Saab Magazine - SELECT AUTO

❝ L’année dernière, nous
avons redécouvert l’esprit
Saab. On s’est tous serré
les coudes pour se battre
pour la marque Saab ❞
LINDA WALLIN, OUVRIER À LA CHAÎNE
Le directeur a de quoi être fier de son usine et du travail qui y
est effectué. Le jour de notre visite, le montage de la nouvelle 9-5
allait bon train. Et les timides sourires naissant sur les lèvres des
ouvriers à chaque fois qu’une nouvelle 9-5 atteignait le bout de la
ligne de production allaient droit au cœur. Nombre d’entre eux
pensaient certainement qu’ils ne verraient jamais ce moment.
La technologie mise en œuvre dans l’usine Saab a été reconnue
pour son processus de production systématique, qui donne des
résultats de qualité supérieure, récompensés par le prestigieux
prix ‘Svenska Leanpriset’. L’usine, souligne le directeur, fait appel
à certains équipements technologiques que seul Saab semble à
même de pouvoir mettre au point. Les véhicules, par exemple, sont
enserrés dans un grand anneau métallique et retournés à 90° pour
permettre à l’ouvrier d’accéder au châssis sans avoir à se pencher
ou à tendre le cou. Ainsi, le travail se situe au niveau de l’œil et peut
être confortablement mené à bien. Simple. Mais d’après le directeur,
aucun autre constructeur ne le fait. C’est un exemple type de
l’idéologie Saab qui se manifeste dans tous les aspects du design
et du processus de production.
Le directeur, comme bien d’autres employés de Saab, explique
qu’au départ il ne pensait pas rester plus de deux ou trois ans. Mais
il n’est jamais parti. En fait, il est là depuis le début des années 80.
Il inscrit son engagement dans un ensemble indéfinissable qu’il
appelle “l’esprit Saab”. Il est, ajoute-t-il, “dans les murs. Peut-être
que cela vient du fait que nous avons été soumis à une telle
pression au cours de ces deux dernières années. Chaque employé
a consacré du temps, de la qualité et son honneur personnel à
l’entreprise et souhaite apposer sa marque à ce qu’il fait.”
Joakim Pettersson et Jan Olander se souviennent tous deux
du jour où ils ont appris que l’accord Spyker avait été signé et que
leurs postes et leurs gagne-pain étaient sains et saufs. “Ce vendredi,
explique Joakim Pettersson, tous les bars et restaurants de
Trollhättan étaient bondés et il était impossible de trouver une
table. La plupart d’entre nous s’est contenté de fêter la nouvelle
Catrin Andersson travaille dans la partie de la ligne
d’assemblage où les véhicules sont inclinés à 90°,
pour un accès plus aisé au châssis
SAAB | AU CŒUR DE L’USINE 27
en famille. Le soulagement était palpable.” Jan Olander a marqué
le coup de manière plus personnelle. “J’ai acheté une nouvelle
montre”, raconte-t-il en essayant de relever un bandeau noir de son
poignet pour dévoiler une Omega Sea Master étincelante. “J’en avais
toujours rêvé, poursuit-il, et quand l’accord a été annoncé, j’ai filé
directement au magasin et j’ai acheté cette montre, pour fêter ce
jour extraordinaire.”
Pour Linda Wallin, le jour où l’entreprise a été sauvée fût tout
aussi mémorable. Elle faisait partie des centaines d’ouvriers
remerciés en avril 2009 puis réembauchés en novembre, lorsque
l’accord de Koenigsegg semblait sur la bonne voie. “L’année passée,
affirme-t-elle, nous avons retrouvé la mentalité Saab. Maintenant,
nous avons un nouveau départ, ainsi qu’un nouveau véhicule.”
Lorsqu’on lui demande ce qu’elle pense de la nouvelle 9-5, elle
répond sans hésitation : “Elle est chic ! Elle coule.” Les autres
sourient de sa capacité à résumer le nouveau véhicule si
succinctement. Nouveau véhicule, nouveau propriétaire et
nouveau départ. Avec des employés aussi dévoués, l’avenir
de Saab est entre de bonnes mains.
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