42 DOSSIER « La vie m’a appris qu’il y a deux choses dont on peut très bien se passer : la présidence de la république et la prostate.» L’éditeur de « J’accuse », de Zola, le Docteur Georges Clemenceau, l’a éloquemment affi rmé, et ceux qui souff rent d’un cancer de cette glande de la grosseur d’une noix ne manqueront pas de le confi rmer ! Située sous la vessie, en avant du rectum, la prostate est une glande exocrine. Elle joue un rôle majeur dans la fertilité de l’homme en secrétant le liquide séminal entrant dans la composition du sperme et qui a une fonction nutritive pour les spermatozoïdes ; elle fabrique également une protéine appelée PSA (prostatique spécifi que antigen) capable de fl uidifi er le sperme trois minutes après l’éjaculation, ce qui rend possible l’ascension des spermatozoïdes à travers la LE SAVIEZ-VOUS ? Le lycopène, pigment qui confère à la tomate sa belle couleur rouge, est considéré depuis plusieurs années comme un des phytochimiques les plus prometteurs de la pharmacopée végétale. Ce caroténoïde, qui n’a pas d’activité vitaminique A, est largement préconisé pour réduire le risque de cancer de la prostate ou pour en freiner l’évolution. Un usage qui semble précipité, au vu des résultats d’une des plus grandes études ayant évalué le rôle des concentrations sanguines en lycopène et autres caroténoïdes dans la prévention du cancer de la prostate. CANCER DE LA PROSTATE ÊTRE UN HOMME, CE N’EST PAS TOUJOURS SIMPLE ! Avec la collaboration du Dr Zakaria BELAHNECH Ancien Professeur d’urologie au CHU Avicenne, à Rabat. fi lière génitale féminine. Par la sécrétion d’IgA, agents antibactériens effi caces, la prostate joue un rôle immunitaire de lutte contre les maladies sexuellement transmissibles. Sa croissance et son bon fonctionnement tiennent de la présence nécessaire d’hormones mâles, en particulier la testostérone. Entre l’hypertrophie bénigne et le cancer de la prostate, y a-t-il fi liation ? Il n’y a aucun lien entre l’hypertrophie bénigne (HBP) de la prostate et le cancer. L’HBP ne dégénère jamais et est très répandue chez les hommes puisqu’elle touche un homme sur deux au-delà de 60 ans. Le cancer de la prostate, beaucoup plus rare, compte 10 à 80 cas pour 100.000 habitants. Son incidence augmente avec l’âge avec un pic à 70 ans. L’amélioration de la durée de vie et son corollaire, le vieillissement de la population, entraîne une situation quasi épidémique dans les pays riches, posant un important problème de santé publique. Côté statistiques, concernant notre pays, le registre du cancer de Rabat pour l’année 2005 montre une incidence avec un pic dans la tranche d’âge 64-74 ans. Distribution et incidences par tranches d’âge Contrairement aux autres cancers, le pronostic du cancer de la prostate reste bon étant donné que seul un tiers des hommes atteints d’un cancer de la prostate en décédera. Dans certains cas, il demeure localisé dans la prostate et n’a que peu ou pas d’eff et sur l’état de santé général ou sur la longévité de la personne. Au début, le cancer de la prostate ne provoque aucun symptôme. Des symptômes de type diffi culté d’uriner, besoin fréquent d’uriner peuvent être reliés à une autre maladie de la prostate, comme l’hypertrophie bénigne de la prostate. Insidieux, il est souvent diagnostiqué à un stade tardif. N’ayant pas encore livré tous ses secrets, il reste de ce fait de cause inconnue. Toutefois, certains facteurs, tels ceux génétiques (cancers héréditaires et familiaux), hormonaux ou liés à l’environnement (groupes ethniques, rôle de certains aliments…) prédisposent sa survenue. Son évolution est relativement lente ; une fois la maladie diagnostiquée, elle peut évoluer pendant dix ans ou plus avant de devenir symptomatique. Conséquence, de nombreux hommes meurent avec leur cancer de la prostate sans que celui-ci n’en soit la cause. L’incidence marocaine du cancer de la prostate est en augmentation continue avec le vieillissement de la population.
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