PANORAMA DE PRESSE - 05.07.23

POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE
Presse écrite
FRA
Famille du média : Médias d'information
Edition : Juillet 2023 P.102-104
générale (hors PQN)
Journalistes : -
Périodicité : Trimestrielle
Nombre de mots : 1254
Audience : N.C.
Sujet du média :
Actualités-Infos Générales
p. 1/3
LA FEMME EST L’AVENIR DU VIN
OHOUI
m
Dans les caves comme dans les vignes, les femmes prennent le pouvoir.
Dans les celliers
des grandes
marques de
champagne,
nommer une cheffe
de cave, ce qui était
encore rarissime
dans les années 90,
n’a plus rien
d’extraordinaire
TOUS ces articles sur les
femmes du champagne que
des journalistes mâles ébahis
présentent comme des phénomènes, ça
commence sérieusement à me saouler ! »
Chroniqueuse de l'univers champenois
dans une lettre quotidienne qui fait l'unanimité
dans la profession, Sophie Claeys
résiste bravement à l'emballement, si
sexiste vu de Champagne. Ici, quantité
de veuves plutôt joyeuses ont de la bouteille
: elles gèrent leur maison avec plus
d'éternité flamboyante que leurs maris,
souvent
oubliés.
Qui se souvient de François Clicquot, mort
en 1807 ? En revanche, sa femme, Barbe-
Nicole (ça ne s'invente pas), née Ponsardin,
laissée seule à la tête d'un vaste domaine
viticole à 27 ans, a su noyer son chagrin
dans les bulles et gérer pendant plus d'un
demi-siècle la maison qu'elle rendit célèbre.
Le tableau magnifiant « la Grande
Dame », qui n'a pas l'air franchement commode,
illustre l'autorité d'une technidenne
avant l'heure - les pupitres de remuage,
indispensables pour clarifier les vins, par
exemple, c'est elle ! Suivant son exemple,
Jeanne-Alexandrine Pommery, épouse
du défimt Alexandre, a su prendre les commandes
des 680 hectares de la marque
du même nom. C'était en 1858...
Dopée par le breuvage euphorisant, elle
popularise le champagne brut jusqu'en
Russie. Les histoires de deuil sublimé
continuent avec Marie-Louise Lanson de
Nonancourt, montant au front, après que
son mari a trouvé la mort pendant la Première
Guerre mondiale, pour acheter une
petite marque, alors proche de boire la
tasse : Laurent-Perrier... Aujourd'hui, la
Belge Carol Duval-Leroy, qui a pris le relais
de son époux, mort à 39 ans, à la tête
de la maison du même nom, incame la
pionnière nouvelle génération. Pas du
genre à pleurnicher sur le mauvais sort,
la très médiatique patronne préfère le
conjurer en proscrivant le pompeux « veuve
» de ses cuvées : « Trop morbide ! » Et,
gentiment, elle a fait un pied de nez au
vignoble en choisissant une femme com
me cheffe de cave. « En 1994, ça n'allait
vraiment pas de soi », insiste l'intéressée.
VÉLO. Culotées en affaires, toutes ces audacieuses
ont une belle descente, y compris
au saut du lit. Après tout, le cham
pagne n’est-il pas « le seul vin qui laisse
la femme belle après boire », selon la prescription
indéfiniment resservie qu'aurait
faite Madame de Pompadour ? La très
spontanée Lily Bollinger le confessait volontiers
: « J'en bois quand je suis heureuse
et quand je suis triste. Parfois, j'en
bois quand je suis seule. Si j'ai de la compagnie,
j'estime que c'est mon devoir. Si
je n'ai pas faim je joue avec, et j'en bois
quand je suis affamée. Sinon, je n'y
touche jamais, sauf si j'ai soif. »
Cette saine discipline de vie ne l'a pas
empêchée de piloter elle-même la marque
préférée de James Bond, du décès de son
époux, en 1941, jusqu'en 1971. Elisabeth
Law de Lauriston-Boubers, surnommée,
telle une tenancière de cabaret, « Dame
Lily » ou « Madame Jacques » - et « the
First Lady of France » en Amérique -,
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