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N'insiste pas, c'est non!» Une campagne contre la ... - PLANeS

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#<strong>N'insiste</strong> <strong>pas</strong>! 3.0_Mise en page 1 24.05.11 10:43 Page18<br />

18<br />

Partie 1 • Ec<strong>la</strong>irages théoriques sur <strong>la</strong> violence sexuelle<br />

Face à ces chiffres incomplets, plusieurs recherches ont essayé de mieux cerner <strong>la</strong> réalité de <strong>la</strong> violence sexuelle en<br />

s’intéressant notamment à son occurrence. Ainsi, en Europe, 20 à 30% des femmes interrogées avouent avoir été<br />

confrontées <strong>contre</strong> leur volonté à <strong>la</strong> sexualité adulte au moins une fois dans leur enfance. Chez les hommes, cette<br />

proportion diminue pour atteindre 10 à 20%. (Enders, 2001)<br />

Un sondage a<strong>non</strong>yme auprès de thérapeutes a montré que 12% des hommes et 3% des femmes thérapeutes concèdent<br />

avoir ou avoir eu des contacts sexuels avec leurs patientes ou patients. (Tschan, 2001). Dans le cas de délits concernant<br />

l’exploitation sexuelle des enfants ou de personnes dépendantes, il faut aussi tenir compte du fait qu’il existe<br />

souvent plusieurs victimes pour un même auteur.<br />

<strong>Une</strong> femme sur trois dit être ou avoir été violentée au moins une fois dans sa vie, mais seulement 10% d’entre elles<br />

décident de l’an<strong>non</strong>cer. (Source: Brison, 2004)<br />

Lors d’une étude scientifique à Genève, 59% des femmes interrogées confessent avoir été victimes au moins une fois<br />

de harcèlement sexuel sur leur lieu de travail durant les deux dernières années. (Source: Ducret, 2004)<br />

Ces chiffres prouvent que <strong>la</strong> violence sexuelle envers les femmes, les hommes, les enfants et les jeunes ne constitue<br />

<strong>pas</strong> un phénomène marginal. Il s’agit d’un problème social qui doit trouver des solutions et des stratégies de prévention<br />

<strong>non</strong> seulement sur le p<strong>la</strong>n personnel, mais aussi sur les p<strong>la</strong>ns social, juridique et structurel.<br />

Causes de <strong>la</strong> violence sexuelle<br />

Un comportement individuel est toujours à envisager en lien avec des re<strong>la</strong>tions interpersonnelles et sociales qui<br />

s’influencent mutuellement. En matière de comportements sexuels violents, des explications simplistes ou individuelles<br />

qui ne tiennent <strong>pas</strong> compte du rôle du contexte social dans l’émergence de cette violence sont un raccourci<br />

insatisfaisant et dangereux.<br />

Nous évoquons ci-après une série de modèles explicatifs au sujet de l’émergence de <strong>la</strong> violence sexuelle. Si aucun<br />

d’entre eux ne peut prétendre à lui seul expliquer <strong>la</strong> violence sexuelle, leurs contributions respectives aident à une<br />

meilleure compréhension du phénomène.<br />

La théorie des pulsions est un mythe répandu sur les raisons de <strong>la</strong> violence sexuelle: l’homme serait d’une nature<br />

instinctive et, de temps à autre, il devrait vivre ses pulsions sexuelles. Si l’homme ne peut satisfaire ces besoins libidinaux<br />

de manière volontaire et partagée, il en vient à <strong>la</strong> violence, comme court-circuit à ses pulsions. Cette hypothèse<br />

est soutenue en partie par le modèle d’instinct psychanalytique et connaît une renaissance avec l’argument génétique<br />

et <strong>la</strong> notion d’instinct grégaire. Elle présente l’homme comme étant le jouet de ses pulsions et l’absout de sa responsabilité<br />

et de sa conduite. Des preuves scientifiques <strong>contre</strong>disent cependant cette théorie. En effet, des recherches<br />

mettent en évidence qu’environ 70% des auteurs de violence sexuelle vivent une re<strong>la</strong>tion intime solide et que <strong>la</strong> majo -<br />

ri té des auteurs de viol présentent des troubles du fonctionnement sexuel, c’est-à-dire une absence d’érection, d’éjacu<strong>la</strong>tion<br />

et d’orgasme. Les résultats de ces enquêtes tendent à démontrer que <strong>la</strong> sexualité n’est <strong>pas</strong> au centre de <strong>la</strong><br />

problématique de <strong>la</strong> violence sexuelle, mais que ce qui s’y joue concerne bel et bien des enjeux de domination et<br />

d’abus de pouvoir. L’auteur veut s’imposer face à sa victime et exercer un contrôle.<br />

Selon <strong>la</strong> connaissance actuelle de <strong>la</strong> psychiatrie, <strong>la</strong> majorité des délinquants sexuels sont jugés comme étant mentalement<br />

normaux. Les caractéristiques spécifiques de ces auteurs d’abus ne figurent <strong>pas</strong> dans les c<strong>la</strong>ssifications existantes;<br />

ils ne sont donc <strong>pas</strong> considérés comme des individus aliénés. Par conséquent, il devient possible d’envisager<br />

<strong>la</strong> possibilité qu’en chaque homme peut se cacher un auteur potentiel d’abus.

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