Doctinews Octobre 2010.indd
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12Flash<br />
Santé<br />
Le Pr Mati NEJMI, responsable au Centre National des Soins Palliatifs-<br />
Douleur et Directeur du Programme de Recherche «Douleurs Sans<br />
Frontières» au Maroc.<br />
Le samedi<br />
9 octobre<br />
2010, le<br />
monde entier<br />
célébrera la<br />
journée mondiale<br />
des soins palliatifs dont<br />
le thème retenu cette année est «<br />
Le partage du soin ». Cette journée<br />
vient nous rappeler que toute personne<br />
atteinte d’une maladie grave<br />
et au pronostic redoutable, a fortiori<br />
en phase terminale, a le droit de terminer<br />
son parcours dans la dignité,<br />
en recevant des soins anti-douleurs<br />
adéquats susceptibles d’améliorer sa<br />
qualité de vie. Au Maroc, force est<br />
de constater que, sur ce point, des efforts<br />
importants restent à faire pour<br />
en permettre l’accessibilité à tous.<br />
Les soins palliatifs ont été inscrits<br />
dans la Constitution de nombreux<br />
pays comme un droit fondamental<br />
de chaque personne malade mais,<br />
malheureusement, ce n’est pas encore<br />
le cas au Maroc. Cependant,<br />
plusieurs initiatives ont été lancées<br />
dans ce domaine chez nous, telles<br />
que la prise en charge, depuis plus<br />
de quinze ans, au CHU Ibn Sina<br />
de Rabat, des personnes atteintes<br />
de cancer ou non, mais souff rant de<br />
douleurs, ou encore la création du<br />
«Centre National d’Evaluation et de<br />
Traitement de la Douleur » à Rabat,<br />
en 2007, le premier du genre au Maroc<br />
et en Afrique ! De plus, dans le<br />
cadre de la politique de proximité des<br />
soins prônée par l’Association Lalla<br />
Salma de Lutte contre le Cancer,<br />
d’autres centres régionaux de traitement<br />
du cancer verront le jour afi n<br />
d’améliorer la qualité de vie des can-<br />
MOURIR DANS LA DIGNITÉ<br />
LE DROIT AUX SOINS PALLIATIFS<br />
cereux et de prendre en charge leur<br />
douleur.<br />
La sensibilisation des professionnels<br />
de santé, quant à elle, passe, pour le<br />
moment, par la « Formation des Formateurs<br />
», programme coordonné et<br />
parrainé par la faculté de médecine<br />
et de pharmacie de Rabat et la section<br />
marocaine de « Douleurs Sans<br />
Frontières », ONG internationale<br />
présidée par le Professeur Alain Serrie.<br />
Depuis 2000, ce programme a<br />
permis de former près de 280 médecins<br />
à la prise en charge de la douleur<br />
et des soins palliatifs. Cependant,<br />
d’énormes progrès restent à accomplir<br />
dans le domaine de la formation<br />
des professionnels de santé, en particulier<br />
dans la formation pratique des<br />
médecins.<br />
« J’espère qu’une journée nationale<br />
de l’accompagnement, qui coïnciderait<br />
avec la Journée mondiale des<br />
soins palliatifs, sera instituée pour<br />
permettre aux communes, hôpitaux,<br />
écoles, médiathèques et associations<br />
d’y participer dans l’objectif de rappeler<br />
la population à son devoir d’humanité<br />
et de solidarité à l’égard des<br />
plus vulnérables, dont les personnes<br />
âgées et les personnes en fi n de vie»,<br />
signale le Pr Mati Nejmi, responsable<br />
au Centre National des Soins<br />
Palliatifs-Douleur et Directeur du<br />
Programme de Recherche «Douleurs<br />
Sans Frontières» au Maroc.<br />
À quand une loi garantissant l’institutionnalisation<br />
de la prise en charge<br />
de la douleur et l’accès aux soins<br />
palliatifs qui permettrait à tout un<br />
chacun d’accéder à des soins de support<br />
organisés et de qualité quels que<br />
soient la maladie ou le milieu social ?<br />
TRAITEMENT DE LA<br />
MALADIE DE PARKINSON<br />
PROGRÈS AU CHU DE<br />
RABAT<br />
Pratiquée dans quelques services<br />
de neurochirurgie très spécialisés en<br />
Europe et aux États-Unis, l’implantation<br />
d’électrodes (pour stimuler certaines<br />
zones du cerveau) est une technique<br />
de pointe qui permet d’améliorer de<br />
façon signifi cative et durable certains<br />
symptômes liés à la maladie de Parkinson,<br />
à savoir le tremblement, l’akinésie,<br />
la bradykinésie, la rigidité et les dyskinésies<br />
dopa-induites. Cette nouvelle<br />
technique a été récemment introduite<br />
au Maroc, au CHU Ibn Sina de Rabat,<br />
où deux patients en ont bénéfi ciées.<br />
Le chef de service de neurochirurgie<br />
au CHU Ibnou Sina tient à préciser que<br />
cette technique, une première au Maroc,<br />
concerne les malades ne répondant<br />
plus au traitement par médicaments.<br />
Elle consiste à fi xer de manière bilatérale<br />
deux électrodes cérébrales profondes,<br />
au niveau des noyaux sous-thalamiques.<br />
Ces électrodes sont reliées à un générateur<br />
d’impulsion (implanté dans le creux<br />
sous-claviculaire) et dont les paramètres<br />
seront par la suite réglés selon la réaction<br />
clinique et neurophysiologique du<br />
patient. Ces deux interventions, qui ont<br />
duré plus de 12 heures, ont nécessité la<br />
collaboration d’une équipe multidisciplinaire,<br />
à savoir des neurochirurgiens (du<br />
service de neurochirurgie de l’hôpital<br />
Ibn Sina), des neurologues, des neuroradiologues<br />
et des neuropsychologues<br />
(service de neurologie A de l’hôpital des<br />
spécialités) ainsi que des neuroanesthésistes<br />
(hôpital Ibn Sina). Ce traitement<br />
révolutionnaire dans la prise en charge<br />
de la maladie de Parkinson reste néanmoins<br />
coûteux : le prix d’acquisition<br />
des équipements nécessaires est de<br />
250.000 DH environ et, à titre d’exemple,<br />
en Europe le coût de cette intervention<br />
équivaut à 50.000 euros !