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MICHAEL LUMBROSO/RÉA<br />

et urgent à l’heure actuelle. Nous<br />

devons donc nous hisser à la hauteur<br />

de ce défi en créant des opportunités<br />

de croissance tout au long de la chaîne<br />

de valeur en Afrique, a déclaré le<br />

PDG d’Ecobank, Ade Ayeyemi. Notre<br />

partenariat avec Mastercard intervient<br />

opportunément pour accélérer<br />

l’accès des petits exploitants aux<br />

services financiers », indispensables<br />

à la réalisation du plein potentiel<br />

agricole du continent. Selon le cabinet<br />

McKinsey, alors que 60 % de la<br />

population d’Afrique subsaharienne<br />

est composée de petits exploitants<br />

agricoles, seuls 3 % bénéficient d’un<br />

crédit bancaire. Un sous-financement<br />

qui limite l’aptitude de l’écrasante<br />

majorité des petits paysans à<br />

surmonter une période de mauvaise<br />

récolte ou de chute des cours. Ce<br />

partenariat permettra « de rendre<br />

l’agriculture en Afrique plus rentable,<br />

plus compétitive et plus résiliente,<br />

contribuant ainsi à la croissance<br />

économique du continent », estime<br />

Ade Ayeyemi. Farm Pass fait partie<br />

intégrante de Community Pass, une<br />

plate-forme numérique via laquelle<br />

Mastercard entend connecter à<br />

l’économie numérique 1 milliard de<br />

personnes et 50 millions de micro<br />

et petites entreprises d’ici 2025.<br />

Ce partenariat « s’inscrit dans<br />

l’esprit de la Facilité africaine de<br />

production alimentaire d’urgence »,<br />

approuvée par la Banque africaine<br />

de développement (BAD) afin « d’aider<br />

les pays à stimuler la production et la<br />

productivité des principaux produits<br />

de base sur le continent », a précisé<br />

Solomon Quaynor, vice-président<br />

de la BAD chargé du secteur privé.<br />

L’initiative vise à mobiliser 1,5 milliard<br />

de dollars en deux ans afin d’accroître<br />

la production agricole continentale,<br />

l’approvisionnement en céréales étant<br />

mis à mal par le conflit en Ukraine. ■<br />

La Namibie mise<br />

sur l’hydrogène vert<br />

L’idée est de le produire à partir du soleil et de l’eau<br />

de mer, puis de l’exporter vers Europe.<br />

Avec 3500 heures de soleil<br />

par an, la Namibie (2,5 millions<br />

d’habitants) est dotée d’un<br />

gigantesque potentiel en énergie<br />

solaire. Or, elle importe 60 à 70 %<br />

de son électricité depuis l’Afrique du<br />

Sud – et notamment de ses centrales<br />

à charbon. Durement impacté par le<br />

réchauffement climatique (sécheresses<br />

et inondations s’y succèdent), le pays<br />

ne veut plus dépendre des énergies<br />

fossiles de son voisin : les autorités<br />

souhaitent donc se lancer dans la<br />

production d’hydrogène « vert » (issu<br />

des énergies renouvelables). Le principe<br />

est de produire de l’électricité avec<br />

l’énergie solaire, puis de procéder à<br />

la désalinisation et à l’électrolyse d’eau<br />

de mer, afin de détacher l’hydrogène<br />

des molécules d’eau. Sur la côte sud<br />

du pays, à Tsau Khaeb, le groupe<br />

Le pays est doté<br />

d’un gigantesque potentiel<br />

en énergie solaire.<br />

industriel allemand Enertrag bâtit<br />

une centrale apte à produire 5 000 MW<br />

et 300 000 tonnes d’hydrogène<br />

vers 2026. Cet hydrogène pourrait<br />

ensuite être exporté vers l’Europe :<br />

l’UE cherche en effet à réduire sa<br />

dépendance au gaz russe et à atteindre<br />

la neutralité carbone en 2050. Pour<br />

cela, elle devrait importer 10 millions<br />

de tonnes d’hydrogène par an. Afin de<br />

convaincre les investisseurs européens,<br />

une importante délégation namibienne<br />

s’est rendue en mai à Paris, à Berlin,<br />

à Davos (au Forum économique<br />

mondial) ainsi qu’à Rotterdam (au<br />

World Hydrogen Summit). Berlin a déjà<br />

promis une enveloppe de 40 millions<br />

d’euros, estimant que la Namibie<br />

pourrait produire un hydrogène<br />

entre 1,5 et 2 euros le kilo, soit le<br />

prix le plus compétitif au monde. ■<br />

AFRIQUE MAGAZINE I <strong>430</strong> – JUILLET 2022 85

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