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24<br />

FONDAMENTAUX<br />

Dysménorrhée. Apprivoiser le<br />

phénomène sans les fondements<br />

scientifi ques serait aussi compliqué<br />

que la menstruation. Un<br />

état physiologique encore considéré, sous<br />

le poids d’idées simplistes, sans nécessité<br />

physiologique et qu’on tente même de<br />

supprimer !<br />

Les scientifi ques, faisant peu de cas de ce<br />

discours stigmatisant et excellant dans<br />

leurs recherches, dévoilent les quatre vérités<br />

du cycle féminin. « La menstruation<br />

est un écoulement sanguin qui se produit<br />

périodiquement chaque mois sous l’infl<br />

uence de sécrétions hormonales.» Mais<br />

qu’en est-il des douleurs abdominales<br />

basses ou lombaires qui surviennent pendant<br />

les menstruations? Comment expliquer<br />

les malaises connus sous le nom de<br />

« dysménorrhée »?<br />

DYSMÉNORRHÉE<br />

UN PHÉNOMÈNE<br />

PHYSIOLOGIQUE, MAIS …<br />

LA MENSTRUATION A TOUJOURS ÉTÉ ENTACHÉE D’UNE PERCEPTION NÉGATIVE ET<br />

NOURRIE DE PRÉJUGÉS POPULAIRES ET RELIGIEUX. SYNONYME AUTREFOIS DE MALADIE,<br />

D’IMPURETÉ ET D’ISOLEMENT, SA SURVENUE OCCASIONNE ENCORE DE NOMBREUX<br />

MALAISES AU POINT QUE CERTAINES FEMMES LA VIVENT COMME UN HANDICAP<br />

PHYSIQUE ET PSYCHIQUE. DESTIN BIOLOGIQUE OU TROUBLE GYNÉCOLOGIQUE ? VOICI<br />

QUELQUES ÉLÉMENTS DE RÉPONSE SUR CE PHÉNOMÈNE CYCLIQUE.<br />

Avec la collaboration du Pr Mohamed NOUN, gynécologue obstétricien au sein du CHU<br />

Ibnou Rochd de Casablanca et enseignant à la faculté de médecine et de pharmacie<br />

de Casablanca.<br />

Une expérience à répétition<br />

La dysménorrhée se caractérise par<br />

des spasmes menstruels douloureux,<br />

nausées, asthénie, lipothymie<br />

et autres sensations pénibles. Ces<br />

spasmes, qui débutent au niveau du<br />

bas-ventre, irradient vers le dos, parfois<br />

vers la région inguinale ou le périnée, les<br />

membres inférieurs et l’abdomen. Ces<br />

troubles apparaissent avec les règles ou<br />

dans les heures qui les précèdent et durent<br />

en moyenne 24 à 36 heures. Rarement<br />

isolés, ils s’accompagnent<br />

de nausées, vomissements,<br />

diarrhées…<br />

Cette situation pathologique<br />

fréquente (60 à 80%<br />

des adolescentes, 30 à 50%<br />

des femmes en période<br />

d’activité génitale) peut<br />

s’étaler depuis l’adolescence<br />

jusqu’à la péri-ménopause.<br />

Chez l’adolescente, les<br />

douleurs s’amenuisent avec les années et<br />

disparaissent souvent après le premier<br />

rapport sexuel, sinon après une première<br />

grossesse. Toutefois, lorsqu’elles sont<br />

très intenses et persistent après les saignements,<br />

elles peuvent être évocatrices<br />

d’une malformation génitale ou d’une<br />

endométriose pelvienne. La prévalence<br />

La<br />

dysménorrhée<br />

primaire est liée<br />

à la production de<br />

prostaglandines<br />

durant les<br />

menstruations.<br />

des douleurs menstruelles varie de 50 %<br />

à 80 %, selon le groupe d’âge, dont 5 %<br />

à 15 % ne peuvent exercer leurs activités<br />

quotidiennes habituelles. Il en découle un<br />

repos forcé et un absentéisme scolaire ou<br />

professionnel.<br />

Le mécanisme étant inconnu, plusieurs<br />

hypothèses se présentent : anomalie de la<br />

contractilité de l’utérus, trouble de la vascularisation<br />

utérine, excès de prostaglandines,<br />

troubles hormonaux, psychologiques<br />

ou hérédité. Certains pensent que<br />

cette douleur serait liée à des contractions<br />

utérines anormales et à<br />

une modifi cation de la cir-<br />

culation sanguine utérine<br />

(ischémie myométriale).<br />

Une prise en<br />

charge encore<br />

négligée<br />

Par pudeur ou pour des<br />

raisons culturelles, nombreuses<br />

sont celles qui négligent<br />

la prise en charge<br />

de cette « fatalité face à laquelle il n’y a<br />

rien à faire », quand l’automédication est<br />

sans issue chez certaines femmes. Toutefois,<br />

consulter un médecin pour ce symptôme<br />

n’est indispensable que quand les<br />

menstruations s’accompagnent de douleurs<br />

invalidantes, altérant la qualité de<br />

vie et le moral, au début de l’adolescence.

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