Corner Magazine #2

dans différentes zones du
terrain. Je me dis qu'en match,
si je dois me trouver dans cette
zone-là, il faut que je puisse
réussir à faire la passe que
j'aimerais recevoir. Plus tu
prends plaisir à faire ces passes
décisives, plus tes partenaires
voient que tu es capable aussi
d’en faire et plus eux auront
envie de te servir aussi, car ils
voient que tu essaies de
t'appliquer pour les faire
marquer. Parfois, sur des
matchs, quand il y a un penalty,
je peux aussi laisser mes
partenaires tirer parce que, pour
moi, c'est important qu'ils voient
que, bien que je sois le buteur, je
ne suis pas celui qui tire la
couverture que sur lui. Au
contraire, pour moi, plus il y a de
monde sous la couverture,
mieux c’est.
Je ne suis pas
celui qui tire
la couverture sur lui!
Après tous ces hauts, il y a eu
la grosse blessure au tendon
d’Achille lors du dernier
match de championnat, ce
moment a-t-il été difficile à
gérer ?
Franchement, pas du tout. Je me
suis souviens que Christoph
Spycher avait dit à ma copine
qu’il avait l’impression que je
n’étais pas blessé. J’ai tout de
suite été très positif. Je savais
que je m'étais blessé et je savais
que c'était grave, mais je me
suis dit que le foot et les
blessures fonctionnent
ensemble. Je n’ai pas cogité.
J’ai tout de suite basculé et je
me voyais déjà revenir. J’ai pris
cette période-là pour partir en
vacances avec toute ma famille.
J’ai continué à travailler
mentalement et à étudier ma
religion. Donc, finalement, j'étais
très occupé. Je n'ai pas eu le
temps de penser à ma blessure.
J’ai également pu voir le foot
différemment et être le
supporter de mon équipe. Tout
cela m’a permis de me mettre
des informations en tête pour le
moment où je reviendrais avec
l’équipe.
Cela t'a donc permis de
comprendre, grâce au but de
Jordan Siebatcheu face à
Manchester United, ce qu’un
but à la dernière minute fait
aux fans…
C'est ça. Ces six mois m’ont
permis de passer du temps
avec des gens dans les tribunes
et d'avoir des discussions avec
eux. Parler du 28 avril 2018 par
exemple (rires). Je prends le
temps de discuter et ça me fait
un bien fou parce que ça me
gonfle d'énergie. On me
souhaite du bien et que je
guérisse vite. J’ai pu voir
l’attente autour de mon retour,
ce qu’ils voulaient que j’apporte
et cela me donnait envie.
C’étaient beaucoup de
motivation, de choses qui me
faisaient du bien et me
permettaient d’être positif.