Doctinews Octobre 2010.indd
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DOSSIER<br />
« La vie m’a appris qu’il y a deux<br />
choses dont on peut très bien<br />
se passer : la présidence de la république<br />
et la prostate.» L’éditeur<br />
de « J’accuse », de Zola, le Docteur<br />
Georges Clemenceau, l’a éloquemment<br />
affi rmé, et ceux qui souff rent d’un cancer<br />
de cette glande de la grosseur d’une noix<br />
ne manqueront pas de le confi rmer !<br />
Située sous la vessie, en avant du rectum,<br />
la prostate est une glande exocrine. Elle<br />
joue un rôle majeur dans la fertilité de<br />
l’homme en secrétant le liquide séminal<br />
entrant dans la composition du sperme<br />
et qui a une fonction nutritive pour les<br />
spermatozoïdes ; elle fabrique également<br />
une protéine appelée PSA (prostatique<br />
spécifi que antigen) capable de<br />
fl uidifi er le sperme trois minutes après<br />
l’éjaculation, ce qui rend possible l’ascension<br />
des spermatozoïdes à travers la<br />
LE SAVIEZ-VOUS ?<br />
Le lycopène, pigment qui confère à<br />
la tomate sa belle couleur rouge, est<br />
considéré depuis plusieurs années<br />
comme un des phytochimiques les<br />
plus prometteurs de la pharmacopée<br />
végétale. Ce caroténoïde, qui<br />
n’a pas d’activité vitaminique A, est<br />
largement préconisé pour réduire<br />
le risque de cancer de la prostate<br />
ou pour en freiner l’évolution. Un<br />
usage qui semble précipité, au vu<br />
des résultats d’une des plus grandes<br />
études ayant évalué le rôle des<br />
concentrations sanguines en lycopène<br />
et autres caroténoïdes dans la<br />
prévention du cancer de la prostate.<br />
CANCER DE LA PROSTATE<br />
ÊTRE UN HOMME,<br />
CE N’EST PAS TOUJOURS SIMPLE !<br />
Avec la collaboration du Dr Zakaria BELAHNECH<br />
Ancien Professeur d’urologie au CHU Avicenne, à Rabat.<br />
fi lière génitale féminine. Par la sécrétion<br />
d’IgA, agents antibactériens effi caces,<br />
la prostate joue un rôle immunitaire de<br />
lutte contre les maladies sexuellement<br />
transmissibles.<br />
Sa croissance et son bon fonctionnement<br />
tiennent de la présence nécessaire<br />
d’hormones mâles, en particulier la testostérone.<br />
Entre l’hypertrophie bénigne<br />
et le cancer de la prostate, y<br />
a-t-il fi liation ?<br />
Il n’y a aucun lien entre l’hypertrophie<br />
bénigne (HBP) de la prostate et le cancer.<br />
L’HBP ne dégénère jamais et est très<br />
répandue chez les hommes puisqu’elle<br />
touche un homme sur deux au-delà de<br />
60 ans.<br />
Le cancer de la prostate, beaucoup plus<br />
rare, compte 10 à 80 cas pour 100.000<br />
habitants. Son incidence augmente avec<br />
l’âge avec un pic à 70 ans. L’amélioration<br />
de la durée de vie et son corollaire, le<br />
vieillissement de la population, entraîne<br />
une situation quasi épidémique dans les<br />
pays riches, posant un important problème<br />
de santé publique. Côté statistiques,<br />
concernant notre pays, le registre<br />
du cancer de Rabat pour l’année 2005<br />
montre une incidence avec un pic dans<br />
la tranche d’âge 64-74 ans.<br />
Distribution et incidences par<br />
tranches d’âge<br />
Contrairement aux autres cancers, le pronostic<br />
du cancer de la prostate reste bon<br />
étant donné que seul un tiers des hommes<br />
atteints d’un cancer de la prostate en décédera.<br />
Dans certains cas, il demeure localisé<br />
dans la prostate et n’a que peu ou<br />
pas d’eff et sur l’état de santé général ou<br />
sur la longévité de la personne.<br />
Au début, le cancer de la prostate ne<br />
provoque aucun symptôme. Des symptômes<br />
de type diffi culté d’uriner, besoin<br />
fréquent d’uriner peuvent être reliés à<br />
une autre maladie de la prostate, comme<br />
l’hypertrophie bénigne de la prostate.<br />
Insidieux, il est souvent diagnostiqué à<br />
un stade tardif. N’ayant pas encore livré<br />
tous ses secrets, il reste de ce fait de cause<br />
inconnue. Toutefois, certains facteurs,<br />
tels ceux génétiques (cancers héréditaires<br />
et familiaux), hormonaux ou liés à l’environnement<br />
(groupes ethniques, rôle<br />
de certains aliments…) prédisposent sa<br />
survenue.<br />
Son évolution est relativement lente ; une<br />
fois la maladie diagnostiquée, elle peut<br />
évoluer pendant dix ans ou plus avant de<br />
devenir symptomatique. Conséquence,<br />
de nombreux hommes meurent avec leur<br />
cancer de la prostate sans que celui-ci n’en<br />
soit la cause.<br />
L’incidence marocaine du cancer de la prostate est en augmentation continue avec le vieillissement<br />
de la population.