Corner Magazine #2

Je grandis dans cet
environnement, là où je me sens
beaucoup plus à l'aise. On me
laisse faire c'est ce que j'aime :
jouer au foot. D'ailleurs, mon
frère aussi rêvait d'être joueur
de foot et, aujourd'hui, il fait
partie de mon équipe d'agents.
C'est lui qui me représente
lorsque je ne peux pas
répondre. Au niveau des
questions importantes, de ma
mentalité et de comment je
pense, c'est le seul qui est en
mesure de vous donner à 95%
une réponse que je pourrais
donner. J'essaye de lui faire
vivre sa passion du foot et lui,
de son côté, il met beaucoup
d'énergie pour pouvoir m'aider à
continuer à vivre ce rêve-là.
Mon enfance a donc été
marquée par beaucoup de
choses. De nombreux hauts et
bas qui m’ont fait grandir, m’ont
donné cette mentalité-là et
cette capacité à m'adapter.
As-tu vu le football comme
un exutoire ?
Oui. Je me rappelle qu’un jour
mon père me punit pour la
énième fois et il m’interdit d’aller
au foot. Pour moi, tu pouvais me
punir de tout, sauf d’aller jouer
au foot. J’y vais finalement et
derrière ça se passe mal. Je
pouvais accepter toutes les
sanctions, sauf si c’était en
rapport avec ça. J'étais prêt à
transgresser beaucoup
d'interdiction et beaucoup de
lois pour aller sur un terrain,
m'éclater en jouant et aussi en
mettant en place les bases de
ce que je voulais faire plus tard.
J’estime que cela a commencé
à ce moment-là et peut-être
que, si je n’avais pas été un
enfant désobéissant pour le
foot, je n’aurais pas atteint le
niveau que j'ai aujourd'hui.
Parfois, j'en parle avec mon
frère et je lui dis qu’il a trop
écouté son père et que moi, je
n’ai pas assez écouté le mien
(rires).
Penses-tu que le foot a aidé
ton intégration dans ce
nouveau pays ?
Oui, parce que, par le biais du
foot, je me faisais des amis.
Parfois, quand j'étais à l'école,
ça m'arrivait de jouer contre un
mec d'une autre classe, mais
qui était dans un autre club,
celui de la ville d'à côté par
exemple. Le foot a ce pouvoir
de réunir les gens, de pouvoir
leur faire partager un même but.