PSC 6-08 - FSP
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DOSSIER: psychologie de la transition<br />
PSYCHOSCOPE 6/20<strong>08</strong><br />
p. 53-54). En Suisse, cette approche a été adoptée par<br />
Zittoun (Perret-Clermont & Zittoun, 2002; Zittoun,<br />
2006) pour étudier la transition entre école obligatoire<br />
et formation professionnelle initiale.<br />
Facteurs et processus de transition<br />
Le processus de transition est donc influencé par une<br />
multitude de facteurs, qu’ils soient d’ordre macrosocial,<br />
microsocial ou individuel (Allard & Ouellette,<br />
1995; Blustein, Juntunen & Worthington, 2000; Masdonati,<br />
2007; Schlossberg, Waters & Goodman, 1995).<br />
Du point de vue macrosocial, plusieurs auteurs relèvent<br />
l’impact des caractéristiques socioéconomiques,<br />
culturelles, géographiques ou démographiques. Ainsi,<br />
les chances d’accéder à une formation convoitée et de la<br />
terminer avec succès sont plus élevées pour un(e) jeune<br />
Suisse(sse) habitant à la campagne, issu(e) d’une filière<br />
de scolarité obligatoire à exigences élevées et dont les<br />
parents ont un haut revenu et un niveau élevé de formation<br />
(T. Meyer, 2003).<br />
Les facteurs microsociaux renvoient aux différents réseaux<br />
de l’individu pouvant exercer un impact direct<br />
sur sa manière de négocier la transition. En effet, les<br />
chances de réussite de la transition sont partiellement<br />
dépendantes des ressources sociales à disposition de la<br />
personne, aussi bien institutionnelles (enseignant(e)s,<br />
conseillères ou conseillers en orientation, psychologues<br />
scolaires, etc.) que personnelles (qualité du réseau de<br />
pairs, relations avec les parents et la famille) (Monette<br />
& Fournier, 2000).<br />
Enfin, les facteurs individuels ou psychologiques sollicités<br />
durant la transition entre école et travail peuvent<br />
se répartir en quatre groupes:<br />
1. Les perceptions de soi, qui renvoient notamment à<br />
l’identité personnelle, à l’estime de soi, au sentiment de<br />
compétence ou à la santé psychique. Des études montrent<br />
par exemple qu’une estime de soi positive et un<br />
sentiment de compétence élevé favorisent une transition<br />
adaptée entre école et travail (Cohen-Scali, 2000;<br />
Pinquart et al., 2002).<br />
2. Les représentations de la transition professionnelle,<br />
qui traduisent les valeurs, les attentes et les attitudes<br />
individuelles développées à l’égard de la formation professionnelle<br />
et du monde du travail (Fournier, 2002; Le<br />
Blanc & Laguerre, 1998). Ces représentations participent<br />
à la construction d’une identité professionnelle, à<br />
la réalisation de choix cohérents, à la définition d’objectifs<br />
clairs et au développement de l’engagement dans la<br />
formation.<br />
3. Les compétences, qui regroupent un ensemble de savoirs<br />
(compétences scolaires), de savoir-faire (compétences<br />
pratiques) et de savoir-être (compétences sociales),<br />
sont mobilisées afin de répondre aux exigences du<br />
monde professionnel. Dans ce sens, l’engagement scolaire,<br />
l’initiative, la détermination, le sens des responsabilités,<br />
la flexibilité, ainsi qu’une panoplie de compétences<br />
relationnelles (affirmation de soi, communication,<br />
travail en équipe) représentent autant de qualités particulièrement<br />
sollicitées par le monde du travail (Perret-<br />
Clermont & Zittoun, 2002).<br />
4. La perception des soutiens sociaux, qui détermine<br />
la réelle valence des ressources sociales à disposition et<br />
la probabilité qu’elles soient effectivement et efficacement<br />
mobilisées par l’individu. Dans cet ordre d’idées,<br />
un environnement relationnel perçu comme cohérent,<br />
stimulant et favorisant l’autonomie facilite le processus<br />
de transition (Blustein et al., 2000; Monette & Fournier,<br />
2000).<br />
Accompagner la transition école-travail<br />
La conception d’une intervention d’accompagnement<br />
psychologique efficace nécessite la définition des critères<br />
qui permettent de juger de la réussite de la transition.<br />
Ces critères, qui peuvent varier de manière radicale<br />
suivant la perspective adoptée, vont déterminer à<br />
leur tour les objectifs de l’intervention en question. Une<br />
première distinction peut être opérée entre la réussite<br />
objective et subjective de la transition (Blustein et al.,<br />
2000; Trottier, 2000). Ainsi, lorsque la perspective objective<br />
est privilégiée, les indicateurs choisis évaluent la<br />
situation de la personne à l’issue du processus de transition,<br />
notamment en termes d’emploi, de chômage, de<br />
fréquentation d’une formation qualifiante ou de perspectives<br />
de carrière, de stabilisation et d’évolution du<br />
salaire suivant le secteur professionnel choisi. A l’opposé,<br />
une réussite subjective de la transition est davantage<br />
orientée vers l’auto-évaluation de la satisfaction visà-vis<br />
du résultat de la transition. Dès lors, la transition<br />
est subjectivement réussie lorsque la solution trouvée<br />
satisfait la personne en termes d’intérêts, de valeurs et<br />
d’aptitudes sollicitées et que celle-ci évalue les ressources<br />
psychosociales à sa disposition comme étant suffisantes<br />
pour affronter les différents défis sous-jacents<br />
aux changements à venir. Une seconde distinction introduit<br />
la dimension temporelle dans l’évaluation de la<br />
transition, les uns optant pour des indicateurs de réussite<br />
à court terme (directement à l’issue du processus)<br />
alors que d’autres privilégient une vision longitudinale<br />
des résultats de la transition (Masdonati, 2007; Meyer<br />
J.-L., 2000).<br />
Comme mentionné plus haut, les critères de réussite de<br />
la transition vont déterminer les objectifs visés par une<br />
intervention, quatre types d’objectifs émergeant lorsque<br />
l’on croise la dimension temporelle avec celle d’objectivité<br />
des résultats. Une intervention qui privilégie des<br />
critères objectifs de réussite à court terme va se concentrer<br />
sur le traitement des informations sur le monde<br />
professionnel, sur l’aide au choix professionnel et sur le