Journal of Film Preservation - FIAF
Journal of Film Preservation - FIAF
Journal of Film Preservation - FIAF
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
political points <strong>of</strong> view <strong>of</strong> republicans,<br />
anarchists, communists, socialists,<br />
autonomous Basques and Catalans,<br />
and the nationalists, and the conflicts<br />
that would lead to the international<br />
conflagration <strong>of</strong> the Second World<br />
War. Julián Casanova, pr<strong>of</strong>essor <strong>of</strong><br />
contemporary history, provides an<br />
introduction and a preface for each<br />
film, providing context. However, it<br />
is possible to use these programs in<br />
a variety <strong>of</strong> ways, depending on the<br />
purpose <strong>of</strong> the viewer.<br />
The quality <strong>of</strong> the reproductions is<br />
perfect, and texts are available in<br />
English, French, and Spanish. The<br />
supplements are particularly valuable<br />
for the historian because each work<br />
is accompanied by detailed data, a<br />
synopsis, and a series <strong>of</strong> stills from the<br />
film, tools that are equally useful for the<br />
specialist researcher and the amateur.<br />
We wish all archives would follow<br />
this fine example <strong>of</strong> sharing archival<br />
resources with the public.<br />
La publicación de La Guerra filmada, un<br />
estuche DVD de la <strong>Film</strong>oteca Española,<br />
es un acontecimiento no sólo para<br />
los historiadores de la Guerra civil<br />
española, sin también para el público<br />
en general, es decir, para todos los<br />
que consideran que el conflicto sigue<br />
siendo uno de los acontecimientos<br />
decisivos de nuestros tiempos. Los<br />
cuatro discos, que totalizan 7 horas y<br />
45 minutos de proyecciones, contienen<br />
37 películas. La más larga es España<br />
heroica, una película alemana de<br />
tendencia nacionalista, mientras que la<br />
más breve es un extracto de España al<br />
día: La independencia checoslovaca. La<br />
<strong>Film</strong>oteca Española, que ha trabajado<br />
durante tres décadas para reunir,<br />
preservar y analizar las películas,<br />
ha logrado hacerlas accesibles a los<br />
investigadores, cumpliendo así su<br />
doble mandato: proteger y mostrar.<br />
El proyecto comenzó con una<br />
muestra de todos los materiales del<br />
archivo sobre la guerra, al celebrarse<br />
el 50° aniversario de ésta. Fue un<br />
acontecimiento memorable: 44<br />
programas que revelaron muchas<br />
películas suprimidas por el antiguo<br />
régimen. Siguió luego una muestra<br />
itinerante con 30 programas, de la<br />
l’espère, de cette ouverture au plus grand nombre des archives filmées de la<br />
Guerre civile espagnole entreprise par la <strong>Film</strong>oteca Española. Il correspond<br />
à l’émergence d’une individualisation du partage des archives, à travers<br />
le net et/ou le numérique qui est en plein essor mais à laquelle toutes<br />
les archives du film sont loin de participer avec telle absence de préjugé<br />
« conservateur », d’autant que l’objet mis à disposition des acheteurs est<br />
d’une grande pertinence et d’une extraordinaire qualité.<br />
Les choix qui ont présidé à la construction du corpus, un peu orientés, il est<br />
vrai, par la qualité de conservation des copies, ont tenté de respecter un<br />
équilibre entre les deux grands protagonistes du conflit, les républicains<br />
de toutes obédiences, anarchistes, communistes, socialistes, autonomistes<br />
basques et catalans, et les nationalistes rassemblés par Franco, équilibre<br />
qui n’est pas posé à priori mais reflète la production cinématographique<br />
espagnole et étrangère d’alors. Il faut souligner le recours aux films<br />
étrangers, français, soviétiques, allemands ou portugais selon les camps,<br />
qui rappelle que le conflit espagnol ne fut pas seulement une guerre civile<br />
mais constitua aussi les prémices d’un conflit européen, puis mondial, dans<br />
un cadre alors vécu essentiellement comme idéologique. Les auteurs ont<br />
pris le parti d’une lecture chronologique du conflit, ce qui me paraît, dans<br />
un cadre chronologique limité, s ‘imposer tant pour la clarté de l’exposé que<br />
pour assurer une bonne compréhension des enjeux et de leur évolution.<br />
Rien n’interdit à chaque utilisateur, à partir du corpus ainsi organisé, de<br />
fabriquer sa propre grille de lecture, par genre, les films de propagande prorépublicains,<br />
pro-nationalistes, par thème, les batailles, la vie quotidienne,<br />
les autonomies, etc.<br />
Après une présentation générale de Julián Casanova, pr<strong>of</strong>esseur d’histoire<br />
contemporaine, chaque programme est présenté par celui-ci, filmé en<br />
couleurs dans un contexte « cinémathèque », devant des appareils ou<br />
dans une salle de projection, de façon rapide mais avec une grande clarté.<br />
Ces présentations <strong>of</strong>frent deux avantages : donner au spectateur une idée<br />
précise du contexte politique, militaire, social des images qu’il va voir, et<br />
rappeler que, même si ce qu’il voit a parfois la force brute d’une actualité<br />
immédiate, trois quarts de siècle nous en séparent.<br />
La qualité d’image des œuvres est parfaite, la possibilité de combiner un<br />
panel de langues et de sous-titres les rend accessibles à tous, à tout le moins<br />
à ceux qui parlent espagnol, français ou anglais. Surtout, suppléments très<br />
précieux pour l’historien, chaque œuvre est accompagnée d’une fiche<br />
technique, d’un synopsis et d’une série de photogrammes extraits du<br />
film, indispensables instruments de travail pour le chercheur comme pour<br />
l’amateur éclairé. Pour résumer, l’on peut dire que cette édition est d’une<br />
grande générosité pour ses utilisateurs et, ce n’est pour tous les DVD le cas,<br />
tout fonctionne à merveille. Un seul petit reproche : dans le programme 7<br />
(L’Espagne vivra), dont la copie est sans générique, le nom de son auteur,<br />
Henri-Cartier Bresson, n’est pas mentionné, alors que cette indication se<br />
trouve dans n’importe quel ouvrage traitant du cinéma et de la guerre<br />
d’Espagne - oubli ou respect religieux de la copie ?<br />
La mise sur le marché ou plutôt la mise à disposition de ce corpus permet<br />
de prendre conscience d’éléments qui, à la vision d’une œuvre isolée,<br />
n’apparaissent pas de façon évidente. Par exemple, la confiance faite par<br />
les opérateurs républicains à l’image face au commentaire quand celuici<br />
l’emporte dans les œuvres franquistes, ainsi dans le face à face, dans<br />
85 <strong>Journal</strong> <strong>of</strong> <strong>Film</strong> <strong>Preservation</strong> / 81 / 2009