Libretto & Synopsis - EMI Classics

sien [22], demandant aux Filles du Rhin de le reprendre parmi ses cendres une fois qu’il aura été purifié par le feu. Puis elle
ordonne aux corbeaux de retourner au Walhalla [23], et d’emmener avec eux Loge pour qu’il mette le feu à la demeure des
dieux. Avec son cheval, Grane [24], elle bondit dans les flammes du bûcher pour retrouver Siegfried en épouse. Les flammes
s’élèvent et le palais des Gibichungen est détruit.
La Völuspá dit : « Le soleil devient noir, la terre sombre dans la mer [cf. le débordement du Rhin]/[…] les flammes jaillissent le
long de l’arbre du monde [cf. le feu de joie des héros décrit par les Nornes]/le feu frappe contre le ciel [cf. l’embrasement du
Walhalla] ».
Le Rhin déborde de ses rives. Quand Hagen fait une dernière tentative pour s’emparer de l’anneau, les Filles du Rhin le noient
et leur trésor leur est enfin rendu [25]. Le peuple regarde tandis que le Walhalla, avec tous les dieux à l’intérieur, est détruit par
le feu. Beaucoup de choses se sont passées dans les coulisses de l’immolation de Brünnhilde. Il a fallu à Wagner au moins
quatre tentatives entre 1848 et 1872 pour trouver les mots justes, chaque changement successif reflétant sa vision
philosophique du moment. Sur le plan purement poétique, la plus belle fin était sans doute la renonciation « schopenhauerienne
» (« Je quitte la demeure du désir, je fuis à jamais la demeure de l’illusion ; j’ai vu la fin du monde »). Chaque nouvelle fin essayait
de conclure l’opéra avec des mots, avant que Wagner ne finisse par comprendre que seulela musique pouvait y parvenir.
Quant à cette ultime musique, un retour du thème qui accompagne le « O hehrstes Wunder » de Sieglinde à l’acte III de Die
Walküre, elle n’a été qu’assez récemment identifiée au nom que Wagner lui-même lui donnait – la « glorification de Brünnhilde ».
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MIKE ASHMAN
Traduction : Dennis Collins