Corner Magazine #2

Que t’as apporté cette
expérience en tant que
joueur ?
J'ai appris énormément de
choses. Ces matchs de Coupe
d'Europe t'obligent à élever ton
niveau et plus tu l’élèves, plus tu
te rends compte qu’il peut
augmenter. En 2017, contre le
CSKA Moscou, avec Adi Hütter,
j’ai joué mon premier match de
play-off de Ligue des
Champions. J'avais commencé
le match et je n'avais pas été
très bon. J'étais un jeune joueur,
je découvrais. Quand je suis
rentré chez moi, je me rappelle
avoir dit à mon agent de
l'époque que je savais que je
n'avais pas été bon, mais que
ça m’avait permis de savoir ce
qu’il me restait à faire pour être
meilleur. C'est le déclencheur de
tout un travail beaucoup plus
ciblé, sur certains exercices
pour développer mon jeu. Du
coup, les autres matchs, je les ai
abordés en étant, cette fois-ci,
plus armé, aussi au niveau de la
maturité.
Résultat, tu marques 32 buts
la saison suivante. Que
représente ce record pour
toi?
Ce n'était pas un record que je
cherchais, parce que je suis
quelqu'un qui a peu d’objectifs
en termes de statistiques. Pour
moi, avoir un objectif, c’est me
fixer une limite et je fonctionne
comme si je n’en avais pas. Je
veux toujours aller au maximum
de ce que je peux faire. Déjà à
la trêve, j’avais marqué 15 buts
et on me parlait de Seydou
Doumbia. On me disait que
j'avais fait aussi bien ou mieux
que lui sur une phase. Je
continue à jouer, à marquer et à
être performant après le COVID.
Plus je m’en approche et plus on
me parle de ça. Mais moi, plus
on me parle de ce record et
moins j’y fais attention. Je
fonctionne comme ça. J'ai la
chance de travailler avec un
coach mental qui me permet de
ne pas remplir mon esprit
d’autres choses et de changer
d'objectif en cours de route. Ce
qui vient au-dessus de cela, ce
n'est que du bonus. Je voulais
gagner le titre, faire le doublé et
bien sûr que si je peux aider,
c'est avec plaisir. La chose qui
m'avait fait le plus plaisir, c'est
quand Michel Aebischer me fait
le centre pour le 30e but contre
Lucerne. Les quelques
supporters qui étaient là se
lèvent (c’était le temps du
COVID) pour applaudir et un
défenseur adverse, Stefan
Knezevic me regarde et me dit
que j’ai marqué le 30e but.