Rapport annuel 2007-2008 - Musée des beaux-arts du Canada

MESSAGE DU DIRECTEUR
PIERRE THÉBERGE, O.C., C.Q.
C’est pour moi un insigne honneur de souligner les faits saillants
d’une année bien remplie au Musée. Le dévouement infatigable
de la direction et du personnel, combiné à l’impulsion indéfectible
de notre conseil d’administration, s’est traduit par 12 mois
d’activités exaltantes, dont l’acquisition d’œuvres majeures, des
améliorations novatrices apportées à la programmation et la
tenue de superbes expositions. Le Musée poursuit son mandat –
sensibiliser les Canadiens et les Canadiennes aux arts et favoriser
leur appréciation et leur compréhension de cette forme
d’expression – avec enthousiasme, perspicacité et assurance.
Il y a 10 ans, j’ai eu l’honneur d’être nommé directeur de
cette merveilleuse institution. Au cours de mon mandat, j’ai eu
l’occasion de travailler au sein d’une équipe remarquable et de
vivre une période marquante dans l’histoire du Musée. Depuis
la fin des années 1990, le Musée a renforcé son rôle en tant que
musée d’art le plus important au pays tout en assoyant sa
présence sur la scène internationale. Essentiellement, le Musée a
mûri pour devenir un centre d’avancement du savoir dans le
domaine des arts, une ressource pour les institutions et les
professionnels du milieu artistique de tout le Canada et une
plaque tournante qui rend les œuvres d’arts visuels classiques et
contemporaines accessibles à tous les habitants de ce vaste pays.
Cette décennie a été marquée par des avancées considérables.
Grâce au projet L’art d’ici, installation intégrée à la collection
permanente, et à l’accent mis par la suite sur l’acquisition
d’œuvres, nous avons résolument accordé une place prépondérante
à l’art indigène au sein du Musée. Depuis le lancement
de notre revue sur les arts visuels, Vernissage, en 1998, nous
avons accompli de grands progrès dans nos communications
avec les membres du Musée et le grand public. Nous avons mis
davantage en valeur nos programmes éducatifs – que nous avons
modernisés, étendus et raffinés – tout en accroissant leur accessibilité
au moyen d’une présence dynamique sur l’Internet et de
formats adaptés aux personnes ayant des besoins spéciaux. En
outre, en offrant chaque année une programmation abondante
et fascinante, nous avons formé un noyau d’institutions d’un
littoral à l’autre qui participent régulièrement à notre programme
d’expositions itinérantes d’œuvres de la collection permanente
du Musée, qui est sans doute la ressource artistique la plus riche
au pays.
Cette dernière année a été particulièrement fructueuse à cet
égard. Plus de 370 000 visiteurs ont assisté aux 19 expositions
itinérantes du Musée des beaux-arts et du Musée canadien de la
photographie contemporaine, à guichets fermés pour la plupart.
Huit de ces expositions ont terminé leur tournée avec succès :
Chefs-d’œuvre du baroque du Musée des beaux-arts du Canada,
Dessins britanniques du Musée des beaux-arts du Canada,
Christopher Pratt, La photographie mise en scène. Créer l’illusion du
réel, Poésie et sensibilité. James Wilson Morrice et Tom Thomson, John
Massey. La maison que Jack a bâtie, Susan McEachern. Multiplicité
de sens et Norval Morrisseau, artiste chaman, qui à elle seule a
attirée 139 000 personnes. Huit expositions ont été lancées, dont
Douglas Gordon – Faire le mort. En temps réel, Les estampes
d’Albrecht Dürer et Photographies modernistes du Musée des beaux-
arts du Canada, le premier volet d’une série qui, comme celles
consacrées aux chefs-d’œuvre et aux dessins, explorera diverses
périodes de l’histoire de la photographie. Ces expositions nous
aident à tisser des liens avec des institutions sœurs et nous
permettent très concrètement d’encourager des carrières artistiques
et de rejoindre des publics de toutes les régions du pays,
comme se doit de faire un véritable musée national.
Entre-temps, notre programme d’expositions présentées à
Ottawa a reçu une attention phénoménale et a dépassé les
prévisions en matière d’assistance. Ron Mueck, l’exposition tenue
au printemps 2007 et qui a obtenu un immense succès, a attirée
49 p. 100 plus de visiteurs que prévu; nous avons même dû
prolonger les heures d’ouverture afin de satisfaire à la demande.
L’ambitieuse exposition Les paysages de Renoir, 1865–1883, la
toute première exposition majeure consacrée aux paysages du
célèbre artiste français, a accueilli 98 p. 100 du public attendu.
Présentée par la Financière Sun Life et fruit de la collaboration
entre le Musée des beaux-arts du Canada, la National Gallery de
Londres et le Philadelphia Museum of Art, Les paysages de Renoir
réunissait 60 œuvres prêtées par divers musées et collectionneurs
du monde entier. Suite longuement attendue des Portraits
de Renoir, qui avait aussi séduit les foules, l’exposition constitue
un brillant exemple de la manière dont le Musée contribue à
écrire l’histoire de l’art tout en faisant découvrir aux Canadiens
et aux Canadiennes ces chefs-d’œuvre tant appréciés.
Parmi les autres expositions marquantes tenues au cours de
la dernière année, notons Lord Dalhousie. Mécène et collectionneur,
présentée avec l’appui des mécènes de la Fondation du MBAC
et constituant le point culminant d’une recherche approfondie
sur le premier mécène à avoir posé le pied en sol canadien;
Au-delà des clichés. Nouveaux points de vue en photographie africaine
contemporaine, organisée par l’Institute for Contemporary
Photography de New York; et l’exposition majeure Joe Fafard.
Cette dernière, la première à brosser un portrait complet de la
carrière d’un sculpteur parmi les plus novateurs et célébrés au
Canada, a été organisée en collaboration avec la MacKenzie Art
Gallery de Regina, et présentée à Ottawa par la Maison Heffel –
encanteurs et évaluateurs.
La salle Hommage à Norval Morrisseau, que nous avons
aménagée peu de temps après le décès de cet artiste autochtone
influent à la fin de 2007, réunit une sélection d’œuvres tirées de
la collection du Musée des beaux-arts ainsi que de nouvelles
acquisitions et un prêt important du Centre d’art indien et inuit
du ministère canadien des Affaires indiennes et du Nord. Cet
hommage à la brillante carrière du peintre Norval Morrisseau,
et les nouvelles acquisitions qui l’ont rendu possible, témoignent
de notre engagement de plus en plus profond à collectionner et à
mettre en valeur des œuvres d’art indigène. D’ailleurs, je suis
ravi d’annoncer une formidable avancée sur cette voie, qui a pris
la forme d’un don de deux millions de dollars provenant cette
année de la Fondation Audain et visant la création du Fonds de
dotation Audain du conservateur de l’art indigène. Notre
premier conservateur Audain de l’art indigène, Greg A. Hill, a
été nommé en décembre 2007 et est responsable des expositions,
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