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Production Maintenance n°40

Maintenance à distance : comment s’y prendre ?

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www.maintenanceandco.com<br />

10 ans déjà...<br />

Bon Anniversaire <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> !<br />

<strong>Maintenance</strong> à distance :<br />

comment s’y prendre ? > page 27<br />

N° 40 janvier - fevrier - mars 2013 TRIMESTRIEL 20 €


Éditorial<br />

Qu'avons-nous retenu<br />

en dix ans ?<br />

Une décennie, c'est long et rapide à la fois. Tout dépend de quel point de vue on se place. Il est vrai qu'en<br />

dix ans, de l'eau a coulé sous les ponts... Des grandes évolutions technologiques à la multiplication des plans<br />

sociaux et des fermetures d'usines, en passant par l'affirmation d'une nouvelle répartition de l'économie<br />

mondiale, le paysage industriel français, sinon occidental ou mondial, s'est, bon gré, mal gré, métamorphosé.<br />

La Chine, suivie des autres pays émergents, poursuit son ascension vers un mode de vie naguère réservé à<br />

une « élite » occidentale.<br />

Tant de choses ont changé, y compris dans le domaine de la maintenance. En France par exemple, la<br />

concentration du marché autour d'entreprises de moins en moins nombreuses, ou encore la montée en<br />

puissance des départements de SAV des fabricants ont redistribué les cartes. Les métiers de la maintenance,<br />

bien que souffrant d'un réel désaveu de la part des jeunes, se sont perfectionnés ; aujourd'hui, les<br />

responsables de maintenance gèrent les stocks et les achats, appliquent des méthodes de management<br />

humain et s'équipent des dernières technologies de détection de défauts ou de GMAO, et interprètent des<br />

indicateurs de plus en plus complexes.<br />

Il y a pourtant un aspect qui ne semble pas avoir tellement évolué. N'en déplaise aux organismes de toutes<br />

sortes – lesquels exercent par ailleur un travail remarquable – et aux préventeurs dont le métier s'est lui<br />

aussi imposé pour faire désormais partie du paysage des grandes entreprises, la prise de conscience du<br />

risque pour les personnes n'est toujours pas la priorité ; et les dangers sont trop souvent sous-estimés.<br />

Malgré les directives de plus en plus sévères et les réglementations diverses, les accidents ont toujours lieu.<br />

Selon les chiffres, depuis les années 2000, la trentaine d'accidents industriels mortels ont causé le décès de<br />

près de 800 personnes (outre la catastrophe de Fukushima) ! Récemment encore, deux ouvriers ont trouvé<br />

la mort dans l’accident de nacelle intervenu dans la centrale de Cattenom, en Moselle.<br />

L'implantation d'usines sur des sites échappant à toutes normes internationales de sécurité a augmenté, de<br />

même que les activités d'extraction de matières premières, de gisements ou autres, ont explosé, notamment<br />

dans les pays émergents... et le nombre d'accidents mortels avec. Et les erreurs humaines, y compris dans<br />

la catastrophe de mars 2011, n'y sont pas étrangères, depuis la non prise en compte – au moment de la<br />

conception – des interventions de maintenance futures, au « simple » oubli de consigner un équipement.<br />

Preuve qu'il nous reste à fournir des efforts importants pour enfin mettre l'humain au cœur des<br />

préoccupations premières, avant d'entrer de plain-pied dans la course à la rentabilité.<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 1


SOMMAIRE<br />

10 ANS PM<br />

Événement : Joyeux anniversaire<br />

<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> !..............................4<br />

Entretien : Une revue à contenu<br />

technologique et à l'écoute des techniciens....6<br />

Entretien : Une revue centrée<br />

sur les « pourquoi » et les « comment »<br />

de la maintenance...........................................7<br />

ACTUALITÉS<br />

Entreprises & marché<br />

Nomination : Une directrice pour l’entretien<br />

d’avions d’Air France Industries....................8<br />

Turbines : Deux nouveaux contrats<br />

de maintenance pour Alstom..........................8<br />

Événement : Industrie Lyon 2013,<br />

une édition à contre-courant ........................10<br />

Produits & technologies<br />

Solution : Faciliter l'inventaire des outils<br />

dans l'aéronautique.......................................12<br />

MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

Spécial Levage : Un point sur la sécurité dans la maintenance<br />

des appareils de levage ➤ 36<br />

Retour d’expérience : Une démarche en faveur de la sécurité<br />

des hommes et du matériel en exploitation minière ➤ 38<br />

MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

Artema poursuit sa politique de promotion des métiers ➤ 42<br />

Entretien... avec Laurence Chérillat,<br />

« Nous ne sommes pas pessimistes pour 2013 » ➤ 43<br />

En pratique :<br />

La lubrification, une question trop souvent mise de côté ➤ 44<br />

Retour d'expérience :<br />

Bien connaître sa machine pour mieux l'entretenir ➤ 45<br />

Bilan : Mobilisation exceptionnelle<br />

des industriels Sepem Douai........................12<br />

Télésurveillance : De nouvelles fonctions<br />

pour les constructeurs de machines .............14<br />

Publication : Tout ce qu'il faut savoir<br />

sur la maintenance mécanique” ...................14<br />

Contrat : DimoMaint équipe Bariatrix<br />

Nutrition de sa solution de GMAO..............15<br />

PRÉVENTION DES RISQUES<br />

AU TRAVAIL<br />

Interview : Quelques règles simples<br />

pour se protéger du froid..............................52<br />

Solutions : Quelles solutions pour lutter<br />

contre le froid ?............................................54<br />

HYGIÈNE - SANTÉ -<br />

SÉCURITÉ<br />

Bonnes pratiques :<br />

Un exemple de collaboration<br />

pour accroître la sécurité en hauteur ............56<br />

Communiqué :<br />

Réduire les risques avec un crochet .............57<br />

TRIBUNE LIBRE<br />

Retour d'expérience :<br />

L'attitude à adopter face à une avarie...........58<br />

DOSSIER MANAGEMENT<br />

Dossier : Gérer et optimiser la<br />

maintenance à distance, les<br />

clés d'une réussite ➤ 27<br />

Méthodes : Manager à<br />

distance via une mutualisation<br />

de la maintenance ➤ 30<br />

Retour d’expérience<br />

Organisation de la<br />

maintenance à distance – le<br />

cas d'un industriel ➤ 32<br />

Formation ................................................62<br />

Agenda ......................................................63<br />

Répertoire des annonceurs............. 64<br />

<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> est le partenaire<br />

presse de l’Afim et membre du Réseau<br />

maintenance.<br />

DOSSIER CND<br />

Le contrôle non destructif pour la maintenance – Quels outils ?<br />

Quelles pratiques ? ➤ 16<br />

Méthode : Le « scan haute fréquence » comme technique de<br />

détection sur des roulements basses vitesses ➤ 18<br />

En pratique - Recourir à la thermographie IR – Quelques conseils<br />

d'utilisation ➤ 24<br />

PAR TENAIRES<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 3


10 ANS PM<br />

« La plus explicite »<br />

« La plus vendeuse » « La plus provoc »<br />

« La Première »<br />

« La plus ironique » « La plus conceptuelle »<br />

« La plus fun »<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 4


10 ANS PM<br />

Événement<br />

Joyeux<br />

anniversaire<br />

<strong>Production</strong><br />

<strong>Maintenance</strong> !<br />

Dix années se sont écoulées entre le tout premier exemplaire<br />

de <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> et ce numéro « anniversaire ».<br />

Il s’agit en même temps du « <strong>n°40</strong> » puisque la périodicité<br />

trimestrielle est restée inchangée. Pourquoi diffuser un magazine<br />

tous les trimestres ? Tout simplement parce que la rédaction<br />

de cette publication s’attache depuis une décennie à produire<br />

une information essentiellement de fond. Outre les pages d’actualités,<br />

essentielles pour se doter d’informations de veille –<br />

le relais du portail www.maintenanceandco.com joue d’ailleurs<br />

ce rôle en venant en complément de la revue – <strong>Production</strong><br />

<strong>Maintenance</strong> s’efforce d’aborder le plus scrupuleusement possible<br />

la mission de fournir une information à la fois pratique et<br />

amont destinée aux responsables, techniciens et ingénieurs de<br />

maintenance.<br />

L’enquête lecteur récemment envoyée à plusieurs milliers<br />

d’entre vous par voie électronique a permis de faire émerger<br />

plusieurs thèmes à traiter de façon plus approfondie et récurrente,<br />

à commencer par l’innovation et celui de faire de la<br />

maintenance une source de profits et de la considérer comme<br />

telle. Il faut dire que la crise a fortement aidé les services de<br />

maintenance à se réorganiser. De plus, la multiplication d’outils<br />

de conception dès la maintenance, de solutions de mesure<br />

et de détection ou encore l’affirmation depuis plus de dix ans<br />

du marché de la GMAO ont permis de repenser la maintenance<br />

dans la variable de coûts de l’entreprise. Enfin, la réorganisation<br />

du marché et son opacité croissante ont vu se<br />

professionnaliser plus franchement des métiers qui ne laissent<br />

pas de place à l’amateurisme.<br />

Pour éclairer davantage nos fidèles lecteurs, ce dossier<br />

« Spécial 10 ans » a fait intervenir deux grandes personnalités<br />

du monde de la maintenance et sans qui le magazine n’aurait<br />

jamais vu le jour. Il s’agit tout d’abord de Claude Pichot,<br />

président de l’Afim, et de Martin De Halleux, ancien rédacteur<br />

en chef qui, avec le directeur de la société éditrice Maurice<br />

Roboh, ont co-fondé le magazine <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong>.<br />

Ces deux personnes reviennent sur la genèse de la revue et<br />

le contexte de la maintenance dans laquelle elle est née ■<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 5


10 ANS PM<br />

Entretien<br />

Une revue à contenu technologique<br />

et à l'écoute des techniciens<br />

Parmi les fondateurs et concepteurs incontournables du<br />

magazine <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> et de sa ligne éditorial<br />

figurent naturellement les membres actifs de la seule<br />

organisation représentant la maintenance en France.<br />

Entretien avec Claude Pichot, président de l’Association<br />

française des ingénieurs de maintenance (Afim) qui nous<br />

détaille sa vision de la maintenance depuis une décennie et le contexte<br />

de création du magazine.<br />

DR<br />

➤ <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />

À l’occasion des 10 ans de la création<br />

de <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong>, quel regard<br />

portez-vous sur l’évolution du marché<br />

de la maintenance depuis 2002 ?<br />

Claude Pichot : L’une des caractéristiques<br />

fortes de l’évolution des métiers<br />

de la maintenance est la concentration de<br />

l’offre qui a réduit le nombre d’entreprises<br />

et renforcé par là même des<br />

groupes d’ampleur nationale. Autre<br />

niveau de concentration : il existe quelques<br />

acteurs nationaux et de grands prestataires,<br />

lesquels, pour bon nombre<br />

d’entre eux, ont récupéré des grandes<br />

marques disparues comme Vinci Énergie,<br />

Opteor, Cegelec, Cofeli Endel etc. et ont<br />

intégré de plus petites entreprises et des<br />

structures régionales. Ce phénomène s’est<br />

accompagné de l’affirmation de la soustraitance<br />

avec des entreprises qui se sont<br />

spécialisées dans la maintenance des<br />

installations industrielles (même si cette<br />

spécialisation a été plus rapide dans le<br />

secteur tertiaire). Ce phénomène n‘est pas<br />

sans poser des problèmes de planifica-<br />

« La revue <strong>Production</strong><br />

<strong>Maintenance</strong> possède avant tout<br />

un contenu technologique et doit<br />

être à l'écoute des techniciens.<br />

Le but est, en même temps, de<br />

ne pas caresser tout le monde<br />

dans le sens du poil »<br />

tion et d’organisation de la maintenance,<br />

les donneurs d’ordres se déchargeant de<br />

ces problèmes qu’ils préfèrent laisser à<br />

leurs prestataires qui eux-mêmes le<br />

donnent à leurs sous-traitants. Et c’est<br />

comme ça que l’on assiste aujourd’hui à<br />

une cascade de sous-traitance.<br />

« On assiste aujourd'hui à une<br />

cascade de sous-traitance »<br />

➤ Et concernant le métier en luimême<br />

?<br />

Il existe une articulation particulière du<br />

métier. N’importe qui ne peut faire n’importe<br />

quoi. Ces métiers comportent une<br />

multitude de spécialités : mécanique,<br />

micro-mécanique, hydro-électricité, électromécanique<br />

etc. Le métier de la maintenance<br />

s’est considérablement spécialisé.<br />

Par exemple, dans une turbine, ce n’est<br />

pas parce que l’on sait régler une vanne<br />

vapeur que l’on sait régler l’alternateur.<br />

Le problème est que parallèlement à<br />

cette complexité du métier, on a du mal<br />

à défendre la technologie dans<br />

une filière professionnelle qui<br />

n’a de cesse que de régresser. Au<br />

nom d’une rentabilité à court<br />

terme, on n’apprend plus à faire<br />

le geste, ni à travailler sur la technologie.<br />

Pourtant, les casses<br />

d’usines et les catastrophes<br />

industrielles telles qu’AZF puis<br />

Fukushima auraient pu nous<br />

alerter sur la sécurité et la sûreté<br />

industrielles.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 6<br />

➤ Quelle est la place d’une telle revue<br />

pour les métiers de la maintenance ?<br />

L’idée était de créer avec Maurice Roboh,<br />

pour qui j’ai beaucoup d’estime, un<br />

magazine sur la production et la maintenance<br />

industrielle en partant des métiers.<br />

Cette revue possède avant tout un<br />

contenu technologique et doit être à<br />

l’écoute des techniciens.<br />

Le but est, en même temps, de ne pas<br />

caresser tout le monde dans le sens du<br />

poil aux dépens d’un axe éphémère et des<br />

effets d’annonce. Car la maintenance est<br />

en opposition totale avec l’éphémère de<br />

la production et du marketing. N’oublions<br />

pas que la pire des choses est de<br />

porter uniquement le regard sur le cours<br />

de l’action ; c’est comme ça que l’on<br />

casse des usines. L’essentiel réside<br />

dans une information technologique<br />

et de fond.<br />

➤ Avez-vous des recommandations<br />

particulières ou doléances à formuler<br />

en tant que président de l’Afim ?<br />

Dans le débat sur la compétitivité on<br />

oublie bien souvent que la part de la soustraitance<br />

représente 25 milliards d’euros.<br />

Or, ces métiers sont des piliers de la<br />

production. Même si on ne fabrique plus<br />

les équipements que l’on consomme on<br />

doit continuer de les maintenir.<br />

Le ministère de l’Industrie pourrait nous<br />

faire l’honneur de considérer la place de<br />

la maintenance dans le dispositif. On<br />

pourrait ainsi reparler des technologies,<br />

mais aussi traiter l’industrie comme un<br />

patrimoine qu’il faut absolument maintenir.<br />

Il y a un manque de soutien de la<br />

part des pouvoirs publics.<br />

Pourtant, avec près de 40 milliards<br />

d’euros dépensés chaque année dans la<br />

maintenance, les centaines de milliers de<br />

personnes que le secteur représente ont<br />

leur place autour de la table ■<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon


10 ANS PM<br />

Entretien<br />

Une revue centrée sur<br />

les « pourquoi » et les « comment »<br />

de la maintenance<br />

DR<br />

Ancien co-fondateur et premier rédacteur en chef du<br />

magazine <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> pendant plusieurs<br />

années, Martin De Halleux nous évoque le contexte dans<br />

lequel s’est créée la revue. Un marché « encombré » mais<br />

qui a su accueillir le magazine comme un outil de la<br />

maintenance à part entière.<br />

➤ <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> :<br />

Dans quel contexte s’inscrivait la création<br />

du magazine <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />

?<br />

Martin de Halleux : <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />

est une revue qui est arrivée dans<br />

un marché qui était relativement encombré<br />

! Mais nous avions le souhait de faire<br />

quelque chose de différent de ce qui existant<br />

déjà, c’est à dire de centrer notre<br />

propos sur la réflexion et la production<br />

d’idées nouvelles sur les métiers de la<br />

maintenance. Nous avons ainsi noué un<br />

partenariat de choix avec un des acteurs<br />

majeur du secteur, l’Afim, qui partageait<br />

notre souhait de voir émerger cette<br />

nouvelle revue centrée sur les « pourquoi<br />

» et les « comment » de la maintenance<br />

et pas uniquement sur les<br />

nouveaux produits, services et outils<br />

proposés par les acteurs du marché.<br />

Quelles difficultés particulières avezvous<br />

pu rencontrer ?<br />

La principale difficulté du « marché de la<br />

maintenance » est justement de bien<br />

définir ce marché et d’en connaître les<br />

acteurs et les clients qui sont nos lecteurs.<br />

Contrairement à des marchés bien définis,<br />

il nous a été difficile de rassembler des<br />

bases de données de lecteurs potentiels.<br />

Nous avons donc dû fournir un travail de<br />

constitution de base de données bien plus<br />

important que ce que nous avions imaginé.<br />

Les coûts de recrutement d’un abonné ont<br />

donc littéralement explosés, mais les résultats<br />

positifs de nos campagnes de marketing<br />

ont récompensés nos efforts. Puis,<br />

avec la venue de la revue <strong>Maintenance</strong> &<br />

Entreprise au sein de notre groupe de<br />

presse, cet investissement s’est avéré<br />

vertueux…<br />

« Nous avons donc dû fournir un<br />

travail de constitution de base de<br />

données bien plus important que<br />

ce que nous avions imaginé. » -<br />

Martin De Halleux, ancien rédacteur<br />

en chef de <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong>.<br />

Vous êtes aujourd’hui à la tête de<br />

Lexitis, société d’édition que vous avez<br />

créée et fondée sur un concept original<br />

de « print on demand ». Quelle<br />

place pensez-vous que le support<br />

papier puisse conserver à l’avenir<br />

comme vecteur de l’information et de<br />

la connaissance ?<br />

Le Business Model de la quasi totalité<br />

des maisons d’édition est aujourd’hui<br />

obsolète. L’arrivée du livre numérique et<br />

la vente en ligne mettent à mal le système<br />

de distribution et de diffusion du livre en<br />

France. Les libraires et les éditeurs<br />

doivent donc absolument se remettre en<br />

cause et faire des choix audacieux s’ils<br />

veulent encore être des acteurs viables<br />

dans les prochaines années. Avec Lexitis<br />

éditions, nous avons voulu repenser notre<br />

métier d’éditeur en travaillant sur nos<br />

points faibles et nos points forts. Par<br />

exemple, face au livre numérique, le livre<br />

papier a une qualité de confort de lecture,<br />

mais un défaut d’actualisation des<br />

données. Nous avons donc mis en place<br />

l’impression à la demande pour l’ensemble<br />

de notre catalogue.<br />

Quels sont les avantages d’un tel<br />

concept d’édition ?<br />

Pour chaque commande passée en librairie<br />

physique, sur Internet ou directement<br />

chez nous, chaque livre commandé<br />

est imprimé à l’unité.<br />

Nous n’avons absolument plus de<br />

stock, plus de rebus, plus de<br />

pilon. Si l’auteur souhaite changer<br />

son texte, et ceci est fréquent<br />

pour les livres professionnels que<br />

nous publions, nous modifions<br />

notre base de données et l’ouvrage<br />

est instantanément mis à<br />

jour. Nos lecteurs peuvent ainsi<br />

choisir entre nos éditions papiers et<br />

électroniques toutes deux toujours continuellement<br />

mises à jour.<br />

Ce système nous permet en outre d’ouvrir<br />

notre catalogue à des ouvrages<br />

« difficiles », souvent de grande qualité,<br />

mais refusés pour des raisons économiques<br />

par nos confrères éditeurs « classiques<br />

». Nous pouvons ainsi travailler<br />

avec des institutions comme des universités,<br />

des sociétés savantes ou des associations<br />

professionnelles avec lesquelles<br />

nous mettons en place des partenariats<br />

de co-édition ■<br />

Propos recueillis<br />

par Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 7


ACTUALITÉS<br />

entreprises & marché<br />

SOPEMEA ÉTEND SES PRESTATIONS<br />

DE MAINTENANCE<br />

Sopemea et ses deux filiales Sopaval et Sopavib,<br />

laboratoires spécialisés dans les essais en environnement,<br />

viennent d’étendre leur offre portant sur la<br />

maintenance de moyens d’essais. Pour ce faire, un<br />

partenariat avec Acutronic a permis d’assurer des<br />

prestations de mise à niveau et de maintenance des<br />

simulateurs de mouvement conçus et fabriqués par<br />

son partenaire. Sopemea renforce ainsi son offre pour<br />

la maintenance des enceintes climatiques (chaud,<br />

froid, humidité, VRT, chocs thermiques) pour les<br />

acteurs industriels et pharmaceutiques, qu’elles soient<br />

couplées ou non à des moyens de vibration. Son<br />

équipe se compose d’une vingtaine de techniciens.<br />

SIVECO GROUP RACHÈTE LA TOTALITÉ<br />

DE SA FILIALE BELGE<br />

La création de Siveco Benelux en Belgique, en février<br />

2011, a permis à Siveco Group de renforcer sa<br />

présence sur le Benelux. Siveco Group avait alors<br />

créé cette filiale en collaboration avec son partenaire<br />

NSI (Groupe Cegeka), qui était actionnaire à hauteur<br />

de 49%. Pour garantir une continuité, plusieurs collaborateurs<br />

de NSI, attachés à l’activité GMAO, avaient<br />

alors été transférés au sein de la nouvelle société.<br />

Les clients Coswin avaient ainsi pu conserver leurs<br />

interlocuteurs habituels, l’objectif premier étant de<br />

servir encore mieux les intérêts des clients de la zone<br />

Benelux. « Après le rachat de la totalité des parts<br />

de Siveco Brasil en octobre, ce nouvel investissement<br />

s’inscrit dans la suite logique de notre volonté de<br />

développement continu à l’international, commente<br />

Carlo Fichera, P-dg de Siveco Group. Le potentiel<br />

de croissance pour Siveco Group sur le marché du<br />

Benelux dans les prochaines années est incontestable.<br />

Tout ceci s’est fait dans les meilleures conditions<br />

et en totale collaboration avec NSI, qui est et<br />

restera un partenaire de choix pour Siveco Group. »<br />

EDF ENERGIES NOUVELLES MET EN<br />

SERVICE UN PARC ÉOLIEN DE 38 MW<br />

EN ITALIE<br />

Poursuivant son développement éolien en Europe,<br />

EDF Energies Nouvelles annonce la mise en service<br />

du parc éolien de Rignano Garganico en Italie, d’une<br />

puissance installée de 38 MW. Le parc éolien a été<br />

mis en service en décembre 2012. Situé dans la<br />

région des Pouilles, dans la province de Foggia, le<br />

parc éolien de Rignano Garganico comprend dixneuf<br />

turbines, fournies par le fabricant Vestas, d’une<br />

puissance unitaire de 2 MW. Ce projet a été développé,<br />

construit et est détenu par EDF EN Italia, la<br />

filiale italienne d’EDF Energies Nouvelles, un acteur<br />

majeur de l’éolien en Italie. Présent depuis 2001 en<br />

Italie, cette nouvelle réalisation constitue le<br />

neuvième parc éolien d’EDF Energies Nouvelles et<br />

porte ses capacités éoliennes installées dans le pays<br />

à 525 MW bruts.<br />

Nomination<br />

Une directrice pour<br />

l’entretien d’avions<br />

d’Air France Industries<br />

A<br />

nne Brachet, jusqu’alors à la tête de la division<br />

Moteurs d’Air France Industries, a été<br />

nommée directrice Entretien Avions et succède à<br />

Philippe Wallet. Titulaire d’un diplôme d’ingénieur,<br />

d’un DESS de gestion des entreprises et d’un<br />

diplôme de troisième cycle en gestion, Anne<br />

Brachet a débuté sa carrière professionnelle chez<br />

Delpeyrat en tant que responsable qualité. Elle<br />

rejoint Servair, filiale du groupe Air France spécialisée<br />

dans le catering et les services aéroportuaires,<br />

où elle occupe successivement les fonctions de<br />

responsable exploitation et de responsable du<br />

service commercial compagnies étrangères entre<br />

1994 et 1998. Anne Brachet est ensuite employée<br />

par Orgaconseil comme manager senior sur le<br />

secteur Industrie et Services, puis retrouve le groupe<br />

Air France KLM en 2000.<br />

Responsable supply chain Avion jusqu’en mai 2004,<br />

elle est ensuite nommée directrice du centre industriel<br />

du Bourget, où elle se consacre principalement<br />

Turbines<br />

Deux nouveaux contrats de<br />

maintenance pour Alstom<br />

En remportant deux nouveaux contrats de<br />

service à long terme portant sur des turbines<br />

à gaz GT13E2, l’un en Côte d’Ivoire, l’autre en<br />

Jordanie, Alstom s’assure dix à quinze années<br />

supplémentaires d’activité dans ces deux pays. Le<br />

contrat de quinze ans, relatif à la centrale électrique<br />

d’Azito en Côte d’Ivoire, inclut la fourniture des<br />

pièces détachées, la remise en état, la supervision<br />

et l’inspection des turbines à gaz et alternateurs.<br />

En Jordanie, le contrat portant sur la centrale électrique<br />

Samra III s’étend sur une période de dix ans<br />

et inclut la fourniture de pièces neuves et remises<br />

en état ainsi que la mise à disposition des équipes<br />

chargées des travaux d’inspection sur l’ensemble<br />

des trois GT13E2 installées dans la centrale.<br />

« Ces nouveaux contrats de services confirment la<br />

position de leader d’Alstom dans le domaine du<br />

service et de la maintenance des turbines à gaz et<br />

AFI KLM E&M – Patrick Delapierre<br />

Olivier Guillon<br />

à la gestion du maintien en conditions opérationnelles<br />

des Awacs, des flottes spéciales et à la maintenance<br />

aérostructures. Depuis juin 2005, Anne<br />

Brachet était directrice Moteurs d’Air France<br />

Industries, et a participé au pilotage de projets de<br />

développement industriel majeurs, comme l’intégration<br />

de produits nouvelle génération (GE90 et<br />

GP7200) ou la construction de nouvelles implantations<br />

industrielles comme l’atelier Constellation<br />

à Orly et le banc d’essai réacteurs Zéphyr à Roissy-<br />

CDG ■<br />

alternateurs, a déclaré Hans-Peter Meer, directeur<br />

d’Alstom Thermal Services. Les centrales électriques<br />

d’Azito et de Samra sont situées dans des<br />

zones climatiques extrêmes où la fiabilité de la<br />

production d’énergie est essentielle. Alstom, grâce<br />

à sa technologie, ses solutions et ses services,<br />

accompagne les besoins des clients dans ces<br />

régions et s’engage à nouer des relations solides<br />

avec les producteurs locaux d’électricité. » ■<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 8


Actualités<br />

Événement<br />

Industrie Lyon 2013,<br />

une édition à contre-courant<br />

DR<br />

Malgré un contexte pour le moins difficile tant pour les donneurs<br />

d’ordres que pour les sous-traitants de l’industrie, la nouvelle édition<br />

lyonnaise du Salon de l’Industrie s’inscrit sur la voie du succès. Une<br />

aubaine en ces temps incertains ? Ce qui est sûr, c‘est que la formule<br />

du salon plaît toujours à des visiteurs qui ont pourtant tendance à<br />

réduire depuis plusieurs années leur temps de passage.<br />

Première région industrielle, mécanicienne<br />

(et sixième mondiale) et<br />

sous-traitante française, le Rhône-Alpes<br />

regroupe 20% des entreprises industrielles<br />

du pays et 16% des effectifs nationaux.<br />

Rien que ça ! Et la nouvelle édition<br />

du salon de l’Industrie qui se déroulera<br />

du mardi 16 au vendredi 19 avril 2013<br />

prochain à Eurexpo Lyon ne contredira<br />

pas cette position de leader français de<br />

l’industrie. Près de 20 000 visiteurs<br />

auront l’opportunité de rencontrer les<br />

850 exposants répartis en une dizaine de<br />

secteurs représentés.<br />

Véritable « usine en fonctionnement »,<br />

comme la surnomment les organisateurs,<br />

cette nouvelle édition lyonnaise devrait<br />

DR<br />

une nouvelle fois connaître un succès,<br />

certes un peu à contre-courant de la<br />

conjoncture économique et industrielle<br />

actuelle. Les raisons de ce succès<br />

programmé sont en grande partie liées<br />

à une capacité de répondre aux besoins<br />

des visiteurs, notamment en mettant à<br />

disposition des navettes de bus et une<br />

Industrie Lyon,<br />

en quelques chiffres<br />

Année de création : 2005<br />

Dates de l'événement : Du mardi 16 avril<br />

au vendredi 19 avril 2013<br />

Lieu : Parc des expositions Eurexpo Lyon<br />

Surface : 40 000 m2<br />

Exposants : 850<br />

Visiteurs : Plus de 20 000<br />

10 secteurs transversaux : Assemblage –<br />

Montage ; Formage – Machines à<br />

découper – Travail du fil et du tube ; Informatique<br />

Industrielle ; Machine-outil ;<br />

Mesure – Contrôle ; Outillage ; Robotique ;<br />

Soudage ; Sous-traitance ; Traitements<br />

des matériaux<br />

voiture de TGV au départ de la Gare de<br />

Lyon à Paris entièrement gratuites !<br />

Par ailleurs, afin d’être encore plus<br />

proche des préoccupations du visiteur,<br />

Industrie Lyon mettra en place trois<br />

animations phares : l’Espace Formation,<br />

l’Espace Financement sans oublier les<br />

Trophées de l’Innovation. L’Espace<br />

Formation offrira une vision réelle des<br />

métiers industriels et présentera des filières<br />

de formation initiale, des qualifications<br />

en continue, de l’apprentissage et<br />

de la formation en alternance jusqu’à<br />

l’emploi. L’Espace Financement apportera<br />

aux chefs d’entreprises les clés pour<br />

leurs investissements à venir et réussir<br />

leur développement. Quant à l’Espace<br />

Industrie 2020 présentera des technologies<br />

de production qui révolutionneront<br />

l’industrie de demain. Enfin, les Trophées<br />

de L’Innovation 2013 seront remis lors<br />

de la soirée du mardi 16 avril dans les<br />

halls d’Eurexpo Lyon ■<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 10


Actualités<br />

Interview de Sébastien Gillet,<br />

directeur du salon Industrie Lyon 2013<br />

(GL Events)<br />

➤ <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> :<br />

Comment se présente cette nouvelle édition ?<br />

Sébastien Gillet : Malgré un contexte très difficile<br />

marqué par une nécessité de changer de<br />

mentalité, l'édition 2013 d'Industrie Lyon se<br />

révèle comme un vrai succès commercial.<br />

Le nombre d'exposants est en hausse de 15%<br />

par rapport à la précédente édition lyonnaise,<br />

soit 850 exposants cette année contre 750 en<br />

2011. La surface d'exposition a également été<br />

agrandie et atteint près de 40 000 mètres<br />

carrés. Il en est de même pour le secteur de la<br />

sous-traitance.<br />

➤ Ce volet de la sous-traitance semble faire<br />

l'objet de plus d'attention...<br />

Oui. Tout d'abord, la surface d'exposition dédiée<br />

aux acteurs de la sous-traitance a elle aussi augmentée pour atteindre<br />

1 600 mètres carrés contre 1 100 il y a deux ans.<br />

Il faut dire que la sous-traitance est particulièrement présente,<br />

importante et active dans cette région de la France. En tant que<br />

première région mécanicienne, le Rhône-Alpes, en abritant en avril<br />

prochain cette édition lyonnaise d'Industrie, devrait voir le secteur<br />

bien mieux représenté.<br />

L'idée a donc été d’en accroître la visibilité en offrant aux différents<br />

industriels de ces métiers un emplacement de choix et un vrai plan<br />

de communication sans oublier le soutien inconditionnel des institutionnels<br />

tels que la CCI Lyon qui sera physiquement présente sur le<br />

salon. Autre action significative, nous avons mis au point une plateforme<br />

virtuelle qui permettra à chaque exposant d'avoir une réelle visibilité<br />

du salon et de ses visiteurs.Ainsi, ces mêmes exposants pourront<br />

directement contacter les personnes intéressantes et procéder à des<br />

demandes de devis auprès des sous-traitants.<br />

➤ Et concernant l'offre de maintenance ?<br />

La maintenance est une nouvelle fois bien représentée sur le salon.<br />

Surtout, nous avons exprimé l'envie et le besoin d'aller plus loin et<br />

de ne plus seulement nous adresser aux bureaux d'études et<br />

aux acheteurs.<br />

La production et la maintenance seront bel et bien présentes. Nous<br />

avons d'ailleurs élargi la base de lecteurs de notre journal (Le<br />

Journal du Salon – NDLR) à 230 000 contacts en nous rapprochant<br />

le plus possible des fonctions et des métiers à forte connotation<br />

industrielle.<br />

DR<br />

➤ Quelles actions avez-vous déployées pour<br />

ce salon ?<br />

Avant tout, nous avons souhaité à travers cette<br />

édition de réaffirmer notre culture de proximité<br />

entre les exposants et les visiteurs en mettant<br />

à leur disposition une large palette d'outils de<br />

communication. Car il ne faut pas oublier qu'aujourd'hui,<br />

le visiteur a complètement modifié sa<br />

façon de se rendre et de visiter un salon. Il va<br />

désormais directement à l'essentiel, contrairement<br />

à ce que l'on pouvait constater il y a encore<br />

une dizaine d'années. Il ne prend plus le temps<br />

de flâner. C'est pourquoi nous avons mis en place<br />

un outil de diffusion électronique de notre Journal<br />

du Salon. Nous avons également développé une<br />

application i-Phone, Androïd et Black-Berry et<br />

pas moins de dix bornes interactives de façon<br />

– une nouvelle fois – à aller directement à l'essentiel.<br />

Par ailleurs, des personnes munies d'un i-Pad pourront renseigner<br />

le visiteur à tout moment. Enfin, afin de pallier les problèmes de<br />

coûts, trois navettes gratuites parcourront toute la région Rhône-Alpes<br />

et une voiture TGV acheminera gratuitement une cinquantaine de visiteurs<br />

au départ de Paris avec des aller-retours dans la journée.<br />

➤ Quels seront les temps forts du salon Industrie Lyon 2013 ?<br />

Outre les nombreuses conférences qui se dérouleront à Eurexpo, deux<br />

grands temps forts ponctueront l'événement.Tout d'abord, les Trophées<br />

de l'Innovation, véritable ADN du salon, montrent que pas moins de 10%<br />

des exposants innovent.C'est une bonne nouvelle car l'innovation demeure<br />

un facteur clé de réussite et de compétitivité. Les Trophées de l'Innovation<br />

seront remis mardi 16 avril au soir lors de la grande soirée organisée<br />

sur les lieux du salon.Autre grand volet d'Industrie Lyon :la formation.<br />

Avec l'innovation, elle représente l'avenir de l'industrie. Mais elle représente<br />

également une réelle problématique à la fois pour les visiteurs et<br />

les exposants, lesquels perdent parfois des contrats faute de ressources<br />

humaines compétentes et disponibles en interne.<br />

Pour résoudre ce problème, il faut rééduquer à la fois les jeunes et les<br />

parents. Nous allons donc organiser durant quatre jours différents parcours<br />

suivant les allées du salon dans le but de suivre à travers différents stands<br />

le processus de fabrication d'un produit. Par ailleurs, nous avons l'honneur<br />

de recevoir Eurocopter sur notre pôle RH et qui viendra pour l'occasio<br />

annoncer le recrutement de pas moins de 500 personnes. Enfin,<br />

notons la présence des Compagnons du Devoir, toujours très actifs et<br />

essentiels dans l'animation de ce volet dédié à la formation<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 11


ACTUALITÉS<br />

produits & technologies<br />

EPI : 3 NOUVEAUX ADHÉRENTS<br />

DU SYNAMAP<br />

En février 2013, le Synamap, syndicat professionnel<br />

représentant les fabricants d’équipements<br />

de protection et les acteurs du<br />

marché de la prévention des risques professionnels<br />

et de la protection de l’homme au<br />

travail, a accueilli trois adhérents supplémentaires.<br />

Les trois nouveaux venus sont le<br />

groupe Cepovett (fabricant de vêtements de<br />

protection et professionnels), le groupe JLF<br />

(fabricant d’accessoires pour les chaussures<br />

– leader français sur le marché de l’hygiène<br />

et du confort du pied) et Intersafe Abrium<br />

(distributeur d’EPI). Depuis 2007, le Synamap<br />

ne cesse de monter en puissance, avec une<br />

augmentation ininterrompue du nombre de<br />

ses adhérents.<br />

UN GUIDE SUR LE MARQUAGE<br />

ET LA GESTION DES EPI<br />

Lancé par l’éditeur de logiciels OpenSafe Pro,<br />

le guide « Comment marquer vos EPI ? » a<br />

été conçu en tenant compte d’une vingtaine<br />

de méthodes de marquage et d’une dizaine<br />

de types d’EPI. Chaque méthode présentée a<br />

été analysée pour en tirer des avantages, et<br />

surtout des conseils optimisant la performance<br />

et la longévité du marquage. L’étude<br />

se base sur quatre critères importants<br />

permettant au lecteur de faire son choix en<br />

fonction de ses besoins : méthode de gestion,<br />

simplicité, coût, traçabilité informatique. Cet<br />

outil a pour ambition d’aider les entreprises<br />

dans la gestion de leurs équipements de<br />

protection individuelle (EPI) et des obligations<br />

qui s’en suivent, notamment dans le<br />

marquage des équipements.<br />

UNE PLATEFORME D’ÉVALUATION<br />

DES RISQUES<br />

Le Centre national de prévention et de protection<br />

(CNPP) a développé une nouvelle plateforme<br />

sous la forme d’un logiciel baptisé<br />

Didero. Dédié à l’évaluation des risques<br />

professionnels, cet outil s’appuie sur la norme<br />

ISO 31000 relative au management du risque<br />

(principes et lignes directrices) et entend<br />

répondre aux exigences du décret d’application<br />

du 5 novembre 2001, lequel concerne<br />

le document unique. Cette solution logicielle<br />

permet de définir une arborescence multiniveau<br />

de l’organisation soumise à une<br />

évaluation mais aussi d’analyser, d’évaluer<br />

et de traiter les risques identifiés. Il permet<br />

également d’en élaborer une cartographie<br />

globale et d’éditer des rapports, des statistiques<br />

et des diagrammes.<br />

Solution<br />

Faciliter l'inventaire des<br />

outils dans l'aéronautique<br />

Afin d’éviter les dommages causés par les objets oubliés à la suite d’une intervention<br />

sur un aéronef ou un sous-ensemble, ou encore après une opération<br />

de maintenance ou de montage, le fabricant allemand d’outillages spécifiques<br />

Stahlwille a mis au point le système TCS. L’intérêt de cette solution est de faciliter<br />

par un contrôle visuel rapide la réintégration de tous les outils.<br />

Le fabricant d’outillage à main Premium<br />

Stahlwille a mis au point le TCS ‘Tool<br />

Control System’ - un système de contrôle des<br />

outils - afin de répondre aux exigences de sécurité,<br />

en premier lieu dans le secteur<br />

aéronautique. TCS répond aux exigences<br />

de la norme aéronautique<br />

FOD (Foreign Object Damage).<br />

Le système est résistant au<br />

Skydrol, fluide<br />

h y d r a u -<br />

DR<br />

À<br />

l’heure où l’opinion publique croit que<br />

l’industrie française est moribonde, statique<br />

et sans aucun avenir, les régions nord de<br />

l’hexagone ont connu une activité frénétique lors<br />

de la dernière édition du Sepem Industries Nord,<br />

qui a fermé ses portes fin janvier à Douai. Avec<br />

20% de visiteurs supplémentaires (pour un total<br />

de 5 491 décideurs, prescripteurs et techniciens<br />

venus rencontrer les 454 exposants du salon,<br />

cette édition est celle de tous les records pour le<br />

Sepem. De nombreux défis à relever dans les<br />

domaines financiers, techniques et commerciaux,<br />

semblent avoir été le trait d’union entre exposants<br />

et visiteurs. 94,9% des visiteurs se sont déclarés<br />

satisfaits ou très satisfaits des exposants, tandis<br />

que plus de 96% de ces derniers plébiscitent la<br />

qualité et le nombre des industriels rencontrés<br />

dans les allées. Les navettes mises à disposition<br />

gratuitement par les organisateurs ont également<br />

lique qui résiste au feu, très corrosif et couramment<br />

utilisé dans l’aéronautique. Par ailleurs,<br />

tous les outils Stahlwille sont exempts de cadnium<br />

et conviennent donc aux travaux sur les<br />

pièces en alliage de titane ainsi que sur les éléments<br />

de raccord en titane.<br />

Avec le système TCS, les outils sont rangés<br />

dans des plateaux de sécurité, résistant aux produits<br />

chimiques, qui présentent des découpes tridimensionnelles<br />

de grande précision. Un regard<br />

suffit pour vérifier que tous les outils sont là :<br />

un emplacement jaune signifie qu’il manque<br />

un outil. TCS permet un rangement structuré et<br />

présente une certaine rentabilité par rapport à la<br />

perte d’outils et au temps passé à les retrouver ■<br />

Bilan<br />

Mobilisation exceptionnelle<br />

des industriels Sepem Douai<br />

joué leur rôle en permettant aux responsables de<br />

sites de la zone, de laisser venir à moindre frais<br />

leurs équipes techniques… « Ce résultat est plus<br />

que motivant pour cette quatrième édition du salon<br />

dans la région, démontrant une fois de plus la<br />

pugnacité des industriels, et leur mobilisation générale<br />

pour faire bouger la France et leur région<br />

! », s’est enthousiasmé Philippe Dutheil, directeur<br />

du salon ■<br />

Les prochains rendez-vous du Sepem<br />

Industries :<br />

- Angers 2013 / 3 e édition, du 8 au 10 octobre /<br />

380 exposants<br />

- Avignon 2014 / 3 e édition, du 28 au 30 janvier /<br />

380 exposants<br />

- Colmar 2014 / 5 e édition, du 20 au 22 mai / 450 exposants<br />

- Toulouse 2014 / 2 e édition, du 23 au 25 septembre /<br />

400 exposants<br />

- Douai 2015 / 5 e édition, du 27 au 29 janvier / 500 exposants<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2012 ➤ PAGE 12


ACTUALITÉS<br />

produits & technologies<br />

PARTENARIAT KSB/AGROTEC POUR LA<br />

MAINTENANCE DES SYSTÈMES DE POMPAGE<br />

DR<br />

Le fournisseur de pompes, de robinetterie et des<br />

services associés dans le domaine de l’eau, a<br />

conclu une convention de partenariat pluriannuelle<br />

avec le Lycée Agrotec de Vienne Seyssuel (Isère)<br />

pour le soutenir dans ses missions pédagogiques<br />

et, notamment, dans son projet de licence professionnelle<br />

« Ingénierie et maintenance des systèmes<br />

de pompage » pour la rentrée 2013. Outre<br />

une aide financière à travers la taxe d’apprentissage<br />

et le don de matériels (documentations,<br />

pompes, robinets, station de relevage...), la collaboration<br />

de KSB prend la forme d’un soutien<br />

pédagogique. Des formateurs en techniques<br />

hydrauliques du Training Center KSB sont d’ores<br />

et déjà chargés de cours auprès des étudiants de<br />

la Licence Professionnelle Travaux Publics « Droits<br />

et techniques des réseaux hydrauliques ». Ils pourront<br />

aussi intervenir auprès des étudiants du BTSA<br />

Gemeau. Des formateurs en maintenance participeront<br />

quant à eux à l’ingénierie pédagogique<br />

de la future licence « Ingénierie et maintenance<br />

des systèmes de pompage » et enseigneront dans<br />

le cadre de ce cursus. En outre, des rencontres<br />

sont prévues avec l’Atelier KSB Service de Genas<br />

(Rhône), proche du lycée, pour permettre aux<br />

élèves de mieux appréhender les réalités de leur<br />

futur métier et les attentes d’une entreprise de<br />

leur domaine professionnel.<br />

UN NOUVEL ESPACE DE FORMATION<br />

DÉDIÉ À LA MAINTENANCE NUCLÉAIRE<br />

Isabelle Fortin, directrice régionale de l’Afpa en<br />

Basse-Normandie (Association nationale pour la<br />

formation professionnelle des adultes) et Alain<br />

Morvan, directeur d’EDF Flamanville ont inauguré<br />

un espace de formation « Chantier Maquettes »<br />

dédié aux salariés d’EDF et implanté dans les<br />

locaux de l’Afpa. Cet espace de formation « Chantier<br />

Maquettes » s’étend sur 400 m 2 et présente une<br />

vingtaine de maquettes de vannes, motopompes,<br />

tuyauteries, robinets, garnitures mécaniques et cinq<br />

maquettes virtuelles, spécifiques à l’industrie<br />

nucléaire. Il a pour objectif de permettre aux salariés<br />

d’EDF Flamanville et des entreprises partenaires<br />

(Endel, Nordon, STII, TCC, Fives-Ponticelli...)<br />

d’y suivre des formations pour mieux maîtriser les<br />

activités de maintenance essentielles à la sûreté<br />

de l’exploitation d’une centrale nucléaire.<br />

Télésurveillance<br />

De nouvelles fonctions pour<br />

les constructeurs de machines<br />

L’Américain Rockwell Automation vient de lancer le Virtual Support<br />

Engineer. Ce nouveau service a pour but d’aider les constructeurs à se<br />

connecter en toute sécurité aux machines afin d’aider leurs clients à<br />

augmenter la durée de fonctionnement, améliorer la maintenance et<br />

optimiser les performances de ces machines.<br />

Dans le souci d’ offrir à leurs clients les<br />

avantages d’une surveillance et d’une<br />

maintenance à distance sécurisée sans pour<br />

autant avoir à investir dans une infrastructure<br />

coûteuse, les constructeurs ont la possibilité<br />

de recourir à un nouveau service.<br />

Le service Virtual Support Engineer permet aux<br />

constructeurs de machines d’accéder à leurs<br />

actifs dans un environnement sécurisé et à des<br />

fonctionnalités d’alarme en temps réel. Cellesci<br />

peuvent d’ailleurs être notifiées, par SMS<br />

ou e-mail, à eux-mêmes, à leur client ou à un<br />

spécialiste support de Rockwell Automation,<br />

fournisseur de ce service.<br />

Dans un cas d’urgence ou lorsque l’équipement<br />

cesse de fonctionner, le service Virtual Support<br />

Engineer envoie une notification pro-active aux<br />

constructeurs de machines. Un signal avertit<br />

en permanence le centre de service Rockwell<br />

Automation afin de l’informer du statut d’une<br />

Publication<br />

Tout ce qu'il faut savoir sur<br />

la maintenance mécanique”<br />

DR<br />

DR<br />

machine. En cas de perte de cette connexion,<br />

Rockwell Automation prévient immédiatement<br />

la personne compétente, qui peut alors<br />

résoudre le problème à partir de n’importe où.<br />

La maintenance à distance et les réglages en<br />

ligne réalisés via le système permettent<br />

souvent de résoudre les problèmes, ce qui<br />

réduit les délais et les coûts de déplacement<br />

pour les constructeurs de machines et minimise<br />

les temps d’arrêt pour leurs clients ■<br />

La société nantaise In Situ,<br />

spécialisée dans l’hydraulique,<br />

vient de lancer un nouvel<br />

outil utile à tout responsable,<br />

agent de maîtrise ou technicien<br />

de maintenance. Il s’agit d’un<br />

ouvrage intitulé Le Mémento<br />

technique de maintenance –<br />

partie mécanique. Réalisé et<br />

écrit par Robert Legendre, ingénieur<br />

conseil en maintenance pendant plus de<br />

25 ans, Le Mémento technique de maintenance<br />

se base sur ses propres connaissances,<br />

son expérience, mais<br />

également sur des documentations<br />

techniques anglo-saxonnes.<br />

L’objectif de cet ouvrage<br />

de plus de 700 pages, est de<br />

répondre à l’essentiel des<br />

préoccupations techniques en<br />

maintenance, tout ceci de<br />

manière pratique et concrète,<br />

avec dessins et schémas. Le Mémento<br />

technique de maintenance – Partie<br />

Mécanique est en vente dans la Boutique<br />

du génie ■<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2012 ➤ PAGE 14


ACTUALITÉS<br />

produits & technologies<br />

Contrat<br />

DimoMaint équipe Bariatrix<br />

Nutrition de sa solution de GMAO<br />

Bariatrix Nutrition, Canada, a opté pour la solution de gestion de la maintenance MiniMaint<br />

intégrée à l’ERP Sage ERP X3 pour améliorer l’ensemble de ses processus, allant de la<br />

production et la maintenance à la vente en passant par les achats et la logistique.<br />

Spécialisé depuis 1978 dans le domaine des<br />

aliments riches en protéines et des suppléments<br />

pour les régimes amaigrissants sous suivi<br />

médical, Bariatrix Nutrition est confronté à des<br />

contraintes sanitaires élevées. L’entreprise dispose<br />

d’un site de production principal implanté à<br />

Montréal au Québec (Canada) et d’un site logistique<br />

dans le Vermont (États-Unis). L’entreprise<br />

a procédé à la rénovation de son usine de Montréal<br />

puis à l’ouverture d’un nouvel entrepôt début<br />

2012. Cette modernisation a nécessité des investissements<br />

importants dans de nouvelles lignes de<br />

fabrication. « Afin de pérenniser ces nouvelles<br />

installations et garantir le maintien en condition<br />

opérationnelle des équipements (fiabilité, disponibilité,<br />

sécurité), nous avons décidé conjointe-<br />

ment avec le responsable maintenance, d’investir<br />

dans la solution de GMAO proposée par<br />

Logiciels Tangerine, notre intégrateur ERP », a<br />

déclaré le responsable de production Amrendra<br />

Kumar Prosad. Plus globalement, la société a dû<br />

repensé tout son système informatique et s’est<br />

orientée vers la solution de SAGE ERP X3 intégrée<br />

par la société canadienne Logiciels Tangerine<br />

qui a été choisie en avril 2012 pour une mise en<br />

production en janvier 2013.<br />

Un déploiement en trois phases<br />

La solution choisie a également été enrichie d’une<br />

fonctionnalité GMAO en octobre 2012.<br />

« L’intégration native de la GMAO MiniMaint à<br />

Sage ERP X3 évitera aux équipes des ressaisies<br />

DR<br />

et des risques d’erreur entre la gestion commerciale<br />

et la GMAO, explique Benoît Desrochers,<br />

directeur informatique de la société. Les règles de<br />

la gestion commerciale seront appliquées à la<br />

GMAO à chaque étape du processus de gestion<br />

des stocks et des achats. Enfin, les référentiels<br />

articles, stocks et fournisseurs seront synchronisés<br />

de Sage ERP X3 vers la GMAO ».<br />

Le projet sera lancé début janvier 2013 et débutera<br />

par le paramétrage de l’arborescence des équipements<br />

et la gestion des contrats fournisseurs.<br />

La deuxième phase consistera à paramétrer les<br />

flux de la maintenance corrective, la planification<br />

de la maintenance préventive et réglementaire,<br />

avant de passer à la définition des fournisseurs<br />

et du catalogue des pièces dans Sage ERP X3 pour<br />

la mise en service du connecteur dans un troisième<br />

temps. La mise en production et le démarrage<br />

de l’exploitation sont prévues pour le deuxième<br />

trimestre 2013 ■<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 15


<strong>Maintenance</strong> préventive<br />

Dossier CND<br />

Le contrôle non destructif pour<br />

la maintenance – Quels outils ?<br />

Quelles pratiques ?<br />

Les technologies propres aux CND prennent de plus en plus d’importance dans les politiques menées en<br />

maintenance. Mais au-delà du matériel, les pratiques d’utilisation peuvent se révéler plus subtiles qu’on<br />

ne le pense. Dans ce dossier, Roger Serra, directeur de l’école d’ingénieurs ENI-Val de Loire revient sur<br />

les fondamentaux de l’analyse vibratoire présentés lors du colloque organisé en décembre dernier à<br />

Blois par le Cimi sur la performance industrielle. Puis le directeur de la société de maintenance I-Care nous<br />

présentera une méthode d’analyse ultrasons extrêmement précise. Enfin, ce dossier s’achèvera par les bonnes<br />

pratiques d’utilisation d’une caméra thermique infrarouge.<br />

DR<br />

L<br />

’apport de l’analyse vibratoire dans<br />

la maintenance est indéniable. Outil<br />

de surveillance et de diagnostic à part<br />

entière, la mesure des vibrations sur les<br />

machines est croissante depuis plusieurs<br />

années. Elle n’est évidemment pas<br />

nouvelle. Depuis 1939 déjà, une charte<br />

de sévérité intitulée Rathborne Chart<br />

était publiée. Celle-ci faisait état des<br />

niveaux maximum des vitesses vibratoires<br />

pouvant être tolérés sur un type de<br />

matériel donné. Depuis, la mesure des<br />

vibrations est un sujet d’intérêt croissant.<br />

Actuellement, plusieurs méthodes sont<br />

utilisées et jouent un rôle croissant dans<br />

les programmes de maintenance afin<br />

d’augmenter la fiabilité des machines<br />

et la compétitivité de l’entreprise.<br />

Les machines tournantes sont présentes<br />

dans tous les types d’industrie. Celles-ci<br />

connaissent parfois des vibrations dites<br />

anormales qui conduisent à un sentiment<br />

d’inquiétude, une indisponibilité des<br />

machines d’où une perte de production,<br />

des coûts de maintenance prohibitifs et<br />

une nuisance de bruit et de vibration, selon<br />

les critères de la norme EN 14253:2003<br />

sur la mesure et le calcul de l’effet sur la<br />

santé de l’exposition professionnelle aux<br />

vibrations transmises à l’ensemble du<br />

corps. D’où la nécessité de la surveillance<br />

vibratoire et du diagnostic.<br />

Pourquoi les machines vibrent ?<br />

En préambule de ce dossier, la question<br />

mérite d’être posée. Tout d’abord, une<br />

vibration présente une oscillation et se<br />

traduit par un mouvement harmonique.<br />

Il existe différents types de vibrations :<br />

elles peuvent être libres, forcées ou autoforcées<br />

; il peut également s’agir de résonances.<br />

Dans tous les cas, ces vibrations<br />

sont bien souvent la source de nombreux<br />

problèmes. Les détecter permet d’augmenter<br />

la disponibilité des équipements<br />

tout en réduisant – à terme – les coûts de<br />

maintenance, de fiabiliser l’outil de<br />

production, de planifier les interventions<br />

et d’organiser les stocks.<br />

Les anomalies peuvent provenir d’un<br />

déséquilibre et un délignage, des paliers<br />

lisses ou des roulements, mais aussi<br />

d’un état défaillant des ailettes, les aubes<br />

et des rotors. Pour les détecter, il est<br />

important de connaître la criticité des<br />

éléments via l’expérience et les données<br />

statistiques, les analyse de sûreté de<br />

fonctionnement (Amdec), et à travers<br />

les symptômes ainsi que les contraintes<br />

spécifiques de la machine.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 16


<strong>Maintenance</strong> préventive<br />

DR<br />

La surveillance en continue garantit la maîtrise totale des roulements.<br />

L’analyse vibratoire s’opère à deux niveaux.<br />

Le premier concerne la localisation<br />

et la caractérisation du défaut. Vient<br />

ensuite la préconisation des actions de<br />

maintenance ou des investigations complémentaires.<br />

Le second niveau intervient<br />

lors de la recherche de la cause du défaut<br />

et le choix des remèdes à entreprendre.<br />

Pour le premier niveau, il convient de<br />

procéder à une analyse spectrale aux<br />

points en alarme avant d’entamer une<br />

comparaison à la cinématique permettant<br />

d’identifier les sources de vibrations.<br />

Au second niveau, il convient de prendre<br />

en compte l’environnement passif (transfert<br />

de la structure, raideur dynamique<br />

des paliers, montage châssis…) et l’environnement<br />

actif de la machine comme<br />

son alimentation en énergie, l’interaction<br />

avec le process et toutes sources extérieures.<br />

Au niveau de l’environnement<br />

passif, l’idée est de faire la part entre<br />

les forces et la réponse de la structure<br />

dans le but de détecter un problème de<br />

structure : la résonance. La méthodologie<br />

à adopter va des mesures des FRF à<br />

l’analyse modale en passant par les déformées<br />

et l’analyse des transitoires.<br />

Au stade de l’environnement actif,<br />

l’objectif est de détecter un problème<br />

extérieur en prenant en considération l’influence<br />

des conditions opératoires. Les<br />

méthodes employées vont des variations<br />

de charge à l’analyse paramétrique et<br />

de l’alimentation électrique en passant<br />

par l’utilisation de techniques complémentaires.<br />

Parmi les technologies<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 17


<strong>Maintenance</strong> préventive<br />

complémentaires à employer, les recommandations<br />

vont dans le sens d’un « suivi<br />

multi-technique » et d’un recours à la sonométrie,<br />

aux ultrasons, le rotatiomètre<br />

laser et les tachymètres pour la mesure<br />

de la vitesse instantanée, les outils de<br />

mesure d’analyses électriques, d’huiles,<br />

de couple et d’extensométrie…<br />

L’analyse vibratoire permet une surveillance<br />

à la fois fiable et fine d’un parc<br />

d’installations à cinématique complexe. La<br />

plupart des mesures de base s’effectuent<br />

sans intervention sur le process. Enfin, les<br />

bilans successifs permettent d’observer la<br />

réelle évolution de l’état vibratoire des<br />

installations. Mais attention, sorte d’outil<br />

d’investigation performant pour la maintenance,<br />

l’analyse n’en est pas une boule de<br />

cristal pour autant, rappelle Roger Serra ■<br />

Olivier Guillon<br />

3 e Congrès international<br />

sur l’ingénierie des risques industriels<br />

Organisé les 3, 4 et 5 juillet prochains à l’université de Reims Champagne-Ardenne, sur le campus<br />

de la faculté des Sciences de Reims, ce congrès sur l’ingénierie des risques industriels s’articulera<br />

autour de trois sessions qui auront pour thèmes les contrôles non destructifs (CND), la<br />

surveillance vibratoire et acoustique et, enfin, la biomécanique appliquée aux risques physiques.<br />

Cet événement réunira les chercheurs et les praticiens dans ces trois grands domaines. Il est le<br />

troisième d’une série de congrès pluriannuels bilingues (anglais/français) qui se tiennent habituellement<br />

dans divers pays et qui visent à favoriser le développement d’une communauté<br />

internationale de pratique pour combattre les risques industriels. Les meilleurs articles seront<br />

sélectionnés par un comité international afin d’être publiés. Les compagnies sont également invitées<br />

à venir exposer leurs produits, matériels et services. Les conférenciers sont issus de différents<br />

pays : de France (Laboratoire de mécanique appliquée numérique – université de Reims –<br />

, le Laspi – St-Éienne – et les laboratoires LVA et de Mécanique des contacts et des structures<br />

de l’Insa de Lyon) mais également de Belgique à travers l’Institut des sciences et du management<br />

des risques (ISMR), du Canada avec la présence du Laboratoire en dynamique des machines<br />

structures et procédés (Dynamo – École de technologie supérieure de Montréal) et d’Algérie<br />

avec la présence du laboratoire Matériaux, procédés et environnement (MPE) de l’université<br />

de Boumerdes.<br />

➤ Plus d’informations : www.ciri2013.fr<br />

Méthode<br />

Le « scan haute fréquence »<br />

comme technique de détection<br />

sur des roulements basses vitesses<br />

Les vibrations, y compris les micro-vibrations, se présentent comme des<br />

indicateurs particulièrement fiables pour détecter les défauts sur les<br />

machines industrielles. Encore faut-il pouvoir les interpréter et, au<br />

préalable, les intercepter. Or si les méthodes classiques s'appuyant sur le<br />

théorème de Shannon se montrent efficaces sur des machines tournant à<br />

fortes vitesses, elles le sont nettement moins pour des roulements à basses<br />

ou très basses fréquences. La société I-Care a préféré opter pour une<br />

toute autre technique qui consiste à scanner des signaux sous la forme<br />

d'un nombre très important d'échantillons, plus de 100 000 par seconde !<br />

Échantillonner signifie prendre à<br />

intervalle régulier une série de mesures<br />

du signal analogique. En d’autres<br />

termes, lorsque l’on obtient un signal<br />

analogique , l’échantillonnage va permettre<br />

de définir numériquement le signal.<br />

Cela permet de reproduire une copie plus<br />

ou moins fidèle du signal analogique<br />

original ; « plus le nombre de mesures<br />

est élevé, plus le signal numérique sera<br />

fidèle au signal analogique, précise<br />

Pascal Locoge, directeur d’I-Care. C’està-dire<br />

que plus la durée entre deux<br />

mesures est faible, plus le signal aura une<br />

grande résolution ». Il est également<br />

important de connaître une base de l’analyse<br />

vibratoire illustrée par le théorème<br />

de Shannon à savoir que la fréquence<br />

d’échantillonnage doit être au moins<br />

égale à deux fois la fréquence supérieure<br />

que l’on veut mesurer. Si l’on s’attend<br />

à une fréquence comprise entre 1 et<br />

1 000 hertz, la fréquence d’échantillonnage<br />

doit quant à elle se situer au moins<br />

à 2 000 hertz. Toutefois, il existe une<br />

valeur optimale – déterminée à 2,56 –<br />

qui permet de respecter ce théorème à la<br />

lettre. La valeur 2,56 vient des échantillonneurs<br />

analogiques, or, le plus proche<br />

de 2 en base 2 est 2,56 (2, 4, 8, 16, 32,<br />

64, 128, 256). C’est pour cette raison que<br />

la plupart des analyseurs portables utilisent<br />

2,56. Dans le cadre d’un roulement<br />

à 1500 RPM par exemple, très souvent<br />

la bague interne implique la fréquence<br />

d’apparition de défaut la plus élevée, si<br />

l’on veut voir les harmoniques éventuelles<br />

de cette fréquence, le spectre doit<br />

atteindre 1 000 hertz, la fréquence<br />

d’échantillonnage sera automatiquement<br />

de 2 560 hertz.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 18


<strong>Maintenance</strong> préventive<br />

Autre rappel concernant les macro et les<br />

micro-vibrations : on trouve deux types<br />

de vibrations sur les machines : globalement,<br />

les macro-vibrations sont ce que<br />

l’on ressent directement avec la main ;<br />

elles concernent les défauts d’alignement,<br />

les défauts de balourd, une courroie<br />

mal tendue, des résonances de<br />

châssis, des fixations cassées etc. Il est<br />

donc primordial de bien distinguer les<br />

macro et les micro-vibrations puisque ce<br />

sont ces dernières qui vont apparaître lors<br />

d’un défaut sur un roulement et auxquelles<br />

il faut s’intéresser. Celles-ci se<br />

situent à des fréquences beaucoup plus<br />

élevées où l’on trouve des glissements,<br />

des fréquences d’engrènement, des roulements,<br />

des chocs, des frictions... « Pour<br />

détecter les défauts sur les roulements,<br />

nous utilisons des filtres passe-haut<br />

allant de 500 hertz – pour des cas particuliers<br />

– à 40 kilohertz passe-haut, en<br />

fonction des applications. Pour détecter<br />

ces défauts de roulements, les filtres que<br />

l’on trouve généralement sur le marché<br />

sont supérieurs à 1 000 hertz. L’utilisation<br />

de filtres de 20kHz à 40 kHz permettra<br />

DR<br />

Détecter les défauts réduit les risques d'immobilisation des installations<br />

une détection précoce du défaut de roulement<br />

à condition que l’on sache capter<br />

(numériser) correctement ces fréquences<br />

», préconise Pascal Locoge.<br />

Chaque type de défaut de roulement a une<br />

image spectrale particulière, comme c’est<br />

le cas par exemple des bagues internes ou<br />

bagues externes. Pascal Locoge rappelle<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 19


<strong>Maintenance</strong> préventive<br />

DR<br />

qu’une fréquence de défaut de cage par<br />

exemple, laquelle se situe entre 0,35 et<br />

0,5 fois la vitesse de rotation. Si l’on<br />

mesure une machine qui tourne à<br />

10 hertz, on doit chercher une fréquence<br />

de cage aux alentours de 4 hertz ; si elle<br />

tourne à 2 hertz, la fréquence sera inférieure<br />

à 1 hertz, etc.<br />

Rappel des techniques<br />

« classiques » de détection<br />

de roulements<br />

Ces techniques s’appuient sur un même<br />

principe : une forme d’ondes contient les<br />

macro et les micro-vibrations donnent un<br />

signal. La démarche consiste ainsi à<br />

retirer toutes les macro-vibrations qui ne<br />

nous intéressent pas grâce à un filtre<br />

passe-haut. On redresse ensuite le signal<br />

pour le densifier puis on utilise une technique<br />

d’enveloppe avant d’effectuer le<br />

spectre sur cette enveloppe. « Cette technique<br />

fonctionne bien pour détecter un<br />

défaut, et tant que l’on se trouve au-delà<br />

de 120 tours, il n’y a normalement aucun<br />

risque. Toutefois, les limites apparaissent<br />

lorsque l’on utilise un échantillonnage<br />

classique sur un spectre basses vitesses.<br />

La difficulté va consister à traquer tous<br />

ces instants très brefs avec cet échantillonnage.<br />

Malgré l’enveloppe, on va<br />

passer à côté d’un grand nombre de<br />

crêtes. C’est-à-dire que le signal, s’il<br />

remarque plusieurs périodicités, perdra<br />

énormément en amplitude. On retient<br />

néanmoins une information : le caractère<br />

répétitif du défaut ». Cette méthode<br />

présente aussi, avec ce type d’échantillonnage<br />

classique, des limites lorsqu’apparaît<br />

un important bruit de fond<br />

dans la machine.<br />

Avec ce type d’échantillonnage, il y a de<br />

fortes chances pour que le bruit de fond<br />

se mêle au signal. Par ailleurs, pour intervenir<br />

de manière plus précoce et mesurer<br />

de très basses vitesses, l’appareil de<br />

mesure doit émettre un bruit de fond des<br />

composants électroniques inférieur à<br />

10-5 G ; à 10-3 G, on n’a pas cette précision.<br />

I-Care utilise des appareils qui<br />

permettent d’atteindre ce « fameux »<br />

10-5G. Cette méthode, si certains l’appellent<br />

« échantillonnage », Pascal<br />

Locoge préfère parler de « scan » puisque<br />

celle-ci consiste à scanner à très haute<br />

fréquence et à ne retenir que les amplitudes<br />

maximum.<br />

Un échantillon<br />

toutes les 4 millisecondes !<br />

Une fois le défaut détecté, il est possible d'analyser la dégradation du roulement.<br />

Au départ, le principe d’utilisation ressemble<br />

aux méthodes classiques avec le<br />

même algorithme utilisé tout comme le<br />

filtre passe-haut pour les vibrations. On<br />

redresse le signal de la même manière<br />

pour gagner en énergie avant de recourir<br />

à la technique de l’enveloppe. Mais à<br />

cette étape, au lieu de simplement échantillonner<br />

à 2,56 fois la fréquence maxi<br />

(borne supérieure du spectre), on vient<br />

scanner le signal à 102 400 hertz ; « c’està-dire<br />

qu’en une seconde, on va prendre<br />

102 400 échantillons que l’on va ensuite<br />

répartir en fonction de l’échantillonnage<br />

utilisé pour la transformée de Fourier.<br />

Seule la valeur la plus haute de chaque<br />

paquet sera retenue. Ainsi, pour un<br />

spectre de 0 Hz à 1000 Hz, l’échantillonnage<br />

se fera à 2560 Hz et chaque<br />

échantillon sera la valeur la plus élevée<br />

parmi un paquet de 40 scan, pour un<br />

spectre de 0 Hz à 400 Hz, ce sera la<br />

valeur max parmi un paquet de 100 scan,<br />

pour un spectre de 0 Hz à 100 Hz (très<br />

basses vitesses), ce sera la valeur max<br />

parmi un paquet de 400. Ce principe<br />

permet de « voir » l’amplitude réelle des<br />

impacts roulement même à très haute<br />

fréquences alors que le spectre lui sera<br />

défini sur une très basse fréquence ».<br />

Pourquoi ce chiffre ? Tout simplement<br />

parce que certains filtres mesurent<br />

jusqu’à 40 000 hertz ; or, le théorème<br />

de Shannon indique que pour mesurer de<br />

telles fréquences, on doit avoir 2,56 fois<br />

40 kHz, d’où cette fréquence d’échantillonnage<br />

importante. Concrètement,<br />

avec le scan, on obtient un « super »<br />

échantillon dont la valeur est toujours<br />

la valeur maxi des impacts.<br />

Pour le cas d’un choc ou d’un impact,<br />

la méthode classique ne trouverait qu’un<br />

point alors que la méthode du scan permet<br />

de photographier très précisément<br />

l’ensemble de ce paquet de quarante<br />

mesures (100 ou 400 selon les bornes du<br />

spectre) et de retrouver ainsi la valeur la<br />

plus importante. « Avec cette méthode,<br />

je suis certain d’obtenir à chaque fois<br />

l’amplitude la plus importante – le point<br />

“haut’’. C’est essentiel car si l’on veut<br />

intervenir de la manière la plus précoce,<br />

il faut repérer toutes les amplitudes maximales<br />

liées aux impacts sinon, il n’est<br />

pas possible de voir le défaut. Ainsi pour<br />

une machine qui tourne à plus de<br />

120 tours / minute, la méthode classique<br />

fonctionne bien mais dès que l’on<br />

descend en vitesse ou dès que l’on<br />

souhaite voir un défaut de manière<br />

précoce, la méthode du scan devient<br />

nécessaire ». Concernant le temps d’acquisition,<br />

la fréquence de cage est égale<br />

– environ – à 0,4 fois la vitesse de rotation.<br />

Par exemple, si une machine tourne<br />

à 120 tours (2 hertz), la fréquence de cage<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 20


<strong>Maintenance</strong> préventive<br />

sera de 0,8 hertz. Et si l’on désire<br />

constater dix fois l’événement, il faut une<br />

acquisition sur plusieurs secondes, ce qui<br />

nécessite de posséder un appareil capable<br />

de procéder à de telles acquisitions. Le<br />

matériel doit donc pouvoir mesurer<br />

durant de longues périodes et être capable<br />

d’enregistrer les formes d’ondes pour<br />

éviter toute incertitude.<br />

Une méthode qui s’inscrit dans<br />

une démarche de maintenance<br />

conditionnelle<br />

Quelques mots sur la société I-Care<br />

Prestataire de services, la société I-Care intervient pour des travaux sur site (principalement)<br />

et ce dans différents pays d’Europe (Belgique, Allemagne, France, Italie, Suisse et Pologne),<br />

ainsi qu’en Afrique du nord. Le suivi vibratoire fait partie de cette activité (celle-ci est<br />

même la plus importante), à côté d’autres métiers comme l’expertise sur des machines<br />

suivie d’un diagnostic, l’alignement laser, l’équilibrage sur site et avec l’environnement<br />

complet de la machine, la formation sans oublier les mesures de déplacement des machines<br />

en fonctionnement ; « nous sommes en effet capables de tracer tous les mouvements des<br />

machines en fonctionnement dus aux dilatations thermiques et de prendre les mesures qui<br />

s’imposent pour les compenser », indique Pascal Locoge, directeur d’I-Care SAS en France.<br />

Une autre branche concerne quant à elle les services de mesure et d’analyse à distance en<br />

fonction des demandes des clients. « Nous possédons également un laboratoire d’analyse<br />

d’huile en interne, dont les résultats et les rapports sont accessibles et compréhensibles par<br />

le personnel de maintenance. C’est-à-dire que ces rapports ne sont pas orientés<br />

“chimistes’’ mais bien mécanique et maintenance mécanique ». Enfin, la société exerce une<br />

branche « consulting » dans laquelle elle propose des services complets d’audit allant des<br />

conseils en termes de lubrification à des plans de maintenance plus vastes en passant par<br />

l’intégration du prévisionnel ; « on conseille alors nos clients dans le choix de machines, de<br />

périodicité de la maintenance et parfois dans le choix de matériel ».<br />

Parmi les avantages de cette méthode,<br />

outre l’utilisation de capteurs classiques,<br />

on compte la capture de l’amplitude<br />

réelle de choc au niveau du roulement de<br />

manière à obtenir un suivi de tendance<br />

des fréquences. Une fois un défaut<br />

détecté, il est ainsi possible de voir l’évolution<br />

de la dégradation du roulement<br />

même à 10-5 G. Par ailleurs, on ne<br />

dépend pas de la vitesse de rotation de la<br />

machine ; celle-ci s’applique à basses<br />

vitesses (


<strong>Maintenance</strong> préventive<br />

minute. Il s’agissait plus précisément<br />

d’un réducteur chez un fabricant de<br />

pneus. Contre toute attente, les défauts<br />

ont été détectés sur la bague externe –<br />

et non interne comme la forme du spectre<br />

pouvait le laisser présager – se trouvant<br />

sur un palier sur lequel est également<br />

détecté un défaut d’arbre bombé qui<br />

faisait varier la charge en fonction de la<br />

rotation. Un deuxième cas concernait la<br />

mesure d’un roulement tournant à<br />

40 tours par heure. Il s’agissait d’un<br />

mélangeur vertical de quatre mètres de<br />

diamètres et de trois mètres de haut chez<br />

un client dans l’agroalimentaire. Le<br />

mélangeur ne présentait aucun signe de<br />

défaut particulier. Une révision d’une<br />

semaine avait d’ailleurs été effectuée<br />

quelque temps auparavant. Malgré cette<br />

précaution, le client s’est posé la question<br />

de savoir s’il n’était pas inutile<br />

d’effectuer une opération de nature préventive<br />

sur cette machine. Ce mélangeur<br />

est actionné par six moto-réducteurs liés<br />

par des pignons chaînes. Le client désirait<br />

trouver une solution alternative au<br />

remplacement systématique du roulement<br />

supérieur de son mélangeur vertical.<br />

Ce qui se comprend dans la mesure<br />

où il s’agit d’un roulement très spécial<br />

et dont le délais de fabrication est de<br />

plusieurs mois.<br />

L’objectif de la mesure était de vérifier<br />

qu’à cette vitesse de rotation, il est<br />

possible de déceler les signaux cohérents<br />

d’une amplitude suffisante pour permettre<br />

la mise en place d’un plan de maintenance<br />

conditionnelle et de suivi. La<br />

mesure a duré près de huit minutes, ce<br />

qui correspondait à 5,3 tours. Durant ce<br />

temps, l’équipe d’I-Care a mesuré<br />

122 880 échantillons. « Dès le début de<br />

la mesure, nous avons constaté des fréquences<br />

particulières liées non pas au<br />

roulement mais à l’engrènement pignonchaîne.<br />

Sur cette machine, il n’y avait<br />

aucun problème de roulement. Mais cette<br />

méthode nous a permis de voir des phénomènes<br />

apparaître ». Ainsi, les opérateurs<br />

sont en mesure de voir des signaux précis<br />

de leur machine. Les avantages pour le<br />

client ont été avant tout de pouvoir mettre<br />

en place un plan de maintenance conditionnelle<br />

de ses machines par mesure de<br />

vibration avec la possibilité de planifier<br />

des arrêts pour réparer ou remplacer les<br />

roulements endommagés, d’éviter les<br />

arrêts systématiques et annuels de production<br />

durant sept jours, mais aussi d’éliminer<br />

les risques et les contraintes liées<br />

aux manipulations d’équipements lourds<br />

comme le mélangeur ■<br />

Olivier Guillon<br />

➤ <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> : En maintenance,<br />

qu’appelle-t-on une détection précoce ?<br />

Pascal Locoge : En maintenance conditionnelle,<br />

si l’on dit à un client que l’on suit ses<br />

machines depuis un an et que demain il doit<br />

changer ses roulements, on n’est pas du tout<br />

dans le domaine de la maintenance prévisionnelle<br />

mais plutôt dans le curatif. En détection<br />

précoce, l’idée est de détecter des défauts qui<br />

vont pouvoir être réparés lors d’arrêts programmés,<br />

c’est-à-dire sans devoir contraindre<br />

la production à de nouveaux arrêts. On constate néanmoins que<br />

cette notion de précocité varie d’une entreprise à l’autre : on peut<br />

être suffisamment précoce avec une entreprise où l’on détectera<br />

des défauts deux mois à l’avance s’il existe des arrêts programmés<br />

tous les deux mois contre six mois lorsque seulement deux arrêts<br />

sont programmés dans l’année.<br />

➤ Vous évoquez plusieurs méthodes, notamment celle utilisée<br />

par I-Care. Qu’apporte-elle par rapport aux méthodes classiques<br />

?<br />

Cette méthode à laquelle nous avons recours n’est pas vraiment<br />

nouvelle. Le « PeakView » existe depuis plus de vingt ans. Il s’agit<br />

d’une méthode qui applique également par défaut et de manière<br />

figée (102,4 kHz) le théorème de Shannon aux filtres hauts fréquences<br />

Olivier Guillon<br />

Pascal Locoge, directeur d’I-Care. SAS en France, et<br />

Nicolas Bleret, manager produits et services.<br />

➤ Y a-t-il une limite à cette méthode ?<br />

utilisés pour la détection d’impacts sous la<br />

forme d’un scan puisque seules les amplitudes<br />

maxi sont sauvegardées. L’objectif est<br />

de créer des «super-échantillons » dans la<br />

mesure où ce sont les valeurs maximales des<br />

impacts. Cette méthode est applicable aux<br />

roulements comme aux réducteurs. Elle est<br />

applicable avec presque tous types d’accéléromètres,<br />

ainsi un défaut de roulement à 6<br />

RPM soit 0,10 Hz pourra être détecté avec<br />

un accéléromètre dont la plage de fréquence<br />

utilisable commence à 2 Hz.<br />

Oui, il y en a une en ce qui concerne les appareils portables et leur<br />

capacité à enregistrer, à travailler en mesure continue et à générer<br />

plus ou moins de bruit de fond. En revanche, cette méthode étant<br />

appliquée à une valise « on-line », on peut imaginer le traitement<br />

du signal pendant une demi-heure ou une heure, sans problème. Il<br />

existe donc une limite avec des appareils trop justes, mais pas lorsque<br />

l’on travaille avec du matériel un peu plus lourd. Cela vaut le coup<br />

surtout quand il s’agit de machines très onéreuses. Concernant les<br />

limites en termes de mesures elles-mêmes, elles sont sans cesse<br />

repoussées ; nous pensions les avoir atteintes sur une machine à<br />

quarante tours par heure, on a récemment réussi à appliquer la<br />

méthode sur un roulement qui effectue vingt tours par heure.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 22


PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 23


<strong>Maintenance</strong> préventive<br />

En pratique<br />

Recourir à la thermographie IR –<br />

Quelques conseils d'utilisation<br />

La thermographie infrarouge s’impose peu à peu dans l’industrie. De<br />

façon significative, l’usage des outils – à commencer par les caméras<br />

infrarouges – évolue et séduit de plus en plus d’industriels. La raison ?<br />

La nécessité de mener des opérations de maintenance préventive pour<br />

détecter les défauts le plus en amont possible. Cette prise de conscience<br />

s’accompagne d’un besoin croissant en formation car l’utilisation<br />

des appareils de thermographie n’est pas si évidente qu’on<br />

pourrait le croire.<br />

S<br />

’adapter à la crise économique et à<br />

sa spirale de réduction de coûts, ce<br />

précepte, les industriels l’ont bien assimilé.<br />

Plus facile à dire qu’à faire bien<br />

sûr, mais dans un contexte défavorable,<br />

où parfois la survie de l’entreprise, ses<br />

activités et sa raison d’être priment, la<br />

nécessité de s’aligner sur des exigences<br />

de plus en plus fortes de coûts et de délais<br />

impliquent de s’équiper dans du matériel<br />

bien spécifique. Parallèlement à ce<br />

nouveau paradigme, les directions d’entreprises<br />

prennent progressivement conscience<br />

que les services de maintenance<br />

ne doivent plus seulement représenter<br />

une variable de coût mais un facteur de<br />

gain à part entière. Certes, on n’est loin<br />

d’une prise en compte systématique mais<br />

la crise a souvent ce curieux effet de<br />

rendre rentable ce qui était considéré à<br />

l’époque comme un gouffre financier.<br />

Ainsi, dans les domaines de la maintenance<br />

des installations électriques par<br />

exemple ou dans des réseaux d’air<br />

comprimé où les pertes d’énergie et les<br />

risques de condensation sont souvent liés<br />

à des opérations de maintenance négligées,<br />

des systèmes sont apparus sur le<br />

marché afin de répondre à des questions<br />

de maintenance préventive.<br />

Dans ce dossier de <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />

consacré au contrôle non destructif<br />

(CND), dont les objectifs principaux sont<br />

de détecter au plus près et le plus en<br />

amont possible la moindre défaillance,<br />

une place est naturellement accordée à<br />

la thermographie infrarouge (IR), dont<br />

les bienfaits et l’utilité ne sont plus à<br />

DR<br />

démontrer mais dont les pratiques d’utilisation<br />

peu ou mal respectées peuvent<br />

réduire son efficacité.<br />

À trop vouloir détecter des défaillances<br />

potentielles, on en vient à trouver<br />

des défauts sur des installations<br />

pourtant en parfait état de marche.<br />

Gare à la mauvaise utilisation<br />

des appareils de détection<br />

Les conséquences d’une mauvaise utilisation<br />

d’une caméra IR sur des pièces en<br />

mouvement telles qu’un arbre peut<br />

s’avérer dommageable. « C’était le cas<br />

d’un fabricant de véhicules dont les<br />

roulements étaient subitement montés en<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 24<br />

température ce qui a eu pour effet de<br />

casser l’arbre et de provoquer un arrêt<br />

de production de plus d’une semaine »,<br />

concède Philippe Guérin, responsable<br />

thermographie chez Testo France. Dans<br />

ce cas précis, s’équiper de caméras infrarouges<br />

afin de vérifier l’évolution en<br />

temps réel de la température de chaque<br />

roulement (pas plus de 500°C. d’après<br />

une étude réalisée sur cette ligne de<br />

production) se révèle indispensable.<br />

Il en est de même pour l’industrie céramique<br />

afin de surveiller l’absence de<br />

fuite de chaleur au niveau des fours, et<br />

ainsi éviter les pertes énergétiques et l’envolée<br />

des factures. Idem pour ce soustraitant<br />

de l’industrie automobile dont la<br />

principale activité réside dans le revêtement<br />

de sièges de voiture grâce à des<br />

machines à tisser ; « trois matières différentes<br />

arrivaient au même endroit pour<br />

être assemblées via une rampe à gaz dont<br />

la température précise n’acceptait pas<br />

d’écart au-delà de 0,5° ». Enfin, un constructeur<br />

de freins pour avions et de trains<br />

d’atterrissage abrite sur site de production<br />

des cuves de près de quinze mètres<br />

de haut dans lesquels ils mettent le disque<br />

de frein pour l’enduire d’un traitement<br />

chimique et le maintenir à forte température.<br />

Or une fuite est apparue sur l’une<br />

des cuves en raison d’un<br />

joint défectueux. Cette<br />

situation aurait pu être<br />

fortement préjudiciable<br />

pour l’entreprise si elle<br />

n’avait pas été munie de<br />

système de détection à la<br />

hauteur. Mesurer et surveiller<br />

tous les points d’échauffement<br />

s’impose dans de nombreux cas comme<br />

une condition sine qua non pour le bon<br />

fonctionnement de certaines installations.<br />

Principe de fonctionnement<br />

d’une caméra infrarouge<br />

Le mode de fonctionnement d’une caméra<br />

IR s’appuie sur un calcul fonctionnant par<br />


<strong>Maintenance</strong> préventive<br />

➤<br />

captation du rayonnement électromagnétique.<br />

Ce principe passif consiste à<br />

recevoir les informations émises par ce<br />

rayonnement. « On dirige donc la caméra<br />

sur la zone qui nous intéresse. Une fois<br />

capté, le rayonnement est traduit sous la<br />

forme d’une image associée à une température<br />

donnée que l’on obtient suivant<br />

deux modes de calcul : le calcul d’émissivité<br />

et la température de rayonnement<br />

radiatif. On analyse ensuite les zones<br />

luminance ». Et Philippe Guérin de poursuivre<br />

: « on considère des<br />

points suspects, ce qui<br />

suppose au préalable une<br />

excellente connaissance de<br />

son installation. Mais une<br />

bonne analyse de l’image<br />

nécessite également une<br />

formation des opérateurs. »<br />

Car sans formation du<br />

personnel de maintenance,<br />

aussi compétent qu’il soit,<br />

les pièges peuvent s’avérer<br />

fréquents et lourds de conséquences<br />

sur l’état de l’installation<br />

défectueuse.<br />

Ces pièges dont fait allusion<br />

Philippe Guérin, proviennent<br />

avant tout d’un problème<br />

de réflexion que l’on<br />

rencontre fréquemment lors<br />

des opérations d’analyse par<br />

caméra IR. Concrètement, de nombreux<br />

matériaux réfléchissent très fortement et<br />

faussent l’image obtenue par thermographie<br />

infrarouge. « Il s’agit d’un cas<br />

classique de mauvaise utilisation : on<br />

prend une image dont le rendu n’est pas<br />

forcément exact à cause de ces problèmes<br />

de réflexion. Si bien que l’opérateur, lorsqu’il<br />

analyse l’image, pense avoir découvert<br />

un défaut sur la pièce. Or ce n’est<br />

pas le cas ». À trop vouloir détecter des<br />

défaillances potentielles, on en vient à<br />

trouver des défauts sur des installations<br />

pourtant en parfait état de marche. Cette<br />

mauvaise interprétation fait perdre un<br />

temps précieux aux opérateurs de maintenance.<br />

Ces problèmes d’utilisation<br />

interviennent également sur certains<br />

matériaux comme le zinc et une partie<br />

de l’aluminium qui émet une diffusion<br />

isotrope et provoque un effet de miroir<br />

inexploitable pour une détection et une<br />

analyse exacte d’une source de chaleur<br />

ou d’un défaut quelconque.<br />

Testo 320<br />

Insister sur le bon choix<br />

d’une caméra infrarouge<br />

Le premier conseil du spécialiste est<br />

avant tout de faire le bon choix. Un<br />

conseil un peu facile en apparence mais<br />

qui se révèle moins évident à en<br />

constater l’utilisation réelle de certains<br />

équipements souvent trop précis pour le<br />

besoin qu’on en a et trop compliqués<br />

pour un usage quotidien. « Il existe de<br />

nombreux produits sur le marché, que ce<br />

soit chez Testo ou d’autres<br />

fabricants. Et tous ne sont<br />

pas adaptés à telle ou telle<br />

installation ; certaines sont<br />

justes, d’autres trop puissantes.<br />

Il convient donc de<br />

bien déterminer ses besoins<br />

en thermographie au sein<br />

même de l’entreprise avant<br />

d’entreprendre un quelconque<br />

achat », précise Philippe<br />

Guérin. Par ailleurs, il<br />

est utile d’ajouter à la caméra<br />

des éléments complémentaires<br />

pour l’analyse des<br />

données.<br />

Par exemple, il existe des<br />

systèmes de reconnaissance<br />

d’un QR Code – à l’image<br />

d’une solution développée<br />

chez Testo – généré par un<br />

logiciel. « On procède à une<br />

identification par QR Code sur toutes<br />

les installations à surveiller à l’exemple<br />

des armoires électriques. On y colle dessus<br />

un QR Code de sorte qu’à chaque<br />

intervention de maintenance préventive,<br />

le code s’affiche et on sait immédiatement<br />

à quelle armoire il appartient. Les<br />

informations sur l’installation apparaissent<br />

sous la forme d’une fiche descriptive<br />

accompagnée d’une photo. Enfin, tout<br />

est automatiquement classé dans des<br />

dossiers numériques ». Grâce à ce type<br />

de système, il est alors possible en outre<br />

d’établir des comparatifs entre les différentes<br />

armoires et leurs évolutions de<br />

température. Une meilleure connaissance<br />

des machines et des installations grâce à<br />

laquelle il est possible d’anticiper les<br />

interventions futures.<br />

Une autre problématique est à prendre en<br />

considération. En effet, chaque constructeur<br />

et fabricant de caméra détermine<br />

sa propre tolérance en fonction d’une<br />

température donnée. Parfois, la tolérance<br />

des températures critiques peut varier du<br />

simple au double ! Ainsi, en passant telle<br />

ou telle caméra, on remarque qu’un<br />

élément suspect chauffe davantage ; le<br />

seuil d’alerte s’est donc déclenché plus<br />

rapidement avec une caméra plutôt<br />

qu’une autre. « Il est important de réaliser<br />

une base de données répertoriant le<br />

listing de chaque constructeur et des<br />

températures limites de tolérance de<br />

chacun de leurs appareils afin d’établir<br />

des comparatifs. Ce travail est certes<br />

long et fastidieux, mais une fois qu‘il est<br />

accompli, on est tranquille pour un bon<br />

moment ».<br />

Prendre le parti<br />

de la formation<br />

Face à ces différents risques liés au mauvais<br />

usage des systèmes de détection infrarouge,<br />

il est conseillé de recourir à la<br />

formation du personnel à l’utilisation de<br />

l’appareil et du logiciel qui l’accompagne.<br />

De plus en plus de fabricants mais<br />

aussi de distributeurs de solutions proposent<br />

ce type de prestations qui, audelà<br />

de l’aspect commercial de la chose,<br />

vient appuyer l’intérêt d’une caméra IR<br />

pour la maintenance préventive des installations<br />

et l’analyse des défauts.<br />

Chez Testo, la formation sur des solutions<br />

dédiées aux installations électriques<br />

dure une journée. Encore trop peu sollicitées<br />

dans les entreprises industrielles,<br />

les sessions de formations sont toutefois<br />

de plus en plus fréquentes, avant tout<br />

pour la partie électrique. Dans une moindre<br />

mesure vient le process pour le suivi<br />

de la production avant tout. « On sent<br />

qu’il y a une prise de conscience liée<br />

notamment à une réalité économique car<br />

la moindre casse peut coûter très cher.<br />

Plus surprenant, un nombre non négligeable<br />

d’industriels étaient déjà équipés<br />

de caméras IR mais ne s’en étaient<br />

jamais servi. C’est plus tard qu’ils se<br />

sont aperçus qu’outre l’électricité, on<br />

pouvait les utiliser pour autre chose, à<br />

commencer par résoudre des questions<br />

de consommation d’énergie et de rentabilité<br />

de l’outil de production » ■<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 26


Dossier management<br />

Dossier<br />

Gérer et optimiser la maintenance<br />

à distance, les clés d'une réussite<br />

L'organisation de la maintenance à distance se conçoit de deux façons. La première peut se comprendre<br />

de la manière suivante : la façon dont un directeur de la maintenance – au sens global du terme – va<br />

définir le périmètre des services de maintenance au sein de chaque site de production de l'entreprise, surtout<br />

lorsque ses usines sont réparties au quatre coins du monde ; et comment optimiser leur fonctionnement en<br />

les faisant adhérer à un modèle commun d'organisation. C'est ce qu'un industriel (pour la partie pratique)<br />

et un professeur spécialisé en organisation de la maintenance (pour la méthode) vont tenter d'expliquer à<br />

travers ce dossier. Mais la maintenance à distance peut s'entendre d'une manière différente, c'est-à-dire la<br />

façon de manager une équipe détachée et intervenant directement sur le site d'un client. Rabah Achemaoui,<br />

responsable maintenance d'Endel, décrit dans le premier article de ce dossier comment au sein d'un grand<br />

prestataire de maintenance il s'y prend pour bien se faire comprendre de ses équipes.<br />

➤ <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> :<br />

Au sein de Cofely Endel, où interviennent<br />

vos équipes de maintenance ?<br />

RabahAchemaoui : Cofely Endel intervient<br />

sur tout le territoire National grâce<br />

à ses 140 implantations de proximité.<br />

Cofely Endel appartient à la branche<br />

Energy Services du groupe GDF-Suez.<br />

Nous intervenons tout au long du cycle<br />

de vie des installations de nos clients<br />

(Installation, rénovation d’équipements<br />

en passant par la maintenance, le transfert<br />

jusqu’au démantèlement des équipements).<br />

Nous apportons des solutions<br />

globales visant à améliorer la performance<br />

industrielle de nos clients.<br />

Cofely Endel est un spécialiste de la<br />

maintenance industrielle et son spectre<br />

de compétence est très large. Ses métiers<br />

historiques sont la mécanique, la robinetterie,<br />

la tuyauterie et le soudage. Ses<br />

compétences ont été enrichies au fur et<br />

à mesure de son développement technique<br />

et commercial par les métiers<br />

suivants : automatisme, électricité,<br />

électromécanique, etc. La société dispose<br />

d’une grande expérience des contrats de<br />

maintenance pluri-annuels, et des grands<br />

arrêts techniques qui sollicitent d’importants<br />

moyens humains et matériels.<br />

Son effectif est de 5 500 personnes pour<br />

un chiffre d’affaires de 670 M€.<br />

DR<br />

➤ Pour quels types de clients ? Quelles<br />

sont leurs problématiques et pourquoi<br />

font-ils appel à votre expertise ?<br />

Cofely Endel dispose de plus de<br />

2 500 clients situés dans tous les secteurs<br />

d’activités comme l’énergie (EDF, Areva,<br />

CEA, Andra…), la métallurgie et la sidérurgie<br />

(ArcelorMittal,Vallourec…), le raffinage,<br />

la pétrochimie et la chimie (Total,<br />

BASF…), l’aéronautique et le spatial (Cnes,<br />

Arianespace…), l’automobile (Renault…),<br />

la papeterie (Smurfit Kappa, …) etc.<br />

Nous travaillons aussi bien avec de grands<br />

groupes que des PMI. Nos clients font<br />

appel à notre expertise soit pour des<br />

contrats de maintenance pluriannuels,<br />

pour des interventions ponctuelles ou dans<br />

le cadre des grands arrêts de maintenance.<br />

Ils nous sollicitent aussi pour des opérations<br />

de travaux neufs, de transfert<br />

industriel ou de rénovation. Dans ces différents<br />

types de prestation, nous déployons<br />

différentes expertises dans les métiers<br />

suivants : mécanique notamment sur les<br />

machines tournantes, sur la robinetterie,<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 27


Dossier management<br />

l’électromécanique, la chaudronnerie, la<br />

tuyauterie, le soudage, la manutention et<br />

le levage. Nos clients apprécient tout<br />

particulièrement notre culture de la sécurité,<br />

notre réseau unique d’implantations,<br />

la disponibilité et la réactivité de nos<br />

équipes, le maillage des compétences et<br />

des expertises et notre connaissance de<br />

tous les secteurs de l’industrie.<br />

➤ Concrètement, comment se présente<br />

une intervention sur site ? Quels<br />

moyens humains et techniques mettezvous<br />

en œuvre ?<br />

Les moyens humains et matériels déployés<br />

sur une intervention dépendent du<br />

type d’intervention. L’amplitude des<br />

moyens à mobiliser en fonction du travail<br />

à réaliser peut aller d’une équipe de deux<br />

personnes sur une durée très courte de<br />

l’ordre de la demi-heure avec un véhicule<br />

d’intervention équipé, jusqu’à<br />

plusieurs équipes sur plusieurs jours voir<br />

plusieurs semaines (de dix à cinquante<br />

techniciens).<br />

Dans tous les cas, quelque soit le type<br />

et le volume de l’intervention, il faut<br />

éviter l’improvisation et la préparation<br />

des travaux est primordiale afin de<br />

disposer d’une efficacité opérationnelle<br />

la plus optimale. Cette préparation doit<br />

intégrer les analyses de risques, les<br />

analyses techniques, les gammes et<br />

procédures qui précisent les données<br />

techniques à contrôler et/ou à respecter :<br />

jeux, couple de serrage, réglages, etc.<br />

Elle doit également intégrer la définition<br />

des différents corps de métier nécessaires<br />

à la réalisation des interventions, l’évaluation<br />

des temps de réalisation de l’ensemble<br />

de l’intervention (délai pour<br />

chaque intervenant et durée de chaque<br />

phase), l’établissement de la liste de l’ensemble<br />

des fournitures et pièces de<br />

rechange requises et leurs approvisionnements<br />

ainsi que l’identification des<br />

besoins en matériels et outillages.<br />

Comment sont organisées les équipes<br />

sur place et quels contacts entretiennent-elles<br />

avec le service «sédentaire» ?<br />

Nous avons différentes organisations<br />

possibles en fonction du type de prestation<br />

et des attentes de nos clients. Néanmoins,<br />

elles se présentent avec des<br />

effectifs en « front office » et d’autres<br />

DR<br />

DR<br />

DR<br />

DR<br />

personnels en « back office ». Les premiers<br />

sont composés de responsables<br />

contrats ou de projets, de responsables<br />

de la qualité et de la prévention, d’agents<br />

de maîtrise, de préparateurs, d’ingénieurs<br />

méthodes. Les seconds sont représentés<br />

par des chargés d’affaires, des acheteurs<br />

et approvisionneurs, des fonctions supports<br />

diverses (Ingénieurs soudeurs,<br />

experts en prévention, en analyse vibratoire,<br />

en veille réglementaire, etc.).<br />

Concernant les interfaces entre les<br />

équipes « sédentaires » et nos équipes<br />

sur le terrain, elles s’articulent essentiellement<br />

autour d’échange périodique<br />

et à travers un point téléphonique, une<br />

causerie sécurité, des réunions d’avancement<br />

des travaux, des réunions de<br />

planification, etc.<br />

➤ Quelles sont les difficultés que vous<br />

rencontrez (ou avez rencontrées par le<br />

passé) et comment y répondez-vous ?<br />

La première difficulté est de disposer<br />

d’un standard au niveau de l’organisation<br />

des interventions de maintenance.<br />

Quelque soit le lieu ou le client, nos intervenants<br />

appliquent les mêmes processus<br />

de maintenance. En effet, il est important<br />

d’avoir des processus identiques<br />

applicables par toutes nos agences pour<br />

éviter toutes erreurs ou non qualité maintenance.<br />

En particulier, nous avons déployé au<br />

delà du plan qualité spécifique nécessaire<br />

à tout contrat de maintenance, un dossier<br />

d’intervention type qui spécifie tous les<br />

éléments qu’il faut, avant de lancer une<br />

intervention et le plan de suivi d’intervention<br />

qui permet de découper le travail<br />

en tâches élémentaires et de valider au<br />

fur et à mesure l’avancement. Ce plan de<br />

suivi d’intervention permet aussi de fixer<br />

des points d’arrêts internes ou externes<br />

(clients, organismes notifiés, etc.).<br />

➤ Comment parvenez-vous à «manager»<br />

les équipes sur site ?Avez-vous mis<br />

en place ou développé des méthodes de<br />

management particulières ?<br />

Le management des « équipes sur site »<br />

est réalisé par une structure de pilotage<br />

que nous mettons en place quelque soit<br />

le type d’intervention. Cette structure de<br />

pilotage est essentielle pour la maîtrise<br />

technique des opérations de maintenance.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 28


Dossier management<br />

Elle est sur le terrain et focalise sa présence sur les points clés<br />

des travaux. Enfin, elle participe aux réflexions techniques de<br />

recherche d’amélioration. Elle active la dynamique de progrès<br />

et reste à l’écoute des intervenants.<br />

Nous avons aussi déployé plusieurs événements concernant<br />

la prévention des accidents. Par exemple, la journée sécurité<br />

organisée de façon annuelle permet une communication à l’ensemble<br />

de notre personnel sur un thème donné. Lors de cet<br />

événement, nous invitons aussi nos clients et autres organismes<br />

tiers à y participer. Par ailleurs, la minute sécurité est un<br />

moment systématique d’échange, de compréhension et de<br />

questionnement qui rappelle les consignes de sécurité et d’intervention,<br />

en particulier sur les modes opératoires, le phasage<br />

de l’intervention, les moyens et les techniques de mise en<br />

œuvre, les risques et les précautions à prendre. Ce moment<br />

est initié et préparé par le responsable d’encadrement, lors de<br />

la prise de poste, sur le terrain, avec tous les intervenants.<br />

Enfin, pour bien manager nos équipes, nous portons un effort<br />

important sur la formation et notamment depuis plusieurs<br />

années sur notre management intermédiaire.<br />

➤ Quels retours/résultats avez-vous obtenu de ces démarches ?<br />

En premier lieu, les résultats de ces mesures sont une diminution<br />

constante de nos accidents. Le taux de fréquence a<br />

été divisé par deux en six ans. Nous enregistrons également<br />

une hausse de la satisfaction de nos clients, nos organisations<br />

répondant très bien à leurs politiques de qualité du suivi de<br />

la sous-traitance.<br />

➤ Quels conseils et bonnes pratiques pouvez-vous nous<br />

livrer dans ce domaine de la maintenance à distance ?<br />

D’abord, il faut mettre en œuvre systématiquement l’organisation<br />

décrite précédemment, et cela quelque soit le contexte,<br />

c’est un prérequis incontournable. Ensuite, mon conseil est<br />

de s’orienter au maximum sur les NTIC (nouvelles technologies<br />

de l’information et de la communication) pour atteindre<br />

au maximum le « zéro papier » et simplifier les interfaces.<br />

L’organisation que nous mettons en place est génératrice de<br />

nombreux documents, indispensables aux intervenants, mais<br />

quelque peu « encombrants » sur le terrain. C’est pourquoi,<br />

nous avons déployé une solution mobile avec notre GMAO<br />

Senergy qui permet à nos techniciens de recevoir via un Smartphone,<br />

les demandes d’intervention et de saisir les comptes<br />

rendus d’intervention. Dans un avenir proche, ils auront également<br />

accès à d’autres informations, notamment techniques<br />

qui permettront de gagner en temps, et en sécurité. Nous proposons<br />

aussi à nos clients, via un portail web de pouvoir consulter<br />

les informations relatives à nos interventions.<br />

L’autre conseil que j’aurais à donner est de vérifier périodiquement<br />

l’efficacité des organisations et des processus pour<br />

éviter de construire des millefeuilles qui augmentent les<br />

contraintes administratives, freinent au final le service attendu<br />

par le client, voire nuisent à la compréhension des bonnes<br />

pratiques identifiées ■<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 29


Dossier management<br />

Méthodes<br />

Manager à distance<br />

via une mutualisation<br />

de la maintenance<br />

Institut de Soudure<br />

La maintenance à distance peut-elle se résoudre à travers une démarche<br />

d’amélioration globale et une mutualisation des politiques de maintenance<br />

des différents sites ? C’est la question posée à Khaled Benfriha,<br />

maître de conférences et responsable pédagogique de deux mastères<br />

spécialisés (« Management de la maintenance » et « Management des<br />

contrats globaux ») à l’École nationale supérieure d’Arts et Métiers.<br />

B<br />

ien souvent, les coûts réels de maintenance<br />

apparaissent bien après<br />

l’acquisition d’un matériel. Et plus l’équipement<br />

est bon marché, plus ses coûts d’exploitation<br />

risquent d’être prohibitifs. La<br />

raison ? Une maintenance totalement laissée<br />

pour compte lors de la conception du<br />

produit, cette démarche vise à compresser<br />

les coûts de conception pour obtenir des<br />

coûts de vente réduits. Des grands noms<br />

de prestataires de maintenance s’en frottent<br />

les mains pendant que les exploitants regrettent<br />

cette « non prise en compte » de l’ingénierie<br />

de maintenance, en phase de<br />

conceptionA l’exemple parfois d’une simple<br />

omission d’un système d’accès, telle qu’une<br />

trappe, peut avoir des conséquences directes<br />

sur la durée de recherche des pannes ou<br />

sur le déroulement des opérations de maintenance<br />

basiques ; ce cas a précisément été<br />

rencontré dans le domaine du ferroviaire.<br />

À cela, s’ajoute une perte de temps qui s’est<br />

vivement ressentie sur le montant final de<br />

la facture. Le concept du Life Cycle to<br />

Costing (LCC) est basé essentiellement sur<br />

une évaluation du coût global de cycle de<br />

vie ramené à une fonction de service mesurable<br />

d’un produit industriel, il s’appuie sur<br />

un découpage des coûts en distinguant les<br />

différentes étapes de vie du produit, de sa<br />

conception, souvent prévue pour une durée<br />

limitée (celle allant de sa commercialisation<br />

auprès du client à la durée de sa garantie),<br />

à sa fin de vie en passant par la phase d’exploitation<br />

laquelle sera soumise à un<br />

moment ou un autre à de premiers signes de<br />

défaillances puis à des pannes successives.<br />

« Le produit est souvent conçu<br />

pour une durée limitée : celle allant<br />

de sa commercialisation auprès du<br />

client... à la durée de sa garantie ».<br />

C’est pour cette phase d’exploitation qu’il<br />

convient d’intervenir et de concevoir des<br />

produits et des équipements plus fiables<br />

afin de réduire ses coûts d’exploitation,<br />

dont la maintenance, car une maintenance<br />

non maîtrisée provoque des pannes<br />

donnant lieu bien trop souvent à des arrêts<br />

intempestifs de production. « Bien entendu,<br />

cette question intéresse davantage les<br />

industriels qui exploitent leurs équipements<br />

dans la durée et qui assurent leurs opérations<br />

de maintenance en interne, moins<br />

ceux qui ont opté pour une externalisation<br />

de la maintenance ainsi que le suivi de<br />

leurs installations par le fabricant lui-même<br />

ou un prestataire », souligne Khaled<br />

Benfriha. Mais les modèles LCC issus<br />

d’une approche théorique sont souvent<br />

perturbés par un contexte économique de<br />

crise, l’exemple d’un grand site sidérurgique<br />

est significatif. « Quand la crise a<br />

frappé l’industrie, le spécialiste de l’acier<br />

a dû revoir son modèle de fonctionnement<br />

dans la mesure où la part des coûts liés à<br />

la maintenance, ramenée à la tonne produite,<br />

avaient progressé. En effet, les<br />

contrats forfaitaires, dont les prix n’avaient<br />

pas diminué, ne correspondaient plus aux<br />

besoins. Le rythme de la production ayant<br />

marqué un important coup d’arrêt, les<br />

opérations de maintenance préventive<br />

notamment, étaient restées fixes ». D’où<br />

l’idée d’une flexibilisation des coûts de<br />

maintenance en les indexant, par exemple,<br />

au rythme de la production, ce qui a poussé<br />

les décideurs à ne plus externaliser la fonction<br />

maintenance mais se limiter à une<br />

externalisation ciblée d’un<br />

certain nombre de tâches de<br />

maintenance, réduisant ainsi le<br />

rôle des sous-traitants à de<br />

simples exécutants d’opération<br />

de maintenance. Ce changement<br />

de politique a permis à<br />

l’entreprise en question de se<br />

réapproprier le plan de maintenance,<br />

d’adopter une gestion multi-sites des pièces<br />

de rechange, de réduire le nombre de soustraitants<br />

et au final une meilleure maîtrise<br />

de la maintenance.<br />

Capitaliser les pratiques<br />

exercées dans le site<br />

le plus performant<br />

Le point de départ d’une telle démarche<br />

trouve souvent son origine dans l’état de<br />

sa situation économique. « D’une manière<br />

générale, et ce contre beaucoup d’idées<br />

reçues, on remarque que la maintenance et<br />

son organisation s’améliorent en temps de<br />

crise, affirme Khaled Benfriha. Les entreprises<br />

redoublent d’efforts pour fiabiliser,<br />

travailler sur les données et les historiques<br />

d’intervention de façon à réduire au<br />

maximum les coûts de maintenance. En<br />

temps de croissance au contraire, toute<br />

l’énergie des industriels est orientée vers<br />

la production au détriment de ce que peut<br />

coûter la maintenance ». La première des<br />

actions entreprises concerne l’audit, en<br />

particulier dans les groupes industriels<br />

disposant de plusieurs sites de production.<br />

L’intérêt de l’audit est de préparer les<br />

actions d’amélioration qui peuvent porter<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 30


Dossier management<br />

sur l’optimisation des coûts de production, de maintenance, d’approvisionnement,<br />

de stockage, ou de la répartition des effectifs,<br />

etc. Une fois l’objectif et le périmètre définis, l’audit s’appuie<br />

essentiellement sur un recueil ciblé d’information ainsi que des<br />

tableaux de comparaison harmonieux basée sur des « cost-driver »<br />

ou inducteurs de coûts.<br />

Cette phase de comparaison est destinée à renseigner les « costdrivers<br />

» prédéfinis. En d’autres termes, pour reprendre l’exemple<br />

d’un site sidérurgique, il s’agit d’établir notamment le coût de<br />

la production d’une tonne d’acier d’un site à l’autre ou quelle<br />

est la part en euros des activités de maintenance ramené à une<br />

tonne d’acier.<br />

Certains sites, plus efficaces, vont faire apparaître un taux de<br />

10% d’opérations de maintenance pour une tonne produite, d’autres,<br />

moins fiables, vont nécessiter 15% de maintenance. « L’audit<br />

met en lumière la fragilité de certaines fonctions de l’entreprise.<br />

Ainsi, le site le moins performant peut disparaître ; les autres doivent<br />

retourner un plan d’action – à la demande du siège – afin de réduire<br />

la part de la maintenance. »<br />

La démarche d’amélioration consiste ensuite à s’adresser aux sites<br />

les plus performants de manière à capitaliser au maximum leurs<br />

savoir-faire, leurs modes d’organisation, leurs politiques de formation<br />

et leurs outils de management afin de les considérer dans un<br />

plan global de performance de l’entreprise qui en général s’étale<br />

sur plusieurs années. En ce qui concerne le management de la<br />

maintenance l’action d’amélioration peut être menée en agissant<br />

sur les axes suivants ; « optimiser le plan de maintenance, fiabiliser<br />

les équipements critiques et/ou opter pour l’externalisation.<br />

L’objectif étant de trouver, en fonction de la disponibilité visée et<br />

le budget prévu, la bonne répartition de l’énergie consacrée à<br />

l’amélioration de la maintenance entre les trois axes cités précédemment.<br />

Mais il ne s’agit pas ici d’énoncer une formule mathématique<br />

qui, de toute évidence, n’existe pas. L’expérience s’impose<br />

toujours. Toutefois, il existe en maintenance, en particulier sur<br />

les lieux à risques comme les sites classés Seveso 2, des opérations<br />

de maintenance dites incompressibles et qui nécessitent l’intervention<br />

de personnels extérieurs et spécifiquement qualifiés pour<br />

les visites périodiques imposées par la réglementation. C’était le<br />

cas notamment pour des équipements sous pressions présents sur<br />

le site pétrochimique ».<br />

Mais cette politique de mutualisation des opérations de maintenance<br />

n’est pas sans risque, en particulier lorsque, bien en amont,<br />

le contexte particulier de chaque site n’est pas considéré. Il est<br />

primordial, au moment de l’audit comparatif, de prendre soin<br />

de comparer ce qui est comparable. À ce niveau, il convient de<br />

prendre en compte les contraintes locales et sociales de chaque<br />

site. Il est bien évident qu’un site français ne peut pas être mis<br />

en comparaison avec un site chinois par exemple ; les diversités<br />

sont trop importantes en raison notamment de la qualification<br />

des opérateurs, de la qualité des équipements à maintenir, des<br />

contraintes de sécurité et de droit du travail etc. Et si tel est le<br />

cas, il faut parvenir à affirmer que lorsqu’un taux de défaillance<br />

de 6% en France équivaut par exemple à un taux s’élevant à 12%<br />

en Chine... « Il s’agit d’une évaluation complexe dans laquelle<br />

à aucun moment les mathématiques ne peuvent intervenir ». Par<br />

ailleurs, les données locales interviennent au niveau des salariés<br />

eux-mêmes ; en Italie, les industriels d’un secteur travaillent beaucoup<br />

sous la forme de coopératives. « C’est pour cette raison<br />

qu’un manager doit avant tout établir une grille d’évaluation<br />

cohérente et harmonieuse pour être en mesure d’effectuer des<br />

comparatifs qui mèneront à un plan de maintenance adéquat avec<br />

la possibilité d’utiliser les mêmes outils, utilisant les mêmes indicateurs,<br />

d’un site à l’autre. Mais cette grille peut être très<br />

complexe dans sa mise forme... » ■<br />

Olivier Guillon<br />

La nécessité de piloter le processus d’amélioration<br />

En s’appuyant toujours sur le même exemple, le spécialiste de<br />

la sidérurgie a réservé une part importante au pilotage des actions<br />

amélioratives. En effet, une fois le plan d’action lancé et la part<br />

– amplement réduite – de la maintenance externalisée (tout en<br />

gardant un contrôle total sur les opérations et les coûts grâce à<br />

des contrats prévoyant le recours à la sous-traitance limitée), a<br />

créé un comité de pilotage composé des responsables maintenance<br />

des différents site du groupe. Au sein de ce comité sont<br />

échangées bon nombre d’informations et sont partagés des<br />

retours d’expérience ainsi que des bonnes pratiques de gestion<br />

et d’organisation de la maintenance. De plus, il a été mis en place<br />

une réelle mutualisation des ressources à travers un contrat passé<br />

avec un seul et unique prestataire au niveau national. Il en est<br />

de même pour la gestion des stocks ; celle-ci a été mutualisée<br />

au sein d’un nombre très restreint de sites afin de réduire le<br />

volume de stocks dormants.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 31


Dossier management<br />

Retour d’expérience<br />

Organisation de la maintenance<br />

à distance – le cas d'un industriel<br />

Disposant de plusieurs unités de production à travers le monde, la<br />

société Kerneos (groupe Materis) a dû revoir l’organisation de ses<br />

services de maintenance. Une impressionnante démarche de mutualisation<br />

des données a donc été menée sur le terrain et a donné naissance<br />

à des outils innovants destinés à optimiser et pérenniser la gestion<br />

multi-site de la maintenance.<br />

Être une multinationale ne présente<br />

pas que des avantages. L’implantation<br />

d’une entreprise dans un maximum<br />

de marchés dans le monde et la dispersion<br />

des sites de production aux quatre<br />

coins de la planète exige une organisation<br />

de la maintenance forte, précise et<br />

scrupuleusement appliquée à la lettre.<br />

Aucun groupe international n’échappe à<br />

la règle, à plus forte raison si les usines,<br />

à l’image de Kerneos, produisent à la fois<br />

en Europe, en Amérique du nord et du<br />

sud, en Afrique du Sud ainsi qu’en Chine.<br />

Pourtant, une démarche d’harmonisation<br />

de la maintenance a permis de réunir et<br />

de faire communiquer tous les sites – ou<br />

presque puisque la démarche est toujours<br />

en cours de réalisation. Mais les bases<br />

sont posées et les outils mis en place ont<br />

permis d’obtenir des résultats impressionnants.<br />

Plus impressionnant encore :<br />

les responsables de maintenance mais<br />

également les techniciens sont pleinement<br />

impliqués dans la démarche entreprise<br />

depuis 2006 par Philippe Pluvinage ;<br />

en réalité, le nouveau directeur technique<br />

fraîchement arrivé en 2005 après<br />

avoir fait ses premières armes dans la<br />

recherche fondamentale* a passé un an<br />

à observer.<br />

Observer quoi ? L’organisation de la<br />

maintenance à travers les différents sites<br />

de production du groupe. Naviguer de<br />

sites en sites, recueillir un maximum<br />

d’informations, en tirer le meilleur et<br />

noter les bonnes pratiques employées<br />

dans certaines unités... en un mot :<br />

comprendre. Comprendre comment fonctionne<br />

chacune de ces usines, pourquoi,<br />

alors qu’elles appartiennent à une même<br />

DR<br />

DR<br />

entité et fabriquent la même chose (pour<br />

bon nombre d’entre elles), l’organisation<br />

des équipes de la maintenance, l’exploitation<br />

de la GMAO, la gestion de l’outillage<br />

et des pièces détachées, l’historique<br />

des interventions mais aussi les<br />

coûts d’intervention et les investissements<br />

alloués à la maintenance diffèrent<br />

tellement. « À la suite de ce travail d’observation<br />

et de la réalisation d’un audit,<br />

j’ai proposé un plan en 2006 composé<br />

de quatre axes de développement, détaille<br />

Philippe Pluvinage. Ces axes concernent<br />

la sécurité – la maintenance étant l’activité<br />

soumise au plus fort taux de risques<br />

– les équipements avec l’harmonisation<br />

au sein de tous les sites du groupe d’un<br />

seul et même outil de GMAO, les coûts,<br />

lesquels ont nécessité un partage des<br />

données avec les services financiers et,<br />

enfin, l’organisation des équipes, du<br />

travail et des tâches à accomplir ».<br />

Instaurer un langage commun,<br />

avec une même langue<br />

et des références uniques<br />

Arrivé en 2005 au sein de Kerneos, le<br />

directeur technique avait pour mission,<br />

entre autres, de gérer l’ensemble des<br />

investissements au niveau mondial et la<br />

maintenance de manière séparée. Une<br />

partie des investissements est consacrée<br />

au maintien des équipements. Parmi ses<br />

interlocuteurs directs figuraient tout naturellement<br />

des responsables de maintenance<br />

ainsi que des responsables projets<br />

ou travaux neufs en exercice dans les<br />

usines de l’entreprise. L’objectif était<br />

clair : amener la maintenance à bon<br />

niveau et maîtriser les différents financements<br />

entrepris. La mission n’en<br />

demeurait pas moins compliquée mais le<br />

directeur technique est parvenu pendant<br />

cinq ans à mener à bien ces opérations ;<br />

« néanmoins, nous avons pensé qu’il était<br />

* Ingénieur et docteur en mécanique et génie des<br />

matériaux – il intervient à ce titre toujours à<br />

l’Ensam, Philippe Pluvinage s’est ensuite forgé<br />

une expérience industrielle de taille dans<br />

des secteurs aussi divers que les composites,<br />

la sidérurgie, la papeterie et le verre.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 32


Dossier management<br />

DR<br />

DR<br />

nécessaire d’étoffer cette partie, d’aller<br />

plus loin, en raison notamment du fait<br />

que les investissements dédiés à la maintenance<br />

avaient subi une importante<br />

augmentation en cinq ans », concède<br />

Philippe Pluvinage. C’est alors que s’est<br />

créé un centre technique – le Kerneos<br />

Technical Center – sorte de « bras armé »<br />

de la direction technique.<br />

Composé d’une vingtaine de personnes<br />

et dirigé par Philippe Pluvinage, ce centre<br />

se situe à Lyon dans les mêmes locaux<br />

que le centre de recherche et développement<br />

; et ce n’est pas un hasard. Le<br />

Kerneos Technical Center se répartit en<br />

trois pôles de compétences. Le premier<br />

concerne le développement des procédés<br />

(avec des activités de modélisation, la<br />

mise au point de tests...), dont l’objectif<br />

est d’apporter un soutien à la R&D dans<br />

la création de produits à l’intérieur des<br />

usines et d’en réduire les coûts associés<br />

à ses développements. Deuxième pôle :<br />

le dimensionnement de procédés ; cette<br />

branche d’activité a notamment beaucoup<br />

recours à la simulation. Enfin, le<br />

troisième axe de travail est consacré à<br />

l’ingénierie et la maintenance. Il intervient<br />

essentiellement dans les gros<br />

projets d’investissements. En dirigeant<br />

ce centre, Philippe Pluvinage entretien<br />

également un lien fonctionnel avec les<br />

responsables maintenance de Kerneos,<br />

les responsables projets et les responsables<br />

procédés, sorte de courroies de transmission<br />

afin d’appliquer en usine les<br />

décisions prises au sein du centre technique.<br />

Surtout, pour articuler ce rouage<br />

de décisions, la direction a mis au point<br />

une « bible », sorte de manuel technique<br />

et pratique intégrant toutes les tâches et<br />

les missions de maintenance selon chaque<br />

fonction exercée dans les usines. Il<br />

s’agit plus précisément d’un document<br />

de référence de la communauté maintenance<br />

qui a aussi pour fonction d’être<br />

une base de formation pour les nouveaux<br />

arrivants. Il reprend également tous les<br />

éléments et les règles du langage commun<br />

de maintenance.<br />

Car le langage a été l’une des clés de<br />

réussite dans la mise en place de cet outil<br />

mais aussi, plus globalement, un clé de<br />

réussite du déploiement de la mutualisation<br />

des pratiques. La difficulté, on l’a<br />

compris dès que l’on parle de multinationale,<br />

réside essentiellement dans<br />

l’extrême diversité des sites. C’est la problématique<br />

première de la gestion multisite.<br />

La diversité des usines de production<br />

s’exprime par leur taille et leur âge<br />

différents, des équipements dans des états<br />

très variables, des process parfois diamétralement<br />

opposés, des matériels installés<br />

dont les fabricants et les fournisseurs<br />

varient en fonction des pays et des habitudes<br />

du chef de site, des standards et une<br />

culture locale radicalement différents<br />

selon que l’on se trouve en Europe, en<br />

Amérique ou en Asie. Il est de même<br />

pour la réglementation mais aussi et<br />

surtout la barrière culturelle. Bien loin<br />

des clichés que l’on peut tenir sur tel ou<br />

tel pays, « on note toutefois que lorsque<br />

l’on dit à un ouvrier chinois de faire<br />

quelque chose, il faut le convaincre<br />

avant ; une fois converti à cette idée de<br />

procéder d’une nouvelle façon, il fera ce<br />

qu’on lui demande. Ce n’est pas forcément<br />

le cas d’un Français ou d’un<br />

Anglais pour qui il faudra répéter<br />

plusieurs fois les choses pour qu’ils les<br />

appliquent enfin. Dans tous les cas, il<br />

faut savoir décoder les pratiques culturelles<br />

». Autre point de divergence : la<br />

langue ; « la langue a été sujette à un<br />

vif débat. Ce que je souhaitais avant tout,<br />

c’était mettre en place une codification<br />

numérique commune car celle-ci varie<br />

du tout au tout d’un pays à l’autre avec<br />

des acronymes et des vocabulaires différents.<br />

C’était devenu ingérable. Une fois<br />

cette codification des équipements<br />

établie, on a même conçu des tapis de<br />

souris sur lesquels étaient inscrits la<br />

correspondance entre la codification et<br />

le libellé dans la langue locale choisie<br />

(anglais, chinois…) ».<br />

L’organisation de la maintenance,<br />

pilier de la démarche<br />

de mutualisation<br />

Les différences se font également sentir<br />

à travers la sous-traitance disponible, le<br />

niveau d’expérience des équipes en place<br />

et la GMAO ; la GMAO étant un élément<br />

clé de l’instauration d’un langage commun.<br />

Évoluant sur un système Coswin<br />

(Siveco), les logiciels, s’ils sont issus du<br />

même éditeur (Siveco) et disposent d’une<br />

interface et d’une architecture similaires,<br />

étaient tous développés localement. Si<br />

bien que l’usage de cet outil GMAO<br />

n’était en rien uniforme d’un site à<br />

l’autre ; « les développements variaient<br />

considérablement : certains, très pragmatiques,<br />

n’avaient développé que trois<br />

niveaux, rendant l’usage du système<br />

parfois un peu juste. D’autres avaient<br />

mis sur le projet un ‘’spécialiste’’ qui<br />

préférait détailler souvent de façon trop<br />

précise – avec parfois huit ou neuf<br />

niveaux – si bien que l’outil GMAO<br />

n’était finalement utilisé qu’aux premiers<br />

niveaux de base. Pouvait-on aller<br />

jusqu’au huitième niveau ? Oui, me<br />

répondait-on. Mais l’audit montrait clairement<br />

que les ouvriers ne dépassaient<br />

jamais le quatrième. Il a donc fallu<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 33


Dossier management<br />

revenir à quelque chose de plus gérable<br />

et acceptable ».<br />

C’est du moins ce qu’a constaté Philippe<br />

Pluvinage lors de ses multiples visites à<br />

travers le monde. Or il est apparu que<br />

cette utilisation de la GMAO variait tellement<br />

que des sites pourtant comparables<br />

(même pays, même culture, même réglementation,<br />

même procédé de fabrication,<br />

nombre similaire d’employés etc.) ne<br />

sortait pas du tout les mêmes indicateurs<br />

tels que des choses pourtant évidentes<br />

comme les ordres de travail correctif par<br />

exemple. Il était impossible d’exercer du<br />

benchmark et de livrer des indicateurs<br />

communs.<br />

Une « bible »<br />

pour la maintenance<br />

Il a donc fallu trouver un compromis, et<br />

non procéder à une table rase qui, de<br />

toute évidence, aurait pris beaucoup plus<br />

de temps et aurait été très mal vécue. Il<br />

a donc été nécessaire de prendre le temps<br />

d’observer et d’écouter chacun. Le directeur<br />

technique a ensuite travaillé sur les<br />

niveaux d’équipements au sein de chaque<br />

site, découlant ensuite sur un niveau de<br />

hiérarchisation des ordres de travail,<br />

allant du préventif au curatif en passant<br />

par la casse et la fiabilité. « Nous nous<br />

sommes tous mis d’accord pour créer un<br />

système commun de tiroirs dans lesquels<br />

on met toutes les informations sur les<br />

ordres de travail. Cette étape était aussi<br />

cruciale que difficile à franchir car les<br />

opérateurs étaient déjà habitués à<br />

travailler différemment. Cela a été dur<br />

mais les responsables de maintenance<br />

chargés de mettre en place ce système<br />

ont su affirmer leur autorité en faisant<br />

admettre à chacun qu’il présentait de<br />

sérieux avantages ». Tous les jours, la<br />

direction technique recevait des alertes<br />

lorsqu’un ordre de travail avait mal été<br />

rentré ou intégré au mauvais endroit. Puis<br />

progressivement les remises à l’ordre<br />

auprès des responsables de maintenance<br />

se sont espacées, allant d’une semaine à<br />

un mois, pour se raréfier aujourd’hui. Le<br />

déploiement s’est d’abord effectué en<br />

Europe puis dans le reste du monde.<br />

Reste aujourd’hui à la direction technique<br />

de s’attaquer à la Chine où la démarche<br />

de mutualisation a déjà été entamée.<br />

Parallèlement au déploiement géographique,<br />

la démarche est aujourd’hui<br />

DR<br />

déclinée auprès des techniciens et ne<br />

s’adresse plus seulement aux responsables<br />

maintenance. Car Philippe Pluvinage<br />

a une obsession : celle du transfert<br />

de compétences et des savoirs. Or si un<br />

responsable de maintenance occupe son<br />

poste durant environ cinq ans (la<br />

démarche a été entamée il y a près de<br />

trois ans), les techniciens, eux, exerceront<br />

leur métier pendant plus de vingt<br />

ans, parfois durant toute une vie au sein<br />

de l’entreprise. Ce sont eux qui portent<br />

et colportent la mémoire de l’entreprise<br />

et de ces pratiques de maintenance nées<br />

de la nouvelle organisation, laquelle a<br />

pour but de s’inscrire dans la durée et<br />

devenir pérenne. « Ainsi, nous avons<br />

décidé d’impliquer les techniciens en les<br />

intégrant dans un réseau destiné au<br />

départ aux “maintenance managers’’.<br />

L’objectif étant de pérenniser l’outil en<br />

les formant. Et nous avons franchi un pas<br />

énorme lorsque, de leur propre chef, ils<br />

ont commencé à partager leurs retours<br />

d’expérience et proposé des pistes d’amélioration.<br />

Outre le langage commun et la<br />

bible, l’appropriation du système et de<br />

ses outils ont permis la réalisation de<br />

ce vaste et complexe travail d’organisation<br />

multi-site de la maintenance ».<br />

Intervenir sur les coûts<br />

et la partie financière<br />

Un des axes clés réside dans la réduction<br />

des coûts, et en tant que gestionnaire des<br />

coûts fixes et variables de maintenance,<br />

Philippe Pluvinage n’a pas tardé à<br />

s’adresser à la direction des finances de<br />

Kerneos pour travailler avec elle. Celleci<br />

gère en effet tous les achats et les<br />

investissements effectués dans l’entreprise<br />

au niveau mondial mais elle n’en<br />

était pas pour autant liée à la GMAO.<br />

Comprendre les besoins de la finance,<br />

c’est admettre l’idée de consolidation.<br />

Le lien entre la finance et le métier<br />

manquait ; c’est pourquoi la direction<br />

technique a imposé l’idée qu’un investissement<br />

en maintenance ne peut plus<br />

être dissocié d’un ordre de travail. « C’est<br />

à partir de là que nous avons pu obtenir<br />

de précieux indicateurs et établir des<br />

comparatifs entre les coûts liés au préventif<br />

entrepris sur deux broyeurs, l’un<br />

en France, l’autre aux États-Unis par<br />

exemple. On construit désormais nos<br />

budgets à partir de ces données ».<br />

Menée entre 2006 et 2009, la démarche<br />

– toujours en cours de déploiement – a<br />

permis de ressortir des résultats plus que<br />

satisfaisants. À travers les score-card<br />

notamment (devenus des outils de management<br />

à part entière), la direction technique<br />

a pu observer qu’en mars 2008,<br />

la moyenne de certains indicateurs – tels<br />

que l’utilisation d’un langage commun<br />

des ordres de travail, la part des heures<br />

d’intervention de maintenance planifiées<br />

et des heures passées sur les machines –<br />

était plutôt faible, de l’ordre de 40% pour<br />

les sites les moins bons. En 2012, les taux<br />

d’optimisation atteignaient 90 à 95%<br />

pour toutes les unités. Le taux de fiabilité<br />

est quant à lui passé de 80% à 95<br />

voire 98%, et le taux de réalisation des<br />

interventions planifiées et préventives<br />

sont aujourd’hui supérieurs à 90%. Quant<br />

aux coûts, le budget est respecté chaque<br />

année avec, il faut le rappeler, la possibilité<br />

dans une entreprise multinationale,<br />

de pouvoir rattraper les quelques excès<br />

d’un site en lorgnant sur l’autre.<br />

La prochaine mission est chinoise et<br />

concerne les nouveaux développements<br />

de déploiement de la démarche et d’organisation<br />

de la maintenance multi-sites.<br />

Un défi qui s’accompagnera de nouvelles<br />

actions de façon à réduire les coûts liés<br />

aux grands arrêts de maintenance. Enfin,<br />

autre cheval de bataille déjà entamé mais<br />

qu’il reste à mener, celui de la pérennité<br />

de l’outil et des pratiques d’utilisation<br />

auprès des jeunes et des techniciens. Car<br />

une bonne organisation n’a de sens que<br />

si elle est partagée par tous et traverse<br />

le temps autant que les frontières et les<br />

barrières culturelles ■<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 34


<strong>Maintenance</strong> en production<br />

Spécial Levage<br />

Un point sur la sécurité<br />

dans la maintenance<br />

des appareils de levage<br />

Le Forum Metso qui s’est tenu à Roissy en novembre dernier et portant<br />

sur la sécurité lors des opérations de maintenance des installations et<br />

du matériel de manutention a attiré pas moins de 250 personnes. Une<br />

bonne édition sachant qu’en 2012, l’entreprise de technologies et de<br />

services n’en était pas à son premier coup d’essai et, depuis, un nouveau<br />

forum a également eu lieu en Belgique. Ce succès tient en partie à la<br />

prise en compte de la question de sécurité dans les métiers de la maintenance,<br />

en particulier dans le domaine du levage. L’occasion de faire<br />

un point sur les règlementations en vigueur.<br />

Selon l’arrêté du 2 mars 2004 (article<br />

2), le chef d’établissement doit<br />

établir et tenir à jour un carnet de maintenance<br />

pour chacun des appareils définis<br />

au paragraphe a) de l’article 2 de l’arrêté<br />

du 1 er mars 2004 relatif aux vérifications<br />

des appareils et accessoires de levage,<br />

afin de consigner toutes les opérations<br />

concourant à la maintenance indispensable<br />

à la bonne gestion des appareils de<br />

levage jusqu’à leur mise au rebut. L’arrêté<br />

du 1 er mars 2004, article 2a concerne<br />

les appareils de levage et les machines,<br />

y compris celles mues par la force<br />

humaine employée directement, et leurs<br />

équipements, conduits par un ou des<br />

opérateurs qui agissent sur les mouvements<br />

au moyen d’organes de service<br />

dont ils conservent le contrôle. Au moins<br />

l’une des fonctions est de déplacer une<br />

charge constituée par des marchandises<br />

ou matériels et, le cas échéant, par une<br />

ou des personnes, avec changement de<br />

niveau significatif de cette charge pendant<br />

le déplacement ; la charge n’étant<br />

pas liée de façon permanente à<br />

l’appareil. N’est pas considéré comme<br />

significatif un changement de niveau<br />

correspondant à ce qui est juste nécessaire<br />

pour déplacer la charge en la décollant<br />

du sol et n’est pas susceptible<br />

d’engendrer de risques en cas de défaillance<br />

du support de charge.<br />

Les appareils de levage en question sont<br />

les suivants : treuils, palans, vérins et<br />

leurs supports, ireforts de levage, pull<br />

lifts, crics de levage, dispositifs de contrôle<br />

et d’interférence, tables élévatrices,<br />

hayons élévateurs, monte-matériaux,<br />

monte-meubles, skips, appareils assurant<br />

le transport en élévation des personnes<br />

tels qu’ascenseurs de chantier, plans<br />

inclinés accessibles aux personnes, manipulateurs<br />

mus mécaniquement, équipements<br />

interchangeables installés sur les<br />

tabliers de chariots élévateurs à flèche<br />

télescopique ou non. La réglementation<br />

concerne autant les fabricants et les distributeurs<br />

de machines que les utilisateurs.<br />

En cas d’accident, les responsabilités<br />

peuvent être recherchées tant du côté du<br />

fabricant et du distributeur que du côté<br />

de l’utilisateur des machines, la sécurité<br />

du personnel et sa formation.<br />

DR<br />

Le Forum Metso s'est tenu fin novembre 2012<br />

dans les locaux de l'Hôtel Mercure de Roissy-en-France<br />

Quelles périodicités<br />

pour la vérification des appareils<br />

et accessoires ?<br />

La liste des équipements soumis à vérifications<br />

périodiques (dont le but est de<br />

déceler toute défectuosité susceptible<br />

d’être à l’origine d’une situation dangereuse,<br />

mais non de vérifier la conformité<br />

des équipements) comprend les appareils<br />

de levage, les engins de chantiers et<br />

certaines machines à risques spécifiques<br />

(presses, compacteurs à déchets, massicots…).<br />

Pour les autres machines, c’est<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 36


<strong>Maintenance</strong> en production<br />

DR<br />

DR<br />

au chef d’établissement de définir une<br />

organisation permettant de répondre au<br />

même objectif. Le résultat de ces vérifications<br />

est consigné dans un registre de<br />

sécurité (où sont également mentionnés<br />

tous les incidents, anomalies, remplacements<br />

de pièces…). Ce registre est tenu<br />

à disposition de l’inspecteur du travail et<br />

de toutes les personnes ou organismes<br />

concernés par la prévention des risques<br />

professionnels. Les vérifications périodiques<br />

ne se substituent pas à l’obligation<br />

d’effectuer les opérations de maintenance<br />

définies par le fabricant de la<br />

machine. Il est d’ailleurs recommandé<br />

d’enregistrer les opérations de maintenance<br />

des machines dans un carnet de<br />

maintenance.<br />

Pour les appareils de levage, la vérification<br />

périodique est complétée par une<br />

vérification de mise ou remise en service.<br />

Cette vérification permet de s’assurer<br />

que les appareils sont installés conformément<br />

aux spécifications prévues par<br />

la notice d’instructions du fabricant et<br />

qu’ils peuvent être utilisés en sécurité.<br />

Le carnet de maintenance est obligatoire<br />

pour ce type d’appareils (arrêté du 2 mars<br />

2004).<br />

Les appareils de levage, mus par la force<br />

humaine employée directement, utilisés<br />

pour déplacer en élévation un poste de<br />

travail, sont tenus à une vérification tous<br />

les trois mois. Les grues, les appareils de<br />

levage (mus par une énergie autre que<br />

la force humaine) utilisés pour le<br />

transport des personnes ou pour déplacer<br />

en élévation un poste de travail et appareils<br />

de levage, non conçus spécialement<br />

pour lever des personnes, mus par la<br />

force humaine employée directement et<br />

non installés à demeure, sont soumis à<br />

vérification tous les six mois. Enfin, une<br />

vérification annuelle s’impose aux appareils<br />

de levage, non conçus spécialement<br />

pour lever des personnes et autres appareils<br />

et accessoires de levage ■<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 37


<strong>Maintenance</strong> en production<br />

Retour d’expérience<br />

Une démarche en faveur<br />

de la sécurité des hommes et<br />

du matériel en exploitation minière<br />

DR<br />

18% des accidents survenus dans les carrières sont liés au matériel<br />

roulant. Ces opérations de maintenance étant particulièrement risquées,<br />

elles représentent un coût à la fois humain et financier préjudiciable<br />

à l’entreprise. C’est pourquoi Lafarge Granulats Sud, division dédiée<br />

à l’exploitation de gravières et sablières, d’extraction d’argiles et de<br />

kaolin, a mené, avec l’aide de la société Metso, son fournisseur de technologie<br />

et de services, une démarche complète pour réduire le nombre<br />

d’accidents lors des opérations de maintenance.<br />

S<br />

’inscrivant dans le modèle opérationnel<br />

de la société, Lafarge<br />

Granulats Sud a mis au point une solution<br />

applicable de manière simple et sur<br />

n’importe quel site, même si au départ,<br />

l’équipe de maintenance a rencontré des<br />

difficultés d’ordre interne. « Celles-ci<br />

ont été résolues grâce à une démarche<br />

menée avec Metso », rapporte Olivier<br />

Javelle, responsable du pôle industriel au<br />

sein de Lafarge Granulats Sud. L’entreprise<br />

possède un parc de près de cent<br />

quatre-vingt-dix appareils parmi lesquels<br />

des problèmes un peu surprenants com-<br />

me des coussinets de séries, des soufflets<br />

de vérins, des couples coniques, des<br />

pièces d’usure, des bagues, des problèmes<br />

d’alimentation, de nettoyage ou de<br />

transmission etc. « Aucun des trois sites<br />

n’est spécifiquement plus touché qu’un<br />

autre. Nous rencontrons tout autant de<br />

problèmes sur le site éruptif, calcaire<br />

et alluvionnaire, selon la taille ou selon<br />

l’organisation de la maintenance ».<br />

50% des accidents sont liés à la maintenance,<br />

c’est pourquoi l’organisation de<br />

celle-ci est primordiale. Avant tout, il<br />

s’agit de ne pas sauter les étapes de détection,<br />

de préparation, de programmation,<br />

avant de réviser, suivre puis améliorer. Il<br />

est évident que pour réduire le taux déplorable,<br />

on peut travailler sur le matériel<br />

mais également sur la fréquence des<br />

opérations comme le remplacement de<br />

pièces d’usure toutes les deux-cents<br />

heures par exemple ou encore les opérations<br />

de vidange. Il est donc essentiel<br />

de travailler à la fois sur l’outillage et sur<br />

l’organisation de la maintenance. « Mais<br />

il est aussi évident que la qualité des<br />

résultats est liée à l’implication de la<br />

hiérarchie de proximité ; si le directeur<br />

d’exploitation n’y croit pas, ça n’avance<br />

pas. »<br />

Mise en place de nombreux<br />

standards de sécurité<br />

L’entretien représente une part importante<br />

des investissements – près de 20%.<br />

La crise ayant elle aussi provoqué des<br />

bouleversements dans les volumes de<br />

production relativement importants, il a<br />

fallu créer certains leviers parmi lesquels<br />

celui de l’entretien pour réduire les coûts<br />

de maintenance. « L’idée n’a pas été de<br />

faire moins mais de faire mieux en<br />

coûtant moins cher en organisant et en<br />

anticipant ». Lagarge Granulats Sud et<br />

Metso ont entamé leur travail dans le<br />

cadre d’un contrat portant sur près de<br />

quatre-vingt-dix-huit appareils, soit près<br />

de la moitié du panel de l’entreprise.<br />

Outre son volume important, la particularité<br />

de ce parc est d’être à la fois<br />

vieillissant avec une moyenne d’âge de<br />

vingt-trois ans, et hétérogène du fait de<br />

la diversité de véhicules, de marques et<br />

de constructeurs de concasseurs et de<br />

broyeurs très différents. Avec la crise<br />

économique et industrielle, les investissements<br />

habituellement entrepris au sein<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 38


<strong>Maintenance</strong> en production<br />

DR<br />

de la société ont été revus à la baisse<br />

depuis 2008.<br />

Par ailleurs, chez Lafarge ont été mis en<br />

place de nombreux standards de sécurité,<br />

en particulier sur le travail en hauteur, la<br />

séparation des énergies, les convoyeurs,<br />

les opérations de sous-traitance etc. De<br />

nombreux documents d’experts existaient<br />

déjà au sein de l’entité, allant souvent très<br />

loin dans les détails technologiques des<br />

installations ; « or nous avons constaté<br />

que cela ne fonctionnait pas autant qu’on<br />

le souhaitait. Le nombre de casses était<br />

particulièrement élevé, celles-ci arrivant<br />

– bien sûr ! – la veille d’un 15 août ou<br />

lorsqu’il pleut... Par ailleurs, les coûts<br />

de réparation demeuraient très importants,<br />

5 000 à 40 000 euros en coûts<br />

directs de réparation, mais surtout les<br />

coûts indirects que l’on ne prend jamais<br />

le temps de mesurer en raison de l’urgence<br />

et de la priorité qui est celle de<br />

dépanner le client, à commencer par le<br />

transport, l’arrêt des installations et de<br />

production qui s’en suit et qui n’était pas<br />

programmé. » Par ailleurs, certaines<br />

compétences de personnel ont progressivement<br />

faibli : « notre personnel n’est<br />

pas incompétent mais le nombre de<br />

personnes compétentes a, en revanche,<br />

fortement régressé. Les jeunes ne sont<br />

plus formés en matériels agricoles et ont<br />

perdu des compétences techniques. Ils<br />

sont en effet plus à l’aise derrière un<br />

pupitre de commande de supervision<br />

avec un écran et une souris. C’est, pour<br />

eux, beaucoup plus ludique. En revanche,<br />

sur le terrain, avec les mesures de sécurité,<br />

tout est capoté, “carterisé’’, on ne<br />

voit plus, on n’entend plus, on ne sent<br />

ni ne ressent plus. Il est donc nettement<br />

plus compliqué à ce titre de suivre le<br />

matériel ». Quant à l’outillage, les<br />

équipes de Lafarge Granulats Sud<br />

n’étaient pas bien équipées, du moins<br />

elles ne l’étaient pas partout. De même,<br />

pour le taux d’indisponibilité des<br />

machines, l’organisation était également<br />

à revoir ; « il faut dire qu’avant la crise<br />

nous connaissions une période d’euphorie<br />

durant laquelle les machines tournaient<br />

à plein régime et en permanence.<br />

C’était seulement en cas de casse ou de<br />

panne que nous prenions le temps d’ouvrir<br />

la machine pour la réparer ».<br />

Enfin, Olivier Javelle avoue avoir<br />

rencontré des soucis en matière de<br />

connaissance du parc et de ses performances<br />

; l’idée a donc émergé de mettre<br />

en place une base de données et de classifier<br />

l’entité du parc dans un seul et<br />

même système. La difficulté résidait<br />

également dans le remplacement de<br />

certains appareils ; « le matériel mobile<br />

ou les chargeuses ne nous posent pas de<br />

problèmes particuliers – on choisit l’appareil<br />

sur catalogue, on le commande et,<br />

une fois livré, on l’installe et on procède<br />

à des démonstrations pendant un ou deux<br />

jours auprès de nos équipes avant d’entrer<br />

rapidement en production. Mais<br />

remplacer un broyeur dans un process,<br />

on se heurte très vite au problème de la<br />

ligne de production ; on est alors obligé<br />

de remplacer le tapis d’alimentation et<br />

le tapis d’évacuation... On doit donc<br />

prévoir bien à l’avance ce type d’opérations<br />

avant que le broyeur ne casse ».<br />

Utiliser les bons modes<br />

opératoires<br />

L’objectif premier de l’expertise a été pour<br />

Lafarge de pérenniser les outils de production,<br />

optimiser le fonctionnement des<br />

appareils en utilisant le savoir-faire des<br />

fabricants, maîtriser les coûts et les planifier,<br />

gérer l’approvisionnement des pièces<br />

détachées, préparer les interventions de<br />

sécurité (permis de travail, les procédures<br />

adéquates, les outillages spécifiques, les<br />

moyens de levage...). Cela permet également<br />

de remettre en état les appareils, optimiser<br />

la gestion du parc, le tout sans<br />

intervenir dans la précipitation. Enfin, par<br />

ce partenariat d’échanges entre les différents<br />

opérateurs et techniciens de Lafarge<br />

Granulats Sud et Metso, cela a rendu<br />

possible le développement de compétences<br />

en interne. À travers cette collaboration,<br />

des « kits Lafarge » ont été mis<br />

en place. Ceux-ci comprennent une checklist<br />

des visites en charge avec ses<br />

cinquante points de contrôle, la check-list<br />

des visites mécaniques avec quatre-vingtdix<br />

points de contrôle, le bilan réalisé par<br />

un expert au sein de la société Metso ainsi<br />

qu’un rapport-photo qui permet, notamment<br />

pour les personnes absentes lors de<br />

l’expertise, d’identifier immédiatement<br />

telle ou telle problématique sur un appareil,<br />

et, enfin, un devis de pièce et de<br />

remise en état. « Ainsi, pour une intervention<br />

de réparation, on sait ce qu’il y<br />

a à faire, les coûts que cette intervention<br />

engendre, la durée etc. L’intérêt est d’être<br />

en mesure de prendre une décision rapide<br />

avec son supérieur hiérarchique et d’entamer<br />

la procédure ».<br />

Autre apport de cet accompagnement de<br />

Metso : l’importance de toujours utiliser<br />

les bons modes opératoires. En d’autres<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 39


<strong>Maintenance</strong> en production<br />

DR DR<br />

termes, il s’agit de toujours s’appuyer sur<br />

les documents des constructeurs, utiliser<br />

les bonnes procédures avec l’outillage<br />

adapté ; « c’est le cas bien sûr dans un<br />

monde parfait. Dans la réalité, on fonce<br />

tête baissée en oubliant des choses<br />

importantes ». Ceci permet également de<br />

mesurer les niveaux de maintenance issus<br />

de la centralisation de toutes les expertises,<br />

en fonction de chaque site ; « par<br />

exemple, en matière d’éruptive de calcaire<br />

ou d’alluvionnaire, les appareils<br />

ne connaissent pas du tout le même type<br />

de fonctionnement : dans l’éruptif, les<br />

appareils sont ouverts toutes les 150 ou<br />

200 heures. En calcaire, leur fréquence<br />

d’ouverture se fait à l’année, et lorsqu’ils<br />

sont ouverts, on ignore les outillages<br />

adéquats. Il est donc important de graver<br />

dans le marbre ces informations, en<br />

particulier à travers des photos et des<br />

procédures ».<br />

Une gestion de parc complexe<br />

L’objet de ce partenariat a été d’améliorer<br />

et faire évoluer le contrat d’inspection via<br />

un échange avec des bilans et un plan<br />

DR<br />

d’actions annuel. Mis en place en 2007,<br />

le premier contrat n’était qu’embryonnaire,<br />

le vrai démarrage ayant eu lieu en<br />

2009. Entre 2009 et 2011, sur cette division<br />

de Lafarge, le nombre de casses<br />

importantes a été divisé par deux. En<br />

termes de planification, la sécurité –<br />

grande priorité de l’entreprise* – a été la<br />

principale bénéficiaire de ce partenariat<br />

entre les deux sociétés. Concernant le taux<br />

de fiabilité, la démarche s’est appliquée<br />

sur des installations entières, pas seulement<br />

sur des appareils en tant que tels.<br />

Les échanges ont été la clé de ce partenariat.<br />

Du côté de Metso, cette expérience<br />

a été enrichie d’une part grâce à<br />

la grande diversité de sites de production<br />

que possède le groupe français, mais<br />

également grâce au sérieux et au professionnalisme<br />

dont ont fait preuve les<br />

opérateurs de Lafarge avec les intervenants<br />

de Metso. En effet, le risque dans<br />

ce genre d’opérations est que sur le<br />

terrain, les techniciens se désintéressent<br />

de la démarche et que chacun s’occupe<br />

de ses propres machines. Or la transmission<br />

d’information sur chacune des<br />

installations, les indicateurs d’usure de<br />

pièce notamment. « Si l’opérateur<br />

démonte tout seul sa pièce, il n’apprendra<br />

rien et on aura perdu la moitié<br />

de son efficacité ». Lafarge a joué le jeu<br />

en étant strict et exigeant, en incitant<br />

chaque technicien à former les nouveaux,<br />

au point de faire signer à chacun un document<br />

attestant la présence et le bon suivi<br />

* Au niveau de la sécurité, prise en sa globalité à<br />

l’échelle du groupe, Lafarge prévoit chaque<br />

semaine un quart d’heure de sécurité transmis<br />

aux sein des différents sites de sorte que les<br />

opérateurs parlent au sujet d’un thème<br />

particulier alimenté soit en fonction de la météo,<br />

soit en fonction d’un accident qui s’est<br />

récemment produit. De plus, chaque année, au<br />

mois de juin, sont abordées des thématiques<br />

spécifiques adaptées notamment en fonction de<br />

la Drire. Un concours rend cet événement annuel<br />

plus ludique. Enfin, chaque année, le groupe<br />

travaille sur un standard en particulier, à<br />

l’exemple du standard sur le convoyeur à bande,<br />

les énergies résiduelles ou encore le travail en<br />

hauteur.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 40


<strong>Maintenance</strong> en production<br />

Une inspection approfondie des broyeurs<br />

Lafarge Granulats Sud et Metso France ont conclu le premier contrat<br />

d’inspections en 2007. En plus des machines de la gamme actuelle<br />

Metso, le contrat couvre également toutes les machines des marques<br />

anciennes servies par Metso. Il prévoit une inspection approfondie<br />

de chaque broyeur, effectuée une fois par an par un technicien de<br />

Metso, inspection réalisée en deux fois : une première visite en charge<br />

et une seconde lors d’un remplacement de pièces d’usures.<br />

« L’inspection est très complète, effectuée à partir d’une liste de contrôles<br />

détaillés qui nécessite le démontage de l’appareil et des essais à<br />

vide et en charge. Par exemple, dans le cas d’un broyeur à cône, nous<br />

contrôlons plus de 90 points. L’inspection complète prend environ une<br />

journée et demie de travail, indique Philippe Pajot, responsable des<br />

contrats de service chez Metso France. Notre inspection peut vraiment<br />

être qualifiée d’examen médical d’un broyeur et nous sommes en<br />

mesure de fournir au client un historique des interventions sur la<br />

machine. Sur la base de ce document, nous proposons à Lafarge<br />

des mesures de maintenance préventive pour assurer un fonctionnement<br />

irréprochable des équipements ».<br />

Après la visite, un bilan technique est adressé au client qui lui permet<br />

de visualiser rapidement les points sur lesquels il lui est conseillé d’intervenir.<br />

De plus, le client apprécie le fait que ces inspections offrent<br />

la possibilité d’une remise à niveau des opérateurs sur les bonnes<br />

pratiques de maintenance. L’objectif est fixé à une durée de service<br />

supérieure à vingt-cinq ans pour les concasseurs. Lafarge Granulats<br />

Sud s’applique à réunir toutes les informations concernant ses équipements<br />

de broyage. La liste des performances dressée pour chaque<br />

broyeur comporte des paramètres comme la productivité, la disponibilité<br />

ou les opportunités de remontage (complet ou pièces) et d’entretien.<br />

Selon Olivier Javelle, il n’est pas sage d’insister sur un seul<br />

paramètre, comme la disponibilité ou la capacité : « certains nouveaux<br />

broyeurs, plus productifs, peuvent s’avérer plus sensibles, certains<br />

concasseurs sont difficilement remplaçables, certains modèles sont<br />

uniques dans le parc. De ce fait, il est très important d’assurer un suivi<br />

périodique pointu, et d’avoir une vision long terme ». Lafarge vise à<br />

augmenter la durée de vie moyenne de ses concasseurs pour dépasser<br />

vingt-cinq ans d’âge moyen. La carrière de Rivolet où un broyeur<br />

BCS 4’1/4 de Metso, âgé de plus de trente ans, continue à fonctionner<br />

est un bon exemple de l’approche à long terme de la société.<br />

d’une formation. Olivier Javelle rappelle<br />

que ce n’est pas à l’expert de Metso de<br />

changer, seul, une pièce d’usure dans<br />

l’appareil. « L’idée est avant tout de<br />

partager l’expertise et l’expérience de<br />

chacun à l’occasion de ces changements<br />

de pièces et lorsqu’on ouvre la machine.<br />

Il ne s’agissait pas de transférer la<br />

charge de travail à une autre personne<br />

et d’en profiter pour faire autre chose » ■<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 41


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

Rubrique réalisée en partenariat avec le<br />

syndicat Artema<br />

TROIS NOUVEAUX ADHÉRENTS<br />

AU SEIN D’ARTEMA<br />

Elbi<br />

La société Elbi située en Seine-et-Marne,<br />

compte quinze personnes. Elle est spécialisée<br />

dans la fabrication de vis à billes rectifiées<br />

et de vis à rouleaux satellites. Elle<br />

travaille sur des pièces unitaires ou en petites<br />

séries pour les marchés de la maintenance,<br />

du retrofit ou de la pièce détachée. Depuis<br />

plus de vingt ans, la société Elbi fabrique des<br />

vis à billes de précision, rectifiées du diamètre<br />

12 mm au diamètre 140 mm et pour des<br />

longueurs allant jusqu’à 8 000 mm.<br />

Motovario<br />

Le groupe Motovario appartient à un fonds<br />

privé italien. Il compte 600 salariés pour<br />

110 millions d’euros en 2011. En France, la<br />

filiale est située dans la région lyonnaise. Sur<br />

3 000 m 2 d’ateliers, elle regroupe 21 personnes<br />

pour un chiffre d’affaires d’environ<br />

10 millions d’euros. Sarah Vaquant, arrivée<br />

en novembre 2011, en est le directeur général<br />

délégué.<br />

Nord Réducteurs<br />

Avec un chiffre d’affaires 2011 de 27 M€,<br />

deux sites de production à Villepinte et Thann<br />

où est implantée une usine de montage, Nord<br />

fait partie des leaders mondiaux des fabricants<br />

d’entraînements et propose des solutions<br />

mécaniques et électroniques. La gamme<br />

de produits Nord comprend réducteurs industriels,<br />

motoréducteurs, variateurs de vitesse,<br />

systèmes d’entraînement.<br />

POCLAIN HYDRAULICS,<br />

PROPRIÉTAIRE À 100%<br />

DE L’USINE DE GAGGIO<br />

L’entreprise est devenue pleinement propriétaire<br />

de l’usine de Gaggio, laquelle appartenait<br />

précédement à Comer Industrie. Cette<br />

acquisition a permis au groupe Poclain<br />

Hydraulics d’élargir sa gamme et proposer<br />

ainsi à ses clients des produits et système<br />

dédiés à la transmission hydrostatique de<br />

puissance mais aussi des pompes et moteurs<br />

à pistons axiaux de petite cylindrée. Plus de<br />

quinze emplois ont été créés depuis sa création.<br />

Elle permet à Poclain Hydraulics de<br />

mieux couvrir les besoins des marchés des<br />

travaux publics, des machines agricoles, des<br />

engins de manutention et des véhicules<br />

urbains.<br />

DR<br />

Artema poursuit<br />

sa politique de<br />

promotion des métiers<br />

Après avoir participé en novembre dernier au salon « l’aventure des<br />

métiers » pour faire découvrir les métiers de la mécatronique sur le<br />

stand des industries mécaniques, Artema prépare activement la semaine<br />

de l’Industrie qui se déroulera du 18 au 25 mars 2013.<br />

Lors de la semaine de l’Industrie, le<br />

syndicat interviendra auprès de trois<br />

classes de collèges des Hauts-de-Seine.<br />

Les entreprises adhérentes s’impliquent<br />

elles aussi activement, à l’image de<br />

Siam Ringspann qui participera à l’opération<br />

FIM-Cetim. Celle-ci consiste pour<br />

un industriel à se rendre dans les collèges<br />

pour présenter son entreprise accompagné<br />

d’un représentant local du Cetim.<br />

Artema développe depuis plusieurs années<br />

des outils de communication destinés au<br />

monde éducatif.<br />

Ces outils sont à disposition sur l’espace<br />

étudiant du site Internet :<br />

www.artemafrance.org<br />

La Performance énergétique<br />

des produits des professions :<br />

le grand dossier d’Artema<br />

Les industriels adhérents d’Artema se sont<br />

réunis au sein de leur groupe professionnel<br />

afin d’acter les axes de travail sur le sujet.<br />

Performance énergétique, recyclabilité et<br />

emprunte carbone, voici les thèmes qui<br />

sont ressortis et qui occuperont une attention<br />

toute particulière. Les projets d’études<br />

lancés sont jugés prioritaires et essentiels<br />

par le conseil d’administration d’Artema.<br />

Ces études permettront à terme d’obtenir<br />

les arguments nécessaires à la valorisation<br />

des technologies.<br />

Une charte pour les acteurs<br />

de l’étanchéité<br />

Les acteurs du groupe Étanchéité d’Artema<br />

ont tenu à bâtir une charte des<br />

acteurs de l’étanchéité afin de garantir<br />

une éthique professionnelle en réaffirmant<br />

les bonnes pratiques communes à<br />

la profession. Ce document est le fruit<br />

d’un travail participatif de tous les<br />

membres du groupe. Les entreprises<br />

adhérentes du groupe Étanchéité d’Artema<br />

se sont engagées à la respecter en<br />

la signant. Le document s’articule autour<br />

de cinq thèmes : L’éthique professionnelle,<br />

la qualité des produits et maîtrise<br />

des technologies, l’innovation, l’environnement<br />

et sécurité et l’amélioration<br />

continue.<br />

La charte est disponible sur le site<br />

Internet d’Artema :<br />

www.artema france.org<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 42


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

Entretien<br />

...avec Laurence Chérillat, secrétaire générale d’Artema, syndicat de la mécatronique<br />

« Nous ne sommes pas pessimistes<br />

pour 2013 »<br />

DR<br />

Le secteur de la mécatronique connaît une période difficile<br />

mais résiste en affichant une croissance quasi-nulle<br />

en 2012. Les perspectives ne s’annoncent pas catastrophiques<br />

non plus pour cette nouvelle année mais le<br />

marché demeure très inégal. Le point avec Laurence<br />

Chérillat qui nous présente également les grandes orientations<br />

d’Artema pour 2013.<br />

➤ <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> :<br />

Comment s’est porté le secteur de la<br />

mécatronique en 2012 ?<br />

Laurence Chérillat : Si 2012 a vu une<br />

certaine stabilité avec une timide croissance<br />

comprise entre 0 et 2% (hors automobile),<br />

le marché en France et plus<br />

globalement en Europe va plutôt mal.<br />

Nous avons d’ailleurs connu un mois de<br />

septembre catastrophique. Pour autant,<br />

nous ne sommes pas pessimistes pour<br />

2013 mais on mise sur le même niveau<br />

de croissance. Il n’y a pas de raisons<br />

majeures pour que le marché s’effondre.<br />

Notons toutefois que la France, par<br />

rapport à certains pays européens, ne s’en<br />

sort pas si mal. Au nord de l’Europe, la<br />

croissance commence à bien freiner et<br />

l’Allemagne, cette année, s’est prise une<br />

grande « claque » et présente des résultats<br />

nettement moins convaincants que<br />

l’Hexagone.<br />

Il ne faut pas oublier cependant qu’Outre-<br />

Rhin, l’activité avait redémarré beaucoup<br />

plus fortement qu’ailleurs après le<br />

passage de la crise.<br />

➤ Et le marché international ?<br />

Nos entreprises membres du syndicat<br />

exportent en moyenne 50% de leur<br />

production et profitent d’une bonne tenue<br />

des marchés nord-américain et russe, tout<br />

comme dans les pays du Golfe. En<br />

revanche, le marché des pays émergents<br />

ne se porte pas bien. En Afrique du Sud,<br />

la conjoncture n’est pas bonne en ce<br />

moment, tout comme en Chine et en<br />

Inde, pays dont la croissance connaît des<br />

signes de baisse. Le Maghreb rencontre<br />

aussi une situation difficile même si la<br />

Tunisie, indépendamment des événements<br />

politiques que le pays traverse,<br />

reprend quelque peu des couleurs. Le<br />

Maroc est toujours dynamique mais la<br />

croissance algérienne reste paralysée.<br />

➤ Quels sont les marchés les plus<br />

dynamiques ?<br />

Le secteur de l’agroalimentaire se maintient<br />

à un rythme stable. Quant au marché<br />

de l’énergie, celui-ci demeure plutôt bon<br />

grâce notamment au nucléaire qui tire<br />

l’activité et les investissements vers le<br />

haut (ce qui n’est en revanche pas le cas<br />

de l’éolien – en position difficile – ni le<br />

photovoltaïque). Il en est de même pour<br />

l’Oil & Gas, l’aéronautique ainsi que le<br />

ferroviaire qui se maintiennent à un bon<br />

niveau. Enfin, les activités liées aux<br />

extractions dans les mines et les carrières<br />

se portent bien. Pour le reste, on en est<br />

au point mort et le marché demeure dans<br />

l’incertitude ; nous ne voyons rien venir.<br />

Les projets ne sont pas stoppés mais<br />

peuvent prendre davantage de retard.<br />

Aussi, les entreprises n’annulent pas leurs<br />

commandes mais se montrent beaucoup<br />

plus prudentes.<br />

➤ Le syndicat suit-il la tendance de ces<br />

marchés ?<br />

Non, dans la mesure où le syndicat a<br />

gagné en adhérents. Cinq ans après sa<br />

création, nous constatons avec satisfaction<br />

que le tournant de la mécatronique<br />

a été bien pris par tout le monde, ce qui<br />

fait d’Artema un syndicat reconnu<br />

comme tel. De nombreux travaux y ont<br />

été menés et le syndicat attire toujours<br />

plus d’industriels, si bien que nous avons<br />

accueillis de nouveaux adhérents l’an<br />

dernier et de nouveaux arrivants sont<br />

prévus pour 2013, en particulier dans le<br />

domaine des transmissions mécaniques<br />

(servomoteurs, motoréducteurs...).<br />

➤ Quelles sont les perspectives<br />

d’Artema pour 2013 ?<br />

L’année 2012 a été marquée par l’arrivée<br />

de Bruno Grandjean à la présidence et<br />

d’un nouveau conseil. Cette année, nous<br />

allons mener un grand projet sur la<br />

performance énergétique avec un axe<br />

supplémentaire sur la recyclabilité et<br />

l’empreinte carbone. Nous avons en effet<br />

constaté que rien ne semble exister en<br />

la matière au niveau mondial. Ainsi, nous<br />

souhaitons mettre à la disposition des<br />

entreprises un référentiel commun afin<br />

de pouvoir calculer par exemple la<br />

performance d’un réducteur ou d’une<br />

pompe hydraulique etc. Nous avons pour<br />

commencer sélectionné avec le Cetim les<br />

produits sur lesquels nous allons travailler.<br />

Enfin, autre sujet, nous souhaitons<br />

renforcer la partie « économie »<br />

d’Artema avec la création prochainement<br />

d’un indicateur global de conjoncture ■<br />

Propos recueillis<br />

par Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 43


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

En pratique<br />

La lubrification, une question<br />

trop souvent mise de côté<br />

DR<br />

Les opérateurs, dans la – trop – grande majorité des cas, ignorent tout<br />

de l’état de l’huile de leur machine ou d’un compresseur. Or s’intéresser<br />

à la lubrification d’une machine revient précisément à s’attaquer<br />

au cœur de l’installation. Comme le rappelle Thierry Gauffreteau, chef<br />

de produit chez Fuchs Lubrifiant, « les techniciens de maintenance s’aperçoivent<br />

de l’ampleur des dégâts lorsqu’ils ouvrent le capot de la machine<br />

et constatent que de nombreuses saletés s’y sont incrustées ». Les problèmes<br />

de lubrification sont avant tout liés à une mauvaise filtration et à<br />

une méconnaissance de cette question encore trop négligée.<br />

Même si les produits mis sur le<br />

marché présentent une quasiabsence<br />

de particules, poussant à un<br />

degré extrême le niveau de filtration des<br />

huiles, lors de la phase de remplissage,<br />

des particules microscopiques peuvent<br />

toutefois s’infiltrer dans le produit ou<br />

dans la machine, polluant ainsi l’installation<br />

et présentant un risque pour le<br />

process. « Rien ne garantit malheureusement<br />

une huile parfaitement neutre et<br />

exempte de saletés lorsque celle-ci est<br />

transférée dans la machine au moment<br />

du remplissage, alerteThierry Gauffreteau.<br />

De plus, même si on est capable de livrer<br />

des produits directement filtrés chez<br />

nous, cette opération représente des<br />

coûts trop importants pour constituer une<br />

opération rentable de maintenance<br />

préventive. En revanche, nous disposons<br />

de laboratoires et de spécialistes dans le<br />

domaine de la filtration. Par ailleurs, nos<br />

services assurent en outre des prestations<br />

de suivi des huiles contenues dans<br />

les installations industrielles ». Un<br />

service qui peut se révéler financièrement<br />

intéressant dans la mesure où une<br />

mauvaise lubrification présente des<br />

risques de casses en cas d’échauffement<br />

trop importants et d’arrêts de production.<br />

Quelques conseils de spécialiste<br />

De nombreux industriels négligent<br />

encore le lubrifiant en tant que tel et, à<br />

l’instar de l’outillage par exemple qui<br />

semble connaître le même sort dans les<br />

ateliers, considèrent ces produits comme<br />

un simple consommable. C’est pourquoi<br />

le prix des produits pourtant bien spécifiques<br />

en fonction des applications qui<br />

lui sont adressées, demeure le seul et<br />

unique critère. « Pourtant,<br />

il existe de nombreuses<br />

solutions, les unes étant<br />

destinées à l’usinage dont<br />

le principal problème est la<br />

forte présence d’eau propice<br />

au développement<br />

bactérien, les autres aux<br />

compresseurs frigorifiques<br />

par exemple ; ces derniers<br />

sont conditionnés sous<br />

azote avec une capsule<br />

soudée pour éviter tout<br />

contact avec l’humidité.<br />

L’huile descend en effet<br />

DR<br />

très bas en température et l’humidité<br />

risque la formation de petits glaçons qui<br />

pourraient endommager ou casser le<br />

compresseur ». On est loin d’une simple<br />

huile de vidange... Plus qu’un coût, une<br />

huile peut aussi devenir rentable en<br />

augmentant la durée de vie des machines<br />

et en réduisant les opérations de maintenance<br />

dues à des pannes de plus en plus<br />

fréquentes.<br />

Il convient de bien choisir son lubrifiant<br />

et d’éviter le recours systématique au<br />

« bas prix ». Un choix qui devient stratégique<br />

et doit davantage s’orienter vers<br />

des huiles dotées d’une plus grande capacité<br />

à absorber la chaleur ; d’autant que<br />

Thierry Gauffreteau rappelle que les<br />

machines sont aujourd’hui de plus en<br />

plus complexes et beaucoup comportent<br />

des circuits hydrauliques avec des<br />

commandes très précises. « Pour des<br />

machines réglées au micron, c’est le<br />

lubrifiant qui fait avancer la machine.<br />

Sans compter que les broches tournent<br />

de plus en plus vite. Il ne faut pas oublier<br />

que s’il y a un manque de lubrification<br />

à haute température, c’est exponentiel.<br />

La durée de vie de l’huile se réduit en<br />

fonction de la montée en température sur<br />

un compresseur. N’oublions pas que les<br />

intervalles d’une lubrification atteignent<br />

4 000 heures pour des températures<br />

allant jusqu’à 10°, mais si lorsque cellesci<br />

atteignent 100°, la durée de vie de<br />

l’huile est divisée par deux. » ■<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 44


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

Retour d'expérience<br />

Bien connaître sa machine<br />

pour mieux l'entretenir<br />

Les problèmes de lubrification peuvent être contrés en adoptant de bonnes pratiques d’utilisation de ces<br />

produits de lubrification. Mais le meilleur moyen de lutter contre ce « fléau » qui gangrène les machines<br />

est encore de revenir aux bases de la mécanique. Bien entretenir sa machine, y compris pour des opérations<br />

simples de maintenance préventives, c’est encore de bien la connaître.<br />

➤ <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> :<br />

Pouvez-vous vous présenter (poste et parcours) ainsi que<br />

les activités de CMD et ses domaines d’intervention ?<br />

Michel Pasquier : Depuis presque onze ans je suis responsable<br />

support technique chez CMD Engrenages et Réducteurs.<br />

Auparavant, pendant un peu plus de onze ans, ingénieur au<br />

service Transmissions mécaniques du Cetim à Senlis. CMD<br />

est un concepteur et fabricant de transmissions de puissance<br />

par engrenages pour les industries telles que la mine, la cimenterie,<br />

la sidérurgie, le sucre, etc. Le métier est celui des couples<br />

importants et les basses vitesses. Les appareils ainsi fabriqués<br />

peuvent avoir des masses importantes. CMD a aussi une activité<br />

de service pour l’installation, la mise en route, la maintenance<br />

et la réparation des transmissions de puissance par<br />

engrenages.<br />

sive, comme par exemple les ruptures d’arbre après propagation<br />

en fatigue d’une fissure, pour lesquelles on ne voit que<br />

le stade rupture finale brutale.<br />

➤ Quelles sont les causes de ces problèmes et, parmi elles,<br />

que représente la lubrification dans les pannes ou les<br />

dysfonctionnements ?<br />

Les causes des problèmes rencontrés vont de la conception<br />

(heureusement assez rare… mais ça existe) à l’utilisation en<br />

passant par les matériaux et traitements thermiques et la<br />

➤ Quelles sont les problématiques de vos clients industriels<br />

en matière de maintenance ? Avez-vous quelques<br />

exemples concrets (sans forcément citer le nom de vos<br />

clients) de problèmes intervenus sur certaines machines<br />

ou installations ?<br />

À intervenir sur des installations dans beaucoup d’industries<br />

lourdes et un peu partout dans le monde, on rencontre des<br />

problèmes de toutes sortes. Puisqu’on aborde la maintenance,<br />

ici il est nécessaire de préciser les différentes maintenances.<br />

La maintenance préventive, tout d’abord, est une intervention<br />

programmée au cours de laquelle on traite un problème qui<br />

avait été détecté auparavant. Au cours de ces opérations de<br />

maintenance préventive, il n’est pas interdit de découvrir et<br />

traiter d’autres problèmes qui sont visibles uniquement à cet<br />

instant. Ensuite vient la maintenance curative qui se définit<br />

comme une intervention suite à un incident en service qui a<br />

conduit à l’arrêt d’une installation. Ainsi, les « pathologies »<br />

qu’on traite lors des interventions de maintenance vont des<br />

usures aux ruptures – même si tout dépend de la classification<br />

qu’on prend. La maintenance préventive va traiter de<br />

pathologies « évolutives », mais dont on maîtrise dans une<br />

certaine mesure la progression (usures, fatigue à la pression<br />

de contact…). La maintenance curative va traiter de pathologies<br />

« brutales », même si certaines sont la conclusion d’un<br />

phénomène évolutif dont on n’a pas pu voir la phase progres-<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 45


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

DR<br />

DR<br />

Exemple de centrales de lubrification particulièrement mal entretenues...<br />

lubrification. Avant d’aller plus loin dans<br />

la lubrification et ce qu’elle représente<br />

dans les problèmes en mécanique, arrêtons-nous<br />

quelques temps sur quelques<br />

notions de base de mécanique. La mécanique<br />

ce n’est ni plus ni moins que<br />

l’étude et la réalisation de liaisons.<br />

Depuis qu’il a commencé à développer<br />

des ensembles mécaniques (c’est-à-dire<br />

depuis l’antiquité) l’homme a été confronté<br />

à un phénomène : Le frottement.<br />

Dans certains cas (liaisons complètes)<br />

il a cherché à utiliser au mieux cette<br />

propriété, alors que dans les liaisons<br />

incomplètes – celles qui transforment un<br />

mouvement – il a cherché à en réduire<br />

son effet. Il a (inconsciemment) copié ce<br />

qui se passe au niveau des articulations<br />

du règne animal où elles sont recouvertes<br />

d’une substance qui facilite le glissement<br />

et évite de transformer toute l’énergie<br />

destinée à réaliser un mouvement en<br />

chaleur.<br />

Bien avant que l’impact environnemental<br />

des produits et autre empreinte carbone<br />

soient devenus à la mode, l’économie<br />

d’énergie (c’est-à-dire la limitation de la<br />

transformation de l’énergie en chaleur)<br />

a toujours été au cœur des préoccupations<br />

des constructeurs d’éléments mécaniques.<br />

Ainsi, dès l’antiquité, l’homme<br />

a introduit un troisième corps entre les<br />

surfaces en contact – de manière rustique<br />

– et la lubrification est née. Au cours du<br />

temps, les produits se sont améliorés<br />

(utilisations de produits minéraux au lieu<br />

de produits végétaux ou animaux) et la<br />

mise en œuvre aussi. Même si dans<br />

l’étude théorique des liaisons mécaniques,<br />

la notion de jeu n’apparaît généralement<br />

pas, elle est fondamentale pour<br />

le bon fonctionnement et la réalisation<br />

d’une lubrification au niveau des liaisons.<br />

En fait c’est rarement le lubrifiant<br />

mais quasiment toujours les conditions<br />

de lubrification qui sont soit à l’origine<br />

soit un facteur aggravant dans les<br />

problèmes qu’on rencontre. Je n’ai pas<br />

de chiffre précis récent, mais sur ce<br />

constat, la possibilité pour la lubrification<br />

d’y être pour quelque chose dans un<br />

incident, cela commence à être « représentatif<br />

».<br />

➤ Au-delà de la simple lubrification,<br />

vous évoquiez les problèmes de jeu.<br />

Pouvez-vous développer cet aspect ?<br />

Simplement pour des questions de<br />

montage, il est nécessaire d’avoir un<br />

espace entre les surfaces à assembler.<br />

Ceci est aussi vrai lors du montage des<br />

liaisons mécaniques complètes comme<br />

les liaisons frettées pour lesquelles on<br />

chauffe ou refroidi l’une des pièces pour<br />

pouvoir les assembler même si au final<br />

lorsque la liaison est réalisée, il n’y a plus<br />

de jeu (serrage). Quel que soit le régime<br />

de lubrification (modèle qui permet de<br />

définir le mécanisme d’établissement<br />

d’un film lubrifiant qui sépare les<br />

surfaces en contact), le lubrifiant doit<br />

pouvoir être amené au voisinage de l’entrée<br />

du film lubrifiant à former. Pour cela,<br />

il est nécessaire qu’en dehors des<br />

surfaces qui doivent être en contact dans<br />

la liaison, il existe un espace qui doit<br />

pouvoir contenir ce lubrifiant. De plus,<br />

même si on cherche, via le film lubrifiant<br />

à diminuer les frottements donc la<br />

production de chaleur, il en est quand<br />

même produit (le rendement n’est pas<br />

égal à un), ce qui conduit à une dilatation<br />

des pièces qui forment la liaison<br />

mécanique. Cette dilatation n’est pas<br />

forcément la même pour chacune de ces<br />

pièces et il peut y avoir une diminution<br />

du jeu en régime de fonctionnement<br />

transitoire et/ou établi. Le lubrifiant sert<br />

aussi à évacuer la chaleur produite dans<br />

la liaison.<br />

➤ Quels lubrifiants choisir ? Comment<br />

ne pas se tromper ?<br />

En préambule, la lubrification des organes<br />

mécaniques se fait essentiellement soit<br />

avec de l’huile, soit avec de la graisse<br />

(mécanique industrielle). Je passe sur tout<br />

ce qui est lubrifiants solides, revêtements,<br />

etc. Ensuite la séparation des surfaces se<br />

fait à l’aide d’un film lubrifiant qui est<br />

soit d’origine hydrodynamique soit d’origine<br />

élastohydrodynamique.<br />

Plus rarement, on est dans un régime de<br />

lubrification dit « mixte » quand les<br />

vitesses de glissement entre les surfaces<br />

sont très faibles (C’est notamment le cas<br />

des engrenages nus d’entraînement de<br />

tubes tournants).<br />

La seule grandeur physique qui est<br />

normalisée et qui intervient – directement<br />

ou indirectement – dans les<br />

modèles de calcul des deux méthodes de<br />

lubrification citées ci-avant est la viscosité<br />

cinématique. Il faut choisir un<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 46


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

lubrifiant dont la viscosité cinématique – à la température<br />

estimée de fonctionnement de la liaison – assurera une séparation<br />

des surfaces en contact. Les lubrifiants utilisés dans les<br />

transmissions de puissance mécanique sont – à quelques exceptions<br />

près – additivés, notamment par l’extrême pression qui<br />

augmente le pouvoir séparateur des surfaces. Enfin, les lubrifiants<br />

peuvent être à base complètement minérale, des produits<br />

de synthèse à base minérale (Polyalphaoléfine) ou complètement<br />

synthétique (Polyglycole). En dehors de la viscosité<br />

cinématique, les performances lubrifiantes sont croissantes<br />

dans cet ordre (le prix aussi !). Pour ce qui est de la viscosité<br />

cinématique, sa variation avec la température décroit dans<br />

l’ordre des produits indiqués ci-avant.<br />

D’une manière générale, ce sont les bases minérales qui sont<br />

employées. Si les conditions environnementales sont particulières,<br />

on utilisera des huiles type polyalphaoléfine pour<br />

limiter les variations de la viscosité cinématique. Il n’y a que<br />

pour les engrenages roue et vis tangents du fait du glissement<br />

important entre les surfaces qu’on utilisera quasi-systématiquement<br />

un lubrifiant type polyglycole. Depuis quelques<br />

temps, la notion d’impact environnemental apparaît et pour<br />

certaines applications, on demande des lubrifiants « biodégradables<br />

». Par rapport à cette notion, les lubrifiants de type<br />

polyglycole ont de très bonnes propriétés de biodégradabilité,<br />

mais ils ne sont pas reconnus comme tels sur le papier…<br />

➤ Dans quelles solutions technologiques est-il judicieux<br />

d’investir (capteurs...) ? Ces produits sont-ils devenus<br />

nécessaires ou restent-ils de simples outils complémentaires<br />

?<br />

Pour assurer une lubrification correcte il faut s’assurer d’une<br />

part, que le lubrifiant est apte à sa fonction et, d’autre part,<br />

pour ce qui concerne essentiellement la lubrification à l’huile,<br />

que le système de lubrification fonctionne correctement. Votre<br />

médecin ne vous prescrit pas systématiquement des examens<br />

cliniques de haute technologie (et particulièrement coûteux !).<br />

La bonne vielle prise de sang donne toujours autant de renseignements.<br />

C’est la même chose avec les lubrifiants : un prélèvement et<br />

une analyse régulière permettent très facilement de suivre<br />

l’évolution des caractéristiques lubrifiantes mais aussi de<br />

détecter si une dégradation est en cours par la mesure des taux<br />

de ce qui est appelé « les métaux d’usure ».<br />

Il n’en reste pas moins que depuis des années, des systèmes<br />

d’analyse in situ pour des équipements mobiles sont en développement.<br />

Pour les équipements fixes, depuis longtemps, les<br />

systèmes de lubrification sont équipés de capteurs qui<br />

surveillent et autorisent et/ou stoppent leur fonctionnement.<br />

Aujourd’hui, les développements technologiques ne sont pas<br />

prioritairement orientés vers la surveillance des lubrifiants<br />

eux-mêmes ■<br />

Propos recueillis<br />

par Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 47


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

Communiqué<br />

Partenaire de la maintenance<br />

intelligente<br />

Depuis 30 ans, Lubcon conçoit, produit et commercialise<br />

des graisses et des huiles pour l’industrie. Une expérience<br />

qui peut souvent faire la différence. Le savoir-faire<br />

de Lubcon associe tout à la fois travail de laboratoire, réponse<br />

à des cahiers des charges industriels et des retours d’expérience.<br />

Parmi une offre très diversifiée de produits de maintenance,<br />

Lubcon propose une large gamme de sprays et de graisses<br />

pour les applications standards, mais également des huiles et<br />

des graisses pour les pompes à vide (du vide moyen au vide<br />

poussé) permettant une sécurité de maintenance et des intervalles<br />

de vidange ou de maintenance allongées, en présence<br />

d’air ou d’oxygène et gaz corrosifs.<br />

Une offre diversifiée pour la maintenance<br />

Lubcon produit une gamme de lubrifiants alimentaires (certifications<br />

NSF H 1 et Ins), des huiles et des graisses hautes<br />

températures pour tout type de fours industriels, des graisses<br />

hautes vitesses pour roulements de machine outils, des lubrifiants<br />

biodégradables pour le secteur du transport (notamment<br />

les tramways et les métros), de même que pour les équipements<br />

extérieurs. Toute une gamme spécifique est dédiée à l’industrie<br />

des machines-outils. Graissage de roulements en basses<br />

ou hautes températures, facteurs de vitesse faibles à élevés<br />

(2.2 Mio n.dm), fortes charges, humidité : Lubcon traite toutes<br />

les problématiques de maintenance. De même que la maintenance<br />

de ventilateurs, glissières, convoyeurs et bandes<br />

transporteuses, ou encore les chaînes, à vitesses lentes à<br />

élevées, de charges élevées, voire en présence de poussière…<br />

Un service complémentaire, les applicateurs<br />

Parce qu’un bon lubrifiant doit aussi être bien appliqué, au<br />

juste nécessaire et au bon moment, Lubcon a mis au point une<br />

gamme d’applicateurs sous sa marque et développé des partenariats<br />

pour la fourniture des centrales de lubrification. La<br />

société offre ainsi des graisseurs électromécaniques de 1 à<br />

6 points, des centrales de type TLB pour la lubrification de<br />

chaînes hautes vitesses (fabrication de boîtes boissons, chaînes<br />

de fours dans l’industrie de l’isolation et des cimenteries…),<br />

une centrale « Easymatic » qui permet d’alimenter jusqu’à<br />

20 points dans un rayon de 5 mètres, notamment pour des<br />

applications en cartonneries, papeteries, plasturgie… ■<br />

En pratique<br />

Tout ce qu’il faut savoir<br />

sur les guidages linéaires<br />

L’utilisation des guidages linéaires est devenue monnaie courante dans<br />

l’industrie. À vrai dire, et à en croire deux spécialistes du domaine au<br />

sein de SKF, ils sont partout... et fonctionnent le plus souvent sans entretien.<br />

À un point tel que leur présence va jusqu’à se faire oublier. Mais<br />

il y a des choses à savoir. SKF apporte des précisions. Grégor Caillon,<br />

ingénieur d’application chez SKF France à Montigny-le-Bretonneux,<br />

et Frédéric Bondono, responsable de vente mécatronique chez<br />

SKF France, nous font part de leurs avis.<br />

➤ <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> :<br />

Qu’entend-on par guidage linéaire ?<br />

Frédéric Bondono et Grégor Caillon :<br />

Un guidage linéaire est formé par un<br />

ensemble de composants (de fabrication<br />

précise), permettant de créer une translation<br />

sur un axe donné. Cette configuration<br />

est particulièrement utilisée en<br />

machine-outil (nous évoquerons un peu<br />

plus tard d’autres exemples d’applications).<br />

Le dispositif (rail, chariot) est<br />

DR<br />

Photo 1<br />

conçu pour maintenir une pièce dans une<br />

position donnée, dans un axe donné<br />

(noté x sur la photo 1), de manière<br />

précise, en évitant toute déviation dans<br />

les trois dimensions spatiales : lacet (z),<br />

roulis (x), tangage (y).<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 48


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

DR<br />

Photo 2<br />

DR<br />

Photo 3<br />

Outre le maintien du positionnement<br />

géométrique, le dispositif reprend l’essentiel<br />

des forces appliquées à la pièce.<br />

La photo n°3 présente un aperçu de la<br />

gamme de guidage linéaire SKF.<br />

De gauche à droite, nous pouvons apercevoir<br />

les douilles à billes dont les atouts<br />

résident dans le fait qu’ils sont à la fois<br />

simples et économiques. Ils présentent<br />

aussi une course illimitée, un auto-alignement,<br />

une pré-charge ajustable ainsi<br />

qu’une excellente étanchéité. Ils existent<br />

également en version résistante à la<br />

corrosion. Ensuite, au milieu, se trouvent<br />

les guidages à billes sur rail LLT. D’une<br />

course illimitée, ces équipements présentent<br />

une bonne rigidité capable de résister<br />

à des couples dans toutes les directions.<br />

Ils sont directement prêts à monter et<br />

permettent des opérations de maintenance<br />

plus simples et une plus grande<br />

fiabilité. Enfin, à droite, se trouvent les<br />

rails de guidage linéaire de précision.<br />

Cette gamme modulaire aux différentes<br />

cages d’éléments roulants est un équipements<br />

de haute précision, d’une grande<br />

capacité de charge et d’une rigidité<br />

élevée. Dans la suite de cet entretien, il<br />

sera uniquement question de la gamme<br />

standard LLT.<br />

➤ Quelle place occupent-ils aujourd’hui<br />

dans l’industrie ?<br />

Introduits sur le marché il y a une trentaine<br />

d’années, les guidages linéaires se<br />

sont aujourd’hui fortement démocratisés<br />

grâce à leurs prix nettement plus compétitifs<br />

qu’autrefois, et banalisés du fait<br />

d’une technologie désormais standardisée.<br />

Ce qui explique leur présence dans<br />

toutes les industries. On les trouve<br />

notamment dans l’automatisation industrielle<br />

(manutention, robotique...), les<br />

presses d’injection de matière plastique<br />

(ouverture/fermeture des moules), la<br />

machine-outil (machines transfert à<br />

déplacements rapides, machines à bois,<br />

taillage de verres de lunette par meulage<br />

avec grande répétabilité...), dans le<br />

secteur du médical (table médicale,<br />

analyses biologiques...), l’imprimerie et<br />

l’emballage, sans oublier les machines<br />

de contrôle (pièces en mouvement défilant<br />

devant une caméra...).<br />

➤ À quelles problématiques répondent-ils<br />

(sécurité, productivité...) ?<br />

Sachant que la capacité de charge n’est<br />

– généralement – pas un problème (les<br />

produits catalogue supportent largement<br />

les charges demandées), la principale<br />

préoccupation est celle de la durée de vie.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 49


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

DR<br />

DR<br />

Photo 4<br />

Cette problématique peut aussi s’exprimer<br />

en termes de fiabilité. La durée<br />

de vie est directement influencée par le<br />

maintien d’une bonne lubrification et<br />

d’une bonne étanchéité (voir plus loin).<br />

La question de la capacité de charge<br />

concerne le constructeur de la machine<br />

qui fait le choix de nos produits, tandis<br />

que la question de la durée de vie<br />

concerne évidemment l’utilisateur (qui<br />

peut être amené à remplacer le produit<br />

SKF). La durée de vie d’un guidage<br />

linéaire se chiffre généralement en<br />

millions de kilomètres parcourus par le<br />

chariot. Autre problématique : le rendement.<br />

Le gain d’énergie est à prendre en<br />

considération selon le type de guidage.<br />

Par exemple, SKF offre des produits au<br />

rendement bien supérieur au guidage à<br />

friction. L’interchangeabilité est également<br />

un élément prédominant. Pour l’utilisateur<br />

; il est en effet important de<br />

disposer de composants conformes<br />

(dimensionnellement) aux normes ISO<br />

pour une bonne interchangeabilité. Enfin,<br />

l’une des principales préoccupations des<br />

industriels relève du fonctionnement en<br />

Photo 6<br />

DR<br />

Photo 5<br />

environnement hostile et dans les environnements<br />

pollués (gaz, poussières...),<br />

ce qui impose des solutions techniques<br />

dédiées à ces environnements (avec<br />

notamment une bonne étanchéité).<br />

➤ Et notamment en matière de maintenance<br />

? En quoi réduisent-ils les<br />

opérations de maintenance ?<br />

Sur le guidage à billes sur rails le plus<br />

courant (la gamme SKF LLT), par conception<br />

même, les produits présentent des<br />

caractéristiques intéressantes pour la maintenance.<br />

Alors que sur une machine, le<br />

guidage était considéré comme « le parent<br />

pauvre de la maintenance », alors que les<br />

roulements ont toujours été rendus plus<br />

accessibles par le constructeur. Par<br />

« nature », les guidages se situent très<br />

souvent sous la machine et sont difficilement<br />

accessibles.Très peu de constructeurs<br />

ont intégré la spécificité de cette maintenance<br />

des guidages. Mais fort heureusement,<br />

ils sont de plus en plus nombreux à<br />

intégrer des centrales de lubrification sur<br />

leurs équipements. D’ailleurs, SKF Lubrication<br />

Systems en fournit.<br />

SKF a ainsi prévu dès la conception<br />

deux boitiers (réservoirs) de<br />

lubrification intégrés dans le<br />

chariot standard. Ceci permet<br />

d’espacer le temps de service et<br />

d’augmentation l’autonomie, ce<br />

qui donne davantage de souplesse<br />

à l’équipe de maintenance en<br />

espaçant l’intervalle de lubrification.<br />

Disponible en option,<br />

on a également la possibilité<br />

d’accroître la performance de<br />

l’étanchéité avec des racleurs<br />

supplémentaires (le cas échéant,<br />

des racleurs métalliques). Pour<br />

maintenir une bonne lubrification,<br />

il est essentiel de maintenir une<br />

bonne étanchéité. Dans la conception<br />

du LLT, ont été intégrés des<br />

DR<br />

Photo 7<br />

joints supplémentaires en standard, ainsi<br />

qu’une double lèvre à droite et à gauche,<br />

en haut et en bas.<br />

➤ Concernant l’entretien de ces systèmes,<br />

comment faut-il s’y prendre ?<br />

Quelles sont les bonnes pratiques à<br />

adopter et les erreurs à éviter ?<br />

Naturellement, tout dépend de l’application.<br />

Vitesse ou charge, la problématique<br />

est différente. Idéalement, il est<br />

important de ne pas laisser un guidage à<br />

billes sur rail sans lubrification. Lorsque<br />

la bille roule directement sur le métal, le<br />

dispositif s’abime. Il est aussi primordial<br />

de bien connaître son application : estelle<br />

critique ou non ? Lorsque l’application<br />

est simple, on peut s’affranchir<br />

d’une maintenance régulière, notamment<br />

grâce aux réservoirs.<br />

Ainsi, bien renseigner l’application dans<br />

son plan de maintenance préventive est<br />

une des clés de réussite. Au sein de SKF,<br />

nous sommes en mesure de conseiller,<br />

au cas par cas, l’utilisateur afin qu’il<br />

programme son intervalle de lubrification.<br />

Sur certaines applications, on pourra<br />

se limiter à un regraissage tous les trois<br />

ans. Dans l’application critique, c’est<br />

l’étanchéité qui fera la différence. Avec<br />

une bonne étanchéité, l’utilisateur fera<br />

dans le même temps une économie de<br />

lubrifiant.<br />

Le service maintenance pourra, au cas<br />

par cas, choisir de mettre en stock un ou<br />

deux chariots « sur étagère » ■<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 50


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

Communiqué<br />

Hepcomotion : un temps d’avance<br />

dans l’agro-alimentaire<br />

Des millions de guidages Hepco, standard ou sur-mesure, sont utilisés dans le monde entier pour des<br />

applications requérant une production automatisée et des cadences élevées : automobile pour les<br />

manipulations lourdes (transfert de pièces de carrosserie), plasturgie (systèmes de déchargement<br />

de presse d’injection), emballage, médical…, mais aussi agro-alimentaire. Un dernier secteur sur<br />

lequel Hepco est particulièrement bien positionné, avec des gammes inox répondant aux standards<br />

exigés et des solutions parfaitement adaptées à ce type de milieux. Coup d’œil sur un « cas client »,<br />

démontrant tout le savoir-faire du groupe, référence dans le guidage à galets depuis 1969.<br />

C<br />

’est à un client constructeur de machines<br />

spéciales, la société IDEC basée à<br />

Genissieux (26), qu’Hepco a récemment fourni<br />

des rails linéaires 100% inox de la gamme SL2.<br />

A la demande d’un fromager industriel, l’entreprise<br />

drômoise a conçu un retourneur de claies<br />

de fromages, grilles sur lesquelles sont déposés<br />

les fromages pendant la période d’égouttage et<br />

d’affinage. Mobile et compacte, cette machine,<br />

qui intègre les solutions techniques d’Hepco,<br />

a permis d’automatiser un processus jusque là<br />

réalisé manuellement et impliquant de nombreuses<br />

manipulations humaines.<br />

Avec une cadence soutenue (pouvant aller<br />

jusqu’à 400 claies par heure), le gain de temps<br />

est significatif : l’opérateur y dépose les claies,<br />

qui sont ensuite chargées par la machine, dépilées,<br />

retournées et reposées à la sortie, niveau<br />

par niveau. « En plus de leur fiabilité, de leur<br />

rigidité et de leur précision, les guidages Hepco<br />

ont l’avantage de pouvoir être entièrement<br />

nettoyés et décontaminés, car ils ne présentent<br />

DR<br />

aucune cavité ou zone de rétention, précise Cyril<br />

Clément, directeur commercial d’Hepco France.<br />

Nous sommes actuellement les seuls sur le<br />

marché à proposer une gamme inox aussi<br />

étendue (guidages linéaires comme circulaires).<br />

Un atout qui nous démarque et nous amène<br />

aujourd’hui à réaliser un chiffre d’affaires croissant<br />

dans l’agro-alimentaire. D’autres secteurs<br />

comme l’industrie pharmaceutique, la production<br />

médicale ou le nucléaire, rencontrant les<br />

mêmes contraintes techniques, s’intéressent<br />

également à ces applications. » ■<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 51


Prévention des risques au travail<br />

Interview<br />

Quelques règles simples<br />

pour se protéger du froid<br />

Face au froid, se couvrir n’est pas aussi simple que cela en a l’air. Et<br />

les risques ne se limitent pas à un simple rhume. Comme l’explique<br />

Marjolaine Lin, responsable technique au sein du Syndicat national du<br />

marché de la prévention et de la protection (Synamap), spécialisée dans<br />

les questions de normalisation et la veille stratégique, respecter la législation<br />

en vigueur et agir avec du bon sens permettent de réduire les<br />

risques de façon significative.<br />

➤ <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> :<br />

Dans l’industrie, à quels enjeux et<br />

risques sont confrontés les opérateurs<br />

qui travaillent à l’extérieur (l’hiver) et<br />

dans des bâtiments où les températures<br />

sont faibles ?<br />

Marjolaine Lin : Les situations d’exposition<br />

au froid le plus souvent rencontrées<br />

concernent le travail dans un local<br />

ouvert ou non (entrepôts, entrepôts frigorifiques,<br />

abattoirs, conditionnement de<br />

produits frais ou surgelés, entretien ou<br />

réparation de chambre froide) et le travail<br />

à l’extérieur (BTP, industrie des transports…).<br />

En milieu professionnel, de<br />

nombreuses situations d’exposition au<br />

froid peuvent donc être rencontrées et<br />

engendrer des risques plus ou moins<br />

graves. Cependant, il n’existe pas de seuil<br />

de température défini à partir duquel un<br />

risque existe. Chacun ressent le froid<br />

selon des critères physiques, climatiques<br />

ou encore individuels.<br />

Les risques qui peuvent être rencontrés<br />

concernent notamment la perturbation de<br />

l’activité manuelle et une imprécision des<br />

gestes. Une exposition directe au froid<br />

cause principalement des gelures plus ou<br />

moins importantes selon la sensibilité de<br />

la personne atteinte et son niveau d’exposition<br />

au froid. Elle provoque également<br />

des assoupissements, des crampes<br />

et de l’hypothermie (baisse de la température<br />

corporelle à moins de 35°C),<br />

caractérisée par l’apparition de frissons,<br />

fatigue, confusion, une perte de connaissance.<br />

Dans des situations extrêmes, l’hypothermie<br />

peut entraîner un coma et<br />

même provoquer la mort.<br />

➤ Quels sont les risques pour l’entreprise<br />

et à quelles réglementations/ obligations<br />

est-elle soumise ?<br />

Non seulement travailler dans un environnement<br />

froid peut être dangereux<br />

directement pour la santé des travailleurs<br />

(hypothermie, gelures et engelures..),<br />

mais aussi indirectement pour l’entreprise<br />

du fait des risques liés à la baisse<br />

de dextérité manuelle et de vigilance<br />

mentale qui augmentent les taux d’accidents<br />

du travail. Ainsi, l’un des principaux<br />

risques pour l’entreprise est celui<br />

de la perturbation de l’activité manuelle.<br />

Les gestes sont plus imprécis, les risques<br />

de chute par glissade sont multipliés. Il<br />

devient également plus difficile de se<br />

déplacer en extérieur (dans la neige, à<br />

pied, en voiture…). C’est pourquoi la<br />

prévention des risques liés au froid<br />

impose en priorité d’éviter ou de limiter<br />

les expositions prolongées au froid. Si ce<br />

n’est pas possible, des mesures de<br />

prévention concernant la conception ou<br />

l’aménagement des postes et des situations<br />

de travail doivent être mises en<br />

œuvre. Ce dispositif doit être complété<br />

par la mise à disposition de vêtements et<br />

d’équipements individuels de protection<br />

contre le froid.<br />

En ce qui concerne la réglementation, il<br />

n’y a aucune indication de température<br />

minimale dans le Code du travail mais<br />

certaines dispositions répondent au souci<br />

d’assurer des conditions de travail adaptées<br />

et de prévenir les risques liés<br />

au froid.<br />

Ainsi :<br />

• Article R. 4225-1 : Postes de travail<br />

extérieurs (3°) : protection des salariés<br />

contre les conditions atmosphériques<br />

• Article R. 4213-7 : Ambiance thermique<br />

: la conception des équipements<br />

et les caractéristiques des locaux de<br />

travail sont conçues de manière à<br />

permettre l’adaptation de la température<br />

à l’organisme humain pendant le temps<br />

de travail, compte tenu des méthodes de<br />

travail et des contraintes physiques<br />

supportées par les travailleurs.<br />

• Article R. 4213-8 : Les équipements<br />

et les caractéristiques des locaux annexes<br />

et des locaux de travail, notamment des<br />

locaux sanitaires, de restauration et médicaux,<br />

sont conçus de manière à permettre<br />

l’adaptation de la température à la destination<br />

spécifique de ces locaux.<br />

• Article R. 4223-13 : Ambiance thermique<br />

: les locaux fermés affectés au<br />

travail sont chauffés pendant la saison<br />

froide. Le chauffage fonctionne de<br />

manière à maintenir une température<br />

convenable et à ne donner lieu à aucune<br />

émanation délétère.<br />

• Article R 4223-15 : l’employeur prend,<br />

après avis du médecin du travail et du<br />

comité d’hygiène de sécurité et des<br />

conditions de travail ou, à défaut, des<br />

délégués du personnel, toutes les dispositions<br />

nécessaires pour assurer la<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 52


Prévention des risques au travail<br />

protection des travailleurs contre le froid<br />

et les intempéries<br />

➤ Selon vous, les métiers de la maintenance<br />

sont-ils particulièrement<br />

touchés ? Pourquoi ?<br />

Les métiers de la maintenance sont en<br />

effet particulièrement touchés par cette<br />

problématique du froid puisque les opérateurs<br />

peuvent fréquemment être amenés<br />

à travailler en ambiances froides (températures<br />

inférieures à 5°C.), que ce soit en<br />

extérieur (froid naturel) ou en intérieur<br />

(froid artificiel). C’est le cas principalement<br />

dans les installations frigorifiques<br />

de l’industrie alimentaire, où l’exposition<br />

au froid excessif (-25°C.) peut<br />

s’avérer parfois importante. Pour des<br />

travaux en extérieur, le risque est accru<br />

par une exposition au vent (refroidissement<br />

éolien) et à l’humidité.<br />

➤ Que préconisez-vous pour ces métiers<br />

en termes d’équipements d’une<br />

part, et de bonnes pratiques d’utilisation<br />

(et erreurs à ne pas commettre)<br />

d’autre part ?<br />

1) En matière de gants<br />

Pour la maintenance industrielle, les<br />

gants habituels doivent protéger contre<br />

les risques mécaniques, à sec ou en<br />

milieux humide, huileux ou de produits<br />

chimiques particuliers (acides etc.). Donc<br />

les gants à utiliser dans ce cadre sont typiquement<br />

des gants réutilisables, tricot<br />

coton ou haute ténacité (Dyneema etc.)<br />

selon les risques de coupure, revêtus sur<br />

la main (dos aéré) d’un polymère adapté<br />

pour la résistance à l’usure et les salissures<br />

de graisses etc. (nitrile). Des gants<br />

cuirs ou tricot revêtu PU doivent être<br />

réservés pour des utilisations à sec. En<br />

cas de contact significatif avec des<br />

substances chimiques, un gant à manchette<br />

longue entièrement revêtu de<br />

nitrile (huiles/graisses) ou néoprène, PVC<br />

(acides, mélanges) devra être préconisé.<br />

Le choix dépend de ces principes par<br />

rapport à la protection, mais le gant doit<br />

avoir la meilleure conception souhaitée<br />

en épaisseur, flexibilité etc. pour apporter<br />

le meilleur compromis résistance et<br />

protection/confort et dextérité.<br />

Dans le cas de travail en extérieur humide<br />

et froid, il faut préférer des conceptions<br />

de gants avec tricot tout enduit sur la<br />

main pour mieux isoler et éviter de<br />

mouiller le gant, qui fait perdre l’isolation.<br />

Il convient de faire attention :<br />

certains matériaux, en particulier le nitrile,<br />

durcissent fortement au froid atmosphérique<br />

(en dessous de 10°C.). Ceci peut<br />

réorienter le choix. On peut aussi avoir<br />

un intérêt à porter un sous-gant tricot pour<br />

mieux isoler du froid, mais ceci fait perdre<br />

beaucoup de dextérité.<br />

En ce qui concerne les conceptions, les<br />

tendances utiles pour les métiers de la<br />

maintenance sont :<br />

• Gants de plus haute protection à la<br />

coupure, toujours plus fins et plus fonctionnels,<br />

grâce à des tricots utilisant des<br />

combinaisons de fils techniques<br />

• Revêtements à fort pouvoir agrippant,<br />

permettant une bonne préhension y<br />

compris en milieu humide ou gras<br />

2) En matière de chaussures<br />

Les chaussures doivent être antidérapantes<br />

et pourvues d’une bonne isolation<br />

thermique. Les bottes en cuir à semelles<br />

de caoutchouc doublées en feutre sont le<br />

mieux adaptées au travail lourd dans un<br />

environnement froid parce que le cuir est<br />

poreux, ce qui permet aux bottes de<br />

« respirer » et à la transpiration, de<br />

s’échapper. Il est possible d’imperméabiliser<br />

les bottes en cuir avec certains<br />

produits qui ne bloquent pas les pores<br />

du cuir.<br />

3) En matière de vêtements<br />

Les employés d’entretien et de maintenance<br />

de bâtiments, de lignes électriques<br />

et de certains appareillages industriels<br />

sont particulièrement soumis aux conditions<br />

climatiques. Il est donc évidemment<br />

primordial qu’ils utilisent des vêtements<br />

adaptés à un travail en environnement<br />

froid, assurant une bonne protection thermique.<br />

Pour cela, il leur est tout d’abord<br />

recommandé de porter plusieurs couches<br />

de vêtements. Ainsi, la tenue vestimentaire<br />

la plus efficace est composée de trois<br />

couches : la couche interne (les sous-vêtements),<br />

la couche moyenne (pull et<br />

pantalon en laine) et la couche externe<br />

dont le vêtement spécialisé (parka,<br />

anorak, pantalon) est isotherme. La<br />

couche située la plus près du corps doit<br />

être isolante et doit éloigner l’humidité<br />

de la peau afin de la maintenir sèche.<br />

La norme EN 343 spécifie les exigences<br />

et les méthodes d’essais applicables<br />

aux matériaux et coutures des vêtements<br />

de protection contre les intempéries,<br />

brouillard et humidité au sol et la norme<br />

EN 342 s’applique aux vêtements de<br />

protection contre le froid.<br />

Il est important de choisir les vêtements<br />

permettant une mobilité et une dextérité<br />

optimale et assurant le meilleur compromis<br />

possible entre le niveau de protection<br />

et les exigences inhérentes de la<br />

tâche à effectuer. Car l’objectif est que<br />

l’EPI contre le froid ne génère pas un<br />

inconfort qui peut avoir des incidences<br />

sur la pénibilité du travail (mobilité<br />

réduite, diminution de la dextérité manuelle,<br />

augmentation de la dépense énergétique<br />

lors de l’exécution de la tâche…)<br />

et occasionner d’autres risques.<br />

4) Protection du visage et des yeux :<br />

Dans des conditions de froid extrême,<br />

lorsqu’on a recours à une protection du<br />

visage, il faut séparer la protection<br />

oculaire de celle du nez et de la bouche<br />

afin d’empêcher que l’humidité contenue<br />

dans l’air expiré ne vienne embuer et<br />

geler les lunettes. Il importe de choisir<br />

des lunettes protectrices adaptées au<br />

travail à effectuer et qui protègent contre<br />

les rayons ultraviolets du soleil, l’éblouissement<br />

de la neige et des cristaux de<br />

glace, et les vents forts.<br />

5) Protection de la tête<br />

Il convient d’assurer une bonne protection<br />

thermique de la tête. Le port d’un<br />

bonnet ou d’un casque de sécurité avec<br />

doublure isolante permet d’empêcher une<br />

perte de chaleur excessive. Attention<br />

toutefois : sous un casque, on ne doit pas<br />

mettre n’importe quel bonnet car sinon<br />

celui-ci ne serait pas bien calé sur la tête.<br />

Il faut mettre à la place un cache-col (ou<br />

protège cou) vendu avec ou séparément<br />

par le fabricant ■<br />

Propos recueillis<br />

par Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 53


Prévention des risques au travail<br />

Solutions<br />

Quelles solutions<br />

pour lutter contre le froid ?<br />

DR<br />

Nommée l’an dernier présidente de la commission Hiver d’EPI Center,<br />

Anna Valente a rejoint, tout comme la société Securival, le groupement<br />

de distributeurs indépendants d’EPI. Elle nous explique que les équipements<br />

de protection individuelle ont su évoluer au fil des années avec<br />

des solutions répondant aux problèmes et aux contraintes posés aux<br />

opérateurs sur les lieux d’intervention.<br />

Le réseau de distributeurs d’équipements<br />

de protection individuelle*<br />

regroupant une cinquantaine d’acteurs a<br />

mis en 2012 à la tête de sa commission<br />

Hiver – commission historique du groupement<br />

– Anna Valente, actuelle gérante<br />

de Securival, ue société familiale située à<br />

Belleville-sur-Meuse qui depuis quatorze<br />

ans commercialise « de tout », comme elle<br />

dit ; c’est-à-dire toute sorte de vêtements<br />

de travail chargés d’habiller les professionnels<br />

de l’industrie et autre, de la tête<br />

aux pieds. Composée de six personnes –<br />

parmi lesquelles le frère et le fils de la<br />

gérante – l’entreprise meusienne a depuis<br />

quelques années augmenté la part de ses<br />

produits consacrés à la protection contre<br />

le froid. Les compétences de la société<br />

Securival en la matière et celles – de fait<br />

– d’Anna Valente ont certainement justifié<br />

sa nomination même si, le rappelle la<br />

présidente, « ce domaine de la commission<br />

Hiver est particulièrement transverse puisqu’il<br />

concerne à la fois les gants, les chaussures<br />

et les vêtements pour le corps comme<br />

les blousons, les pantalons, le Softshell,<br />

les parkas et les gilets matelassés ».<br />

Mais comme beaucoup de questions abordées<br />

dans le développement des équipements<br />

de protection – en particulier pour<br />

la protection individuelle – les problématiques<br />

sont toutes autres. « Il s’agit avant<br />

tout de répondre à une demande de vêtements<br />

à la fois chauds, respirants et légers,<br />

tout en restant abordables. Le but de la<br />

commission étant d’essayer de fournir le<br />

meilleur de la qualité au meilleur prix.<br />

C’est pourquoi nous proposons toute une<br />

gamme de produits allant des premiers prix<br />

à l’exemple des polaires et des giletsVosges<br />

– c’est-à-dire sans manches (NDLR) – à<br />

des solutions plus évoluées ». La tendance,<br />

nous rappelle Anna Valente, est aujourd’-<br />

hui aux textiles et aux produits beaucoup<br />

plus techniques, souvent munis de<br />

membranes qui coupent du vent, à l’image<br />

du pull Stop-R. Ce produit est composé de<br />

membranes coupe-vent qui favorisent ainsi<br />

l’évacuation de l’humidité.<br />

La préoccupation première :<br />

le port de l’EPI<br />

Autre problématique abordée par les distributeurs<br />

de cette commission Hiver : la visibilité,<br />

ou plutôt la « haute visibilité »,<br />

c’est-à-dire des équipements répondant à<br />

une norme de niveau 3. Dans ce cas, gilets,<br />

parkas, vestes multi-poches et softshell<br />

sont proposés avec des bandes réfléchissantes,<br />

dans les couleurs jaunes ou orange<br />

(selon l’exigence de la réglementation), et<br />

tout en répondant aux besoins de chaleur,<br />

de confort et de légèreté évoqués plus<br />

haut ; du quatre en un en somme. Il faut<br />

dire que les fabricants d’EPI ont l’habitude<br />

de compiler les technologies sur un<br />

seul et même vêtement pour mettre au<br />

point un produit qui, tout en assurant un<br />

niveau maximum de protection, devra être<br />

assez confortable et suffisamment « sexy »<br />

pour être systématiquement porté sur les<br />

lieux d’intervention, en particulier dans les<br />

métiers de la maintenance. Et la commission<br />

Hiver, en devant habiller et protéger<br />

de la tête aux pieds, se heurte forcément<br />

au scepticisme de certains acheteurs dont<br />

l’une des principales préoccupations est le<br />

port d’équipements pas toujours évidents<br />

tels que les gants, dont l’épaisseur peut<br />

entraver certaines opérations manuelles et<br />

délicates. De plus, tout en étant chaud, le<br />

gant – dont la matière conseillée est le thinsulate<br />

– ne doit pas faire transpirer sinon<br />

le froid se fait d’autant plus ressentir.<br />

Pour les autres vêtements, les faibles<br />

températures de l’environnement de travail,<br />

que ce soit à l’extérieur ou à l’intérieur<br />

de certains entrepôts, en particulier dans<br />

les chambres froides que l’on peut trouver<br />

dans l’agroalimentaire, incitent tout naturellement<br />

le port de ces EPI. Ainsi, du<br />

caleçon thermique au tee-shirt, en passant<br />

par les chaussettes, les bonnets, les cagoules<br />

et les bottes en polyuréthane, Anna<br />

Valente constate une réelle prise de conscience<br />

dans la nécessité de porter ce type<br />

de vêtements. Car des travaux publics aux<br />

coopératives agricoles en passant par les<br />

couvreurs et les opérations sur des sites<br />

industriels, le froid touche tous les opérateurs<br />

de maintenance, dans la quasitotalité<br />

des lieux d’intervention ■<br />

Olivier Guillon<br />

* EPI Center, dont les locaux sont implantés à<br />

Villefranche-sur-Saône et dont la création il y a<br />

un peu plus d’un an a fait suite à une entité<br />

précédente baptisée les Préventistes, comprend<br />

plusieurs commissions, parmi lesquelles les<br />

commissions Hiver (la commission « historique »<br />

du groupement), EPI, Vêtements de travail, Blanc<br />

(pour le médical et le secteur agroalimentaire<br />

notamment) ainsi que la commission Sportswear.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 54


Hygiène – Santé – Sécurité<br />

Bonnes pratiques<br />

Un exemple de collaboration pour<br />

accroître la sécurité en hauteur<br />

DR<br />

L’entreprise Troisel et le distributeur Capital Safety se sont rapprochés<br />

pour répondre au plus près aux besoins en termes de sécurité pour<br />

les interventions de maintenance en hauteur. Mais ce partenariat, outre<br />

le fait de fournir des équipements mieux adaptés, a débouché sur une<br />

démarche intelligente de diffusion des connaissances voire des améliorations<br />

de solutions de sécurité individuelle et collective.<br />

Spécialisée dans la construction de bâtiment<br />

industriel (plus particulièrement<br />

dans les charpentes métalliques) et les opérations<br />

annexes (bardage, isolation des constructions,<br />

façades industrielles, habillages,<br />

couvertures, sur-toitures, étanchéité, métallerie<br />

et serrurerie), la société Troisel (groupe<br />

familial Lescos) consacre près de 20% de ses<br />

activités à la maintenance. Dans ce cadre, d’importantes<br />

problématiques de sécurité se posent<br />

de fait à l’entreprise. En effet, en raison de cette<br />

part significative des opérations de maintenance,<br />

mais aussi de leurs caractères dangereux du fait<br />

que ces interventions se font essentiellement en<br />

haut d’un toit, Troisel a décidé d’aller au-delà<br />

de la protection de ses opérateurs via l’achat<br />

d’équipements. Un partenariat avec Capital<br />

Safety a permis de dépasser cette simple relation<br />

de clientèle habituellement entretenue entre<br />

un industriel et un fournisseur d’équipements<br />

de protection individuelle ou collective.<br />

Cette collaboration entre la société Troisel et son<br />

distributeur s’est illustrée naturellement par la<br />

fourniture d’un matériel adéquat en matière de<br />

sécurité individuelle pour intervenir en hauteur<br />

mais également dans l’organisation chaque<br />

année d’une journée spécialement consacrée aux<br />

questions de sécurité. Au cours de cet événement<br />

annuel sont évoquées les problématiques<br />

de contrôle du matériel anti-chute et des bonnes<br />

Contrôle sécurité<br />

DR<br />

Protection antichute<br />

pratiques d’utilisation, allant de la vérification<br />

de l’état des équipements au partage d’informations<br />

et de retours d’expérience en passant<br />

par les référentiels utiles ou nécessaires à connaître,<br />

les précautions à prendre lors du changement<br />

de matériel. « Nous avons exprimé la<br />

nécessité d’avoir un vrai partenaire pour<br />

comprendre les besoins de nos métiers en<br />

matière de sécurité et de protection », précise<br />

Didier Lescos, directeur de Troisel.<br />

Sécuriser tout en maintenant<br />

un confort de travail<br />

Cette démarche de sécurité sert aussi à faire<br />

évoluer le matériel comme cela a été le cas pour<br />

des harnais : les opérateurs sont passés de l’utilisation<br />

de matériel plastique à des harnais élastiques.<br />

« Notre objectif est de nous adapter au<br />

maximum aux risques que représentent nos<br />

métiers », indique Didier Lescos. D’autres<br />

améliorations ont concerné les enrouleurs à<br />

câble. Les intervenants ont ainsi adopté des<br />

enrouleurs à câbles en inox.<br />

DR<br />

En matière de problématiques de sécurité, le<br />

risque premier est la chute. D’autant que les bâtiments<br />

sont rarement équipés de systèmes de sécurité<br />

collective et les travaux de maintenance ayant<br />

lieu une fois de temps en temps, il est primordial<br />

de prévoir l’équipement à l’avance. Corde<br />

munie d’un système tribloc, corde cobra, baudrier<br />

(au lieu d’un harnais pour accroître la mobilité<br />

sur place), tels sont ainsi les exemples de solutions<br />

utilisées par les opérateurs de maintenance<br />

pour des interventions en hauteur. « Ces systèmes<br />

ont été adaptés à nos besoins de sécurité et<br />

décidés bien en amont. Par ailleurs, la tendance<br />

est aujourd’hui à l’adaptation des équipements<br />

à la morphologie des opérateurs. Il ne s’agit pas<br />

de solutions sur mesure mais de familles élargies<br />

des gammes de produits ». Concernant le port des<br />

différents équipements, « nous pouvons dire que<br />

nos opérateurs font plutôt figure de bons élèves.<br />

Toutefois, tout est perfectible, notamment pour le<br />

port des lunettes, en particulier pour ceux qui<br />

portent déjà des lunettes de vue sur le nez. Les<br />

efforts restent aussi à fournir sur le bon port et<br />

le bon usage des équipements comme les points<br />

d’accroche et le serrage de sangles qui doivent<br />

sécuriser tout en maintenant l’opérateur à l’aise<br />

pour travailler dans les meilleures conditions ».<br />

Au cours de cette journée ludique sont en outre<br />

présentés des stands de prévention, en particulier<br />

pour le contrôle des extincteurs par exemple ou<br />

encore les risques routiers ; « la particularité<br />

de la maintenance tient dans la diversité des<br />

risques liée à des interventions très différentes<br />

les unes des autres et des lieux qui varient parfois<br />

du tout au tout. Mais les risques concernent aussi<br />

beaucoup les déplacements, à commencer par le<br />

risque d’accident » ■<br />

Olivier Guillon<br />

Contrôle fourgons et EPI<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 56


Hygiène – Santé – Sécurité<br />

Communiqué<br />

Réduire les risques avec un crochet<br />

DR<br />

Une meilleure sécurité et un nombre réduit d’accidents dus aux accrochages<br />

au lieu de travail, grâce à l’utilisation de crochets synthétiques<br />

en forme de ‘S’ avec lesquels on suspend les câbles.<br />

CableSafe est un développement de<br />

l’industrie offshore pour améliorer<br />

la sécurité sur les ponts, escaliers, échafaudages<br />

et sur d’autre genre de structures.<br />

Le désordre sur le lieu de travail<br />

pendant des travaux de construction ou<br />

d’entretien peut provoquer des accidents,<br />

qui dans certains cas, peuvent occasionner<br />

des blessures, qui ont pour conséquence<br />

d’engendrer des absences de<br />

longue durée. Plus de 20% des accidents<br />

sont provoqués par des accrochages dus<br />

aux câbles électriques, câbles de soudage,<br />

tuyaux d’incendie et tuyaux d’air etc.,<br />

qui trainent sur les ponts et les planchers<br />

de travail. Ce genre d’accident peut facilement<br />

être évité en utilisant CableSafe<br />

pour suspendre tous les câbles, rallonges,<br />

fils et tuyaux.<br />

Ces simples crochets en forme de ‘S’sont<br />

faits de polyester renforcé. Solide et très<br />

élaboré, ce crochet non conducteur et<br />

non inflammable peut être utilisé plusieurs<br />

fois. L’industrie chimique et pétrochimique<br />

néerlandaise et l’industrie<br />

offshore étaient parmi les premiers à<br />

découvrir le grand avantage de ce<br />

système ; pendant un revirement ou un<br />

arrêt (forcé), les entrepreneurs sont<br />

obligés de suspendre tous les câbles de<br />

services publics dans ces crochets. Fin<br />

2011, toutes les grandes entreprises<br />

comme Dow, ExxonMobil, Shell, BASF,<br />

AkzoNobel et beaucoup d’autres, mentionnent<br />

l’utilisation des crochets dans<br />

leurs réglementations. En cas d’urgence<br />

les voies d’évacuation sont libres d’obstacles,<br />

ce qui est d’une importance vitale,<br />

quand sauver une vie humaine dépend<br />

de quelques secondes. Et cela procure<br />

aussi un meilleur accès aux pompiers et<br />

aides sur le lieu de l’accident.<br />

Un crochet phosphorescent,<br />

visible dans le noir<br />

La non-conductivité des crochets permet<br />

une diminution des interruptions de<br />

travail provoquées par un court-circuit et<br />

le danger d’électrocution est réduit de<br />

façon significative. L’usage pratique des<br />

crochets démontre qu’il y a un avantage<br />

DR<br />

plus économique de l’utilisation des<br />

câbles et des tuyaux. Le nombre réel des<br />

câbles nécessaires en sera réduit et la<br />

durée de vie des câbles sera plus longue<br />

parce que le risque de dommages provoqués<br />

par des objets tranchants en est<br />

réduit au minimum.<br />

Après le succès des crochets dans l’industrie<br />

chimique et pétrochimique, le<br />

CableSafe est également utilisé par l’industrie<br />

de la construction et de la réparation<br />

navale. Aux Pays-Bas, plus de 80%<br />

des chantiers navals ont introduit l’utilisation<br />

de CableSafe durant ces deux<br />

dernières années et il est probable, que<br />

cette pratique devienne un standard dans<br />

toutes les nouvelles constructions.<br />

Le tout dernier développement est le<br />

crochet phosphorescent, qui est visible<br />

dans le noir. En cas de panne d’électricité,<br />

ces crochets émettent une lumière, qui<br />

permet une parfaite orientation dans le noir<br />

et facilite une meilleure évacuation en cas<br />

de situation dangereuse. Les crochets existent<br />

en plusieurs couleurs pour éviter la<br />

confusion avec d’autres entreprises et ils<br />

peuvent être gravés au nom du propriétaire.<br />

Ces crochets existent aussi en trois<br />

tailles et sur chaque crochet la charge<br />

maximale autorisée est indiquée. Un trou<br />

au bout de chaque crochet permet à l’utilisateur<br />

de sauvegarder les crochets à l’aide<br />

d’un serre-câble ■<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 57


Tribune libre<br />

Retour d'expérience<br />

L'attitude à adopter<br />

face à une avarie<br />

Lorsque l’on est confronté à une avarie sur un équipement, les réactions<br />

et les méthodes de mise en œuvre de plans d’action diffèrent<br />

très sensiblement selon les entreprises et les secteurs industriels.<br />

Les contraintes bien spécifiques et l’environnement souvent hostile<br />

dans lequel évolue le navire en navigation (1) , imposent un état d’esprit<br />

bien particulier dans le traitement de la panne d’un équipement<br />

embarqué.<br />

Rien de telle qu’une avarie majeure<br />

en plein milieu d’une mer démontée<br />

pour faire monter l’adrénaline de<br />

l’équipage et remettre en question ses<br />

certitudes de terriens. Tout marin, qu’il<br />

soit plaisancier sur son bateau « pêche<br />

promenade » ou capitaine d’un supertanker<br />

type ULCC (2) , a dû un jour subir (3)<br />

une panne sur un équipement important (4)<br />

pouvant, le cas échéant, obérer la sécurité<br />

nautique et/ou celle des personnes<br />

à bord.<br />

Même si les fonctions les plus sensibles<br />

à bord bénéficient toutefois de redondances<br />

pour justement pallier une avarie<br />

majeure et maintenir ainsi le bateau à flot<br />

en toute sécurité, un équipage adopte très<br />

rarement une attitude désinvolte lorsqu’il<br />

est confronté à un dysfonctionnement ou<br />

à la perte d’un équipement majeur ; de<br />

surcroît si le bateau se promène au milieu<br />

de nulle part. Dans une telle situation,<br />

il est par ailleurs toujours plus prudent<br />

de ne pas oublier que la loi de Murphy<br />

(« Si une chose peut mal tourner, elle<br />

va infailliblement mal tourner. ») n’est<br />

pas nécessairement restée à quai et<br />

qu’elle peut également s’appliquer en<br />

pleine mer…<br />

Une avarie ? :<br />

une attitude, un objectif<br />

En pleine mer, une panne doit toujours<br />

être appréhendée avec sérieux et attention<br />

; et ceci quelque soit la nature de<br />

la panne, la fonction opérationnelle<br />

assurée ou le type d’équipement en<br />

cause. Une investigation minutieuse, une<br />

analyse exhaustive des risques et un plan<br />

d’action complet doivent être toujours<br />

menés sans délai. L’équipage se doit<br />

également d’être pleinement conscient<br />

de la situation et des probables conséquences<br />

induites par une panne.<br />

Dès lors qu’une avarie majeure survient<br />

en pleine mer, il convient d’adopter une<br />

attitude telle que l’on sera sûr de pouvoir<br />

la traiter correctement, rapidement et de<br />

manière fiable, quelles que soient les<br />

conditions dans lesquelles cette avarie<br />

apparaît. Tout en affichant une certaine<br />

sérénité, il est primordial qu’à tout instant,<br />

et en particulier en gestion de crise (5) ,<br />

l’équipage fasse montre de sang-froid,<br />

d’enthousiasme et de détermination tout<br />

en sachant prendre suffisamment de<br />

hauteur et de recul sur l’évènement. Si ce<br />

type d’attitude dépend sensiblement de la<br />

personnalité de chacun, une réflexion<br />

approfondie préalable par « temps calme »<br />

est fortement recommandée. C’est ce qui<br />

est d’ailleurs pratiqué par les soldats<br />

prévus d’être déployés en zones de conflits<br />

dans lesquelles la gestion de crise en<br />

milieu hostile est une tâche quasi quotidienne.<br />

Il s’agit, entre autres, de visualiser<br />

les différentes conditions critiques dans<br />

lesquelles ils risquent d’être confrontés et<br />

de pousser une réflexion personnelle sur<br />

soi-même quant aux réactions à avoir et<br />

la posture à adopter.<br />

Une avarie doit également être traitée dans<br />

le cadre d’une analyse des risques techniques<br />

intégrant impérativement :<br />

- le respect de la SST ;<br />

DR<br />

(1) Isolement, exigüité, mauvaise météo,<br />

mouvements de plateforme, restrictions<br />

logistiques, communication aléatoire, etc.<br />

(2) ULCC : ultra large crude carrier<br />

(déplacement pouvant dépasser 600 000 tonnes)<br />

(3) Tant soit qu’il navigue régulièrement<br />

(4) Exemple : moteur propulsion, appareil à<br />

gouverner, groupe de réfrigération, groupe<br />

électrogène,…<br />

(5) Du type de la gestion d’une avarie grave<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 58


Tribune libre<br />

- la sécurité nautique ;<br />

- et, autant que possible, la continuité de la mission du navire<br />

(transit, pêche, opérations scientifiques, ravitaillement à la<br />

mer, etc.).<br />

Par ailleurs, la volonté de réparer pour tendre vers un état<br />

de disponibilité opérationnelle nominale, doit, autant que faire<br />

se peut, demeurer l’unique cible à atteindre. On ne peut en<br />

effet se satisfaire d’une situation dégradée sans avoir le sentiment<br />

d’avoir tenté tout ce que l’on peut. Pour autant, il n’est<br />

bien entendu pas question d’obtenir au final un équipement<br />

quasi-neuf. Une réparation de fortune provisoire peut être<br />

entièrement satisfaisante dès lors que la fonction demandée<br />

par l’équipement est, au final, assurée.<br />

Un état d’esprit conquérant<br />

Pour entamer les opérations de maintenance corrective consécutives<br />

à une avarie (i.e. stabilisation de la situation, investigation,<br />

réfection et surveillance), l’équipe en charge des<br />

réparations doit impérativement adopter un état d’esprit<br />

conquérant pour tendre vers son objectif dans les meilleurs<br />

délais et pour une durée suffisante (6) . La réflexion et le plan<br />

d’action sont à mener de telle manière à ne pas faire inconsciemment<br />

abstraction de certains facteurs (7) ainsi qu’à ne pas<br />

passer à côté de solutions qui pourraient être évidentes et<br />

rapides à mettre en œuvre. Dans ce sens, on ne se privera<br />

pas d’utiliser de manière judicieuse des outils d’aide à l’investigation<br />

et à la résolution de problèmes (ex. : MAXER,<br />

AMDEC, 5W+2H, Ishikawa, etc.). Par ailleurs, tout au long<br />

du traitement de la panne, il convient de faire preuve de pugnacité,<br />

de ténacité et de persévérance. On s’interdira cependant<br />

tout entêtement pouvant parfois conduire à adopter des<br />

solutions erronées ; une capacité de remise en cause savamment<br />

dosée est très souvent payante.<br />

Une ressource humaine nominale<br />

Il n’échappe à personne que, sur un navire en pleine mer,<br />

les ressources humaines sont très limitées, restreignant en<br />

particulier les compétences et la main d’œuvre. C’est pourquoi,<br />

face à une avarie majeure, il est important que tout le<br />

monde disponible à bord (8) puisse, le cas échéant, être sollicité.<br />

Tout l’équipage doit en effet se sentir concerné par une<br />

panne et, dans la mesure du possible, être impliqué dans la<br />

résolution du problème. L’esprit d’équipage, dans lequel l’expression<br />

« tous dans le même bateau » doit alors prendre<br />

tout son sens et devenir un atout. Si la panne dépasse les<br />

compétences de l’équipe de réparation, le capitaine d’un navire<br />

s’assure alors que l’ensemble de son équipage puisse avoir<br />

l’opportunité de donner son avis (9) . Et ce quelque soit le grade,<br />

l’ancienneté ou les fonctions à bord. La synergie et l’empathie<br />

doivent ainsi être favorisées.<br />

(6) C’est-à-dire, au mieux jusqu’au retour au port ou, au moins, jusqu’à ce<br />

que le navire trouve un mouillage sûr<br />

(7) Humains, environnementaux, financiers, opérationnels,…<br />

(8) C’est dire la totalité de l’équipage et, le cas échéant, les passagers<br />

(9) Pertinent ou non<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 59


Tribune libre<br />

L’aspect formation et entraînement du<br />

personnel doit demeurer une des priorités<br />

du capitaine du navire en s’assurant que<br />

son équipage soit correctement préparé<br />

et puisse être capable de faire face à une<br />

avarie en pleine mer quel que soit le<br />

contexte. Cette préparation, bien avant l’appareillage,<br />

passe par plusieurs étapes :<br />

- acquisition et révision des connaissances<br />

théoriques relatives aux équipements<br />

embarqués<br />

- entraînement à la conduite en conditions<br />

normales puis dégradées<br />

- acquisition des connaissances relative<br />

à la maintenance des équipements<br />

(niveaux 1 à 3) et pratique régulière des<br />

opérations de maintenances préventive,<br />

corrective et prédictive<br />

- réflexion sur les méthodes et les techniques<br />

de réparation des équipements<br />

en fonction du type d’avarie ; un maximum<br />

de cas, notamment non conformes,<br />

doit être étudié.<br />

DR<br />

Photo 1<br />

Photo n°1. Seule source de production<br />

d’eau douce à bord d’une frégate de<br />

surveillance, la fuite permanente d’un<br />

raccord du bloc filtre, survenue en pleine<br />

mer en cours de mission, n’a pu être<br />

résolue que par l’utilisation de morceaux<br />

de tiges filetées, de petites barres profilées<br />

et de colliers de serrage en plastique.<br />

Cette réparation a permis de terminer le<br />

dernier mois de mission.<br />

Photo n°2. La perforation d’un collecteur<br />

d’eau de réfrigération d’un moteur<br />

de propulsion a été colmatée grâce à une<br />

bande caoutchouc, une tige métallique et<br />

deux colliers de serrage métalliques. La<br />

disponibilité du moteur a été retrouvée<br />

en moins d’une heure.<br />

Photo n°3. Le tube percé d’un réfrigérant<br />

d’huile moteur a durablement été<br />

tamponné à l’aide d’une vis et de la pâte<br />

à joint.<br />

Une intervention technique<br />

audacieuse<br />

Dans la recherche de solutions de réparations<br />

pour rendre l’équipement en<br />

panne de nouveau disponible opérationnellement,<br />

il est indispensable de faire<br />

preuve d’audace, d’innovation, d’imagination<br />

et d’ingéniosité. Si l’on doit, dans<br />

un premier temps, envisager des solutions<br />

de réparations classiques et maîtrisées,<br />

il ne faut néanmoins, par la suite,<br />

écarter aucune piste. Une solution qui,<br />

à première vue, semble farfelue, peut<br />

constituer, au final, une base de réparation<br />

fiable, pertinente et durable.<br />

Par ailleurs, comme beaucoup de systèmes<br />

isolés, un navire en pleine mer<br />

souffre d’un évident déficit logistique,<br />

en particulier en termes de pièces de<br />

rechange et d’outillage. L’exigüité à bord<br />

ainsi que de coût d’acquisition et de stockage<br />

limitent le volume d’embarquement<br />

de matériel relatif à la maintenance. Une<br />

étude sur une logistique stratégique<br />

opérationnelle embarquée est néanmoins<br />

menée avant chaque appareillage. Pour<br />

autant, certaines avaries non conformes<br />

ou inopinément récurrentes (10) deviennent<br />

difficiles à gérer en cours de navigation.<br />

C’est alors qu’adopter un état<br />

d’esprit « Géotrouvetout » constitue un<br />

réel atout. Dans le compartiment machines<br />

des navires, il est fréquent de parler<br />

DR<br />

DR<br />

Photo 2<br />

Photo 3<br />

du kit de réparation « TSB » (pour<br />

« trombone, Schotch et croûte de<br />

Babibel ») du fait qu’il illustre parfaitement<br />

l’utilisation des moyens du bord<br />

qui paraissent à première vue pour le<br />

moins dérisoires compte tenu de l’ampleur<br />

de certaines avaries, mais qui, dans<br />

bien des cas, « sauve » une mission.<br />

À titre d’exemples nous pouvons citer<br />

plusieurs cas de réparations de fortune<br />

« réussies » grâce aux moyens du bord<br />

et au « système D ».<br />

Ajoutons par ailleurs que des cartes de<br />

navigation périmées sont régulièrement<br />

utilisées pour palier un déficit ponctuel<br />

de joints plats.<br />

Par la suite, il est important que, une fois<br />

la solution de réparation adoptée et mise<br />

en œuvre, un système de surveillance<br />

renforcé et adapté soit mis en place.<br />

Certaines réparations de fortune innovantes<br />

et réalisées avec des pièces de rechange<br />

ou des matériaux non conventionnels<br />

nécessitent d’être tout particulièrement<br />

vigilant. De la même manière, leur fiabilité<br />

dans le temps ainsi que les paramètres<br />

de fonctionnement doivent être minutieusement<br />

suivis.<br />

L’ingéniosité, l’audace et la pugnacité<br />

alliées à une ferme volonté de reconquête<br />

de la part de l’ensemble des ressources<br />

humaines utilisant la totalité des moyens<br />

disponibles à bord, sont les ingrédients<br />

indispensables pour faire face à des<br />

avaries majeures ■<br />

Lionnel Parant<br />

Officier mécanicien – Ingénieur<br />

maintenance<br />

MIMarEST-MRINA-MNI- MSNAME<br />

marine.maintenance.management@gmail.com<br />

(10) À la suite par exemple d’un<br />

dysfonctionnement dû à une mauvaise opération<br />

de maintenance réalisée préalablement à terre.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 60


Formations<br />

NOUVEAUTÉS FORMATIONS<br />

<strong>Maintenance</strong>, environnement, CHSCT, FM,<br />

services généraux, production...<br />

Cimi<br />

6 e promotion du cycle<br />

« Responsable maintenance »<br />

Le Cimi, centre de formation de 30 ans<br />

d’expérience en maintenance industrielle,<br />

propose de :<br />

- Développer ou renforcer vos compétences<br />

dans la fonction de Responsable<br />

<strong>Maintenance</strong><br />

- Valider vos acquis auprès d’un organisme<br />

de référence « Afnor Certification<br />

»<br />

Objectifs :<br />

- Identifier les enjeux de l’entreprise pour<br />

la fonction <strong>Maintenance</strong><br />

- Élaborer et mettre en place une politique<br />

de <strong>Maintenance</strong> appropriée à la<br />

criticité du système productif<br />

- Optimiser les coûts associés à la fonction<br />

<strong>Maintenance</strong><br />

- Mobiliser les ressources humaines dans<br />

un contexte d’amélioration continue.<br />

Bénéfices attendus :<br />

- Élaboration et mise en place d’une politique<br />

de maintenance appropriée à la<br />

criticité<br />

- Élaboration des indicateurs de suivi, –<br />

Identification des enjeux de l’entreprise<br />

pour la fonction maintenance<br />

- Définition de la criticité des moyens du<br />

système productif.<br />

Points forts de la formation :<br />

- Le diagnostic d’un processus de maintenance<br />

est utilisé comme fil conducteur<br />

au cours de la formation<br />

- Les intersessions sont mises à profit<br />

pour la réalisation de plans d’actions<br />

individuels<br />

- Le contenu pertinent et complet, adapté<br />

aux besoins actuels, vise à développer<br />

vos potentiels et à valoriser la fonction<br />

« responsable maintenance » auprès des<br />

dirigeants d’entreprise<br />

- La certification de personnes Afnor<br />

Certification donne l’assurance d’une<br />

formation gage de notoriété.<br />

Durée :<br />

4+4+4 jours<br />

À Blois<br />

Du 19 au 22 mars 2013 – du 14 au<br />

17 mai 2013 – du 25 au 28 juin 2013<br />

➟ www.cimi.fr<br />

Le Synamap propose une formation<br />

sur « la sécurité des mains »<br />

Le Synamap, acteur incontournable du marché de la prévention des risques professionnels<br />

et de la protection de l’homme au travail, s’investit quotidiennement dans une démarche<br />

d’amélioration de la santé et de la sécurité au travail, devenu un enjeu essentiel pour<br />

les entreprises. Dans cette mission de promouvoir la prévention des risques professionnels,<br />

le Synamap met en place une formation dédiée à la sécurité des mains, « premier outil<br />

de l’homme » qu’il est indispensable de protéger.<br />

La formation « Sécurité des mains : prévention et protection », proposée par le Synamap,<br />

permet d’identifier et comprendre les enjeux de la prévention des risques professionnels<br />

autour des problématiques de la main.<br />

Un module riche et complet regroupant deux volets importants :<br />

• La prévention des risques professionnels : enjeux et sensibilisation<br />

• La protection de la main : les gants de protection adaptés par types de métiers/risques<br />

et la réglementation en vigueur<br />

En tant que représentant des acteurs du marché de la prévention et de la protection des<br />

travailleurs et expert du marché des EPI, le Synamap est aujourd’hui le mieux placé pour<br />

vous former...<br />

Cette formation est animée par des professionnels experts de la protection de la main. Elle<br />

s’adresse aux commerciaux, animateurs, responsables et ingénieurs sécurité, acheteurs,<br />

coordonateurs SPS, médecins du travail, chefs de produits, responsables de mise sur le<br />

marché, préventeurs, membres CHSCT, MSA, Cram, STT, OPPBTP, collectivités locales et<br />

territoriales… Elle dure une journée et a lieu à la Maison de la Mécanique à La Défense.<br />

Pour avoir plus de renseignements et connaître les prochaines dates de formation,<br />

contactez Aminata Ba, chargée de formation du Synamap - 01 47 17 64 36 -<br />

aminata@Synamap.fr.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 62


Agenda<br />

SALONS, COLLOQUES, SÉMINAIRES<br />

Quelques rendez-vous importants<br />

dans les prochains mois en France et à l'étranger<br />

Mars<br />

CFIA Rennes<br />

Le Carrefour des fournisseurs de l’industrie agroalimentaire présentera<br />

à Rennes les produits et services des professionnels en matière<br />

de process, d’emballages, de produits alimentaires intermédiaires,<br />

tout en mettant l’innovation au cœur de son offre.<br />

À Rennes Aéroport – Du 12 au 14 mars 2013<br />

➟ www.cfiaexpo.com RIST/RISF<br />

La 26 e édition du RIST, Rencontres inter-régionales de sous-traitance<br />

du sud-est, et RISF, Rencontres industrielles des services et de la<br />

fourniture, se tiendra du 19 au 21 mars 2013, au Parc des Expositions<br />

de Valence (Drôme). À Valence – Du 19 au 21 mars 2013<br />

➟ www.salon-rist.com Avril<br />

Pour ce millésime 2013, 850 exposants et 20 000 visiteurs se rencontreront<br />

dans le but de découvrir des savoir-faire, renforcer leur image<br />

de marque et d’accroître leur présence sur leur marché. Eurexpo Lyon<br />

sera durant 4 jours le cœur de la plus grande usine en fonctionnement<br />

de France. Du 16 au 19 avril 2013 – À Lyon – Eurexpo<br />

➟ www.industrie-expo.com Mai<br />

Préventica Lille<br />

L'événement national dédié à la santé au travail et la sécurité des<br />

entreprises abordera deux grandes problématiques : la santé au travail<br />

et la sécurité des entreprises.<br />

À Lille – Du 28 au 30 mai 2013<br />

➟ www.preventica.com<br />

Industrie Lyon 2013<br />

Salon Analyse Industrielle<br />

La 26 e édition du salon « Analyse Industrielle » organisée par le BIRP,<br />

Groupe Solutions en parallèle aux salons Solutions Electroniques<br />

ouvrira ses portes les 10 et 11 avril 2013 à Paris Expo Porte de<br />

Versailles. Le Salon Analyse Industrielle proposera durant deux jours<br />

un côté exposition avec des solutions en matériels, des systèmes<br />

et des services permettant d’optimiser les différents processus composant<br />

la chaîne de production des entreprises industrielles et des laboratoires,<br />

de prévenir et de maîtriser les risques. Le salon proposera<br />

également des conférences applicatives.<br />

Les 10 et 11 avril 2013 – À Paris – Porte de Versailles – Hall 7.1<br />

➟ www.analyse-industrielle.fr<br />

Machine to Machine<br />

Le salon Machine to Machine 2013 se déroulera aux mêmes dates<br />

et lieu que les salons Solutions Electroniques. Sur plus de 4 000 m 2<br />

d’exposition, les Salons Solutions Électroniques présenteront l’offre<br />

et les innovations de quelque 150 constructeurs et éditeurs, français<br />

et étrangers, principaux fournisseurs et intégrateurs de solutions<br />

matérielles et logicielles, de services et ingénierie.<br />

Les 10 et 11 avril 2013 – À Paris – Porte de Versailles – Hall 7.1<br />

➟ www.salons-solutions-electroniques.com<br />

Forum Dimo 2013<br />

Pour la 12 e année consécutive, Dimo Gestion et ses partenaires organiseront<br />

une journée d'échanges et de convivialité. Plus de 80 clients<br />

et partenaires apporteront leurs témoignages concrets et investissent<br />

temps et énergie pour partager leurs expériences sur les projets qu'ils<br />

ont mis en œuvre. Le 11 avril 2013 – À Lyon<br />

➟ www.forumdimo2013.com<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 63


Au sommaire du prochain numéro<br />

<strong>Maintenance</strong> préventive<br />

TECHNOLOGIES : <strong>Maintenance</strong> dans l'agroalimentaire<br />

Les bonnes pratiques et les solutions pour assurer les opérations de maintenance<br />

dans le secteur agroalimentaire.<br />

MANAGEMENT : Dossier spécial TPM<br />

Amélioration au cas par cas, élimination des pertes :<br />

retours d'expérience, méthodes, solutions<br />

<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

TRANSMISSIONS MÉCANIQUES<br />

Que proposent les SAV des constructeurs d'éléments de transmissions mécaniques ?<br />

FOCUS SUR LES ÉQUIPEMENTS PNEUMATIQUES<br />

Optimiser les process et réduire la maintenance des machines<br />

<strong>Maintenance</strong> en production<br />

MANUTENTION<br />

Investir dans un parc de chariots industriels (chariots élévateurs, services associés,<br />

maintenance et SAV).<br />

Hygiène-santé-sécurité<br />

Quelles avancées en matière de prévention des risques liés à l'environnement<br />

et à la sécurité dans la maintenance ?<br />

Prévention des risques au travail<br />

Quels EPI lors des opérations de nettoyage industriel<br />

(combinaisons, bottes, masques...) ?<br />

CONCEPTION ÉDITORIALE & RÉALISATION<br />

MRJ - 54, Boulevard Rodin<br />

92130 Issy les Moulineaux<br />

Tél : 01 73 79 35 67<br />

Fax : 01 34 29 61 02<br />

www.maintenanceandco.com<br />

(La rédaction n’est pas responsable des documents qui lui sont<br />

adressés, sauf demande express, ceux-ci ne sont pas retournés)<br />

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION<br />

Jérémie Roboh<br />

RÉDACTION<br />

Olivier Guillon (o.guillon@mrj-corp.fr)<br />

Comité de rédaction : Gilles Pelon (Afim),<br />

Claude Pichot (Afim), Jean-François Le Goff (Afim),<br />

Jérémie Roboh, Olivier Guillon.<br />

A participé à ce numéro :<br />

Lionnel Parant.<br />

ÉDITION<br />

Maquette : Graphaël (Paris)<br />

Couverture : Sandrine Weyland (MRJ)<br />

PUBLICITÉ<br />

Sonia Cheniti<br />

s.cheniti@mrj-corp.fr<br />

01 73 79 35 67<br />

MRJ - Tél. 01 73 79 35 67<br />

DIFFUSION ET ABONNEMENTS<br />

abonnement@production-maintenance.com<br />

Prix du numéro : 20 euros<br />

1 an d’abonnement France : 58 euros<br />

2 ans d’abonnement France : 100 euros<br />

Tarif 1 an (étranger) : 80 euros<br />

Règlement par chèque bancaire à l’ordre de MRJ<br />

Abonnez-vous sur : www.production-maintenance.com<br />

www.maintenanceandco.com<br />

le site des solutions<br />

prévention, sécurité, maintenance<br />

RÉPERTOIRE DES ANNONCEURS<br />

APISOFT.....................................................................page 35<br />

CABLESAFE................................................................page 37<br />

CIMI ...........................................................................page 23<br />

CRC ...........................................................................page 15<br />

CREATIVE IT...................................................3 e de couverture<br />

DBVIB CONSULTING....................................................page 19<br />

DESCOURS & CABAUD .................................................page 9<br />

DSD SYSTEM.................................................2 e de couverture<br />

DYNAE .......................................................................page 17<br />

EASYFEARS................................................................page 59<br />

ENDEL........................................................................page 25<br />

EQUIP'USINE ................................................................page 5<br />

EVA CLAIRENCE..........................................................page 31<br />

EVEN PRO ..................................................................page 13<br />

FUCHS LUBRIFIANT ....................................................page 49<br />

GATES ...........................................................4 e de couverture<br />

HEPCOMOTION...........................................................page 41<br />

INDUSTRIE .................................................................page 61<br />

KLUBER......................................................................page 47<br />

LUBCON .....................................................................page 45<br />

MAINTENANCE AND CO..............................................page 29<br />

PELLENC....................................................................page 63<br />

PREVENTICA...............................................................page 55<br />

SERMES.....................................................................page 51<br />

SKF..............................................................................page 2<br />

STAHLWILLE...............................................................page 21<br />

Trimestriel N° 40<br />

Janvier, février, mars 2013<br />

Éditeur : MRJ<br />

SARL au capital de 50 000 euros<br />

54, Boulevard Rodin<br />

92130 Issy les Moulineaux<br />

RCS Nanterre B 491 495 743 000 32<br />

TVA intracommunautaire : FR 38491495743<br />

N° CPPAP : 0 414 T 83 214<br />

N° ISSN : 1632-4153<br />

Dépôt légal : à parution<br />

Imprimeur : Imprimerie de Champagne<br />

ZI Les Franchises – 52200 LANGRES<br />

Toute reproduction partielle ou globale est soumise<br />

à l’autorisation écrite préalable de MRJ<br />

Une invitation Industrie Lyon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 64

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