Rapport annuel 2007-2008 - Musée des beaux-arts du Canada

Une collection permanente qui s’enrichit grâce à
l’achat d’œuvres audacieuses provenant des
quatre coins du monde et l’acquisition d’œuvres
canadiennes majeures
ŒUVRES
D’ICI ET D’AILLEURS
« Élargir la collection d’œuvres canadiennes à caractère historique »
Imaginez un match de la Coupe du monde durant lequel les
caméras ne suivent qu’un seul joueur. Fascinant ? Frustrant ?
Révélateur ? Découvrez Zidane, un portrait du 21 e siècle (2006) de
Douglas Gordon et de Philippe Parreno, une vidéo de 90 minutes
où l’on peut voir en alternance des gros plans des genoux, des
pieds, du torse et du visage de la grande vedette française
Zinédine Zidane ainsi que des plans d’ensemble où ce dernier
court, botte le ballon ou attend d’entrer en action. Bien qu’il
soit observé par 17 caméras et 80 000 admirateurs, Zidane est
complètement absorbé par le jeu. Messieurs Gordon et Parrena,
respectivement natifs d’Écosse et d’Algérie, ont ainsi atteint le
Saint-Graal du portrait: l’inconscience du sujet. Comme l’explique
Douglas Gordon, cette œuvre est simplement « le portrait d’un
homme accomplissant son travail ».
Cette vidéo à forte valeur conceptuelle fait partie des
quelques œuvres remarquables et pleines d’audace, dont le
Musée s’est porté acquéreur en 2007–2008. Une fille de Ron
Mueck, dont l’achat a été rendu possible grâce au don généreux
des mécènes d’Ottawa, F. Harvey Benoit et D re Lynne Freiburger-
Benoit, s’ajoute aux deux autres sculptures de la collection du
Musée créées par ce célèbre artiste londonien, natif d’Australie.
Pierre Théberge, directeur du Musée, a dit de l’œuvre de Ron
Mueck qu’elle avait la capacité de « nous rappeler que l’art peut
évoquer avec force les profondeurs de la condition humaine ».
Une troisième acquisition, la sculpture fantastique en bronze,
intitulée Née (2002), marque l’entrée de la réputée artiste américaine
Kiki Smith dans la collection du Musée.
Cette année, l’achat d’œuvres avant-gardistes s’est accompagné
d’importants ajouts à la collection d’art canadien contemporain,
dont l’installation multimédia du collectif québécois
BGL, Le discours des éléments, et Le projet Galápagos de la photographe
de Winnipeg, Sarah Anne Johnson, qui appartient désormais
au MCPC. De plus, le Musée a solennellement réaffirmé
son engagement à enrichir sa collection d’art indigène en créant
le département d’art indigène. L’institution collabore également
avec le Conseil des Arts du Canada pour mettre sur pied un projet
pilote permettant à un conservateur autochtone en mi-carrière
de travailler au Musée. En plus d’effectuer des recherches et
d’aider à la gestion de la collection, ce conservateur en résidence
doit préparer une exposition pour le programme d’expositions
itinérantes « En tournée ». Steven Loft a été nommé à ce poste
en décembre 2007. Des œuvres d’envergure se sont ajoutées à la
collection du Musée, dont Œil surnaturel (2007) de Robert
Davidson et Congélateur de Cape Dorset, un dessin grandeur nature
très évocateur d’Annie Pootoogook, une artiste inuite contemporaine
qui compte déjà trois œuvres dans notre collection.
Finalement, le Musée a su saisir les occasions pour acquérir
des œuvres de grands artistes canadiens afin d’élargir sa collection
d’art canadien à caractère historique. Fillette aux lunettes, un
tableau à l’huile de l’artiste Alfred Pellan – le wunderkind
(enfant prodige) de l’art canadien entre les deux guerres
mondiales – est considéré comme l’un des tableaux canadiens
les plus remarquables des années 1940. Un certain nombre
d’œuvres proviennent de l’atelier du regretté Charles Gagnon,
que nos conservateurs ont pu visiter grâce à la gentillesse et à la
générosité de sa femme. Résultat : le Musée a maintenant
l’honneur de posséder, au nom de tous les Canadiens et Canadiennes,
une collection encyclopédique de l’œuvre peint de
Charles Gagnon.
À gauche : Inauguration de l’exposition Ron Mueck
À droite : Dans l’ordre habituel : Greg A. Hill, conservateur de l’art indigène Fonds
Audain, Michael Audain, membre du conseil d’administration, Pierre Théberge,
directeur du MBAC, et Marie Claire Morin, présidente et chef de la direction de la
Fondation du MBAC et directrice du Développement
11