24 SAAB | AU CŒUR DE L’USINE Dans l’atelier de l’usine <strong>Saab</strong> de Trollhättan, les employés sont restés forts et ont maintenu en vie l’esprit <strong>Saab</strong> dans la tourmente de ces derniers mois. Certains d’entre eux évoquent, pour <strong>Saab</strong> <strong>Magazine</strong>, leur vie avant, pendant et après, maintenant que l’entreprise a été secourue www.saab.com ENTRE DE BONNES MAINS LINDA WALLIN, OUVRIÈRE à la chaîne dans l’impressionnante usine <strong>Saab</strong> de Trollhättan, à 75 km au nord de Göteborg, en Suède, participe à la construction des <strong>Saab</strong> depuis plus de 10 ans. Elle adore son travail et n’a pas peur de le dire. Avec les 1 260 employés de l’usine, elle a vécu une période sombre les mois précédant l’arrivée de Spyker à la rescousse de l’entreprise, qui a converti une fermeture qui semblait inévitable en un nouveau départ plein de promesses. Son engagement envers l’entreprise et ses succès à venir n’a pas flanché, état d’esprit que l’on retrouve chez quatre autres collègues qui ont évoqué en toute franchise leur vie à l’atelier en ces périodes difficiles. Linda Wallin, accompagnée de Gunnar Brunius, directeur de l’usine, de Jan Olander, superintendant, de Mats Ahnlund, chef d’équipe et de Joakim Pettersson, ouvrier à la chaîne, ont pris un peu de leur temps pour nous expliquer comment la vie à l’atelier les a influencés et ce qui s’est passé le jour où ils ont appris que, contre toute attente, l’entreprise avait été sauvée. Linda Wallin indique qu’être le témoin des précédentes tentatives infructueuses de trouver un acheteur pour <strong>Saab</strong> puis de l’accord de dernière minute avec Spyker, c’était “comme si on vivait un grand moment de l’histoire de l’industrie. Nous n’avions rien vu de tel depuis la Seconde Guerre mondiale”. Elle ajoute : “L’année dernière, nous avons redécouvert l’esprit <strong>Saab</strong>. On s’est tous serré les coudes pour se battre pour la marque <strong>Saab</strong>.” Cette camaraderie est omniprésente. Mats Ahnlund explique que ses collègues et luimême se sentaient “encore plus fiers de travailler pour <strong>Saab</strong>” après avoir survécu à ce qu’il appelle sans ambages “le crash”, le moment où le précédent accord avec Koenigsegg est tombé à l’eau. “On était au bord du gouffre, dit-il. Mais maintenant que nous avons été sauvés, nous devons nous soutenir encore plus qu’avant. Ces 18 derniers mois, c’était vraiment les montagnes russes.” Le directeur de l’usine, Gunnar Brunius, s’est retrouvé en première ligne des évènements pendant les mois qui ont vu passer des accords manqués et enfin, l’accord de résurrection : “Je me revois dans l’atelier, en train de m’adresser au personnel. Tout le monde demandait ‘Que se passe-t-il ? Est-ce qu’un accord est possible ?’ C’était très difficile et je devais tenter de séparer la spéculation médiatique des données factuelles pour les employés. Au fil des mois, de nombreux acheteurs potentiels différents ont défilé pour inspecter l’usine, mais en janvier de cette année, j’annonçais aux employés qu’honnêtement, il n'y avait peut-être que 40 pour cent de chances pour que l’entreprise soit vendue. Mais malgré tout, les employés ont fait tout ce qui était en leur pouvoir et se sont soutenus, conformément à l’esprit de la maison.”
Mats Ahnlund, chef d’équipe. Ouvrières à la chaîne Pia Jacobsson (au-dessous) et Linda Wallin (en bas) Gunnar Brunius a de quoi être fier de son usine et de tout ce qui s’y passe ❝ Chaque employé a consacré du temps, de la qualité et son honneur personnel à l’entreprise ❞ GUNNAR BRUNIUS, DIRECTEUR DE L’USINE PHOTOS : DAVID BURTON