Journal of Film Preservation - FIAF
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Francis Lacassin (1931-2008)<br />
Éric Le Roy<br />
In Memoriam<br />
Francis Lacassin was well known<br />
in many <strong>FIAF</strong> archives as a tireless<br />
researcher. He was passionate about<br />
the work <strong>of</strong> archives, rediscoveries,<br />
restorations, and revaluations, and<br />
especially knowledgeable about<br />
cinema <strong>of</strong> the first years, the 1920s, and<br />
animation.<br />
In Lyon in the early 1960s, he became<br />
a friend <strong>of</strong> Bernard Chardère <strong>of</strong> Positif<br />
and Raymond Chirat, film historian and<br />
compiler <strong>of</strong> the French filmography,<br />
and produced some short films with<br />
Raymond Bellour. With Alain Resnais,<br />
he founded a club dedicated to the<br />
animated film, and in 1972 he became<br />
the first Chair in animation film history<br />
at Paris I. He is credited with inventing<br />
the term “the Ninth Art” in his essay<br />
Pour un neuvième art: la bande dessinée<br />
(1971).<br />
He made his publishing début in 1964<br />
in Paris, where he wrote for the review<br />
Francis Lacassin est décédé voici un an, le 12 août 2008. S’il ne travaillait<br />
pas dans l’une des institutions de notre fédération, il faisait néanmoins<br />
partie de notre famille : passionné d’archives et de recherche, il était de<br />
toutes les cinémathèques par son approche non-conformiste de l’histoire<br />
du cinéma. Très discret, masqué comme Fantômas, nombreux sont celles<br />
et ceux qui l’ont croisé à Bologne<br />
ou Pordenone sans le connaître.<br />
Parcourant inlassablement le<br />
chemin de l’étude, s’interrogeant<br />
sur les collections filmiques,<br />
visionnant à Paris, Bruxelles,<br />
Londres, Toulouse ou Prague,<br />
s’inquiétant de la disparition d’un<br />
film, de l’identification d’un autre,<br />
de la restauration d’un primitif<br />
retrouvé, Francis Lacassin nous a<br />
laissé l’image d’un féru du cinéma<br />
des premiers temps, mais son<br />
intérêt et son érudition étaient bien<br />
plus étendus.<br />
Celui qui gravitait Sur les chemins<br />
qui marchent 1 avait plusieurs<br />
visages, différentes vies, de<br />
nombreuses passions, et toujours<br />
la persévérance, le désir de transmettre, le plus souvent par l’édition.<br />
Son écriture était aisée, captivante, jamais apprêtée et ses connaissances<br />
faisaient de lui un modèle pour tous les chercheurs et archivistes.<br />
Né le 18 novembre 1931 dans le Gard, il entame des études de droit,<br />
d’histoire du Moyen-âge, de psychopathologie, de psychologie de la vie<br />
sociale et de médecine avant d’être journaliste, cinéaste, éditeur, écrivain,<br />
scénariste pour le cinéma et la télévision. Reconnu internationalement<br />
comme l’un des plus grands spécialistes de la littérature populaire, il a<br />
publié notamment l’œuvre intégrale de Jack London, y compris des textes<br />
inédits aux États-Unis.<br />
Il vit à Lyon entre 1960 et 1962, se lie d’amitié avec Bernard Chardère<br />
(rencontré en Algérie et fondateur de Positif et de l’Institut Lumière) et<br />
Raymond Chirat (historien et auteur de la monumentale filmographie du<br />
cinéma français), réalise et produit deux courts métrages avec Raymond<br />
Bellour (Prière pour Robinson, 1960, Satan, mon prochain, 1961) et Mon ami<br />
Mandrin (1960), ainsi que L’histoire de Jeanne (1962) produits par Chardère<br />
1 Titre du premier tome de ses mémoires, Sur les chemins qui marchent (Le Rocher, 2006).<br />
68 <strong>Journal</strong> <strong>of</strong> <strong>Film</strong> <strong>Preservation</strong> / 81 / 2009