#<strong>N'insiste</strong> <strong>pas</strong>! 3.0_Mise en page 1 24.05.11 10:42 Page8 «N’insiste <strong>pas</strong>, c’est <strong>non</strong>!<strong>»</strong> <strong>Une</strong> <strong>campagne</strong> <strong>contre</strong> <strong>la</strong> violence sexuelle. <strong>Une</strong> <strong>campagne</strong> pour davantage d’attention et de courage civique. www.arip.ch Photo: Annette Boutellier • Graphisme: Katrin Ginggen • © Idée, concept et réalisation: association ARIP National © Verein Arip National
#<strong>N'insiste</strong> <strong>pas</strong>! 3.0_Mise en page 1 24.05.11 10:42 Page9 Introduction Partie 1 • Ec<strong>la</strong>irages théoriques sur <strong>la</strong> violence sexuelle Les éc<strong>la</strong>irages théoriques ci-après visent à fournir des éléments de compréhension importants pour le développement d’un travail de prévention dans le domaine de <strong>la</strong> violence sexuelle. Si celle-ci n’est <strong>pas</strong> un phénomène nouveau dans notre société, force est de reconnaître que le cadre social influence fortement <strong>la</strong> manière dont sont définis <strong>la</strong> violence, l’agression et l’abus sexuels, et donne des explications sur les conditions de leur émergence. De ce fait, le débat sur <strong>la</strong> violence sexuelle dans des c<strong>la</strong>sses ou des groupes multiculturels nécessite une prise de conscience des aspects structurels qui <strong>la</strong> composent. Les informations développées dans cette partie intègrent des aspects spécifiques liés à <strong>la</strong> migration et devraient permettre aux enseignants et professionnels de l’éducation de sensibiliser les jeunes aux thèmes de <strong>la</strong> violence sexuelle, de <strong>la</strong> migration et du racisme ainsi que de travailler avec eux des stratégies de préventions adéquates. Selon des études récentes, 80% à 90% des auteurs de violence sexuelle sont des hommes, alors que les victimes sont, elles, majoritairement féminines. Pour cette raison, ce manuel portera plus spécifiquement sur <strong>la</strong> violence et les abus sexuels envers les femmes. La forme masculine sera donc utilisée de manière prépondérante pour désigner les auteurs, <strong>la</strong> féminine pour les victimes. Les hommes et les garçons peuvent aussi être victimes de violence sexuelle perpétrée par d’autres hommes, mais aussi, et plus rarement, par des femmes. Cette forme de violence a cependant peu été étudiée jusqu’ici et est encore entourée d’un très grand tabou. Les hommes eux-mêmes ne reconnaissent <strong>pas</strong> ce type de violence – physique et/ou sexuelle – comme telle, car leur perception est souvent faussée par de forts préjugés du type «les hommes ne peuvent <strong>pas</strong> être des victimes<strong>»</strong> (Ministère fédéral allemand pour <strong>la</strong> famille, les personnes âgées, les femmes et <strong>la</strong> jeunesse, 2004). En conséquence, seules quelques offres d’aide et de soutien spécialisés existent dans ce secteur, par exemple celle de l’UMSA à Lausanne (Unité multidisciplinaire de santé des adolescents, www.umsa.ch) ou celles développées par des associations privées comme Familles solidaires, dont <strong>la</strong> particu<strong>la</strong>rité est de proposer une prise en charge psychologique aux adolescents victimes, mais aussi auteurs, de violences sexuelles (www.familles-solidaires.ch). Au cours de leur vie, les hommes sont généralement plus susceptibles de subir de <strong>la</strong> violence que les femmes. Cependant , dans les deux cas de figure, les auteurs de violence sont majoritairement masculins. Les hommes sont plus souvent touchés par des blessures physiques, alors que les femmes sont plutôt victimes de viols ou d’autres abus sexuels. Le contexte dans lequel se développe <strong>la</strong> violence varie aussi en fonction du sexe: les femmes seront plutôt victimes de leur partenaire ou d’un membre de <strong>la</strong> famille, tandis que les hommes le seront plutôt de connaissances ou de personnes étrangères. La violence envers les femmes se déroule le plus souvent dans l’espace privé, celle envers les hommes dans l’espace public. Les femmes sont plus souvent blessées ou tuées à cause de violences domestiques. Pour elles, ce risque augmente lorsque l’auteur de violence est le partenaire, alors que pour les hommes, au contraire, il diminue si l’auteur est un intime. (Source: Kavemann, 2002) 9