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Journal of Film Preservation - FIAF

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Le Catalogue Albatros à la Cinémathèque<br />

française<br />

Camille Blot-Wellens, Catherine Hulin<br />

Historical Column<br />

Chronique historique<br />

Columna histórica<br />

Le catalogue Albatros est une collection particulière à bien des égards.<br />

En premier lieu, Albatros est une maison de production atypique qui<br />

occupe une place particulière dans le cinéma français des années vingt.<br />

Ensuite le directeur d’Albatros et la Cinémathèque française entretenaient<br />

une relation étroite et cela dès la création de l’institution dans les années<br />

trente. Enfin le catalogue Albatros représente une exception au sein des<br />

collections de la Cinémathèque française : non seulement parce que les<br />

films figurent parmi les titres phares des collections, mais aussi parce que<br />

la Cinémathèque conserve la quasi-totalité des archives non-films de la<br />

firme et surtout parce qu’elle est ayant-droit de la quasi-totalité des films<br />

du catalogue.<br />

C’est donc cette collection si particulière et cette situation non moins<br />

particulière que nous vous proposons d’aborder 1 .<br />

1. Bref historique de la société Albatros<br />

Tout commence en Russie, quand Joseph Ermolieff, alors étudiant, est<br />

engagé par Maurice Hache et les succursales Pathé comme projectionniste.<br />

Il grimpe rapidement dans la hiérarchie et devient directeur d’une<br />

succursale à Bakou puis à Rostov. En 1911, il est nommé directeur général<br />

de la location Pathé et crée sa propre maison de location de films, avant de<br />

fonder un studio à Moscou deux ans plus tard.<br />

Logo de la firme Albatros.<br />

En 1915, il attire à lui l’acteur Ivan Mosjoukine et le réalisateur Jacob<br />

Protazanov. Dans l’essor du cinéma russe au moment de la Première Guerre<br />

mondiale, Ermolieff acquiert de l’importance ; il compte alors sur Alexandre<br />

Volk<strong>of</strong>f, Nicolas Rimsky, l’actrice Nathalie Lissenko, entre autres.<br />

« Le centre de production cinégraphique se trouvait à Moscou. C’est en<br />

cette ville que Joseph Ermoliew avait établi ses studios qui, produisant<br />

intensément, occupaient déjà un personnel considérable. Ce vétéran<br />

du cinéma avait, un des premiers, compris le merveilleux instrument de<br />

diffusion d’idées que peut être la «machine à refaire la vie», et, sous son<br />

impulsion, deux écoles de films se créèrent: l’une, mettant en valeur des<br />

artistes dramatiques ou chorégraphiques parmi les plus célèbres, l’autre,<br />

s’efforçant à une interprétation originale d’œuvres artistiques ou de grands<br />

événements de la vie et de l’histoire russes. (...) » 2<br />

Après octobre 1917, il se déplace à Yalta dans le Sud. Le repli des armées<br />

contre-révolutionnaires le surprend en plein tournage. C’est alors l’exil vers<br />

Statuts de la firme Ermolieff.<br />

1 Cet article reprend la présentation faite lors du Congrès de la <strong>FIAF</strong> qui s’est tenu à Paris<br />

en avril 2008. Les auteurs souhaitent remercier Jacques Ayrolles, Cécile Blanc, Sophie<br />

Cazes, Véronique Doduik, Vincente Duchel-Clergeau, Gilles Duffau, Caroline Flahaut, Jean-<br />

Philippe Jonchères, Laurent Mannoni, Régis Robert et Gaëlle Vidalie.<br />

2 Juan Arroy, « Le Cinéma russe avant la guerre » in Cinémagazine, 17 octobre 1924, p.<br />

104 .<br />

47 <strong>Journal</strong> <strong>of</strong> <strong>Film</strong> <strong>Preservation</strong> / 81 / 2009

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