Eux et nous - Rencontres Internationales de Genève

Eux et nous
du choc était la seule qui se soit révélée juste. Elle était dure, mais
efficace. Ses résultats sont aujourd’hui visibles. La Pologne est,
au-delà de l’Europe de l’Est, le pays qui a la plus forte croissance
économique. J’ai lu dernièrement une liste établie par le
gouvernement américain, énumérant les marchés de l’avenir. A
côté de la Corée, du Brésil et de quelques autres figurait la
Pologne.
Mme KELLER : La Confédération helvétique s’est formée par
pression extérieure. La Pologne n’aurait-elle pas intérêt à
commencer par former une alliance lâche avec les autres p.115
pays d’Europe centrale, pour faire pression sur l’Union
européenne, et pour lui faire craindre que dans l’hypothèse où la
Russie redeviendrait une puissance, l’Europe centrale ne retombe
dans son giron ? Ne serait-ce pas là un moyen d’obtenir
l’admission dans l’Union des pays d’Europe centrale ?
M. KRZYSZTOF SKUBISZEWSKI : Il me semble que le
potentiel d’une telle pression serait limité. Mais ce que vous dites
est vrai. Dès que ces pays, en particulier la Hongrie, la Pologne et
la Tchécoslovaquie, ont retrouvé la possibilité de mener leur
propre politique, ils ont commencé à nouer des liens régionaux. Ce
rapprochement a très vite pris un nom. C’est le Groupe de
Visegrad, ville de moyenne importance, proche de Budapest, où
les représentants de ces trois pays se sont rencontrés au début de
1991, après une préparation assez longue. Ils ont décidé de
collaborer en vue d’entrer dans la Communauté européenne. En
même temps, cette coopération revêtait une valeur régionale. Ce
n’était pas uniquement une méthode destinée à forcer Bruxelles à
nous admettre. J’ai assisté à la signature de la déclaration, qui
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