ON AIR MAGAZINE #52

Changer d’air / En couverture • Front page
album c'était il y a
quatre ans donc là,
je raconte mon voyage.
Et donc ‘bonheur' parce
que c'est un bonheur du quotidien
– j'ai le temps de chercher
constamment ce qui me fait plaisir,
ce qui nous rend heureux. Et il y a
cette mer ! Ces ciels… je suis dans la mer
des Caraïbes depuis presque deux ans et
c'est le bleu, quoi ! [rires]
OA : Tu peux me raconter un peu ton expérience
de la Caraïbe ? Ce que tu as déjà visité, vu,
ressenti... ce qui t'a marqué ?
YN : La première chose qui te vient en tête c'est que, d'une île
à l'autre, ça change. En fait, ce qui change, dans le voyage, ce
sont les gens. Il y a des îles qui sont plus chargées au plan culturel,
d’autres où la nature a été extrêmement violente. Des endroits
où les locaux sont un peu mis de côté – d'autres où ils ont
pris le dessus, où ils ont pu préserver leurs lieux... Des endroits
assez pollués. Puis, on a eu un premier choc positif à la Dominique.
On en avait entendu parler mais ça a vraiment été un
endroit où on est restés plus longtemps que prévu parce qu'on a
vraiment adoré le pays.
OA : Vous y êtes allés avant ou après l'ouragan
Maria * ?
YN : Après. Quand il y a eu Irma, une de nos meilleures amies
qui habite ici [NDLR: à Saint-Barth] était à la maison, à Paris,
quand ça s'est passé. Et donc on a vécu Irma à travers elle.
J'étais pas revenu ici depuis quinze ans et me suis dit : c'est le
moment. Et donc il y a aussi, souvent, cette relation avec le
passage violent d'un ouragan parce que l'ouragan enlève beaucoup
de choses mais révèle aussi les personnes. Et puis il y a eu
time! My last
album came out four
years ago so now, I’m
talking about my travels.
And “bonheur” (joy) refers to
that daily bliss – I have time on
my hands to constantly look for
what makes me feel good, what makes
us happy. And then, that sea! Those
skies… I have been roaming the Caribbean
Sea for almost two years now and it comes down
to those shades of blue, you know! [laughs]
OA: Can you tell me more about your
experience sailing around the Caribbean? What
you’ve visited, seen, experienced… what you’ve
been moved by?
YN: The first thing that comes to mind is that, every single
island is different from the next. In fact, when you travel, the
difference lies in the people. Some islands are more culturally
grown, others have been violently struck by natural elements.
Some places where locals have been somewhat put to a side –
and others where they have taken over, and managed to preserve
their land… Other places suffering from severe pollution. Our
first positive shock happened in Dominica. We’d heard of it but
we stayed there longer than anticipated because we truly fell for
the place.
OA: Were you there before or after Hurricane
Maria*?
YN: Afterwards. When Irma happened, one of our best friends
who lives here [Editor’s note: in St. Barth] was staying at our
place in Paris. So we experienced Irma through her. I hadn’t been
back here in fifteen years and thought: now is the time. So there’s
also, very often, that relation to the devastation caused by a
particular hurricane because hurricanes take a lot away but also
24 NOV - DÉC 2019