité nécessaires.
Q.R. : QUELLES SONT LES DIFFÉRENTES
MÉTHODES DE MISE EN PLACE DES
DÉMARCHES QUALITÉ DANS LES
SERVICES PUBLICS ?
G.B. : Il existe une première méthode
correspondant aux programmes de
performance destinés aux administrations
d’Etat, aux entreprises
publiques et aux établissements
publics ayant des contrats de performance
avec l’Etat.
Ensuite, le deuxième grand volet
concerne les engagements de service.
Il s’adresse aux collectivités locales et
aux administrations. Par exemple,
Qualiville consiste en un certain
nombre d’engagements de services en
matière d’accueil, d’état civil etc. Ces
engagements de services sont mesurables.
Autre référentiel volontaire :
Marianne. Enfin, Qualipref ajoute à
« La qualité est souvent vue
comme un coût supplémentaire
parce qu’on ne mesure pas les
coûts de la non-qualité. »
ce référentiel un certain nombre d’engagements
pour les préfectures.
Le troisième grand volet est celui de
la « certification » qualité. Il existe,
en effet, la norme internationale
ISO 9001 avec l’exemple de la ville
de Nancy, la certification HAS de
la Haute Autorité de Santé pour les
hôpitaux et les laboratoires.
La quatrième approche de la qualité
de service public correspond au suivi
des évènements de vie des particuliers
qui vise aussi à évaluer les
performances des services publics.
Notre parcours de vie est découpé
en étapes depuis l’enfance jusqu’au
décès : la scolarisation des enfants,
le mariage, la recherche d’emploi,
les agressions, la retraite… De ces
grands évènements, des réponses
adaptées sont attendues en termes de
qualité de service. Ainsi, des mesures
de qualité sont effectuées régulièrement
pour ces évènements de vie et
révèlent une certaine progression.
Enfin, il existe une cinquième
approche, le modèle EFQM, qui est
un référentiel européen en management
de qualité s’apparentant à la
© DR
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019 I53
LES OUTILS DE LA QUALITÉ
QUELLES SOLUTIONS POUR LE SERVICE PUBLIC ET
LES COLLECTIVITÉS LOCALES ?
norme ISO 9001. Ce référentiel d’excellence
sert à délivrer le prix européen
de la qualité. Sur ce modèle,
est élaboré le cadre d’évaluation
des fonctions publiques (CAF). Ce
référentiel n’est pas utilisé pour la
certification mais il sert pour l’auto-évaluation.
Ainsi, certains établissements
publics appliquent le CAF
ou l’EFQM.
Q.R. : COMMENT FINANCER LA
QUALITÉ DE SERVICE ?
G.B. : Cela soulève une grande
question car souvent il n’y a pas
de budget spécifique. De plus, la
qualité est souvent vue comme un
coût supplémentaire parce qu’on ne
mesure pas les coûts de la non-qualité.
Ceux dans le service public
pourraient représenter jusqu’à 30 %
du budget d’une administration ou
d’une collectivité territoriale. Les
coûts de non-qualité externe sont les
réclamations, les procès, les services
inutiles ou inadéquats… Les coûts de
non-qualité internes concernent l’absentéisme,
la démotivation, ou tout
ce qu’il faut refaire et qui n’a pas été
bien fait la première fois. Comme
ce coût potentiellement très important
n’est pas mesuré, la qualité est
alors perçue comme une dépense.
En conséquence, les améliorations
sont visibles à partir des indicateurs
de qualité mais pas en termes
d’économies. A ce sujet, il existe une
norme Afnor pour évaluer les coûts
de non-qualité. Je crois qu’outre la
sensibilisation des dirigeants, un
des points de départ de la démarche
Qualité est l’évaluation des coûts
de non-qualité pour faire prendre
conscience aux dirigeants que ce n’est
pas seulement un enjeu de bien-être
du personnel et des usagers mais
aussi un enjeu économique en termes
d’économie budgétaire.
Une fois qu’ils auraient compris qu’il
y a beaucoup d’économies à faire
grâce à la démarche Qualité, les dirigeants
seraient plus enclins à investir
les ressources nécessaires en termes
de responsables Qualité, de diagnostics
préalables et de conseils externes.
Malheureusement, ces deux préalables
ne sont pas réunis aujourd’hui
et la valeur des démarches Qualité
reste sous-estimée.
Q.R. : COMMENT ÉVALUER LA
QUALITÉ ?
G.B. : Des indicateurs de la LOLF 1
mesurent à la fois les résultats en
termes de qualité de service, d’efficience
et d’efficacité des politiques
publiques. Par exemple, concernant
l’éducation, dans le cas d’une
université ou d’une Grande Ecole,
le taux d’insertion d’étudiants dans
les 6 mois qui suivent l’obtention du
diplôme est calculé. La qualité de
service est aussi prise en compte dans
les délais d’instruction et de décision
judiciaire. Dans un programme du
Ministère des Finances, on mesure
également l’efficience de la politique
publique avec le coût de prélèvement
de l’impôt, par exemple. Ces
trois indicateurs sont donc tout à fait
pertinents pour la qualité de service
publique. Encore faut-il qu’ils soient
toujours bien choisis et bien interprétés,
ce qui n’est pas toujours le cas.
Q.R. : RÉSUMEZ VOTRE DÉMARCHE
D’AMÉLIORATION CONTINUE, SES
ÉTAPES, LES RÉSULTATS, LES
DIFFICULTÉS, DONNEZ QUELQUES
EXEMPLES PRÉCIS.
G.B. : Par exemple, pour développer la
motivation des dirigeants à la démarche
qualité, je forme un comité de direction
pendant une demi-journée jusqu’à deux
jours. A l’occasion de cette formation,
un atelier du comité de direction est
créé pour définir une politique Qualité
et décider d’une méthode qualité, par
1. Loi organique relative aux lois de finances.
exemple la certification ou des engagements
de service… Après lors d’une
réunion, les dirigeants informent le
personnel de cette orientation. Les
actions à conduire ensuite concernent
la définition d’une politique de communication
autour de la qualité et la nomination
d’un directeur Qualité. Voici les
étapes de base.
Puis il y a la phase Diagnostic. Première
possibilité : sur les champs retenus
pour l’amélioration, un diagnostic
qui inclut l’écoute des clients et des
parties intéressées peut être confié à
un organisme externe de consultants.
Ceux-ci réalisent alors une série d’interviews.
Avec un audit interne il est
possible de se comparer par rapport à
un référentiel de bonnes pratiques (ISO
9001 ou EFQM). Ensuite, je restitue ce
diagnostic aux parties intéressées et aux
personnel pour recueillir leur avis et
je mets en place des groupe de travail
pour définir et mettre en œuvre un plan
d’actions, en accord avec les dirigeants.
Celui-ci est alors validé par le personnel
et les parties intéressées. Après, le
plan d’actions et ses effets sont suivis
avec une batterie d’indicateurs définis
au préalable.
© DR
54 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019
PARTENAIRES :
www.forum-electronique.com
MÊMES LIEUX / MÊMES DATES QUE SEPEM INDUSTRIES
GRENOBLE 11>13 FÉVRIER 2020
AVIGNON 29 SEPT.>1 ER OCT. 2020
N O U V E A U
EN RÉGIONS
LE SALON DE
L’INNOVATION,
DE L’IMAGERIE ET DES
SOLUTIONS ÉLECTRONIQUES
MÊMES LIEUX / MÊMES DATES
29-30 SEPT./1 er OCT.
AVIGNON 2020
SUD-EST
avignon.sepem-industries.com
11-12-13 FÉVRIER
GRENOBLE 2020
AUVERGNE-RH-ALPES
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LES OUTILS DE LA QUALITÉ
QUELLES SOLUTIONS POUR LE SERVICE PUBLIC ET
LES COLLECTIVITÉS LOCALES ?
« Les difficultés rencontrées
viennent du manque
d’implication de la direction :
première cause d’échec de la
démarche de la qualité ou de
résultats insuffisants selon les
études académiques. »
Q.R. : COMMENT CONSEILLEZ-VOUS
DE TRAITER LES PROBLÈMES DE
QUALITÉ ?
G.B. : Les difficultés rencontrées
viennent du manque d’implication de
la direction : première cause d’échec
de la démarche de la qualité ou de
résultats insuffisants selon les études
académiques.
Après, se pose le problème de l’implication
du personnel. Pour moi, le
manque d’implication du personnel
est une conséquence du manque
d’implication de la direction qui sert
de modèle
Enfin, la troisième difficulté est l’insuffisance
des ressources pour la mise
en place de la qualité car la mesure
des économies, des gains de temps et
d’argent qui résulteraient d’une meilleure
organisation n’ont pas été prise
en compte.
Les réponses à ces problèmes sont
la formation des dirigeants et des
personnels et l’évaluation des coûts
de la non-qualité.
Q.R. : QUELS OUTILS CONSEILLEZ-
VOUS POUR LE MANAGEMENT DE LA
QUALITÉ ?
G.B. : Il faut se former et utiliser
des outils de maîtrise de processus,
d’élaboration des tableaux
de bord Qualité, de résolution de
problèmes, et du Lean Management.
Par exemple, il existe beaucoup de
dérives au niveau des tableaux de
bord car les indicateurs choisis ne
sont pas pertinents. Il y a un souci
important au niveau du choix et
des interprétations des indicateurs
de qualité. Il est donc recommandé
d’élaborer une charte des indicateurs
pour définir les bonnes pratiques de
construction et de bon usage des
indicateurs.
On ne fait pas la chasse aux
coupables mais aux défauts. Donc
des précautions sont à prendre pour
avoir des bons indicateurs de qualité
et les interpréter correctement. Ainsi,
il faut lire des ouvrages sur le management
des processus, les indicateurs
de qualité et la certification Qualité.
Enfin, je recommande les clubs
Parcours croisés créés par l’Afnor
pour les directeurs et responsables
Qualité du service public. Je conseille
également l’Association France
Qualité Performance qui anime la
qualité en France. Elle a des adhérents
aussi bien dans les services
publics que dans le secteur privé. Il
existe aussi les clubs Mouvements
Français pour la Qualité dans les
régions qui organisent des conférences
et des groupes de travail
concernant les secteurs privés et
publics. ●
Propos recueillis
par Valérie Brenugat
BIBLIOGRAPHIE
Management de la qualité
Conduite du changement
qualité
• BAROUCH, Gilles, Le management
de la qualité à l’usage des dirigeants
– Un état de l’art académique et
professionnel, AFNOR, 2018.
• BAROUCH, Gilles, Révolution
des pratiques managériales – Le
changement par la qualité, AFNOR,
2013.
• BAROUCH, Gilles, Le Guide du
client satisfait – Le management
des processus pas à pas, AFNOR,
2012.
• DEMING Edwards, Hors de la crise,
Economica, 1982.
Management des processus
• BAROUCH Gilles, Le Guide du client
satisfait – Le management des
processus pas à pas, AFNOR, 2012.
Le management de la qualité
dans les services publics
• BAROUCH Gilles, « La mise en
œuvre des démarches qualité
dans les services publics – Une
difficile transition », Politiques et
Management public, vol. 8, n°2,
2010, 109-128.
Indicateurs et tableaux de
bord qualité
• BAROUCH Gilles, KLEINHANS
Stéphane Analyser et prévenir
les dérives liées aux indicateurs
de performance, Classeur, Afnor
Editions, 2013.
• KAPLAN Robert, NORTON David, Le
tableau de bord prospectif, Editions
d’organisation, 2003.
Certification qualité
• PINET Claude 10 clés pour réussir
sa certification ISO 9001:2015,
Afnor Editions, octobre 2015.
https://gillesbarouchacademy.com/
56 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019
SALON DES SERVICES, ÉQUIPEMENTS, PROCESS ET MAINTENANCE
LA RÉPONSE À TOUTES VOS PROBLÉMATIQUES :
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EN RÉGIONS
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26>28 JANVIER 2021
Pôle Sous-traitance &
Pôle Machine-outil & robotique
PROCHAINE
DATE
ROUEN
28>30
JANVIER 2020
Pôle Sous-traitance
COLMAR
09>11 JUIN 2020
Pôle Sous-traitance
TOULOUSE
30 MARS>1 er AVRIL 2021
Pôle Sous-traitance
Mêmes lieux / mêmes dates
GRENOBLE
11>13 FÉVRIER 2020
Pôle Sous-traitance
Mêmes lieux / mêmes dates
AVIGNON
29 SEPT. > 01 OCT. 2020
Pôle Sous-traitance
ANGERS
12>14 OCTOBRE 2021
Pôle Sous-traitance
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PERMANENT
DES MILLIERS D’ÉQUIPEMENTS
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MÊMES LIEUX / MÊMES DATES
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INDUSTRIELS MULTI-REQUÊTES
63 350 sites de production / 276 800 mails directs
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AVIGNON - AVIGNON PARC EXPO
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LES OUTILS DE LA QUALITÉ
QUELLES SOLUTIONS POUR LE SERVICE PUBLIC ET
LES COLLECTIVITÉS LOCALES ?
AVIS D’EXPERT
S’engager dans la transition énergétique
avec le Mastère Spécialisé Management
Des Marchés de l’Energie, un programme
de CentraleSupélec Executive Education
en partenariat avec le Groupe Cegos.
Jean François Goxe,
Responsable pédagogique du
Mastère Spécialisé Management
Des Marchés de l’Energie pour
Cegos nous explique tout.
La transition énergétique passe par le
développement des énergies renouvelables,
une amélioration de l’efficacité énergétique
et une mobilité moins carbonée, le tout
dans un contexte de besoins en hausse.
Pour faciliter l’intégration des énergies
renouvelables intermittentes, les systèmes
électriques doivent être plus flexibles :
flexibilité des réseaux, mais de plus en plus
une flexibilité de la demande. L’évolution
vers des réseaux plus intelligents, les smart
grids, va y contribuer.
A l’échelle européenne, les consommateurs
doivent aussi faire face à la fin des tarifs
réglementés d’achat d’énergie, ce qui va
les amener à avoir une stratégie énergétique
plus globale : optimiser la stratégie
d’achat, développer les actions d’efficacité
énergétique, et identifier les potentiels de
flexibilité.
Les industriels, les entreprises - tous
secteurs confondus - tout comme les
collectivités territoriales (on parle désormais
de territoires à énergie positive)
placent progressivement la question énergétique
au cœur de leurs réflexions. Le
nouvel enjeu est d’accompagner les industriels,
entreprises ou collectivités pour
passer d’une consommation mal contrôlée
à une consommation raisonnée. Cela
exige des compétences autant techniques
que sur le plan des affaires.
La bonne exécution des innovations s’obtient
grâce à un plan d’affaire, un plan
marketing et un plan d’action commercial.
De solides compétences en ingénierie
d’affaires sont mobilisées.
CentraleSupélec Executive Education
et le Groupe Cegos, partenaires depuis
2008, vous proposent le Mastère Spécialisé
Management Des Marchés de l’Energie,
une formation assurée à parité par
les chargés de cours de CentraleSupélec
Exed et par les consultants seniors Cegos
pour une réelle complémentarité entre
l’expertise et l’approche opérationnelle.
LES OBJECTIFS DU PROGRAMME
• Acquérir une connaissance large
de l’environnement technique et
technologique associé aux domaines
de l’énergie
• Maîtriser les mécanismes économiques
régulant les marchés
• Développer une expertise des techniques
d’approche client et de négociation
• Intégrer une vision stratégique
pour anticiper l’évolution des marchés
de l’énergie
Les diplômés de ce mastère se retrouvent,
soit dans les grands groupes qui se développent
dans le domaine de l’énergie, soit
dans les PME en pleine croissance qui se
positionnent sur ce marché.
Les diplômés de ce mastère sont issus à
60 % d’écoles d’ingénieurs mais sont aussi
issus d’école de commerce, de filière juridique
ou d’écoles généralistes. ●
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Ce mastère dispose d’une excellente
visibilité sur le marché car il est
classé depuis 3 ans à la première
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58 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019
QUELLES SOLUTIONS POUR LE SERVICE PUBLIC ET
LES COLLECTIVITÉS LOCALES ?
LES OUTILS DE LA QUALITÉ
COLLECTIVITÉ
Harfleur :
de la restauration publique aux loisirs
Le Pôle Education Restauration Loisirs de la Ville d'Harfleur située dans le département
de la Seine-Maritime, en région Normandie, dispose d’un management de qualité géré par
Christophe Hebert. Celui-ci préside également l’association Agores. L'association dispose
d'une expertise pointue dans les différents champs de la restauration publique basée sur
la mutualisation des moyens et compétences de ses membres. Parmi ses valeurs, figure
le concept de qualité globale. Cette exigence qualité est appliquée à toute la chaîne de
production, et de service dans une dynamique d'amélioration continue. Entretien.
Christophe
Hebert,
directeur du
Pôle Education
Restauration
Loisirs de la Ville
d'Harfleur.
QUALITÉ RÉFÉRENCES : QUELS
SONT LES DÉFIS DE LA QUALITÉ
DANS LES COLLECTIVITÉS
LOCALES ?
Christophe Hebert : Les enjeux
de la qualité consistent à apporter
le meilleur service au meilleur
coût. Cela veut dire optimiser les
moyens mis en œuvre pour satisfaire
les usagers (humains, matériels
et financiers) et mettre en œuvre les
politiques publiques (locales dans
le cadre du programme municipal,
nationales dans le cadre de grandes
politiques publiques autour de la
santé, de l’hygiène et de l’environnement…).
Q.R. : QUELLES SONT LES
CONDITIONS FAVORABLES
D’UNE BONNE APPLICATION DE
CETTE POLITIQUE ?
C.H. : Les conditions favorables
sont les soutiens de la hiérarchie et
le soutien politique dans les collectivités.
Donc il est nécessaire que
la collectivité soit associée dans ses
organes dirigeants à cette démarche
qui doit être aussi comprise. Souvent,
les démarches Qualité, Certification,
Audit sont associées à des recours à
des parties tiers qui sont coûteuses.
L’enjeu est aussi managérial. Son
objectif : objectiver les dépenses afin
de générer des économies. On a alors
un besoin net de la hiérarchie et du
pouvoir politique. Parfois, la réglementation
nous aide. Par exemple,
quand l’agrément est obligatoire
pour un outil, la démarche s’impose
d’elle-même. Mais il faut des
moyens humains, pas forcément
un nombre d’agents. Cela peut être
aussi des compétences et une capacité
à se former et à animer des
groupes de travail. La qualité se
pilote sur le terrain et cela n’est pas
quelque chose qui se décrète. Il faut
la manager avec les personnes. Il faut
tout d’abord avoir un document de
synthèse ou un guide Qualité qui
soit le reflet des pratiques et que les
agents soient associés car c’est aussi
un outil de formation, de réflexion,
de recul sur ses activités et de remise
en cause des pratiques. Cet outil
managérial permet ainsi de mobiliser
les équipes autour d’un projet.
Son objectif : satisfaire l’usager. Une
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019 I59
LES OUTILS DE LA QUALITÉ
QUELLES SOLUTIONS POUR LE SERVICE PUBLIC ET
LES COLLECTIVITÉS LOCALES ?
fois, cette satisfaction peut être directe : c’est le
cas avec le restaurant scolaire. Nous formons
alors les agents à l’animation, l’encadrement…
Puis nous mettons en place certaines procédures
comme les luttes contre le bruit et le
gaspillage. Parfois, cela peut être indirect : par
exemple, l’agrément de la cuisine qui contribue
à la qualité du service public.
Q.R. : QUELLE MÉTHODE LES DÉMARCHES
QUALITÉ PEUVENT-ELLES SUIVRE ?
C.H. : La méthode est à la fois assez transversale
et spécifique. Par exemple, avec l’informatique,
il faut être rigoureux et avoir une
vision claire des objectifs et des attentes… Il
est également nécessaire d’avoir une capacité
rédactionnelle importante pour bien préciser
les choses. Donc les termes sont importants
dans les procédures et les documents d’enregistrement.
Le management est aussi en question. Il est
donc nécessaire d’impliquer les agents. Une
petite équipe pilotera alors le dossier ou le
guide Qualité. Cette démarche structurée et
voire structurante permet à la fois d’aborder
de manière pragmatique et de cadrer les
différents points. Quand la certification est
visée, il existe des outils permettant d’évaluer,
de contrôler et de progresser la démarche
comme l’arbre de décision, et les procédures
quand nous avons les ordres et les enregistrements
tels que ceux des données. En outre,
un travail de simplification est mené. Tout
cela s’inscrit dans une logique de structuration
des pratiques et de validation des bonnes
pratiques. Il faut, en effet, identifier les bonnes
pratiques pour les mettre en avant.
Par ailleurs, la mise à jour de ces dossiers
d’agrément, ces guides Qualité et des procédures
est essentielle pour prendre en compte
des évolutions des contextes extérieurs... Ce
sont, en fait, des démarches transversales.
Enfin, la méthode s’adapte au contexte et
au sujet. Nous ne traitons pas de la même
manière les risques majeurs, les risques sanitaires
et la certification de service car les
logiques sont différentes. Par exemple, les
« Le
financement
de qualité
de service
passe avant
tout par
les moyens
humains. »
aspects sanitaires ont des obligations réglementaires
et demandent des compétences en
microbiologie et en gestion des process. Dans
la gestion de la qualité des risques majeurs,
la méthode est plus basée sur l’organisation
au sein de la collectivité pour répondre à
des risques majeurs (du terrorisme au nuage
toxique, en passant par des évènements naturels
comme les tremblements de terre).
Concernant la certification de service, il s’agit
d’un service rendu à l’usager le plus direct. La
gestion est alors plus managériale. Ce sont, en
effet, des hommes et des femmes qui animent
la prestation au cœur de cette amélioration
de la qualité. En fonction du sujet, l’approche
méthodologique peut être différente. Mais elle
peut être axée sur la gestion du personnel, sa
formation, son encadrement et son accompagnement.
Dans un autre domaine, nous serons
plus orientés sur des aspects techniques de
production, de process et de risques microbiologiques.
Un autre aspect portera plus sur
l’organisation et la méthode. Selon le sujet, l’approche
méthodologique peut être différente
quel que soit le sujet.
Q.R. : COMMENT EST-IL POSSIBLE DE
FINANCER LA QUALITÉ DE SERVICE ?
C.H. : Le financement de qualité de service
passe avant tout par les moyens humains.
Concernant les moyens internes, il faut trouver
le pilote du projet et constituer l’équipe de
travail et éventuellement être aidé par des prestataires
extérieures. Le coût direct et indirect
de cette qualité de service est rentable. D’un
côté, on investit et de l’autre, on fait des économies.
Donc il faut considérer le financement
avec cette balance d’avantages et d’inconvénients
ou de bénéfices/risques.
Pour la qualité de service, par exemple, celle
des repas nécessite une qualité de service et
un accompagnement à la hauteur des enjeux
et le gaspillage alimentaire est alors limité.
Donc on obtient une meilleure réponse en tant
que service public tout en faisant des économies.
Les démarches sont alors auto-financées
et le résultat est forcément positif. Il faut, en
effet, un regard à moyen ou long terme sur ce
type d’actions et ne pas regarder seulement la
60 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019
QUELLES SOLUTIONS POUR LE SERVICE PUBLIC ET
LES COLLECTIVITÉS LOCALES ?
LES OUTILS DE LA QUALITÉ
facture qui est proposée par l’auditeur
ou le conseil en gestion de qualité.
Donc il y a un autofinancement par
l’amélioration de la qualité du service.
Q.R. : QUELLES DÉMARCHES
D’AMÉLIORATION CONTINUE
AVEZ-VOUS EFFECTUÉ ?
C.H. : Cela passe par un état des lieux
des pratiques et des réglementations
et des objectifs à atteindre. Une fois,
après cette étape, nous travaillons
sur les différentes procédures. Tout
d’abord, il faut définir le processus
de finalisation de la prestation du
service et de l’organisation qu’on
mettra en place. Donc nous constituons
un logigramme de ce processus
et de cette organisation et de son
fonctionnement. Il faut alors définir
les étapes. Par exemple, pour un
service de restauration, la première
partie est consacrée à l’inscription à la
restauration et ensuite, l’accueil dans
le restaurant puis le passage à table,
la consommation du repas, la fin du
service du repas et enfin la gestion de
la pose de la méridienne. Au bout du
compte, il y a un certain nombre de
garanties publiques pour les familles
comme l’hygiène, la prise en charge
individuelle, le pointage, la surveillance,
l’équilibre nutritionnelle, la
socialisation, l’intégration, l’éducation
au goût et l’information des familles.
Après, nous déroulons tout ce processus
pour atteindre ces objectifs et la
garantie du service public. Donc on
retrouve ce travail en amont dans la
gestion des risques sanitaires. Par
exemple dans une cuisine centrale,
il existe alors les phases de passation,
de réception de commande, d’élaboration
de fiches techniques, de stockage
et de cuisson. Cela est pareil pour les
risques majeurs. Après avoir listé ces
étapes, des procédures et des bonnes
pratiques sont alors définies. Puis on
procède à l’enregistrement de tout ce
qui doit l’être et qui apporte la preuve
de maîtrise du risque.
On fait donc vivre ce système Qualité
afin de le faire évoluer en fonction
des résultats obtenus. Cela implique
la capacité à gérer les problèmes
rencontrés et la mise en place d’actions
correctives. C’est vrai que l’objectif
de la démarche Qualité consiste
à anticiper et supprimer ou limiter les
risques afin que l’occurrence de l’apparition
soit la plus faible possible.
« En conclusion, cela nécessite
des gestions administrative,
opérationnelle et de terrain
et ensuite une dynamique de
management. »
La démarche Qualité consiste à identifier
un certain nombre de risques,
de difficultés et de non-qualité pour
se concentrer sur les impondérables.
Une fois que tout cela est mise en
place et qu’on a ces étapes de professionnalisation,
de l’amélioration de
la qualité et de management, à partir
des éléments des recueils comme des
enregistrements de température ou
des bilans d’activité tel que celui d’un
restaurant scolaire, les retours d’expérience
sur la gestion d’une crise dans
le cadre de risque majeur, des résultats
sont obtenus. Avec les actions
correctives, la plupart des évènements
sont susceptibles de se reproduire
sauf si l’évènement ponctuel
n’est pas lié à la mise en place des
process et des procédures. Donc l’objectif
est de comprendre l’origine du
problème tels que la non-application
des consignes, de procédures et de
démarches anticipées et validées ou
l’oubli d’une démarche. Dans le cas
de cette dernière, il faut y remédier
en mettant des actions correctives
immédiates et ensuite en travaillant
sur la gestion de pratiques, de procédures
ou de démarches nouvelles : ce
sont les étapes d’amélioration continue.
En outre, une étape importante est
la mise en place d’audit dans le cadre
de la certification. Il faut alors faire
appel à un auditeur externe comme
un ingénieur de l’Afnor. Celui aura
un regard extérieur sur le fonctionnement
et les pratiques. Cet auditeur
produira alors un rapport d’audit.
Son objectif : améliorer de manière
continue la démarche Qualité. Il
est également possible d’avoir des
audits internes avec des auditeurs
formés ou des audits avec des collègues
d’autres collectivités formés en
amont qui peuvent réaliser un audit
de manière inopinée dans le cadre
d’audits croisés permettant de mutualiser
ces démarches d’amélioration
continue. Il faut savoir que quand
on élabore cette démarche, on est un
peu formaté. Donc l’idée repose sur
le management, la nécessité d’accompagnement
et de mettre en mouvement
les équipes qui imprègnent cette
démarche. Il faut donc être en capacité
d’apporter des réponses dans
les meilleurs délais aux agents qui
remontent les dysfonctionnements
sur le terrain.
En conclusion, cela nécessite des
gestions administrative, opérationnelle
et de terrain et ensuite une
dynamique de management.
Q.R. : COMMENT RECOMMANDEZ-
VOUS DE TRAITER LES
PROBLÈMES DE QUALITÉ ?
C.H. : Quand une vision focale porte
sur un problème en particulier, la
réponse doit être durable. Deux possibilités
: soit les problèmes sont résolus
un par un avec une réponse spécifique
au problème identifié, soit une
démarche globale plus lourde nécessite
plus de temps et présente l’avantage de
balayer des problèmes pouvant survenir
et donc de les anticiper. Il faut aussi une
démarche mobilisatrice pour l’ensemble
des équipes et reproductible afin d’avoir
une meilleure réponse au meilleur coût.
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019 I61
LES OUTILS DE LA QUALITÉ
QUELLES SOLUTIONS POUR LE SERVICE PUBLIC ET
LES COLLECTIVITÉS LOCALES ?
Q.R. : QUELLES SOLUTIONS
CONSEILLEZ-VOUS POUR LE
MANAGEMENT DE LA QUALITÉ ?
C.H. : La priorité : la formation dans le
domaine où on veut travailler. Si on veut
gérer la qualité sur les aspects sanitaires, il
y a un minimum à connaitre au niveau de
la microbiologie, du process, de la filière et
du produit alimentaire. Si on veut traiter du
service à table et de la pose méridienne, il
faut avoir au minimum des connaissances
sur l’équilibre nutritionnel.
Ensuite, il faut s’imprégner des démarches
Qualité et d’avoir une vision transversale. Il
faut aussi s’informer sur les projets menés
ailleurs sur d’autres périmètres et la façon
de gérer les démarches Qualité. Donc cela
permet d’avoir de la hauteur, de ne pas s’enfermer
dans une vision de la qualité trop
procédurière et de se noyer dans le papier
qui n’est pas mis à jour.
« La priorité : la
formation dans le
domaine où on veut
travailler. »
Puis l’emploi des logiciels peut être utile
mais il demande du temps supplémentaire
pour effectuer les saisies et faire vivre ces
outils. Par exemple, pour la restauration,
il existe la solution Okpilot proposée par
Afnor permettant d’enregistrer les opérations
correctives. Cet outil de traçabilité
nécessite la mobilisation d’une personne
formée pour la gestion et la saisie.
Enfin, l’échange avec d’autres professionnels
est important. Le club est alors une bonne
idée. Agores est un lieu d’échanges où on
partage ses objectifs de qualité et chacun
vient enrichir le collectif. Sur les risques
majeurs, on a un projet de communauté
urbaine sur la gestion des risques majeurs.
Cela a été riche d’échanges, de mises en
pratique et de mises en place d’exercices
pour tester les objectifs. ●
Propos recueillis par Valérie Brenugat
62 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019
QUELLES SOLUTIONS POUR LE SERVICE PUBLIC ET
LES COLLECTIVITÉS LOCALES ?
LES OUTILS DE LA QUALITÉ
De la Ville d'Harfleur à Agores
Christophe Hebert est directeur du pôle Education,
restauration et loisir de la ville d’Harfleur. Celui-ci
regroupe toutes les activités de restauration et des
jeunes (loisir, périscolaire, centres de loisirs, clubs
ado, conseil municipal des jeunes…). Son service gère
l’entretien des locaux, les risques majeurs, le personnel
des écoles… Cela représente 90 agents répartis sur
des activités très diverses.
Concernant le management de la qualité, deux grands
dossiers ont été gérés par ce pôle : la partie sanitaire
de la restauration (agrément européen pour la cuisine
centrale notamment, démarche HACCP, la mise en place
de la norme NFX 50 – 220 relatif à la restauration scolaire)
et la certification NF 451. Par ailleurs, Christophe
Hebert a mené une action sur la gestion de la qualité
de l’élaboration du conseil municipal et du suivi des
délibérations.
Christophe Hebert a obtenu un BTS dans une école
hôtelière puis un DESS et enfin un diplôme d’ingénieur.
Après ses études, Il a passé le concours d’ingénieur
en fonction publique territoriale. Il s’est formé à la
qualité sur le terrain. Il a commencé le management
de la qualité sur la partie Restauration au niveau de la
cuisine centrale et la mise en place d’une démarche de
la qualité pour obtenir l’agrément sanitaire de la cuisine
avec la création d’un plan de maîtrise sanitaire. Cela
a entraîné donc une formation HACCP, une démarche
qualité puis la mise en œuvre du dossier d’agrément
et de la démarche HACCP dans la cuisine.
Etant président d’Agores , Christophe Hebert a élaboré
une charte Qualité au niveau national pour la restauration
publique territoriale. Cette charte s’appuie sur une
démarche d’amélioration de la qualité au quotidien. Dans
ce cadre-là, l’association a été sollicitée par l’Afnor pour
élaborer la norme de service de restauration scolaire.
Ainsi, elle a travaillé petit à petit sur la partie Restaurant
avec cette norme NF. Puis la certification a été obtenue
en 2013.
Parallèlement, Christophe Hebert est chargé de mission
sur les risques majeurs en zone Seveso 2. Donc il gère
le plan communal de sauvegarde de Harfleur situé
près du Havre. Ainsi, il est chargé de la constitution
du dossier de ce plan avec une démarche Qualité. Il
s’agit d’une démarche d’anticipation et de la gestion
des risques majeurs.
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QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019 I63
BOITE À OUTILS
A LIRE, VOIR, ÉCOUTER
MANAGEMENT
de l’anti-corruption
ORGANISATION
des entreprises
MANAGER LA PERFORMANCE
industrielle
Limiter les risques de corruption
est un projet difficile à structurer,
pour toute organisation. Plutôt
que de partir d’une page blanche,
pourquoi ne pas utiliser une norme
internationale ? C’est le parti-pris
de ce nouveau livre. Il propose un
décryptage de la méthode proposée par la norme ISO
37001, qui vise à engager une organisation dans la
logique de l’amélioration continue.
Avec pragmatisme, simplicité et pédagogie, François
Sibille et Charles Baratin réalisent ainsi un tour
d’horizon complet de l’organisation idéale en matière
d’anti-corruption ! Ils facilitent la compréhension des
exigences de l’ISO 37001 et fournissent des recommandations
sur la mise en œuvre et l’amélioration
d’un système de management anti-corruption, quel
que soit le type de corruption rencontré. Définitions,
contexte d’émergence, motivations à mettre en place
une telle approche, cadre réglementaire… sont passés
au crible de l’expertise pionnière des deux auteurs
acquise sur ce sujet. L’ouvrage met également en
valeur les synergies avec la Loi Sapin 2 sur la transparence,
la lutte contre la corruption et la modernisation
de la vie économique, votée en 2016. Les
auteurs envisageant même l’éventualité qu’un jour
l’ISO 37001 devienne un prérequis ou une sorte d’obligation
de marché officieuse lors d’appels d’offres dans
les secteurs d’activité historiquement les plus touchés
par la corruption… Ingénieur en physique nucléaire,
François Sibille a travaillé dans le secteur de l’industrie
nucléaire civile et militaire avant de compléter
ses compétences en stratégie, organisation et responsabilité
sociétale. Charles Baratin a, quant à lui, été
chef de produits achats responsables et anti-corruption
au sein d’AFNOR Certification.
« 100 questions - ISO 37001 - Système de
management anti-corruption »
François Sibille et Charles Baratin,
AFNOR Editions, 172 p. 24€64
www.boutique.afnor.org
Un ouvrage de praticiens et de théoriciens sur les
changements intervenus au
sein de l'organisation des entreprises
et leurs conséquences
propose une réflexion sur les
transformations des entreprises
et l'impact de ces changements
sur les métiers, d’un point de vue collectif.
Écrit par un collectif de diplômés et de professeurs de
NEOMA Business School, ce livre bénéficie de l’expérience
terrain d’experts dans le domaine et d’analyses
d’universitaires.
Le livre est ainsi construit autour de trois parties :
• La première partie s’intéresse aux transformations
de l’organisation des entreprises pour faire un état
des principales tendances : entreprise horizontale,
innovation sociale, agilité, place de la gouvernance
et de l’éthique.
• La deuxième partie interroge l’impact de ces changements
d’organisation sur les métiers. Trois cas de
figure sont analysés : les métiers commerciaux, l’impact
sur les métiers à dimension internationale et
l’alignement avec la direction générale.
• La troisième partie donne quelques illustrations
d’évolutions des métiers liés à l’organisation avec
l’apparition de nouvelles fonctions comme le chief
transformation officer (CTO), le change management
dans les travaux des private equity, et enfin le
devenir des professionnels du savoir (chercheurs,
consultants et think tanks).
Jean-Michel Huet est associé au sein du cabinet de
conseil international BearingPoint. Présidente de l’Association
des anciens managers de Xerox durant 6 ans,
engagée dans Entreprendre, Christine Lahaire-Marcouyoux
est, quant à elle, vice-présidente de l’association
NEOMA Alumni.
« Organisation des entreprises : quels
changements ? »,
Jean-Michel Huet, Christine Lahaire-
Marcouyoux, Pearson, 203 p. 23 €.
www.pearson.fr
Pour les industriels, les enjeux
de production sont colossaux
en matière d'efficacité
au service des clients
comme dans l'amélioration
des résultats économiques.
Ce qui oblige tous ces professionnels
à améliorer leur performance tout en répondant
à des demandes économiques, écologiques,
sociales... C'est alors une suite de défis à relever et
de moyens à mettre sous contrôle.
Mettre en place un système de management de la
performance permettra de relancer rapidement
la compétitivité d'un site, sans investissement
spécifique, et de générer des bénéfices.
Mais au-delà de ces résultats quantifiables, cet ouvrage
présente une façon innovante d'impliquer tout un
chacun dans la mise en place de solutions permettant
de traiter en profondeur les problèmes
rencontrés sur le terrain par les équipes.
Forts de leurs expériences dans des domaines industriels
très variés, et à l'aide d'outils immédiatement
opérationnels, les auteurs démontrent d'une façon
concrète la pertinence à s'engager dans une
démarche d'amélioration de la performance.
Yves Beunon et Bruno Sechet ont d'abord mené
leur carrière en milieu industriel, dans de
grands cabinets de consulting. Ils ont ensuite
créé leur propre structure de conseil, Karva
Consultants, au service de l'amélioration
de la performance et de la profitabilité des
entreprises.
« Manager la performance industrielle »,
Yves Beunon et Bruno Sechet,
Gereso Edition, 185 p. 23 €.
www.la-librairie-rh.com
Courrier des lecteurs
EN BREF
Pour recueillir vos réactions aux articles ou partager votre expertise, des pages consacrées aux échanges des lecteurs seront
créées dans la revue ainsi qu’un email dédié : redaction@qualite-references.com . Si vous envoyez un article de 2900 signes
pour cette nouvelle rubrique « Courrier des lecteurs » et qu’il est sélectionné par le comité de rédaction, vous gagnerez un
abonnement gratuit d’1 an à la revue Qualité Références. A vos plumes….
64 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°83 • Novembre - Décembre 2019
AGENDA
SALON
FÉVRIER
Du 25 au 26
Paris Space Week
Cette 6 e édition de ce rendez-vous d’affaires
est consacrée à l’industrie spatiale.
Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget,
Paris-Le Bourget
www.paris-space-week.com
Du 31 au 3
Global Industrie
Global Industrie est le grand rendez-vous
international de l’industrie en France est
à la fois une offre technologique mondiale,
une vitrine de l'innovation, une plateforme
d'échanges, des temps forts inédits et des
animations incontournables, une veille des
tendances et un point de convergence politique
et institutionnel. Ce rendez-vous de l’excellence
et des perspectives industrielles réunit Midest,
Industrie, Smart Industries et Tolexpo.
Paris Nord Villepinte
www.global-industrie.com
Du 31 au 2
Stratégie Clients
Le salon btob de la relation clients offre une
perspective unique en Europe sur le secteur de
la relation client étendu désormais à l’expérience
sous toutes ses formes. Ce rendez-vous
annuel est devenu un carrefour essentiel des
technologies et des enjeux pour les femmes et
les hommes au service du client. Du point de
vente à la relation à distance, du face-à-face
au self care, les innovations de rupture sont
présentées et les meilleures pratiques sont
partagées dans les nombreuses conférences
et plénières.
Paris - Porte de Versailles
www.strategieclients.com
MARS
Du 10 au 12
CFIA
Le salon CFIA (Carrefour des Fournisseurs
de l’Industrie Agroalimentaire) a pour
objectif de rassembler tous les industriels
de l’agroalimentaire français et internationaux.
Situé au cœur de la Bretagne, 1ère région
agroalimentaire européenne, le salon rassemble
une offre exclusive répartie en 3 secteurs :
Ingrédients et PAI, Équipements et Procédés,
Emballages et Conditionnements.
Parc Expo Rennes Aéroport
https://cfiaexpo.com/
Du 17 au 19
Documation, I-expo, Solutions
RH, Solutions IC&R intranet-RSE
& collaboratif E-Learning
Veille collaborative, curation, RSE… la
complémentarité est avérée, le collaboratif s’impose
dans la collecte des informations stratégiques…
Ces sont les secteurs présents dans les salons
I-Expo et Solutions Intranet-RSE & Collaboratif.
En outre, Documation s’attache à décrypter les
tendances qui ne font que bouleverser la notion
de document et de gestion d’information. De
plus, le salon e-learning expo présente les offres
concernant le digital learning, le mobile learning,
le social learning, les serious games, les moocs,
la gamification, la réalité virtuelle, l’intelligence
artificielle, l’immersive learning... Enfin, le salon
Intranet Collaboratif, Digital Workplace & RSE
réunit les experts et professionnels de l’intranet,
des médias sociaux et du travail collaboratif.
Porte de Versailles, Paris
www.documation.fr, www.i-expo.net, www.
solutions-ressources-humaines.com, www.elearning-expo.com
AVRIL
Du 28 au 29
Produrable
Le salon Produrable s’impose comme
l’événement professionnel phare dans l’agenda du
développement durable et de la RSE en France.
Palais des congrès de Paris
www.produrable.com
MAI
Du 26 au 28
Paris Healthcare Week
La Paris Healthcare Week est l’événement
leader français des décideurs et professionnels
de santé impliqués dans le management, la
connexion, l’équipement et la construction des
établissements de santé.
Paris Expo – Porte de Versailles
www.parishealthcareweek.com
FORMATION
FÉVRIER
Du 6 au 7
Maîtriser les BPF appliquées aux médicaments
pour essais cliniques - Annexe 13
Objectifs :
Resituer les essais cliniques dans le cycle de vie
d'un produit. Comprendre les exigences réglementaires
des BPF pour les médicaments expérimentaux
(LD 13, annexe 13). Citer les risques
particuliers inhérents à la fabrication des médicaments
expérimentaux. Justifier les mesures
BPF à prendre face à ces risques pour les maîtriser.
Profils :
Membres des équipes développement, cadres
des services assurance qualité, affaires réglementaires
et production.
Boulogne- Billancourt
www.ifis.asso.fr
MARS
Le 3
Formation QSE :évaluer les coûts de la qualité
Objectifs :
- connaître les différentes sources de dépenses
liées à la non-qualité et à l'obtention
de la qualité.
- identifier les coûts majeurs et les opportunités
de progrès.
Nantes
www.elite-organisation.fr/
Du 16 au 18
Le Système de Management Intégré QSE
(Qualité - Sécurité - Environnement)
Objectifs :
- identifier les exigences de trois problématiques
spécifiques mais aux nombreuses analogies
conceptuelles : la Qualité, la Sécurité et
l'Environnement
Profils :
Cette formation s'adresse aux responsables,
chefs de projets ou chargés de missions dans
les domaines de la Qualité, de la Sécurité et
de l'Environnement
Prérequis :
Cette formation Qualité nécessite de connaître
au moins une des trois démarches du QSE
(ISO 9001, ISO 14001, ISO 45001).
Paris
www.demos.fr
Du 16 au 18
La qualité au service de l'expérience client
Objectifs :
- Acquérir les outils pour identifier et diminuer
les non-conformités en production de
manière immédiate et durable.
- Valoriser financièrement ses gains.
Profils : Responsable qualité, responsable de
service "contrôle", technicien des services
concourant à la qualité, technicien qualité,
responsable de production, agent de maîtrise
en production.
Paris
www.cegos.fr
Retrouvez toutes les dates
de manifestations sur :
www.qualityandco.com/agendas
QUALITÉ RÉFÉRENCES• N°83 • Novembre - Décembre 2019 I65
INDEX
Au sommaire du prochain numéro :
DOSSIER
• Des solutions numériques : BPM,GED,
dématérialisation, IA et relation clients
EXCELLENCE, DÉMARCHE, MANAGEMENT
• La démarche d’amélioration continue
selon le triptyque Qualité/Délai/Coût dans
l’industrie.
• Allier excellence opérationnelle, RSE et
performance environnementale.
FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION
• Quels labels pour l’égalité professionnelle
entre homme-femme et la diversité ?
PRÉVENTION DES RISQUES, ENVIRONNEMENT
• Comment assurer la représentation au
Comité Social et Économique ?
LES OUTILS DE LA QUALITÉ
• Matériels pour le contrôle qualité
industriel
Index des associations, organismes et sociétés cités :
AB CERTIFICATION...........4 È DE COUVERTURE,33
AFNOR...................................................................30
AFQP.................................................................18,21
ANTHEA CONSEIL................................................11
APAVE CERTIFICATION........................................33
CEGOS................................ 2 È DE COUVERTURE,58
CER FORMATION..................................................44
CERTIGNA.............................................................46
CHALLENGE OPTIMUM...................................14,27
CPAM YVELINES...................................................23
DSD SYSTEM.....................................................4, 48
FELIX INFORMATIQUE.........................................25
FORUM DE L'ELECTRONIQUE.............................55
FREA FORMATION................................................23
GILLES BAROUCH CONSEIL................................52
GLOBAL INDUSTRIE.............. 3 È DE COUVERTURE
I.CERT....................................................................33
IFCEO.....................................................................16
INTERTEK.............................................................33
ISIWARE..................................................................8
LNE........................................................................33
L'OREAL................................................................18
LLOYD'S REGISTER..............................................33
PREVENTICA.........................................................47
QUALIOS................................................................29
QUALISPHERE......................................................13
QUALNET.................................................................6
UCA PAGE..............................................................31
SEPEM...................................................................57
SGS FRANCE.........................................................33
VEEVA....................................................................10
VILLE DE HARFLEUR...........................................59
VILLE DE NANCY..................................................50
Retrouvez nos anciens numéros sur :
www.qualite-references.com
66 IQUALITÉ RÉFÉRENCES• N°83 • Novembre - Décembre 2019
MARCH, 31 ST
2020
APRIL, 03 RD
PARIS NORD - VILLEPINTE
PARIS, THE GLOBAL MEETING PLACE OF THE INDUSTRY
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MAINTENANT !
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L’INDUSTRIE DE DEMAIN S’INVENTE ICI
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LES ATOUTS
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ISO 9001, ISO 14001, ISO 13485,
OHSAS 18001, visite médicale,
marquage CE, etc.
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Mail : contact@abcertification.com
Tél : + 33 1 48 01 51 90
Fax : + 33 1 48 24 17 47
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QUALITÉ - SÉCURITÉ - ENVIRONNEMENT - AGROALIMENTAIRE - AUTOMOBILE - AÉRONAUTIQUE - SANTÉ ET MÉDICAL