44 DOSSIER Tôt dépisté, mieux traité Le cancer de la prostate, qui se développe souvent très lentement, reste localisé au début au niveau périphérique. Quand le cancer évolue, il peut s’étendre en dehors de la prostate par envahissement direct des tissus et des organes situés près de cette glande. Si des cellules cancéreuses pénètrent dans les vaisseaux lymphatiques de la prostate, elles sont transportées vers les ganglions du petit bassin où elles continuent à se développer en formant des métastases ganglionnaires. Il peut essaimer dans d’autres organes à distance de la prostate (os, poumons…), sachant que la gravité du cancer dépend de l’étendue de la tumeur (locale, avec métastases avoisinantes ou à distance, et de leur degré de malignité, c’est-à-dire de leur degré de diff érentiation. D’où l’intérêt d’un diagnostic précoce qui augmente les chances de guérison. INCIDENCE AU MAROC HOMMES Incidence brute* 20,9% Incidence standardisée sur la population mondiale* 23,3% Incidence standardisée sur la population marocaine* 17,9 % Risque cumulé 0-74 ans 3,0 % *Pour 100 000 habitants Incidence standardisée sur la population mondiale. INCIDENCE STANDARDISÉE SUR LA POPULATION MONDIALE USA, SEER (9): Blancs (1998-2002) 116,0 France, Bas-Rhin (1998-2002) 87,7 Suisse, Genève (1998-2002) 85,4 Suède (1998-2002) 84,6 Italie, Modena (1998-2002) 58,9 Zimbabwe, Harare (1998-2002) 38,1 Maroc, Rabat (2005) 23,3 Japon, Nagazaki (1998-2002) 20,0 Libye, Benghazi (2004) 9,8 Maroc, Casablanca (2004) 9,6 Tunisie, Nord (1995-1998) 8,3 Algérie, Sétif (1998-2002) 7,5 Chine, Shanghai (1998-2002) 6,9 CANCER DE LA PROSTATE ÊTRE UN HOMME, CE N’EST PAS TOUJOURS SIMPLE ! Le diagnostic d’un cancer de la prostate repose sur le triptyque: toucher rectal, dosage du PSA et biopsie prostatique par voie endorectale échoguidée. Dr Tazi Adnane Les outils d’un bon dépistage sont : ■ L’interrogatoire, qui recherchera la notion de cancer chez les proches. En eff et 20% des cancers sont familiaux, dont 5 à10% héréditaires purs caractérisés par un âge de survenue de 50 ng/ml 80% atteinte des vésicules séminales, - PSA >100 ng/ml 100% métastases. Un taux de PSA élevé et/ou un toucher rectal suspect doivent être suivis d’une biopsie de la prostate par voie endorectale. Grâce à une sonde échographique introduite dans le rectum, le praticien obtient une image échographique de la prostate qui lui permet de mieux défi nir la taille et les possibles hétérogénéités suspectes ainsi que le prélèvement de carottes biopsiques. La biopsie est le seul examen permettant de déterminer de manière certaine l’existence d’un cancer de la prostate. D’autres examens complémentaires, comme une scintigraphie osseuse à la recherche de métastases, une IRM du pelvis peuvent être demandés pour évaluer TRAITEMENTS POSSIBLES DU CANCER DE LA PROSTATE ■ Prostatectomie radicale : ablation chirurgicale de la prostate et des vésicules séminales ainsi que les ganglions lymphatiques de drainage, ■ Irradiation : a. Radiothérapie externe : la tumeur est traitée par des faisceaux de rayons externes, b. Curiethérapie à haut débit : des sources de radiation sont placées dans la prostate de façon temporaire, c. Curiethérapie par implants permanents : des petits grains radioactifs sont implantés dans la prostate, ■ Hormonothérapie : traitement par prise de médicaments occasionnant une castration médicale temporaire ou défi nitive, - Surveillance médicale avec prise en charge en cas d’évolutivité tumorale souvent monitorée par le suivi du PSA et du score de Gleason.
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