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Egalité
3. Il est urgent d’inverser la tendance…
Dans le contexte d’un capitalisme mondialisé, la tendance générale consiste
à réduire les charges fiscales portant sur les contribuables mobiles
(entreprises, instituts financiers et grosses fortunes notamment), qui peuvent
facilement se déplacer ou déplacer leurs activités sur l’ensemble de
la planète, et à reporter les charges sur les taxes indirectes et les cotisations
sociales, ce qui pèse lourdement sur la consommation des ménages.
La Suisse a largement suivi cette logique au cours des quinze dernières
années, accentuant ainsi les inégalités de revenus et freinant l’activité
économique... En outre, en matière de répartition des richesses, la
Suisse cumule deux gros handicaps: d’une part, des couches aisées et des
entreprises de plus en plus transnationalisées qui accumulent leurs richesses
sur l’ensemble de la planète sans qu’elles profitent à l’ensemble
de la population en Suisse et d’autre part, des dépenses indirectes obligatoires
(fiscalité, cotisations sociales, primes d’assurance-maladie et
loyer) qui ont fortement progressé et diminué le revenu disponible des
couches modestes. Cette accentuation des disparités de revenus a été en
partie atténuée par l’augmentation des dépenses sociales au cours des
années 1990 suite à la forte progression du chômage; cependant, le financement
des dépenses sociales reste peu progressif en Suisse.
Dans la presse et parmi les économistes, il a beaucoup été question de
la faiblesse de la croissance de l’économie suisse au cours de ces dernières
années. A ce propos, le déplacement de la pression fiscale des contribuables
mobiles aux moins mobiles et des contribuables bénéficiant de
revenus élevés à ceux qui ont plutôt de faibles revenus, est aussi une des
raisons de la stagnation économique de ces dernières années, comme le
soulignait une récente étude de la banque Bär (Wochenbericht, No. 18,
12.5.04): »Ce n’est pas la hausse de la quote-part fiscale qui devrait être
tenue pour responsable de la faible croissance économique enregistrée
ces dernières années, mais en première ligne le déplacement de la pression
fiscale relative des contribuables mobiles aux moins mobiles, des
contribuables bénéficiant de revenus élevés à ceux qui ont plutôt de faibles
revenus, du fait d’une hausse significative de la part des impôts indirects
dans la charge fiscale totale.« Outre leur fonction de redistribution
des richesses, de maintien de la cohésion sociale et garantie l’égalité des
chances, les politiques fiscales et sociales contribuent également stimuler
l’activité économique et la croissance, en soutenant la demande.
Literature
Deutscher Gewerkschaftsbund (2004) ›Verteilungsbericht 2003: Umverteilung zu Lasten der
Arbeitnehmer setzt sich fort‹. Berlin (www.dgb.de/themen).
Ecoplan (2004) ›Verteilung des Wohlstands in der Schweiz‹. Bern (www.ecoplan.ch).
40 Denknetz • Jahrbuch 2005