N'insiste pas, c'est non!» Une campagne contre la ... - PLANeS

#N'insiste pas! 3.0_Mise en page 1 24.05.11 10:42 Page10
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Partie 1 • Eclairages théoriques sur la violence sexuelle
Une histoire (in)finie?
En Europe, c’est en Angleterre, au XIII e siècle, qu’apparaissent les premiers écrits officiels qui reconnaissent le viol
comme un crime, indépendamment du fait que la femme concernée soit vierge, mariée, veuve, nonne ou prostituée.
(Source: Brownmiller, 2000, 35). En Suisse, jusqu’à il y a peu, les vœux de mariage prononcés par la femme étaient considérés
comme un consentement à accomplir son devoir conjugal en se mettant à la disposition des désirs sexuels
de son mari.
Depuis 2004, les rapports sexuels forcés entre époux sont officiellement reconnus comme un délit et poursuivis
d’office, comme d’autres violences. La loi fédérale sur l’égalité entre hommes et femmes de 1996 considère également
les harcèlements sexuels dans le milieu professionnel comme un délit qui peut faire l’objet d’une plainte de
la part de la victime.
Ce qui détermine si un comportement particulier est considéré comme normal ou délictueux dépend donc fortement
du cadre social et juridique d’une société. D’anciens textes de jurisprudence prouvent que la définition de la violence
sexuelle a été soumise à l’hypothèse selon laquelle la femme est la propriété de l’homme, d’abord de son père, ensuite
de son époux. Pendant de nombreuses années, la reconnaissance d’un statut de femme indépendante et émancipée
n’était prévue ni sur le plan juridique, ni sur le plan social. L’idée qu’il puisse exister des femmes qui mènent leur vie
avec succès, indépendamment d’un homme, n’était tout simplement pas envisageable.
De nos jours, les droits humains deviennent la référence en matière juridique, morale et sociale. Ils s’appliquent à
tout individu indépendamment de son genre et lui assurent des droits inaliénables, comme le droit à la santé, le droit
à l’intégrité ou le droit à l’autodétermination.
Notions centrales
Violence
Défini par le dictionnaire Le Petit Robert comme abus de la force, provenant du mot latin violentia (1215), le mot
« violence » est très utilisé, sans doute parce qu’il fait partie intégrante de presque toutes les cultures humaines.
Le Petit Robert (1972) y consacre quatre acceptions:
• Faire violence (1538): agir sur quelqu’un ou le faire agir contre sa volonté, en employant la force ou l’intimidation.
Faire violence à quelqu’un: le contraindre en le brutalisant ou en l’opprimant.
• Une violence est l’acte par lequel s’exerce une force.
• Une disposition naturelle à l’expression brutale des sentiments.
• Force brutale (d’une chose, d’un phénomène).
Mêmes définitions dans le dictionnaire Hachette (2000):
• Force brutale exercée contre quelqu’un, actes de violence, brutalité de caractère, de l’expression, intensité, force
brutale d’un phénomène naturel ou d’un sentiment.
Le Larousse encyclopédique en couleurs, paru chez France Loisirs en 1989, place au début de sa définition:
• Force intense, souvent destructrice, puis outrance (violence des expressions).
• Abus de la force (par opposition à la persuasion et à la conciliation), caractère emporté.
• Faire violence à une personne, la contraindre par la force.