Corner Magazine #2
Jean-Pierre Nsame est l'une des meilleures gâchettes de Super League et d'Europe. Il nous raconte son histoire. Débarqué à Salzburg avec l'étiquette de grand talent du football suisse, nous avons rencontré Bryan Okoh tout juste revenu de blessure.
Jean-Pierre Nsame est l'une des meilleures gâchettes de Super League et d'Europe. Il nous raconte son histoire. Débarqué à Salzburg avec l'étiquette de grand talent du football suisse, nous avons rencontré Bryan Okoh tout juste revenu de blessure.
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Quand je suis revenu à Berne,<br />
j'avais dit à ma famille que je<br />
sentais que cette saison allait<br />
être bien. Mon frère m'a regardé<br />
et m’a demandé pourquoi, mais<br />
je ne savais pas lui répondre. Je<br />
sentais, sans penser à la Coupe<br />
du Monde, que cette saison<br />
allait être spéciale. Je me disais<br />
que je suis revenu dans un<br />
endroit où les gens attendaient<br />
quelque chose, se demandaient<br />
si j’allais être comme avant ou<br />
pas. Je voulais cette<br />
atmosphère, ce doute. Je ne<br />
doutais pas de moi, mais je me<br />
disais que, forcément, quand tu<br />
reviens dans un endroit où tu as<br />
réussi, les gens ont des attentes.<br />
Ils s'attendent à des prestations<br />
au moins aussi bonnes qu'avant.<br />
Si tu peux faire mieux, tant<br />
mieux, mais si tu fais moins<br />
qu'avant, il y aura un peu de<br />
déception. Certains pouvaient<br />
penser que c'était retourner<br />
dans une zone de confort, mais<br />
ce n’était pas ma vision. C’est<br />
une zone risquée, car l’histoire<br />
était belle et je risquais de la<br />
gâcher. Ensuite, concernant la<br />
sélection, pour être honnête, je<br />
ne m’attendais même pas à un<br />
retour. Rigobert Song m’a dit<br />
qu’il m’a appelé pour le stage<br />
en Corée du Sud, car j’avais été<br />
performant. Le fait d’être<br />
sélectionné est un rêve d’enfant<br />
qui se réalise. Si je repense à<br />
l’enfant que j’ai été, encore une<br />
fois, il a coché la case de «<br />
Coupe du Monde ». Si je pense<br />
aux joueurs que je suis<br />
aujourd'hui, bien sûr que je suis<br />
frustré. Mais comme je le dis<br />
aux gens, il faut toujours voir le<br />
bon côté des choses. Il y a un<br />
an, jour pour jour, j’étais blessé<br />
et la Coupe du monde était loin.<br />
Mais, un an après, j’y suis. Il faut<br />
savoir parfois relativiser et<br />
profiter du moment qu'on vit.<br />
Cela a dû être une énorme<br />
fierté de représenter son<br />
pays à un tel événement…<br />
Je jouais plus pour ma famille.<br />
Sincèrement, je n’étais pas sûr<br />
d'accepter la convocation. C'est<br />
vraiment en discutant avec ma<br />
famille, que je me suis dit que je<br />
devais y aller pour tout le travail<br />
accompli jusqu’ici et ne seraitce<br />
que pour eux. J’y suis donc<br />
allé avec cette mentalité. Si je<br />
joue, je jouerai pour eux. C’est<br />
ce qui fait que j’ai accepté<br />
d'aller en Corée du Sud et<br />
qu’après le coach me<br />
sélectionne pour la Coupe du<br />
Monde.<br />
Pour revenir à YB, cette<br />
saison la concurrence en<br />
attaque est énorme.<br />
Comment te sens-tu dans ce<br />
trio composé de Cedric Itten,<br />
Joël Monteiro et de toimême<br />
?<br />
Bien. Quand je suis revenu, je<br />
n'étais pas au même niveau<br />
physique que maintenant, parce<br />
que mon travail en Italie n'avait<br />
pas avancé autant que je l'avais<br />
espéré. Donc quand je suis<br />
arrivé, le coach m'avait dit que<br />
je partais un peu en retrait par<br />
rapport aux autres. Mais à mon<br />
âge, je sais le comprendre. Je<br />
n'étais pas encore au top au<br />
niveau de mon explosivité par<br />
exemple. On a mis un travail en<br />
place avec le club, pour<br />
travailler sur l'élasticité de mon