Doctinews Octobre 2010.indd
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tout au long de la journée afi n de familiariser<br />
et d’informer le grand public sur ces<br />
maladies.<br />
Le programme de l’après-midi s’est déroulé<br />
sous forme de tables rondes, où<br />
professionnels marocains et européens de<br />
la cardiologie ont animé des sujets tels que<br />
l’importance de l’enregistrement des événements<br />
et la variabilité du rythme cardiaque<br />
en télémédecine, présenté par le Pr Johannes<br />
Kasten, de l’université de Vienne (Autriche) ou<br />
encore Mme Yasmine Chami Ejjennane, anthropologue,<br />
qui a donné une conférence sur l’éthique,<br />
la déontologie et le pouvoir médical, et le Pr Abdelatif<br />
Lahlaidi, professeur d’anatomie à la faculté de<br />
médecine de l’université Mohammed V de Rabat<br />
et médecin spécialiste de chirurgie cardio-vasculaire<br />
qui a proposé aux invités un aperçu sur l’histoire de<br />
la cardiologie et de la chirurgie. D’autres spécialistes<br />
ont éclairé l’auditoire sur les dernières nouveautés en<br />
chirurgie cardio-vasculaire en 2010 tels les Pr Jerrari<br />
Amine, chirurgien de cardiologie vasculaire adulte<br />
et Mouhcine Abid Allah, chirurgien de cardiologie<br />
pédiatrique, tous deux offi ciant dans l’association Les<br />
bonnes œuvres du cœur. Le Pr Mohamed Zin Abdin<br />
Zoubidi, cardiologue interventionnel (également de<br />
l’association Les bonnes œuvres du cœur), a exposé<br />
quant à lui les dernières techniques de cathétérisme.<br />
L’association des bonnes oeuvres du cœur a également<br />
présenté ses activités, les travaux en cours et ses<br />
projets lors d’une table ronde. « Tous les ans, 6.000<br />
enfants naissent avec une malformation cardiaque<br />
au Maroc et la majorité de ces cas est guérissable<br />
grâce à une bonne prise en charge ; de plus, 10.000<br />
Marocains doivent être opérés chaque année de la<br />
valve cardiaque à cause d’une angine mal soignée.<br />
En 2009, nous avons réalisé près de 400 opérations<br />
à cœur ouvert, 800 cathétérismes diagnostiqués et<br />
interventionnels et 1200 explorations cardio-vasculaires<br />
non invasives. Il faut se battre pour que la<br />
mortalité découlant des maladies cardio-vasculaires<br />
diminue dans notre pays, notamment grâce à la prise<br />
en charge précoce de ces malades et à la prévention<br />
et la sensibilisation de nos concitoyens sur ces pathologies»,<br />
explique le Dr Ejjennane Said, Président<br />
fondateur de l’institut cardio pédiatrique de Casablanca<br />
« Les bonnes œuvres du cœur ».<br />
UNIVERS PHARMA 35<br />
ENTRETIEN AVEC LE PROFESSEUR MOHAMED ZIN<br />
ABDIN ZOUBIDI, CARDIOLOGUE INTERVENTIONNEL<br />
AU SEIN DE L’ASSOCIATION «LES BONNES ŒUVRES<br />
DU CŒUR», CASABLANCA<br />
QUELLE EST L’IMPORTANCE DE LA PRÉVENTION DES<br />
MALADIES CARDIO-VASCULAIRES ?<br />
Une importance capitale car, selon l’OMS, les maladies cardiovasculaires<br />
sont la première cause de mortalité dans le monde (17,1<br />
millions de victimes chaque année). Depuis plusieurs années, on pensait<br />
que le Maroc, vu ses traditions, notamment alimentaires méditerranéennes, était à<br />
l’abri des maladies cardio-vasculaires. Aujourd’hui, on peut dire que nous sommes<br />
face à un véritable « Tsunami ». La première cause de mortalité au Maroc est la maladie<br />
cardio-vasculaire alors qu’il y a quelques années, c’était plutôt les maladies infectieuses.<br />
Toute notre attention doit donc être tournée vers la prévention et le dépistage<br />
précoce des cardiopathies congénitales et de l’enfant longtemps sous-estimées.<br />
Il faut accorder une très grande importance à la prévention afi n que la population<br />
marocaine puisse avoir de bonnes attitudes, une bonne hygiène de vie, une alimentation<br />
saine et pauvre en sel, sans oublier la lutte contre les facteurs de risque qui<br />
peuvent être associés à une hypertension, voire même l’aggraver comme le manque<br />
d’exercice physique, la consommation d’alcool, l’excès de cholestérol et le diabète.<br />
QU’EN EST-IL DE L’ÉTAT DES LIEUX AU MAROC ?<br />
Au Maroc, 33% de la population de plus de 20 ans souff rent d’hypertension artérielle,<br />
6,6% de diabète, 39,3% d’excès pondéral et 17,2% sont des fumeurs dont près<br />
de la moitié ont commencé à fumer entre 15 et 19 ans.<br />
Les chiff res des cardiopathies au Maroc sont alarmants : 1 enfant sur 100 naît avec<br />
une malformation cardiaque, 10.000 malades sont atteints de maladies de valves<br />
cardiaques chaque année à cause d’une angine mal soignée et 37% des hypertendus<br />
voient leur aff ection se compliquer en maladie coronaire et d’atteinte cardiaque.<br />
AU-DELÀ DES ANTIHYPERTENSEURS OU DES ANTIDIABÉTIQUES, QUELS<br />
SONT LES TYPES DE TRAITEMENT S’INSCRIVANT DANS LE CADRE DE LA<br />
PRÉVENTION PRIMAIRE OU SECONDAIRE ?<br />
Récemment, les médicaments qui fl uidifi ent le sang ont eu les recommandations en<br />
termes de prévention primaire comme les anti-agrégants plaquettaires en prévention<br />
primaire chez les patients à très haut risque cardio-vasculaire. Il s’agit là d’un<br />
grand atout dans le traitement et la prévention des maladies et des complications<br />
cardio-vasculaires, car ces médicaments, disponibles au Maroc, ont pour but de<br />
prévenir les événements cardiaques, notamment l’infarctus, l’hémiplégie et l’insuffi -<br />
sance cardiaque et donc éviter aux malades d’évoluer vers ce genre de complications.<br />
Par contre, quand la maladie est là il faut la traiter correctement. Dans le volet pharmacologique,<br />
il existe le traitement anti-hypertenseur pour l’hypertension artérielle,<br />
le traitement contre le cholestérol et les médicaments qui fl uidifi ent le sang pour éviter<br />
une thrombose artèrielle.<br />
Ce n’est pas les médicaments qui manquent dans notre pays, la question est de dépister<br />
les maladies cardio-vasculaires à temps et d’assurer leur bonne surveillance.<br />
LES INTERVENTIONS DE SOIN DES MALADIES CARDIO-VASCULAIRES SONT-<br />
ELLES ACCESSIBLES AUX MAROCAINS ?<br />
Au Maroc, le malade indigent se trouve dans une situation extrêmement diffi cile<br />
car bien que les techniques de soins soient disponibles, elles ne sont pas accessibles<br />
à cause du coût élevé des interventions. Les patients démunis se tournent alors vers<br />
les associations pour fi nancer une partie ou la totalité des interventions. Certaines<br />
associations, notamment à Casablanca et Fès, ont réussi le challenge de prodiguer<br />
les meilleurs soins et dans les meilleures conditions aux malades cardiaques démunis.