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VOL. 31 N 10 ~ JANVIER 2015 ~ GRATUIT ~ fugues.com

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GROS PLAN SUR_LES ACTUALITÉS DE L’ANNÉE<br />

Bilan 2014<br />

L’HOMOPARENTALITÉ ET CHEERIOS<br />

JOEL LEGENDRE<br />

AU QUÉBEC<br />

CE QU’ON<br />

RETIENDRA<br />

DE L’ANNÉE...<br />

LES ENFANTS DE KEVINS-KYLE ET ANTONIO<br />

MANON MASSÉ<br />

Au Québec, on ne saurait passer sous silence l’émergence grandissante<br />

des personnes trans dans l’espace social. Elles s’imposent,<br />

prennent la parole, revendiquent une place légitime dans la société.<br />

Elles sont de plus en présentes dans les CA des organismes<br />

<strong>com</strong>munautaires, et c’est une personne trans, Audrey Gauthier, qui<br />

a été choisie pour être la Directrice générale du Conseil québécois-<br />

LGBT. Cependant le gouvernement n’a toujours pas adopté les règlements<br />

devant faciliter le changement de mention de sexe et de<br />

nom à l’État civil. Une attente de plus douze mois tout à fait<br />

déraisonnable.<br />

LES PERSONNES TRANS PRENNENT LEUR PLACE<br />

Longtemps dans l’ombre des revendications LGBT, les personnes trans<br />

sont de plus en plus visibles dans l’espace social. Leurs revendications<br />

sont prises en <strong>com</strong>pte, même si elles sont loin encore d’être <strong>com</strong>plètement<br />

entendues. Bien évidemment de nombreux facteurs peuvent expliquer<br />

la plus grande place des trans, allant d’une plus grande organisation<br />

des groupes trans, de leur alliance avec les gais et les lesbiennes,<br />

mais aussi de l’ouverture de la société face aux différences. Si elles sont<br />

de plus en plus visibles et si elles se font de plus en plus entendre, les<br />

résistances sont nombreuses et sont souvent fondées sur une méconnaissance<br />

de leurs réalités. Des percées sont notables même si une<br />

profonde reconnaissance sociale prendra encore du temps. Ainsi le gouvernement<br />

a décidé de revoir les critères pouvant amener le changement<br />

de mention de sexe et de nom à l’état civile, pour simplifier la procédure,<br />

entre autres en n’exigeant plus de traitements médicaux et de modifications<br />

structurales des organes sexuels tels que définis par l’article 71 du<br />

Code civil. Cependant, les nouveaux règlements se font attendre depuis<br />

l’adoption de la nouvelle loi ce qui contraint nombre de personnes trans à<br />

se conformer à des exigences qui ne devraient plus être requises pour<br />

enfin vivre sous l’identité de genre qui leur convient. Si la ministre de la<br />

Justice du Québec, Stéphanie Vallée, se montre ouverte aux questions<br />

trans, elle ne semble pas très chaude à accoler transphobie à la Politique<br />

///////////// 022 FUGUES.COM <strong>JANVIER</strong> <strong>2015</strong><br />

nationale de lutte contre l’homophobie préférant garder sous le thème homophobie<br />

toutes les discriminations liées à l’orientation sexuelle et l’identité<br />

de genre. Même si l’ouverture est certaine, beaucoup de<br />

représentant-e-s d’organismes regrettent que la nouvelle loi restreigne le<br />

droit de changer le sexe et le nom sur les papiers officiels qu’aux personnes<br />

majeures et citoyennes canadiennes, excluant de facto les jeunes qui<br />

devront continuer de vivre officiellement dans un genre qui n’est pas le<br />

leur jusqu’à l’âge de 18 ans ou encore les réfugié-e-s qui devront attendre<br />

la fin des procédures d’immigration et de citoyenneté, qui peut prendre<br />

de nombreuses années. Dans les bonnes nouvelles, la Fondation<br />

Émergence, initiatrice de la Journée de lutte contre l’homophobie, a décidé<br />

d’adjoindre la transphobie à sa journée. La Fondation Émergence<br />

s’enligne donc sur la plupart des organismes qui participent dans divers<br />

pays à la Journée de lutte contre l’homophobie et la transphobie.<br />

Mais c’est du côté du privé qu’est venue cette année la plus grande<br />

surprise. Depuis longtemps, les grandes corporations <strong>com</strong>me les<br />

moyennes et les plus petites ont intégré dans leur publicité des gais, des<br />

lesbiennes, seul-e-s ou en couple, les familles homoparentales. Aujourd’hui,<br />

elles ne délaissent plus les personnes trans. L’institution<br />

financière Desjardins a choisi la photo de Monica Bastien (voir article en<br />

page 97), présidente de l’Aide aux transsexuelles et transsexuels du<br />

Québec (ATQ) pour une publicité où son nom apparaît et où il est précisé<br />

qu’elle est : une femme trans engagée. L’institution précise aussi sur l’affiche<br />

qu’elle est fière d’être partenaire de l’ATQ et de la <strong>com</strong>munauté<br />

LGBT. Une initiative qui risque de donner des idées à d’autres entreprises<br />

et qui aidera à l’intégration à l’acceptation sociale des personnes trans.<br />

PROCRÉATION ASSISTÉE ET GESTATION PAR AUTRUI<br />

Annonçant la venue prochaine de ses deux filles jumelles, l’animateur<br />

et <strong>com</strong>édien Joël Legendre en avril dernier jetait un pavé dans la mare<br />

révélant qu’il avait eu recours à une mère porteuse mais aussi au<br />

remboursement des traitements de fertilité. En fait, lui et son conjoint<br />

étaient le premier couple d’hommes à avoir profité de la gratuité du traite-

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