Corner Magazine #2
Jean-Pierre Nsame est l'une des meilleures gâchettes de Super League et d'Europe. Il nous raconte son histoire. Débarqué à Salzburg avec l'étiquette de grand talent du football suisse, nous avons rencontré Bryan Okoh tout juste revenu de blessure.
Jean-Pierre Nsame est l'une des meilleures gâchettes de Super League et d'Europe. Il nous raconte son histoire. Débarqué à Salzburg avec l'étiquette de grand talent du football suisse, nous avons rencontré Bryan Okoh tout juste revenu de blessure.
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premier et moi deuxième. Je lui<br />
ai toujours dit que je n’allais pas<br />
le lâcher (rires). La saison<br />
d’après, il a malheureusement<br />
connu beaucoup de blessures et<br />
durant cette période je bats le<br />
record.<br />
Tu dis que tu voulais<br />
marquer l’histoire d’YB et il y<br />
a un match en particulier<br />
dans lequel tu as pu le faire.<br />
C’était face à Lucerne, le 28<br />
avril 2018. Qu’as-tu pensé<br />
lorsque Marco Wölfli a<br />
arrêté le penalty à 1-1 et<br />
ensuite au moment où tu as<br />
inscrit le but du titre ?<br />
J'étais sûr qu'il allait se passer<br />
quelque chose. J'étais là, sans<br />
être là, car mentalement j'étais<br />
concentré sur le match. J'avais<br />
l'impression qu'il y avait une<br />
énergie qui n’était pas<br />
habituelle. Je n'étais pas<br />
comme tous les jours, j'avais<br />
l'impression d'être déjà au<br />
match lorsque nous étions à<br />
l'hôtel. Quand je rentre en jeu et<br />
qu’il y a le penalty, je dis à<br />
Sekou (Sanogo) : « S’il marque,<br />
on va marquer deux buts. »<br />
Marco arrête le penalty et le<br />
match continue. Quand il y a le<br />
débordement de Sulejmani, il<br />
cherche au deuxième poteau<br />
pour Guillaume, il la remet et je<br />
pivote tout de suite, prêt à<br />
recevoir le ballon. Il arrive, je le<br />
frappe en une touche et quand<br />
je vois qu’il entre, c’est une<br />
explosion de joie. J’ai encore le<br />
livre de cette année-là, je<br />
regarde les photos et ça me<br />
donne la chair de poule. Quand<br />
tu vois les visages, les émotions,<br />
tu te dis que tu as fait quelque<br />
chose d’incroyable. C’est pour<br />
ça que je suis venu à Berne et<br />
cela m’a donné envie de le vivre<br />
tous les ans.<br />
Est-ce que sur le moment, tu<br />
réalises la joie que tu<br />
procures à des milliers de<br />
personnes qui attendaient<br />
cela depuis plusieurs<br />
dizaines d’années ou cela<br />
prend du temps ?<br />
Sur le coup non. Je suis encore<br />
dans mon monde. C'est le<br />
lendemain ou une semaine<br />
après, quand je vais faire les<br />
courses et que je vois les gens<br />
qui viennent me voir pour me<br />
remercier. J'ai même vu certains<br />
tatouer la date du titre sur leur<br />
bras ou sur leur mollet. L'un des<br />
remerciements les plus<br />
chaleureux que j'ai pu entendre,<br />
c'est quelqu'un qui est venu me<br />
dire qu’il avait 32 ans ce jour-là<br />
et qu’il n’avait jamais vu YB<br />
gagner un titre. J’ai pris une<br />
claque. Quand je vois des gens<br />
qui ont ressenti ça ce jour-là, je<br />
me dis que si on peut<br />
recommencer, on va<br />
recommencer.<br />
Tu penses directement à la<br />
saison d’après et elle a été<br />
marquée par la découverte<br />
de la Ligue des Champions…<br />
Oui et dans un groupe<br />
incroyable. J’ai pu jouer titulaire<br />
à Old Trafford, rencontrer<br />
Cristiano Ronaldo, qui est un<br />
exemple pour moi au niveau du<br />
travail et de l’exigence. J’ai<br />
profité de cette Ligue des<br />
Champions, même si je suis un<br />
peu déçu de ne pas avoir plus<br />
joué.