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PANORAMA DE PRESSE - 26.07.23

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Alexandre Abellan,<br />

Christophe Reibel<br />

27·07·23<br />

LES COULISSES <strong>DE</strong> LA PRISE <strong>DE</strong><br />

BEC QUI FAIT MOUSSE CHEZ<br />

LES CRÉMANTS <strong>DE</strong> FRANCE, ET<br />

D’ALSACE (1)<br />

Ça pétille un câble cet été dans la filière des vins effervescents. Ayant mis en scène leur départ, les crémants<br />

d’Alsace laissent perplexes les autres 7 autres appellations, qui regrette ce départ mais n’apprécient pas<br />

la communication qui l’entoure.<br />

Orchestrée avec fracas, la démission du Syndicat des Producteurs de Crémant d’Alsace (SPCA) de la Fédération<br />

Nationale des Producteurs et Élaborateurs de Crémant (FNPEC) semble moins surprendre qu’agacer dans<br />

les sept autres appellations de crémant (Bordeaux, Bourgogne, Die, Jura, Limoux, Loire et Savoie). Où l’on<br />

tique sur un positionnement alsacien de gardien du temple qualitatif, avec la critique de la réduction des<br />

durées d’élevage en Loire et le refus des essais de machine à vendanger pour expliquer cette sortie brutale<br />

de l’AOC leader des crémants. Directeur du SCPA (mais plus de la FNPEC depuis ce printemps), Olivier<br />

Sohler estime ainsi que « les débats qui s’instaurent à la Fédération sur les essais de vendanges mécaniques<br />

et la durée d’élevage ne sont pas les nôtres. L’Alsace veut coller au haut de la pyramide (NDLA : coiffée<br />

par le Champagne) et encore accroître sa notoriété. C’est pourquoi l’Alsace a été moteur pour encadrer le<br />

fonctionnement des sites de pressurage afin que le raisin soit totalement respecté. »<br />

Dans le reste du vignoble, le départ alsacien n’est « pas une très grosse surprise, il y a une certaine déception,<br />

c’est dommage » résume David Maugin, le co-président du syndicat des crémants de Loire, qui se pose autant<br />

la question de déceptions que d’incompréhensions pour expliquer ce départ. « Plusieurs demandes de réduction<br />

du temps d’élevage ont été faites par plusieurs AOC » indique-t-il, ajoutant que « cela a été accepté pour le<br />

crémant de Loire, qui a ses raisons, les marchés sont très demandeurs, les stocks sont très tendus et on a justifié<br />

de notre demande, ce qui a été compris et accepté par l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO).<br />

Il est hors de question de prolonger cette dérogation ou de refaire une demande, cela est lié à plusieurs aléas<br />

climatiques sur les dernières années. »<br />

Dérogations<br />

Si les crémants de Loire et de Bourgogne bénéficient d’arrêtés dérogatoires depuis le 26 juin dernier et le 22<br />

novembre 2022, les crémants du Jura attendent la réponse de l’INAO à leur demande de raccourcissement de<br />

12 à 9 mois. « Nous n’avons pas obtenu de réponse » indique Franck Vichet, le président de la commission<br />

crémant au sein de la société de viticulture du Jura. « Avec le gel 2021, on a produit 2 500 hectolitres de<br />

crémant, alors que l’on en vend 19 000 hl. Et en 2022 on a produit 18 000 hl, on a demandé de pouvoir réduire<br />

l’élevage pour pouvoir boucher les trous lors des ventes de Noël » indique Franck Vichet, qui a l’espoir que<br />

les vendanges 2023 permettront de refaire le stock et de ne plus avoir besoin de dérogations (le Jura en avait<br />

obtenu une en octobre 2022). Ayant déposé une demande similaire en raison d’une tension sur la fourniture<br />

de bouteilles, la coopération alsacienne l’avait retirée après avoir trouvé une solution interne à sa famille<br />

professionnelle. Tandis que les crémants de Bordeaux auraient refusé cette demande émanant d’un négoce.<br />

Si dans son communiqué de départ (voir encadré) l’Alsace ne critique pas la demande du Jura, victime<br />

d’aléas climatiques et qui a besoin de libérer des vins plus tôt, la pique est pour la Loire, qui n’aurait pas subi<br />

d’événement climatique majeur, mais qui a obtenu sa dérogation. Rappelons que l’ensemble des 8 régions<br />

françaises productrices de crémant se sont entendues il y a des années pour passer la durée sur lies de 9 à 12<br />

mois et à l’inscrire dans leur cahier des charges. Chacune peut donc demander de diminuer ce temps minimum.<br />

▼ SUITE ▼<br />

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