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Revue_Juridique_Février_2021

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Bioéthique et droit des patients

Le passeport vaccinal

Le gouvernement n’a pas arrêté de répéter que le vaccin contre la Covid-19 ne serait pas obligatoire

en France et reposerait sur le volontariat. Pourtant, à Bruxelles, le mois dernier, des études

techniques ont commencé dans le but de créer un passeport harmonisé entre les Etats membres de

l’Europe.

Mais qu’est-ce que ce « passeport vaccinal » ? Il s’agit d’un document remis aux personnes vaccinées

contre la Covid-19 leur permettant de voyager librement et d’avoir accès à des lieux touristiques,

de loisirs et culturels sans restrictions sanitaires.

En France, le passeport vaccinal relatif à la Covid-19 est apparu dans un projet de loi déposé le 21

décembre 2020 à l’Assemblée nationale. Même si le vaccin n’est pas rendu obligatoire, il pourrait

le devenir dans certaines conditions.

Le projet de loi énonce : « 6° Le Premier ministre peut, le cas échéant dans le cadre des mesures

prévues aux 1° à 5°, subordonner les déplacements des personnes, leur accès aux moyens de transports

ou à certains lieux, ainsi que l’exercice de certaines activités à la présentation des résultats

d’un test de dépistage établissant que la personne n’est pas affectée ou contaminée, au suivi d’un

traitement préventif, y compris à l’administration d’un vaccin, ou d’un traitement curatif. »

L’instauration d’un passeport vaccinal conduit à rendre le vaccin obligatoire puisque les personnes

qui ne seront pas vaccinées seront limitées dans leurs activités de tous les jours et se verront

contraintes de se faire vacciner. Certains enjeux éthiques ressortent de cette problématique.

Il est alors possible de se demander quels droits et libertés pourraient être mis en danger par le

passeport vaccinal, qui reviendrait à mettre en place une vaccination quasi-obligatoire.

Tout d’abord, rappelons que la vaccination obligatoire existe déjà, puisque des vaccins sont obligatoires

pour voyager dans certains pays (celui contre la fièvre jaune est recommandé pour voyager

dans certains pays d’Afrique par exemple). Également, certains professionnels de santé sont obligés

d’être vaccinés contre des maladies comme l’Hépatite B, la tuberculose…, c’est aussi le cas

des enfants (tétanos, coqueluche…).

Tous ces vaccins, leur efficacité et leurs effets secondaires sont connus depuis de nombreuses

années, or ce n’est pas le cas des vaccins contre la Covid-19 qui sont récents, innovants et sur lesquels

il n’y a que peu de recul.

Imposer de tels vaccins reviendrait tout d’abord à porter atteinte à la liberté des personnes. Cette

liberté est protégée par les articles 2 et 4 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen.

De plus, l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme prévoit le droit au respect

de la vie privée, ce qui induit le consentement aux soins.

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